Produire ses propres graines ?

Produire ses propres graines est un bel enjeu pour le jardinier.


La démarche qui consiste à vouloir boucler le cycle complet de la plante (« de la graine à la graine ») est cohérente, elle est l’un des aboutissements de la vie de jardinier. Dans la réalisation d’une vie complète de jardinier, c’est aussi important à mon avis que de vivre toute l’année des produits de son jardin.
Et puis, une graine c’est tellement magique !
La graine est un maillon indispensable à la grande chaîne de la vie. Mais il n’y a pas que le fait de participer à ce grand cycle qui justifie qu’on produise ses propres graines.
D’où l’idée de cet article dans lequel j’aimerais récapituler les autres raisons de sélectionner soi-même ses propres semences (dans plusieurs chapitres, je prendrai l’exemple de la tomate mais beaucoup d’autres types de légumes se prêteraient également à ma démonstration) :

1 – Le coût des graines.
Quand on produit ses propres graines, celles-ci ne coûtent rien. Absolument rien, si ce n’est un peu de temps passé. Et zéro travail, car le jardinage ce n’est pas vraiment du travail, ceux qui jardinent le font avant tout par plaisir. D’un point de vue financier, 10 000 graines de tomates ne valent donc rien et en plus elles se récoltent en très peu de temps. Zéro centime, on est donc loin du coût prohibitif actuel. On en arrive aujourd’hui à trouver parfois des sachets de graines de tomates à plus d’un euro la graine – si si vous avez bien lu – c’est le cas par exemple de la variété Philovita qui est vendue 10,70 € les 10 graines et qui en plus n’a rien d’exceptionnel d’un point de vue gustatif. Le prix des graines est devenu tellement élevé que la plupart de mes amis, lorsqu’ils achètent des graines, le font soit à l’étranger, soit sur internet, soit même dans des magasins low cost de type Lidl.

2 – La qualité des graines.
Prenez 50 graines de vos tomates, vieilles de trois ou quatre ans, et faites les germer. Si vous les avez bien conservées, il en germera 49, peut-être même 50. Faites la même expérience avec des graines du commerce, vous verrez qu’on est loin de ce résultat. Les groupes semenciers vivent de leur réputation (acquise au 19ème siècle), mais la profession s’est bien dégradée, la sélection de graines qui était un vrai métier est devenue quelque chose de très aléatoire. Exemple : dans un sachet de graines de concombres, il y a plein de graines vides, il n’y a parfois que l’enveloppe, signe qu’il n’y a eu aucun tri de la part des semenciers. Et ce constat qui n’était valable que pour les marques bas de gamme, l’est aussi pour les grands noms de la distribution de graines. Je vois que cette baisse de qualité augmente année après année. Les vrais professionnels de la sélection de graines, ce sont aujourd’hui les amateurs. Il faut le dire et le répéter. Les vrais professionnels, aujourd’hui c’est donc vous !!! Pourquoi ? : Pour la simple et bonne raison que si vous gardez  100 graines de haricots pour votre semence de l’an prochain, vous les sélectionnerez avec soin et ne garderez que les plus belles graines, les plus régulières, chose que ne font plus les professionnels (on voit bien, vu l’hétérogénéité de l’aspect des graines achetées, lorsqu’on ouvre un sachet, que l’on a affaire maintenant à du « tout-venant »).

3 – La possibilité de prendre des risques.
Les aléas climatiques obligent maintenant à prendre des risques. De plus, expérimenter, oser, … a toujours été l’une des pratiques habituelles du jardinier. Mais qui osera risquer en pleine terre dès le mois d’avril 10 plants de tomate achetés en jardinerie à 2 € pièce ? Ou semer des janvier des graines de tomates que l’on a achetées très cher ? Quand on a par contre des centaines de plantules de tomates issues de ses propres graines, et des tonnes de graines en réserve, on s’en fiche de risquer graines ou plants car il y en a plein d’autres qui attendent en cas de problème.

4 – La possibilité de diffuser.
Comme il est très facile de récolter des milliers de graines, on peut en donner partout autour de soi. La graine est synonyme de partage. Elle a toujours été synonyme de partage d’ailleurs. Et si on connaît beaucoup de jardiniers, on peut vite arriver à diffuser chaque année plusieurs dizaines de sachets de graines. Et comme les jardiniers sont plutôt généreux par nature (enfin, tous ceux que je connais), vous recevrez souvent en échange d’autres variétés que vous n’avez pas.

5 – Anticiper la baisse des variétés disponibles.
Vous l’avez peut-être remarqué, le nombre de variétés hybrides proposées dans les catalogues (ou sous forme de plants en jardinerie) augmente chaque année de manière insidieuse. Or ces  variétés hybrides ne sont pas reproductibles. Le risque est donc grand de se retrouver un jour à la merci complète des semenciers. C’est pourquoi il est urgent de récupérer les variétés non hybrides et de les reproduire soi-même avant qu’il ne soit trop tard. Et si dans 20 ans, vous trouvez quand même dans les catalogues des graines de tomate marmande, il y aura beaucoup de chances pour que cette marmande ne soit plus la vraie. Alors, faites vite car j’ai l’impression que tout s’accélère.

6 – Acclimater ses graines, c’est s’adapter aux changements climatiques
Je termine par ce dernier argument car il me semble essentiel. Je m’explique. On a tous des conditions de jardinage différentes qui varient d’une région à l’autre mais aussi d’un jardin à l’autre. Les phénomènes sont aujourd’hui amplifiés : augmentation des vents, pointes de chaleur, de froid, déphasage des saisons … Or, les graines qu’on nous vend sont produites dans des conditions optimales, sans excès dans un sens ou dans un autre. Les plantes qui ont produit ces graines n’ont jamais eu soif, elles n’ont jamais eu faim, elles n’ont jamais eu trop chaud, elles n’ont jamais eu trop froid, et comme elles sont cultivées la plupart du temps en serre, elles n’ont même jamais été sous la pluie ou dans les brouillards. Bref, ces plantes n’ont jamais connu la vraie vie. A nous de leur apprendre ! Bien entendu, il faut se procurer des graines au départ. Alors, si on n’a pas la possibilité d’échanger avec d’autres, achetons tout de même des graines qui viennent de plantes chouchoutées par les semenciers. Mais soyez sûrs qu’ensuite, année après année, en les semant dans les conditions qui sont celles de votre jardin et de votre climat, vous les adapterez à votre terre, plus facilement même que vous ne l’imaginez, l’acclimatation se fait déjà au bout de quelques années. Et si le climat évolue comme il est en train de le faire, certaines de vos plantes s’adapteront aussi (dans une certaine mesure) au manque d’eau, aux excès d’humidité … Les changements climatiques et les excès engendrés par ces modifications rapides font que certains jardiniers confirmés se posent même la question d’arrêter ou non la pratique du jardinage. Il est certain que dans 10 ans, ceux qui seront encore jardiniers seront ceux qui auront eu l’envie et la volonté de s’adapter et qui auront mis en place les méthodes de jardinage adéquates, la production de ses propres semences étant dans ce cas un passage (presque) obligé.

Mais la vraie raison de faire ses graines (s’il en fallait une) est résumée par cette phrase de Christian Boué (« Produire ses graines bio », éditions Terre Vivante) : « Faites-le tout simplement par amour de la vie comme, justement, une plante le fait pour ses graines ».

43 réflexions au sujet de “Produire ses propres graines ?”

  1. Bonjour à tous et toutes.

    Ah que voilà (encore) un article passionnant ! Tellement que je sors enfin de ma cachette de lectrice fidèle pour poster mon premier commentaire sur le blogadupdup ! :wub:
    Jardinière depuis pas mal d’années, aujourd’hui en Vendée, l’autoproduction de graines a d’emblée été pour moi un plaisir autant qu’une nécessité, une évidence, même. Tomates, salades, Haricots, Courgettes, Radis, Fleurs, etc, c’est en effet aussi tentant que simple et naturel.
    Deux remarques me viennent :
    1. l’adaptabilité des semences s’opère sans conteste dès la première génération dans une certaine mesure (obervé de nombreuses fois sur Tomates et Laitues notamment) et semble se poursuivre indéfiniment ensuite : exemple, apparition de variantes spontanées (mutations) alors que les conditions culturales semblent ne pas avoir changé. Un peu comme un cours d’eau qui serpente forcément quand son cours se ralentit. La vie est mouvement !
    2. puisqu’il faut effectivement en passer périodiquement ou au moins au début par le concours des grainetiers, privilégions ceux qui sont encore conscients des enjeux et des valeurs propres à leur si important métier : je suis fidèle cliente de Germinance, par exemple, depuis des années. C’est un groupement de producteurs bio et biodynamiques. Leurs semences sont de très bonne qualité et la sélection des variétés très intéressante au point de vue, une fois encore, de la qualité de la plante (vigueur, productivité, …) et de sa qualité gustative. Une graine bio ne porte pas en elle la dépendance aux produits phytosanitaires et n’est pas fragilisée par leur contact. Une semence bio n’est pas non plus forcée (certains grainetiers induisent en effet la montaison par pulvérisation d’acide sur les Laitues par exemple, pour gagner du temps, pardon, de l’argent), etc. Et surtout, une graine bio achetée chez un petit producteur nourrit un homme, une famille, une passion, une méthode, un terroir. C’est aussi, dans une certaine mesure bien réelle, et comme tout centime dépensé, un bulletin de vote :wub:

  2. Bienvenue à toi Baber sur ce blog (même, si j’ai compris, que tu étais déjà une lectrice habituelle). Et merci pour la qualité de tes deux remarques très pertinentes.
    Dans ta première remarque j’ai beaucoup aimé l’image du cours d’eau (les filles c’est plus poétique en général que nous les mecs, hein!).
    Tu parles de variantes spontanées (mutations), j’ai également constaté le phénomène mais parfois je me suis demandé s’il ne s’agissait pas tout simplement d’hybridation. Les laitues et les tomates que tu cites se reproduisent généralement telles quelles, sans qu’il soit besoin de prendre des précautions particulières, mais il y a tout de même pour ces deux plantes un tout petit risque d’hybridation avec les variétés voisines (si elles sont en fleur en même temps). Ce risque d’hybridation est faible (sans doute même inférieur à 1%) mais existe tout de même.
    Autre remarque : les graines de laitues que l’on sème donnent naissance à une population de laitues qui semble homogène à première vue mais assez hétérogène si l’on regarde de très près. Je pense qu’il y a effectivement une plus grande diversité génétique dans les graines que l’on produit (par rapport à celles de semenciers) et donc un plus gros potentiel pour l’adaptation aux changements climatiques et à la qualité de la terre. Mais parfois je me dis que cette hétérogénéité est aussi liée à des différences culturales minimes. Par exemple des pieds de laitues que l’on a repiqués ne vont pas tous se comporter de la même manière. Peut-être que la terre diffère légèrement d’un endroit à l’autre du jardin, peut-être que certains pieds sont repiqués là où il y a plus de vers de terre qui aèrent la terre, peut-être que certains ont eu plus de stress au moment du repiquage (pour la simple raison qu’ils avaient moins de terre autour des racines), peut-être que certains auront été à peine plus travaillés par la sarclette, peut-être que certains auront été à peine moins visités par les limaces …
    Autant de questionnements qui font que la pratique du jardinage et la compréhension des phénomènes sont passionnantes !

  3. Bonjour Bernard, et merci pour ton accueil !

    Oui, des hybridations sont bien sûr possibles chez les Laitues (avec la seriola notamment) et les Tomates et offrent parfois de bien belles surprises. Exemple, ce qui semble avoir été une Rose de Berne/Noire de Crimée, jadis dans mon jardin et qui cumulait les qualités gustatives et ornementales des deux variétés, aujourd’hui malheureusement perdue :sad:
    Et le sens même du terme « variété » indique bien plus un groupe hétérogène d’individus ayant
    certains traits communs qu’un peloton de clones.
    Par contre, je vois un paradoxe dans ta remarque sur l’hétérogénéité des graines autoproduites. En effet, contrairement aux semenciers, nous autres, petits apprentis bidouilleurs, ne jouons que sur quelques porte-graines chaque année. Pour certaines espèces, cela peut même constituer une limite à la viabilité de la lignée : gare à la consanguinité (consèveusité ? :whistle: ) ! Alors en quoi nos semences, issues de toute façon la plupart du temps desdits grainetiers, seraient plus diversifiées que leur source même, qui plus est, bien plus large ? A moins que c’est en considérant tous les jardiniers clients de ce producteur qui multiplient et diversifient ainsi le champ de culture de la variété. A nous tous, oui, et très largement, nous produisons une plus grande diversité que tous les Baumaux-Kokopelli de la terre. Et cela aussi, est tout à fait fascinant ! :heart:

  4. Il y a tellement d’exemples où les populations d’espèces invasives (animales ou végétales) ont réussi à se développer à partir de quelques individus seulement (un seul couple parfois pour les oiseaux) que je me demande si la consanguinité est si problématique que ça. Mais je n’ai pas un avis très tranché sur la question, peut-être que certaines personnes un peu calées en génétique pourraient nous en dire plus sur le sujet.
    Dans un autre domaine, pour aller dans le sens de ma démonstration mais surtout pour se moquer : les hommes politiques semblent parfois tellement clonés que l’on a l’impression qu’il y a beaucoup de consanguinité aussi chez eux. Or ça ne les empêche pas d’être une caste très florissante ! :whistle: :wink:

  5. :biggrin: florissante, certes, mais dont les fruits sont bien trop souvent insipides ou même toxiques ! :sick: :tongue:

  6. Hey ,
    Je vois le site http://www.leblogadupdup.org et son impressionnant. Je me demande si le contenu ou les bannières des options de publicité disponibles sur votre site?

    Quel sera le prix si nous souhaitons mettre un article sur votre site?

    Note: L’article ne doit pas être un texte comme sponsorisé ou faire de la publicité ou comme ça

    À votre santé
    Anto Desouza

  7. Désolé, mais je ne suis pas du tout intéressé, même par un article promotionnel, ce n’est pas dans l’esprit du blog.

  8. @Baber : je n’ai pas réagi à ton commentaire sur les graines bio. Plusieurs amis jardiniers m’ont déjà parlé de Germinance et en sont satisfaits. Je suis évidemment convaincu par ton argumentation.
    Avec toutefois une petite restriction concernant le choix des variétés diffusées. Je m’explique.
    Je pense que les grands groupes de semenciers ont dans leurs attributions un volet « recherche », ce qui explique qu’ils proposent des variétés nouvelles issues de ces recherches. Souvent les arguments mis en avant pour ces nouvelles variétés ne sont que des pseudo-arguments, et ces variétés ont des qualités qui n’intéressent pas beaucoup les jardiniers amateurs que nous sommes. Or il y a quelques exemples (pas nombreux certes) où les améliorations proposées par les semenciers sont vraiment de belles améliorations. Exemple de la laitue qui est un des rares domaines où les variétés modernes sont supérieures aux variétés anciennes. En effet, seules 1% des variétés de laitues qui existent sur le marché sont adaptées aux excès de l’été. 99% des variétés montent en graines prématurément en raison de la chaleur. Or, quelques variétés modernes fournissent de belles têtes de salades tout l’été malgré des températures de 35°C (exemple des variétés de laitues batavias Kamikaze, Novelski …). Et ces variétés-là (qui sont le résultat des recherches des grands semenciers) ne sont diffusées pour l’instant (sans doute pour des questions de droits, de copyright) que par quelques maisons bien connues. Comme les laitues que je viens de citer ne sont pas diffusées par Germinance, La Ferme Sainte-Marthe, … on n’a pas d’autre choix que de d’acheter ces variétés particulières aux grands semenciers. Pour ensuite, bien évidemment, produire ses propres graines.
    Pour en rester dans le domaine des laitues, on a pour la première fois sur le marché des graines de variétés qui arrivent à pousser en plein hiver, ce qui n’était pas possible jusqu’à présent. Et là aussi, les enseignes bio ne proposent pas ces variétés.
    Mais ma remarque est anodine, c’est juste « l’exception qui confirme la règle » car, sur le fond, je suis d’accord à 99% avec ce que tu dis. :wink:

  9. Ah oui. Merci pour ces précisions, Bernard, qui m’avaient échappé, bien cachées derrière des prix exorbitants et des monceaux de F1 vecteurs de dépendance…

  10. Prix exorbitants certes (une honte !) mais il ne s’agit pas dans mon exemple de variétés F1. Aucune variété de salade n’est hybride, car pour obtenir des graines de laitues hybrides il faudrait polliniser (avec du pollen issue d’une autre variété) chacune des fleurs (innombrables) de la laitue. Impossible donc. Mais évidemment, s’il y avait eu la possibilité de produire des laitues F1 et de nous rendre dépendants, cela aurait été fait depuis belle lurette, comme les grands semenciers l’ont fait avec les tomates F1, les poivrons F1, …
    J’ai en préparation un article sur les hybrides.

  11. Même pour les non jardiniers ( :blush: ), cet article ainsi que les commentaires qui le complètent sont passionnants.
    Merci …

  12. Ce pourrait être là, avec le manque place, ce qui rebute le jardinier amateur à laisser produire au jardin ses futures semences, non ? (Je parle en effet de cet aspect technique, qui, s’il n’est pas compris un minimum, obscurcit totalement le tableau et le rend parfaitement illisible).
    Le simple point d’interrogation placé judicieusement par l’auteur de cet article :wink: témoigne de cette difficulté potentielle : produire ses graines au jardin, oui, mais comment ?

  13. Le jardinage, c’est quelque chose de très paradoxal car il a en lui ces deux aspects opposés : le technique (l’observation, la réflexion) et l’instinctif (faire corps avec la terre, sentir les choses, et notamment l’état d’une plante).

  14. Deux aspects opposés ou… simplement complémentaires. Mais c’est vrai, ces deux pôles sont essentiels en jardinage, comme dans toute activité touchant directement au vivant. (Ah, zut, avec l’élevage intensif, ça marche pas ! :whistle: )

  15. Ah oui, bien vu, plutôt complémentaire.
    C’est comme pour la personnalité des jardiniers qui est très paradoxale : à la fois sauvage (aimer se sentir seul au lever du jour dans son jardin) et à la fois sociable (le jardinier est un communiquant, parfois même bavard comme nous autres sur ce blog). Mais ta remarque me fait dire qu’effectivement là aussi, ce n’est que complémentarité, ces deux aspects a priori opposés permettent le véritable équilibre de la personnalité.

  16. un sujet de méditation pour la consanguinité : tous les frelons asiatiques qui se répandent en France descendraient d’une seule et unique reine, fécondée par plusieurs mâles.. :

    https://www.sudouest.fr/2015/05/26/frelons-asiatiques-une-seule-femelle-a-l-origine-de-l-invasion-en-france-1931912-3603.php

    concernant les graines, je rappelle d’existence de l’association « graines de troc », j’en fait partie, celà fonctionne bien, les échanges sont de qualités..à vos sachets !

    http://www.grainesdetroc.fr/

  17. Otto, ton commentaire me fait penser que j’ai oublié dans mon article, ou dans mes commentaires, de parler de ce sujet important : la possibilité qu’il y a, pour nous autres jardiniers, d’échanger grâce à internet et à tous les réseaux qui existent.
    Je suis d’ailleurs en train de réfléchir à un petit réseau très local (dans un rayon de 15 km autour de chez moi). L’idée serait de trouver un petit nombre de personnes (pas plus de 10) qui se donneraient l’objectif de ne plus jamais acheter de graines ou de plants (histoire de s’affranchir du système) et que chacun des membres du collectif produise pour les autres (par exemple, quelqu’un produit des graines de haricots pour les 10 membres du groupe, un autre des graines de melons …). Et comme pour moi le jardinage est synonyme avant tout de relations humaines et de convivialité, je voudrais que ce ne soit que des gens qui s’entendent bien entre eux et qui aiment boire un canon ensemble (si vous êtes coutumier de ce blog, vous avez peut-être compris que je n’ai pas dans mes relations de buveurs d’eau et autres « culs serrés » qui sévissent dans le milieu écolo !).

  18. Juste pour dire, en complément à mon précédent commentaire, que je n’arrêterai pas ce blog (c’est un sujet de réflexion permanente pour moi) sans faire un article sur ces fameux « culs serrés » ! :whistle:

  19. Je ne sais pas si je ferai partie des 10 mais la philosophie qui y est sous jacente me parle de plus en plus (et me semble quasiment obligatoire pour un tas de trucs…). Troc, échange de bons procédés, voire de services…. Avec rotation des cultures pour un sol efficace… Et si en plus y’a de la bière en vue je suis partant :D

  20. Résidant à plus de 15 km je dois dire que mon c. euh ma gorge, se serre. :cwy:
    Plus sérieusement, je comprends cette histoire de distance, une idée qui doit paraître abstraite à ceux qui sont coupés de la nature. 15 km en Franche-Comté, c’est souvent la distance qui permet les relations entre personnes connues et qui constitue un rayon de déplacement. C’est le monde entier avec Internet ou Facebook, mais sans graines, sans terre et sans vrai sourire.
    :smile:
    De plus en plus de discussions me font penser, comme Florent peut-être, que le local consiste aussi à établir de vraies relations plutôt que de se sentir bien connecté. Toute la question posée sur l’arrêt du blog je pense : nous passons tous beaucoup plus de temps qu’avant sur nos écrans.
    Un équilibre à trouver sans doute, entre le vrai et le toc.

  21. Ah Bernard!
    Rien que pour « tester » une nouvelle mousse soigneusement sélectionnée par les soins de tous, hors culs serrés dont la bouche est encore plus serrée que le cul donc pas question d’y rentrer une mousse, je serais bien entré dans le groupe après indispensable adoubement!! :smile:

    Mais en parlant de sélection rapportée au thème de ce Post, je suis interpellé par la prolifération des graines maintenant strictement et uniquement accessibles aux professionnels, ce qui sous-entend que bcp de résultats de recherche de l’Inra ou autres ne sont plus du tout disponibles , voire même interdites aux jardiniers amateurs.
    Pour exemple j’ai acheté ce matin sur le marché des pieds de céleri , dont j’ai hélas oublié le nom de variété, mais dont le vendeur m’a certifié que les graines étaient strictement réservées aux professionnels.
    Même chose avec des plants de choux de Bruxelles dont un ami producteur pour Bonduelle m’avait donné des pieds , au rendement exceptionnel + excellente qualité gustative…graines inaccessibles à l’amateur!
    Il y aurait sûrement un gros tri à faire dans ces nouveautés, mais une nouvelle forme de « qualité » , sur laquelle nous n’avons aucune information accessible, ne tournera que dans des circuits strictement fermés interdits aux tout-venants .
    Ce qui , déontologiquement, pose de sérieuses questions , déjà soulevées par ex. par le comportement de Monsanto et de ses graines de maïs OGM…et ces variétés inondent déjà les rayons des grandes surfaces.

  22. Bonsoir.

    Quelqu’un sait-il si les Fraisiers peuvent s’hybrider entre eux ? (J’ai plusieurs variétés dont je souhaite récolter des graines).

  23. Oui, ça s’hybride car notre fraisier moderne est né d’une hybridation. Je m’explique.
    La fraise des bois n’a jamais vraiment fait l’objet de cueillettes par les Anciens. Sa consommation était très anodine, probablement parce que sa récolte était peu rentable (du point de vue quantité), au regard du labeur que cela représentait pour la cueillir.
    En 1713, un officier français, au nom prédestiné de Frézier (si si, ça ne s’invente pas !), rapporta du Chili cinq plants d’une espèce indigène. C’est du croisement de la fraise chilienne et de la fraise européenne sauvage, très petite, que sont dérivées les variétés actuelles.
    Donc ça s’hybride mais en général ça ne pose aucun problème car tous les jardiniers procèdent par le repiquage des stolons et non par graines. Dans ton cas, vu que tu veux jouer à l’originale :whistle: :wink: et procéder par graines, ça risque d’être problématique.
    J’essaie de lire deux ou trois trucs ce soir et j’apporte ensuite des précisions si j’en trouve.

  24. Merci Bernard pour ces précisions ! :smile: ma recherche tient plus de l’échange épistolaire que de l’originalité ! Quant à une éventuelle hybridation, c’est juste que j’ai des Fraisiers « grimpants » et d’autres qui ne font pas de stolons (certains préférent (pas de « gourmands » à gérer))…

  25. A mon avis, si tu tiens vraiment à procéder à partir de graines, il faut que tu plantes les variétés qui risquent de s’hybrider les plus éloignées les unes des autres.
    Peut-être aussi qu’il faut voir la chose d’un autre oeil. S’il y a hybridation, ça ne portera que sur un nombre très limité de graines (de l’ordre de quelques %, guère plus à mon avis). Et quant au tout petit pourcentage qui se sera hybridé ce sera peut-être des fraisiers extrêmement intéressants. Tout cela peut être un champ d’expérimentation passionnant.

  26. Tiens, puisque tu parles de fraisiers grimpants, ça me fait penser que j’ai quelque chose de très rare dans mon jardin : il s’agit d’un framboisier grimpant qui vient de la propriété de Daniel Filipacchi (le créateur de l’émission « Salut Les Copains » dans les années 60). C’est un cadeau qu’on vient de me faire (c’est la fille d’une amie qui a travaillé quelques temps dans la propriété de DF).

  27. Pourtant, Môssieur Hérault fils, dans son « Procédés pratiques pour obtenir des hybridations artificielles relativement aux Fraisiers, aux Melons et aux Poiriers », 1864, précise qu’une hybridation spontanée est très peu probable chez le Fraisier car « la fécondation des ovaires est presque toujours terminée avant l’épanouissement des pétales »…

  28. Tiens, je ne savais pas que le Framboisier grimpant existât (tout comme d’ailleurs le Fraisier grimpant avant cet hiver…). A quelle hauteur peut-il grimper ?

  29. Ah oui, alors, la création variétale (volontaire ou non) semble en effet bien passionnante !

  30. Bon ben je mets ça là. J’mets la salade. :D
    Une autre vidéo éclairante sur les enjeux liés au sol, donc aux graines…
    1 heure à tuer, 1 heure à vivre, 1 heure vraie.

  31. Bernard, ton framboisier grimpant a-t’il de fines épines sur ses tiges?
    Si c’est le cas il peut s’agir d’un Tayberry, hybride de mûre et de framboise…
    Le mien fait des prolongements de plus de 3m et des fruits 2 fois plus longs qu’une framboise classique, rouges cramoisis en maturité, un goût mixte et fin, un peu plus framboise que mûre. Rien à voir avec le fade murier sans épine.
    Identique à celui-ci :
    https://www.promessedefleurs.com/fruitiers/petits-fruits/mure/mure-buckinghamr-tayberry.html
    Mais peut-être que le tien n’a rien à voir.

  32. https://www.arte.tv/fr/videos/086138-034-A/arte-regards-a-la-recherche-des-semences-de-demain/

    La prochaine vague de départ humains ? La famine, parce qu’on n’aura pas respecté les plantes et leur mode de reproduction. Et qu’on a cru que la chimie se situait au-dessus de la vie. Heureusement il y a des gens qui se battent, mais sera-ce suffisant ? Parce qu’à mon avis on y a droit très rapidement, à cette famine.

    Le céréalier Sicilien du docu pose les jalons :  » on a envie d’y croire, parce que sinon, il nous faudra chercher une autre planète »

  33. Merci Florent pour le partage. Très intéressant.

    Sauvegarder la biodiversité, ou du moins ce qu’il en reste, est l’affaire de tous. Chacun peut y contribuer à son niveau.

  34. Pour info je suis passé chez action aujourd’hui, ils ont des graines à 39 centimes (bon on sait quels légumes c’est mais pas la variété). J’ai tenté des poivrons rouges et de la roquette pour voir….

  35. Les graines que l’on trouve dans ce genre de magasin et à des prix incroyables semblent, pour le peu que j’ai testé, d’aussi bonne qualité que ce qu’on nous vend à prix d’or ailleurs.

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