L’Europe en marche. Pour le meilleur ou pour le pire ?

L’Europe continue d’avancer. Malgré les pieds de nez des Français et des Néerlandais. Malgré aussi l’arrêt du processus démocratique de consultation de la base (la plupart des Etats, qui craignent la contagion, ont arrêté de demander l’avis du bas-peuple sur la question de la constitution). L’Europe continue donc, comme si de rien n’était. Pour le meilleur et pour le pire.

Deux infos glanées dans leMonde.fr des dernières semaines :

1 – L’Agence Européenne des Médicaments (EMEA) s’est déclarée favorable, mardi 6 juin, à l’utilisation de l’antidépresseur Prozac chez les enfants âgés de 8 ans et plus en cas d’épisodes dépressifs majeurs. Le comité scientifique de l’EMEA a considéré que « le bénéfice de l’utilisation de Prozac dans cette indication l’emporte sur les risques potentiels ». La décision d’étendre la consommation du Prozac aux enfants s’appliquera à tous les pays de l’Union et devrait entrer en vigueur en France à la fin de l’année.

2 – La commission européenne travaille sur un nouveau réglement de l’agriculture bio. Si ce projet était accepté, l’Union Européenne tolèrera que les produits étiquetés « bio » puissent contenir des OGM et puissent être cultivés avec des produits chimiques comme les pesticides. En outre, selon le projet de la Commission, il sera interdit de mentionner sur les étiquettes qu’un produit a été soumis à des exigences supérieures au règlement européen. En gros, si le produit est réellement bio, il sera interdit de le dire ! Ce réglement pourrait sonner le glas de l’agriculture bio. Une première mouture du projet a été rejetée mais le dossier va être repris à partir du 1er juillet prochain.

Jusqu’à présent, j’étais persuadé que s’il y avait au moins un domaine où l’Europe allait dans le bon sens, c’était bien le domaine de l’environnement (directive habitats, oiseaux migrateurs…). J’ai subitement un doute.

On nous dit que l’Europe stagne à cause de la France. Mais les lobbies, qu’ils soient agricoles ou pharmaceutiques ne stagnent pas, ils continuent d’avancer.

Braves gens, vous pouvez une fois de plus dormir sur vos deux oreilles, nos élus européens veillent sur vous et votre santé !

16 réflexions au sujet de “L’Europe en marche. Pour le meilleur ou pour le pire ?”

  1. Je ne sais pas ce qui me prend en ce moment, mais je me sens envahi par un RAS LE BOL ravageur !
    De quelque côté qu’on se tourne on sent une menace, une insécurité, un os à ronger, un rocher en travers de la route… L’Europe pourrait être quelque chose d’exemplaire et de porteur dans le domaine social, dans le travail, l’environnement, l’agriculture etc… Au lieu de cela ce sont des directives idiotes motivées par des lobbies myopes sur les dégâts mais clairvoyantes sur les porte-monnaie.
    Bernard a raison de nous donner ces deux exemples fort inquiétants.
    Pourtant, il faudra bien trouver une solution et ne plus fonctionner avec le traité de Nice, complètement inadapté, obsolète. Ou on innove ou on revient à la case départ : le chacun pour soi.
    Y aura-t-il une cellule de réflexion capable de nous proposer un plan B, C ou Y susceptible de fixer une ligne claire et raisonnée pour le futur de cette confédération dont le seul élément fédérateur est l’EURO ?
    Moi je suis pessimiste quand j’entends que les dirigeants d’AIRBUS magouillent avec leurs stock-options (on pourrait pas trouver un mot français pour dénommer cette tirelire dorée ?) et quittent le bateau (l’aéronef plutôt) aux premières turbulences. Bravo l’esprit citoyen et solidaire ! BOEING n’attendait que cela car ils sentaient bien que le consortium allait battre de l’aile !!!

  2. C’est dégueulasse !!! et tous ces enfants qu’on va bourrer d’antidépresseurs en leur cachant que cela peut être dangereux, ou plutôt… va être dangereux… au nom du pognon, du profit, du buisness !!! C’est à vomir des décisions comme ça !

    Si je suis énervé d’entendre un truc pareil, c’est parceque j’ai malheureusement fais les frais de ça à l’époque où j’avais entre 16 et 18 ans, lors de 3 longues années de fortes crises de tétanie…
    On m’avait filé 3 sortes d’antidépresseurs et anxiolitiques très forts: (lexomil, laroxil et lysanxia) sur recommandation d’un soit disant « grand professeur » ayant étudié aux états unis et évoluant à Minjoz et dont je tairé son nom…) ;
    J’en prenais et ça allait de plus en plus mal ! Jusqu’au jour où j’ai subi une énième crise qui à bien faillit mal tourner…
    En effet je me suis retrouvé aux urgences et le medecin a déclaré à mes parents sur un ton effaré :
    « les doses prescrites étaient 10 fois supérieures à la normale sur le laroxil, et d’une manière générale, tous ces médicaments ne font vraiment pas de bien à l’organisme… je dois vous dire que s’il continuait à les prendre encore 2 mois de +, vous le perdiez !!! » … HORRIBLE !!!

    Tout cela pour dire et vous montrer à tous à quel point beaucoup de gens soit disant « hauts placés » dans la médecine et en relation directe avec nos élus font d’un métier noble, du commerce avant tout, en ayant rien à foutre des conséquances désastreuses que tout cela implique !!!

    Je terminerai en disant que si les effets ont été dévastateurs sur moi, à l’âge que j’avais, sans compter les séquelles durant les mois qui ont suivi l’arrêt de ces saloperies… imaginez les ravages que cela peut produire sur des gamins de 8 ans … C’EST INGNOBLE !!!!!!!!!!!!!!!

  3. Que va-t’il donc rester derrière l’étiquette « Bio » ? Comment pourra-t’on faire le choix de ce que l’on consommera, si seules les exigences européennes pourront être mentionnées ?
    Je décide d’être résolument optimiste et me dis que ça peut éventuellement redévelopper un marché local (on ira acheter aux petits producteurs qu’on connaît et dont on sait qu’ils n’utilisent ni OGM, ni pesticides). Mais avec un peu de réalisme, je me dis qu’une fois de plus, il y aura deux types de consommation : Celle des moins riches qui achèteront leurs produits à la grande distribution (et qui n’auront de bio que le nom) et celle de ceux qui auront les moyens d’acheter de vrais produits bio. Le bio est très porteur et on pouvait s’attendre à de telles mesures (je veux dire que l’on n’est même plus surpris par tant de cynisme et de mauvaise foi).
    Je me demande si je ne vais pas demander à Bernard une rangée de patates à côté des siennes – on ne sait jamais, des fois qu’il les pioche à ma place.

  4. Oui, comme le dit Anne, peut-être que ça peut permettre un développement de la production locale. De toute façon, je suis persuadé qu’il faut mieux consommer local, même si ce n’est pas tout à fait bio, que consommer bio des produits qui ont fait quelques milliers de kilomètres. Un jour, on sera obligés de consommer local, c’est évident, alors autant essayer de commencer tout de suite.
    Il reste aussi la solution de cultiver soi-même des légumes (mais peu de gens aujourd’hui ont accès à suffisamment de terrain) mais encore faut-il ne pas être sous les vents dominants de l’incinérateur de Besançon !
    Quand à piocher les patates de Anne, oui pourquoi pas, s’il y a à la clé … quelques bonnes bières franc-comtoises du genre « la rebelle » par exemple !

  5. Ben tiens ! ou pourquoi pas 2 bouteilles de très bon vin d’Alsace … hein Bernard… si tu vois ce que je veux dire… Il ne te les a toujours pas réclamé, le voisin ?
    lol

  6. Ce qui serait encore plus rigolo, ce n’est pas que le voisin vienne réclamer ses deux bouteilles d’Alsace, c’est que je n’aie pas les moyens de les lui rendre (parce qu’elles sont déjà bues évidemment !) et que je soies obligé d’aller … piocher ses patates en compensation.

  7. « Partout où croît le danger, croît aussi ce qui sauve »… Je m’accroche comme je peux (c’est-à-dire un peu désespérément) à cette maxime.

    Cela m’amène à penser, comme Anne et Bernard, que tout cela ne peut que favoriser (voire acélérer) le développement de ces fameuses « filières courtes ».

    J’imagine très bien, dans un plus ou moins long terme, des consommateurs se regroupant (en association ? coopérative ?) pour acheter un terrain alentour et salarier un agriculteur chargé de produire et distribuer selon un cahier des charges défini collectivement.

    De façon générale, plus le monde deviendra inhumain, plus la machine s’emballera, et plus se développeront des poches sinon d’humanité, du moins à échelle humaine. C’est imparable… comme une mauvaise herbe se faufile dans le moindre insterstice !

    Mais ne voyez pas là un quelconque sursaut d’optimisme naïf… Ce ne sera pas « mieux » pour autant !!! Il faut se faire à l’idée, je crois, que ce monde (quelle que soit la forme qu’on lui donnera) ne nous satisfera jamais. On aura beau détruire, construire ou transformer, pour faire simple, tant qu’on ne pourra pas supprimer la maladie et la souffrance et la mort, on ne fera que s’agiter. Or j’ai bien peur qu’on ne puisse que les déplacer ou reporter, ce qui ne change rien sur le fond des choses qui reste définitivement tragique.

  8. Et la boucle est bouclée : l’article commence par le prozac pour les mômes dépressifs de 8 ans et continue avec le désespoir de Vincent.
    Ceci dit, vincent, tu mets la barre vraiment haut : éradiquer la maladie, la souffrance et la mort ! Moi, je veux bien m’agiter en attendant, et gesticuler tout ce que je peux pour vivre mieux (manger mieux, me soigner mieux entre autre). Comme l’a dit Pierre Desproges « Vivons heureux en attendant la mort ».

  9. Cela me donne l’envie de tenter d’en relancer une, de boucle (pour le plaisir… avant de mourir !) en repartant sur le Prozac…

    Je ne connais pas ses effets secondaires, mais je me souviens des pages de l’électron libre qu’était Henri Laborit. Il fait partie des rares (du moins en France) qui a tenté de poursuivre le travail débuté par Konrad Lorentz sur l’agressivité.

    Je résume en quelques mots (ou coups de haches) le concept : comme toute espèce animale, l’espèce humaine a sélectionné l’agressivité (comportement qui vise à éliminer son congénère de son propre territoire) au cours des millénaires de son évolution. En modifiant considérablement et à son avantage, grâce aux diverses techniques qu’elle a développées, un environnement au départ hostile, l’espèce humaine a réduit l’intérêt (et en partie la « raison ») de cette pulsion. Celle-ci finit par encombrer, devenir folle, et perdre les garde-fous qui, dans le monde animal, évite par exemple d’aller jusqu’à tuer le congénère sur lequel elle se porte.

    En attendant qu’elle disparaisse d’elle-même (ce qui prendra des millénaires), la situation est cependant potentiellement explosive.

    Si Laborit a ensuite tenté de réfléchir aux diverses possibilités de développement des stratégies connues de « détournement » de cette aggressivité (morale, sciences, arts…), je n’oublie pas qu’il a aussi évoqué l’éventualité d’une régulation artificielle de la problématique : divers médicaments (sur lesquels il travaillait je crois) permettant en effet de réduire les excès de cette pulsion. C’est le cas du Prozac, il me semble, nan ?

    Moi je dis : pas simple à mettre en oeuvre évidemment, mais pourquoi pas ? Non aux Organismes Génétiquement Modifiés, donc… sauf le nôtre !!! (au point où nous en sommes)

    (Il y a eu un film, je crois me souvenir, sur la question, avec Patrick Dewaere, Jacques Dutronc et Fanny Cottençon… Je ne souviens plus du titre, mais il était question d’une « pillule du bonheur » qui rendait tout le monde hyper zen)

  10. Tout le monde va se féliciter ce soir de l’invalidation du scrutin hongrois.
    Evidemment.
    Mais le fait que 95% ait voté « non » est inquiétant a priori.
    Mais contre quoi les Hongrois ont-ils voté ? Contre les immigrants ou contre le fait que l’Europe impose des quotas ? C’est pas tout à fait la même chose … :blush:
    Je crois que les gens en ont tellement marre du diktat de Bruxelles qu’ils sont prêts à voter contre dès que ça vient de l’Europe.

  11. ce qui se passe en Colombie est également incompréhensible, voir une majorité de gens refuser un plan de paix ça défie l’entendement

  12. Concernant la Hongrie, il me semble que les journaux français ont tort de dire, à l’unisson, que le premier ministre a perdu son pari. Certes, il manque quelques points pour atteindre le quorum qui aurait permis de valider les résultats du référendum, mais quand même, avoir réussi la prouesse de réunir 98,32% des votes en faveur de sa proposition, ça ne peut que le légitimer. J’ai lu quatre articles de journaux français de tendances différentes sur le sujet, personne ne s’inquiète du fait que presque tout le monde ait voté contre l’accueil des immigrés (car même si la question du référendum était ambigüe, c’es bien de ça qu’il s’agit). L’Europe est bien malade. :angry:

  13. Le monde, est bien malade !
    Et quand je vois notre président de région, Rhône-Alpes Auvergne, qui plus est président de LR, »inviter » les Maires à refuser les réfugiés, ça me donne la chair de poule.

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