Des oiseaux, en veux-tu, en voilà ! (2)

La semaine dernière, j’ai relaté la première partie de cette petite aventure qui a commencé le 5 novembre avec mes copains les zoziaux. Petit rappel : à la fin du premier week-end, sittelles, mésanges charbonnières, bleues et nonnettes, ont pris l’habitude de venir manger sur ma main pendant que je les observe, le nez presque collé à la vitre de la cuisine.

L’aventure continue le week-end suivant avec une très grosse surprise : le jour du 11 novembre, un pic épeiche est venu se poser sur la fenêtre (habituellement, il vient y prendre quelques noix par semaine) et s’est approché à 30 cm de moi. Après son départ, j’ai aussitôt mis deux noix au creux de ma main, en plus du tournesol. Dans la matinée, il est revenu (enfin, elle, c’était une femelle). L’attente a été un peu longue, il est resté un quart d’heure à tourner autour de la main avec de longs moments d’immobilisation et puis, d’un seul coup le voilà sur la main. Je pensais qu’il allait prendre la noix et aussitôt l’emmener, mais non, il s’est mis à taper avec force sur la noix. Celle-ci a cédé assez facilement et le pic s’est mis à la décortiquer au creux de ma main, je sentais ses griffes, j’avais le palpitant qui cognait, ça a été un grand moment émotionnel pour moi, d’autant que la scène a peut-être duré trois minutes (mais je dois dire que dans ces circonstances, je n’ai plus vraiment la notion du temps).

Le 19 novembre, autre régal pour l’œil, un écureuil (assez sombre) est venu sur ma main. Il a eu du mal à trouver la nourriture et m’a mordu deux fois les doigts en essayant de tirer dessus mais il s’est assez vite rendu compte qu’un Dupdup ce n’est pas très comestible. L’écureuil n’a été qu’une demi-surprise car je l’observais régulièrement sur le rebord de la fenêtre, et j’avais déjà habitué un écureuil à grimper sur moi (y compris sur ma tête) il y a 6 ou 7 ans (voir ma galerie photo, image 15 http://www.leblogadupdup.org/gallery/ecureuil/ecureuil-15.jpg).

Autre très grande surprise : le 16 décembre au soir, je dis à quelques amis que je m’attends à la visite du geai, tellement il a une attitude bizarre en fixant ma main, à distance, plusieurs minutes d’affilée. Le lendemain matin, au lieu de continuer à refroidir la maison en laissant continuellement la fenêtre ouverte (on est quand même en hiver et Joëlle est un peu frileuse) je décide d’aller dans mon affût à côté de la maison et de laisser dépasser une (ou deux) mains pleine(s) de tournesol et de noix. J’ai fait un trou dans la toile au niveau des yeux et je peux ainsi voir tout ce petit monde à trente centimètres. Mieux qu’une télé ! Tous les oiseaux du coin ne prennent pas ombrage du changement de situation et adoptent très vite ce nouveau lieu. Au bout de quelques dizaines de minutes seulement, un gros truc se pose sur ma main, la main a du mal à ne pas faire un mouvement car l’oiseau est emporté par son élan et pèse son poids : il s’agit du geai. Au cours de ce week-end du 17-18 décembre, il fera beaucoup d’allées-et-venues très rapides (il se contente de se poser sur la main, de prendre une noix, et s’envole toujours très vite) et viendra de nombreuses fois sur la main, je ne sais pas s’il s’agit d’un seul et même individu car plusieurs geais « rodent » autour de la maison.

Parmi ces trois visiteurs de marque, seul le pic épeiche sur la main a pu être photographié. Et encore, il a fallu que mon ami Michel G (un pro) vienne à la rescousse pour photographier la scène le week-end dernier car je n’ai pas vraiment réussi à maîtriser la technique de nourrir d’une main et de photographier de l’autre (la photo mise ce soir sur ma galerie http://www.leblogadupdup.org/gallery/les-pics/pic-epeiche-05.jpg représente le pic épeiche mâle, reconnaissable à la tache rouge derrière la nuque, car depuis ma première aventure de novembre, la femelle me boude et le mâle l’a remplacée sur la paume de ma main).

La suite de cette aventure la semaine prochaine (car nous n’en sommes qu’à 4 + 3 = 7 espèces différentes, il en reste 5 encore à vous présenter). Mais où donc s’arrêtera-t-il ?

7 réflexions au sujet de “Des oiseaux, en veux-tu, en voilà ! (2)”

  1. Lu ton dernier article hier soir et voilà-t-y pas que je me réveille avec deux-trois commentaires… ou plutôt deux-trois vagues « pensées » (mouais, c’est vite dit !) que je vais tâcher de transformer en commentaires :

    1) Je ne sais pas si tu as toujours eu cette « plume » ou si tu as acquis ce talent d’écriture au contact des oiseaux, en tout cas ce que l’on peut découvrir dans ce blog semble confirmer que l’on finit toujours par devenir ce que l’on observe longtemps. Même ton nom se métamorphose : « Dupdup », n’est-ce pas une sorte de cri d’échassier ?
    A quand le premier oeuf ? Tu nous en parleras, dis ?

    2) J’apprécie quand, dans une réaction à un commentaire d’un article précédent, je crois, à ceux qui pourraient être tentés d’invoquer un quelconque « fluide » pour expliquer cette attraction volatile, tu répondes en simples et humbles termes de… ventres affamés et de patience.
    Je me plais à imaginer qu’à ceux qui s’émerveillent alors, justement, de cette patience (qui n’est sans doute qu’un masque sur une « douce folie »), tu t’amuses à répondre : « Ce n’est pas grand chose, vraiment, à côté de ce qu’elle aurait dû être si j’avais continuer à m’intéresser aux… escargots !!! » (C’était bien le sujet de ta thèse, nan ?)

    3) Quand tu auras fait le tour de cette « douce folie » et décidera de passer à plus « hard », plus « wild » : faire par exemple venir sur toi la buse (qui pue sous les ailes d’ailleurs à ce qui paraît, il faudra un jour que tu nous parles de ce genre de détail toi qui les connaîs de près), la chouette ou je ne sais quel autre carnivore, en faisant le mort, nu, couvert de bidoche… alors là n’hésite pas à m’appeler si t’as besoin d’un photographe !

    4) Est-ce que tu crois que si ça avait été les femmes ta passion, au bout de trente ans d’observation elles finiraient elles-aussi par venir « manger dans ta main » tous le matins ? Comment ? Elles commencent déjà à s’approcher de ton blog ? Oups ! « Chut ! » J’me tais alors !

    5) Sitelle, mésange charbonnière, bleue et nonnette, pic écureuil, geai… 4 + 3 = 7…. Il en reste donc encore 5 à présenter. Je propose qu’on lance les paris entre lecteurs. Allez, pour lancer le bidule (et donner aux autres l’envie de jouer), je mets en jeu 10 euros (ou, au choix, une bonne bouteille) sur MOINEAU, MERLE, RENARD, PINSON, ETOURNEAU… Qui dit mieux ?

  2. Arfff… je modifie mon pari et préfère miser sur « MOINEAU, MERLE, RENARD, PINSON et… ACCENTEUR MOUCHET (ou TICHODROME ECHELETTE) ». Je sais, j’ai moins de chance de gagner mais j’aime bien ces noms.

  3. Je n’aime pas parier, mais connaissant « l’Oiseau’ il y a de grandes chances pour qu’il aborde les deux Pinsons, le Verdier, le Gros-Bec, l’Accenteur Mouchet, le Merle, l’Etourneau, le Moineau et le Tarin des Aulnes… je dis ça comme ça au hasard !
    Nous parlera-t-il d’un autre Oiseau chanteur qui a ravi un public attentif, hier soir au Kursaal ?
    Je veux nommer Maxime Le Forestier (il aurait dû s’appeler Sylvain !) chantant Brassens avec passion, délicatesse, poésie et de l’humour aussi…

  4. Finalement, si l’on voulait commencer des paris, Roland gagnerait à coup sûr, il connaît mieux « l’Oiseau » que Vincent. Roland en a quatre qui sont justes. Vincent un seul, et encore, il l’a rajouté dans son deuxième commentaire, uniquement pour la beauté du nom d’ailleurs. Il s’agit bien entendu de l’accenteur mouchet. Quand au tichodrome dont parle Vincent, pas vu ! Est-il parti boire un « ti’ coup d’rhum »?. Vincent se demande quand est-ce que je vais passer à « plus hard », par exemple avec la buse. Il ne croit pas si bien dire, j’ai acheté de bons gants, je mets de la viande sur la main et j’attends. Une buse est déjà passée à moins d’un mètre. Il pourrait donc y avoir du nouveau dans les jours qui viennent, peut-être dès demain, y compris sur le plan photographique, car je me suis attitré les services d’un pro en la personne de mon ami Michel G. Roland, je parlerai effectivement de l’oiseau qu’on est allé écouter hier soir au Kursaal. Probablement dès ce soir … !

  5. J’te dois une bouteille Roland (J’m’incline sans peine)… à moins que quelqu’un ne fasse mieux que toi et trouve les 5 avant que le grand Dupdup (ou toi) ne les révèle…

  6. j’ajouterai bien à la liste LE MARTIN PECHEUR de la Maison de la Nature… pour le plaisir des yeux, et les souvenirs !

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