Les oiseaux de ce printemps

Dans l’un de ses commentaires en réponse à l’un de mes articles, Roland s’inquiétait de la baisse des effectifs d’hirondelles mais constatait par ailleurs une très forte présence, ce printemps, de certaines espèces, dont la fauvette à tête noire et le rossignol.

rossignol0001_2.JPG

Effectivement, ce printemps apporte, comme chaque année, son lot de bonnes et mauvaises surprises. Ainsi, quelques espèces me semblent être en forte diminution, c’est le cas du verdier, du chardonneret, du rouge-gorge ou du martin-pêcheur alors que d’autres ont plutôt des effectifs en hausse comme effectivement la fauvette à tête noire ou le rossignol. Il en est même qui me semblent reprendre un peu « de la plume de la bête » après quelques années difficiles, comme l’hirondelle de rivage ou le faucon hobereau.

Mais gardons nous des conclusions hâtives ! Des conditions locales qui prévalent à tel endroit peuvent sans doute expliquer de fortes variations d’effectifs alors que ce constat ne sera pas valable ailleurs, même parfois dans des zones assez proches. Ainsi Roland a dit dans son commentaire que la fauvette grisette était peu commune cette année alors que je n’en ai jamais vu autant près de la gravière de Geneuille. Il est difficile d’analyser avec certitude ces fluctuations et de leur trouver une explication objective.

Je suis souvent admiratif de la capacité qu’ont les oiseaux à reconstituer leurs effectifs. Le cas le plus frappant me semble être celui du martin-pêcheur qui semble parfois avoir complètement disparu après un hiver rigoureux mais qu’on retrouve dès l’été en grand nombre le long de nos rivières (Paul Géroudet dit qu’il peut faire jusqu’à trois nichées de 7 petits dans l’année, soit une vingtaine d’oiseaux, je vous dis pas les allocations familiales… !). Je me souviens aussi des pie-grièches écorcheurs qui étaient peu communes dans les années 80, qui sont revenues en masse au début des années 90 mais dont les effectifs sont à nouveau faibles aujourd’hui. Les effectifs varient souvent « en dents de scie » et je crois que c’est le cas de beaucoup d’espèces et que ça a toujours été ainsi.

Là où par contre je suis inquiet, c’est de constater qu’il y a globalement, au fil des années, une baisse générale de la quantité d’oiseaux. Une étude menée sur l’ensemble de l’Europe a montré qu’en dix ans, une quarantaine d’espèces plutôt communes, avaient vu leurs effectifs diminuer, quelque soit l’endroit en Europe, y compris des espèces que l’on pense commune comme le moineau domestique ou la pie bavarde.

pie0001_2.JPG

Il est donc difficile de démêler ces deux phénomènes différents, d’une part une propension naturelle des espèces à avoir des effectifs qui varient de manière sinusoïdale, et d’autre part une dégradation générale des conditions de vie avec des conséquences négatives sur la plupart des espèces. En gros, pour résumer, je dirais que les effectifs d’oiseaux prennent l’allure d’une sinusoïde à la pente descendante. Comme le dit si justement Roland, je pense qu’il y a une vraie inquiétude à avoir pour certaines espèces comme les hirondelles, qu’il s’agisse de l’hirondelle rustique ou l’hirondelle de fenêtre.

hirondelle0004_2.JPG

Pour beaucoup d’espèces donc, la courbe descend, avec des sursauts épisodiques nous laissant parfois croire à un léger mieux, mais globalement, y’a pas de doute, ça va plutôt vers le bas !

Et vous, avez-vous fait des constats de ce genre, ce printemps plus particulièrement mais aussi les années passées ? Vincent, tu en penses quoi de l’évolution des martinets de Besançon ?

9 réflexions au sujet de “Les oiseaux de ce printemps”

  1. Arffff… Il aurait fallu que j’ai vers eux un regard plus « scientifique », plus distancié, plus comptable.

    Mon lien à eux est plutôt archaïque (« totémique ») : il suffit que j’en aperçoive un pour que je sautille, chantonne, souris… bref aille bien. C’est con hein ?

    En plus, j’ai déménagé chaque été ces trois dernières années, donc impossible d’extrapoler sur ce que je peux constater (comparer) en matière de nichage sous mon toit.

    En même temps, à vue de nez comme ça, oui il se pourrait bien qu’il y en ait à peine moins cette année, tu as sans doute raison… mais c’est normal, on voit moins le soleil (or comme tu le sais il ne sont que la pointe de flèche de chacun de ses rayons !!!)

  2. Ah ben bravo, Vincent… avec des gars comme toi, on est sûrs que la planète est hors de danger !!!

  3. La chaîne logique est simple : plus de nuages, moins de jeunes filles en robe légère, donc moins de martinets au-dessus des rues pour les siffler !

  4. Si le nombre de filles qui sortent en robe légère est proportionnel au nombre de martinets qui sifflent, comme le dit Humeur badine, on pourrait inventer une méthode de comptage tout à fait originale : il suffirait d’observer avec attention les jeunes filles en robes légères dans la Grand’ Rue à Besançon et d’en déduire, de manière indirecte donc, le nombre de martinets qui nichent dans les immeubles de cette rue.
    C’est une idée que je mets de côté pour quand je serai vieux et que je ne pourrai plus lever la tête. Je pourrai ainsi continuer à faire de l’ornitho de manière très très agréable !

  5. Non seulement y’en a effectivement bien moins des martinets cette année (facilement moitié moins !)… mais là j’ai carrément l’impression qu’ils sont tous allés nicher ailleurs !!!!!!
    Vite….. Faites tourner les moteurs, crachez tout ce que vous pouvez de CO2, réchauffez-moi c’te foutue planète…
    QU’ILS REVIEEEEEEEEEEEENNENT !

  6. Le martinet est plus commun en ville qu’en milieu rural où il n’est présent que dans certains villages à la faveur de grands édifices. J’ai remarqué qu’ils sont très peu nombreux cette année dans les quelques villages où je connais sa présence.

    Donc, Vincent, les martinets qui ont déserté Besançon ne sont pas forcément ailleurs. Il y a peut-être du souci à se faire pour cette espèce, d’autant plus que les effectifs ne peuvent pas se reconstituer vite comme chez d’autres espèces, à cause d’un nombre d’oeufs plus faible que pour la plupart des autres oiseaux.

    Par ailleurs, un mois de mai pluvieux et froid tel que nous le connaissons en ce moment, peut avoir des conséquences dramatiques sur les espèces, telles les hirondelles et les martinets, qui se nourrissent d’insectes aériens (leur vie est bien plus dure que celles des mésanges qui arrivent toujours à trouver des chenilles).

  7. Ils n’ont pas pu retourner un ti coup plus au Sud, dis Bernard, rassure-moi, alleeeeeeez, dis-moi oui, steuplééééééééééééé !

    (à la vitesse – et la hauteur – où ils volent, ça ne doit pas être bien difficile, en tout cas, moi, à leur place, c’est ce que j’aurais fait… et tant pis pour la coutume de fidélité au lieu de nidification… y’a des situations d’urgence où faut être « résolument moderne » !)

  8. Ben écoute, je ne sais pas trop. Je sais que les martinets sont capables de partir faire des virées loin de leur nid, mais de là à partir provisoirement à quelques centaines de kilomètres … ! Je vais regarder les bouquins et essayer de trouver quelque chose sur le sujet !

  9. Encore un truc qui n’a rien a voir….(quoi que…?)c’est vrai que nous avons un printemps assez….pourri!
    La météo nous dit que tout va bien et que tout est normal!!
    On nous ment, on nous ment!!!!La encore, c’est un mensonge facon »Clearstream » mais…. météolorogique!!
    La nature reprend ses droits et les ptits oiseaux vont voir ailleurs.

Laisser un commentaire

:D :-) :( :o 8O :? 8) :lol: :x :P :oops: :cry: :evil: :twisted: :roll: :wink: :!: :?: :idea: :arrow: :| :mrgreen: