Lhasa, une étoile qui disparaît …

C’est un coup dur pour la musique que la mort de Lhasa. Atteinte d’un cancer au sein, elle avait dû annuler au printemps dernier sa dernière tournée à peine commencée. Les deux concerts donnés en Islande en mai auront donc été ses derniers.

Passionnée, sensuelle, indomptable, douce, profonde, troublante, incantatoire, hypnotisante, feutrée, puissante, intense, millénaire, âme bouillonnante, femme d’instinct et tête chercheuse. Il s’agit là des adjectifs qui ont le plus souvent affublé, dans la presse, cette chanteuse hors norme.

D’origine americano-mexicaine, Lhasa a eu une enfance étonnante : elle a passé ses jeunes années à sillonner l’Amérique et le Mexique dans un bus avec ses parents hippies et ses neuf frères et soeurs. A 13 ans, elle chantait du jazz dans un café de San Francisco.

C’est au Québec qu’elle s’est trouvée une véritable terre d’adoption et c’est à Montréal qu’elle vivait désormais (à part une courte période de deux ans et demi passée à Marseille).

Son premier disque, la Llorona (1999) est considéré d’emblée comme un grand disque, Lhasa y chante en espagnol (c’est l’un des disques que j’ai le plus écouté). Il est le reflet d’une « Amérique latine à la fois réelle et imaginaire, née de la mémoire d’une enfance itinérante ». Dans le deuxième disque The living road (2003), plus personnel, Lhasa chante en espagnol, en français et en anglais. C’est le disque de la consécration. « Elle est reconnue comme une enfant du pays, un peu partout dans le monde ». Son dernier disque Lhasa, plus intimiste, « crépusculaire » si j’ose dire, est sorti en 2009. La chanteuse n’y chante que dans sa langue maternelle, l’anglais. Chacun des ces trois disques s’est vendu à plus d’1 million d’exemplaires.

Quatre vidéos pour illustrer cet article, successivement Los Peces (1999), La Celestina, De Cara a la pared (2006) et Rising. Le dernière vidéo a été tournée en avril 2009 en acoustique chez Lhasa elle-même (dans son « loft » de Montréal), c’était juste avant l’annulation de sa tournée.

A sa mort, le soir du nouvel an, la neige s’est mise à tomber pendant 40 heures d’affilée sur Montréal.

22 réflexions au sujet de “Lhasa, une étoile qui disparaît …”

  1. Je ne connaissais pas Lhasa… Alors, c’est ça un ange? Si c’est vrai, je peux mourir tranquille. Bon Dieu, qu’elle est belle, quel voix; je frisonne.

  2. Le dernière vidéo est pour moi chargée d’émotion. C’est sans doute parmi ses dernières images. La caméra passe d’un visage à l’autre. Il y a de la gravité dans les yeux. Beaucoup d’hésitation aussi dans la caméra, ce qui accentue cette impression de vie qui cahote et qui est en train de basculer.

  3. Je me trompe ou nous sommes dans le même timbre de voix que Beth Gibbons?
    En tout cas, c’est pour moi, c’est aussi un ange.

  4. Il est même probable, que ce sont ses parents (2’53 ») que l’on aperçoit dans le panoramique final, leur émotion est aussi perceptible, … une vidéo testament.
    J’aime beaucoup la musique de Lhasa et son premier album est encore à portée de main. Je ne connaissais pas le dernier, très beau.
    Quelle sérénité chez cet ange, accompagné à la harpe, comme il se doit.
    Que Luc en « Frisonne » est un joli commentaire !

  5. Il y a un peu plus d’un an, disparaissait également d’un cancer une voix venue du ciel de l’Amérique latine. Son répertoire d’un goût nettement plus douteux n’aurait pas été renié par Albert ketelbey… Authentique princesse inca, Yma Sumac, la cantatrice aux cinq octaves n’a pas grand chose en commun avec lhasa, si ce n’est son angélisme…

  6. Et merde encore une étoile …. Salut l’artiste .
    :cwy:

    Il m’arrive encore de temps en temps de sortir voir s’il y a des enfants.
    Il m’arrive encore des mariages soudains frôlés dans la rue le temps d’un parfum.
    Il m’arrive toujours de leur faire l’amour, mentir un instant.
    Il m’arrive encore de pleurer sur mon sort, d’avoir peur de la mort, mais je suis vivant.

    Il m’arrive encore de penser à toi, de poser mes yeux morts sur le souvenir de ton corps.
    Il m’arrive encore de rire de moi, d’oublier tous les torts, tous les remords.
    Il m’arrive encore des matins de soleil, après des nuits sans sommeil, repu de lune et de miel.
    Il m’arrive encore de les trouver belles. Il m’arrive aussi d’être cruel avec elles.
    Il m’arrive encore de pleurer sur mon sort, d’avoir peur de la mort, mais je suis vivant ……

  7. On nous intoxique avec les morts de la h1n1 peut-être pour nous faire oublier le nombre bien plus important que, chaque année, cette saloperie de maladie prélève autour de nous ! Belles paroles cette chanson. Salut l’artiste. :wub:

  8. Rien à voir avec l’actualité sauf que je fais du ménage dans l’ordinateur : alors un petit air d’opéra sur fond d’animation très bien fait, c’est pas mal non plus pour un dimanche !
    Et puis Verdi, il est mort aussi…

  9. Tout à fait d’accord avec toi, j’ai aussi beaucoup apprécié d’en réécouter de beaux morceaux…

  10. J’ai regardé ce soir une nouvelle fois cette quatrième vidéo de Lhasa. Ce qui m’avait semblé de l’amateurisme au départ (le bougé de la caméra notamment) m’apparaît maintenant être du grand art.

  11. Quelle belle découverte que ce blog.
    Merci d’avoir proposé cette dernière vidéo de Lhassa.

Laisser un commentaire

:D :-) :( :o 8O :? 8) :lol: :x :P :oops: :cry: :evil: :twisted: :roll: :wink: :!: :?: :idea: :arrow: :| :mrgreen: