En compagnie de Léo Ferré (1)

Je n’ai pas eu le temps de préparer votre « petit dimanche musical » habituel. Avec l’arrivée des beaux jours et les travaux de jardinage qui battent leur plein (soixante arbres fruitiers à tailler + la vigne + le travail du sol + …), je dois avouer que j’ai beaucoup moins de temps à consacrer à ce blog.

Mais, en vous proposant une petite séquence de Léo Ferré, ce dimanche restera tout de même musical.

Si je ne devais conserver qu’un seul chanteur dans ma discothèque, ce serait incontestablement Léo Ferré pour qui je nourris une admiration sans bornes. Je suis un inconditionnel de cet artiste. J’aime son style d’écriture, son inspiration, sa voix, sa manière d’interpréter les grands poètes, sa révolte…

Voici une première vidéo, filmée dans les années 75, époque à laquelle Ferré s’accompagnait volontiers d’un orchestre symphonique. Avec ce Requiem, c’est, une fois de plus, du grand Ferré.

26 réflexions au sujet de “En compagnie de Léo Ferré (1)”

  1. Un grand merci pour cette info, ce n’est pas souvent que sort un inédit de Ferré.
    Concernant l’interprétation par Murat, j’ai eu du mal à entrer réellement dans la musique. Par contre, le DVD qui l’accompagne, beaucoup plus sobre, est un petit régal.

  2. Nouvelle tentative… je n’arrive pas à apprécier le génie que l’on reconnaît très souvent à cet homme.
    L’explication tient sûrement à l’interprétation, chant très parlé. Ça me gêne aussi beaucoup chez Greco. Je ne parviens pas à l’émotion visible, et me trouve en décalage complet.
    Mais d’autres interprètes savent aussi casser la forme habituelle, on en a parlé pour Dylan… que j’adore !
    Le fait est, probablement, qu’il me faudra lire Ferré à défaut de l’écouter, peut être encore une chance d’apprécier ?

  3. Justement , je sais que Ferré parle de Dylan dans une de ses chansons (de l’époque 1966-1972 forcément) de façon plutôt sarcastique, le soupçonnant de ne s’ intéresser
    qu’aux dollars . Juste une allusion. Quequ’un connaitrait-il cette chanson?
    Frusquin.

  4. Bonjour Moré.
    Ferré a sorti environ 35 albums et je les connais tous, notamment ceux de l’époque 66-72 dont je me suis nourris jusqu’à user tous les vinyles). A aucun moment il ne parle de Dylan ou n’y fait allusion.
    J’ai lu beaucoup de livres sur la vie de Dylan (notamment « like a rolling stone » de Robert Shelton qui est le livre le plus complet sur l’artiste) et je n’y ai rien noté de particulier sur les rapports entre Dylan et l’argent.

  5. J’ai trouvé cette phrase sur le Net :
    Comme ce fut le cas pour Bob Dylan aux Etats-Unis, Léo Ferré sera accusé par certains d’être un escroc, un anarchiste d’opérette qui utilise l’arme « Politico-artistique » pour faire se faire connaître et s’enrichir.

  6. Bizarre, quand on connaît le style de vie de Léo Ferré et sa manière de vivre chichement dans sa petite maison italienne …
    Ou alors, on pourrait dire la même chose de Brel, Brassens et tant d’autres.

  7. Oui , mais comme tu sais , le succès des uns apporte toujours aigreurs , bêtises et envies chez d’autres !
    :sad:

  8. merci Bernard,
    je te fais confiance .Est ce que j’aurais confondu, avec le temps, une chanson et une
    interview? Car je garde cette certitude d’une pique aigre de Férré concernant Dylan.
    Je me vois mal l’imaginer.
    Moi aussi je m’intéresse beaucoup à Dylan et ne le considère ni cupide ni intéressé.
    Mais à l’époque, cette critique facile pour ce qui ont du succès, était monnaie courante.
    Peut être un petit brin de rivalité, qui sait ?
    Gainsbourg, quand à lui, n’avait pas négligé la musique d' »Hollis Brown » pour son Vidoc ni ,à mon avis, « She belongs to me » pour les paroles d’ Initial B.B.
    Higelin quand à lui a trouvé une inspiration pour son » Denise » dans… »Denise » de
    Dylan, inédit, il est vrai (B.Dylan Ecrits et Déssins ,Seghers, p.214).
    Tout cela pour dire que, l’air de rien, ils avaient tous yeux et oreilles braqués sur lui,
    donc,une petite réaction agacée, se conçoit tout à fait .On peut avoir sa susceptibilité
    quand on est un grand artiste…

  9. C’est dingue, je connais par coeur « Hollis Brown » de Dylan et la musique de Vidoq par Gainsbourg et je n’avais jamais fait le rapprochement entre les deux ! Merci pour l’info.

    Concernant les propos de Ferré sur Dylan, peut-être faut-il chercher effectivement du côté des interviews.

  10. Bernard,
    dans la chronique « pillages » notons aussi « On me recherche » de Johnny en 1970, écrit
    soit disant par P.Labro et E.Vartan, et qui n’est autre que « Wanted Man » de Dylan, écrit
    pour Johnny….Cash, bien sûr. H.Auffray, honnête et respectueux, reprendra la chanson
    qu’il intitulera « Le Fugitif » en 1972, en mentionnant le vrai auteur.
    Le jeune groupe KAOLIN empruntera la jolie musique de « I want you » dans »Partons vite » en 2006, fort de l’ignorance de son jeune public. Repérés par quelques vieux grincheux, ils expliqueront que dans leur esprit, ils rendaient hommage….
    Éviter les droits d’auteur est un vrai sport.
    Où est donc le temps béni des bons gros plagiats sans malice, Antoine, Long Chris,
    Thiefaine, Capdevielle et bien d’autres ?

  11. Je ne savais pas tout ça …

    Même Bach, en son temps, reprenait en partie des oeuvres écrites par d’autres (par exemple certains concertos de Vivaldi). Cela ne gênait personne, au contraire (d’autant que Bach amenait une sacrée plus-value aux oeuvres en question). C’était finalement une manière de rendre hommage au compositeur premier de l’oeuvre. C’était aussi une manière de donner une seconde vie aux oeuvres et une manière de les faire connaître ailleurs (dans mon exemple précédent, les Allemands n’auraient jamais connu la musique de Vivaldi si Bach n’y avait pas apporté sa touche personnelle).

  12. L’art est un pillage sélectif.
    Entre le plagiat intégral et les réminiscences il y a un gouffre, certes, mais comment faire autrement ? :ermm:
    Donnez moi un seul auteur totalement original.
    Je n’en connais aucun. Tout le problème est effectivement de rester honnête en ne s’attribuant pas le travail des autres. Pour le reste, il y aura toujours un petit quelque chose de déjà entendu ou déjà vu. Dès que nous créons, nous nous référons consciemment ou inconsciemment à ce que nous connaissons. Bach pour reprendre l’exemple de Bernard a passé sa jeunesse à recopier les oeuvres de Buxtehude qu’il admirait profondément (c’était son Johnny à lui !). Il y a obligatoirement une influence du maître sur le jeune Bach. Ce qui n’empêche pas la valeur définitive de notre vénéré Jean-Sébastien. :wub: :wub: :wub:

  13. « Tous les musiciens empruntent. Tous les musiciens sont des voleurs. Nous nous volons les uns les autres » (éclat de rire). Sting.Le grand entretien.France Inter.
    16 décembre 2012 , 17h 35.
    Il y a les influences et les empruns « normaux » comme toujours.Et en emprun, Dylan s’y connaissait (voir son tout premier disque)
    Mais il y a des « grands » qui ont un impact énorme, déclenchent une autre époque avec
    une multitudes d’émules plus ou moins discrets. C’est sans doute le cas pour Dylan et
    ici en France pour Férré.
    Au fait on parlait de Férré , au départ, non ?

  14. Moré, il n’y a pas beaucoup de gens qui connaissent le premier album de Dylan.
    J’en avais parlé sur ce disque :
    http://www.leblogadupdup.org/2006/05/08/bob-dylan-le-premier-album/
    J’avais d’ailleurs décidé à l’époque (c’était au début de ce blog) de parler de tous les albums de Dylan, de manière chronologique mais j’ai arrêté en cours de route, me disant que je reprendrais peut-être un jour. Sans doute qu’à l’époque (il y a 7 ans déjà) j’aurais aimé pouvoir en discuter avec des blogueurs qui connaissaient bien chacun des disques, mais je pense que ce type d’énergumène est plutôt rare. :wink:

  15. merci à Fifitoucourt et bernard pour leurs éclairages sur l’oeuvre de Bach. J’en avais
    une image – ou un cliché – de loup solitaire génial et mystique, inventant hors de toute
    influence.
    C’est pas mal aussi de prendre un peu de hauteur et de se rappeller qu’en effet l’Art se
    manifeste au travers de filiations, d’influences, d’appropriations, de transformations, les uns des autres, dans l’espace, dans le temps.Toute culture est par essence batarde, il
    vaut mieux le garder à l’esprit, vous l’avez bien rappellé.Peut etre que les systemes modernes de droits d’auteur, SACEM, vedétariat, idoles, nous fait parfois perdre le sens de ce melting-pot perpétuel et si riche. Les archéologues, eux, en font leur phare
    quotidien…ils ont le recul!
    Bernard j’ai parcouru ton ancien blog si intérressant,et comme je ne voudrais pas
    envahir cet espace ,ici, consacré à Férré, avec Dylan,ayant peu de rapport, je te propose de continuer la conversation sur ton blog sité çi dessus, dont tu donnes
    les références, si c’est encore possible.Est-il?

  16. Ce n’est pas mon ancien blog, c’est le même que celui-ci, simplement il s’agit des premiers articles. De toute façon, il arrive souvent que la conversation reprenne très très longtemps après.
    Donc oui, mille fois oui !

  17. Bach est l’exemple même du musicien dont l’oeuvre est dans la droite ligne de ce qui l’a précédé.
    Bach était ringard en son temps, la musique partait déjà ailleurs vers d’autres voies, Mozart n’était pas bien loin. Mais Bach en est resté au baroque, insensible aux temps nouveaux. Il a synthétisé tous les siècles de musique qui l’ont précédé, il a magnifié tout cela. Il en a fait une oeuvre d’une architecture inouïe. Un monument. Il a fait ça avec une foi inébranlable dans sa mission.

  18. je ne suis pas trés à l’aise sur le Web.
    D’ailleurs vous voyez que j’ai écrit sagement mon vrai nom de famille, en majuscule,
    comme dans un formulaire administratif.
    Donc, conclusion, sur quel site dois je aller pour parler de dylan sur une page
    adéquate, en retrouvant les intéressés ci présents?

  19. en desespoir de cause je suis allé sur le site « bob-dylan-le-premier-album » car je n’avais pas compris où il fallait mettre des commentaires sur l’autre.Je viens de comprendre, il fallait « continuer la lecture »: évidemment! Un peu lourd le néophyte…..
    Ça y est j’ai trouvé un lien honorable entre Léo Férré et Dylan, pour faire transition: quoi donc?
    Joan Baez (Joan Baez / Dylan, vous avez su?) chante « Pauvre Rutebeuf ».

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