LE COIN DU JARDINIER (7)
Je viens tout juste de mettre en ligne une première série d’images consacrée à la tomate et illustrant leur diversité. D’autres séries d’images viendront plus tard dans la saison.
Les tomates varient beaucoup dans leurs formes, leurs couleurs et évidemment leur goût (les jaunes sont moins acides, les vertes ont une saveur souvent délicate et particulière, ce sont mes tomates préférées). Pourquoi se passer de cette diversité qui nous est offerte ? Aujourd’hui, plusieurs producteurs de semences proposent des graines de nombreuses variétés. Mais c’est auprès de Kokopelli, militant de la défense de la biodiversité cultivée, que l’on trouvera les variétés les plus intéressantes.
Mais il est tard dans la saison et voici le moment, non pas de semer, mais de repiquer des plantes. Les jardineries et les maraîchers proposent souvent quelques variétés originales de couleur, mais pas forcément parmi les meilleures. Pour trouver à cette saison un grand éventail de variétés de tomates, on pourra utilement se rendre à la foire aux plantes de Bezouotte en Côte d’Or le week-end du 13-14 mai (y aller surtout le samedi matin, on risque sinon d’avoir du mal à circuler au milieu de la dizaine de milliers de visiteurs). Pour les francs-comtois lecteurs de ce blog, Bezouotte n’est pas très loin, c’est l’un des premiers villages de la Côte d’Or, situé entre Pontailler-sur-Saône et Mirebeau-sur-Bèze.
QUELQUES CONSEILS POUR PLANTER VOS TOMATES
Il est conseillé de mettre une poignée d’orties au fond du trou de plantation pour favoriser les défenses naturelles des plantes. Planter le pied de tomates assez profondément car il se formera des racines supplémentaires utiles au développement de la plante (on peu même incliner, voire coucher, la partie inférieure de la plante dans le sol pour augmenter la longueur de la tige en terre).
Choisir de préférence des variétés anciennes, dites « à croissance indéterminée » qui donneront des fruits plus tard à l’automne (tant que la saison le permet) alors que les variétés modernes, dites à croissance déterminée, s’arrêtent de grandir dès que la plante a atteint un certain développement et leur durée de production de fruits en est nettement moindre (eh oui, il n’y a pas encore de CPE chez les tomates, les contrats sont très classiques et restent à durée déterminée ou inderminée. Par ailleurs, le gel à l’automne ne serait pas compatible avec une période d’essai de deux ans).
Contrairement à une idée répandue, on peut planter les tomates plusieurs années au même endroit car les racines développent des substances anti-mildiou qui vont rester dans le sol l’année suivante.
Bezouotte ? Entre Pontailler-sur-Saône et Mirebeau-sur-Bèze ? T’es sûr que c’est pas plutôt entre Palounoche-les-bretelles et Citagrue-sur-Bougnone ?
Certes, elles sont jolies tes tomates Bernard… mais bon, elles ne m’inspirent pas trop confiance. Pourquoi ? Lis donc ceci :
« La tomate contient, lorsqu’elle est verte, des glucoalcaloïdes, en particulier de la tomatine qui libère par hydrolyse de la tomatidine, substance proche de la solasodine. On compare sa toxicité à celle des pommes de terre vertes. Elle renferme aussi des saponines et de l’histamine, encore présente dans les tomates mûres, ce qui explique que certaine personnes y soient allergiques. Les feuilles et tiges renferment un dangereux alcaloïde solanine : elles sont toxiques et peuvent entraîner des troubles digestifs et nerveux, parfois cardiques. Elles ont empoisonné, parfois mortellement, le bétail. »
Glurp !
Vincent, la première partie du texte que tu cites parle de tomates vertes (non mûres) qui sont effet toxiques mais personne ne mange de tomates non mûres (il y a bien la confiture de tomates vertes, mais j’imagine que la cuisson modifie complètement la composition chimique des fruits. Tout ça n’a rien à voir avec les variétés vertes dont je parle, qui restent vertes quand elles sont mûres, et que l’on mange à maturité complète.
Sur le deuxième point soulevé, il y a effectivement quelques personnes qui sont allergiques aux tomates. Mais des tas d’autres aliments sont susceptibles de provoquer des allergies. Personnellement, je ne connais pas de personnes allergiques aux tomates (tu en connais ?), ca doit être rare.
Quant aux tiges et aux feuilles, elles sont effectivement toxiques, mais je ne connais personne qui va cueillir ses feuilles de tomates pour les manger en salade (ce serait une drôle d’idée).
Vincent, quelques précisions pour te rassurer sur les vertus des tomates (mûres, bien entendu). La tomate contient de la vitamine A, B1, B2, C, des sels minéraux, du phosphore, du calcium, de la pectine, du magnésium. Elle renferme du lycopène, substance spécifique à la tomate, qui joue un rôle antioxydant (et donc anticancérigène). Les descendants des incas l’utilisent de nos jours en tant que plante médicinale. Et puis surtout : selon les variétés, les tomates contiennent 15 à 17 des 20 acides aminés nécessaires à l’organisme pour élaborer des protéines.
Par ailleurs, je viens de lire quelques articles pour te répondre et j’ai trouvé des renseignement intéressants sur les tomates non mûres. Il apparaît qu’il faut relativiser la nocivité de la tomate verte, car des documents attestent que la tomate était consommée verte lors de son introduction en Syrie. Et puis n’oublions pas qu’en Provence et en Espagne, on aime manger la tomate pas encore mûre. Il semblerait d’ailleurs que, d’un point de vue biologique, la tomate soit déjà mûre avant qu’elle ne soit complétement colorée.
Vincent, à cet été donc, pour venir déguster les tomates de mon jardin !
Je découvre que le nom latin de la tomate (Lycopersicon) signifie « Pêche de loup », plutôt joli, mais pourquoi donc ?
Quant aux feuilles, malgré leur toxicité, elles serviraient tout de même, en Indonésie à parfumer le riz (d’après François Couplan).
Le premier naturaliste à avoir donné un nom latin à la tomate fut Cesalpino en 1550. Il lui donna le nom de Mala insana, c’est à dire Pomme malsaine. Quand le naturaliste suédois Linné la rebaptisa, il l’appela solanum lycopersicum, c’est à dire pêche de loup de la famille des solanacées, nom inspiré par le caractère vénéneux de la plante car à l’époque Linné ne savait pas que la tomate était comestible. Lorsqu’on découvrit ensuite qu’elle n’était pas toxique, Miller Gardner qui avait entrepris d’affiner la classification de Linné, lui donna enfin le nom de lycopersicon esculatum, l’adjectif esculatum signifiant comestible. Voilà toute l’histoire du nom savant de Madame Tomate.
Cette histoire intéressante montre par ailleurs qu’aucune classification n’est stable et que chacune peut-être affinée, voire modifiée, à la lumière de découvertes nouvelles ou d’interprétations différentes. La classification est quelque chose de très évolutif, dans le monde animal mais aussi et surtout dans le monde végétal.
On parle d’ailleurs de rebaptiser Homo sapiens sapiens : Homo demens demens !
Cette histoire de tomates m’éveille un vieux souvenir (« souverire ») :
Dans son petit village des Corbières, mon grand-père cultivait un petit jardin, à l’autre bout du village, près de la rivière. Il n’était pas bien grand (la jardin) mais il y avait, entre autres, peut-être une dizaine de pieds de tomates. Je l’ai rarement accompagné (n’avais-je pas le droit ou simplement pas envie, je ne m’en souviens plus) mais je le revois encore revenir à petit pas, avec son panier en osier transportant la cueillette, et faire généralement une petite pause au terrain de pétanque qui était sur son chemin. J’ai remarqué un jour un étrange phénomène : les plus grosses tomates, et les plus rouges, étaient toujours sur le dessus du panier. Mon grand-père s’est toujours défendu d’y être pour quelque chose, invoquant le simple hasard.
Avez-vous déjà repéré quelque chose de semblable ? Comment l’expliquez-vous ?
Est-ce un effet de pesanteur (les plus grosses et rouges sont moins denses et finissent par flotter eu-dessus des autres) de cueillette (on cueille toujours les plus jolies en… dernier) ou d’autre chose ?
Ca me paraît assez évident, Vincent : c’est juste ton « esprit critique » qui commençait à prendre son pli un peu tordu (pour ne pas dire « chiant » et « fouille-merde »), tu ne crois pas ?
Tu n’pouvais pas le laisser être tranquillement fier de ses tomates, ton papy ?
Je pense que l’anecdote que tu racontes, Vincent, n’est pas rare, au contraire. Beaucoup de jardiniers exposent leurs plus beaux légumes, mais c’est souvent aussi pour le plus grand plaisir des voisins. Car le jardinier qui donne des légumes à ses proches, donne souvent ses plus belles laitues, ses plus belles tomates … gardant pour lui-même les légumes qui sont petits, abimés, tordus…
Tu penses à quelqu’un en particulier, là ?
Non, à personne en particulier,. Je pense que beaucoup de jardiniers aiment donner leurs plus beaux légumes, c’est un peu mon cas mais il y en a plein d’autres. C’est vrai que les jardiniers donnent toujours leur surplus de production mais ça part toujours d’un bon sentiment. Petit problème tout de même : il est parfois difficile de savoir si on fait plaisir en donnant des légumes. Une salade que l’on donne est plus longue à nettoyer qu’une du commerce et il y a parfois, quelle horreur, une petite limace à l’intérieur. Les poireaux du commerce sont toujours plus clean que ceux du jardin qui ont encore un peu de terre entre les radicelles et même parfois entre les feuilles. Certaines personnes préfèreraient probablement qu’on leur donne des légumes du commerce, plus aseptisés. J’ai parfois un peu cette impression, mais peut-être que je me trompe.
Hé ho ! Les poteaux ! Entre nous pas besoin de jouer un rôle ou faire semblant ! Soyons francs !
Si le jardinier donne généralement ses plus beaux légumes, c’est avant tout qu’il tient à avoir des gens qui continuent de les accepter ! Rien de pire en effet pour lui qu’une récolte (durement acquise) qui pourrit sur pied, lui donne une indigestion ou l’oblige à confectionner (puis manger) des conserves ! Pour justifier sa lubbie, il faut bien que tout donne l’impression d’être utile !
Et si autour de lui, on n’apprécie pas toujours (à la mesure de la sueur dépensée !) le « cadeau », c’est peut-être (aussi… au delà de l’argument de la terre justement évoque par Bernard) qu’on préfère inconsciemment choisir ce qu’on met dans son assiette plutôt que de se le voir imposer. N’oublions pas que nous vivons une époque moderne (et occidentale) où la liberté (ou du moins son « sentiment ») est un myhte qui structure encore les comportements.
Mais j’ai comme l’impression que vous serez loin d’être tous d’accord !
Allez, je provoque encore un ti peu…
Entre nous, de nos jours, le jardinage, c’est une activité bien artificielle, un loisir quoi, une sorte de « tourisme éco-culturel », un « signe » plus qu’une « réalité », nan ? Un truc complètement anachronique, je veux dire !
(Bien entendu, ces propos ne dé-légitiment pas ceux qui s’y adonnent avec passion ! Chacun sa lubbie !!!)
Vincent, tu vas finir par recevoir des tomates ! (non, c’est pour rire … quoique !). Sais-tu d’ailleurs d’où vient cette habitude de lancer des tomates ?
Il y aurait beaucoup à répondre à tes propos et il y faudrait des pages ! Peut-être que ça peut m’inspirer un article un de ces jours. Celà dit, il y a des choses avec lesquelles je suis d’accord, notamment sur le fait que le jardinage est aussi une activité de loisirs … et qui concerne un nombre croissant de personnes (celà n’a donc rien d’anachronique). A suivre donc !
Ben… c’est « Humeur badine » qui dit n’importe quoi (ou plutôt qui « provoque »)… et c’est moi qui m’fais engueuler !… C’est pô juste !!!
Désolé, j’avais cru reconnaître le style. Vincent, tu ne recevras donc pas de tomates.
A ce propos, Jean-Luc Danneyrolles écrit que c’est Carsotti qui, le premier, a fait les frais d’un jet de tomates. Il était (mauvais) comique troupier dans les années 20 et on avait l’habitude à l’époque de jeter des tas d’objets aux mauvais artistes. C’est lui qui a reçu, pour la première fois dans l’histoire du spectacle, des tomates. Il était têtu et est revenu le lendemain, mais il y avait encore plus de tomates. Idem le surlendemain. Il aurait pu cèder mais son entêtement a été tel que c’est lui qui est revenu le lendemain avec un cageot de tomates. Les gendarmes ont dû intervenir. L’établissement a ensuite été fermé et lors de la réouverture, le réglement précisait qu’on ne pouvait pas amener de tomates dans l’établissement.
Dorénavant, je n’emmènerai plus de tomates au spectacle, je les garderai pour « humeur badine », histoire de te venger, Vincent !
Carsotti, c’est pas celui… (raté !!!!!)…. qui a ensuite fait…. (trop haut !!!!)… fortune en inventant la pizz… (Aïe ! hééééééé, tu pourrais attendre qu’elles soient mûres !!!!)
bsr bernard je voudrait savoir si les graine son partie les variètè que vous m aviez dit merci es bonne soirè a vous
Yes ! C’est parti aujourd’hui.
Il a dû te falloir une brouette pour poster tous nos petits colis !
Quel boulot, quel investissement temps pour nous faire plaisir et je ne parle pas des frais entraînés (pochettes plastiques, enveloppe et timbres) et ta sueur qui n’a pas de prix!!!
Dieu te le rendra au centuple, et tu vas nous sortir, un jour quand tu seras à la retraite ……(c’est pas pour demain……au train où vont les choses….) une tomate Dupdup qui sera ta gloire (et un peu la nôtre…. grâce à notre soutien…) :w00t:
J’aimerais mieux que ce soit les filles à qui j’envoie des graines qui me le rendent au centuple que Dieu lui-même ! :wub: