Le rollier d’Europe

Le rollier est pour moi un oiseau mythique. Quand je vais en Camargue, je sais que je risque de l’apercevoir (il n’est pas si rare que ça), mais je termine souvent mes vacances sans en avoir vu la moindre plume. Les quelques observations que j’ai faites de cet oiseau l’ont toujours été dans de mauvaises conditions, souvent de très loin. Cette fois-ci, j’espérais le voir mais je n’imaginais pas réussir à le photographier, mes prétentions n’en étant pas encore là.

Et puis, en passant plusieurs fois par jour dans cette belle allée de platanes qui menait au gîte, je me suis dit que c’était l’endroit rêvé pour qu’un couple de rolliers y niche.

1Quand un autre vacancier ornitho (qui était dans un gîte à côté du nôtre) m’a dit avoir aperçu  à plusieurs reprises le rollier en vol près de la maison, je me suis dit qu’il fallait que j’observe mieux ce qui se passait au niveau des platanes.

A chaque passage en voiture, je regardais attentivement mais je ne voyais que des choucas. Et puis, à la fin du séjour (le dernier jour), alors que nous partions pour l’une de nos dernières balades, nous sommes passés de nouveau en voiture dans l’allée de platanes en roulant lentement et en observant avec beaucoup d’attention. Et miracle, il était là … !

2 3Il y avait encore à cette heure-là une belle lumière mais trop de face pour que j’aie de bonnes conditions de prise de vue. Mais bon, pour une première, c’était quand même plutôt pas mal … !

4 5Le rollier étant souvent situé dans l’ombre ou ayant presque toujours une branche devant lui qui me le cachait en grande partie, je n’ai pu faire que quelques images.

6 7A un moment donné, le rollier a été rejoint par son conjoint.

8Le couple a visité une cavité d’arbre. Nous étions donc en plein sur le site de nidification. Probablement même que cette cavité est occupée année après année (malgré la présence de nombreux choucas qui sont de véritables concurrents pour l’utilisation des trous d’arbres).

Sur cette photo, on voit l’arbuste mort qui sert de perchoir permanent aux rolliers ainsi que l’emplacement très probable du nid (non visible depuis l’allée, il est situé de l’autre côté de l’arbre).

9'Nous avons eu la chance d’assister à une belle petite scène très fugitive, l’un des adultes poussant un cri rauque, la tête dressée vers le ciel. Sans doute un début de parade nuptiale … !

10 11 12C’était malheureusement le dernier jour de notre séjour en Camargue et nous n’avons pas pu profiter plus de la présence des rolliers. Mais il y aura d’autres occasions de retourner dans ce merveilleux endroit.

19 réflexions au sujet de “Le rollier d’Europe”

  1. Waouh ! Pas si mauvaises que ça tes conditions d’observation.
    Celui que j’ai vu l’autre jour dans les Alpilles était bien plus loin de moi que ça. Et il volait !
    Par contre, il était en plein soleil et j’ai halluciné lorsque j’ai vu ce bleu qui paraissait presque phosphorescent.
    En fait, le même bleu que ce très gros papillon qu’on trouve en Amazonie, le Morpho bleu.
    C’est d’ailleurs rigolo que le rollier m’ait fait penser au papillon car un jour, alors que j’étais en Bolivie dans la région des Yungas, c’est à dire dans une région de forêt de nuage (https://fr.wikipedia.org/wiki/For%C3%AAt_de_nuage), j’ai vu un énorme truc bleu qui volait. Si gros que j’ai cru que c’était un oiseau. Mais non, c’était le morpho bleu.
    En tout cas, chapeau pour les photos !
    Parions que l’an prochain, Bernard ne pourra pas résister à retourner en Camargue au printemps ! :wink:

  2. Pour être plus précise, le rollier que j’ai vu n’était pas tout à fait dans les Alpilles mais dans la plaine de la Crau (partie nord, donc la Crau humide). C’est tout près. Dans ce coin là, il y avait aussi plusieurs outardes canepetières, oiseau assez rare je crois. Elles étaient en pleine parade. C’était le 24 mai.

  3. Je connais bien la Crau … pour n’y avoir rien vu !!!!!!!!!!!!!!
    J’ai souvent recherché les outardes, les gangas et le faucon crécerellette mais sans succès.
    Par contre, c’est là que j’ai fait mes plus belles observations d’alouettes calandre et calandrelle.

  4. Moi aussi , il m’est arrivé de voir de drôles d’oiseaux alors que j’étais dans la Kro !!!
    :sick:
    Des bleus , des roses …… Enfin , je sais plus trop !!!
    :unsure:

  5. Y-a-t’il un moyen de faire la différence entre le mâle et la femelle ?
    (A part le fait que la femelle a certainement un meilleur caractère que le mâle :w00t: )

  6. Le mâle c’est celui qui est sur le dessus lors de l’accouplement … Enfin , chez les oiseaux c’est comme ça !!
    :wink:

  7. Même lorsque les sexes sont semblables, il y a souvent, chez bon nombre d’espèces, des différences subtiles de plumage entre mâles et femelles. Mais je viens de consulter le Géroudet : chez le rollier, mâle et femelle sont rigoureusement semblables.

  8. Il me revient en mémoire qu’à la fin des années 70 (ou au tout début des années 80) un couple de rolliers avait niché en Franche-Comté sur la commune de Déservillers.
    Christophe, ça te dit quelque chose ?

  9. Ah non ! Tu fais bien d’attirer mon attention sur ce commentaire.
    A priori impossible : cette espèce est clairement méridionale et il est fréquent qu’elle aille regarder plus au nord comment c’est (il y en a un en Angleterre en ce moment), de la même façon, des jeunes font des apparitions en automne.
    L’atlas des oiseaux nicheurs de 1984 ne parle d’ailleurs pas de cette espèce…
    Ayant depuis le début des années 80 rejoint les naturalistes de la région, je pense que l’idée d’une nidification résulte d’une méconnaissance à l’époque : une observation au printemps d’une espèce qui manifeste un comportement territorial (vu au même endroit plusieurs fois, manifestations sonores éventuelles…), un plumage nuptial, un milieu un peu méditerranéen comme la Franche-Comté sait en recéler, une grosse émotion et hop, on y croit !
    Le Rollier a été observé une vingtaine de fois en Franche-Comté depuis la création d’un fichier d’observation régional, il n’est donc pas tout a fait annuel.
    S’il n’a jamais été nicheur, et ne le sera sans doute pas avant longtemps (il ne s’étend pas vers le nord comme le guêpier ou d’autres espèces méridionales), il est en revanche adepte d’une pratique qui a été décrite justement au début des années 80 : « l’overshooting. » Il concerne des oiseaux qui dépassent vers le nord leur aire de nidification. Beaucoup d’espèces sont connues pour cela (Héron pourpré, Crabier chevelu, Aigrette garzette, Fauvette passerinette, Bruant mélanocéphale, et… Rollier comme d’autres espèces méridionales) et ce phénomène n’était pas connu des ornithos franc-comtois au tournant des années 70-80.
    Faut dire aussi que les espèces listées plus haut passent difficilement inaperçues.
    Pas comme une vache dans un couloir… :wink:

  10. J’apprends donc par tes propos, Christophe, que le rollier a été observé une vingtaine de fois en Franche-Comté. Je n’aurais jamais imaginé cela.
    Quand à la fauvette passerinette, je savais, elle niche dans mon jardin !

  11. je n’ais jamais observe de sternes arctiques sur notre littoral bec rouge et pattes rouges elles sont magnifiques
    elles n’aiment peut etre pas la cote d’opale

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