C’est la petite bette qui monte, qui monte …

Nous sommes une équipe de dix joyeux lurons et luronnes à faire du jardin dans une parcelle collective appartenant à mon frère Claude qui est paysan.
IMGP5376Les jardiniers que nous sommes ont tous constaté le même phénomène cette année, à savoir que bon nombre de légumes sont montés en graines prématurément.
IMGP5319D’autres parmi mes amis jardiniers ont constaté la même chose dans différents secteurs de Franche-Comté.

Je pense que les excès de chaleurs seuls sont en mesure d’expliquer ce phénomène qui s’est produit sur des plantes aussi diverses que :

les salades,
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les fenouils,
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les carottes,
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les betteraves rouges,
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les côtes de bettes …
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et les poireaux.
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A noter que si ces légumes sont fichus pour la consommation, je les laisse en place car leurs fleurs attirent bon nombre d’insectes.

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Salades et fenouils sont donc montés en graine avec plusieurs semaines d’avance par rapport à la normale. On pourrait se dire qu’il n’y a là rien d’anormal finalement car toutes les années ne se ressemblent pas et cette année 2013 n’était sans soute pas favorable à ces deux légumes.

Mais pour les carottes, les betteraves rouges, les côtes de bettes et les poireaux, ça se complique et nous sommes très très loin de la normale. Car il s’agit de plantes bisanuelles qui ont donc leur cycle de développement en deux ans et là, elles l’ont raccourci d’un an !

Et vous, avez-vous constaté ce phénomène ? Et si oui, comment l’expliquez-vous ?

54 réflexions au sujet de “C’est la petite bette qui monte, qui monte …”

  1. Pas chez moi cette année même si ça arrive parfois. Je crois me souvenir de (une ?) explication pour les bisannuelles : un événement climatique fait croire à la plante qu’elle vient de passer un hiver : grande amplitude de température, période très sèche ou très humide…..

  2. Bernard, pour les poireaux tu peux couper les hampes florales (pas toutes si tu le souhaites) … tes poireaux survivront !!! Je l’avais lu et j’ai testé l’année dernière, les poireaux repartent et vont même jusqu’à produire des bulbilles à la base des feuilles en terre, comme le font les aulx sauvages.

  3. Trop tard, j’ai tout arraché et j’ai réussi à garder les parties les plus belles que j’ai congelées (le blanc notamment) que j’utiliserai cet hiver dans des soupes.

  4. C’est une petite expérience à tenter car tu transformes ainsi un poireau bisannuel en poireau potentiellement vivace grâce aux bulbilles formés …

  5. Juste pour dire que j’anime ce samedi matin, à 9H30, un atelier de réflexion sur le thème « Jardiniers solidaires » dans le cadre des Rendez-Vous Nature de la maison de l’environnement de Franche-Comté. ça se passe en partie dans mon jardin et le reste autour d’un verre. Il reste encore quelques places.
    Descriptif de l’animation :
    Le coût élevé des graines et des plants, le manque de terrains disponibles, la disparition des variétés traditionnelles, la main-mise des grands groupes semenciers sur le monde du Vivant, la difficulté à se procurer de la matière organique pour enrichir sont terrain, etc … font que l’activité de jardinage amateur devient souvent compliquée à mettre en oeuvre à l’échelle individuelle. Pourtant ça et là, des associations, des collectivités s’organisent pour trouver des solutions collectives. Au niveau du simple jardinier amateur, des solutions simples existent : trocs, échanges, partage, production de graines en mini-réseaux, rencontres conviviales entre voisins, … Le but de cette animation est simplement de discuter de cette problématique : d’abord sur le terrain (dans un jardin) puis de manière conviviale autour d’un verre.

  6. Un verre de terre ?
    :sick:

    Belle initiative !
    En ce qui concerne la montaison, même constat que Francis : année classique voire même moindre chez mes batavias… Mais ce n’est pas en plein champ avec une course complète du soleil. Ceci explique cela ?

  7. Il est vrai qu’en été mon jardin est ensoleillé 15 heures par jour (de 6 h le matin à 21 h le soir) et que ceci explique peut-être cela.

  8. Le soleil est le facteur n°1. On peut pallier au manque d’eau, éviter les excès en couvrant, on peut améliorer une terre, on peut chauffer une serre…… La correction de la luminosité est très difficile, surtout à notre niveau, juste quelques lampes pour des semis….
    Mon jardin a beaucoup d’ombre, il est difficile de trouver des légumes ou variétés acceptant cette situation. De plus quelques haricots ou pois à rame, des courges ou des calebasses qui grimpent assombrissent encore.
    Finalement certaines tomates, tout en accusant un retard ne s’en sortent pas mal. Les carottes, betteraves, laitues peuvent aussi s’en accommoder. Mais on ne peut avoir une situation entièrement ombrée au moins la mi ombre. Courges, courgettes n’apprécient pas du tout l’ombre. Et ne parlons pas des melons et pastèques….

  9. Dès Août, une carotte est montée à graine dans mon potager, je n’avais jamais vu ça. Mais depuis, tout s’est normalisé. Je suis cependant étonné de l’étonnement de Bernard, car en ce qui me concerne, j’ai chaque année à cette époque les bettes, les salades et les fenouils en fleurs… :smile:

  10. Observation classique en physiologie végétale: les cycles lumineux (photopériode) déclenchent certains phénomènes tels que la floraison ou l’abscission des feuilles chez les arbres à feuilles caduques.
    Effectivement fondamental pour expliquer l’époque de floraison des plantes dites à jours courts ou à jours longs.
    Cela me fait penser à cette petite anecdote classique de l’horticulteur cultivant ses chrysanthèmes soumis aux éclairages de la ville pendant la nuit.
    Résultat : retard de floraison et des fleurs en boutons à la Toussaint… Catastrophe pour son commerce … :pouty:
    Maintenant, l’action d’hormones végétales, de provenance x, même à très faibles doses contaminant un terrain peut avoir des conséquences inattendues … :ermm:
    Nous sommes nous mêmes confrontés au même problème concernant les hormones en très faibles doses et aux effets incalculables contenues dans l’eau que nous consommons … :sick:

  11. Non non, Luc, pour les salades et les fenouils j’ai juste dit qu’ils étaient montés en graines avec plusieurs semaines d’avance.
    Par contre, pour les bettes, il m’était déjà arrivé d’avoir un plant qui monte en graines dès la première année et cela se passait en général en fin d’été ou en fin d’automne. Mais cette année, presque tous mes plants sont montés en graines dès le mois de juin alors que je les avais semés en mars.
    Pour les carottes, j’ai eu une ligne complète entièrement montée en graines dès juillet alors que les carottes avaient été semées en avril. Idem pour les betteraves rouges et les poireaux (9 sur 10 sont montés en graines dès juillet). Je ne pense pas qu’il s’agisse de phénomènes que tu constates habituellement.

  12. Catherine qui était à la maison hier soir me disait que c’est la première fois que dans son secteur (le haut-jura) les côtes de bettes ont monté en graines.

  13. En Basse-Normandie,rien de semblable (les conditions météo ne sont pas les mêmes mais il n’a quasiment pas plu entre le 1er juillet et le 5 septembre). Peut-être les conditions lors du semis ou du repiquage ? Camendrier lunaire (que je ne respecte que rarement mais je pallie en réalisant 2 ou 3 semis) ? :ermm:

  14. En fait, j’aurais dû le préciser, ce sont les semis très précoces qui sont montés en graines prématurément car je n’ai pas eu ce problème-là avec les carottes ou les betteraves rouges semées plus tard en mai-juin.

  15. Ouais Bernard, si tu ne dis pas tout du premier coup …..
    Sympa ton site Vincent. Je connaissais petit moineau, rouge, jaune mais pas blanc.

  16. Je n’ai pas précisé car ces semis précoces ont été faits aux dates habituelles : ici en Franche-Comté on sème souvent ses carottes, ses betteraves rouges et ses bettes en mars ou en avril. J’ai fait la même chose cette année. Ce n’est donc pas parce que ses semis étaient trop précoces qu’ils ont monté en graines.

  17. J’ai aussi semé des carottes et betteraves rouges au mois de mars … Elles n’ont pas monté en graines !
    Par contre , pour les salades à couper … A la vitesse à laquelle elles montaient , il fallait faire vite pour récolter les feuilles !

  18. Vincent sur ton site tu parles de la berce. Peux tu nous en dire plus ? Je n’ai rien trouvé sur le net et dans mes livres sur son utilisation pour le jardin. Quelles sont tes sources ou tes expériences ?

  19. J’ai bien trouvé le blogadupdup sur le net !!!!
    Je n’ai pas de trace non plus dans mon manuel d’agroécologie. Mais toi tu n’y es pas non plus !

  20. Pierre Lieutaghi en parle dans son livre des bonnes herbes, une mine d’or. J’en extrais les informations qui suivent.
    Il y est décrit l’utilisation des racines, des feuilles et des semences.
    Cette plante aussi dénommée « brans-ursine » (patte d’ours) a des vertus aphrodisiaques, vermifuges, résolutives, contre les dyspepsies, est une remarquable hypotensive, peut-être aussi antirhumatismale et antiseptique urinaire.
    Elle est utilisée en cuisine : jeunes pousses cuites à l’eau (savoureux légume), moelle des tiges en Sibérie (farine); tige, pétiole et semences donnent une sorte de bière acide (parst ou bartsch des Polonais).
    Cette seule recette va révolutionner le blog, j’en suis sûr. :smile: Apparemment, ceux qui ont essayé (Thore 1803, Bosc 1822) n’ont pas réussi à fabriquer un breuvage correct, même en reprenant la technique des Kamtschatkales. :sick:
    Attention : ne récolter que les plantes des sols non humides.

  21. OK Christophe pour ces usages en cuisine et phytothérapie que l’on peut trouver.Par contre l’utilisation pour le jardin sous forme de jus (comme celui de la consoude je suppose) je n’ai jamais vu.

  22. Yves, la berce spondyle (heracleum sphondylium) ressemble, lorsqu’elle n’est pas en fleurs, au panais sauvage mais le feuillege de l’un est plus découpé que pour l’autre. Le panais et la berce sont toutes deux des apiacées mais l’ombelle du panais est jaune (un peu comme le fenouil) quand l’autre est blanche. En fait, je réalise un jus avec la consoude mise à décomposer (sans adjonction d’eau) depuis de nombreuses années (j’ai été producteur de préparations naturelles) qui a des vertus innombrables (jen parlerai prochainement sur mon blog). J’ai fait analyser ce produit et j’ai tenté de réaliser un produit similaire avec des plates riches en sève au printemps, dont la berce. J’ai également fait analyser le produit et je l’emploie comme « engrais » liquide pour toutes les plantes et cultures.

  23. Jérôme, je cultive de tout et de rien avec une préférence pour des variétés anciennes et/ou extravagantes (la chayotte par exemple, ou encore le souchet ou la capucine tubéreuse). :silly:

  24. Pourquoi les empêcher de monter en fleurs ? Si c’est la deuxième année, c’est normal. Si c’est l’année du semis ce n’est pas fréquent et en tout cas pas prévisible. J’aurais tendance à dire au contraire que tout stress incite la plante à se reproduire. Je ne parle pas de la coupe que l’on fait au moment du repiquage.

  25. En tous les cas, nous sommes cinq dans le même jardin à avoir eu une bonne partie de nos poireaux qui sont montés en graines dès le mois de juillet alors qu’ils avaient été repiqués fin avril/début mai.
    Pour l’intérêt de couper ou non les feuilles, je n’ai pas de réponse et je n’ai jamais fait de relation directe avec le fait qu’ils montaient ou non en graines.

  26. D’après des études récentes il n’y aurait aucun intérêt à couper les feuilles des poireaux au moment de la plantation, le fameux habillage. C’est ce que j’ai lu dans un livre consacré aux Alliacées. :silly:

  27. Quand je parlais de fréquence je voulais dire que cela n’arrivait pas souvent et non pas de la quantité quand cela pouvait arriver. Je remarque au passage que tu repiques des poireaux assez tôt. Ici nous cultivons surtout des poireaux d’hiver et si la date limite pour le repiquage est le 14 juillet, nous commençons les repiquages rarement avant la mi juin. Mon père repiquait les poireaux souvent après une culture de pommes de terre hâtives. Et si tout n’était arraché il repiquait des poireaux entre les rangs de pommes de terre. Cela ne facilitait pas l’arrachage mais la place était importante. Les poireaux occupaient une bonne partie du jardin, si nous repiquions les choux par centaines les poireaux c’était par milliers. (Je vous ai déjà parlé des pommes de terre, nous en consommions tant que celles du jardin n’étaient que pour un mois ou deux.)
    Je me souviens aussi de la tisane de sureau qu’il utilisait pour les poireaux et les choux. C’est le premier traitement bio que j’ai connu mais je ne savais pas que c’était bio, mon père non plus d’ailleurs.
    Pour revenir aux poireaux. IL serait intéressant de regarder les données météo des mois concernés. La durée du jour, les températures, la pluviométrie … ont une action certaines. Mais c’est plus les amplitudes qui agissent. Par exemple quelques jours très froid suffisent à désaisonner, on utilise cette méthode pour les bulbes. Ou encore la lumière ou l’obscurité pour désaisonner des animaux qui ont des cycles de reproduction annuels. Je vous ai parlé ailleurs de l’éclairage de mon poulailler en hiver pour améliorer la ponte. Tes poireaux ont pensé un moment ou un autre que l’hiver était là …. Rappelle-toi Bernard…… il n’y a pas un jour où, visitant de bon matin ton jardin, tu as frissonné, frotté vivement tes mains, et dis :  » Brrrr, fait froid, on s’croirait en hiver. » Eh bien tu aurais mieux fait de te taire…….

  28. Je parle des poireaux d’été et non des poireaux d’hiver. Il s’agit de poireaux que l’on repique dès le début du printemps et que l’on consomme en été et en automne car ils gèlent en hiver.
    C’est en général le seul légume dont j’achète des plants car il est impossible d’avoir des plants prêts à être repiqués (de la taille d’un crayon) avec ses propres semis.

  29. Oui je me doutais. Ici je n’en vois jamais. Il est fort probable qu’une chute de température a plus d’effet sur eux que sur des poireaux d’hiver qui ont besoin de gel pour valider l’hiver.

  30. C’est en général le seul légume dont j’achète des plants car il est impossible d’avoir des plants prêts à être repiqués (de la taille d’un crayon) avec ses propres semis.
    Dis-tu Bernard !
    Peux-tu expliquer pourquoi c’est impossible !
    Cela m’intéresse car j’ai tenté de le faire aussi par mes propres semis … Et je suis plus près de la mine que du crayon !
    :wassat:

  31. Pour avoir en avril des poireaux de la taille d’un crayon (c’est à dire suffisamment gros pour être repiqués) et être ainsi certain d’avoir des poireaux à consommer dès l’été, il faudrait les avoir semés au début janvier, ce qui suppose une serre chaude. Ma serre froide ne suffirait pas.

  32. Moi j’ai eu le même problème l’an passé avec des poireaux d’été ou toute ma production est montée en graine. C’est là que j’ai tenté de couper des hampes florales. J’ai retenté cette petite expérience cette année avec des poireaux d’hiver de Saint Victor qui montaient. Je me retrouve ainsi avec plusieurs départs de poireaux au même endroits … des bulbilles se sont formés !!!

  33. Un petit coin de parapluie,
    Contre un coin de Paradis.
    Elle avait quelque chose d’un ange,
    Un petit coin de Paradis,
    Contre un coin de parapluie.
    Je ne perdais pas au change,
    Pardi!

    :whistle:

  34. A moins que dans ton village :
    La mode du radis réduisant le nombre de mères
    Oui donnaient au village une postérité, le maire,
    Dans un édit
    Prohiba le radis.

    :wink:

  35. Je n’ai pas trouvé de vidéo de Brassens chantant cette chanson … Les radis .
    Voici donc une reprise de ce beau poème qui ne manque pas de sel …
    :whistle:

  36. Ce texte de Brassens a été écrit en 1954. Pendant longtemps, les rares qui connaissaient cette chanson n’avaient vu que le texte mais pas la musique, Brassens lui-même ne l’ayant jamais chantée.
    Il y a peu de gens qui connaissent cette chanson.
    Merci Yves de nous avoir déniché cette vidéo ! :wink:

  37. Je vois au moins un avantage à couper régulièrement les feuilles de poireaux, c’est que les feuilles ne retombent pas à terre et que le travail en devient plus facile (désherbage, sarclage, buttage).
    Il me semble aussi que cela renforce un peu les pieds et qu’ils deviennent plus gros.

  38. En discutant avec l’un de mes voisins de jardin tout à l’heure, j’ai eu confirmation qu’il taillait deux ou trois fois les feuilles de ses poireaux d’été pour ne pas qu’ils montent en fleurs.

  39. Une manière très originale d’utiliser les côtes de bette : dans la recette des pâtes bolognaises composée de pâtes + sauce tomate + viande hachée + fromage (parmesan de préférence), remplacer les nouilles pas des côtes de bettes préalablement cuites à la vapeur (20 mn). Super bon !!! :wink:

  40. Je viens de découvrir avec jubilation la chanson « Les radis » proposée en 2013 par Yves (merci Yves :wub: !), et je vois qu’un enregistrement de cette chanson par Brassens lui-même est maintenant disponible sur YouTube :

    Je ne verrai jamais plus les radis de la même façon…

  41. Chanson écrite en 1954, l’année où je suis né. Je ne pense pas que le radis ait été impliqué dans la fait que ma mère était enceinte. Enfin, je vais quand même lui demander … ! :w00t:

  42. Les blettes à la bolognaise !
    Je n’y aurais pas pensé …
    Il faudra que j’essaie.
    Mais je ne suis pas sûre que cela me plaira parce que cela doit pas mal dénaturer le goût des blettes, que j’adore.

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