Discussions au coin du feu

Ce blog se met en congés, histoire de recharger les batteries (plusieurs types de liquide pour batterie sont envisageables dans mon cas : Chimay, Rochefort, Carolus, Lupulus …).
Je vous retrouve pour un nouvel article le lundi 7 novembre.

J’aime plutôt bien le fonctionnement de ce blog et les échanges entre les uns et les autres.
Par moments, ça fait un peu « discussion de salon entre amis » et ça me plait beaucoup. C’est parfois comme dans la vraie vie, on finit par se connaître un peu les uns les autres, on a envie de dire des choses ou au contraire de quitter la conversation, quitte à y revenir plus tard, etc… A chacun son propre rythme. Ce blog a pris un rythme bien plus lent qu’il y a dix ans, on prend enfin le temps de souffler. Peut-être que le fait que je sois en retraite y est pour quelques chose. Car l’inactivité (toute relative) dans laquelle je suis désormais change un peu ma perception du temps qui passe, celui-ci est devenu plus élastique, toute notion d’urgence a disparu. Il y a dix ans j’aurais pu écrire « ne remets pas à demain ce que tu peux faire aujourd’hui ». Je pense qu’aujourd’hui je suis plus enclin à « ne pas faire aujourd’hui ce qu’éventuellement je pourrais faire demain ou l’année prochaine ». J’apprends progressivement la lenteur.

A propos de lenteur, de « discussions de salon », j’ai déjà dit sur ce blog que j’ai aimé la télé d’autrefois, le début de l’ORTF, l’époque où l’on prenait le temps d’interviewer les gens. J’aimais le rythme de la télé de l’époque. Et j’en ai aimé le contenu. C’était souvent tellement riche qu’il n’y avait parfois besoin que d’une seule caméra (c’est quand il n’y a plus véritablement de contenu qu’on est obligé de faire des plans qui ne durent que quelques secondes, les changements perpétuels d’images permettant ainsi de cacher la misère). Et puis je me rappelle qu’avec la lenteur de la télé, qui prenait vraiment son temps, on allait au fond des choses et du propos des uns et des autres. Aujourd’hui, il y a plein de stars (écrivains, acteurs, chanteurs …) qui viennent sur des plateaux télés, qui auraient peut-être des choses à dire (même si parfois j’en doute) mais qui ne sont là que pour faire le buzz médiatique, sourire bêtement, sortir la petite phrase anecdotique, la petite phrase assassine ; au bout du compte il ne se dit rien d’essentiel ni même d’important, bref tout ça me semble faire partie d’un monde de figuration, un monde de carton-pâte très représentatif de notre époque et dont je ne veux pas.

Il y a un an, j’avais écrit un premier article sur Georges Simenon et dans la discussion que nous avions eue, Christophe avait proposé une vidéo où Simenon, interrogé sur le personnage de Maigret, avait ensuite raconté – ou plutôt décortiqué  – la manière dont il écrivait ses romans. J’avais trouvé la vidéo admirable, tellement admirable que j’aimerais bien aujourd’hui revenir dessus (d’autant plus que la plupart des lecteurs de ce blog ne l’ont pas vue, elle était dans un commentaire et non dans un article). D’une part part parce qu’elle va dans le sens de mes propos ci-dessus concernant une époque où on allait au fond des choses et où on tirait les auditeurs vers le haut. Mais aussi parce que j’aime la relation qu’il y a dans cette vidéo entre « intervieweur » et « interviewé » (on est loin de notre époque où le journaliste coupe sans arrêt l’invité du plateau et se prend lui-même pour la star). Là aussi, dans la vidéo que je vous propose, on retrouve le côté « discussion de salon » ou plutôt « discussion au coin du feu » qui m’est cher (il n’y manque que le verre de bière à la main, mais dans le cas de Simenon il y a la pipe qui joue le même rôle).

Moi qui ne regarde pas la télé, si ce n’est de rares émissions en streaming ou en podcast, je dois dire que j’ai retrouvé dans la nouvelle émission de  Gérard Miller (sur la chaîne Toute l’Histoire, en partenariat avec le Monde) une très belle manière de faire de la télé. C’est une émission qui s’intitule « Et si c’était vous ? » et qui s’appuie sur un concept original : demander à un homme politique d’aujourd’hui d’apporter un éclairage sur une situation particulière à une époque donnée. Le premier invité politique de cette nouvelle émission est Jean-Luc Mélenchon qui nous parle de Robespierre. Ne croyez pas que je cherche à vous infliger une vidéo politique de plus sur Mélenchon (d’ailleurs ça fait longtemps, très longtemps …), là on est plus dans l’Histoire que dans la politique. On retrouve dans cette vidéo la même manière de prendre le temps de discuter, d’aller au fond des choses. Par rapport à la vidéo de Simenon, le lieu de tournage de l’émission est bien plus prestigieux, ce n’est pas  tout à fait « la discussion au coin du feu », mais quelque part c’est le même esprit qui prévaut. Et, sur le contenu, ça nous tire tout autant vers le haut.

J’espère que vous prendrez le temps de regarder ces deux vidéos.

Je vous souhaite pour les temps qui viennent de bien belles discussions au coin du feu, entre amis et de préférence … le verre à la main !

16 réflexions au sujet de “Discussions au coin du feu”

  1. Méluche dans toute sa verve et sa passion pour l’histoire

    dommage que Miller ne lui pose pas la question de savoir ce qu’il aurait fait à la place de robespiere, c’est un peu l’objet de l’émission mais la question n’est pas posée

  2. J’en profite pour dire que je vais relancer prochainement la rubrique « le livre du mois » en proposant à ceux qui le souhaitent de lire tel ou tel livre. Vous pouvez d’ailleurs proposer un article sur le sujet. Et le prochain livre sera « lettre à ma mère » de Georges Simenon qui est un livre qui m’a beaucoup ému. Si certains d’entre vous ont déjà envie de se le procurer …

  3. Discussion de salon. C’est aussi ce qui pose problème, le nombre de fois ou j’oublie qu’il n’y a pas que les personnes qui participent aux échanges qui lisent le blog. A un certain moment, prise dans la discussion, comme on le fait avec des connaissances, ça m’échappe. La seule solution pour moi est la relecture et l’annulation.

  4. Article qui établit une réalité fortement suspectée depuis longtemps. Même l’accouplement se passe en vol !
    Assez drôle la fin de l’article avec cette phrase « Ces oiseaux de mer énigmatiques, car difficilement observables, se nourrissent de poissons volants et possèdent de larges ailes qui leur donnent l’envergure et la capacité exceptionnelle de planer. »
    Il s’agit d’une mauvaise traduction je pense car on dit plutôt que le martinet noir se nourrit de plancton aérien, une image plus conforme de la réalité biologique décrite assez justement par ailleurs.
    Enfin, sûrement encore une erreur de traduction, les ailes ne sont pas larges mais exceptionnellement longues !

    A noter encore que les martinets appartiennent à l’ordre des apodiformes, leurs pattes étant si courtes qu’ils ne peuvent marcher lorsqu’ils se retrouvent au sol, cas régulier des jeunes oiseaux tombés du nid.

  5. Oups… Merci pour la correction Tonton, ça m’apprendra à survoler les fins d’articles.
    Allez hop, trois coups de martinet !

  6. récolte de patates douces (en pot) : dégustation dans la foulée d’un « boudin aux trois pommes », et une déception : la patate douce est plus friable que notre patate, elle tient donc « moins bien au ventre », moins nourrissante à première vue.

    une découverte : l’outil « la campagnole », une sorte de grelinette améliorée. Avez vous
    connaissance de l’engin, des avis ?

    http://www.fermedubec.com/la-campagnole.pdf

    http://www.lafabriculture.fr/

    pour le fun : derrière chez moi, savez vous quoi qu’y gna ? Ya des corneilles, qui font chuter les noix sur le chemin, attendent que les autos écrasent les coques, puis
    descendent picorer tranquille..

  7. Devant chez nous, les corneilles laissent tomber les noix sur la route, les coques éclatent et les corneilles les mangent ensuite. Je n’ai pas fait attention au rapport qu’il pourrait y avoir avec les voitures qui passent … J’observerai mieux l’an prochain (la saison des noix étant finie ici).

  8. je n’ai pas vu personnellement la phase « auto ». Je suppose que si la coque casse de suite, le corvidé se sert, dans le cas contraire, il attend. Le « cimetière » de coques se trouve au dessous d’un gros fil téléphonique qui traverse le chemin. C’est sur quelques mètres et seulement là.

    J’ai donc supposé le coup des voitures, des précédents existants, corvidés utilisant feu
    rouge et passage piéton pour un repas planifié.. :

    http://www.koreus.com/video/corbeau-noix.html

  9. Les corneilles ne sont pas si bêtes …
    Elles ont bien compris qu’il ne passe jamais de voiture devant chez le Dupdup alors elles n’attendent plus :lol:

  10. La campagnole effectue à ce que je vois le même travail du sol que je réalise avec grelinette puis croc, c’est à dire deux passages. C’est une évolution logique de la grelinette, mes félicitations aux inventeurs. Pas sûr que j’investisse vu que j’ai déjà la grelinette, mais pour des surfaces importantes, je pense qu’il faut y réfléchir à deux fois.
    Le Bec Hellouin est devenu une référence de jardinage qui fait école, engendre de nouveaux outils, c’est une bonne nouvelle. J’espère que la phase mercantile ne pervertira pas trop ce bel élan.

  11. Ce matin à 7H15 (je connais d’autant plus l’heure exacte que c’est l’heure précise à laquelle Joëlle avait demandé à ce que je la réveille), j’ai terminé une chose immense que j’avais commencée il y a près de 15 ans, en février 2003 : il s’agit de l’oeuvre complète de Georges Simenon. De temps en temps, à peu près tous les 6 mois, pendant toutes ces années, je lisais quelques romans d’affilée. Au total : 208 romans et 157 nouvelles. Je ne sais pas si je ferai un article sur le sujet mais je dois dire que je ne sors pas indemne de cette lecture. Car il y a chez Simenon une manière éblouissante de fouiller l’âme humaine . Globalement, rien n’est reluisant dans les personnages de ses romans (il n’y a aucun personnage entièrement sympathique), mais il en ressort au final une sorte de tendresse pour l’humanité et la condition humaine. On en reparlera ici … peut-être.

  12. j’aimais bien lire Simenon et tout les romans policier mais il y a bien longtemps que je n’ais ouvert un livre n’en ayant plus le temps ,c’est dure d’être grand mère!!!!
    mais c’est tellement merveilleux!!!

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