Une nouvelle espèce pour la Franche-Comté

Hélas, ça devait bien finir par arriver ! Avec plusieurs milliers de tonnes de sel déversées sur les routes du département du Doubs, dont 88 tonnes à Besançon lors d’un seul week-end de décembre, il était évident que la qualité des eaux, et notamment les espèces aquatiques, allaient subir à court terme les effets d’une telle pollution.

Dans un article paru le 5 janvier dernier dans l’Est Républicain, les membres de la Commission de Protection des Eaux avaient déjà attiré l’attention des pouvoirs publics, notamment de la direction départementale de l’équipement mais aussi de la Communauté d’Agglomération du Grand Besançon, sur les « possibles répercussions de ces quantités énormes de chlorure de sodium sur les poissons ». Sans effet semble-t-il sur nos décideurs car l’utilisation du sel a continué pendant tout l’hiver.

La pêche de deux sardines (Sardina pilchardus) par M. Bertrand Faivre samedi dernier sous le pont Battant à Besançon n’est donc qu’une demi-surprise pour le monde des biologistes.


Le délégué régional de l’ONEMA (Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques) l’a redit hier dans la presse locale : « Tous les indicateurs dont nous étions en possession depuis quelques années nous faisaient supposer une arrivée prochaine de la sardine jusqu’au niveau de Valence, voire de Lyon. Mais de là à aller jusqu’à Besançon … ! ».

Sous la pression des associations membres de Franche-Comté Nature Environnement, les services de la toute nouvelle DREAL (fusion de la DIREN et de la DRIRE) se sont associés à l’Agence de l’Eau pour demander au Ministre de l’écologie et du Développement Durable de mettre en place un « Observatoire de la progression des espèces marines en eau douce » sur l’ensemble du bassin Rhône-Méditerranée-Corse.

Je ne suis pas certain que la Franche-Comté puisse s’enorgueillir de la présence d’une nouvelle espèce invasive dans notre région.