Une loi un peu fumeuse

Je suis non fumeur depuis longtemps. Cela fait au moins quinze ans que j’ai arrêté le tabac. La nouvelle loi sur l’interdiction de fumer dans les bars devrait, en toute logique, plutôt me convenir. Mais je n’ai pas envie de hurler avec les loups et les censeurs. Car, je dois l’avouer, cette nouvelle loi me gonfle.

Depuis dix ans, vingt peut-être, les fumeurs ont fait d’énormes efforts. Sur les lieux de travail, il n’y a plus un seul bureau où l’on fume. Je me rappelle de salles de réunion enfumées, elles font désormais partie du passé. Notre société a culpabilisé les fumeurs et ceux-ci ont plutôt bien joué le jeu (sauf, il est vrai, à leur domicile où bon nombre de fumeurs, sous prétexte de « c’est ma vie privée ! », continuent de faire subir à leurs enfants les conséquences désastreuses de leur tabagisme).

Il me semble que l’évolution de notre société, ces dernières années, allait plutôt d’elle-même dans le sens d’une disparition rapide de la consommation de tabac dans les lieux publics. Face aux consommateurs de tabac, déjà fortement mix à l’index et qui avaient accepté beaucoup de restrictions sans trop rechigner, il était inutile, à mon avis, que le législateur en rajoute une couche. Il suffisait juste de laisser faire le mouvement qui était initié et qui était en marche rapide.

Bien sûr, les fumeurs ont, pour la plupart, déjà accepté la chose et cette loi va être plus indolore qu’il n’y paraît à première vue. Bien sûr, le législateur surfe sur une opinion publique très favorable à cette mesure. Bien sûr, cette loi va contribuer à combattre ce fléau qu’est le tabac. Bien sûr, les serveuses des bars vont voir leur espérance de vie grimper. Bien sûr, c’était anormal que les fumeurs infligent leur poison à leurs voisins de bars. Bien sûr, les arguments des non fumeurs sont imparables. Bien sûr, bien sûr …

Mais bon, c’est une petite liberté de plus qui fout le camp. Et au bénéfice de quoi ? D’une société de plus en plus aseptique, uniformisée, de plus en plus politiquement correcte. Il est indéniable que cette loi est dans ce nouvel air du temps. Mais les cafés n’étaient-ils pas, à cet égard, des petites poches de résistance ?

125 réflexions au sujet de “Une loi un peu fumeuse”

  1. J’ai bien lu, Bernard ? « C’est une petite liberté de plus qui fout le camp » ? Ah oui ? et celle de qui ?
    Moi j’ai subi des bureaux fumeurs pendant un an en 2006, c’était à crever, et enfin, je vais pouvoir aller boire un verre en dehors de la saison des terrasses, quand ça me dira, le soir… youpiiiiii !

  2. ah ouiiii, c’ets vraiiiii ! j’ai empêché Seph de sortir fumer sa clope l’autre soir, au PUM, tant qu’elle n’avait pas fini son histoire !!! la vache, c’ets vrai, j’ai peut-être un peu bafoué sa liberté de fumer, là… Non, mais quel tyran tyrannique je fais !…

  3. Oui, je savais que j’allais provoquer des réactions de ce type. Mais chacun a sa propre expérience. Je fréquente surtout des fumeurs du type de ceux que je décris, à savoir des fumeurs qui ont arrêté depuis longtemps de fumer dans les bureaux ou en réunion.

  4. sont pas nombreux… pour info, ma mère a longtemps bossé avec un fumeur, des fumeurs qui s’en foutent des autres (une très large majorité admet le), et il y a quelques mois, elle a fait un AVC… que les médecins ont attribué au tabagisme passif… mais sinon, quels empêcheurs de vivre, ces non fumeurs !!!

  5. Oui, d’accord avec toi Oups. Le tabagisme passif (dont est malheureusement victime ta mère), on commence à avoir sur ce sujet une idée assez précise des dégats : 5 à 6000 morts par an, ce qui est aussi important que les accidents de la route.
    Je ne pense pas avoir soutenu les fumeurs dans mon article, mais simplement dit que leur comportement évoluait plutôt rapidement et dans le bon sens (tout du moins en public) et que cette loi était peut-être une couche de trop, non nécessaire. Je ne savais pas que des gens continuaient de fumer dans leurs bureaux et asphyxiaient leurs collègues. Je n’ai plus d’exemple de ce genre autour de moi. Peut-être ais-je trop idéalisé la situation !

  6. Assez d’accord avec Bernard sur les poches de résistance que représentaient encore les bars.
    Cette loi m’emmerde mais pas uniquement parce que je suis fumeuse.
    Cette loi m’emmerde parce que partout et tout le temps, on me dit ce que je dois faire et ce que je ne dois pas faire.
    Je ne fume plus dans mon bureau et je trouve ça normal.
    Je ne fume plus dans ma voiture parce que je fais du co-voiturage et je trouve ça normal.
    Je fume dehors quand je vais chez Bernard et je trouve ça normal parce que chez Bernard, c’est aussi chez Joëlle.
    Je ne fume plus quand je vais au concert et je trouve ça normal.
    Mais quand je vais boire un verre aux Passagers du Zinc, je ne peux plus fumer (et je n’ai pas le droit de sortir sur le trottoir avec mon verre car c’est aussi interdit pas la loi puisqu’ils n’ont pas de terrasse). Et là, je ne trouve plus normal qu’il n’y ait plus aucun lieu qui nous tolère, nous, les fumeurs. On n’a plus qu’à rester chacun chez soi.

    Les non fumeurs n’avaient qu’à se retrouver dans les salons de thé

  7. nan, mais tu as parlé de liberté des fumeurs, et pour autant que je sache, les fumeurs sont toujours libres de sortir fumer… en revanche, passer sa soirée à boire son verre sur le trottoir devant la vitre…. c’est nettement moins, heu… cool.
    en fait, cette posture persécutée que prennent tjs les fumeurs m’exaspère au plus haut point… je préfère les alcooliques. Au moins, eux, ils ne te forcent pas à t’empoisonner avec eux… et tu ne pues pas forcément quand tu as bu un café avec eux !

  8. et voilà comment on s’arroge des lieux privilégiés d’exclusion: en les rendant irrespirables pour les autres… c’est sournois, c’est perfide…: « moi ? ??? Ben je t’ai pas dit que t’avais pas le droit de venir ! nononon, bienvenue à toi ? Hein ? ça pue ? ah bon ? Hein, tu as de l’asthme ? ah ben moi j’y suis pour rien, hein … c’est pas ma faute si c’est légal de fumer et de te pourrir la vie…c’est pas interdit, donc rien à foutre que ce soit égoïste et dangereux pour ta santé. T’as qu’à rester chez toi avec les autres handicapés ! Moi je vais quand même pas me les cailler 5 minutes sur le trottoir pour que toi aussi tu puisses venir boire un verre à égalité avec moi dans un café… »
    Enfin, pour une fois qu’anne dit un truc trash, on va quand même pas se fâcher !! C’est trop sublime, après cette belle tirade sur les droits de l’homme !!! hihihihihihih !!!! hahahahahaha !!!! (en vrai chuis vraiment morte de rire !!)

  9. Notre société est assez « faux-cul ». Elle ne tolère plus les fumeurs mais ferme les yeux sur un autre sujet plutôt grave : le fait que des dizaines (centaines ?) de milliers de personnes carburent à la cocaïne pour pouvoir tenir au niveau professionnel.

  10. ben c’est comme les alcooliques : ils t’en foutent pas dans les narines en même temps qu’eux : c’est en ça que les fumeurs nient le liberté des non fumeurs : à moins de ne pas te trouver dans la même pièce, ils t’obligent à fumer avec eux; et donc, ils t’excluent des lieux qu’ils se sont appropriés dasn la fumée.
    Mais je t’assure, si tu te fais un rail sur le bar des passagers, et qu’un policier est là, tu auras au moins la même amende qu’un fumeur. Là dessus, sois rassuré, ce n’est pas plus toléré !

  11. sois plus clair quand tu dis que ces gens carburent à la cocaïne pour pouvoir « tenir » dasn un cadre professionnel. Je les connais d’expérience ces gens, et leurs cadres professionnels… tu sous entends qu’ils n’ont pas le choix ? que ce n’est pas puni par la loi ? je comprends mal ce que tu veux dire.

  12. Sans m’attarder sur la prétendue « faux-culosité » de la société je pense pouvoir dire qu’il est assez naif de penser que les bars ne seront plus enfumés demain juste parce que les moeurs de certains fumeurs évoluent positivement. On pourrait tout autant dire qu’il n’est plus nécessaire d’interdire l’alcool au volant car les gens y sont aujourd’hui assez sensibilisés pour prendre les bonnes décisions. Il y en aura toujours pour choisir son plaisir personnel au dépend de celui des autres ou de leur santé (tabagisme passif, accidents de voiture dus à des conducteurs bourrés). Ce n’est pas parce que la cigarette tue moins violamment qu’il n’est pas nécessaire de lutter contre. Tant que les gens seront trop égoiste et pas assez responsables pour ne pas adopter des comportements dangereux pour eux (non ce n’est pas seulement leur problème car les fumeurs malades coutent des millions à la sécu) et pour les autres, il faudra bien que l’Etat interviennent. Attention je ne suis pas non plus pour interdire totalment de fumer ou de boire, je bois et parfois fume moi même, mais je fais mon possible pour que ce choix n’engage que moi et ne nuise pas aux autres.
    Par ailleurs tu passe un peu vite sur l’amélioration des conditions de vie des personnes travaillant dans ces milieux enfumés. Que dire de leurs soirées à moitié asphyxiés à se grater les yeux irrités par la fumée? Qu’il ne sont que des victimes collatérale d’un cause les dépassant? Va leur demander leur avis sur cette loi prétendument fumeuse.
    Si vous êtes de véritables résistants à l’oppression étatique qui nous interdit tout, qu’est ce que 5 minutes dans le froid au nom de la sacro-sainte liberté de fumer? Beaucoup me semblent aujourd’hui plutôt des résitants égoistes au bien-être des autres.

  13. Un peu fumeux ce débat ! Ouaf-ouaf !
    Ça fait plus de deux ans que j’ai cessé de fumer mais je dois parler de mon comportement d’alors :
    J’ai fumé pendant plus de 20 ans et je suis toujours allé dehors sans rechigner même si d’autres ne le faisaient pas. Il est vrai qu’un ornitho qui se respecte ne craint pas le climat extérieur.
    Mais il m’est arrivé d’ajouter ma fumée à celle des autres dans les bars et en bien d’autres circonstances, car c’était admis… et je n’en suis pas fier, j’en étais déjà conscient alors.
    J’ai eu un jour un bureau où je pouvais fumer comme bon me semblait : une horreur même pour moi.
    J’ai toujours détesté l’odeur du tabac qui s’imprègne partout, même en étant fumeur. J’ai d’ailleurs été stupéfait de savoir que la plupart des personnes qui fumaient réservaient (alors que c’était encore possible) leurs places de train en catégorie « non-fumeur » et allaient fumer là où ils en avaient le droit ! Ça j’ai pas osé !
    Et j’ai surtout fait subir tout ça à ceux qui ont partagé ma vie, mes enfants en premier. Aujourd’hui, mes enfants fument et je n’en suis pas heureux.

    Comme Bernard, je regrette que les lois remplacent le savoir-vivre ensemble… mais c’est bien là leur rôle. Effectivement nos libertés se restreignent sans cesse et c’est regrettable mais le tabac est vraiment une saloperie. Effectivement nos libertés sont grignotées et il est plus difficile de faire la part des choses entre la gravitude et la bravitude !

    Comme oups, j’ai failli perdre un frère d’un AVC… mais que les médecins ne racontent pas de conneries : la plupart du temps, l’AVC est la maladie de ceux qui sont surmenés. Est-ce le cas pour ta mère ?

    Bref, l’Etat est largement responsable de la dépendance tabagique et doit y remédier, et il s’y prend mal, d’autant plus mal qu’il gagne du pognon en en vendant et qu’il est lui-même responsable de la tabagie de nombreuses personnes.
    Et en dehors de la coke, de l’alcool, j’ai bien peur que le record de consommation en anxiolythiques et antidépresseurs soit encore battu.
    Sachez que dans le domaine psychiatrique, la clope fait partie des trucs que l’on n’empêche pas pour quelques personnes : ce serait oublier les rares vertus de l’herbe à Nicot… pas Sarko hein !
    Prenez donc bien garde de retourner « au taf » et non « à la taf ! »

  14. Par rapport au milieu psychiatrique, ou même sans, je ne crois qu’il est parfois préférable de garder certaines dépendances. Il arrive qu’elles comblent des manques qui, criants, pourraient être dangereux.
    Quant aux AVC, en l’occurence, les médecins ont décrété que des tuyaux (lesquels, je ne sais plus) étaient vraiment obstrués, et ont engueulé ma mère sur sa consommation effrénée de tabac… (sauf qu’elle ne fume pas..)

  15. Je vais peut être dire des conneries puisque je ne suis pas fumeur mais est ce une si belle liberté que d’avoir besoin de fumer ? De devoir s’acquitter d’un versement régulier à une industrie des plus détestable pour avoir la possibilité de combler son manque.

    En tout cas je ne crois absolument pas au passage de mode du tabac qui aurait suffit, la proportion de fumeurs chez les jeunes reste très importante.

    Pour ce qui est de la société aseptique, je ne vois pas le rapport. Je pensais que ce terme ne concernait que les germes. Et là en l’occurrence c’est des substances cancérigènes gentiment partagées. C’est aussi normal d’interdire de fumer en présence de public que d’interdire de faire son isolation en amiante, c’est plus difficile à accepter mais pas moins normal.

  16. La preuve de l’inégalité de traitement entre les fumeurs et non-fumeurs : du temps où il y avait des wagons fumeurs dans les trains (ou des zones réservées dans les restaurants) on a toujours puni ceux qui fumaient dans les zones « non-fumeurs » alors qu’on n’a jamais rien dit à ceux qui ne fumaient pas dans les zones « fumeurs ».

  17. Bien que non fumeur, j’ai envie de soutenir la position de Bernard qui tente, à mon avis, de dénoncer un aspect politique de la question plutôt que la légitimité de la revendication des non fumeurs. Et cet aspect politique c’est l’utilisation de justes revendications pour instaurer peu à peu un contrôle par l’état de tout ce qui concerne la vie de l’individu et cette tentation pernicieuse de normaliser les comportements, d’introduire dans les prérogatives de l’état, cette fonction moralisatrice qu’on trouve de plus en plus à l’intérieur des administrations, en bref de cultiver la confusion entre la sphère publique et la sphère privée pour affaiblir l’une et l’autre, nous affaiblir par conséquent et nous rendre beaucoup plus manipulables et moins politisés. C’est ce que je vois avant tout derrière toutes ces lois très vertueuses. Elles sont d’autant plus dangereuses que justement la vertu s’attache aux moeurs et surtout pas à la loi, et que quand la seconde tente de se substituer à la première il n’y a plus qu’à pleurer devant le constat amer de la désintègration de l’une et de l’autre… ou à dénoncer la supercherie comme tente de le faire Bernard.

  18. J’en rajoute moi aussi quelques volutes ?

    1 ) En se basant sur l’impression donnée par les personnes de son entourage (même large : famille, amis, toutes relations de travail…), on peut effectivement très facilement idéaliser la situation et se tromper de tout au tout sur certaines tendances, comme celle de la disparition de la consommation du tabac en public… Un exemple « au hasard » : avec le même genre d’échantillonnage, je donnais 10 % aux élections à Sarkozy, et encore, je suis gentil. C’est vrai que c’est plus facile de cacher pour qui l’on vote vraiment que de passer inaperçu en fumant en réunion, mais…

    2 ) ça m’emmerde de ne pas rouler à 80 dans l’avenue quand la voie est libre, parce que partout tout le temps on me dit ce que je dois faire et ce que je dois pas faire… euh… remarque, y a des lois qui ont peut-être du bon pour tout le monde.

    3 ) je ne suis pas fondamentalement contre le maintien de certains cafés fumeurs non plus. Pourquoi ne pas laisser aux fumeurs citadins les trois ou quatre troquets les plus malfamés de leur ville ?… (le pendant était la proposition de reléguer les vilains non-fumeurs aseptisés aux salons de thé, ;-).

  19. Ce qui est vraiment navrant, c’est que la loi ait dû venir en renfort du savoir vivre, ou juste de la plus simple considération d’autrui. Le fait que cette loi existe en dit quand même long sur l’espèce de « sauvagerie » qui nous caractérise généralement. On n’aurait pas du avoir BESOIN d’une loi pour ça…

  20. On n’aurait pas non plus du avoir besoin d’une loi pour protéger le enfants du travail, pour interdire le vol des biens d’autrui etc…
    POurtant ces lois existent…. parce que certains trouvaient ça normal de faire travailler des enfants de 5 ans, ou de cambrioler leurs voisins etc…

  21. Moi, j’aurais été fumeur et j’aurais depuis toujours pu aller fumer et prendre un verre avec mes amis dans un bar pour me détendre, j’aurais sûrement eu du mal à arrêter aussi de moi-même… surtout si les lieux sont de toute façon enfumés au moment où je prends ma bonne résolution de savoir-vivre. C’est jamais facile de se défaire d’une mauvaise habitude, alors quand en plus il y a dépendance physique et effet de groupe… Alors je ne crois pas que sans loi, il y aurait eu évolution rapide.

    De toute façon, c’est difficile de satisfaire tout le monde. Avec la loi, on se demande en effet où les fumeurs seront encore les bienvenus ; en la refusant , on continue de laisser aux non-fumeurs l’agréable choix entre tabagisme passif et salon de thé :)

    Sur la nécessité d’une loi pour faire évoluer les habitudes mauvaises pour la santé des autres, quand bien même on sent là-aussi un frémissement du vent, on pourrait aussi parler de l’usage abusif de l’automobile et de mille autres choses pour lesquelles je n’aurais plus forcément le bon rôle du « vertueux ».

  22. Fumer le tabac n’est après tout qu’une « mode » récente : les accrocs de la nicotine n’ont qu’à relancer la chique ou le tabac à priser (à condition bien sûr de bien viser quand ils crachent ou éternuent).

  23. Serenense a raison. S’il est incontestable que les fumeurs ont fait beaucoup d’efforts au cours des dernières années, ce lieu de convivialité qu’est le café n’a pas vraiment changé et il s’agissait là d’une véritable forteresse, un dernier bastion. Peut-être que notre société aurait dû prendre le problème par l’autre bout et se poser la question « comment faire pour que les fumeurs aient leurs vrais espaces de fumeurs » car il leur en faut bien un, non ? Et la réponse passe forcément par les bars car alcool et tabac sont assez liés, pas toujours mais assez souvent. Il aurait fallu maintenir, d’une manière ou d’une autre, un certain nombre de bars fumeurs à côté d’un plus grand nombre de bars non fumeurs.

  24. c’est pas ça qui nous aurait appris à vivre ensemble…
    C’est pas pour vanner, Bernard, mais je me souviens que, dans les années 80, Le Pen (j’ai déjà entendu ce nom là quelque part, mais où ???) proposait de « réserver » certains endroits aux malades du sida et homosexuels (oui, il tendait à faire l’amalgame), et d’autres au reste de la population… ;-)
    pfiouuuuu ! c’est dingue comme on a tous quelque chose à dire qui pourrait un jour ou l’autre être être assimilé à un discours FN, non ?

  25. Olaaaaaaah ! Qu’est-ce que tu fais, Oups ?
    T’as pas compris que c’est Vincent, sur ce blog, qui joue le rôle de bouc émissaire toujours plus ou moins soupçonné d’être un « facho masqué « (histoire de donner bonne conscience aux autres).
    Là, en semant le doute, tu fous le bordel dans les petites « niches écoblogiques » qui s’étaient longuement constituées.
    Tu vas te faire virer, fais gaffe !!!

  26. oui mais aussi, vous êtes marrants… on a tous un discours fasciste à ce compte là ! regarde : même Anne !!!! (c’est dire…) et pourtant elle a du dire son truc méga-grégaire avec sa voix douce et sa gentillesse habituelles, sans penser à mal, je suis sûre…

  27. de toutes façons, je reste convaincue que si l’extrême droite a autant de succès, c’est parce qu’elle flatte le versant instinctif de l' »humanité ». Il n’y a donc rien d’étonnant, ni de choquant, à exprimer des idées qui, parfois, sont également utilisées par l’extrême droite ! L’essentiel est de pouvoir les confronter aux autres, les peser, les réévaluer sous différents angles… Mais à la base, instinctivement, je crois qu’on est tous plus ou moins fascistes !
    L’exemple le plus criant est l’instinct grégaire : exprimé dans cet article par Anne et Bernard (pourtant pas de droite pour autant que je sache), et largement exploité par Le Pen…
    De là à en conclure qu’ils sont fascistes… pas plus qu’aucun d’entre nous !
    (et pas moins non plus…)

  28. On va les trouver où, maintenant, les « fumeuses de pipe » (si possible qui avalent la fumée), si c’est plus dans les bars ?
    Sur Meetic ? Pfffff… C’est nul !

  29. Le patch

    J’ai commencé à fumer ma première cigarette avant de l’avoir achetée. Dans les années 1950, en me dirigeant vers le bureau de tabac, je m’apprêtais à intégrer le monde de ceux qui ont le droit de fumer : les grands ! Je me souviens de l’immense plaisir provoqué par cette idée, associé au déplaisir du goût de la fumée.

    Quelques années plus tard, mes compagnons de rituel m’annonçaient avec fierté qu’ils ne pouvaient plus se passer de leur « cibiche ». A cette époque, on n’employait pas le mot « dépendance » et un syndicat d’instituteurs avait même revendiqué que les élèves aient le droit de fumer en classe.

    Deux générations plus tard, le mythe ne tient plus le même discours : l’élégant geste du briquet qui allume la cigarette a changé de signification. Ce n’est plus un rituel d’accueil, c’est un acte de pollueur. On n’offre plus comme cadeau d’anniversaire la jolie boîte vernie du fumeur, on conseille le patch à la mode. La lutte contre la pollution banale devient un nouvel indicateur du mythe dont le patch est l’objet-témoin. Tout se passe comme si le rituel de passage de la première cigarette cédait la place au rituel de déliaison du patch. On était heureux quand on s’intoxiquait en groupe, alors que c’est pour moins souffrir du déplaisir du manque qu’on se pose un patch. Le poison nous euphorisait et la santé nous attriste. Nous fumions avec fierté notre première cigarette en public, alors que nous posons honteusement le patch qui nous isole. Le tabac racontait un discours de fière appartenance, alors que le timbre de nicotine murmure un triste désir de santé.

    Dans de nombreuses cultures, le poison a participé à la création d’événements extatiques, alors que la santé organisait des existences d’eau tiède.

    Faudra-t-il bientôt découvrir un nouveau toxique pour relancer un mythe d’appartenance ?

    (Contribution aux Nouvelles Mythologies, sous la direction de Jérôme Garcin, Seuil, 2007)

  30. Reste à savoir comment on va gérer désormais les nouveaux conflits de voisinage que ça va générer (je ne sais pas vous, mais moi, si j’avais des fenêtes qui donnent sur la zone « fumeurs » extérieure d’un troquet, je serais inquiet) : avec une nouvelle loi ou au simple « savoir vivre » ?
    (Mais la question se pose-t-elle vraiment ?)

  31. Si si la question se pose. C’est un vrai problème. Je suis persuadé qu’il aurait fallu maintenir une certaine proportion, même assez faible, de cafés fumeurs aussi pour la raison que tu évoques Vincent. Je crois que 80% de cafés non-fumeurs et 20% de cafés fumeurs (dans les villes je parle car pour les autres zones, c’est dur à mettre en oeuvre) aurait satisfait la plupart des gens, fumeurs et non-fumeurs.

  32. En tous cas, ce matin, et pour la toute première fois depuis que je suis en âge d’aller au 19ème le dimanche matin (ça fait donc au moins 15-20 ans !), c’est moi qui étais assise à l’intérieur, et ma copine chérie dehors… et surtout, elle a eu la bonne grâce d’en rire et de me faire des bisous de l’autre côté de la vitre.

  33. Et en plus, il y avait une bande de fous, avec une notion très aiguë de la FRATERNITE, qui étaient restés debut très tard la veille pour confectionner à tout le quartier des galettes des rois qu’ils nous ont offertes en musique…
    ;-)

  34. Et Isidore ? Il ne tient pas des propos fascistes, lui ?

    C’est pourtant le seul qui me semble avoir compris ce que nous voulions dire Bernard et moi. Il ne s’agit évidemment pas de défendre l’usage du tabac.
    Il s’agit de savoir jusqu’où doit-on laisser s’étendre la sphère politique.

    Déjà, sans vouloir être caustique, il faut savoir que l’État ne s’est décidé à limiter la consommation de tabac que quand il a su que la somme d’argent rapportée par les taxes était moins grande que celle que coûte le soin maladie dues au tabac.

    Le seul argument à mes yeux valables pour défendre cette loi anti-fumeurs, c’est celui de la protection des employés de bar. Et encore, c’est bien parce qu’on est en période de fort chômage. Parce que sinon, le type ou la nénette qui ne supporte pas la fumée, faut pas qu’il bosse dans ce genre de lieux.

    Oups parle d’apprendre à vivre ensemble. Mais on apprend. Partout ailleurs. Même chez les uns et chez les autres.
    Évidemment , la proposition du salon de thé était une boutade. Mais l’idée sous-jacente, c’est qu’il y a des ambiances fumeurs et des ambiances non-fumeurs qui ne tiennent pas qu’à la teneur en fumée de l’air.

    L’idée de faire des bars fumeurs et des bars non-fumeurs, c’est de permettre encore des lieux publics où les fumeurs ont le droit de se rencontrer.
    J’étais aussi au 19ème à midi. En terrasse, bien-sûr. Ça tombait bien, il ne neigeait pas, ni ne pleuvait. Une copine se fait interpeller par une autre qui lui demande s’il elle n’a pas trop froid. La première lui répond que si, un peu, mais tous ses copains sont fumeurs !

    Je ne suis pas fière d’être fumeuse. Mais je ne veux pas en avoir honte, non plus.
    Je fais ce que je peux avec ça.
    J’avais juste envie qu’on me laisse encore un tout petit peu d’espace public.

  35. ça aurait de la gueule non, si, en tant que non-fumeur, je créais une association pour la défense des fumeurs ?

  36. Tu as raison Anne.
    J’ai été très heureux de la belle contribution d’Isidore et tu lui rends honneur comme il faut. J’ai oublié de porter crédit à sa belle réaction. Je pense qu’il a bien exprimé la terrible supercherie en allant au fond des choses et avec la cerise sur le gâteau : il ne fume pas.
    Je suis donc prêt, dès à présent, tel Robin des Bois, à prendre la défense des opprimés fumeurs… bien que je souhaite l’abstinence de ma chérie et que je ne fume plus (enfin à quelques incartades près) !
    Quel beau bordel que ce blog !
    Et quel beau merdier que nos droits !
    Vais aller m’en cramer une moi si ça continue… une cibiche hein ? Pas une bagnole !!!

  37. hihihihihihihihi !!!
    allez, je vous rejoins : j’y vais de ma petite larme d’apitoiement aussi !!!

  38. Eh bien moi j’en veux bien aussi de l’espace public désenfumé, et faut earreter avec vos propositions irréalisables de certains bar fumeurs et d’autres non fumeurs. Quel bar aurait acccepté d’être non fumeur sachant que beaucoup de clients sont fumeurs et que leurs amis non fumeurs préferent passer des moments avec eux à souffrir de la fumée plutôt que sans eux. Par ailleurs vous qui parlez toujours de politique, mon opinion politique c’est que je n’ai pas envie de payer toute ma vie des cotisations sociales pour des gens qui se pourrissent leur corps volontairement et en toute connaissance de cause et qui par ailleurs pourrissent aussi ceux des autres. Ca c’est un choix politique et à partir du moment où il est majoritaire dans le pays, il s’applique à tous c’est la démocratie.
    De toute façon les beaux jours vont finir par arriver et plus personne ne se plaindra alors.

  39. au fait, j’ai bien relu pour voir pouquoi ça ne m’avait pas fait tiquer : mais non, je n’ai rien vu de fasciste dans les propos d’Isidore… rien du style : « tant pis pour ta gueule c’est d’abord la mienne qui compte », ni rien de grégaire… nan… pas l’ombre de rien, même.
    Ce que j’ai retenu de son intervention, c’est qu’il regrettait le fait que le politique mange de plus en plus la part de la vertu ou de la morale… et que quand c’est le politique qui se substitue au sens moral, ça devienne dangereux. Je n’ai entendu aucun propos d’exclusion dans son commentaire… mais peut-être que je n’ai pas su lire ? Je suis d’accord avec ça, mais ce que je trouve encore plus dangereux et effrayant, c’est que le sens moral soit tellement affaibli, et l’individualisme tellement outrancier, qu’il ait fallu une loi pour que les lieux publics deviennent respirable au plus grand nombre. Ca ça n’aurait pas du arriver.
    Et puis, il ne faut pas non plus exagérer : ce ne sont pas les fumeurs qui sont « exclus » des lieux publics; c’est la fumée qui l’est. Aux fumeurs on demande juste de s’isoler pendant les 2 minutes que dure leur cigarette. C’est vraiment pas la mort. C’est quelque chose qu’ils auraient pu prendre la « liberté » de faire bien avant qu’une loi ne l’impose. Arrêtez cette victimisation… c’est pas ça le problème…c’est plutôt qu’est-ce qui fait qu’on en arrive à ce que l’Etat doive LEGIFERER sur une simple question de savoir-vivre ? Comment se fait-il que chacun n’ait pas pu prendre ses responsabilités avant cette loi ? Moi c’est plutôt ça que je trouve aberrant : cette espèce du société du moi moi moi moi, qui ne sait plus que revendiquer des droits individuels…

  40. Anne, es-tu favorable, par exemple, à ce que les accros de la vitesse aient encore accès à un petit bout d’espace public (les autoroutes, par exemple, comme en Allemagne) pour pouvoir assouvir leur vice (même s’il est dangereux pour les autres et contribue à l’accroissement de rejet de CO2) ?

    Si ta réponse est « Bien sûr que non ! », quelle différence fais-tu entre ce cas et celui du tabac ?

  41. Pour Oups :
    Je trouve le mot fasciste d’une violence inouïe.
    Et j’ai la désagréable impression d’en reprendre une deuxième couche quand tu dis que non, les propos d’Isidore ne le sont pas (eux).
    Et puis il faudra que tu expliques comment tu perçois le terme grégaire si négatif dans ta bouche.

    Pour Tender H :
    Que j’ai trouvé pas tendre du tout.
    Qui n’a pas envie de payer (au sens premier puisqu’il parle de cotisations) pour des gens qui se pourrissent leur corps volontairement et en toute connaissance de cause.
    Je te souhaite de ne pas avoir d’alcoolique dans ta famille.
    Pour moi, c’est du même ressort. C’est de l’addiction.

    Ma mère fumait 3 paquets par jour.
    Elle n’est pas morte. Elle ne fume plus. Elle a mis 15 ans à arriver à s’arrêter vraiment. À plus de 50 ans, elle fumait en cachette de son mari et avait toujours sur elle une boite de tic-tac, un pschitt d’alcool de menthe et se faisait un bain de bouche après chaque clop.
    J’ai une soeur qui fume 4 paquets par jour. Comme elle ne peut pas fumer au travail, en dehors de ses heures de boulot elle allume chaque cigarette avec la précédente.
    Comme elle vit aux États-Unis, elle ne peut pouvait pas être assurée car ça lui aurait coûté plus du quart de son salaire.
    J’ai du mal à imaginer que ce soit-là un véritable choix.

    Pour Humeur badine :
    Je réponds bien-sûr que non et j’explique où je vois des différences avec la loi qui empêche de rouler à la vitesse qu’on veut.
    La première raison est déjà citée. Je ne sais pas s’il existe une pathologie de type vitessemania, mais il me semble que le type qui roule à 200 kmh le fait, pour le coup, volontairement et en connaissance de cause.
    La seconde raison, c’est que l’autoroute est un lieu public mais pas de loisir. On choisit rarement d’aller sur l’autoroute pour son plaisir. On est le plus souvent obligé (ou presque) de l’emprunter.
    Le bar est typiquement un lieu de loisir, personne n’est obligé d’y aller (sauf les employés, on en a déjà parlé), encore moins dans un bar particulier.

    Mais je n’ai pas du tout envie de continuer à justifier mes propos qui ont, visiblement, été perçus à un autre niveau que ce que je voulais dire.

    Je pense que cette loi est somme toute bénigne et qu’il en passe régulièrement de bien plus graves.

    En tout cas, le travail de fond produit déjà son effet. L’image du fumeur est devenue détestable aux yeux de certains.

  42. pour Anne;

    Moi je m’en fous que les gens fument, tant qu’ils ne m’obligent pas à fumer avec eux; et je ne vois pas de quel droit ils s’arrogeraient l’exclusivité des lieux de loisirs. (personne n’est non plus obligé d’utiliser une autoroute : un vitesse addict qui réagirait comme toi te répliquerait que si sa vitesse te gêne, tu n’as qu’à rouler sur la départementale – le « salon de thé de la voiture » en quelques sortes.)
    Pour moi, l’instinct grégaire c’est ce côté primitif clanique qui pousse les hommes à chasser (souvent avec violence, verbale ou physique) ceux qui ne font pas partie de leur clan, et à leur interdire l’accès d’un territoire. Alors là, si tu ne vois pas le rapport…

    Quant au terme de fasciste ou aux comportements qui s’y rapportent (je comprends que ça te choque !), j’ai sciemment choisi de l’utiliser avec aussi peu de discernement, et avec autant de légéreté et d’insensibilité que d’autres l’ont fait avant moi sur ce blog… visiblement, c’est une liberté de ton qui n’est réservée qu’à certains .

    Enfin, si je suis sarcastique, c’est qu’avant cette loi, je n’ai jamais vu aucun fumeur s’apitoyer de ce que je boive mon café en terrasse quand il pleuvait… alors tu comprendras que je n’aie pas plus pitié de vous maintenant que les rôles sont inversés…

    Ce que je ne comprends pas, c’est que tu restes figée sur ton histoire d’addiction; encore une fois : on ne te reproche pas le fait de fumer. Ca c’est du ressort de ta liberté personnelle. On s’en tape complètement ! Ce qu’on dénonce, c’est le fait que tu puisse imposer ton addiction aux autres; Tu ne vois vraiment pas la nuance ??? Encore une fois puisque tu reprenais le sujet de l’alcoolisme : un alcoolique n’empoisonne pas les 5 personnes qui sont autour de lui. Ca me dépasse que cette nuance t’échappe.

  43. Anne, tu dis que le mot fasciste est d’une violence inouïe et en même temps tu me l’envoies dans les dents sans explication, comme ça, gratuitement. J’avoue ne pas comprendre et je te prie de m’expliquer. Est-ce que je t’ai blessée d’une quelconque manière? J’en serais vraiment désolé si c’était le cas car ne te connaissant pas j’ignore comment et pourquoi j’aurais fait une chose pareille. Rassure moi, SVP.

  44. C’est vrai que ça fait deux fois de suite que tu t’insurges que je ne l’aie pas appliqué à Isidore, et j’ai eu beau chercher, je ne vois pas que ce qui suscite cette remarque.

  45. Non, non, Isidore, je ne t’ai pas traité de fasciste.
    Je crois que, depuis le début, je me fais mal comprendre sur cet article.
    Je te citais, Isidore, parce que, justement, tu me semblais le seul qui replace le débat au seul niveau qui me semblait intéressant et qui me paraissait proche de ce que Bernard et moi avions voulu dire.
    J’ai dû le faire très maladroitement. Le Et Isidore ? Il ne tient pas des propos fascistes, lui ? s’adressait à Oups et pas à toi. J’avais été choquée par ce terme fasciste et je voulais le faire remarqué à Oups. Ceci dit, Oups, je viens seulement de lire les commentaires sur la petite phrase de Khadafi (je ne m’étais pas aperçue que le débat continuait, d’où mon silence), mais je ne vois pas en quoi cela justifie que tu emploies un tel qualificatif.

    Je n’insiste pas sur l’addiction, je ne l’ai abordée que pour répondre à Tender H que je trouvais agressif. Le rapprochement avec l’alcoolisme n’était que pour illustrer le simplisme de son propos. Qui dirait à un alcoolique : Mais tu n’as qu’à arrêter de boire ?

    Évidemment que je saisis la différence dont tu parles entre l’alcoolisme et le tabagisme. Et c’est bien-sûr à cause de cette différence que la loi anti-tabac est défendable.
    Pour tout te dire, j’en discutais tout à l’heure avec ma fille et lui expliquait que je pensais que cette loi pourrait sans doute aider des mômes à ne pas devenir fumeurs.

    Il reste que la confusion entre la sphère publique et la sphère privée continue à me préoccuper, ça, je pourrais le dire en étant non fumeuse, comme Bernard, Isidore ou Christophe.
    Enfin, en étant accro, rester dans un lieu sans pouvoir fumer me demande un effort. Alors tant qu’il ne tombe pas des cordes ou qu’il ne fait pas – 10 °C, je m’habituerai à sortir fumer sur le trottoir (je m’y suis habituée dans beaucoup d’endroits), mais j’ai le droit de dire que ça m’emmerde sans me faire traiter de fasciste.
    Marion me disait tout à l’heure qu’elle a vu un reportage sur le type dont parle l’article du monde mis en lien par Bernard. Ce type est prêt à payer toutes les amendes en gardant son bistrot fumeur. Mais avant que la loi ne passe, il avait instauré un jour non-fumeur dans son établissement. Le jour où venait travailler chez lui une petite serveuse non-fumeuse.

  46. C’est vrai j’ai été agressif, je m’en excuse mais cela m’a énervé que vous ne fassiez que peu de cas des personnes a qui cette loi va bénéficier au nom de grands principes.
    Pour ce qui concerne les addictions, je parlais encore ce soir avec un ami fumeur de cette loi et c’est déjà le troisième qui me dit qu’il va tenter grâce à cette loi de s’arreter de fumer, chose qu’il trouvait difficile quand dans tous les bars ou il allait il était entouré de cigarette. On observe que ce type de mesures, de même que l’augmentation du prix des cigarette ont tendance à réduire la consommation de tabac et l’addiction qui va avec. Comme tu le dis il est possible que cette loi permette à des jeunes de ne pas tomber dans cette addiction et je trouve que c’est un poin plutôt positif
    A partir de là, les avantages de cette loi, tant pour les non fumeurs que pour les fumeurs me semble donc justifier cette pseudo privation de liberté (liberté qui par ailleurs me semble antinomique avec l’addiction).
    PS: L’initiative de ce patron de bar est à souligner toutefois, c’est un cas pour le moins marginal et donc à mes yeux assez peu significatif.

  47. Oui bien sûr tu as le droit de dire que ça t’emmerde. Ce qui était déplacé était de considérer, en gros que les endroits de loisirs comme les bars étaient réservés quasiment « de droit » aux fumeurs et que les non fumeurs n’avaient qu’à ne pas y aller si ça les gênait. Ce que j’ai trouvé fasciste (même si, j’avoue, j’ai utilisé le mot pour sensibiliser d’autres que moi à la violence de l’insulte qui volait un peu trop joyeusement sur le blog) c’est cette attitude du « le plus gêné n’a qu’à s’en aller », et qui était vraiment surprenante dans la bouche de quelqu’un comme toi qui es plutôt posée, douce et d’un esprit généreux. Isidore, lui, était resté dans des considérations d’ordre purement politique.
    Je t’assure que ces dernières semaines, j’ai souvent eu besoin d’aller me changer les idées dans un bar, et qu’au dernier moment, l’idée de devoir me noyer dans un épais brouillard de fumée puante me clouait misérablement chez moi.
    Enfin, je vais avoir, autant que toi, le loisir d’aller boire un verre quand ça me chante ! Désolée, mais je ene vais pas m’en plaindre !

  48. Non fumeur, j’habite dans le 15ème. J’ai essayé d’aller quelquefois dans des bars non fumeurs avec des potes. Je m’y emmerdais grave. Mes copains aussi. Je suis vite retourné vers les fumeurs. Comment expliquer qu’ils soient moins chiants ? Je n’ai pas vraiment d’explications. D’autres amis ont fait le même constat.

  49. OK, Anne , pour tes précisions, je te remercie.

    Quant à cette fameuse loi antitabac, c’est vrai que j’ai vraiment eu plaisir hier matin à passer un moment au café sans être complètement imprégné de cette affreuse odeur de fumée et de me dire que ce désagrément allait désormais être prosctit de tous les bars que j’avoue avoir plaisir à fréquenter (une autre addiction, sans doute).

    Ceci dit mon petit confort personnel, non négligeable de mon seul point de vue étant entendu, ne m’empêche pas d’être en même temps très inquiet du tour que prend la législation en France.

    Il est effectivement plus réaliste et facile d’instaurer des règlement qui s’appliquent au clampin moyen que de prendre des mesures autrement pertinentes mais qui s’appliqueraient, elles, à des intérêts d’une toute autre envergure. Au hasard: interdire l’ajout de poisons de toutes sortes et incitateurs de dépendance dans la fabrication des cigarettes, et mentionner clairement leur composition sur le paquet plutôt que cet hypocrite et abject « FUMER TUE » qui n’a d’autre fonction que de culpabiliser le consommateur et de le détourner du véritable problème. Ô culpabilité, tu as encore des beaux jours devant toi pour servir les puissants de ce monde!…

    Et je n’aime vraiment pas quand la loi commence à se donner fonction de dicter les comportements et, surtout, de les normaliser dans une compromission suspecte avec les pouvoirs en place, forcément, donc des intérêts privés…ce qui est en définitive la négation de tout droit public,… surtout, en faisant de plus appel à de nobles vertus citoyennes. Quelle hypocrisie!!!

    Par rapport à ce que tu disais, Oups, concernant « cette société du moi moi moi ne sachant plus que revendiquer des droits individuels », ne penses tu pas aussi qu’on est en plein dedans et qu’il serait tout aussi important pour les non fumeurs que nous sommes de militer contre cette loi, non pas en faveur des fumeurs et leur petit intérêt personnel qui nous gonfle forcément, mais contre les dérive d’un système législatif qui menace autrement les libertés publiques? Tout ça pour dire aussi à Christophe qui semble aimer le sarcasme, qu’on peut aussi, sans forcément faire le fayot, plaider sincèrement en faveur de choses qui nous dérangent personnellement par ailleurs. C’est ça la citoyenneté, non?

  50. Militer contre cette loi : non. Je ne suis pas pour. (fallait pas me pousser à bout toutes ces années, désolée, c’est comme ça; On peut dire que je suis vraiment suffoquée). En revanche, militer contre les excès du système législatif dans son ensemble, pourquoi pas. As-tu d’autres exemples que cette loi à soumettre ? Un petit tour d’horizon ?

  51. Une nuance importante, il me semble, a été apportée par Oups sans être prise vraiment en compte : ce ne sont en fait pas les « fumeurs » qui sont visés, mais juste la « fumée » de leur cigarette.
    Et c’est extrêmement différent !!!

    En confondant les deux, en en faisant une affaire de « discrimination personnelle », forcément on envenime les choses.

    Le plus étrange est que cette confusion dangereuse semble entretenue par les deux côtés du conflit : du côté du « législateur » (ce qui est en soi inacceptable)… mais aussi des « accrocs aux tabac » eux-mêmes (qui acceptent – et revendiquent même, pafois – le terme « fumeurs », comme s’il s’agissait d’une « essence » pouvant les distinguer des autres).

    N’y a-t-il pas en bonne place de notre Constitution républicaine (je parle bien ici de « Droit du citoyen » pas de « Droit de l’Homme »), un article évoquant l’impossibilité de discriminer de quelque façon que ce soit les citoyen de notre « République une et indivisible » ????

    A quand les espaces publics interdits à ceux qui portent des lunettes, d’autres réservés aux blonds, aux petits… ou interdits aux bouddhistes ?

  52. Il y a aussi un « flou » concernant les cafés : sont-ce des lieux publics, des lieux privés, ou des « entre-deux » bien difficiles à appréhender ?

  53. c’est drôle la fin de ton avant dernière intervention ,parce que hier, j’avais en fait enchaîné sur les bars gays, dont je déteste le principe, que je trouve discriminatoires, et je me demandais à quand les bars « blondes », les bars « petits gros », les bars « grande gigue » etc…
    et puis j’ai perdu le texte en l’envoyant (code sécu invalide) et eu la flemme de le réécrire….

  54. Désolé, mais alors là je ne suis pas d’accord avec ton analyse Vincent. Vu le ton et les termes employés dans ces commentaires, c’était bien les fumeurs qui étaient visés et non la fumée …

  55. A noter qu’il n’est pas interdit de fumer à les terrasse des cafés ou bars mais seulement à l’intérieur, c’est à dire dans un espace clos ou la fumée s’accumule! C’est donc bien la preuve que cette loi vise la fumée et non les fumeurs eux mêmes…

  56. En fait, Bernard, j’ai tout relu. Ton article lançait le sujet sur « les fumeurs », et les commentaires ont essayé de réorienter le débat plutôt sur « la fumée imposée aux non fumeurs »…. Les fumeurs en tant que personnes ne sont pas visés dans ces commentaires si on parvient à les lire de façon dépassionnée (ce qui n’est pas mon cas, puisque, tu l’as compris, je n’en pouvais plus de respirer ça); c’est le comportement qu’ils adoptent dans les lieux publics qui l’est (et en plus, les lieux publics fermés) .
    Comme tu l’as dit à deux reprises, tu savais que tu lançais un sujet brulant…

  57. Oui Bernard, ce sont les « fumeurs » (et non la fumeé) qui sont cités (par facilité de langage, je suppose, ou de pensée), dans les premiers commentaires comme dans ton article de départ, mais aussi et surtout (ceci expliquant cela) dans les médias et dans la loi elle même (ce qui devrait la rendre carrément anticonstitutionnelle, si ça se trouve : il est en effet juridiquement inadmisible qu’un individu soit « assimilé à son handicap »).

    Je dois avouer que c’était également le cas dans mon esprit avant que Oups n’amène cette distinction qui me semble désormais éclairante et surtout capitale si l’on souhaite « dépassionner » le débat. Pourquoi ne la retient-on pas ? Ne la revendique-t-on pas, même ? Certains sont-ils contre ?

  58. 1 – « Préambule de la Constitution
    Le peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l’homme et aux principes de la souveraineté nationale tels qu’ils ont été définis par la Déclaration de 1789, confirmée et complétée par le préambule de la Constitution de 1946, ainsi qu’aux droits et devoirs définis dans la Charte de l’environnement de 2004.
    (…)
    Article 1er :
    La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée. »

    2 – « Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789
    Les Représentants du Peuple Français, constitués en Assemblée Nationale, considérant que l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de l’Homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des Gouvernements, ont résolu d’exposer, dans une Déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de l’Homme, afin que cette Déclaration, constamment présente à tous les Membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs ; afin que leurs actes du pouvoir législatif, et ceux du pouvoir exécutif, pouvant être à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en soient plus respectés; afin que les réclamations des citoyens, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution et au bonheur de tous.

    En conséquence, l’Assemblée Nationale reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l’Etre suprême, les droits suivants de l’Homme et du Citoyen.

    Art. 1er. –
    Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune.
    (…)
    Art. 4. –
    La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi.

    Art. 5. –
    La Loi n’a le droit de défendre que les actions nuisibles à la Société. Tout ce qui n’est pas défendu par la Loi ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu’elle n’ordonne pas.

    Art. 6. –
    La Loi est l’expression de la volonté générale. Tous les Citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs Représentants, à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse. Tous les Citoyens étant égaux à ses yeux sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité, et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents.
    (…)
    Art. 12. –
    La garantie des droits de l’Homme et du Citoyen nécessite une force publique : cette force est donc instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée. »

    Il me semblait utile de rappeler ces extraits qui montrent :
    – la déclaration des droits de l’homme et du citoyen sont d’abord considérés comme un tout par les constituants de 1789
    – les droits de l’homme sont des droits « naturels » (à replacer dans son contexte historique), en tant que citoyen il possède d’autres droits
    – notre Constitution se réfère, dans son Préambule, à la déclaration de 1789; la République une et indivisible défend l’ensemble de ces droits, de l’homme comme du citoyen, aucune ambiguïté là-dessus
    – attention aux amalgames tentants et faciles : le principe de non-discrimination s’applique vis à vis des droits fondamentaux, aucunement d’un droit qui ne favorise que quelques uns au détriment des autres (« La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui » et article 12)

    A noter enfin (au sujet d’un autre débat) : la DUDH se réfère explicitement à la DDH de 1789; cette dernière a servi d’exemple à nombre de pays dans l’établissement de leur Etat de droit avant d’être reconnue à un niveau universel (avec des aménagements bien sûr, ce qui devrait logiquement se poursuivre).
    Cela me rend très humble vis à vis de ce travail phénoménal, à cette tentative d’universalité qui vise, dans son esprit d’origine, à une véritable fraternité entre les hommes et à une protection de leurs droits fondamentaux.
    Enfin, comment défendre l’homme et le citoyen si :
    – des droits ne sont pas énoncés
    – la loi n’intervient pas pour encadrer la protection de ces droits.

  59. Bon j’ai bêtement perdu le message précèdent (et c’est même pas la faute du code de secu) mais rapidement,

    Vincent a parlé trop vite : le décret parle uniquement d' »interdiction de fumer dans les lieux affectés à un usage collectif » ce qui dépasse bien entendu les considérations de propriété privée et ne pose absolument pas de problème « d’assimilation d’un individu à son handicap »

    Voila le lien pour le lire, le décret est assez court :
    http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=SANX0609703D

    Enfin, je pense réellement que le but de la loi est de limiter l’incitation sociale à commencer la cigarette, plus que d’opprimer les fumeurs.

  60. Je crois que je partage ton avis Oups, sur le fait que nous avons besoin de grégaire dans nos vies.

    Le bar est un endroit qui y a contribué (bar de village, bar de club, bar d’usine, bar de fac…), mais qui a presque perdu sa vocation de féderer des personnes dans un même lieu. Je dis presque car je vois encore bien un aspect festif au bar.

    Après il me semble qu’alcool et tabac (d’accord avec toi, Philippe) font bon ménage, et que ceux qui boivent le plus sont souvent les plus déshinibés (ou les homos ? :) ) et sont aussi ceux qui fument le plus.

    Les temps changent, les moeurs avec (dixit « le patch »), mais les bars de bobo ne remplaceront jamais les bars d’antan …

  61. J’ai effectivement parlé de ce décret sans l’avoir lu… (mais mon conditionnel et mes « si ça se trouve » ne prétendaient pas l’inverse, il me semble).
    Merci pour toutes ces précisions (…notamment à Brind’Paille, que je trouve sincèrement beaucoup plus « percutante » quand elle prend le temps d’argumenter)

  62. Oui, le côté grégaire de l’Homme dont parle Florian me semble important. Ce besoin d’aller échanger quelques mots dans un bar peut être vital. Cigarettes et alcool sont très liés à cet état d’esprit. Mais ce besoin de grégarité (ça existe ce mot, c’est pas très beau ?) est très variable selon les personnes mais plus encore selon les différents moments de sa vie. Tout être sociable (et même sociable à l’extrême) peut avoir besoin de solitude à un moment donné. Ce n’est pas parce qu’on avance plus en âge qu’on a forcément besoin de plus de solitude, ça peut être l’inverse. Tout est fonction de la vie de chacun. J’ai aimé aller m’agglutiner avec d’autres dans les cafés. Je le fais aujourd’hui rarement mais je pourrais en avoir besoin à un moment donné, rien n’est exclu.

    Et cette manière, plus virtuelle, de s’agglutiner sur un blog, vous en pensez quoi ?

  63. C’est sympa Oups, mais si, je prends quand même plaisir à fumer. Sans doute pas chaque cigarette, mais une partie, j’en suis sûre.
    Je ne tenais pas tellement à me présenter comme une victime. Je voulais juste dire que le problème n’est pas simple pour les fumeurs.
    Je ne me sens pas prête du tout à arrêter de fumer. Et du coup, n’en ai même pas envie.

    Vincent parle d’essence. Mais je crains qu’il n’exagère pas. Je crois que les personnes qui commencent à fumer très jeune (avant la fin de l’adolescence), construisent leur personne avec la cigarette. Le besoin de nicotine n’est qu’une partie de l’addiction. Pour arrêter, il faut devenir quelqu’un d’autre.

  64. C’est effectivement quand ça devient une « essence » que ça devient dangereux (surtout au d’allumer sa clope, en approchant le briquet) !

  65. Assez d’accord avec ce problème de l’ancrage ancien.
    J’ai arrêté facilement à ma troisième tentative grâce au programme gratuit à Besançon. J’ai en fait réussi à me déprogrammer : c’est comme si je n’avais jamais fumé. Et je n’ai même pas été insupportable pour mes proches, enfin disons pas plus que d’habitude !
    Mais j’étais fumeur moyennement « accro » d’après le test de dépendance et j’avais une bonne mémoire de sensations positives en tant que non fumeur.
    La psychologue (remarquable) qui intervient dans ce processus dit que c’est effectivement plus difficile pour ceux qui ne se souviennent pas comment c’est avant la clope. Mais ça marche aussi pour eux.
    Ma chérie qui est fortement accro depuis longtemps a tenté le programme… deux mois sans fumer. C’est déjà une réussite car il y a un fameux mythe : celui de celui qui a arrêté du premier coup rien qu’avec sa volonté. En fait, même inconsciemment, avant d’arrêter soi-disant du premier coup, il y a des micro-tentatives. Et puis la bonne.
    Par rapport à l’alcool qui engendre une dépendance lourde, la cigarette rend dépendant de façon bien plus rapide et dans des proportions énormes. 30% de ceux qui s’y frottent… s’y piquent. C’est « LE » produit le plus addictif.
    L’alcool c’est 4%.
    Alors pas de panique, attention aux idées reçues et surtout… pas de culpabilité mal placée, ça donne envie d’en cramer une. Et une fois le sevrage réussi, je n’ai pas bien peur de ce que pourrait être la nouvelle Anne !
    Le moins drôle c’est qu’une de mes filles fume depuis très jeune et qu’elle a sûrement développé une dépendance forte.

  66. J’ai pour ma part fumé quinze ans… et arrêté (d’un coup mais bizarrement « en douceur ») au cours de la lecture de La méthode simple pour arrêter de fumer, d’Allen Karr.
    L’essentiel de la thèse qui y est développée (et qui a été on ne peut plus efficace avec moi, comme avec des millions d’autres) est qu’il est bien inutile de tenter d’arrêter de fumer tant qu’on ne peut s’ôter de l’idée que « la clope est un plaisir ».
    Anne a bien raison du coup de sentir qu’elle ne se sent pas prête à arrêter.

    Et vous ? c’est quoi vos addictions, sinon ?

  67. J’ai arrêté de fumer il y a seize ans. Je fumais depuis l’âge du lycée. Je les ai longtemps roulées avant de passer, sur la fin, aux cigarettes blondes. A peu près un paquet par jour.
    En 1991, nous avions fait une grosse fête dans mon association. A 9h du mat, nous nous sommes retrouvés seuls avec Joëlle pour nettoyer la merde de 150 personnes, des cadavres de bouteilles partout, des mégots partout, une odeur de tabac froid et de vinasse à vous faire dégueuler. Un dégoût profond. Nous n’avons jamais retouché une cigarette. Merci à ceux qui nous avaient laissé leur merde infâme, ça nous a aidé finalement.

  68. Je ne peux pas parler ici de mes addictions actuelles, mais, bon, j’admets que j’ai du mal à décrocher, pourtant j’y pense bien de temps en temps !
    Quant à mes addictions passées, moins naturelles voire pas du tout, il a suffit qu’elles me soient presque fatales pour que j’arrête d’un coup.
    Je pense qu’on a tous un élément déclencheur type pour arrêter. Je ne suis pas étonnée que pour Vincent, ça ait été la lecture d’un livre (!!!), et pour Bernard et Joëlle, la contemplation d’un monde souillé. Pour ma part, je sais que je vais aussi loin dans la joie que dans le désespoir, et que je renoncerai à mon addiction quand elle sera vraiement sur le point de me tuer physiquement. J’ai foi en mes petits sursauts de survie, même s’ils me parlent parfois trop bas.
    Bon, ça pourrait être pire, non ?

  69. J’ai pour ma part la plus violente (et la plus répandue, je crois) de toutes les addictions : je suis accroc… à la vie !

    J’ai beau des fois me dire qu’il faudrait peut-être que je me désaccoutume, voire que j’arrête, c’est plus fort que moi : je recommence à chaque fois à respirer, boire, manger, me reposer, me réveiller, éviter les dangers, etc… C’est trop bon !!!

    J’en ai peut-être d’autres, bien sûr, mais tellement moindres que celle-ci, qu’elle ne comptent quasiment pas !

  70. Rectificatif : c’était en octobre 1992… donc ça fait quinze ans qu’on a arrêté de fumer (je ne suis pas comptable pour rien !!!). Et on avait essayé plein de fois avant sans y arriver…
    Sinon, moi, je suis accro au chocolat !!!

  71. Je ne fume pas, je bois très rarement, … et j’ai un comportement addictif avec tout ce que je fais. (enfin c’est peut être un mot un peu fort)

    Que ce soit le jeux vidéo fut un temps ou la guitare, la participation à une campagne, certains forums, … En général je m’investis trop dans ce que je décide de faire. C’est pas tout à fait inutile puisque c’est lié à une véritable volonté de bien faire ce que l’on entreprend et ça ne marche pas si mal, mais en général, je tiens des rythmes incroyables pendant un certain temps puis je décide de tout arrêter en voyant que je ne fais absolument plus que ça. Je mets qd même une petite mention spéciale au jeux-vidéo (un MMORPG), car même si c’était très sympa c’est vrai que ça recréé tout le milieu social autour de soi en y rajoutant toujours une dimension virtuelle.

    Sinon un peu plus anecdotique : je ne sais pas qui ici a lu « La Citadelle Des Ombres » de Robin Hobb, un roman fantastique très sympathique qui provoque (du moins a provoqué chez moi et ceux à qui je l’ai prêté …) un genre d’addiction lui aussi, puisque les lecteurs n’arrivaient plus à s’en défaire avant de l’avoir terminé (au point d’en négliger leur sommeil).

  72. J’ai été aussi un accroc de « la citadelle des ombres » mais je ne suis pas allé jusqu’au bout car le dernier tome n’était pas encore paru. Je comprends bien ce que tu dis … Steph aussi pourrait en parler.

  73. Super livre effectivement La Citadelle des Ombres !!!

    … et sinon, tu joues (ou a joué) à quoi comme MMORPG ?

    (moi j’ai joué à Dark Age of Camelot, World of Warcraft, Everquest 2 et Vanguard)

  74. Rayon addiction, je crois que je suis porté sur presque tout, du nocif au sain…
    C’est assez terrible, il s’agit peut-être de boulimie d’ailleurs (je sais qu’on y crois pas en me voyant !) car quand je mords, ça peut aller loin. J’ai par exemple décidé de n’avoir plus la télévision chez moi, officiellement pour des raisons éducatives (ben tiens) mais surtout parce que je n’arrivais plus à me coucher qu’à l’heure de chasse, pêche et traditions… enfin vous voyez l’émission. Et je me donnais bonne conscience en disant que les meilleures émissions passaient tard.
    Mais je n’utilisais pas le magnétoscope.
    Je ne ferai pas la liste ; d’abord elle n’est pas longue et puis tout n’est pas simple à écrire ou à dire.
    Mais j’ai eu plusieurs chances : vivre très sainement jusqu’à 21 ans, avoir eu une enfance heureuse, n’avoir découvert le premier jeu vidéo que très tard. Et c’était un jeu de ping-pong ultra-lent en noir & blanc, plus grille-pain.
    J’ai donc aussi des dépendances positives (nature, lecture, etc.) parfois dangereuses. Le blog à Dupdup est limite !
    Mais il faut reconnaître que beaucoup de poisons sont délicieux… en-dessous de certaines doses. Voir ce qu’en font les homéopathes !

  75. Moi aussi je serais volontiers addicte de la lecture. En parlant de romans qui m’ont tenue jusqu’à une heure avancée, je citerais les trois tomes absolument fantastiques de « Millénium » de Sieg Larsson (polar); on les dévore à la chaîne en prenant tout juste le temps de souffler.
    Sinon, « De sang froid », de Truman Capote. A partir d’un fait véridique (un crime atroce), l’analyse minutieuse (sociologique on peut dire) de ce qui a pu le provoquer. Impressionnant et troublant (et écrit de façon magistrale).
    Addicte du blog aussi …
    Des olives et des noix de cajou quand il y en a sur la table.
    De la marche à pied.
    Du silence.

  76. « On ne peut plus fumer dans les lieux publics, mais …
    Sarko se réserve un espace frimeur ! »

  77. Moi j’suis un peu comme Humeur badine (c’est dur à dire, mais bon…), je crois que je suis avant tout « accroc à la vie » (un peu au muscat de Rivesaltes aussi) et quelque part ça m’embête pas mal. J’essaie (sincèrement) de me déconditionner (d’imaginer chaque jour que c’est le dernier, que rien ne me promet l’assurance d’un lendemain) afin d’apprendre à en savourer tous les plaisirs (et il y en a plein, de tous simples, à chaque instant) autrement que par simple accoutumance. Je ne dis pas que j’y arrive, mais ce qui est sûr c’est que j’essaie.

  78. Entendu ce matin à la radio : problème avec cette loi dans les discothèques, la fumée de cigarette n’étant plus là pour le masquer, maitenant ça pue la sueur !!! (Certains pensent déjà à envoyer des parfums d’ambiance)

  79. Manquerait plus qu’y’ait un petit malin qui lance l’idée du parfum de clopes, pour rappeler l’époque du « bon vieux temps d’avant » ! ;-)

  80. Lu dans leMonde.fr de ce jour :

    « Les fumeurs qui tentent de calmer leur envie d’en griller une en mastiquant du chewing-gum ou, plus généralement, les adeptes de la gomme à mâcher sans sucre doivent se méfier des effets secondaires.

    Selon une étude publiée vendredi 11 janvier dans le British Medical Journal (BMJ), le sorbitol, un édulcorant contenu notamment dans les chewing-gums, provoque à haute dose des diarrhées importantes et une forte baisse de poids. Des gastro-entérologues allemands ont eu à traiter deux cas de malades : une femme de 21 ans souffrant de fortes douleurs abdominales depuis huit mois avait maigri de 11 kg et un homme de 46 ans avait perdu en un an 22 kg, soit le cinquième de son poids.

    Dans un premier temps, les examens sont apparus normaux. En s’intéressant à l’alimentation de leurs patients, les médecins ont alors appris que la jeune femme consommait quotidiennement l’équivalent de 18 à 20 grammes de sorbitol (un chewing-gum en contient 1,25 gramme), et le monsieur mâchait environ 20 chewing-gums. L’arrêt de ce type de consommation a rapidement fait cesser les symptômes. »

  81. Il paraît que les danseurs qui vont dans les discothèques se paignent maintenant : avant ça sentait le tabac, maintenant la sueur.

  82. On peut déjà donc prévoir la couverture des journaux féminins de cet été, alors :
    La méthode simple pour maigrir : la gomme à mâcher !

  83. Les keufs ont commencé à verbaliser les contrevenants au décret anti-tabac. La préfecture de Paris indique qu’il n’y aura pas de «traque» : les contrôles seront effectués sur «réquisition» et sur «dénonciation». Les non-fumeurs sont donc invités à téléphoner aux flics pour dénoncer les fumeurs. Sans doute une prime sera-t-elle versée aux dénonciateurs les plus performants. Dénoncer plus pour gagner plus.

    (Percolateur 63, Nouvelle République des Pyrénées, 15/01/08)

  84. Il faut fermer les bistrots …. Pas la peine , neuf mois après ces commentaires vétilles , il n’y a plus personne dans les bistrots !!! Donc encore une fois pour un monde façonné par une certaine partie de la population qui se donne tous les droits de juger le comportement des autres par une intolérance sans partage , de ces petits esprits qui ne jurent que par les interdits , un pan de notre économie , endroit de rencontre et de partage tombe à l’eau sans qu’aucune bouée de sauvetage ne soient jetée . Et les non fumeurs se gaussent dans leur chaumière devant un feu de cheminé qui mal ventilé fait autant de dégâts que le tabagisme passif !! Mais bref ça c’est pas pareil … Je sais !!
    C’est vrai que maintenant nous avons internet pour les rencontres , mais c’est bien moins chaleureux qu’au café , il n’y a pas les regards , le touché , les sourires autres que les :smile: !!!
    Alors, pourquoi les non fumeurs ne vont plus dans les cafés ?????
    C’est aberrent d’entendre des gens intelligents dans d’autres domaines dire que les drogues dures et l’alcool ne tuent ou ne dérangent que les personnes qui en consomment !!!
    Le tabac , le plus grand des poisons inventés par l’homme , c’est pas bon pour la santé , mais toujours meilleur que la connerie !!!
    Et comme disait Dutronc  » Fais pas ci fais pas ça …..  » Avec quoi de nos jours ne peut on pas choper un cancer ? Bon moi j’ai déjà donné il y a vingt ans , et pas à cause du tabac j’étais trop jeune , j’aurai été exposé à une trop importante source d’uranium !!!!!!!!!!! Le sol breton est bourré d’uranium , va t-on interdire de vivre en Bretagne pour cela ????
    Le cancer est héréditaire dans beaucoup de cas , faut-il interdire aux cancéreux de faire des enfants ?
    Alors les donneurs de leçons , les gens qui contribuent à la peur de l’autre sur cette terre de France , les amoureux de l’interdit , je vous salue et grâce à vous Sarko à de beaux jours devant lui car vous serrez toujours là pour interdire un contre pouvoir dans ce pays façonné à votre image de gentil petit non fumeur , non buveur , non baiseur … Rongé par la peur !!!
    Bonne journée les immortels …..

  85. Et les pères noël en chocolat ça incite les enfants à croire aux mensonges toute leur vie ?!?!
    Interdisons les pères NOËL en chocolat !!!!!!!!! :devil:
    Vive la Suisse !!!!
    Je suis fatigué de ces conneries . :sleeping:

  86. Moi , ça fait trois moi que je n’ai pas touché une cigarette … Fallait bien que ça arrive un jour !!
    :happy:

  87. très drôle!!!!!en parlant d’addiction nous organisons un apéro vituel pour l’anniv de Patrick il a huit ans aujourd’hui !!!mentalement il ne veut pas dire son âge mais c’est a peu près ça!!!j’ai eut trois enfants et…..Patrick a la votre!!!

  88. Un petit whisky alors, un whisky japonais (et pas virtuel celui-ci) à la santé de Patrick et de ses huit ans (je rentre à l’instant de l’arrosage de mon départ en retraite, et j’en suis pas à un verre près) :wink:

  89. bonne retraite bernard je sais que tu es déjà plein de projets et que tu ne resteras pas inactif longtemps en attendant bonne fêtes de fin d’année a tous

  90. Yesss ! Bonne retraite bien mérité Bernard : moi c’est avec un écossais des Highlands que je t’accompagne !!!

  91. Tiens, en parlant des Highlands, il ne nous donne pas souvent des nouvelles de ses jolies vaches le Dupdup ! :whistle:

  92. Ce que j’ai apprécié à la retraite en 1er lieu ce fût de poser la montre et ne plus mettre de réveil-matin. Joyeuse retraite à toi Bernard et profite en bien.

  93. Waouh! Super! La retraite… Du temps libre… Le rêve ! Toutes les personnes dans mon entourage qui y sont, apprécient à 100%. Bonne retraite Bernard! :w00t:
    Tu vas avoir le temps de concocter tous les articles que tu voulais faire. Chouette,! Plein de photos de piafs en perspective… Moi, je vais continuer de cotiser encore quelques années, j’espère qu’il y en aura d’autres qui cotiseront pour moi.

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