Verre rempli à moitié

Hier matin, j’ai assisté à une scène étonnante à l’hôpital (je venais pour des soins purement de routine). Un monsieur que je ne connaissais pas était à côté de moi. Il n’a pas arrêté de se plaindre de sa santé. Cela en devenait risible. Il m’a même dit que sans défenses immunitaires, à la première infection qui lui tomberait dessus ce serait directement le cercueil. Sa cancérologue est venue dans la chambre (une chambre d’hôpital de jour). Il a fini par se prendre la tête avec elle (comme chaque fois paraît-il). Celle-ci, excédée par ses gémissements, a fini par l’envoyé péter en beauté, j’étais plié de rire (le plus en douce possible). Resté seul avec moi dans sa chambre, après dix secondes top chrono pour se remettre de la scène, il a recommencé de plus belle (à sa place j’aurais rasé les murs de l’hôpital pendant un an tellement il s’est pris une belle avoinée). Une heure plus tard, un autre médecin est arrivé pour lui dire que ses derniers résultats d’analyse étaient bons, y compris sur le plan des défenses immunitaires, et que son traitement lourd (chimio) allait pouvoir s’arrêter. Hé bien, vous me croirez si vous voulez, au lieu de prendre ces nouvelles avec joie, il a continué de se plaindre indécemment devant le médecin puis ensuite devant moi lorsque nous sommes restés seuls.
Dans la vie, rien n’est simple. Rien n’est parfait et le verre n’est souvent rempli qu’à moitié, que ce soit sur le plan de la santé ou autre.
Mais il y a à mon avis deux manières complètement opposées d’appréhender la vie : voir le verre toujours à moitié vide ou au contraire à moitié plein.
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49 réflexions au sujet de “Verre rempli à moitié”

  1. il y a ici un « dit-on » qui dit « long plaignant long vivant ». Faut donc pas s’attendre à ce que les gens qui se plaignent sans arrêt de leur santé meurent vite, ils vivent longtemps en général, même parfois très longtemps.

  2. Je n’avais jamais entendu ce « long plaignant, long vivant » mais je trouve qu’il s’applique exactement à quelqu’un de ma connaissance.

  3. c’est drôle car nous rencontrons les mêmes personnages par contre il y en a qui débordent d’optimisme et mettent de l’animation par leur humour se sont ceux là qu’il faut regarder

  4. long plaignant, long vivant! zut alors je vais commencer à me plaindre. Ai l’intention de vivre vieille pour voir mes arrières petits enfants. Toujours tendance à voir le verre plein même quand y a qu’1/4 de plein, et c’est drôle ça énerve.
    Quand j’étais petite ma grand mère se plaignait toujours « mon coeur mon coeur » et mon père disait « elle nous enterrera tous » ce n’a pas été le cas mais bcp de plus jeunes sont partis avant elle à 93 ans et pas du coeur, d’une chute. Alors doit être juste ce on-dit

  5. Parfois, quand la vie nous flanque une baffe comma ça, on trouve les ressources parce qu’on a pas le choix. Je pense que même cet homme les a trouvées les ressources, mais après, c’est une question de caractère. Qu’est-ce qui te rend heureux?
    Parce que tu es malade, tu penses que le monde doit tourner autour de toi?
    Ou au contraire, tu te dis que tu dois essayer de prendre le plus de bon temps possible AVEC les autres et non contre…. En ce qui me concerne, j’ai choisi de vivre les choses au mieux. D’en rire, si possible, et le plus possible surtout. Mais parfois, l’angoisse te rattrape, et là, tu peux devenir chiant trèèèès chiant… heureusement, l’entourage proche est souvent là pour mettre les choses au point. C’est pas parce que tu es malade que tu as le droit de pourrir la vie des autres. Et c’est tellement vrai! Personnellement je pense que je ne pourrais pas vivre les choses comme ça si je n’avais pas ces personnes-là autour de moi.
    Et même à l’hôpital, je me sens gâtée. Le personnel médical, depuis les infirmiers, en passant par la psy, l’assistante sociale, les médecins, et l’esthéticienne, tout le monde est au petit soin.

  6. Il y a aussi les gens qui ont peu de soucis et se plaignent sans arrêt pour tout, que ce soit la santé, le temps trop chaud, trop froid,…. Un membre de ma famille a un « dicton » la vie c’est une tartine de M..de, on en mange un morceau tous les jours. Je lui préfère la tartine de miel.

  7. Et je suis toujours admirative quand j’apprends les soucis important de certains, alors que rien dans leur attitude ne le laisserait penser.

  8. Ma grand mère, devait pratiquer le verre à moitié plein et la tartine de miel, elle qui avait été orpheline très jeune, avait dû travailler à maître chez des bourgeois, dont elle ne s’est jamais plaint d’ailleurs, connu 2 guerres, perdu un fils de 20 ans de tuberculose, une vie difficile, a toujours été très gaie. Elle s’occupait de nous (6 enfants) pdt que nos parents s’occupaient de la ferme. Et nous n’avons que de bons souvenirs de cette mémère qui, qd ça nous arrivait de nous ennuyer, nous disait : « on va faire un rire de rien ». Elle se mettait à rire et nous riions en cascade. Elle faisait de la rirothérapie sans le savoir. Et je vous assure que c’est efficace. Une certaine période, mon mari VRP n’était jamais là la semaine, j’avais des baisses de moral (3 enfants en bas âge) eh bien, il m’était impossible de passer une journée sans rire un bon coup, et je me suis surprise à rire toute seule, de bon coeur, en me racontant des histoires (en fait, je pensais à une histoire rigolote…).
    Pour sourire, on ne dit pas « la maîtresse d’école, mais, la maîtresse prend l’avion (gentil), la fille moche prend l’acensceur, mais, le thon monte !!!le gamin a pris un coup de soleil, mais, le gosse pèle ; une autoroute à deux voies, mais une bi route ; il y en a tout une liste, vous pouvez en inventer . Vos blagues me font souvent « péter » de rire.
    Désolée si je suis hors sujet.
    Bon courage Léa

  9. Léa, si tu te sens gâtée à l’hôpital, c’est aussi que tu sais recevoir. Il y a des gens,malade ou pas, qui sont blindés et pensent que ce que fait le personnel ce n’est que son métier,que ça leur est dû, et que d’ailleurs on les paye avec nos cotisations blablabla….Alors que la plupart du temps pour être dans ces métiers et y rester il faut en vouloir. Bien sûr il y a les exceptions (comme partout) qui confirment la règle et des moments, aussi, où ils sont débordés, fatigués , et moins disponibles.
    J’ai vu des parents dans une salle d’attente de réanimation service enfants, voyant que l’heure de la permission de visite était passée, et qu’on ne nous ouvrait toujours pas, gueuler: « bon sang mais qu’est ce qu’ils foutent ces cons ?! » et protester au téléphone de liaison installé là.
    Qu’est ce qu’ils foutent ? Ils tentent de sauver nos gosses,peut être qu ils ne regardent pas l’heure…

    (tout cela est très ancien et bien terminé)

  10. Je suis toujours très impressionné par la disponibilité et la gentillesse du personnel hospitalier même si, il faut le reconnaître, ils auraient des excuses de ne pas être très sympas car les conditions de travail se sont bien dégradées dans ce milieu là et la pression qui est mise sur le personnel est devenue énorme (personne d’entre nous ne tiendrait une seule journée à travailler aux urgences par exemple).
    Evidemment, comme le dit Frusquin, il y a quelques exceptions pas très heureuses et ceux qui mettent en avant ces exceptions sont sans doute ceux qui ne voient que le verre à moitié vide.

  11. Bravo Cath !
    Frusquin a bien raison ; Léa, tu (je te tutoie ? !) tu es la preuve du proverbe :  » on récolte ce que l’on sème ». Et tu as du semer bcp, mais tu as aussi le droit , comme tu le dis, d’être ch… . l’entourage proche est là aussi pour ça dans les moments difficiles. Il ne faut pas ruminer, ça n’est pas bon pour le moral, donc pour la santé. Toujours ma grand’mère, elle disait par exemple, qu’il ne fallait pas retenir ses larmes, de tps en tps, pleurer un bon coup, avec qqu’un, ça fait du bien ; pleurer avec, plutôt que tout seul dans son coin ; évacuer son angoisse, son stress. C’est aussi ça partager .

    Coup de chapeau aux personnels hospitaliers qui travaillent souvent dans des conditions pas toujours idéales, surtout par manque d’effectifs donc de temps à accorder à chaque malade.

  12. Françoise, on n’est jamais hors-sujet sur ce blog … :wink:
    Les meilleurs moments du blog c’est quand ça part dans des directions inattendues.

  13. Agréable à lire tout ça. :smile:
    Pour trouver le verre à moitié plein, je crois que les commentaires précédents l’expriment magnifiquement, il faut qu’il ait été rempli, pour que même vide, sec, on puisse penser le revoir rempli. Certaines personnes n’ont jamais expérimenté la plénitude, même pas espéré l’idée d’une plénitude, pas envisagé que ça puisse exister. Elles peuvent, ou pas, se plaindre sans cesse.
    Il y une autre façon je pense de rendre une personne éternellement insatisfaite, c’est à la mode : il faut la couvrir de richesses, de biens matériels, avant même que l’idée d’un besoin, d’une envie, ne surgisse. Enfermer petit à petit, puis défendre de toute supposée agression extérieure. On aura réussi à créer un petit roi, incapable de se défendre, victime de tout, jamais satisfait. Ecoutez le geindre et couvrez-le de soins.
    Ça n’ira sûrement pas mieux !
    Je pense faire partie des gens qui vivent dans l’inconfort de savoir la bouteille à moitié vide ET à moitié pleine. La solution réside dans la deuxième bouteille. :wink:

  14. En voilà des jolies choses… On ne va pas s’en plaindre ! :silly:
    Je ne vois pas ce que je pourrais dire de plus que vous. Sinon que je crois aussi que nous ne sommes pas égaux devant la souffrance, physique ou psychologique. Il y a des douillets et des durs au mal. C’est en partie génétique. C’est aussi une affaire d’hormones et de neuromédiateurs. Un peu de sérotonine en moins, et hop, c’est l’humeur chagrine. C’est effectivement une bonne solution que d’activer les circuits de récompense avec une bonne séance de rigolade, histoire de secréter un peu plus de sérotonine. Courir permet aussi de libérer des endomorphines réjouissantes. Cela demande un plus grand effort. Éventuellement, faire une cure de lumière agit favorablement sur le moral. Il y a aussi une petite bière ou un petit verre (j’ai dit petit…) qui peuvent faire oublier momentanément ses petits ennuis. Mais bon, ici, personne n’a besoin de tout cela ! :wink:
    Un truc bouddhiste intéressant pour éviter la déprime: le non-espoir. Si tu n’espères rien, tu ne seras pas déçu. Tu ne peux qu’apprécier les bonnes choses qui arrivent.
    Bonne soirée ! :tongue:

  15. Geneviève a parlé d’humour et cela me fait penser à une expérience que j’ai eue. Rien à voir avec les problèmes de santé évoqués plus haut mais avec le théâtre.
    Il y a une douzaine d’années peut-être, j’avais pris un abonnement annuel au théâtre de Besançon. Je n’ai pas aimé les pièces qu’on a vues car la tonalité d’ensemble était glauque et au bout de 7 ou 8 spectacles sur l’année il y avait de quoi déprimer. C’est vrai que les sujets du théâtre moderne ne sont pas forcément très drôles mais plutôt graves. Aujourd’hui je vais dans un lieu merveilleux qui s’appelle le Thev (Théâtre Edwige Feuillère) à Vesoul. Les sujets de ces pièces de théâtre que je vais y voir sont aussi graves (car ce sont souvent aussi des thèmes d’actualité) mais traités avec souvent beaucoup d’humour, voire d’autodérision. Et ça respire ! Et j’en ressors toujours avec l’impression d’avoir été tiré vers le haut. Je crois que l’humour nous sauve dans beaucoup de situations et qu’il faut en garder en toutes circonstances.
    Je me suis un peu éloigné du sujet … mais pas tant que ça finalement.

  16. Bien dit et bien vu pour la sérotonine : je crois que la grand-mère de Françoise a tout compris dans la lutte contre la recapture de cette molécule. Comme bien d’autres personnes, elle aurait dû être remboursée par la sécu. :tongue:
    Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain : Carpe diem.
    Mais termine ta sérotonine !

  17. Je sais pas ce qui m’a pris de raconter ma vie sur le blog à dupdup comme ça… :blush:
    Bref aujourd’hui je me lève et voilà que je lis tous ces encouragements et ces messages plein de sympathie! Voilà qui me met de bonne humeur pour toute la journée!! :wub:
    Et pour en revenir à la question du verre à moitié plein ou à moitié vide, j’imagine que ce qu’il y a dedans doit jouer aussi… un verre d’eau ou une bonne petite bière ou un pinard de derrière les fagots… et donc de la deuxième bouteille comme le dit si bien Christophe!! :wink: :whistle:
    C’est marrant ce que dit Fifitoucourt sur la course à pieds! J’ai jamais eu autant envie de courir de toute ma vie! Bon, on verra après, pour le moment, je me contente de marcher! Et marcher en montagne, c’est déjà un sport qui demande pas mal d’efforts!!
    En ce qui concerne l’humour, je suis assez d’accord avec Bernard. Aujourd’hui plus que jamais…. Et là, je ne parle pas de maladie. En tout cas pas de la mienne.

  18. Léa , moi je trouve au contraire qu’il faut se lâcher de temps en temps sur sa maladie , en parler simplement est un bon remède , ça fait du bien de dire les choses .
    On parle beaucoup de la tristesse de certains malades … Il y a une chose dont on parle très peu et qui pourtant est difficile à gérer , c’est la tristesse de notre entourage lors de la maladie , surtout comme je l’avais remarqué , une fois ma première semaine de chimio passée , et ses effets secondaires bien apparent (fin des années 80 , on m’a dit que ça s’était amélioré depuis !) …. Je crois qu’à ce moment même , beaucoup de mon entourage se sont pris en pleine tronche le fait que j’étais bien malade ! Et là , j’ai vite compris que c’était à moi de trouver les mots pour détendre l’atmosphère . Mais pour ça , il faut avoir le tempérament qui va avec . Les coups de blues , car on en a tous dans ces moments-là , je les gardais pour ma chambre le soir à l’hosto , loin des amis . ah non , fallait pas que ça tombe dans le morbide , étant soigné dans un hôpital militaire à Paris , je ne rentrais que toutes les trois semaines dans le Finistère , moi qui étais heureux de revenir au milieu des miens , c’était pas pour voir des gens qui font la gueule … C’était vraiment pas évident à gérer tout cela , car dans les années 80 , on ne parlait pas du cancer comme maintenant , fallait cacher la maladie !
    Maintenant , je peux comprendre les gens comme ce monsieur , qui se plaignent … Car au moment où on vous annonce la maladie , c’est une chute vertigineuse dans un grand vide . Certains comme moi arrivent à s’accrocher aux premières branches et d’autres sombrent vers le néant dont ils auront du mal à s’en sortir , même après rémission de la maladie , s’il y a .

  19. Je pense que ce n’est pas forcément une question de personnalité, car tout dépend aussi à quel moment de la vie tout ça arrive. On peut réagir héroïquement à un moment donné face à la maladie mais quelques années plus tard réagir de manière complètement inverse si survient le même problème.
    On peut aussi subir la maladie en la prenant par les cornes mais on peut quand même s’effondrer plus tard quand vient le contre-coup (car il y a toujours un contre-coup aux combats, même gagnés).
    Il n’y a donc pas de règle générale, comme cela a déjà été dit par d’autres ci-dessus.

  20. il faut dire que lorsque l’on fait de la chimio cela se voit très vite je pense que l’on se sent déprécié a cause de la fatigue et de l’apparence physique c’est ce qui me semble le plus difficile on a l’impression de ne plus être la même personne on nous parle avec compassion

  21. Tout à fait Geneviève , c’est la même sensation que j’avais . Et ça me m’était mal à l’aise … Envie de me cacher du regard des autres . Alors je me suis dis , soit je reste caché , je m’enferme dans ma bulle , soit je continue et je fais avec , malgré cette différence qui fait que …
    Bernard je suis d’accord avec toi , cette maladie même si cliniquement c’est derrière vous , il restera des traces à vie . Des trucs qui peuvent paraître cons comme , l’odeur de la bouffe de l’hosto , le parfum d’une infirmière … Même trente ans après , ça me dérange encore . Et les premières années après avoir sorti la tête du trou , il faut faire avec cette peur de la rechute qui vous hante . C’est pour cela que le verre n’est jamais vraiment rempli … Mais tant que le verre n’est pas brisé , on peut le remplir , de ces gouttes de bonheur , qui nous font rire , qui font la vie !
    :wink:

  22. D’accord avec toi, il reste des choses gravées à vie et parfois ces choses-là ne ressortent que bien plus tard. Je comprends bien ce que tu dis sur les odeurs qui sont restées enregistrées et dont, pour certaines (pour la plupart même) on ne peut pas se débarrasser.

    Petite réflexion : même s’il n’y a pas de règle générale et si on ne peut pas savoir comment on va se comporter dans des circonstances difficiles, il me semble quand même, en observant autour de moi, que les personnes qui ont tendance à positiver dans la vie et qui voient le verre en général au moins à moitié plein continuent de le voir à moitié plein (ou en tous les cas destiné à se remplir) lorsque leur survient un gros problème de santé. Ce n’est pas tout à fait un hasard.

  23. Vous dites vrai! En ce qui concerne l’odeur de la bouffe d’hôpital, rien que d’en parler, j’ai le cœur qui se soulève. :sick: :sick: :sick:
    Et une odeur qui me donne des nausées, celle du désinfectant, je ne citerai pas de marque, que les infirmières emploient quand elle te « branchent » la chimio à ton cathéter. Beurk! :sick:
    Je ne le dit pas trop, que j’ai le cancer, car souvent, effectivement, les gens changent. Cancer = mort dans la tête de nombreuses personnes. Et j’ai déjà assez d’angoisses moi-même pour encore supporter celles des autres ou celles qu’ils me renvoient en me voyant morte :wink:
    En ce qui me concerne, je n’ai pas perdu mes cheveux, et normalement je devrais les garder, donc ça ne se voit pas vraiment! J’ai au moins cette chance.
    Ce que j’ai remarqué, en parlant avec des personnes qui ont été soignées du cancer, c’est que la façon de traiter la maladie a beaucoup changé. Le traitement est devenu global, avec un suivi psychologique (que je trouve vraiment important), une esthéticienne spécialisée dans les effets secondaires dus aux traitements. Et même une aide d’une assistante sociale qui est là pour mettre les papiers en ordre et aider dans vos démarches. Sans compter la diététicienne qui peut vous donner tous les trucs et astuces pour manger et essayer d’éviter les nausées.
    Le spécialiste qui me soigne (il a une spécialité et est également oncologue) est très gentil, très disponible, mais il ne prend pas les angoisses de ses patients en charge. Il est très à l’écoute, comprend mais c’est rigolo, parce qu’à chaque fois qu’il me voit angoissée, il me demande si j’ai vu Mme X, la psychologue!
    Je pense que le monde médical a beaucoup évolué, même s’il reste assez formaté. Ce médecin qui s’occupe de moi n’est pas du tout, mais alors là pas du tout branché médecine par les plantes ou homéopathie, par exemple….
    Par contre, il est à l’initiative de de la création d’un espace bien être, qui est ouvert un jour par semaine, destiné aux malades, aux personnes en rémission ou guérie (parce que effectivement, dans la tête, c’est difficile d’en guérir vraiment). Dans cet espace, sont donnés des cours de gym, de yoga, de Qui Qong, des conférences sur l’homéopathie…, des ateliers d’art.
    J’ai été opérée dans un Hôpital Universitaire à Marseille. Et dans le service, il y avait un médecin homéopathe, spécialiste du traitement de la douleur. On m’avait proposé ses services, mais je n’en ai pas eu besoin (encore quelque chose qui a bcp changé paraît-il, c’est le traitement de la douleur). Par contre, j’ai bien utilisé les services des jeunes ostéopathes qui passaient deux fois par semaine!
    Il y a des choses qui changent, et puis, malheureusement, d’autres qui empirent.
    Dans cet hôpital, j’ai eu à faire à des infirmières et aides soignantes très gentilles et dévouées, mais on sent terriblement le stress et la pression qui pèsent sur leurs épaules. Et même dans le service où je fais ma chimio, où on ne sent pas de pression particulière ni de hiérarchie lourde (médecins et infirmières ont l’air de former une équipe bien complémentaire et on les voit souvent plaisanter et rire ensemble), les infirmiers me disent parfois que le métier est rendu de plus en plus difficile.

  24. L’hôpital…
    J’y vais trop souvent. Pas pour moi, car j’ai la chance d’être encore sans ce besoin, et j’y vois tout ce que vous dites. J’y étais avant-hier, encore ce soir, envie de fuir, de rester, que dire, que faire, c’est pas simple, et c’est pas nouveau. Je n’y mange pas. :smile:
    J’ai pris conscience du fait, il y a deux ans, qu’être bien portant ou malade tombait sous le sens, mais qu’être guéri, c’était une autre affaire. Il y a du chemin à faire pour se sentir bien portant après une maladie d’envergure (là je cause grand rapace, pas petit granivore, aigle et moineau ;-). Comme un deuil à l’envers. Et puis il est évident que ce n’est pas manichéen : sain/malade, rien entre les deux, c’est faux.
    Il existe probablement un équilibre entre la maladie et la bonne santé, entre la chimio-thérapie et les alternatives (grands-mères acceptées !), l’intégration du malaise, de sa chronicité et la résilience, la guérison, la douleur ou le risque : un fil, une conscience, une posture ou l’inverse ?
    Je crois savoir qu’aujourd’hui, dans le cocktail d’une chimio, les vielles molécules cytotoxiques restent les plus opérantes. On a progressé en dépistage, voire éliminé des risques, mais aucunement avancé plus loin.
    En revanche, on vend beaucoup de choses, de molécules. Trop.
    Est-ce votre impression ?

  25. Dans beaucoup de cas, chaque séance de chimio vaut 2 000 €. Cela laisse beaucoup à réfléchir sur l’indépendance de notre système de santé.

  26. J’ai vu au journal de France 3, il y a quelques semaines, un collectif de médecins se plaindre des tarifs excessifs de thérapies ciblées ou hormonales dans le traitement des cancers…
    Les laboratoires qui pratiquent des prix prohibitifs…
    Je n’ai pas poussé plus loin l’analyse, toutes ces émissions médicales ne font que m’angoisser plus, mais j’ai quand même été étonnée que ce reportage n’aie pas été relayé plus dans la presse en général. Etouffé?

  27. C’est dans le domaine de la santé qu’il y a le plus d’écart entre le prix coûtant et le prix de vente, la palme étant sans doute détenue par les appareils dentaires qui sont facturés 100 fois plus que ce que ça coûte.

  28. J’ai vu allez voir  » martin Shkreli  » en ce qui concerne LE comprimé de 13 à 750 usd

  29. j’ai connu des cas « d’impotentes volontaires ».. : la première qui m’avait intrigué était une cousine qui a fini en fauteuil roulant. De quoi souffrait elle ? De rien. Elle avait subi un petit AVC, et par sécurité, les médecins avaient recommandé quelques jours de fauteuil..Mais elle y a pris goût, se faisait servir, provoquait la compassion…elle a vécu de longues années ainsi..J’ai repéré depuis deux autres cas d’impotentes volontaires..mêmes causes que pour la cousine..

  30. Impressionnant ton témoignage.
    Peut-être que cela, aussi extraordinaire soit-il, est plus courant qu’on ne l’imagine.

  31. J’en ai connu une aussi qui a vécu jusqu’à l’âge de 97 ans … Le pire dans l’histoire , c’est que tout le monde le savait et en rigolait même , alors que le couple qui s’en occupait , ne remarquait rien de la supercherie !! C’était quand même dingue cette forme d’omertà qu’il y avait dans les campagnes … Et qui résiste toujours face à certains sujets .

  32. La méchanceté aussi ça conserve. Quand j’étais gamin, il y avait dans le village des vieilles personnes que je considérais, de point de vue et avec mon regard d’enfant, comme étant méchantes. Globalement, elles ont toutes vécu très longtemps.

    En fait, je crois avoir peut-être une explication : pour avoir de la hargne et être méchant, il faut déployer une certaine énergie. Et avoir de l’énergie permet d’aller plus loin sur le chemin de la vie.

  33. Tu voudrais dire par là qu’on devrait tous devenir méchants ? :silly: :blink: :cwy: :dizzy: :ermm:
    :biggrin:

  34. Non, je voulais juste dire que certains d’entre vous sont bien partis pour devenir très très vieux … ! :tongue: :devil:

  35. Je vous conseille ce double cd qui vaut une poignée de cacahuètes (il est en plus écoutable sur tous les sites de streaming).
    Il y a une vraie force de vie chez Ray Charles et je me dis que ce gars-là malgré son handicap avait tendance à voir son verre plus qu’à moitié plein alors qu’il était plus qu’à moitié vide.

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