Le faucon crécerelle (2) : faire-part de naissance

A peine ais-je regagné mes pénates après une semaine de rêve au bord de la mer du Nord que je suis allé jeté un coup d’oeil à mon nichoir à faucons. Pendant une bonne partie du mois de mai, j’avais été inquiet, ne voyant aucune activité sur le site. Mais j’ai été rassuré juste avant mon départ : la femelle de crécerelle était bel et bien en train de couver, immobile toute la journée sur ses oeufs, ce qui expliquait le calme apparent autour du nichoir.

Hier matin, je suis allé « guetter » en douce ce qui se passait et j’ai pu admirer la femelle à moins de cinquante centimètres de moi, grâce à une petite fente qui me permet d’observer ce qui se passe. J’ai entendu distinctement de petits piaillements. Plus tard dans la soirée, j’ai profité d’une petite absence de la femelle pour observer plus en détail le reste du nichoir. Cinq jeunes venaient juste de naître. Tous les oeufs, sans exception, avaient donc éclos.

Comme je l’ai expliqué dans mon précédent article, j’ai installé ce nichoir en toute urgence il y a un mois et demi lorsque j’ai vu que le couple de crécerelles venait se poser sur le rebord d’une lucarne dans la maison de mes parents. Je n’ai donc pas pris le temps d’équiper le nichoir d’une petite glissière qui m’aurait permis de faire des photos. Mais si je m’en réfère aux photos ci-dessous que j’ai réalisées il y a vingt cinq ans, les jeunes crécerelles en sont à peu près à ce stade :

A suivre.

31 réflexions au sujet de “Le faucon crécerelle (2) : faire-part de naissance”

  1. Ces petits faucons nés juste pour ton retour au pays …
    Merveilleux accueil !
    Maintenant qu’il y a cinq petits affamés à nourrir, il y en aura de l’activité, crois-moi !
    Je suis très très très jalouse …
    Tu ne pourrais pas me faire vivre tes sensations par télépathie lorsque tu es là-haut, dans la grange, l’oeil émerveillé ?
    C’est magique.

  2. Bienvenue aux petits faucons.

    En complément de cet article je vous propose une webcam suisse en direct d’un nid de crécerelle. Là bas aussi 5 petits sont nés il y a quelques jours, et ça commence à devenir bien sportif pour les parents.

    Pour voir la vidéo, ouvrez ce lien dans votre lecteur préféré :
    mmsh://stream.turmfalke.ch/turmfalke?MSWMExt=.asf

    Vous trouverez plus d’infos, notamment la localisation du nid, sur cette page.

  3. J’aime bien entendre parler de semaine de rêve au bord de la mer du Nord …
    D’ordinaire, on n’entend parler que de semaines de rêves en Polynésie ou à l’île Maurice !

  4. C’est étonnant comme un oiseau (la femelle faucon crécerelle) qui n’a rien d’une poule peut lui ressembler en certains moments particuliers (2ème photo).
    Le Turkey Vulture (Cathartes aura) est un vautour qui lui aussi ressemble étrangement à une poule lorsqu’il se pose.

  5. Que dire devant ce spectacle que nous offre la nature !! Attendre de voir ces petites boules de duvet dans quelques temps en volent stationnaire au dessus de nos campagnes …

  6. Ces petites boules de duvet vont vite se transformer : dans un mois seulement, elles pratiqueront le vol stationnaire, si caractéristique de l’espèce.

  7. Quel bonheur de pouvoir admirer de telles images !
    Pour ceux qui ne le connaissent pas, disons que Bernard a une faculté singulière à trouver le bon endroit, la bonne astuce pour découvrir l’intimité d’une espèce (surtout les oiseaux mais aussi d’autres).
    Il installe en toute hâte un nichoir et ça marche !
    Il y a une petite fente et boum il voit des oisillons !
    Essayez d’en faire autant : vous n’y arriverez pas…
    Qu’il nous dise son enchantement sur l’île de Texel… ça n’est pas du pipeau et c’est à coup sûr mieux que les Maldives ou la Corse !!! Et sur Texel il va droit sur les sites intéressants sans guide, sans boussole…

    Merci Bernard pour cette contribution généreuse à la cause animale.

  8. Espérons que le temps sera plus clément pour ces 5 petits que celui de la semaine dernière qui a été fatal à 3 des 6 petits que Michel observe

  9. Bonjour, je voudrai savoir si quelqu un pouvai me renseigner sur le mois de naissance des faucons.Merci d’avance

  10. Les familles de crécerelles sont classiquement observées fin juin-début juillet. Des couvées plus tardives existent en août.
    Il est possible, bien sûr, que des couples se reproduisent plus précocement, selon les conditions climatiques ou trophiques.
    Comme il faut 5 semaines à un faucon crécerelle pour savoir parfaitement voler, la naissance a donc généralement lieu en mai. On remarquera que d’une façon générale les rapaces produisent de jeunes oiseaux aptes à chasser au moment où les ressources en proies sont maximales : la fin du printemps et le début de l’été permettent donc souvent l’observation de rapaces en chasse, de jeunes oiseaux tentant des captures dans des conditions parfois étonnantes (apprentissage nécessaire) et des adultes en mue : le temps des parades est loin, il est temps de se refaire un plumage neuf au moment où la possibilité de s’alimenter est maximale. C’est donc aussi le moment des confusions pour celui qui cherche à identifier un oiseau : la queue du milan n’est plus fourchue, des rémiges absentes modifient fortement la silhouette…
    Une exception en Europe dans ce « timing » : le Faucon d’Eléonore », spécialisé dans la chasse aux migrateurs : il se reproduit donc plus tard, fin juillet, de façon à optimiser les chances de survie des jeunes, lors de la migration postnuptiale, mais son observation n’est régulière que dans la zone méditerranéenne.

  11. Exposé clair et instructif :smile:
    Dis, Christophe, cekanke tu fais un blog pour nous faire partager toutes tes connaissances sur les oiseaux ? :whistle:

  12. Oh ! Je suis plutôt ignorante mais comme on dit, moins on en a (de la confirure, des connaissances, …) et plus on étale, alors c’est possible qu’un jour je fasse un blog pour étaler le peu de connaissances que j’ai de la botanique.
    :biggrin:

  13. Dis donc, Fifi, au cours des articles de ce blog et de leurs commentaires, j’ai peut-être mal compris mais quand même …
    Il me semble que toi, tu connais pas mal de choses qui seraient susceptibles de nous intéresser, que tu pourrais partager avec nous :whistle: …
    Alors, il est où ton blog ? :tongue:
    De toute façon, si le Dupdup fait le fainéant (il est en vacances alors j’en profite pour dire du mal de lui :devil: ) et arrête son blog, il faudra bien que quelqu’un d’autre s’y colle …
    On ne va quand même pas se perdre de vue virtuelle, tous les copains du blogadupdup ? :sad:

  14. Alimenter un blog… J’aime bien le faire avec celui-ci parce que c’est une communauté à visage humain, même si je ne connais pas les tréfonds du Web !
    En tout cas, par exemple, et sauf rarissime exception, je n’ai même pas élargi ma communauté aux blogs de Yves, Jenofa, que je trouve pourtant fort riches et passionnants et que je consulte de temps à autre. Je passe déjà bien trop de temps sur l’ordinateur et je me demande parfois si je n’ai pas remplacé la télévision par une nouvelle aliénation !
    La vérité est que je suis fidèle à mes coups de cœur et c’est ce qui m’a incité à visiter ce blog lorsque Bernard m’a informé de son existence : il a été un de ceux qui m’ont emmené sur les chemins de la nature au début de mon engouement naturaliste.
    Mais j’ai bien trop à faire avec mes multiples activités, la plupart étant d’ailleurs connues des lecteurs assidus de ce blog. Le concret me tient encore bien plus fort que le virtuel, et c’est tant mieux : je vois trop de blogs laissés en friche et n’étant pas capable de a régularité de Dupdup, l’expérience ne me tente pas.
    Et puis ce que je sais des oiseaux est accessible à tous sur la toile ou mieux dit dans les livres de Paul Géroudet. J’ai plus envie d’inviter mes voisins à entendre avec plus de finesse des chants qui autrement seraient confondus (une demande régulière), les aider à mieux connaître ce qui pourrait être détruit ou perdu par ignorance (trop fréquent), et me battre donc encore un peu pour la préservation des espaces et des espèces… grâce aux associations dont je suis un des acteurs.
    Il me reste en plus mes divers petits terrains de jeu que j’ai bien du mal à suivre : potager, ruches, photographie, bricolages divers… Alors un blog de plus, ce sera sans moi !

  15. Ah, mais c’est encore mieux si c’est dans le réel que tu peux partager.
    Alors, même si je ne suis pas une voisine, je suis prête pour entendre avec plus de finesse des chants d’oiseaux … :wink:
    La Franche-Comté n’est pas si loin de la Région Rhône-Alpes !
    Cekanke tu m’invites ? :angel:

  16. Demain 6h30 !
    Ben cette année, pour des raisons qui dépassent ma volonté, je n’ai pas pu faire ma première expédition avec les gens du village, et ce n’est pas faute du Maire qui me relance régulièrement.
    Mais jeudi soir, on viendra visiter mon potager et je compte bien me rattraper un peu.
    Lors dernière visite de potager au village, je leur avais fait entendre le chant du petit contrefaisant, un des plus élaborés tout de même en Franche-Comté et une façon de faire ma pub pour une prochaine virée consacrée à l’écoute de la nature.
    http://www.xeno-canto.org/sounds/uploaded/MYRFSPATHP/Canapino%20song%20Cafragna%2023%3A5%3A10.mp3
    Mais pour des rendez-vous plus concrets, je pense qu’il faudra démarrer par un banquet de fermeture du blog chez Dupdup avec dégustation et concert gratuit, un point de départ indispensable pour une programmation efficace !
    :whistle:
    :wink:
    :w00t:

  17. Le petit contrefaisant… Je n’avais jamais entendu ce nom. Maintenant que j’ai compris, je peux dire qu’il s’agit effectivement d’un oiseau fascinant, … par sa discrétion, en dehors du chant, bien sûr!

  18. Joli nom explicite pour l’Hypolaïs polyglotte qui n’est effectivement généralement remarquable et parfois remarqué que par son chant.
    Il existe donc un grand contrefaisant : l’Hypolaïs ictérine (présente aussi en Franche-Comté mais dont l’aire de répartition plus orientale touche là à ses confins).
    http://www.xeno-canto.org/sounds/uploaded/XTVEPHMPPJ/Hippolais_icterina_1995_05_ult_Frederiksdal_A_74-108.mp3
    A remarquer aussi, un qui aurait pu être de la famille des contrefaisants, la Rousserolle verderolle
    http://www.xeno-canto.org/sounds/uploaded/MYRFSPATHP/Cannaiola%20verdogn.%20Scandolara%2015%3A5%3A10.mp3
    :blink:

  19. Il me semble que le chant de l’effarvatte est plus riche que celui de la verderolle, non?
    Mai, Christophe, sais tu comment les flamands appellent les rousserolles, toi qui es un assidu de Texel? Groote en kleine karakiet. Grande et petite karakiet. Alors, pour ceux pour qui ces noms n’évoquent rien, écoutez bien: « karaat karaat karaat kiiit kiiit… :smile:

  20. Très juste nom que celui trouvé par les flamands et qui ressemble au caracoin des Français, le petit caracoin étant l’effarvatte et le grand caracoin la turdoïde.
    Pour les rousserolles c’est l’inverse Luc : aucun doute là-dessus, et la verderolle est vraiment une excellente imitatrice, l’effarvatte beaucoup plus répétitive.
    La verderolle ne mérite pas le nom de contrefaisant car elle appartient à un genre différent pour les latins, mais chez les Anglais, ce sont toutes des « warblers » et j’imaginerais bien un Contrefaisant des marais, une Acrocephalus rejoindre les Hypolais
    Un exemple de chant de l’effarvatte à comparer avec la verderolle de mon commentaire précédent. Pour les non-avertis, il est assez facile d’entendre cette strophe répétitive dans le chant des rousserolles et que l’on traduit donc par karakiet en Flamand ou Caracoin en Français, écoutez-bien !
    http://www.xeno-canto.org/sounds/uploaded/SGNUEQHVBW/B12h08m32s20may2010_ReedWarbler_WillowWarbler.mp3
    Ecoutez-bien parce que durant cet enregistrement assez typique de l’effarvatte on entend un chant très typique aussi qui se produit au moins trois fois, avec un net decrescendo sifflé et assez aigu, on entend aussi un sifflement très fin… Saurez-vous retrouver les responsables de ce parasitage sonore, un casse-tête fréquent pour l’ornithologue quand ça chante de tous les côtés !

  21. Je n’arrive pas à réécouter, mais de toute évidence, il y a un pouillot fitis en arrière plan… à moins que je ne devienne sourd… :wassat:

  22. Incroyable! Cela fait donc des années que je confonds verderolle et effarvatte. :blush:
    Merci Christophe de remettre les cases à leur place.
    Cette année, je me remets plus assidument à l’ornitho. Un jeune nouveau collègue fait appel à moi pour l’initier à l’observation et à l’identification des oiseaux. Occasion rêvée pour de nouvelles balades jumelles au poing. Quelle plaisir de lui faire découvrir les vanneaux, les linottes, le chant de la caille et tout ce petit peuple de nos campagne. Je découvre grâce à lui que l’année est excellente pour le faucon hobereau. (Est-ce le hasard? Trois observations sur des sites distincts sur lesquels je ne l’avais jamais vu.)
    Mais je constate surtout que la capacité à identifier doit s’entretenir et surtout du côté des chants!!! Je m’y perds complétement avec les petits oiseaux courant. :silly:
    Accenteur et troglodyte; pipit de arbres, pouillot fitis, et surtout les fauvettes: saloperie de bestiaux!!! :devil:
    Bon, pour le pouillot fitis, je suis certain que fifititoucourt à raison car celui là je l’ai quand même récupéré. Je suis trop fort. :cool:

  23. Ben oui, les fauvettes, on les connaît, mais pas toujours dans l’ordre ! :w00t:
    La fauvette à tête noire, ça va quand même (un des plus beaux chants du printemps… non?) :smile:

  24. Je me souviens de ces heures à chercher dans les buissons l’animal qui émettait ce son étrange !! Un insecte sans doute …
    Pour un jour me rendre compte que c’était un oiseau …
    Bien-sûr que si j’avais eu à cette époque-là internet , le mystère aurait tourné court .
    http://s4.e-monsite.com/2011/06/13/09/Locustelle-tachetee-N_mp4video.mp4
    Il y a d’autres oiseaux que je connaissais simplement par le chant comme la Bouscarle de Cetti , la Fauvette des jardin ou le torcol … C’est bon , j’ai enfin pu les apercevoir ces oiseaux mystérieux !!
    http://naturepassion.e-monsite.com/rubrique,bouscarle-de-cetti,605469.html

  25. Bien vu pour le fitis, et très juste remarque sur la mémoire auditive de Luc.
    Ayant moi-même enregistré trop tard les chants d’oiseaux, et non dans la poussette avec des parents ornithologues, je me rends bien compte que sans une écoute régulière et un questionnement régulier, je ne saurais absolument plus distinguer des espèces communes dont les différences de chants sont tout de même fines.
    Alors il en va comme de notre propre langue : sans pratique nous devenons illettrés.
    Il y a enfin tout intérêt à partager nos connaissances : c’est souvent en faisant part de mon ignorance, ayant eu un doute ou ayant fait une confusion que les humbles révèlent à leur tour des petits trucs. (Le rututututu de la babillarde, le forte final de la tête noire par exemple).
    Mais comme en toute chose il y a des gens doués et pour en avoir croisé quelques-uns, je sais que je n’en suis pas ! Des qui vous collent un nom sans faillir après avoir entendu un faible « trrt » dans leur dos dans le brouillard, vous riez sous cape, et puis la bête vient juste se poser là devant les jumelles… Alors évidemment, ils sont bons, mais comme le rappelle Luc, ils ont des heures d’écoute dans les oreilles et parfois… pas d’autres sujet de conversation !
    MAis quand en plus ils sont beau, intelligents, drôles et j’en passe : ils deviennent énervants !

  26. Incroyable ces images de Bouscarle, je pensais que c’était déjà une chance de l’observer, alors la photo !

  27. Bon Dieu, où est passé mon commentaire?
    En substance je disais ceci: chapeau Yves! Dans mon Condroz, la bouscarle est inconnue, mais les rares fois où j’ai eu l’occasion de l’entendre ailleurs, j’ai à peine eu l’occasion de l’apercevoir très furtivement.

  28.  » …Mais comme en toute chose il y a des gens doués et pour en avoir croisé quelques-uns, je sais que je n’en suis pas !  »
    Christophe, si cela peut te consoler moi non plus ! :w00t: :w00t:
    C’est vrai aussi que l’on perd vite les sons mémorisés. Avant le net, j’utilisais les enregistrements de J.C. Roché qui sont toujours disponibles. Un gaillard remarquablement doué qui pratique « l’ornithomélologie  » (néologisme du maître) depuis les années cinquante… Ces enregistrements ont accompagné mon enfance et mon adolescence autant que mes musiciens préférés. C’est vieux tout cela … :wassat:

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