La fête à Ramsar

Un article proposé par Christophe
40 ans que ça dure !
La Convention sur les zones humides d’importance internationale, appelée Convention de Ramsar, est un traité intergouvernemental qui sert de cadre à l’action nationale et à la coopération internationale pour la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides et de leurs ressources.

Le premier site Ramsar (péninsule de Cobourg en Australie) fête ses 40 ans.

Certains choisissent le club med, d’autres un aqua center, sur ce blog, on serait plutôt Ramsar !
La nature y est au rendez-vous, audible, visible, fertile, exceptionnelle : normal, il y a de l’eau. On devrait y aller les yeux fermés, mais rares sont les sites français où l’observation est facile, où le public peut évoluer à l’aise et où les « conflits d’usages » sont réglés en profondeur. Les excès de l’agriculture industrielle, du monde cynégétique, et ceux de nos meilleurs politiciens jouent presque systématiquement en défaveur de ceux qui respectent le vivant jusqu’à l’homme.

Et voilà l’affaire, on doit partir loin, par exemple à Texel aux Pays-Bas pour retrouver un monde où les porteurs de jumelles sont bienvenus.
Petite virée ailleurs, en Espagne, Catalogne, dans la réserve des Aiguamolls, juste pour rappeler que nos voisins d’Europe font souvent bien mieux qu’en France.

C’est un peu la Camargue, plus petit, et facile à explorer, accueil remarquable.
Immersion totale en compagnie de Guy qui n’avait jamais mis les pieds dans la péninsule ibérique.
On a commencé par régler les oreilles, les jumelles et l’appareil photo pas loin de notre lieu de villégiature, le long du « Camí de Ronda » chemin de ronde qui longe la Costa Brava à Sant-Feliu de Guixols. Une balade somptueuse en compagnie des Goélands leucophées.

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Et puis on est allé à la fête à Ramsar !
Le carton d’invitation n’est pas si extraordinaire. Mais 99 espèces d’oiseaux en deux visites, c’est plutôt pas mal malgré tous les ratés (trop de vent le deuxième jour).

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Dès l’arrivée matinale sur le parking (seule structure payante qui permet de financer le parc) le comité d’accueil est là.

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De nombreux affûts (aguaits en Catalan), un point d’accueil, une boutique et des parcours parfaitement balisés nous emmènent vers une richesse largement expliquée aux visiteurs. Les Catalans et beaucoup de touristes viennent en famille visiter cette magnifique grande surface.

6Les premiers pas sur le chemin vers le sud sont bercés par un concert exceptionnel de rossignols. Point commun avec Texel, ils sont visibles : peut-être parce qu’ici ils savent les humains pacifiques ? Des personnes ébahies les regardent chanter sous leurs yeux.

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Plus loin, ce sont les cigognes, nombreuses à nicher et à nous survoler.

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Un castagneux joue l’animateur pour notre premier affût.

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Viennent les grandes étendues de prairies humides avec des quantités impressionnantes de limicoles.

Chevalier aboyeur
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Chevalier arlequin
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Echasse blanche
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Chevalier sylvain (des centaines)
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Passons les gravelots, les bécasseaux, les bécassines, les combattants…

Glaréole à collier : une espèce spectaculaire, maquillage impeccable lors de notre passage matinal.

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Une grande diversité chez les hérons aussi, seul le Butor étoilé nous a échappé pour les espèces européennes.

Héron crabier
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Héron gardebœufs
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Aigrette garzette
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Héron pourpré
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Ibis falcinelle
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Mais les espèces les plus communes retiennent aussi le regard, on les admire à quelques mètres seulement, ils sont invités à la fête.

Pigeon ramier
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Hirondelle rustique
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La surprise, l’espèce inattendue, gracieuse, spectaculaire, c’est un des plaisirs de ces endroits si riches.

Spatule blanche
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Guiffette moustac
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Circaète Jean-le-Blanc (chasseur de serpents)
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Le clou du spectacle, c’est un observatoire aménagé dans un silo et qui permet des observations extraordinaires : par dessus ou à hauteur des oiseaux qui passent en vol.

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Bihoreau gris
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Martinet noir (en quantités incroyables, pleine période de migration)
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3 heures d’attente pour enfin voir une des spécialités de la réserve. Mauvaise image, disons un document pour un des invités les mieux déguisés : la Talève sultane, sorte d’énorme poule des marais bleue blanc rouge.

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Une tourterelle turque pour saluer notre départ. Après tant de richesses, les oiseaux les plus communs gardent leur attrait : pour l’ornithologue, c’est l’observation qui prime.

41Vous en connaissez beaucoup des sites pareils où la nature est aussi riche, accessible, expliquée, sans coup de fusil, et où seules les voitures payent leur droit d’entrée ?

16 réflexions au sujet de “La fête à Ramsar”

  1. bravo Christophe et merci pour ces belles photos, un joli livre d’images pour s’endormir.
    Jac

  2. 4 € pour la journée et une gestion remarquable… on y va rien que pour le parcmètre !

  3. Christophe, tu nous donnes bien l’envie d’aller faire une escapade jusque là-bas !
    Merci pour ce beau reportage :wub:

  4. C’est vrai, ces photos sont magnifiques et ça fait du bien de voir cette vie sauvage préservée!

  5. Rien que pour admirer la Glaréole à collier … Le voyage vaut le coup !
    :wub:
    J’ai pas mal de collègues ornithos qui ont été faire un pèlerinage dans la réserve des Aiguamolls . … Bon , le plus difficile , c’est quand ils rentrent de leur périple , ils te parlent d’une espèce … On boit un coup , une autre … On boit un coup … Et ainsi de suite …
    :sick: Et bien , je peux affirmer , qu’il y a un nombre incroyable d’espèces dans cette région !!!
    :biggrin:
    Tu sais Christophe , qu’au Cap-Fréhel , il faut aussi payer le parking pour aller voir les oiseaux nicheurs !

  6. .. sauf si on va au Cap Fréhel le matin de bonne heure ou le soir après le départ des touristes, le parking est alors gratuit.

  7. Merci pour vos commentaires, mais il faut reconnaître que c’est aussi ça la fête à Ramsar : rater les images avec des oiseaux qui sont très proches, ben c’est plus difficile que d’habitude !
    Au sujet des coups à boire, Yves a raison. La tradition voulant qu’on arrose chaque nouvelle espèce, il vaut mieux :
    – attendre un peu que les chances soient un peu minces (1 point)
    – y aller seul (-10 points)
    – avoir préparé son foie aux conditions extrêmes (+ 20 points)

    Quant à la glaréole… Superbe et impressionnant oiseau, Yves, c’est quand tu veux. :smile:

  8. Punaise, quelle richesse ! c’est la caserne d’Ali Baba dis ! Et tes photos sont superbes Christophe. Un vrai bonheur !
    :smile:

  9. La caverne d’Ali Ramsar !
    Et ça me laisse aussi baba à chaque fois que j’y vais.
    Comme d’habitude, les photos ne peuvent évoquer la richesse des milieux et le plaisir de vadrouiller dans un espace protégé. C’est mieux en vrai !
    Pour te motiver Yves : la Méditerranée, c’est une mer, d’accord, mais un superbe secteur de la planète malgré l’urbanisme délirant… Presque aussi réussi que la Franche-Comté. :tongue:

  10. Quelques événements célébrant le 40ème anniversaire pêchés sur le site de Ramsar.
    http://www.ramsar.org/cda/fr/ramsar-home/main/ramsar/1_4000_1__

    Espagne : À travers les yeux d’une échasse blanche, les téléspectateurs pourront voir, en haute définition, les plus emblématiques des zones humides méditerranéennes.
    T’as de beaux yeux, tu sais…

    Au Rwanda : on inscrira deux nouveaux sites Ramsar à l’occasion de la Journée mondiale des zones humides. Plus tard dans l’année, un atelier spécial rassemblera des représentants du Rwanda, du Burundi, de l’Ouganda et de la Tanzanie pour discuter des zones humides transfrontières. L’atelier sera financé par le projet Banque mondiale/FEM Integrated Management of Critical Ecosystems.

    Pour le reste, on se perd le plus souvent en conférences, cérémonies et autres congratulations, et c’est autant de temps ou d’argent en moins pour la conservation des zones humides.
    Ce n’est pas toujours la fête !

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