La grande aigrette

Autrefois, l’observation de la Grande aigrette était rare. Je me rappelle qu’à la fin des années 70, la Camargue était l’un des rares lieux où l’on pouvait voir cet oiseau. Et encore … pas tous les ans !

En 1986, toute observation de Grande aigrette en France devait être homologuée par un comité national. Depuis, les choses ont bien changé et cette espèce est observée un peu partout pendant la période hivernale.

 Les effectifs se concentrent beaucoup sur l’Est de la France, mais tout le reste du pays est concerné par la présence de cet oiseau en hiver.

 Il n’est pas exceptionnel de rencontrer des concentrations de plusieurs centaines de grandes aigrettes, le record étant de 790 sur un étang de Moselle en octobre 2011. Plus modestement, j’en ai observé plus d’une centaine l’an passé sur un petit étang de Champagne.

 L’espèce ne se contente pas de revenir en France pour y passer chaque année la mauvaise saison, elle s’y reproduit désormais : premier nid au lac de Grand Lieu en Loire-Atlantique dès 1994, 111 couples recensés en France par la LPO en 2007.

 Concernant les raisons de ce retour spectaculaire dans notre pays, je vous engage à lire cet article paru dans ornithomedia.com.

La basse vallée de l’Ognon est un milieu favorable à l’espèce et sans doute s’y reproduira-t-elle dans quelques années.

(cette dernière photo avait déjà été mise sur ce blog il y a quelques années)

29 réflexions au sujet de “La grande aigrette”

  1. Encore de bien jolis clichés.
    Pas encore vu cette année (pas beaucoup sorti :angry: ) , mais c’est vrai qu’on la voit bien depuis quelques temps en Comté …

  2. C’est tout à fait vrai ce que tu dis là …
    Auparavant, il n’y avait pas (en tout cas, je n’avais jamais vu) de grande aigrette vers chez moi. Mais depuis quelques années, j’en vois régulièrement dans les champs autour de ma maison. Pourquoi ? J’aurais bien aimé le savoir. J’ai donc cliqué sur le lien que tu nous a donné. L’article a été archivé et pour y accéder il faut être inscrit. Mais, ouf !, si on n’est pas encore inscrit, on peut remplir un formulaire d’inscription pour accéder aux archives, en cliquant sur …
    Bref, je clique et j’obtiens « page web inaccessible  » !!!
    Bouhhhh ! :sad: Ce n’est pas encore ce soir que je saurai pourquoi, maintenant, les grandes aigrettes (magnifiques, un plaisir pour les yeux) viennent se balader par là tous les hivers … A l’aide …

  3. Alors là ! pour une fois que je peux en placer une au milieu des observations des spécialistes….. et bien moi j’en vois tous les jours. Voilà quelques années que deux aigrettes ont élu domicile dans des pâtures inondables longeant une rivière proches de chez moi et je les vois matin et soir (toute l’année) en partant et revenant du travail (s’il fait jour). Je suis dans la région depuis une trentaine d’années et je n’en avais jamais vu avant (Somme, entre Amiens et Arras). J’ai signalé cette observation à Picardie nature en novembre 2008 voilà leur réponse :
    « Merci pour ces observations de Grande Aigrette. Nous avons peu d’informations qui nous viennent de votre secteur, c’est donc très intéressant. Cette espèce était encore rare il y a une dizaine d’année en Picardie, surtout à l’intérieur des terres. Depuis elle semble en pleine expansion pour des raisons qui seraient notamment liés au réchauffement climatique. « 

  4. Etincelle, effectivement le lien ne fonctionne pas.
    En fait, j’ai préparé cet article il y a plus d’un mois et à cette époque l’article du site ornithomedia n’avait pas encore été archivé.
    Ce dont je me souviens c’est que les modifications climatiques ne semblaient pas (ou peu) citées (contrairement à la réponse qui a été faite à Francis) mais qu’on y parlait beaucoup de l’augmentation des effectifs reproducteurs dans les pays plus à l’Est (dès l’Autriche) et de l’augmentation des ressources piscicoles en France, les étangs étant semblent-ils mieux gérés (ce qui m’avait, je dois dire, surpris).

  5. Dire que la Grande aigrette aurait pu disparaître à cause du chapeau des grandes dames de ce monde … Regardez moi ce panache de plume !!
    http://www.oiseaux.net/photos/jean-philippe.paris/images/grande.aigrette.jppa.1g.j
    On en avait déjà parlé sur un autre article précédent ( en 2009 !) que tu avais consacré à ce bel oiseau !
    http://www.leblogadupdup.org/2009/03/06/la-grande-aigrette/
    En cette fin d’année , je n’ai pour l’instant pas observé une seule Grande aigrette autour des étangs que je fréquente !

  6. Il arrive exceptionnellement que je remette deux fois la même photo. Et c’est vrai que j’aime particulièrement celle-ci, on a l’impression que les ailes sont radiographiées.

  7. Non , c’est super de refaire un point sur la présence de la Grande aigrette dans nos régions . Avec de magnifiques photos … Bravo !!
    De plus , Christophe va pouvoir nous dire si la nidification à enfin lieu près de l’abbaye d’Acey !
    :wink:

  8. Je profite de la photo 12 pour vous faire une demande que j’ai en tête depuis quelques temps. En plus du jardin j’ai deux autres hobbies : les pigeons de vol acrobatique et les cerfs-volants. Je n’arrive jamais à faire les trois en même temps mais j’ai des périodes, un peu plus l’un un peu moins l’autre…..
    Il y a quelques temps j’ai tenté de construire des cerfs-volants imitant le plus les oiseaux en vol. La construction n’est pas facile mais dès le départ il y a une difficulté : trouver des photos comme la 12 qui donne le profil exact de l’oiseau en vol. Auriez-vous quelques photos, de rapaces de préférence, mais pas uniquement prises comme la 12 ?

  9. Francis, je pense en avoir quelques-une mais je ne pourrai peut-être pas te répondre ce soir… Ça devrait être le cas pour des images de Circaëte prises à côté de chez moi, mais sans doute pas de la qualité de celles de Bernard.
    Mais je vais manger avant !
    En attendant mon dessert, et si tu es sur le net, je te conseille une recherche sur le site Avibase : http://avibase.bsc-eoc.org/avibase.jsp?lang=EN&pg=summary
    Dans la fenêtre « Quick search de la colonne bleue des menus à gauche, il faut rentrer un nom d’espèce (sans erreur car la tolérance orthographique est nulle avec cet outil), ensuite, il faut cliquer sur un lien bleu (en latin).
    Imaginons le cas « Aigle royal », tu clique ensuite sur la première ligne « Aquila chrysaetos » et tu accèdes à une fiche espèce.
    En dehors d’autres renseignements intéressants (vocalises par exemple sur « Audio »), tu peux accéder aux meilleures images grâce au menu horizontal au-dessus : « Flickr »
    M’étonnerais qu’avec une bonne nomenclature tu ne trouves pas une belle image d’un cerf-volant de rêve. Je chercherai plus tard de meilleures pistes… pour des rapaces en vol en particulier.
    Cela dit, vu la forme planche mal dégrossie de la plupart de nos grands rapaces, je ne suis pas certain que ce soit le profil idéal pour un cerf-volant. Je proposerai d’autres pistes si ça t’intéresse.
    Scusi… J’va bouffer ! :smile:

  10. Notre artiste Breton a une mémoire d’éléphant !
    D’après les connaissances publiées qui me sont disponibles, la grande Aigrette est une acquisition récente pour les espèces nicheuses en France. L’augmentation et la régularité des hivernages, des milieux favorables, ben on s’y attendait un peu, mais il a fallu attendre les années 90 :

    […] avec des nidifications en Camargue (échecs en 1991 et 1994, Kayser et al. 1994), et au au Lac de Grand Lieu, Loire-Atlantique (premier cas de nidification réussie en France avec deux couples en 1994, Marion & Marion, 1994), puis une vingtaine de couples en 1998 et 1999 : une quinzaine à Grand-Lieu et 1-2 en Camargue, de même en Dombes et une nidification possible en 1999 en Brenne (Dubois et al. 2001).[…]
    Dixit Ornithos (revue d’ornithologie de terrain), rédacteur en chef Marc Duquet, un Franc-Comtois.

    La nouveauté, et Francis en est un merveilleux écho, humilité à l’appui, c’est que sa région, la Picardie, est une nouvelle avancée pour la grande Aigrette : 7 nids en 2007 pour un site du littoral picard (Somme), où se reproduisent aussi des Hérons cendrés, des Aigrettes garzettes, parfois des Hérons garde-bœufs, et des tentatives de la Spatule blanche, un autre oiseau fétiche de ce blog.
    (Article de François Sueur du Groupe Ornithologique Picard dans le même numéro d’Ornithos, le 14-6 de novembre-décembre 2007).

    Comme le dit Francis, ile ne voit toute l’année ! L’espèce est donc présente en période de nidification. L’évolution du plumage (ces belles dentelles illustrées dans un commentaire précédent), mais aussi la teinte du bec (qui devient noir), conduisent donc à suspecter une nidification… prouvée en Picardie.

    Rien d’avéré encore en Franche-Comté et l’abbaye d’Acey, pas plus qu’en Bresse jurassienne où les oiseaux à becs noirs sont les plus fréquents… Mais la nidification peut passer inaperçue, y compris pour les plus grands oiseaux : on a bien raté la première année de reproduction de l’Aigle pomarin en France !

  11. Tiens donc ! On aurait pu penser que la Belgique précéderait la France, mais c’est un oiseau de l’ouest de la France qui colonise notre voisin de l’est alors que l’espèce est plutôt orientale dans sa répartition… Les voies de la grande Aigrette sont impénétrables !
    A propos de mouvements d’oiseaux, et je rebondis sur les commentaires ou « nouvelles de la mangeoire », les nombreuses buses dont je parlais en plaine (spectacle habituel et plus ou moins temporaire en Franche-Comté), ont plutôt disparu du paysage.
    Explication dans un mail reçu très récemment :
    « On pense souvent que la migration s’arrête en novembre ou devient insignifiante en décembre. Le comptage de 10 717 Buses variables le 11 décembre au défilé de l’Ecluse, un nouveau record journalier, prouve le contraire. Du jamais vu ! Cela dépasse l’ancien record journalier européen à Falsterbo en Suède : 10 071 Buses variables le 11 octobre 2010. »
    Il s’agit là d’un mouvement de fuite devant le froid et la neige, à mon avis, plutôt que d’une migration classique de grande envergure : ce que l’on appelle une migration partielle, donc dans l’aire d’hivernage habituelle, comme peuvent le faire les passereaux les plus sédentaires et endurcis. Mais il s’agit bien de migration !

    NB : Le défilé de l’Ecluse, c’est dans le département de l’Ain, juste au sud de l’arc jurassien et à l’extrémité sud-ouest du bassin du Léman, en Suisse : un passage vers la vallée du Rhône.

  12. Merci Christophe pour les liens. J’ai regardé en vitesse, je connais quelques sites qui proposent des photos mais il est très rare d’en voir une comme la 12 quasiment à l’aplomb de l’oiseau. Je peux sembler difficile mais comme je ne suis pas connaisseur, pour reproduire la silhouette une bonne photo est la seule solution pour moi.
    Pour le vol des cerfs-volants rapaces, les chinois sont assez spécialistes du genre (pas les cerfs-volant traditionnels mais une « nouvelle » génération. Ils font des cerfs volants pilotables à un fil imitant assez bien la forme et le vol de l’oiseau. On voit pas mal de vidéos où plusieurs personnes sur de grandes places font voler leurs rapaces de bambou et de toile.

  13. Juste un petit réveil, pour signaler une grande aigrette tout à l’heure au nord de Lure dans une prairie partiellement inondée. La bougresse cherchait quelques nourritures en bordure de la zone où l’eau dépassait la cote habituelle.
    C’est reparti pour l’hibernation !! :sleeping:

  14. Elle passe régulièrement l’hibernation dans les environs de la Ville de Lure (70 au sud-ouest). Je l’ai encore aperçue il y a deux jours.

  15. Elle est souvent visible aussi aux alentours de Luxeuil qui n’est pas très loin de Lure… et elle nichera … quand cela lui plaira ! :tongue:

  16. Le deux décembre, en revenant du Jura, je me suis amusé à compter les grandes aigrettes. Au départ de la frontière Suisse jusqu’en Belgique: 125!!! La plupart aux alentours de Nancy. :smile:

    PS. La Bretagne, c’est en Belgique, maintenant? :blink:

  17. « la plupart aux alentours de Nancy ». Sans doute parce qu’avant, en traversant la Franche-Comté, il y a tellement d’autres choses à voir … :whistle:

    Il est vrai que c’est en Lorraine que sont, et de loin, les plus grandes concentrations de grandes aigrettes (790 en octobre 2011 sur l’étang de Lindre).

  18. Hier vers 17H, j’étais en train de boire une tite mousse avec Dan sur la terrasse. 4 grandes aigrettes sont arrivées et sont passées au-dessus de la maison. 3 autres grandes aigrettes sont passées 30 secondes plus tard. Etonnant d’en voir passer 7 à cette saison de reproduction alors qu’elle ne niche pas sur le secteur (et à ma connaissance pas encore en Franche-Comté).

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