Le traquet motteux

Le « traquet de moulin », ça vous dit quelque chose ? C’est une petite latte de bois qui passe au travers de la trémie d’un moulin dont le mouvement fait tomber le blé sous la meule. Lorsqu’il bouge, ce petit clapet en bois fait trac trac.

Il existe une famille d’oiseaux dont les cris font aussi trac trac. Alors, en toute logique, on a donné aux oiseaux de cette famille le nom de traquets. Et comme l’un d’eux s’arrête en migration dans les champs labourés en y recherchant les mottes de terre les plus élevées, on l’a affublé du vocable de motteux (nos vieux d’autrefois étaient bien mieux inspirés que les chercheurs actuels du Museum d’Histoire Naturelle qui n’ont pas trouvé mieux que d’appeler la poule d’eau gallinule et la mésange à moustaches panure).

Le traquet motteux est un bel oiseau.

Son élément, c’est la végétation rase et la pierre, ce qui fait qu’on le trouvera aussi bien en bordure de mer, qu’en montagne ou dans la toundra nordique. C’est en Bretagne, près de Perros-Guirec, que j’ai réalisé il y a quinze jours toutes les images de cet article.

Le traquet motteux capture volontiers des insectes en vol mais c’est au sol que a plupart d’entre eux sont recherchés (coléoptères, diptères, hyménoptères, papillons et leurs chenilles, sauterelles…). La plage et ses abords sont souvent utilisés comme terrain de chasse.

Cet oiseau ne reste jamais longtemps sans retourner sur un perchoir (piquet, branche sèche …) ou sur une petite proéminence du terrain, le plus souvent un amas de pierre. Les deux photos suivantes illustrent bien les différentes de plumage entre mâle et femelle.

C’est en général dans une petite cavité sous des pierres avec un couloir d’accès étroit, sombre et tortueux, que le traquet motteux construit sont nid. Le lien familial semble assez fort et les jeunes, bien que sachant se nourrir très vite, restent assez longtemps avec leurs parents. La migration devient générale à partir de la mi-août.


Le traquet motteux hiverne dans toute l’Afrique tropicale et utilisant tous les milieux dénudés, à toute altitude. Les premiers mâles reviennent dès la deuxième quinzaine de mars. Les traquets motteux qui se reproduisent très au nord passent encore chez nous au début mai.

17 réflexions au sujet de “Le traquet motteux”

  1. Encore un oiseau qui va agacer Francisca parce qu’on peut le voir avec beaucoup de plumages différents. Malgré tout, je crois que la queue en vol est assez caractéristique de l’espèce. Je le vois souvent en montagne, et c’est vrai, en général, perché sur une pierre.

  2. Dans la montagne basque, je le vois surtout en Février Mars, voletant au ras du sol.
    Tiens, rien à voir : qui pourrait me donner des nouvelles du Bruant jaune. C’était l’Oiseau que je voyais le + dans l’Oise, mais je n’en ai jamais vu un ici;

  3. N’ayant jamais mis les pieds dans le pays basque (français), je suis bien en mal d’avancer des idées sur les milieux, mais c’est normalement un oiseau typique et fréquent des milieux cultivés où les haies, les arbres et le prairies sont présents.

    Normalement… car comme presque tous le bruants, cette espèce est en déclin et à l’échelle de mon expérience de plus de vingt-cinq ans d’observateur, je le trouve beaucoup plus rare qu’avant. Le Bruant zizi semble même coloniser ses milieux : réchauffement ? pratiques agricoles ?
    Ces pistes sont sans doute valables toutes les deux… Mais c’est vu du nord-est !

    Quand à ces très belles images de traquet elles donnent aussi l’occasion de comprendre l’origine de la couleur du granite qui fait la renommée de Perros-Guirec et ses environs.
    On voit sous les pattes de cet oiseau, par exemple sur la dernière image, le minéral qui donne cette si belle couleur longtemps souillée par un funeste pétrolier (l’Amoco Cadiz). Les éclats blancs de ce feldspath, visibles sur l’image 4 et la dernière sont sûrement des clins d’œil de ce joli petit cristal.
    Le minéral noir c’est un mica mais Bernard, as-tu trouvé encore de vieilles traces de pétrole dans ces rochers ?

  4. Bernard, peux-tu m’expliquer le mystère de l’avant dernière photo ! Ce zoziaux là, le Traquet Motteux, il est entrain de danser ? Il ne peut pas être entrain de se poser, ni entrain de vouloir s’envoler… la position des ailes est inadéquate pour ces activités, alors, je ne comprends pas, il n’y a que ses papattes en mouvement, donc il danse !!!

    C’est cette photo que je préfère ….

    Ta femelle (traquet motteux :wink: ) sur la huitième photo (numérotée 5 pour toi) est très timide, mi-cachée derrière les galets (elle au moins ne montre pas le sien :tongue:)

    Le granite est vraiment superbe.

    Encore de très jolies photos Bernard ! Est-ce qu’un jour on pourra enfin te dire, « Bernard, ta photo est trop moche » ? Ouais….., j’ai l’impression que l’on peut espérer….. en vain …. et c’est tant mieux pour nos petits yeux :wub:

  5. Vous avez raison Etincelle, c’est de la provoc… Ils craignent que, dans cinquante ans, je sois aussi forte qu’eux et que je leur fasse de l’ombre ! :w00

    De toute façon personne ne m’aime … alors…. sniff !!!

    Mais, je les aurai un jour, je les aurai ……

  6. Concernant le bruant jaune, je trouve qu’il y a une légère remontée des effectifs cette année. Mais là aussi, c’est vu à l’échelle de ma petite vallée.

  7. Francisca, le mystère de l’oiseau qui danse ? Je ne l’ai vu que sur la photo, je ne l’ai pas vu soulever ses pattes. Bizarre … !

  8. Non, Bernard, STOP, tu vas me rendre dingue, sur la 9ème photo, il a l’air d’un traquet motteux, point barre.

    INCROYABLE :angry: :whistle:

  9. Comme il y a beaucoup de nanas sur ce blog, j’ai mis du granit rose. Sinon, j’aurais mis du granit bleu ! :silly:

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