Terre généreuse

Mis à part le problème du mildiou (sur les tomates) et celui de l’oïdium (sur les melons), les récoltes 2011 de légumes ont été très bonnes.

Tous les jardiniers savent que la terre est extrêmement généreuse (pour peu qu’on la travaille évidemment). La parcelle de 6 ares que je cultive est grande et pourrait permettre à 6-7 personnes de vivre en autarcie (du point de vue consommation en légumes). Je discute souvent de ce chiffre avec mon frère Claude, agriculteur. Lui aussi pense qu’un are de bonne terre (ou 2 de terre moins bonne) suffit à assurer les récoltes de légumes pour une personne pendant un an. Un seul hectare, s’il était bien géré, suffirait donc pour nourrir une centaine de personnes (je ne parle ici que de la consommation de légumes), sans qu’il n’y ait besoin pour elles d’acheter un seul légume.

Mais tout ça ne correspond pas du tout aux chiffres qu’on lit ça et là, bien supérieurs.

Mais alors, où est le problème ?

Je pense simplement qu’à tous les niveaux de la chaîne, qu’il s’agisse de la production, de la qualité des sols, des filières de distribution et de la consommation, il y a des déperditions énormes et de très mauvais choix. Là aussi, comme dans d’autres secteurs de notre société, c’est la gabegie !

A l’heure où les enjeux d’alimentation deviennent énormes, la question mérite débat.

La Terre est généreuse. Certes. Mais qu’avons-nous fait de cette générosité ?

28 réflexions au sujet de “Terre généreuse”

  1. Comme disait Coluche, je ferai mieux de la fermer mais tant pis, je parle quand même …
    Donc, je ne sais plus où, je ne sais plus quand (si, cet été), j’ai lu que les pertes alimentaires (ce qui est jeté) au niveau mondial sont de …
    Mince, je ne me souviens plus !!!
    En tout cas, je me souviens que c’était faramineux. 50% ? 70 % ?
    Je vais essayer de retrouver.

  2. Le cloporte : problème inconnu ici en Franche-Comté.
    Luc de Belgique pourrait sans doute en parler car je crois que cette petite bête s’en est prise à ses concombres cet été. C’est ce qu’il me semble avoir vu dans son jardin cet été (mais comme on en était déjà à la Nième bière, il faudrait qu’il confirme ce que je crois avoir vu !). :wink:

  3. En Bretagne , même après quelques bières on reconnait sans problème un crustacé … Surtout terrestre !!
    :wink:
    Le problème avec les cloportes , c’est que d’un côté il bouffent tes légumes ( poivrons , melons … ) mais de l’autre lorsqu’ils décomposent les matières mortes ils sont très utiles au potager !!

  4. C’est vrai que la terre est généreuse sous nos climats pour peu que l’on se donne un peu (beaucoup, à la folie, passionnément :smile: ) de peine pour la travailler. Mais n’oublions pas qu’elle n’est pas généreuse de partout. Il y a les marécages, les déserts chauds, les déserts glacés, les sommets rocheux …
    Les bédoins ou les inuits auraient beau s’escrimer sur la terre, elle ne leur apporterait pas grand chose pour autant.

  5. Oui, tu as raison de le souligner, il n’y a que 20% à peine des terres qui sont cultivées et presque toutes les autres ne sont pas cultivables (bien que certains pensent qu’on pourrait aller jusqu’à 30%). Je parlais dans mon article des terres qui le sont déjà et plus encore des terres qui sont utilisées en maraîchage et en jardinage amateur. Car même chez les jardiniers amateurs, elles me semblent mal gérées.

  6. Parmi les légumes qui se perdent, il y a déjà une partie de ceux qui sont produits par les jardiniers amateurs eux-mêmes. Certes, il est difficile de prévoir juste et il vaut mieux semer un peu plus que ce qu’il nous faut. Mais de là à planter 12 pieds de courgette alors que 2 ou 3 suffisent !
    Idem pour les choux. Pourquoi planter une barquette de 12 choux-fleurs alors qu’ils vont tous être matures la même semaine et qu’on ne pourra sans doute en consommer qu’un ou deux ?
    L’échelonnement des semis (par exemple deux fois, l’une en avril et l’autre en juillet pour les courgettes, 6 ou 7 fois par an pour les choux) permet de réduire considérablement ces pertes et d’augmenter considérablement la période des récoltes.

  7. Je suis vraiment interpelé par l’affaire des cloportes. Comme beaucoup, je croyais aussi que:
    « Le cloporte est parfois classé dans les nuisibles : à tort. Il ne provoque pas de dégâts au jardin. » http://www.jardin-a-manger.com/pageinsecte/cloportes.htm
    Or, cette année, j’en ai vu des cohortes dans le jardin, comme jamais. D’où mon étonnement quand Yves à parlé (le premier) des dégâts causés par les bestioles dans son jardin… Il semblerait donc, qu’en surnombre, les cloportes s’attaquent aux potagers..? Ce qui me trouble, c’est que le phénomène s’étende du Condroz au Finistère… car s’il a fait fort gris en Belgique, les précipitations furent normales et les conditions météo générales ne sont pas exceptionnelles. Pour rester rigoureux, je dois préciser que mes concombres étaient planté près du composte. Cependant, je les ai fait monter vers l’extérieur.

  8. Comme souvent, ce qui m’apprend le plus dans les liens proposés par Christophe et Étincelle, ce sont les commentaires. Note positive dans tout ça: « On peut encore causer »… :angel:

  9. Pas compris Luc.
    Mais j’espère deux choses : d’abord que les commentaires de ce blog soient ceux que tu apprécies, et surtout que les liens proposés ne soient pas trop pénibles !
    La prochaine fois que tu passes par le Jura, amène une binouze, je proposerai quelques agréments, et nous en causerons ; m’étonnerais pas que de telles circonstances n’attirent pas des gens de la Haute-Saône ! :wink:

  10. Cett histoire de cloporte m’étonne énormément.
    Faudrait quand même les nourrir ces pauvres bêtes, sinon elles vont aussi venir chez moi !
    Une solution…

  11. Génial, le Lino… :smile:
    Christophe, je me rend bien compte que je suis souvent pas claire. Il me faut chaque fois trop de temps pour écrire et à force de vouloir trop condenser, ça ne ressemble plus à rien… :blink:
    Je voulais dire que dans les articles mis en lien sur des sujets divers, je suis souvent étonné par les multiples commentaires. Pour ou contre, ils sont souvent pertinents, documenté, passionnés. De plus, les débats contradictoires me semblent plus constructif que les « débats » entre personnes d’accords… Sauf peut-être le sujet binouze, justement. Mais ça aussi, on peut en causer. :wink:

  12. T’as bien fait de reformuler, j’avais compris l’inverse et ça me surprenait !
    Du coup, ça me fait doublement plaisir : savoir que je ne suis pas le seul à tremper ma plume dans le jus de chique, et l’idée d’une bière.
    Finalement, c’est vachement facile de comprendre le Belge ! :tongue:

  13. Pas très présente l’Etincelle pour le retour du Dupdup ! :blush:
    Il faut dire qu’en ce moment, tout me tombe sur la tête, au sens figuré mais aussi au sens propre (le plafond de mon cellier s’est effondré ! :angry: ).
    Pour revenir au sujet de l’article, nous disions que seule une partie des terres était cultivable, mais en plus, en France en tout cas, les surfaces cultivées diminuent (enfin je crois). En cause l’urbanisation croissante et l’abandon de terres qui sont « reprises » par la forêt.
    Sur le lien ci-dessous, de nombreux graphiques et dessins, plutôt bien faits, nous montrent l’évolution des terres cultivables, du nombre de personnes pouvant se nourrir sur un champ de 1 hectare, des rendements, de l’eau douce disponible … http://www.mtaterre.fr/dossier-mois/archives/chap/805/Nourrir-9-milliards-d-Hommes-le-defi-de-demain

  14. « Se préparer à la vie sans pétrole. Objectif : 5 ans pour être autonome. » C’est l’énoncé du blog AUTARCIES. On en pense ce qu’on veut, c’est bourré de défis passionnants.
    Surtout, n’hésitez pas à fouiller « le livre des colons ». :smile:
    Merci Pierre qui fouille le net pour moi, pendant que je vais aux champignons! :wink:

  15. On pourrait sans doute arriver seul à vivre en autarcie. Oui, mais à quel prix ?
    Je pense que si cela a existé, c’était à l’échelle de petites communautés d’individus dans lesquelles les liens étaient forts (la famille élargie, la tribu, le village …).
    Il sera bientôt indispensable de retrouver une certaine autarcie et nul doute que cette nécessité va nous obliger à recréer du lien entre nous. C’est plutôt bien, non ? :smile:

  16. Pour Luc (de Belgique) d’un de tes compatriotes que tu connais sûrement :
    « On pratiquait encore la polyculture dans le cadre de l’autosuffisance » ….

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