« Amildia », un joli nom pour une tomate

J’ai eu la chance de rencontrer l’an passé Tom Wagner, l’hybrideur américain célèbre chez les jardiniers pour avoir obtenu 200 variétés de tomates, dont la fameuse « green zebra ». Ce stage se déroulait au château de la Bourdaisière à Montlouis-sur-Loire.

Plusieurs des participants à ce stage ont eu la chance de repartir avec quelques graines de variétés de tomates encore en cours de sélection (se référer au dernier article que j’ai écrit avant-hier). Il y avait notamment des graines provenant d’une hybridation entre deux variétés (que je ne connaissais pas) : Blue gamblers et Sweet & Soul. Tom Wagner nous a dit qu’il s’agissait pour lui de sélectionner une variété complètement résistante au mildiou. Il nous a précisé qu’il n’en était qu’au début de la sélection (F2, deuxième génération donc) et que 1/4 des graines seulement donneraient des plants résistants au mildiou.

J’ai donc semé ce printemps les graines en question et ai planté ensuite 20 plants au jardin.

Quelle n’a pas été ma surprise ensuite de voir pousser sur un plant des tomates … noires ! De belles tomates qui ressemblaient à d’énormes cassis.

Et quelle autre surprise de voir que sur trois pieds les tomates étaient violettes …

… et sur d’autres rouges !

Cela illustre bien le côté « bordélique » de la génération F2 évoqué dans mon article précédent. Comme je l’avais expliqué dans cet article, toutes ces tomates différentes, pourtant issues de la même hybridation de départ, peuvent être le point de départ d’une nouvelle lignée. J’ai donc choisi, comme point de départ des lignées que je vais tenter de sélectionner au fil des années, quatre pieds différents : deux qui possèdent des tomates rouges, supportant bien le mildiou, ainsi que le pied aux tomates noires et le pied aux tomates violettes. A noter que ces tomates violettes et noires deviennent rouges lorsqu’elles sont bien mures (elles virent au rouge très tardivement, au dernier moment).

Comme je n’ai pas envie de continuer d’appeler ces tomates par le numéro que leur a donné Tom Wagner (n° 3-2209), je leur ai donné le doux nom de Amildia. Pourquoi Amildia ? Comme certaines de ces tomates devraient en théorie être résistantes au mildiou, j’ai juste joint le mot « mildia » (qui m’a été inspiré par « mildiou ») et « a » en tant que préfixe privatif. « sans mildiou » donc. Ce n’est pas très original comme démarche mais j’ai trouvé que ça sonnait plutôt assez bien.

J’ai récolté des graines des quatre lignées concernées, ces lignées s’appellent donc pour l’instant « Amildia noire F3 », « Amildia violette F3 » et « Amildia rouge F3 » (deux lignées rouges  légèrement différentes l’une de l’autre). L’an prochain, Amildia noire sera suivie de l’indication F4, amildia violette également … et ainsi de suite, année après année.

J’hésite à  donner ces graines à d’autres personnes, car je n’aimerais pas qu’elles partent dans la nature sous ce nom non abouti, et d’autant plus que les caractères de ces tomates ne sont pas encore génétiquement fixés. Mais si certains insistent vraiment et son prêts  à m’accompagner dans cette expérience, pourquoi pas … Mais il faut savoir que l’expérience va encore durer sept ans et qu’elle va nécessiter beaucoup de place dans le jardin : il faut sans doute planter une dizaine de pieds au moins de la même lignée pour avoir des chances de retrouver par exemple le caractère « noir », et ce jusqu’au moment où toutes les tomates obtenues seront noires, ce qui devrait arriver dans 6/7 ans.

78 réflexions au sujet de “« Amildia », un joli nom pour une tomate”

  1. Bienvenue à Amildia. Superbes coloris, encore plus bleu que la « Blue ». Evidemment, ressortent quatre coloris, mais tu as la chance que la forme et le calibre soient en uniformité, c’est déjà un gros travail de sélection en moins !

    Reste aussi une sélection au niveau goût, ce qui n’est pas du tout évident, surtout pour cette année où nous n’avons pas eu, en général, une qualité gustative à la hauteur des autres années avec en plus une peau généralement épaisse (constats en Ile de France tout au moins !)

    Alors, Amildia est comment en bouche ?

    Je suis d’accord avec toi, il faut au moins dix pieds de chaque variété (ce qui peut sembler beaucoup, mais qui, en fait, est le minimum acceptable). Les obtenteurs travaillent souvent sur 200 pieds !

  2. Almildia semble prolifique, peux-tu nous en dire plus quant à sa chair, ses graines , et surtout son intérêt gustatif, ainsi que son port, sa taille, sa saison et sa fleur ?

    Bravo cette fois pour les légendes des photos, indispensables en effet pour mener à bien l’expérience !

  3. Tu as raison de dire qu’il faut planter beaucoup de pieds lorsqu’on fait de la sélection. Mais combien ? J’aurais tendance à dire qu’il en faut plusieurs dizaines avec la génération F2 (la preuve en est que je n’ai eu qu’un seul pied de tomates noires alors que j’avais mis 20 pieds : 15 dans mon jardin et 5 que j’avais donnés à mon frère).
    Mais je pense aussi qu’à la génération suivante c’est un peu plus homogène et qu’une dizaine de pieds suffit. C’est pourquoi j’enverrai 15 graines à ceux qui seraient tentés par la culture de ces amildias noires, violettes qui sont maintenant de génération F3. J’ai récolté suffisamment de graines de chacune de ces lignées pour en donner à 10 personnes.

  4. Ne serait-il pas plus sage de ne choisir qu’une seule variété en F3, soit la F3 noire, soit la F3 violette et ne pas mener de front les deux sous-classes, pour ceux qui n’ont pas trop d’expérience, mais également de place, ce qui n’est pas négligeable !

    Par ailleurs, pour conduire cette expérience à bon terme (encore sept ans) quinze graines par personne me semble trop juste. Je pense qu’il est souhaitable de pouvoir conserver (je dis bien conserver en dehors du semis) au moins trente graines minimum de chaque génération (et je serais quand même tentée de dire, beaucoup plus, ce qui nous sera aisé à partir de F3) particulièrement sur la génération F2, celle que tu vas fournir car cette F2 est très importante dans le cycle, et c’est à partir de celle-là que l’on pourra « retravailler la variété » à loisirs … mais il faudra conserver la « cellule » souche pendant dix ans voire plus en la congelant, car elle pourra nous être utile notamment lors d’une autre expérience d’hybridation pour retrouver les caractéristiques du noir ou du bleu, qui ne sont pas courantes. Donc il faut absolument préserver ces deux coloris. :wub: :wub: :wub:

  5. Pardon, je vais trop vite, je voulais, bien évidemment parler de choix de coloris sur F2 et non pas F3, qui sera celle qu’on élèvera !

  6. J’ai un petit souci de compréhension important à éclaircir :
    Tom t’a donné une F1
    Toi tu en as fait cette année une F2
    Et nous l’année prochaine nous en ferons une F3 (à la récolte 2011)
    Donc, sauf erreur de ma part tu vas nous confier les fruits de ton labeur soit une F2, qui ne seront F3 qu’à nos propres récoltes !
    On est d’accord ou pas ? Elles ne sont pas maintenant de génération F3.
    Très très important à préciser … :wub: :wub: :wub:

  7. Superbes, toutes ces conserves !
    Je suis impressionnée par la couleur de ces tomates noires … dans mes souvenirs, il me semble avoir déjà mangé des tomates « noires ». Elles étaient en effet beaucoup plus foncées que les tomates qu’on trouve au supermarché, mais elles restaient tout de même rouges. Je ne m’attendais vraiment pas à un noir aussi uniforme. C’est très perturbant de voir des cassis sur un pied de tomate !

  8. bonjour
    interessant cette tomate elle ressemble a ossu blue une varitée testée depuis quelques annee sur le site de tomodori a+++

  9. Francisca, non non, Tom Wagner m’a donné des graines F2, j’en ai fait des F3 et vous en ferez des F4.
    Alors, comme je vous donnerai des graines F3, une quinzaine de graines pourraient sans doute suffire. Mais, pour ne pas déplaire à Francisca, je passerai de 15 graines à 30 pour chacun et j’en garde … 100 pour Francisca ! :wink:
    Ce qui va m’obliger à prélever de nouvelles graines dès demain ! :angry:

  10. Autant pour moi Bernard, je n’avais pas compris que Tom t’avait donné des F2. Donc effectivement tu en as fait des F3 et nous en ferons des F4. Je préfère que les choses soient éclaircies car c’est quand même très important, et désolée si tu as dû taper du pied pour te faire comprendre.

    Flattée, c’est beaucoup d’honneur et surtout de confiance, que tu veuilles me confier 100 graines, mais, sauf dans tes rêves prémonitoires peut-être, je ne crois pas m’être encore engagée dans cette aventure. Lourde responsabilité. J’ai déjà pu créer deux nouvelles variétés, l’une jusqu’à F6 l’autre F4, (qui ont été ruinées par l’inondation de mon moulin) (faut jamais remuer le couteau dans la plaie !) donc je sais parfaitement ce que cela implique, le travail, la minutie et la rigueur car il est indispensable en plus de tenir un « carnet de bord » ou tout doit être noté, et ce pour chaque pied. Je reconnais cependant que la phase la plus difficile c’est quand même la pollinisation manuelle. Là, c’est fait, c’est toujours ça de gagné ! :wink:

  11. Bernard, j’aimerais quand même que tu nous donnes un peu plus de renseignements sur Almidia F3. L’intérêt majeur actuel est indéniablement le coloris, ce noir intense est sans aucun doute inédit chez une tomate, car même la « Osu Blue » n’a pas ce coloris, de plus celui-ci (d’après un ami grand spécialiste des tomates, mondialement reconnu – tu sais de qui je parle ! qui va régulièrement aux USA) n’est visible que sur la face qui a reçu le plus de soleil, la pigmentation n’étant pas homogène et fortement moins marquée sur les autres faces. Or, d’après tes photos, il semblerait qu’Amildia F3, notamment la noire, soit uniformément noire, et d’un noir intense cassis effectivement !
    Le coloris, c’est une chose, mais j’aimerais savoir son poids, son diamètre, la couleur de sa chair, la qualité gustative et la qualité de sa peau, etc. De toute façon je suppose que tu fourniras tous ces renseignements en même temps que les graines, mais je suis curieuse – comme toutes les femmes vas-tu dire ! :wink: – et puisque tu as encore des fruits sous les yeux et sous la dent, il te sera aisé de me satisfaire !
    Merci grand Dupdup !

    :wub: :wub: :wub:

  12. Cela fait, ……..disons, …… juste un an que tu nous le promets………. :wink: :tongue:
    Si cela peut rendre service, je peux aussi ressortir mon cahier de jardinage de 2001, où sont annotées toutes mes manip. très très délicates de ma toute première pollinisation manuelle sur les tomates! Je me souviens de la fébrilité dans laquelle j’étais chaque matin après ma fécondation, à enlever mon manchon de protection puis le remettre pour vérifier si une nouaison apparaissait, signe de la réussite. Moments intenses, surtout pour les premières fois, ensuite on a quand même plus la même émotion !

  13. 12 000 variétés de tomates… :blink: comment savoir si l’Amildia stabilisée n’existe pas déjà?
    Y a-t-il un organisme agrégé qui gère les infos Les analyses génétiques ne sont-elles pas a ce stade indispensables?

  14. Luc, la  » n°3-2209  » transmise par Tom Wagner à Bernard, lequel l’a si joliment rebaptisée « Amildia », est issue de deux parents « Blue Gamblers » x « Sweet & Soul » inconnus dans la littérature, vraisemblablement deux créations antérieures de Tom, peut-être elles-mêmes issues de rétro-croisements multiples. Il y a de fortes probabilité pour que personne ne puisse jamais reproduire une telle variété qui est issue de programmes scientifiques ! Ces recherches très ciblées n’ont strictement rien à voir avec nos petits « bidouillages » de fécondation manuelle. Dans le cas de « Amildia », la recherche est ciblée sur « résistance au mildiou », enfin, si j’ai bien compris !

  15. Oui, ça n’a rien à voir avec les bidouillages génétiques, car les insectes eux-mêmes sont en mesure de réaliser les mêmes hybridations que celles dont je parle dans cet article.

  16. Même si ce n’est pas du tout le même type de tomate de par sa forme, de par l’étendue du pédoncule et de par le côté particulier de la peau, cette tomate est tout à fait (d)étonnante !
    Est-ce que tu pourrais mettre un lien sur la page où est présentée cette tomate ? Merci par avance.

  17. Je suis retourné sur le site de tomodori voir cette fameuse Ossue blue dont nous a parlé Patricio. Il est évident que mon amildia violette est très proche de cette tomate-là. En regardant la fiche de présentation de Ossue blue, je m’aperçois que cette tomate là vient d’une hybridation entre une tomate et une plante qui n’est pas une tomate, mais une autre solanacée appelée solanum chilense. Quand je regarde sur le net à quoi ressemble les fruits de cette solanum chilense, ça donne ceci :
    http://www.nhm.ac.uk/research-curation/departments/botany/news-events/newsletter/archive/issue9/visitors/iris3.jpg
    Etonnant, non ?

  18. Etonnant cet article car il précise bien que les tomates habituelles (solanum lycoperscon) ne peuvent pas s’hybrider avec solanum chilense. Ce qui veut dire que la tomate Ossue blue vient d’un croisement entre solanum chilense (ça, on en est sûr, c’est écrit sur la fiche de tomodori) et une tomate qui n’est pas solanum lycopersicon (donc pas une tomate habituelle), croisée donc sans doute une tomate groseille ou une tomate à feuilles de pommes de terre. Intéressant tout ça !

  19. hola
    tiens en parlant tomate jai fait une belle decouverte cette annee
    de barao black productive et tres gouteuse sauf que certain la classe en déterminée et quelle est montée a 2.20m dans la serre :wub: ne pas confondre avec de bérao qui elle peut grimper a +de 3m enfin sous un bon climat a++

  20. hola
    tas raison on est bien en franche comté j’arrive meme a produire des piments et pas seulement celui de bresse a++

  21. OSU BLUE (Oregon State University)

    Orthographe à respecter car avec ne serait ce qu’une voyelle et/ou une consonne de différence, on peut avoir deux variétés différentes : exemples :

    De Bérao et De Barao

    Belle de Leuville et Belle Leuville

    entre autres :wink:

  22. Toutes les « De Barao » sont classées en « indéterminée », il suffit de s’en référer à la Bible de la tomate : ventmarin.fr (passion tomate)

  23. Hé les mecs (Bernard, Patricio, Francisca ) Vous me faites trop marrer avec vos histoires de tomates extra-terrestre!
    Je me demande si en fait, ce n’est pas vous les extra-terrestre… :wink:

  24. Hou, le jaloux qui aimerait bien avoir chez lui le climat de la Franche-Comté pour y cultiver des tomates extraterrestres ! :wink:
    Cela dit, patricio, va falloir qu’on arrête de dire qu’on a le meilleur climat de la terre en Franche-Comté. Ne manquerait plus qu’on voie arriver chez nous Francisca, Luc & Co … :w00t:

  25. Luc, « 12 000 variété de tomates… comment savoir si la Amildia stabilisée n’existe pas déjà ? » dis-tu.
    Je pense que si cela se confirme que ce type de tomate est issue d’un croisement très récent entre une tomate et une autre solanacée qui n’est pas une tomate, cela veut dire que les 12 000 variétés de tomates qui existaient jusqu’à maintenant sont forcément différentes de cette amildia. Cela veut dire aussi qu’à partir de ce nouveau type de tomate, un champ de sélection énorme s’ouvre devant nous. A une période où l’on constate une baisse de la biodiversité cultivée, cela n’est pas sans intérêt.
    Cela dit, pourquoi est-ce que l’on trouve partout dans le monde, des jardiniers amateurs et des chercheurs qui s’intéressent au thème de la tomate. Sans doute parce que c’est un beau légume dont les jardiniers sont toujours fiers et parce que c’est devenu le légume le plus consommé dans le monde (d’où l’intérêt des chercheurs). Mais ce serait bien que l’intérêt soit le même pour les navets, les radis, les poireaux …
    J’ai l’impression que cela vient progressivement.

  26. J’ai déjà eu des choux noirs, mais c’était une très mauvaise année! :w00t: :w00t: :w00t:

  27. hola
    cest vrai quil fait bon en franche comté avec un pull et une bonne paire de botte :angel:
    8 degré ce matin a fontain/doubs ça sent l’automne a+

  28. Je ferai dans la semaine un article qui présente deux autres expérimentations, un peu plus avancées (à partir de graines F3) liées à des tomates. Alors, attendez un peu avant de passer commande !

  29. Pour ce qui est du climat de la Franche-comté … C’est super l’été c’est vrai . Mais je ne sais pas si je supporterai longtemps l’hiver de là-bas ?? Me manquerait vite la douceur océane … Au jardin , 7° ce matin mais grand soleil cet après midi qui fait frétiller de plaisir mes poivrons !!
    :smile:

  30. Avec mes horaires de boulot je viens de finir de déjeuner ( tout en feuilletant ton blog ) … Alors tu as le temps d’arriver car je vais attendre un peu avant d’ouvrir la première bière !!
    :wink:

  31. J’y connais rien en tomates. :dizzy:
    Même pas capable de faire pousser un légume dans ce qui est supposé être mon jardin (une friche disent les mauvaises langues :angry: ). Mais là, je suis bluffé. Bravo, les jardiniers sélectionneurs. C’est épatant. :silly:
    Quant au climat de notre belle Franche-Comté, je le trouve parfait, sans chauvinisme, aucun :angel:
    Bonne soirée à tous
    Phil.

  32. hola
    pour tes poivrons, yves, mets un voile d’ hivernage ou de croissansse genre p17 tu vas accellerer la maturitée :biggrin:

  33. On peut faire comme ça aussi avec les gens. On pratique ainsi chez les paysans du Haut-Doubs, région où il fait froid : on se met un voile d’hivernage sur la tête, on reste là bien au chaud à boire de la gnôle (ça aide contre le froid) et on ressort au printemps (c’est à dire en juin) pour entrer de nouveau en hibernation à l’automne (c’est à dire en août). :w00t:

  34. ah ah,
    attends DupDup, que j’ai le temps de m’occuper soigneusement de mon jardin, (car cette année encore çà n’a pas été le cas) et je suis sur que j’arriverai à plus de 3,39 m. pour mes tomates… :-)
    il y a pas mal de terrain chez les paysans où je fais mon jardin, je suis près à essayer de faire pousser des amildia noires ou violettes. je vais en parler à la dame qui me prête son bout de terrain, et je te tiens au courant si elle est prête à faire l’expérience…
    à bientôt
    jonathan & cécile

  35. Dans cet article, j’avais parlé de cette fameuse tomate noire que j’avais baptisée « amildia noire ». En génération F2, je n’avais eu qu’un seul pied de tomate noire sur un total de 20.
    Cette année, j’ai semé cinq plants, les cinq ont des tomates noires. En génération F3, les résultats sont donc déjà très uniformes.

  36. Même observation de mon côté, j’en ai 6 pieds au jardin et j’ai bien du mal à observer des différences.
    En revanche, vu que cette année est favorable au mildiou, j’ai bien peur que « amildia noire » y soit malgré tout sensible. A suivre…

  37. Même constat avec « amildia rouge » : toutes les tomates des cinq pieds sont rouges et n’ont que très peu de différences entre elles. Là aussi, j’ai l’impression que les caractéristiques de la variété sont à peu près fixées dès la génération F3.

  38. En passant quelques heures au potager à désherber et en contemplant mes tomates en bout de course, je me suis demandé si la culture d’Amildia se poursuivait ici ou là, et avec quels résultats en cette année de fort mildiou… Avez-vous constaté sa résistance ? De mon côté, tous les plants semés l’an passé ayant été touchés par la maladie, et étant déçu par le goût de cette tomate, je n’ai pas poursuivi la sélection, mais je regrette malgré tout ces belles grappes noires qui tiraient l’œil des voisins et les belles assiettes composées.

  39. Je ne l’ai pas semée cette année. L’an passé, elle avait bien résisté au mildiou mais avait fini par être atteinte en fin de saison.

  40. :smile: Je viens de découvrir votre blog et J’ai découvert à travers vos commentaires la semence de l’hybride F2 appelé « almidia  » dont le morphotype principal est la couleur noire. Cet hybride F2 semble le fruit d’un F1 sur le recherche d’une résistance naturelle au mildiou. J’aimerai savoir si ce caractère morphotypique est resté stable au fur à mesure des générations suivantes : F3/F4/F5 etc…je m’intéresse à l’hybridation des solénacés et je me demande si je pouvais acquérir auprés de Bernard un peu de semence F3
    Cordialement
    De pascal Deloffre

  41. Je viens de vous envoyer un mail pour récupérer votre adresse postale et vous adresser dès aujourd’hui des graines.
    En F2, seules quelques tomates étaient noires. Ce sont celles-ci que j’ai prises pour continuer la sélection et en F3 elles étaient toutes noires (certaines plus que d’autres, ce qui montre que le caractère noir n’est pas encore complètement fixé à cette génération-là).
    Je vous envoie des F3.
    Comme vous l’avez certainement lu dans mon article, « amildia noire » est le nom que j’ai donné moi-même à cette tomate.

  42. Bernard peut être pouvons nous être plusieurs à continuer la sélection… Par exemple le groupe d’échanges. Cette année tu sélectionnes celles qui te plaisent (je ne sais pas si tu en es à f3, f4…). Tu continues avec celle qui à les critères que tu recherches le plus et tu peux confier à d’autres celles qui te semblent intéressantes mais que tu ne feras pas, parce qu’on peut pas tout faire……
    Pour ce qui est de l’origine des croisements, celui là ou d’autres. Je ne connais Tom Wagner que de nom et réputation et je ne veux pas me faire incendier ici. Mais je trouve qu’il a fait beaucoup de choses….. et je suis surpris de voir dans ton article où tu parles de la sarpo mira qu’il en est à l’origine (c’est pas dit comme cela mais c’est ce que j’ai compris). L’histoire de la création de la sarpo mira et des autres sarpo se trouve facilement sur le net et elles ne sont wagnériennes.

  43. Non, non, tu as raison de préciser tout ça.
    Aucun risque de se faire incendier, je ne suis pas wagnérien … sauf en musique ! :wink:

  44. J’ai semé en 2011 une dizaine de pieds d’Amildia noire (graines F3 données par Bernard, je conserve donc son appellation), intéressé par son comportement face au mildiou : je n’ai observé aucune résistance particulière au mildiou, tous les pieds ont été touchés et tous avaient des fruits noirs.
    Cette variété donne des tomates de 3-4 cm de diamètre, presque totalement noires, sans intérêt gustatif je trouve.
    En revanche, j’en cultiverai cette année de nouveau (un seul plant, F4 donc) pour une bonne raison : cette tomate est parfaite pour décorer une assiette de crudités ou pour attirer l’œil ou les questions de mes voisins jardiniers. Les gros fruits noirs au jardin, c’est plutôt intrigant. A noter que le feuillage est lui aussi plus ou moins noircissant.
    Je ne sais pas si ça un intérêt génétique quelconque, mais je pense récolter pas mal de graines cette année et notamment celles de cet unique plant d’Amildia noire, F5 donc.

  45. En 2011, mes plants d’amildia noire ont bien résisté au mildiou. Par contre je ne l’ai pas semée en 2012 mais en allant chez Christophe, j’ai vu effectivement les dégâts du mildiou sur cette variété.
    Et Christophe aurait eu des raisons de jurer « mill’ dieux de mill’dieux », ce qui en patois franc-comtois se dit « mill’dioux de mill’dioux » ! :wink:

  46. J’espère que cette année nous ne parlerons pas trop du mildiou…… Quoique le temps qu’il fait en ce moment, avec un peu plus de chaleur est parfait pour lui.
    J’ai lu que trois gènes intervenant dans la résistance au mildiou avaient été identifiés et qu’il fallait la présence d’au moins deux pour que la résistance soit effective. Seulement face à une variété ayant deux de ces gènes le mildiou mute et contourne la résistance. Il est fort probable que des variétés dites résistantes « perdent » leur résistance au bout de quelques années le mildiou s’adaptant.
    Pour ce qui est de la recherche de la résistance ou de la recherche de tel ou tel critère jusqu’où sommes-nous prêts à aller ? Aujourd’hui il existe des moyens, que nous critiquons par ailleurs, pour intervenir dans l’adn des plantes. Le faire pour certaines choses laisse la porte ouverte à d’autres. Par exemple on a identifié le gène de la remontance chez le rosier. Toutes les anciennes variétés non remontantes pourront certainement l’être d’ici quelques temps. Certes nous pourrions profiter des fleurs beaucoup plus longtemps, mais qu’en sera t-il du plaisir de l’attente et du bonheur du temps qui passe. Imaginez que tous les passages d’oiseaux que vous guettez se fassent tous les jours….
    Chez-vous je ne sais pas mais chez moi avant de trouver des variétés de tomates résistantes il serait plus facile que les cultivateurs ne laissent pas à l’air libre des tonnes de déchets de pommes de terre qui sont des foyers de contamination de mildiou contre lequel ils lutteront avec des milliers d’euros qu’ils se plaindront d’être obliger de dépenser et qu’ils n’ont pas donc qu’il serait bon de leur donner pour qu’ils continuent à nourrir la planète. J’ai dit nourrir ? C’est peut être empoisonner ?

  47. En tous les cas, on sent bien que, à conditions météo égales, le mildiou est plus virulent aujourd’hui qu’hier et qu’il doit être doué de très grands capacités d’adaptation. D’ailleurs, je ne devrais pas dire « le » mais « les » car « mildiou » est un terme finalement assez générique, il y a des tas de souches différentes.

  48. Ah nom de Diou , c’est bien vrai qu’il est plus virulent aujourd’hui qu’hier l’Émile Diou !!!
    Hé hé hé hé hé hé !!!
    :wub:

  49. Francis je suis d’accord avec toi, si le mildiou pouvait une fois n’est pas coutume fermer sa grande …… ça ferait plaisir à tout le monde je pense !!! :w00t: cette année je veux manger des tomates et pis ché tout !!!
    Bernard ton Amildia est plutôt comment dans l’assiette mis à part qu’elle soit très belle et surprenante … s’il te reste de la F3 ou F4 je veux bien tenter de faire un peu de sélection.

  50. Tu as raison, semer Amildia noire, c’est être plus partageur que sauvage. :wink:

  51. Bonjour Bernard, avez-vous reçu mon adresse pour l’envoi des semis de votre Almidia ?

  52. Oui, les graines ont été postées en début d’après-midi.
    Au tarif « lettre », elles devraient arriver pour ce week-end, mais avec la Poste on ne sait jamais … !

  53. message pour Bernard

    merci pour les semis je les ai reçu pendant mon absence…je vais tenter des plantules tardifs avec un accélérateur d’enracinage
    cordialement

  54. Très bonne nouvelle pour les jardiniers amateurs de biodiversité : les tomates dont j’ai parlé dans cet article ont continué d’être sélectionnées par Tom Wagner. Ces fameuses tomates aux couleurs bleu indigo, voire noires, sont diffusées depuis quelques jours par Kokopelli, tomates cerises et autres.

  55. Je demeure dans l’ouest du Canada pas tellement loin de l’Oregon. Celle que l’on cultive et qui est noire s’appelle l’Indigo rose. Lorsque je la coupe, il y a une étoile. Elle est prête seulement lorsque sa base en dessous devient rouge. Je la cultive depuis deux ans.

  56. Pour les miennes également, je ne les consomme que lorsque la base devient rouge.
    Il y a effectivement beaucoup de photos sur internet concernant cette variété.

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