Maladie virale chez Campo (suite)

SUITE DES EVENEMENTS.
Je fais ma petite enquête et j’ai quelques informations assez directes sur l’affaire « Camponovo ». Les voici en vrac :
– Les entretiens de licenciements ont lieu aujourd’hui. L’inspection du travail se penche sur cette affaire en raison du licenciement abusif et des irrégularités de la procédure (le fait notamment d’être licencié avant d’être convoqué).
– Julien, le libraire qui tient le rayon des BD, fait partie du cortège des licenciés. Il est bien connu dans le monde de la BD et plusieurs auteurs de BD le soutiennent dans cette affaire.
– Le chiffre de 4000 € que Camponovo aurait payé pour sa page de pub dans l’Est Républicain circule de plus en plus, y compris en interne dans l’entreprise.
– Camponovo est une entreprise où les pratiques sont d’un autre âge, sans dialogue social : le Directeur Général refuse de rencontrer la directrice du magasin et le délégué du personnel. C’est une boîte dans laquelle il n’existe par ailleurs aucune perspective de carrière.
– Il faut parler aussi des méthodes de manipulation en interne où les salariés sont dressés les uns contre les autres : ceux qui travaillent au « dépôt » viennent de lyncher les abominables grévistes qui travaillent à la librairie.
– Camponovo vient d’installer des vigiles dans la librairie afin de surveiller le personnel.
– dernière information de taille : la pétition sera remise demain samedi en présence de la télé (mais je ne connais pas l’heure exacte).
A SUIVRE !

13 réflexions au sujet de “Maladie virale chez Campo (suite)”

  1. J’ai une amie qui vit des choses dures dans sa boîte sur le secteur de Besançon. Les méthodes employées par la direction sont similaires. Je crois que nous vivons dans un monde de l’entreprise où tout devient permis, où celui qui dirige a le droit de faire ce qu’il veut, au détriment du respect de la personne humaine. Je crois que ce qu’il se passe au niveau national n’est pas de nature à inverser le cours des choses, bien au contraire. Le monde de l’entreprise se sarkozyse lui aussi.

  2. non mais t en peux plus toi faudrait peut être tout savoir et arrêter de dire que ce qui t’arrange

  3. lad pourrais-tu développer , j’aimerai avoir ton avis sur la question car ton commentaire est un peu vague pour ce faire une idée de ce qui ce passe vraiment dans le petit monde des entreprises .

  4. En discutant avec un responsable syndical qui s’occupe partiellement de l’histoire Campo, il semble que les salariés n’aient pas été protégés suffisamment et sont en danger.
    En gros, les salariés sensibles sont d’abord nommés avec des responsabilités syndicales, ensuite l’action est possible car ils deviennent presque intouchables. Même avec licenciement abusif, la réintégration serait actuellement mal barrée et le patron paiera les yeux fermés le prix de sa puissance retrouvée.
    Cette toute-puissance, qu’elle s’attache à un délégué syndical, un patron ou un enfant auquel on ne pose pas de limites me déplaît souverainement.
    On voit de vraies brêles défendues par les syndicats et des personnes en souffrance ne même pas être regardées… Ce sera toujours dur pour ceux qui s’écrasent ou sont écrasés, et tous les pouvoirs me déplaisent lorsqu’ils sont fortement structurés : leurs abus deviennent alors dangereux.
    Je soutiens donc sans état d’âme le faible contre le puissant, le syndicat face à ce patronat, les salariés de Campo contre Jean-Jacques Schaer. Les temps sont trop durs pour les faibles, les démunis et le déni de justice trop patent.
    Sarkozy n’a pu créer la sixième, il enterrera carrément la république !

  5. Un communiqué commun de la CGT, la CFDT, FO, Solidaire, FSU et CFE-CGC : « Les propos cyniques du propriétaire de la librairie Camponovo sont choquants pour les syndicalistes que nous sommes comme est choquante sa décision de licencier des salariés qui n’ont commis aucune faute. Faut-il rappeler à ce Monsieur que se syndiquer, se défendre, faire grève sont autant de droits constitutionnels dans notre démocratie ».

  6. La barre des 2000 signatures vient d’être franchie ce soir à 21H32. Pour une petite ville, c’est quand même pas mal. Je n’ai encore trouvé personne dans la presse qui ait donné raison au PDG de Camponovo. Je crois que tout le monde est d’accord (ou à peu près) sur cette affaire.

  7. 2500 signatures de soutien ont été remises à la direction.
    Les Verts ont apporté leur soutien.
    Les entretiens préalables au licenciement ont eu lieu. M. Schaer s’est fait porter pâle et s’est fait représenter par le directeur de la boutique (du même groupe) de Dijon.
    Le virus Sud n’a pas sévi ailleurs et les boutiques voisines ne sont toujours pas infectées.
    Voilà pour les news.

  8. J’ai lu ce matin sur l’édition de l’Est Républicain de ce dimanche que deux des trois salariés concernés venaient de recevoir leur lettre de licenciement pour faute grave. Il s’agit des deux libraires qui tenaient les rayons « BD » et « Vie pratique ». La directrice, qui n’a encore rien reçu, s’attend à recevoir la sienne d’un jour à l’autre.

  9. Les trois salariés concernés ont maintenant reçu leur lettre de licenciement et ont entamé, semble-t-il- une action aux Prud’hommes (y compris une des salariées qui est de droite, qui ne voulait pas attaquer aux Prud’hommes, mais qui a été exaspérée d’être considérée comme une maoïste).
    Mais le plus important : un comité de défense s’est constitué et mène des actions diverses et variées. Si Gilles venait faire un tour sur ce blog, il pourrait nous en dire plus car j’ai entendu dire aujourd’hui que c’est lui qui menait la danse.
    Pendant la grosse manif d’aujourd’hui, les grilles de la librairie étaient abaissées, les vigiles veillaient au grain, mais des dizaines d’autocollants avaient été mis par les manifestants devant la librairie.
    La lutte s’organise donc.

  10. Communiqué du personnel de la librairie CAMPONOVO (que je viens de recevoir, étant signataire de la pétition)

    Dans notre très grande majorité, nous avons été très affectés par le licenciement injustifié et donc injuste de trois de nos collègues, à la suite d’une courte grève que nous avons menée, le 20 Décembre 2008, pour que la direction respecte ses engagements, notamment en matière de prime de Noël.

    Et dans le même temps, nous avons été extrêmement sensibles et très touchés par l’élan de sympathie et de solidarité qui est venu spontanément de la part de très nombreux clients de la librairie. Nous avons vécu ce soutien massif et actif, venu de la ville, de la région ou d’ailleurs, comme la démonstration du bien-fondé de notre action. Il a , aussi, été vécu comme une reconnaissance de notre travail quotidien de conseil et d’échange au service de ces mêmes clients. A travers ce soutien et cet accompagnement, nous avons pu mesurer combien était vif leur propre attachement aux valeurs de respect, de légalité et de justice que nous défendons aussi.

    Que toutes les personnes qui ont manifesté, d’une manière ou d’une autre, leur soutien et leur engagement à nos côtés, reçoivent, ici, notre profonde reconnaissance et nos plus sincères remerciements….

  11. Communiqué de l’association « analphabêtes »
    Le renvoi de trois salariés de la librairie Camponovo, suite au débrayage du 20 décembre, a profondément choqué les bisontins.
    Une pétition de soutien a récolté plus de 3 000 signatures qui n’ont pas empêché les licenciements.
    Des signataires de la pétition ont décidé de créer l’association Analphabètes pour venir en aide aux trois personnes licenciées et pour éviter que de tels évènements se reproduisent.
    Après avoir lancé la vente d’un t-shirt illustré par le dessinateur Berth, l’association vous invité à un rassemblement, le samedi 14 mars, à 15h, place du 8 septembre.
    Ce sera l’occasion de rencontrer les membres de l’association, de vous informer sur les suites de cette affaire, et surtout de témoigner votre soutien aux trois personnes congédiées.
    Il est fortement conseillé de venir avec son t-shirt. Ceux qui n’en n’ont pas encore pourront s’en procurer sur place.

  12. Pour celles et ceux qui avaient suivi cette affaire : le tribunal des Prud’hommes a condamné le librairie Camponovo a versé des dommages et intérêts aux trois salariés qui avaient été abusivement virés. Les dommages et intérêts vont de 25 000 à 36 000 euros. Camponovo a fait appel. La cour d’appel a déjà confirmé le même montant de 36 000 pour l’une des salariées. Le jugement de l’autre appel se fera en janvier prochain.
    En voilà des nouvelles qu’elles sont bonnes ! :smile:

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