A 39 ans d’intervalle

Ainsi donc, Richie Havens a participé les jours derniers à l’ouverture du festival de Cannes en jouant Freedom.

Richie Havens avait ouvert le festival de Woodstock il y a trente neuf ans avec le même morceau. La légende dit qu’il avait improvisé cette chanson à partir de quelques paroles du gospel Motherless child. Il est vrai que les paroles ne sont pas compliquées. Par contre, le monsieur lui, était habité, mû par une étrange transe, comme s’il avait conscience du côté historique de cette prestation qui fera date.

20 réflexions au sujet de “A 39 ans d’intervalle”

  1. Extraordinaire en effet cette prestation et je ne m’en lasse pas. J’adore aussi voir de quelle façon il joue la main gauche garnie de doigts immenses.
    Mais plus qu’une conscience prémonitoire, je me demande s’il n’incarne pas superbement la belle énergie positive de l’époque.
    Certains voudraient croire à un nouvel avènement de 68 : ce qui ressort de l’énergie de Richie Heavens à l’époque comme le discours négationiste véhiculé par certains intellectuels en vogue nous montrent bien autre chose. Je crois bien qu’on a coupé ses ailes à notre jeunesse.

  2. Christophe, tu parles des doigts immenses de Richie Havens. Cette grandeur des doigts lui a permis de développer un jeu de guitare tout à fait original, notamment avec la main gauche. On s’en rend plus compte encore sur la magnifique prestation qu’il avait faite pour les 30 ans de chanson de Dylan. Il y interprète une chanson du maître « just like a woman ». Le pouce de la main gauche qui fait à lui seul les barrés sur le manche de la guitare est impressionnant. J’avais déjà mis en ligne cette vidéo … mais bon, je ne m’en lasse pas.
    http://www.youtube.com/watch?v=Y9UuK-rIpJk
    Et en plus, ça nous fait un document qui se situe à mi-chemin entre celui de 69 et celui du festival de Cannes de 2008.

  3. Sean Penn n’a pas choisi cette chanson au hasard à mon avis.
    Le thème de la liberté est un thème qui lui tient à coeur je crois.
    Nul doute que les récompenses cannoises seront en rapport avec ce thème cette année !

  4. TroCTro, si jamais les récompenses cannoises sont, comme tu le prédis, en rapport avec le thème de la liberté, est-ce que ça veut dire qu’on se dirige vers un cinéma plus engagé ? Il me semble que l’époque en a cruellement besoin.

  5. Tu penses vraiment, Bernard, qu’on manque de « cinéma engagé » et que notre époque a cruellement besoin d’en avoir davantage ?
    C’est un sentiment partagé par les autres blogadupdupeurs ?

  6. En fait, comme je ne suis pas cinéphile, je ne sais pas quelle est la tendance … Mais comme y a davantage de problèmes dans la plupart des sociétés et que ça se fissure et que ça craque aujourd’hui de partout (social, environnemental, alimentaire, conflits…) il me semble nécessaire que le cinéma suive, ou mieux anticipe, cet état de fait. Donc, un peu plus de cinéma engagé, me semble salutaire sur le principe.

  7. Il y a toujours eu, et maintenant encore, du cinéma engagé.
    Sean Penn, qui préside le jury cette année à Cannes, est un exemple d’acteur, réalisateur et scénariste engagé.
    Et ce n’est vraiment qu’un exemple parmi tant d’autres.
    En ce qui me concerne, j’aime énormément le cinéma, surtout les films étrangers (Amérique latine, Asie …) car c’est une fenêtre ouverte sur le monde, beaucoup plus pertinente qu’il n’y parait.

  8. J’ai été très touchée par ces deux vidéos. Si la Liberté était toujours chantée avec autant d’énergie, nul doute qu’elle serait davantage présente partout …
    La première, celle de Woodstock, me paraît plus proche du gospel que la seconde; peut-être est-ce un effet « d’époque », les combats d’alors concernant la lutte des Noirs, le guerre du Vietnam étant encore dans les esprits.
    La seconde me fait penser à une complainte, comme si la Liberté était déjà du domaine du souvenir …

  9. Je me demande, Bernard, comment tu glanes tes infos. Je ne t’imagine vraiment pas regardant la cérémonie d’ouverture du festival de Cannes à la télé…
    En tout cas, ces deux versions sont superbes (et hop, je viens de m’acheter un petit live du bonhomme, ça manquait à ma discothèque).
    Et comme TroCTro je ne pense pas que Sean Penn ait choisi Richie Havens au hasard (l’artiste ou le morceau qu’il interprète ?).

  10. C’est quoi pour vous, s’il vous plaît, un cinéma « engagé » ?

    Parce que, si on regarde bien, le moindre dessin animé de Walt Disney, le moindre « navet » amécicain — qui vante les saines et belles vertus (courage, de la liberté, tolérance, générosité, etc.) et glorifie le camp du Bien combattant le Mal — peut être qualifié, d’une certaine façon, d’engagé.

    Est-ce bien, d’ailleurs — de façon plus générale — la vocation de l’Art de véhiculer de tels messages ?

  11. Ce n’est pas forcément la finalité de l’Art que d’être engagé, mais c’est aussi l’une de ses vocations. Parmi d’autres.
    Je ne crois pas que Walt Disney soit engagé. Moraliste oui. Cela dit, dès qu’on parle de cinéma, je suis un peu à côté de la plaque, n’étant pas cinéphile … ce qui m’a d’ailleurs conduit à dire qu’on manquait cruellement de cinéma engagé actuellement alors qu’en fait cela ne semble pas être le cas si j’ai bien compris certaines réactions, dont la tienne Ourko …

  12. La chanson de Richie Havens est engagée, cela transpire par tous les pores de sa peau et c’est pour cela que cette chanson nous touche autant.

  13. Pas besoin d’être doué en anglais (ce qui n’est mon cas et je ne comprends rien à ce qu’il chante) pour savoir que ce qu’il dit est beau (presque à pleurer).
    Euh, si quelqu’un comprend ce qu’il chante, j’aimerais bien savoir …

  14. Moi non plus je ne comprends pas.
    Je pense que dans un tel cas, nul n’est besoin de comprendre les paroles, tout doit passer par la musique. Si je cherchais à comprendre le sens du stabat mater, sur lesquelles de si belles musiques ont été mises (Pergolesi, Scarlatti, Poulenc, …), je serais sans doute déçu. Alors restons-en effectivement à la musique.

  15. Oui, tu as raison …
    Même on pourrait dire que parfois les paroles faussent la perception (en politique par exemple).
    Pour les stabat mater, moi non plus je ne comprends rien aux paroles (à la musique non plus d’ailleurs) mais cela me bouleverse quand même et me retourne le coeur dans tous les sens à cause de tant de beauté.

  16. Je pense qu’en politique, il faut autant faire attention à l’intonation de la voix qu’à ce qui est dit réellement.

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