Semaine vénitienne (4)

Quatrième article consacré à Venise et à sa lagune. Après Sant’ Erasmo, je vous parlerai encore d’une île ce soir : l’île de Burano dont le nom vient sans doute de bora, ce vent violent qui souffle sur le golfe de Trieste. Tout comme sa voisine Murano, réputée pour ses souffleurs de verre, l’île de Burano vit de sa gloire passée. Car la confection de la dentelle qui a fait la renommée de cette île dans le monde entier n’a plus vraiment cours aujourd’hui. Ou si peu. La marchandise vendue dans toutes les échopes se confectionne ailleurs. Et si quelques magasins proposent encore de l’authentique, c’est au-dessus de nos possibilités financières, il faut des centaines d’heures, parfois des années, de travail de brodeuses pour réaliser certaines pièces.

Quand on est à Burano, est-on encore à Venise ? « Oui » disent sans conteste les guides touristiques. « Pas si sûr » disent certains. Car Burano a une longue histoire d’indépendance vis à vis de Venise et les Buranelli de souche ne se disent Vénitiens que du bout des lèvres (et les Buranellettes – c’est un terme que j’invente à l’instant – ayant de belles lèvres, on les croit forcément sur parole !).

Je n’ai pas trop aimé tous ces magasins qui vendent tout ce qu’un touriste peut être capable d’acheter. Mais par contre, j’ai flashé sur ces maisons colorées que l’on trouve à la périphérie du bourg.

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Je ne sais pas d’où vient cette habitude de peindre régulièrement ces maisons, de manière concertée semble-t-il, mais je dois dire que l’effet est garanti sous un ciel pluvieux.

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maisons2
Sur la photo précédente, Claude, Manu et Joëlle ont leur regard attiré par un écriteau? Qu’y a t-il donc sur cette petite pancarte qui attire ainsi l’oeil ?

ecriteau

« Il colore come la musica ». « Color is like music ». Belle formule qui résume à elle seule l’île de Burano.

Alors que nous approchons de l’embarcadère pour repartir dans la cité des Doges, un homme passe à côté de nous. Trop drôle … !

parapluie

11 réflexions au sujet de “Semaine vénitienne (4)”

  1. Sûr que les Italiens sont plus hauts en couleur que les Français, et ça n’a rien à voir avec notre président car le leur est épouvantable.
    Je crois sincèrement qu’ils sont moins arrogants que nous.
    J’ai remarqué la même chose même plus au nord encore, vers l’Autriche, dans les Dolomites. Et comme bien des peuples de la Méditerranée, bien dit au menu de Burano : ils chantent.
    Nous on beugle au foot.

  2. C’est vrai que, mis à part leurs berlusconneries qui peuvent rivaliser avec nos sarkonneries, il y a de quoi s’inspirer chez les Italiens …

  3. Ah, cette île-ci, je ne pouvais pas passer à côté !
    Vraiment chouettes ces petites maisons colorées, même sous le soleil ;-)
    D’ailleurs, je ne sais pas si tu étais passé juste après le coup de peinture, mais elles paraissent beaucoup moins vives sur mes photos (même si ça n’a bien sûr rien à voir avec ce qu’on trouve ici).
    Les boutiques à touristes sont effectivement bien trop nombreuses, mais elles ne dupent pas grand-monde.
    Avez-vous pris le temps de faire une petite visite du musée de la dentelle ?
    Bien sûr, c’est davantage mon domaine que les jardins, mais j’y ai vu des pièces vraiment magnifiques, d’une finesse à en couper le souffle. Et quel plaisir de voir les petites mamies (certainement les dernières qui connaissent la technique, malheureusement) manier l’aiguille à telle allure qu’il est difficile de les suivre des yeux ! Enfin, plaisir de courte durée, elles piaillent tellement fort que nous sommes sortis bien vite ;-)

  4. Sur ces photos, on est frappé par le nombre de volets fermés.
    Morte saison.
    Les gens sont partis ailleurs.
    Ils reviendront avec les touristes… pour leur vendre des dentelles de mémoire oubliée.
    Et, la saison terminée, ils repartiront vers le gling-gling.
    Les volets fermés comme des yeux éteints.
    Les devantures ripolinées, le décor d’intérieurs désertés.
    Le coeur ne bat plus mais il fait encore illusion.
    Si le peintre exhale les paysages,
    L’aveuglement des foules les meurtrit.

    Traduction de l’écriteau :
    « La couleur comme la musique sont le le plus court chemin pour stimuler nos sens et susciter nos émotions ».

    Si vous voulez vous rincer les yeux, allez voir Canaletto
    (une idée : vous pourriez en même temps écouter le Stabat Mater de Vivaldi, par exemple…)
    http://www.wga.hu/frames-e.html?/html/b/botticel/index.html

    Et lors de votre prochain voyage, ne manquez pas :
    La Gallerie de l’Accademia, Ca’Rezzonico, Guggenheim (à quelques minutes les uns des autres).
    http://www.venicewelcome.com/museums/museums-fra.htm

  5. Désolé, mais le lien que j’ai indiqué ci-dessus concernant Canaletto, s’ouvre en fait sur Botticelli.
    Utiliser plutôt celui qui figure ci-dessous, puis cliquez ARTISTS, et enfin Canaletto.
    (si je propose ce site, c’est parce que les images sont d’une grande qualité)
    http://www.wga.hu/frames-e.html

  6. Surprenant …
    Ces photos ont-elles été prise sur l’île de Burano ou à Buenos-Aires?
    Il existe dans cette ville argentine, une rue, appelée El Caminito, dont les maisons ressemblent presque à s’y méprendre à celles de Burano.
    Une différence pourtant. Les maisons d’El Caminito sont construites en tôle ondulée, éventuellement avec quelques vieilles planches de-ci de-là.
    Située dans le quartier très pauvre de la Boca, tout près de l’ancien port ou accostaient les colons venus d’Europe, El Caminito est bordée de ces maisons de bric et de broc peintes avec des couleurs très vives . Les habitants, très pauvres, n’ayant pas d’argent pour peindre leurs maison récupéraient les fonds de pots de peinture des bateaux. Ces couleurs exubérantes sont devenues la spécificité d’El Caminito.
    Dans les pays nordiques également, notamment aux îles Féroés, les maisons sont peintes de toutes sortes de couleurs, mais cette fois dans des tons plus doux, plus pastels. La beauté de ces maisons avec les brumes qui ne manquent pas de s’accrocher un peu partout, ne peut laisser indifférent.

  7. Robert, je suis allé voir les oeuvres de Canaletto. Le site est bien fait, c’est de bonne qualité. Je ne me rappelle pas avoir vu un de ces tableaux au musée de l’accademia mais il semblerait que les oeuvres de Canaletto sont dispersées un peu partout (Dresde, Vienne, collections privées …).

  8. whaouou! :blink: ça alors c’est coloré nom d’une pipe!!! J’ai vu un peu toutes les couleurs de maison en Roumanie, mais pas si pétantes!
    C’était plus un peu comme en Alsace ou dans le territoire de Belfort d’ailleurs.
    Ceci dit, je préfère ma maison couleur pierre… avec des rosiers dessus!
    Des roses sur du pétant, pas top…

  9. J’ai oublié de préciser : chaque fois qu’un touriste passe à Buranello par temps pluvieux, il prend un peu de couleur aux maisons pour la mettre sur son parapluie. Ce qui fait que chaque année, par la faute des touristes, les gens de Buranello sont obligés de repeindre leur maison. Le maire envisage d’ailleurs d’interdire l’accès à la ville les jours de pluie …
    :biggrin:

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