Ravi Shankar à Monterey

Les dates des vacances scolaires franc-comtoises ne me concernent nullement mais elles sont bien pratiques pour moi. Car elles me servent de prétexte pour faire régulièrement les petites pauses dont j’ai besoin (et vous aussi, sans doute). Alors, ne dérogeons pas à la règle, levons le pied ! Le prochain article paraîtra donc le lundi 4 mars.

Je regarde rarement les statistiques de ce blog. Et là, drôle de coïncidence, je me rends compte à l’instant (pourquoi suis-je allé consulter mon tableau de bord ?) que j’ai déjà écrit 1954 articles. Comme 1954 est une très très très très très bonne année pour le monde entier (évidemment, c’est la naissance de St Dupdup 1er), je trouve que cette coïncidence fortuite se fête et qu’elle mérite bien une petite bière, non ? Alors je la bois à votre santé (et accessoirement à la mienne) !!! Car évidemment, on ne saurait faire de fête sans une petite bière, ou deux …

Mais on se saurait aussi faire de fête sans musique. Car, en ce qui me concerne (et je ne suis pas le seul), la musique est au centre de tout. Alors, avant cette petite pause, un dernier article sur un thème musical.

Les années 1960 et le début des années 70 m’ont énormément marqué sur le plan musical. Non pas que la musique y ait été meilleure qu’aujourd’hui (je pense même que c’est le contraire), non pas qu’un vent de folie musique ait soufflé sur ces années-là, non pas que certains langages musicaux aient été inventés à cette époque, mais surtout parce que le public absorbait tout. C’était une éponge. La jeunesse avait soif de musique. Et surtout elle avait soif de toutes les musiques (comme s’il y avait eu une chape de plomb les décennies précédentes) et il n’y avait pas de frontières entre les genres. Il n’y a rien de commun (musicalement parlant) entre Joan Baez et Jimi Hendrix. Pourtant le public aimait les deux.

Les grands festivals ont été les marqueurs de ces années-là. On se souvient évidemment de Woodstock (1969) et de l’île de Wight (1970). Mais le premier grand festival avait eu lieu quelques années plus tôt en 1967. C’était celui de Monterey (Californie).

Les prestations les plus célèbres de ce festival furent sans doute celle d’Otis Redding (juste avant sa mort) et celle de Jimi Hendrix (ce festival allait marquer sa consécration). Mais il y eu plein d’autres artistes (The Who, The Byrds, Jefferson Airplane, Simon & Garfunkel, …).

Et il y a eu le grand Ravi Shankar !

Je suis tombé ces jours-ci sur une vidéo très intéressante à propos de ce dernier. C’est un document que je trouve extraordinaire car il est symptomatique d’une époque musicale historique. Comme je le disais ci-dessus, le public de ces années-là avait soif de tout. 99,9% des Américains qui étaient là n’avaient sans doute jamais entendu de musique indienne. C’était loin de leur monde musical habituel. Et pourtant, que d’applaudissements ce jour-là à Monterey, lorsque le sitar s’arrête de jouer après un long raga de 18 minutes !

La vidéo que je vous propose est datée et les images ne sont pas très bonnes (mais ça n’a pas vraiment d’importance). Sur les sept premières minutes du concert, nous ne voyons pas les musiciens, mais uniquement des images du public (dont Jimi Hendrix à 6’30). Ce témoignage musical donne une belle idée de ce qu’était le public dans les années 60. Je ne suis pas certain qu’aujourd’hui, dans ce monde ou tout doit aller très vite, que l’on puisse encore vivre une musique aussi longue (mais la musique indienne est ainsi faite). 18 minutes non stop, quand même !!!

Le sitar est pour moi l’un des plus beaux instruments qui soient. Je me rends compte aujourd’hui que c’est l’instrument dont j’aurais aimé joué. Mais c’est un instrument complexe et il m’aurait fallu acquérir une éducation musicale très précoce. Alors, ne rêvons pas, ce sera dans une autre vie …

8 réflexions au sujet de “Ravi Shankar à Monterey”

  1. Quelle complicité avec le percussionniste qui est aussi virtuose ! Il y a une sorte d’improvisation permanente façon jazz…
    Standing ovation méritée.

  2. Il reste encore visiblement quelques places pour le concert de Dick Annegarn le 8 mars prochain à Beaucourt (Territoire de Belfort). Si vous êtes là, Dupdup vous offre ensuite une bière au bar …

    Une vidéo sur laquelle je viens de tomber :

  3. Ca parle de Ravi Shankar pour finir sur Dick Annegarn, je peux bien faire passer la caravane par l’Ukraine je pense :)

    On en avait déjà parlé Bernard, de DakhaBrakha. En ce moment ce groupe me scotche littéralement, en terme de beauté et d’inventivité. Et ça trippe bien fort, un peu comme les ragga indoux (auxquels je suis pour le moment beaucoup moins sensible, j’ai dû être russe ou polonais ou un truc de là-bas dans une vie antérieure, tellement la musique issue de ces régions me parle).

  4. Oui, Dakha Brakha est excellent. J’ai découvert ce groupe lors d’un concert à Vesoul il y a tout juste deux ans. En vidéo, leur performance lors d’une session à KEXP :

    DhakaBrakha, ce n’est pas très proche de nos oreilles occidentales, mais les ragas hindous le sont encore moins. Il faut donc encore plus d’écoutes pour aimer cette musique. J’ai eu la chance de découvrir les ragas indiens (avec Ravi Shankar justement) quand j’étais encore ado, ça m’a donc profondément marqué. Joëlle n’aimait pas beaucoup (ça la hérissait) mais depuis quelques temps, elle aime bien (sans doute que le fait d’avoir visionné ensemble de nombreuses vidéos a aidé à cela).

  5. Dommage que tu habites si loin de Vesoul, parce qu’à chaque programmation annuelle, il y a plein de concerts exceptionnels de ce niveau-là. :wink:

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