Hirondelles en souffrance

Un article proposé par Daniel.
Tout a commencé le 18 avril, un dimanche, quand j’ai trouvé sur le répondeur téléphonique le message de Jean-Marie.
Le message disait à peu près ceci :
“ Depuis quelque temps,  des hirondelles tournent autour de l’ancienne ferme de Jean, mon voisin, cherchant visiblement à regagner les nids qui se trouvent à l’intérieur et qui sont cette année inaccessibles parce que la porte doit demeurer fermée. Que peut-on faire pour remédier à cette situation ? ”

Pour bien comprendre, quelques précisions s’imposent. Jean est un ancien agriculteur, à la retraite depuis longtemps. Mais il avait  gardé jusqu’à l’an passé un joli troupeau d’une soixantaine de moutons. Une partie de l’étable avait été transformée en bergerie et la porte du bâtiment restait ouverte toute la journée. C’est que Jean, très attaché à la nature et à ses moutons, l’était tout autant à « ses » hirondelles ! Aujourd’hui, à 87 ans révolus,  il a dû se résigner à quitter ses moutons et  la bergerie s’est vidée de ses pensionnaires. Jean, ce qui le chagrine, c’est de ne pas savoir quoi faire pour cette petite colonie d’hirondelles alors qu’il ne peut plus à présent garder sa porte ouverte !

Dès le lendemain matin me voici donc avec Jean-Marie devant la ferme. Tout autour, les hirondelles sont présentes, difficiles à dénombrer tant elles sont nombreuses, vives, volant au raz des rues adjacentes et toujours revenant vers la façade qu’elles frôlent à toute allure.


Construit à la fin des années soixante, le bâtiment est tout en longueur. Au centre, la grange, avec un étage pour le stockage et, de part et d’autre, deux ailes latérales pour accueillir le bétail. En notre entrée, nous découvrons des murs et le sol maculés de fientes, visiblement laissés là par des oiseaux en vol. Sans doute que ces dernières années, la porte n’était pas ouverte à temps le matin et les oiseaux ont dû passer de longs moments avant de pouvoir sortir. Des nids sont accrochés aux poutres du plafond. Nous en comptons vingt-quatre en parfait état.

Une évidence s’impose immédiatement ; il suffirait de pratiquer une ouverture dans une des fenêtres existantes pour remédier au problème ; les dites fenêtres ne sont en réalité que de simples panneaux en résine translucide. Je propose à Jean de remplacer le panneau voisin de la porte par une planche en laissant un espace suffisant en partie supérieure. Les détails de construction sont rapidement évalués. Conscient que cette affaire ne va pas me prendre beaucoup de temps, je suggère que l’on ouvre (enfin !) la porte du bâtiment, en attendant que le panneau soit remplacé …

La porte est ouverte, nous nous écartons et là, spectacle étonnant, dans les quelques  secondes qui suivent (je crois rêver) toute la colonie, à la queue leu leu, se précipite à l’intérieur, remplissant tout l’espace dans un concert assourdissant; c’est un ballet continu d’ allées et venues d’un bout à l’autre de la grange ; les oiseaux se posent un temps sur les nids puis repartent de plus belle. Témoins incrédules, figés sur place, nous découvrons les reflets magnifiques des plumages ; leur beauté, la vivacité des vols, l’impossibilité de suivre leurs mouvements tant il y a d’oiseaux qui virevoltent dans si peu d’espace nous laissent émerveillés. Nous sommes le 19 avril ; arrivées avec le printemps, cela fait donc trois bonnes semaines que ces hirondelles attendent de pouvoir entrer là, après leur long parcours migratoire de milliers de kilomètres !

Deux heures plus tard, je suis de retour sur les lieux, la planche découpée et la visseuse en poche. Le ballet continue, les hirondelles entrent et sortent par la porte, les décibels n’ont pas faibli, mais dans la plupart des nids se trouvent des couples qui y demeurent de plus longs moments. Quelques minutes nous suffisent pour procéder au remplacement du panneau. Quand c’est fait, après un léger instant d’hésitation, nous décidons de refermer la porte.  Les quelques oiseaux qui étaient sur le point de sortir rebroussent chemin, reviennent aussitôt, volent sur place un instant, hésitent puis repartent. Une ou deux minutes se passent ainsi, le temps nous paraît long. Finalement, une hirondelle trouve l’ouverture pratiquée dans la fenêtre, suivie aussitôt par une autre, puis une troisième, les autres continuant à tourner dans la grange, et puis, le soulagement, un oiseau rentre par le même chemin, puis un second, puis s’ensuit un va-et-vient dans les deux sens ; la partie semble gagnée, du moins pour cet été.

Alors naissent les questions. Qu’ont-ils fait, ces oiseaux, pendant tout le temps qui a précédé, tous ces jours qui ont séparé leur arrivée sous nos climats de cette matinée mémorable ? Que ce serait-il passé si rien n’eût été entrepris ? Pourquoi sont-ils restés autour de cette ferme ? Est-ce simplement parce que, dans un très grand voisinage, il n’existe plus un seul abri (le bâtiment a été construit il y quarante ans à la place d’une très ancienne ferme, quand il restait encore dans le village une bonne dizaine d’exploitants en activité ; aujourd’hui, il n’en reste plus qu’un seul, installé en périphérie) ? Ou bien, les vraies raisons sont-elles ailleurs ? Ami ornithologue, qui d’aventure lit ceci, aurais tu par hasard tout ou partie de la réponse ?

Enfin, plus inquiétante, une question qui n’est plus de simple curiosité : dans quelques années, il est probable que ce bâtiment n’existera plus. Alors que faire pour que les lieux de nidifications ne disparaissent pas à tout jamais ? Preuve d’imagination ? Oui, mais avez-vous une idée ?

70 réflexions au sujet de “Hirondelles en souffrance”

  1. Les hirondelles sont-elles si dépendantes de l’homme, ou plutôt de ses constructions ?
    Pourquoi sont-elle strictement attachées au bâti rural ?
    Parce que dans la nature, il doit bien y avoir des falaises ou même des rochers qui présentent des caractéristiques semblables aux coins de bâtiments qu’elle utilisent.
    Il est vrai que nous-même avons du mal à changer nos habitudes. C’est peut-être encore plus difficile pour les hirondelles.
    Juste en passant, je signale que j’ai observé des hirondelles au Col du Mont , en Haute-Tarentaise, à 2636 mètres d’altitude, la semaine dernière, le 21 avril exactement.
    Tout n’étant encore que neige et hiver là-haut, j’étais un peu surprise par cette rencontre inhabituelle.
    En fait, elles traversaient le col dans le sens Italie —> France.
    Sans doute (?), le retour dans leurs quartiers d’été.

  2. Magnifique article, Daniel. Il me touche d’autant plus que l’année dernière, j’ai été confronté au même problème et aux mêmes questions avec un seul nid dans un appentis que je venais de transformer en atelier de peinture.
    La pugnacité des hirondelles force l’admiration à un point tel, qu’en ce qui me concerne, j’avais fini par leur ouvrir la porte. Bien ou mal m’en pris? Quatre jeunes hirondelles à l’envol, quatre toiles foutues…
    Cette année, le cirque recommence, mais cette fois, j’insiste pour qu’elles niches ailleurs, par exemple juste à côté dans la remise à vélo… Pour l’instant, mes locataires visitent de temps à autre la remise à vélo, mais continuent à « frapper à la porte » de l’atelier. Affaire à suivre.
    En attendant, je me pose exactement la même question que toi: crise du logement ou fidélité obsessionnelle? Ce couple avait mis trois saisons de visite avant de se décider à occuper les lieux…

  3. Avec le snobisme qui règne dans le monde de l’art, qui sait si Luc ne pourrait pas faire fortune avec ses toiles « décorées » par les hirondelles ?

  4. Le commentaire de Luc témoigne bien des difficultés qu’on peut rencontrer dans la cohabitation avec la faune sauvage ! et des mauvaises surprises qui peuvent en résulter …
    Il existe bien des nichoirs artificiels mais les expériences que j’en ai ne sont pas très probantes : la plupart du temps les oiseaux ont reconstruit à coté ! du coup, peut-être qu’ils pourraient s’avérer « incitatifs » (?)

  5. Moi, je reste sans voix. Chères hirondelles à qui je confie chaque année la décoration de ma voiture!
    Yves, tu connais la chanson de Servat?
    Hé, me piquez pas la vidéo. Je compte la mettre on my blog.

  6. Sans doute que les insectes qui tournaient autour de l’élevage de moutons permettaient à une partie de ces hirondelles de s’alimenter. Il y a donc dans le cas que tu cites deux problématiques, celle de la non-accessibilité des nids mais aussi celle de la suppression d’une grande masse d’insectes dans une proximité immédiate.

  7. Mon beau pays par l’hiver soumis
    Quand reverrons-nous L’hirondelle
    Noire et blanche, noire et blanche
    Quand reverrons-nous L’hirondelle
    Blanche au ventre et noire aux ailes …..
    :smile:

  8. En Basque, chauve-souris se dit gau aunara, c’est à dire l’hirondelle de la nuit. J’aime à y penser quand à la tombée de la nuit, au-dessus de la mare, je vois les unes remplacer les autres.

  9. Bernard, concernant la présence d’insectes, ceci me rappelle ce que m’a raconté un ami il y a peu de temps : un oncle à lui était éleveur et l’étable était le refuge d’hirondelles – il y a quelques année, il a vendu son troupeau ; l’étable est restée ouverte, les hirondelles y sont revenues pendant deux saisons, mais pas la troisième !!! la présence des animaux serait-elle déterminante ?

  10. Daniel, je pense qu’il y a plein de facteurs qui jouent, y compris celui de la sociabilité. Car rappelons que l’hirondelle rustique est très sociable (même si elle l’est bien moins que l’hirondelle de fenêtre) et qu’elle aime nicher en colonies lâches dans les fermes. Lorsque les effectifs diminuent sur un secteur, ce qui est le cas depuis un moment déjà, il se peut aussi que les hirondelles, qui recherchent la compagnie de leurs semblables, se regroupent alors sur le(s) site(s) le(s) plus favorable(s) et abandonnent alors certains sites habituels. Je viens de le constater sur deux colonies d’hirondelles de fenêtre qui viennent de se regrouper, dans un village, sur un seul des deux sites. Ce qui est vrai pour l’hirondelle de fenêtre me semble également valable, mais dans une moindre mesure, pour l’hirondelle rustique.

  11. La colonie s’est bien installée à présent dans la grange ; de temps à autre je passerai pour voir comment la situation évolue. Pourrions-nous cependant envisager quoi faire pour prévenir les difficultés qui ne vont pas manquer de survenir dans quelque temps ? Je sais qu’il existe des « hotels » pour hirondelles, comme celui qui a été installé à Besançon au port fluvial, mais je suppose qu’il s’agit d’hirondelles de fenêtre ; aurais-tu connaissance d’expériences équivalentes à l’endroit des hirondelles rustiques ?

  12. Vous ne pourriez pas m’en envoyer quelques unes d’hirondelles, que ce soit des rustiques ou de fenêtre. Pas une à l’horizon, j’espérais beaucoup aujourd’hui il faisait si beau, mais niet… rien dans le ciel, mais par contre, à deux roues, si, moi en avoir vu 5, ils se déplacent en groupe : ninja:

  13. L’hôtel à hirondelles de Besançon est effectivement conçu pour l’hirondelle de fenêtre.
    J’ai toujours pensé que l’hirondelle rustique avait besoin de chaleur pour nicher, et je me souviens notamment des nids placés au dessus des lampes dans l’étable quand j’allais au lait. Les corps de bâtiment ouverts mais sans bêtes sont moins occupés. Alors je pense qu’au bout de quelques saisons durant lesquelles la reproduction est moins bonne, les rejetons, voire les adultes habitués au lieu, abandonnent les nids. Ce sentiment repose t-il sur une vérité ?
    Pas le temps de relire Géroudet pour le moment mais je le ferai avec plaisir si personne ne le fait à ma place !

  14. Sur cet hôtel installe au port fluvial, un article ds un journal expliquait que l’hirondelle a la mémoire des lieux. Le bâtiment ou elles venaient loger depuis des décennies et en cours de réhabilitation, d’où cette centaine de nichoirs artificiels a coté. Je ne sais pas si l’intention de poser ces nichoirs (3200€) est du a une réelle volonté de sauvegarde. Les jours prochains ns diront si cet artifice leurs conviennent.

  15. Si si Thierry !
    C’est bien la volonté de quelques amoureux des oiseaux qui a permis cette tentative, car sous l’auvent en béton de ce bâtiment voué à la destruction, une des plus grosses colonies de la ville de Besançon s’était installée.
    Cette installation est provisoire, dans le but de permettre le maintien de l’espèce et un transfert progressif vers les pylônes définitifs.

    Quant à l’Hirondelle rustique, Géroudet ne parle pas de la température mais j’ai relevé trois passages :
    « Le nid seul l’attache à une localité ; cette espèce niche de préférence dans les constructions rurales et fort peu dans les villes, où elle devait être plus commune au temps des écuries. […]On trouve son nid dans les écuries, les étables, les granges des fermes, surtout près du bétail et des bêtes de trait, elle le construit même dans les chambres si elle n’en est pas chassée. […]La nidification primitive, en dehors des constructions humaines, est fort rare chez nous.
    Sur ce dernier extrait, une astérisque renvoie au bas de la page à la remarque suivante :
    L. Bureau (NO 1933) signale qu’il a trouvé des couples d’Hirondelles de cheminée installés dans certaines grottes des îlots et falaises de Bretagne. Des nidifications de ce genre sont connues de nombreux pays, de l’Espagne à l’Asie centrale, souvent dans le même biotope que l’Hirondelle de rochers. Les nids sur des arbres sont exceptionnels.
    Une bible ce Paulo !
    Deux compléments : l’Hirondelle de cheminée est devenue Hirondelle rustique (caprice des systématiciens qui reflète une vérité), et NO veut dire « Nos Oiseaux », célèbre revue ornithologique suisse.
    Bernard a peut-être raison sur la présence des insectes à proximité du bétail, alors je lui propose ce challenge : faire nicher une Hirondelle rustique dans un arbre !
    Mais Yves aussi : peut-être existe t-il encore dans sa merveilleuse Bretagne des hirondelles primitives. :cheerful:

  16. Christophe, sympa de faire partager l’érudition de Monsieur Paul – Quand on lit : « La nidification primitive, en dehors des constructions humaines, est fort rare chez nous », ce n’est pas très rassurant pour l’avenir !

  17. Je suis allé sur le lien que tu as mis, Yves. Edifiant.
    Il n’y a qu’à répliquer à ce monsieur que les hirondelles sont aussi devenues SDF, comme le prouve d’ailleurs l’article de Daniel.

  18. Comme disait Frédéric Dard, si les cons volaient, il ferait nuit.
    Fort heureusement, les hirondelles parviennent, à la différence des ultras, voler honnêtement !

    Au sujet de la nidification en milieu naturel (comme c’est le cas aussi pour le Martinet noir et l’Effraie des clochers), je me demande si le développement humain n’a pas favorisé ces espèces…
    Avec le développement des villes et d’une agriculture industrielle ( :alien: ), je me demande si nous ne favorisons pas désormais les espèces omnivores et opportunistes au détriment des insectivores. A moins que ce ne soit la raréfaction des insectes…

  19. Je ne suis pas certain de ça car même les espèces omnivores et opportunistes (moineaux par exemple) sont maintenant, elles aussi, en voie de régression.

  20. La réflexion de ce monsieur (ou cette dame – allez savoir ?) sur le lien posté par Yves n’est pas si rare, malheureusement … d’ailleurs, pourquoi ne pas garder les termes de la phrase en remplaçant « LPO » par autre chose (embarras du choix !) – mais quand on entend dire, venant du plus haut sommet de l’état : « l’environnement, ça commence à bien faire ! », on est mal barrés ! Lire cette semaine, en page 3 du Canard, un article intitulé : « le Grenelle 2 carbonisé par les lobbies ».

    En écho à Christophe, dans le prologue de son livre « 2050 … » Michel Tarrier écrit que la biodiversité la plus grande s’est trouvée au Moyen Age, et diminue à la vitesse grand V depuis l’apparition de l’agriculture industrielle.

  21. Dans nos campagne , à tout vouloir aseptiser détruire les insectes , les chenilles , les araignée … vouloir être le maître de la nature …. on va finir par ne plus voir une hirondelle autour de chez nous … Il en est de même en bord de mer . Je me suis fait une réflexion hier en longeant la plage de Mousterlin où on trouve encore une belle colonie d’hirondelles des cheminées ( ce qui est de plus en plus rare ici aussi !! )… Les laisses de mer y sont nombreuses , et à part quelques jardiniers qui récupèrent le goémon pour fertiliser le potager , ça n’est jamais nettoyé …. Alors vit là dedans , un nombre incalculable d’insectes et autres petits animaux qui font le régal des limicoles , des passereaux et bien sûr de cette belle colonie d’hirondelles . Ce qui ne serait pas la même chose en cas de nettoyage systématique de ce coin de plage . Malheureusement , de plus en plus de gens qui passent dans ce coin du Finistère de temps en temps , disent que c’ est dégueulasse et que ça pue … Alors peut-être qu’un jour , la pression sur les élus fera qu’on nettoiera ce coin et que les oiseaux iront par respect pour le bien-être olfactif de la race humaine , ce faire voir ailleurs ….. Toujours plus loin ailleurs .

  22. Pour mémoire :
    extrait de la Genèse : … 28. Dieu les bénit et Dieu leur dit : « Soyez féconds et prolifiques, remplissez la terre et dominez la. Soumettez les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et toute bête qui remue sur la terre ! » …
    Dès le début, ou presque (nous en étions au sixième jour), ça commençait bien !!!

  23. Ouf ! Quand je suis allée me promener sur la plage avec Yves, à la Toussaint, je n’ai pas dit « c’est dégueulasse, ça pue » ! J’ai eu chaud ! :smile:
    Au contraire, j’ai déniché plein de petits trésors dans ces laisses de mer (carapace de crabe, algues bizarres …).
    Tiens, ce « Toujours plus loin ailleurs » me fait immédiatement penser aux Alakalufs (Il faut dire qu’ils m’ont marquée ceux là !).
    http://www.leblogadupdup.org/2009/04/07/qui-se-souvient-des-hommes/
    Quand il n’y aura plus d’ « ailleurs », eh bien il y aura disparition.
    En tout cas, merci à ce grand Monsieur (Paul Géroudet) d’avoir répondu aux questions que j’ai posées dans le premier commentaire sur cet article (par l’intermédiaire de Christophe).
    Le martinet blanc lui aussi nidifie en milieu naturel.
    Je me souviens avoir traversé une grotte, en grimpant au sommet de la Montagne Sainte Victoire (Boûches du rhône), dont le plafond était creusé de centaines d’alvéoles avec des renfoncements (roche calcaire). Chacun de ces renfoncements comportait un nid de martinet blanc.
    Quel cri strident ont ces oiseaux !
    J’ai lu quelque part plus haut, je crois dans le lien laissé par Yves, que les oiseaux se donnent du mal pour construire leur nid.
    C’est tout à fait vrai et même je ne comprends pas trop pourquoi ils s’évertuent parfois à construire leur nid dans un endroit bien plus difficile …
    Je m’explique …
    En ce moment, il y a une mésange charbonnière qui niche dans ma boite aux lettres. Seulement, ma boite aux lettres est immense.
    La mésange l’a carrément remplie presque jusqu’en haut, plutôt que de construire le nid au fond.
    Combien de voyages lui a-t-il fallu pour construire ce nid de dimensions colossales (pour un oiseau): 28x28x20 ?
    Pourquoi choisir la boite aux lettres ? Et pourquoi tant la remplir ?
    Ma petite mésange ne manque pas de courage !
    Ou alors, elle a des goûts de luxe ! :wink:

  24. Hier, en balade dans les bois avec quelques gamins de l’école, nous avons trouvé par terre un nid de mésange à longue queue. Je n’en avais jamais vu. Un véritable travail d’orfèvre qui a forcé l’admiration de tous. Impossible d’imaginer plus haute technologie et plus grand confort. Un moment inoubliable d’admiration des gamins devant tant de beauté… Puis l’enterrement de trois oisillons… Non, nos enfants ne sont pas devenu des monstres glacés par le virtuel!!!
    http://img.nundafoto.net/-/data/forum/images/25/13885-1.jpg

  25. Elle est bien jolie, l’histoire de Daniel. :smile:
    Pas loin de chez moi, un monsieur très gentil (bien que chasseur) a bricolé aussi sa porte de grange de façon à laisser entrer les hirondelles rustiques.
    Ca fait plaisir de voir que les gens ne sont pas tous aveugles!
    En ce qui concerne les nids d’hirondelles de fenêtres, en effet on peut mettre une planchette sous les nids pour éviter que les fientes ne maculent les murs. Dupdup avait inauguré ça à la Maison de la nature, et nous avons suivi l’exemple, ça marche très bien.
    Merci à Jenofa de nous apprendre que les chauves-souris sont appelées « hirondelles de la nuit » en basque, c’est bien vu, elles aussi tournoient autour de la maison, quand elles sortent avant de partir vers leurs terrains de chasse. Elles font juste un peu moins de bruit!

  26. « Quand il n’y aura plus d’ « ailleurs », eh bien il y aura disparition. »
    Cette réflexion d’Etincelle me fait penser à une phrase dont je ne me souviens plus l’origine, mais qui disait à peu près : « l’homme a besoin de terres encore vierges pour parler à son âme ».
    Et c’est vrai, bien qu’Etincelle ne le dise pas tout à fait dans ce sens.
    Plus d’ailleurs pour les oiseaux, disparition d’oiseaux.
    Plus d’oiseaux, disparition de beauté.
    Plus de terres vierges, disparition du rêve (et avant, disparition des êtres qui les peuplaient), de l’imagination, de l’invention … plus d’âme.
    Bon eh, oh, le soleil brille, le lilas embaume, les osmies s’en donnent à cœur joie, c’est une fête de couleurs et d’odeurs au jardin! :smile:

  27. J’ai mes parents, deux nids d’hirondelles rustiques sont dans une grange ouverte des deux bouts, avec de gros courants d’air. Et c’est la zone la plus fraîche, côté nord qui est occupée.

  28. les « miennes » étaient absentes de la borde depuis 5 ans. Elles commençaient les nids puis disparaissaient. Un ami m’a dit de fermer une fenêtre, qu’elles détestaient les courants d’air et que ça venaient surement de là. Cette année là, comme les années précédentes, elles avaient disparu. Dès la fenêtre fermée, elles sont revenues. Et depuis, elles sont fidèles au rendez-vous.

  29. Cela doit sans doute dépendre des régions et si j’en crois ce que tu nous dis sur le pays basque où il pleut tout le temps, je comprends que les hirondelles recherchent les endroits les plus abrités. Ta remarque recoupe d’ailleurs celle de Christophe qui a l’intime conviction que les hirondelles rustiques ont besoin de chaleur.

  30. Grégoire Lacroix (journaliste et poète) se posait cette question :
    « Où se posaient donc les hirondelles avant l’invention du téléphone ? »
    Alors , moi je me pose celle-ci en lisant vos commentaires :
     » Où nichaient donc les hirondelles avant l’invention du hangar agricole ? »
    :smile:

  31. A l’automne dernier, un ami se plaignait du fait que dans son village, par suite de l’enfouissement des réseaux teléphone et électrique, il n’aurait plus le spectacle des hirondelles en partance accrochées aux fils comme des notes de musique sur une partition. Et bien souvent on oublie que ces réseaux ont à peine plus d’un siècle d’existence ! Où donc se regroupaient-elles à l’automne ? On trouve dans les « Mémoires de ma vie » de Chateaubriand ce qui suit :
    « Mais une de mes grandes joies en automne était de m’embarquer sur l’étang, et d’aller seul dans le bateau me placer au milieu des joncs où se rassemblaient les hirondelles prêtes à partir ; je les voyais se jouer dans l’eau au coucher du soleil, poursuivre les insectes en poussant de petits cris, s’élancer toutes ensemble dans les airs, comme pour éprouver leur force, puis se rabattre à la surface du lac, et venir enfin se percher sur les roseaux que leur poids léger courbait à peine, et qu’elles remplissaient de leur ramage confus.
    Pendant ce temps, des poules d’eau, des plongeons, des sarcelles nageaient autour de mon bateau ; on eût dit que ces roseaux étaient le rendez-vous d’une caravane emplumée qui faisait les préparatifs de son départ ; j’écoutais le gazouillement de l’hirondelle … »
    Il ne dit pas de quelles hirondelles il s’agit : :smile:

    Quelques lignes plus loin on peut lire :  » … ; j’enviais le sort de ces oiseaux qui ne sèment ni ne labourent, et qui bien différents des hommes sur la terre traversent les plaines du ciel sans y laisser de tristes marques de leur passage. »

    Curieusement, cette dernière phrase a disparu dans le texte définitif des « Mémoires d’outre tombe » (!)

  32. Oh ! Que voilà un commentaire intéressant, Daniel !
    Ce serait bien prétentieux de croire que sans nos hangars, nos fils téléphoniques et notre béton, les hirondelles seraient perdues.
    Peut-être seraient-elles perturbées pendant quelques temps mais elles finiraient bien par retrouver le chemin des joncs et des falaises.
    C’est triste à dire mais j’ai bien peur que les animaux et les plantes seraient bien mieux sur cette planète sans les hommes.
    Tiens, un défi …
    Qui est capable de trouver un seul être vivant (sauvage) qui peut se réjouir de l’existence de l’être humain ?
    Pour revenir aux « Mémoires d’outre tombe », dommage pour la dernière phrase …
    Elle était pourtant très bien cette phrase !

  33. Etincelle, Ce cher François René écrivait aussi « Les forêts précèdent les hommes, les déserts les suivent ».
    Mais il prêchait dans le désert—-

  34. Ouh là là !
    J’espère sincèrement que François René n’avait pas totalement raison …
    Et qu’il ne prêchait pas totalement dans le désert !

  35. La population des hirondelles de fenêtre a diminué de 80 % en vingt ans, chiffre officiel ! Annonce terrible quand même !!!

  36. J’ai lu en diagonale les commentaires. Est-ce que quelqu’un peut me résumer en quelques ce qu’il faut faire (s’il y a quelque chose à faire) pour accueillir des hirondelles ? orientation ? Jenofa, tu connais le bar Etcheto ? Pourtant c’est pas mal aux courants d’air là non ?
    Chez moi il y a pas mal d’endroits ou elles pourraient faire leur nid pourtant. Il y en avait quand mes parents se sont installés dans cette maison.
    Par contre, j’ai le plaisir d’accueillir des rainettes depuis l’année dernière. L’année dernière, je n’en voyais qu’une, cette année j’en ai vu quatre. :w00t:

  37. La Mésange à longue queue, son nid… deux merveilles de la nature dont je ne me lasse jamais.
    Brind’paille, ta réflexion fait écho à la mienne, j’avais songé à une contrepèterie, et elle existe forcément avec les ingrédients en lice ! Mais je n’ai rien trouvé de satisfaisant.
    Mais celui qui con vole me paraît bien plus coupable que celle qui convole avec un lèche-cul . :shocked:
    Avec tout mon respect pour le fort marri !

  38. Lurbeltz, s’il s’agit de l’Hirondelle de fenêtre, des nichoirs artificiels peuvent convenir et une planchette anti-salissures en-dessous, c’est parfait. Mais pour l’Hirondelle rustique, je ne sais quoi conseiller, et cet article soulève bien des questions !

  39. Jenofa, saurais-tu d’où vient la « sentence » dont tu parles ? j’aimerais bien le savoir, car on la trouve souvent rappelée (beaucoup de papier la donnent en exergue) mais, comme disait le poète, ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre ; on trouve « les hommes » ou bien les peuples, ou même parfois, « les civilisations » – souvent attribuée à Chateaubriand, mais certains la donne comme « adage d’origine incertaine » !!!

  40. Avec les caveaux et les urnes, les vers de terre des cimetièrs deviennent eux aussi espèce en voie de disparition ! :smile:

  41. D’accord avec Daniel, et comme le dit Claude Bourguignon dans le film de Coline Serreau : nous mangeons des plantes malades et des animaux malades, ce qui nous rend malade.
    Le traitement final ne doit pas être extraordinaire non plus sur le plan toxicologique, alors évidemment, plus de petits vers. Les nécrophages crèvent.
    Nous sommes devenus imbouffables alors que nous étions déjà imbuvables !

    L’humanité aura fait un grand pas en avant quand les vautours viendront la recycler ! Vous voyez sûrement un côté morbide dans mon commentaire mais je vous assure que l’un de mes plus grands souhaits serait d’être, un jour venu, laissé aux vautours, comme dans Lucky Luke.
    Mais SVP… pas de photos sur le blog !

  42. Mais, Christophe, cela existe déjà …
    Au Tibet, les morts sont découpés et déposés (avec des rites religieux bien sûr ) en un endroit où les vautours pourront venir les « nettoyer ».
    Cela a donné lieu à au moins deux scènes de cinéma que je connais:
    une dans Himalaya de Eric Valli et une autre sans Kundun de Martin Scorsese.
    Dans celle de Kundun, la musique et les voix sont absolument fabuleuses …
    Un moine qui vocalise avec une voix extrèmement grave.
    Envoûtant !
    Bon, je m’éloigne un peu du sujet, je crois !

  43. Me faire bouffer par les vautours m’irait très bien.
    Cela dit, je préfèrerais qu’on fasse un trou dans mon jardin et qu’on m’y jette dedans, en contact direct avec la terre, vêtu de mon plus simple appareil.
    Je ne comprends pas pourquoi ce genre de chose est interdit.

  44. Ce n’est pas interdit Bernard, peu usité certes, mais pas totalement interdit.

    L’inhumation dans une propriété particulière du corps d’une personne (Article R2213-32) est autorisée par le Préfet du département où est située cette propriété, sur attestation que les formalités prescrites par l’article R2213-17 (autorisation d’inhumation établie sur papier libre délivrée sur production d’un certificat du médecin légiste attestant le décès et que celui-ci ne pose pas de problème médico-légal) et par les articles 78 et suivants du Code civil ont été accomplis et après avis d’un hydrogéologue agréé.

    C’est l’avis de l’hydrogéologue qui est en fait le plus déterminant !! On peut comprendre pourquoi!

  45. Imbouffables, imbuvables et lèche-culs … la nuit vient de plus en plus vite, vous ne trouvez pas? :ninja:

  46. Tiens, oui, je voulais parler du bar Etcheto. Quelle merveille! Pourquoi n’as-tu jamais fait un article sur ton blog?

  47. Daniel, je crois bien que ce que j’ai lu d’importaznt, je l’ai lu entre 15 et 20 ans. Ca fait donc un bail. Je me souviens avoir vu cette phrase moi-même dans une oeuvre de FRC lui-même mais je ne saurais plus te dire laquelle— ça fait un bail! Par contre, la phrase est restée gravée en moi.

  48. Jenofa, finalement la phrase se suffit à elle-même et l’important, c’est le souvenir qu’on en garde ! Il m’arrive bien souvent à présent de « revisiter » les auteurs découverts au temps de l’adolescence, et d’en tirer encore d’avantage de plaisir (au moins pour certains d’entre eux) –

    Du coup, j’ai bien envie de fouiller dans ma bibliothèque :smile: !

  49. Pour donner une esquisse de réponse à Daniel à la question qu’il a posée à la fin de son article, je pense qu’aujourd’hui il n’y a pas d’autre solution que de pratiquer chacun chez soi, dans son sous-sol, son garage, sa grange, une ouverture dans la porte ou la fenêtre afin de laisser entrer les hirondelles et d’installer des nichoirs dans ces mêmes locaux. Car il y a aussi un autre problème aussi important à mon avis que l’habitat moderne défavorable aux hirondelles, il y a aussi le fait que les hirondelles ne trouvent plus de boue adéquate pour construire leur nid (ce qui, par exemple, a été le cas en ce mois d’avril).

  50. Bernard, si tu veux, je t’envoie un paquet de boue par chronopost, ça ne me privera pas trop et « mes » hirondelles en feront cadeau de bon coeur à leurs soeurs de Franche Comté. :wink:

  51. Bernard, en écho à ta dernière remarque, cet après midi, traversant un village de la vallée de l’Ognon, après la pluie de ce matin, nous avons surpris une petite colonie d’hirondelles de fenêtres (une bonne vingtaine d’individus) en train de « barboter » dans une flaque de boue – barboter aux deux sens du terme – visiblement elles venaient en nombre chercher de quoi construire dans la seule flaque d’eau de la rue dans laquelle se trouvait un paquet de terre laissé là par je ne sais qui (peut-être le camion chronopost de jenofa :smile: )
    Quant aux hirondelles rustiques je me rends bien compte à présent que la question n’a pas de réponse simple, peut-être pas de réponse du tout par suite d’une incompatibilité complète avec l’urbanisation, sauf à compter sur une adaptation de l’espèce (mais lui en laisse-t-on le temps ?)

  52. Avec ce temps automnal, faudrait quand même pas que nos hirondelles s’en retournent d’où elles sont venues il y a peu !!!
    En tout cas, elles se regroupent sur les fils éléctriques …
    Mauvais, ça !
    :silly:

  53. Oui, un drôle de printemps où se croisent les migrateurs transsahariens, comme les hirondelles, et les oiseaux nordiques, comme ce plongeon observé hier en Franche-Comté. Comme quoi des millions d’hirondelles ne font pas nécessairement le printemps !
    Les hirondelles chassent très bas ces jours froids, on voit de ces petites fusées partout au ras de l’eau et des champs, accompagnées des sifflements d’ailes des martinets.
    Mais aujourd’hui, il y a enfin un peu de soleil, les ballets aériens peuvent reprendre, et je songe à enfin arrêter le feu dans l’âtre… peut-être cette semaine.

  54. Pour dire vrai, c’est la première fois depuis que j’habite la Drôme (depuis 25 ans) que je rallume le chauffage en mai.
    Quand je pense à Luc qui est venu chercher le soleil et la chaleur dans la Drôme …
    Le pauvre !
    Grand froid, grand vent, pluie, temps bouché … :sad:
    Mais …
    Clairette de Die et champagne de bière. :smile:

  55. Tu n’as pas compris que c’est Luc qui t’a amené le temps du Nord ?
    Toujours aussi naïve notre Etincelle !!!!!!!!!!!!!!!!! :smile:

  56. Oh ! Ce n’est pas grave …
    Je veux bien subir 4 jours de temps pourri pas sympathique du tout, pour partager une sympathique petite balade naturaliste avec le très sympathique belge du sympathique blogadupdup, suivie d’un non moins sympathique apéritif.
    :smile:

  57. bonjour j’aurais voulus savoir comment attirer l »’hirondelle rustique dans mon garage et si c’est simple et si il y a des astuce et comment sa c’est passer cher vous pour la premiere fois merci a vous
    si vous aver des technique je suis pour
    et si je laisse une petite fenetre dans le garage ouverte aurai je des chance d’en avoir
    vous pouver me repondre sur cette adresse svp
    spid.bakhti@laposte.net

    cordialement

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