« Oeuvres d’art » naturelles

Article proposé par Etincelle.
Au détour d’un petit sentier, il nous arrive de tomber en admiration devant ce qu’on pourrait appeler, une « œuvre d’art » naturelle.
Parfois même, on en vient à penser que cette « œuvre d’art » vaut bien certaines autres qu’on peut contempler dans un musée ou une exposition.
(Tout le monde se souvient d’un énorme et incongru homard en plastique rouge, pendu au plafond d’une salle du Château de Versailles.)

Dame Nature ne limite pas son « art » à une seule discipline.

Elle excelle aussi bien en sculpture,

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même dans le style gargouille,

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qu’en peinture (cubisme ou pointillisme ?).

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Elle ne dédaigne pas non plus des arts plus mineurs comme le collage,

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ou le puzzle.

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Et durant l’hiver, Dame Nature s’est fait la spécialiste des œuvres d’art éphémères :

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Est-il pourtant pertinent de qualifier ces merveilles de la nature d’ « oeuvres d’art » ?

Une œuvre d’art ne nécessite t’elle pas une intervention humaine ?

Certes la nature est volontiers personnifiée (Dame Nature) mais est-ce suffisant ?

Allez, une petite gâterie pour terminer :

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39 réflexions au sujet de “« Oeuvres d’art » naturelles”

  1. le regard du photographe devient un pinceau comme l’artiste avec son tableau ; à travers nos yeux c’est l’émotion qui devient tableau ou photo.

  2. Est-ce que ça veut dire que la nature n’est pas un art en elle-même mais que c’est le regard que chacun porte sur elle qui la transforme (ou non) en oeuvre d’art ?

  3. Tu préfères donc la barbapapa au homard ?!
    Très belles photos, une belle idée de prise de vues.

  4. Un bien beau regard sur la nature .
    Ensuite savoir si ce sont des Oeuvres d’art ou si c’est l’image qui est artistique … Chacun aura son avis sur la question suivant sa perception .

  5. Si l’art, c’est transfigurer la réalité, la magnifier ou simplement l’interpréter, alors l’art c’est autre chose que la réalité. Et la nature, qui n’est que réalité, n’est pas un art en soi.

    Le chant du rossignol, qui est une perfection en soi, relève-t-il de l’art ? Non. Le clavier bien tempéré de Bach, si. L’art ne peut qu’être humain, non ?

    Cela dit, tout cela n’enlève rien à la beauté de toutes ces photos qui sont extraordinaires. Merci Etincelle pour ces belles images.

  6. Oui, Bernard, on ne peut sans doute pas qualifier la nature et sa réalité, pourtant magnifique, comme une oeuvre d’art, qui nécessite, à mon sens, une intervention de l’homme.
    C’est la photo qui est une oeuvre d’art plutôt que le sujet.
    Peut-être devrait-on dire « était » car il est si facile maintenant, avec un appareil numérique, même minuscule (comme le mien), de faire une bonne photo, sans être forcément un artiste.
    D’ailleurs, une oeuvre d’art doit-elle être forcément belle ?
    La beauté est une notion tout à fait subjective.
    Et on voit certaines oeuvres très côtées, que la majorité des gens qualifient de laides.
    En fait, cet article était le prétexte pour aborder des questions du genre :
    Qu’est-ce qui est important dans une oeuvre d’art, le résultat ou la démarche ?
    Qu’est-ce qu’un artiste ?
    Quelqu’un qui réalise des oeuvres qui vont se vendre très cher, parce qu’elles correspondent à l’air du temps ?
    Un artiste qui va peindre au fond de son jardin pour lui même, pour exprimer quelque chose qui est en lui ?
    ……..

  7. Pour « la photo « était » une oeuvre d’art » …. Il faut que tu m’expliques Etincelle … Mais demain , là je vais au lit !!!

  8. Je pense tout de même que, dans la nature, tout est beauté. Mais là encore, je remarque que l’Homme est probablement le seul à avoir le sens de la beauté. Je trouve par exemple que le détail de l’aile de la libellule est de très grande beauté mais je doute que le moineau qui la croque ait l’impression d’avoir devant lui une oeuvre d’art, ou tout du moins quelque chose de toute beauté. L’idée du « beau » est donc quelque chose de spécifiquement humain.

  9. « La beauté se suffit à elle-même. » C’est la remarque principale que je me fais en lisant cet article. Car, comme pour les autres blogueurs, ce qui est représenté sur les photos est si beau que j’en oublie de me demander (et de demander à Etincelle) ce que chacune de ces images représente.

  10. Bernard, tu le demandes ou tu ne le demandes pas ?
    Partons du principe que tu le demandes.
    Alors …

    La première photo est un gros caillou, ou petit rocher, posé incongrument sur une crête entre Tignes et Val d’Isère en Savoie.
    J’aime beaucoup ce cheminement parmi les edelweiss et les cairns, hors des sentiers ou personne ne va jamais.
    On s’ éloigne toujours, toujours, pour suivre cette crête aérienne mais pas trop, entre deux vides, mais pas trop impressionnants, sans jamais arriver au bout.
    A droite, on voit au sud, vers la station de ski de Val d’Isère.
    A gauche, au nord, on domine le lac de Tignes et le majestueux Mont-Blanc ferme l’horizon.
    Arrive malgré tout le moment où on est au bout de la crête et là, deux issues possibles, se jeter dans le vide pour les suicidaires ou bien faire demi-tour.
    Le retour est un autre enchantement car les rochers et les cairns qui nous apparaissent maintenant sous un autre angle ont toujours autant de charme.
    Vous l’aurez compris, cette crête est l’un de mes endroits préférés et j’y retourne tous les ans.

    Sur la deuxième photo, on voit un très très gros rocher, cette fois, qui est situé à la Dent de Crolles dans le Massif de Chartreuse.

    Sur la troisième photo, les branches cassées des arbres, recouvertes de mousse, avaient pris des allures de gargouilles. Une forêt de gargouilles !C’était dans la forêt humide et on peut dire, je crois, primaire, qui recouvre une grande partie de l’Etat de Washington aux USA (Nord-ouest des USA)

    Le rocher recouvert de ces lichens artistes de la quatrième photo est à rechercher dans un petit coin du Massif des Aravis. Je n’ai pas réussi à déterminer le lichen. Si quelqu’un veut s’atteler à la tâche.

    L’euphorbe de la photo suivante était superbe en ce mois de mai où nous étions partis à la recherche d’orchidées, à Crussol, dans la Drôme, site bien connu des amateurs.

    Pour le puzzle, tout le monde aura reconnu une écorce d’arbre dont malheureusement, je ne me souviens plus le nom. C’était aussi aux Etats-Unis.

    Sur la photo suivante, simplement une branche de pin gelée dans mon jardin.

    Et la dernière ! AHHHH ! La dernière !
    Comme j’aime ces petites barbes à papa qui poussent tout là-haut sur la montagne. En fait, ici, la fleur est fanée. En fin d’été, on voit beaucoup de fleurs « poilues » en montagne : des anémones, des dryades, …
    Je n’ai pas encore eu le temps de déterminer celle-ci que j’ai photographiée en Août (gros retard !). Si Albert a une idée …

  11. Yves, ton commentaire de 22h30 hier m’a interpellée.
    Et je réalise que c’était totalement idiot d’écrire que la photo « était » une oeuvre d’art à cause du numérique aujourd’hui.
    J’ai tout simplement confondu art et technique.
    Le fait de faire une bonne photo, qui relève de l’art, ne dépend pas de la technique (argentique ou numérique) mais du sens artistique de celui qui appuie sur le déclencheur.
    Même s’il est vrai qu’il est très facile de réussir une photo aujourd’hui, sans rien connaître à la technique (c’est mon cas), quelqu’un qui n’a pas « l’oeil » fera des photos ordinaires.

  12. Les photos sont magnifiques.
    C’est l’oeil du photographe qui s’est attardé sur ces cadres naturels parce que l’Art est avant tout une affaire d’esthétique (humaine cela va de soi !).
    Esthétique vient d’esthésie : perception du beau, du moche aussi, par les sens (la vue, l’ouïe…)
    Porter son regard sur la Nature et en choisir une portion colorée, géométrique, harmonieuse… pour l’immortaliser c’est un comportement humain, on en est tous d’accord.
    La Nature n’a pas eu l’intention d’être belle. Elle EST.
    Les animaux, eux, perçoivent l’environnement pour y trouver leur place, et éviter les situations qui les mettraient en danger. Ca, c’est sensoriel et ce n’est pas de l’esthétique !
    C’est notre cortex qui a transcendé le sensoriel et l’a interprété, comparé, qualifié…
    L’humain est là.

  13. Le renard dit au petit prince : voici mon secret, il est très simple : on ne voit bien qu’avec le coeur, l’essentiel est invisible pour les yeux
    Antoine de St Exupéry

  14. A mon sens, les photos d’Etincelle ne sont pas des photos artistiques, mais plutôt des photos de reportage, témoignant de la capacité de l’homme à voir dans la nature, des formes, des couleurs, des situations pouvant susciter chez lui une émotion artistique…
    Pour atteindre l’art, je crois qu’il faut, (et la nature en est incapable) une intention de communiquer, un savoir faire et une perception original (un ressenti particulier, novateur).
    Mais l’art étant intrinsèquement communication, la perception de l’émetteur et du récepteur ne coïncide pas nécessairement. Aussi il peut être utile de bien distinguer l’émotion artistique, celle que nous pouvons ressentir en regardant les photos d’Etincelle, de l’objet d’art porteur d’intentions. :blush:
    Enfin, comme je me dis chaque fois que je termine un tableau, il a au moins le mérite d’exister. :whistle:

  15. Pour Yves: je ne sais plus dans quelle article on parlait de sirop de liège. Je n’oublie pas notre affaire, je m’en occupe ce W E.

  16. un ressenti particulier, une émotion… (bien sur il y a la technique qui aide mais c’est secondaire), je crois que je n’ai pas parlé d’oeuvre d’art.
    J’ai fait la comparaison avec le tableau de l’artiste peintre parce que c’est la seule façon pour moi de transcrire mon émotion même si elle ne sera pas perçue de la même façon ,mais c’est bien de partager.
    tu parles de reportage mais je trouve une intention artistique dans les photos d’étincelle.

  17. Je ne crois pas m’être senti artiste en appuyant sur le déclencheur ou alors c’était inconscient.
    Certes, il y a toujours une recherche du cadrage qui vous plait, un angle qu’on préfère à un autre, la sensibilité à un certain esthétisme, …
    Mais il n’y a pas de création, or sans créativité, il n’y a pas d’art, il me semble.
    Je rejoins Luc qui parle plutôt de photo reportage.

  18. Que dire des photos du trop médiatique Yann Arthus Bertrand. La photo documentaire et artistique est différente. Tes photos n’ont pas de mise en scène ni de création. Tu te trouves là au bon moment avec une maîtrise de l’appareil, et avec talent – Pour la première photo, il y a dans le Jura le fameux « chapeau de gendarme » – http://www.septmoncel.fr/Chapeau%20de%20Gendarme.htm – qui a illustré (ou illustre encore ?- les livres de géo pour les CM1-2 ou 6°) les mouvements terrestre et la création du massif jurassien.

  19. Perso, je n’aime pas du tout ce que fait Yann Arthus Bertrand.
    Ses photos sont froides et dénuées de vie.
    Attention, Thierry, le petit rocher torturé de la première photo résulte de l’érosion, mais pas des pousssées terrestres comme on le voit sur la photo que tu as mise en lien.
    On peut aller à Bourg d’Oisans (oui, c’est un peu loin de la Franche-Comté), site réputé pour ses structures géologiques très explicites.
    Juste avant d’arriver dans cette petite ville, la route longe des falaises avec d’ époustouflantes roches plissées qui permettent de visualiser ces formidables forces qu’elles ont subies dans les temps anciens..

  20. La plante qui fabrique ces sympathiques barbes à papa (dernière photo) est la Benoîte rampante (Geum reptans), de la famille des rosacées.
    On l’appelle aussi la Barbe de Saint Pierre !
    Pour les curieux qui veulent la voir au stade fleuri, elle apparait vers la fin du diaporama « Le monde d’en haut » (fleur jaune d’or très vif).
    http://www.leblogadupdup.org/2009/09/10/le-monde-den-haut/

  21. Oui, c’est balot, ce nom de Bertrand m’est venu parce que j’en parlais ce midi. Inconcience de l’écriture. Je suis comme toi, je n’aime pas ce mégalo,bobo. Le chapeau de gendarme, dans le jura est une telle curiosité inscrite dans les livres d’école et la culture comtoise que j’ai trouvé l’occasion ici d’en parler. C’est aussi une sculture de la nature. Bourg d’Oisans est un haut lieu de la géologie alpine. J’insrit ces lieux dans mes prochaines rando. J’irai un jour !

  22. Ceci dit, pour voir les formations géologiques extraordinaires de Bourg d’Oisans, il n’y a même pas besoin de sortir de sa voiture.
    Mais, Thierry, si tu veux des super idées de balades ou rando dans les Alpes, tu sais à qui t’adresser …
    L’Etincelle, dont la plus grande passion (après ses enfants quand même) n’est pas le jardinage (clin d’oeil à Bernard et Francisca), ni la pêche (clin d’oeil à Francisca et Yves) mais la montagne.

  23. Pour revenir au Yann, en tant que personne …
    Je ne le connais pas.
    Mais même si sur certaines de ses photos, on voit des animaux ou même des hommes, c’est toujours vu de dessus.
    Une vision extérieure, qui reste très froide, pas du tout humaine.
    J’ai retrouvé cette sensation losqu’un de mes amis, très fort en parapente, a voulu m’emmener faire un tour avec son parapente biplace.
    (Attention au mal de coeur !).
    Cela ne ma pas plu du tout, pas par peur, mais parce que ces paysages si beaux (c’était en montagne), vus du dessus, ne m’émouvaient pas du tout, malgré la vue d’ensemble qu’on n’a pas quand on est sur « le plancher des vaches ».
    Certes, c’était beau, mais, comment dire … froid, mort.
    Les petits détails tels qu’un lichen, un insecte, un caillou bizarre, la branche torturée d’un hêtre, une gentiane, …
    Tout ça était invisible, n’existait plus.
    Et moi, j’ai besoin de ça !

  24. Attends, Yves !
    Son jardin à la montagne, OK.
    La pêche dans son jardin ?
    Ah oui, pourquoi pas si le jardin est traversé par un ruisseau fréquenté par les truites !

  25. Aïe aïe aïe !! Moi qui fait du parapente de temps a autre depuis qq années (très humblement), je ne comprends pas comment tu peux trouver cela froid et mort. Moi je me prends pour Icare. J’étais à Annecy au dernière vacance, et crois moi, survoller le lac à plus de 1000 m. c’est un sacré delire. Les petits détails tu les faits sur terre, les grands avec une aile (ou un hélico comme Bertrand). Macroscope, microscope. Evidemment que le petit devient invisible, mais prendre de la hauteur te rend visible les beautés de la géologie terrestre, les couleurs des horizons, les sensations caressantes des vents. Refait un tour en biplace avec ton ami, sans apprehension et tu deviendras oiseau. Icare ne voulait’il pas monter encore plus haut ?
    Ps: je retiens a qui m’adresser pour mes futures ballades

  26. Oh, mais je n’ai pas tenté l’expérience qu’une seule fois (et chaque fois sans aucune appréhension), mais vraiment, la terre vue du ciel, c’est magnifique mais …
    Chacun ressent les choses à sa manière et heureusement, cette sensibilité n’est pas la même pour tous.

  27. Ce fauteuil dos à dos baroque et bariolé de Niki de Saint Phalle …
    http://www.tajan.com/pdf/2009/Ventes/9359.pdf
    (un peu long à charger)
    … a été vendu 51250 euros lors de la vente Tajan à Monaco en juillet de cette année.
    Qu’en pensez-vous ?
    Je dois être complètement « out » parce que je trouve ça complètement horrible.!
    Quand au confort, je n’en parle même pas !
    lorsque l’art est réduit à un placement financier …

  28. Après avoir eu l’éclatement d’une bulle immobilière et d’une bulle financière, j’imagine assez qu’un jour, une « bulle artistique » pourrait, elle aussi, éclater.
    Les valeurs astronomiques qu’atteignent les oeuvre d’art, que ce soit les éditions originales de Tintin (Le crabe aux pinces d’or publié en 1942 : 372 000 euros), le fauteuil de Niki de Saint Phalle ou d’autres, me paraissent très artificielles.

  29. lors de la vente aux enchères de la collection PB – YSL, j’ai eu l’occasion de la suivre en direct par internet, et j’ai été effectivement étonné des prix que certaines pièces ont atteint…
    c’est vrai que toutes étaient plus rares que les autres, que ce sont des pièces rarement mises en vente, mais de là à acheter une lampe en bronze, en forme d’aloé-verra (très belle lampe), signée Albert Cheuret (lot n° 271), à plus de 200.000 €…
    enfin, on voit que ce n’est pas la crise pour tout le monde…
    :silly:

  30. Sachant qu’il y a de plus en plus de gens pauvres mais aussi de plus en plus de gens riches (notamment dans les pays émergents), il y a donc, mathématiquement parlant, de plus en plus de gens qui ont les moyens de se payer cette lampe en bronze de 200 000 €.
    D’ailleurs, quand j’ai voulu l’acheter, elle était déjà vendue ! :devil:

  31. Quoi de mieux effectivement qu’une plume pour dessiner une plume !
    Dessins superbes (avec en plus une musique qui me fait penser à Yann Tiersen) :wub:

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