Chroniques de la ruche (4)

Un article proposé par Christophe
(Note de Bernard : désolé de n’avoir mis en ligne cet article que très tard alors que Christophe me l’avait envoyé il y a près de trois semaines, je n’avais pas vu que cet article collait autant à la saison du moment)
Avec la fin de l’hiver, une température clémente entraîne la colonie à reprendre son activité.
Ce sont d’abord de brèves sorties, des vols de propreté (excrétion à l’extérieur de la ruche), un nettoyage nécessaire après un long confinement (saletés, vieille cire, cadavres).

Arrivent aussi les premières collectes : d’abord il faut boire et l’absence d’eau peut être catastrophique, une source d’eau proche des ruches est impérative, eau de source pour mes abeilles à environ de 100 mètres, un des avantages de la Franche-Comté.

Et puis la reine reprend son activité de ponte, les butineuses qui rapportent du pollen témoignent de cette reprise toujours attendue. Les sources d’alimentation sont encore peu nombreuses et souvent peu riches en nectar (buis et cornouiller mâle ici).

Cette période doit être suivie de près par l’apiculteur car la colonie reprend son essor au moment où les réserves tendent à leur fin. Selon les régions et les évènements climatiques, une situation critique arrive vite : si dans le sud de la France les amandiers et abricotiers en fleur permettent dès le mois de mars une pleine activité, certaines ruches de montagne sont encore sous la neige !

Il peut donc se produire une pénurie si par malheur différents facteurs se conjuguent : manque de miel stocké, impossibilité de sortir à cause du froid ou de la pluie, faible disponibilité en ressources végétales et émergence en nombre de nouvelles bouches, voire négligence de l’apiculteur. Il est donc souvent nécessaire à ce moment (mais aussi après récolte du miel, pour un essaim capturé, ou à l’automne si les réserves sont insuffisantes), d’effectuer un nourrissement qui stimulera la colonie. Chaque ruche est donc équipée d’un nourrisseur, au-dessus du corps de ruche, que l’on peut remplir d’une nourriture liquide ou solide selon les saisons et les besoins physiologiques.

Mais il faut maîtriser ce nourrissement : trop et l’on risque de doper la ponte et vite saturer la ruche en couvain et jeunes abeilles, favorisant ainsi l’essaimage à cause du manque de place, pas assez et c’est la disette, la mort d’une colonie trop faible.

Nourrir de façon inadaptée peut enfin engendrer d’autres graves nuisances : effet « congélateur », mauvais choix de l’apport qui peut favoriser l’apparition d’une maladie… Cette année, j’ai redonné du miel, un choix qui ne serait pas adopté par un professionnel. Mais qu’on ne me prenne pas pour un ange : je n’aimais pas ce miel de printemps, trop typé « pissenlit », et j’ai gardé le meilleur !

144 réflexions au sujet de “Chroniques de la ruche (4)”

  1. Ce n’est pas grave Bernard, il est encore intéressant de le lire j’espère.
    Par ailleurs, les conditions climatiques en Franche-Comté sont particulières : peu de précipitations en ce début de printemps, quasi absence des giboulées, températures élevées, et la bise a jusque-là été plutôt peu marquée.
    Le résultat, c’est la floraison accélérée avec une avance de 15 jours environ chez moi par rapport aux dates habituelles (début de floraison du lilas mercredi). Les abeilles sont quasiment passées de l’hiver à l’été le temps de le dire… dur de suivre !

  2. Il faisait 19°C hier soir à 21 H alors qu’il faisait déjà nuit. Je n’ai jamais vu, me semble-t-il, un mois d’avril aussi chaud. J’imagine que tout ça n’est pas sans conséquence sur les abeilles (les miennes avaient déjà fait quelques escapades en plein mois de janvier).

  3. Le moi d’avril est en effet ecceptionnellement beau et chaud. Les lilas ne sont pas encore en fleurs chez moi mais cela ne saurait tarder. Espérons que l’on ne paiera pas en mai ce petit été qui nous est offert en avril.
    Si cela continue, il va falloir changer les dictons comme « En avril, ne te découvre pas d’une fil ».
    Mais méfiance, tant que les Saints de Glace ne sont pas passés …
    Hier j’ai vu un frelon chez moi. C’était le premier de l’année.
    Quand aux abeilles, cela fait un moment (deux ou trois semaines ?) qu’elles viennent butiner dans mon jardin. Elles ont particulièrement apprécié les fleurs de mahonia.

  4. Ah zut ! Il manque quelques « c » à « exceptionnel ». Cela ne s’écrit pas eccccceptionnel ? :biggrin:

  5. Merveilleux de nous faire entrer dans l’intimité de la ruche saison par saison !!
    On se pique au jeu !!
    :wub:
    Il est 19h et il fait encore 26° à l’ombre de mon cabanon de jardin !!
    Quand je suis rentré du travail , il faisait 34° dans le cabanon , mes petites plantules ont été à deux doigts de suffoquer derrière la fenêtre … Comme quoi , il faut toujours être attent’Yves en cas de coup de chaleur et ne pas oublier d’aérer !!

  6. Oh non ! Il faut qu’elles v’Yves !
    Si elles n’étaient pas trop chét’Yves, il se peut qu’elles surv’Yves à cette excess’Yves chaleur presque est’Yvale.

  7. Super Etincelle même si je suis tard’Yves ce soir j’arrYves au bon moment!!!
    pour les vierges froides j’y vais de ce pas.

  8. j’ai quand même une question au sujet des abeilles, on parle beaucoup d’effondrement des colonies d’abeilles, qui serait causé par des parasites et particulièrement le Varroa destructor qu’en est t’il dans notre région?
    Je suppose que les maladies causées par les pesticides, insecticides, OGM, bactéries et autres ne sont pas étrangères au problème de disparition des abeilles dans le monde?

  9. Emilie, ta question mérite une réponse étayée, comme je rentre seulement de réunion, je la ferai demain je pense…

  10. Bravo pour le reportage! J’aime le mélange de genre des photos. Mais dis moi Christophe, l’abeille de la première photo est-elle de la même espèce que le autres? je ne vois aucune trace d’orange sur son corps.
    Au jardin ,je suis toujours aussi désespéré de voir si peu d’abeille. Il me semble que je n’y entends plus jamais aucun arbre chanter. Heureusement qu’il y a quelques gros bourdons pour faire le boulot de pollinisateur.

  11. Une réponse à Emilie d’abord.
    Bien sûr l’effondrement des populations d’abeilles est réel, peut-être pas aussi catastrophique selon les régions et les préjudices que sont effectivement les OGM, les pesticides, etc. Au sujet des pesticides la situation est complexe, mais comme souvent dans la nature un faisceau de paramètres agissent de concert et il n’est pas facile de tirer des conclusions. Par exemple, au sujet du maïs, il a été mis en évidence par les Italiens que l’action conjuguée des pesticides (les abeilles les ingérant sur les feuilles pour boire) et d’un parasite (Nosema) a provoqué des pertes importantes à l’issue de l’hiver 2007-2008. Il existe une foule d’autres problèmes à l’étude, pour des pathologies ou des déséquilibres divers (ondes, abeilles qui ne reviennent pas, mortalité inexpliquée de reines au printemps…). Le temps de trouver joue bien sûr pour les fabricants de cochonneries !
    Le Varroa en lui-même est un parasite particulier : d’abord parce qu’il atteint presque toutes les colonies actuelles (sauf en certains lieux géographiques exceptionnels et isolés), que son apparition et son essor a été fulgurant, mais du coup, j’en ai appris une bien bonne cette année.
    Avant le Varroa, l’exploitation traditionnelle du miel s’effectuait à la sortie de l’hiver et ce sont donc les réserves non consommées qui constituaient le profit de l’apiculteur (l’exploitation industrielle n’a bien sûr pas la même logique, on s’en doute). Peu d’impact sur les colonies car les abeilles repartaient au boulot naturellement.
    L’apparition du Varroa entraîne rapidement une réponse sanitaire de la part des apiculteurs : le traitement devient la règle, mais il a l’inconvénient de « polluer » le miel. On tire donc désormais le miel avant l’hiver et avant traitement car le Varroa s’attaque principalement au couvain et donc à la ruche en plein essor de population au cours de la belle saison. Comme il est difficile de ne pas entamer le stock hivernal, le nourrissement devient la règle… mais entraîne lui-aussi de nouvelles pathologies : sucres de mauvaise qualité, au moindre coût, diarrhées chez les abeilles par exemple.
    Ma surprise a été grande quand j’ai constaté que chez les apiculteurs, nombreux sont ceux qui ne traitent pas (on les considère souvent comme des malades), à cause d’un constat simple : avec ou sans traitement, il est impossible de se débarrasser du Varroa, autant alors sélectionner les ruches les plus résistantes en favorisant l’adaptation… Bernard en est témoin comme d’autres : bien des colonies « naturelles » donc pas gérées par l’apiculteur, perdurent sans difficulté. Je compare cette situation à la forêt (la pelouse ?!) au sujet de laquelle l’homme normalement constitué ne supporte pas la non intervention.
    Et j’ai découvert encore mieux : des apiculteurs chevronnés qui exploitent encore à l’ancienne et certains qui n’ouvrent JAMAIS le corps de ruche : une hérésie pour les alarmistes et ceux qui appellent à la peur, pour ceux aussi qui vendent les traitements.
    Difficile de tout dire sur le sujet, mais on aura compris ma sensibilité au sujet, mais je dois encore ajouter une cause naturelle aux problèmes de dynamique des populations vécues par les abeilles : le magnétisme terrestre est en grand déclin (c’est une situation normale par moments) et perturberait l’orientation des petites bêtes. Des apiculteurs ont donc essayé des aimants sur les ruches… Et ça marche très bien avec quelques précautions : moins de pathologies, des colonies florissantes… Et plein de miel !

  12. A Luc maintenant !
    Fin observateur notre Belge préféré : effectivement, toutes les abeilles ne se ressemblent pas, et là je vais dévoiler un aspect tout à fait passionnant de la vie de la reine.
    La reine dirige la colonie par ses messages chimiques divers (phéromones) mais surtout… Elle passe presque tout son temps à pondre, de façon monumentale car elle peut pondre 1 500 à 2 000 œufs par jour et jusqu’à 200 000 œufs par an, en fonction des ressources en nectar et pollen notamment. Et elle pond pendant environ 4 à 5 ans… sans sortir de la ruche sauf essaimage !
    Alors le mystère est là : comment produire autant d’œufs ? Eh bien il faut parler de la reine vierge, fraîchement éclose et qui doit assumer son destin.
    Peu de temps après son émergence (c’est le mot pour signifier le passage à l’état volant), elle doit s’accoupler. Elle sort de la ruche (la seule fois sauf essaimage) et va s’accoupler en vol avec plusieurs mâles, successivement. A chaque fois, le mâle (faux-bourdon) agrippe la reine qui ouvre ses voies génitales, dévagine son endophallus dont le bulbe s’engage dans la chambre de l’aiguillon de la reine. Paralysé, il se penche en arrière, contracte son abdomen, la pression de l’hémolymphe provoquant l’éjaculation. Son appendice (bulbe et tout le tralala) reste coincé dans la reine.
    Le tout a duré 5 secondes, le mâle meurt peu après être généralement tombé à terre avec la reine.
    Luc doit se dire, bon passionnant, mais ma question ? J’y viens.
    La reine va remettre ça avec d’autres mâles, le jour même ou pendant les jours suivants jusqu’à ce que sa spermathèque soit remplie, chaque nouvel arrivant devant arracher le signe de fécondation de son prédécesseur.
    Ensuite elle va pouvoir passer le reste de son temps à pondre, mais des familles différentes d’abeilles selon l’origine du sperme : même espèce mais variabilité. On a donc des abeilles sombres, d’autres bicolores, de quoi faire un autre article d’ailleurs.
    Il est donc normal dans beaucoup de ruches de rencontrer des abeilles apparemment très différentes bien qu’elles soient issues de la même reine : elles n’ont pas le même père.
    Sur mes images, on a affaire sans doute à deux demi-sœurs, mais aussi à une vieille abeille sur la première image : ailes abîmées, elle a passé tout l’hiver dans la ruche alors que les générations estivales ne durent que quelques semaines.
    L’abeille qui boit (image 4) et nettement bicolore et sûrement bien plus fraîche. Les jeunes abeilles, dans la ruche apparaissent d’ailleurs bleutées.

    Un autre truc dingue : il existe des rassemblements de faux-bourdons qui accueillent sûrement des mâles provenant de très loin, en des lieux parfois connus depuis des siècles. On se demande bien ce qu’ils espèrent ! Mais on aura peut-être l’occasion de reparler de cette sorcellerie une autre fois…

  13. Oh là là, mais c’est passionnant tout ce que tu nous racontes Christophe. On va bientôt pouvoir t’appeler La hulotte II :wink:
    Les aventures sexuelles de la reine des abeilles vont certainement inspirer à Humeur grivoise quelques commentaires bien sentis :wink:
    Je vais demander à mon pote qui a quelques ruches (dans le sud Jura) ce qu’il fait, lui, au sujet du traitement contre le varroa et ce qu’il pense de tout ça.
    Si j’ai bien compris, toi, tu fais le traitement ? C’est ça ? Et donc, tu récoltes ton miel avant l’hiver ?

  14. Est-il vraiment besoin que la reine s’accouple avec différents mâles pour que les abeilles filles ne soient pas toutes identiques ?
    Est-ce vraiment l’explication ?
    Les enfants d’un homme et d’une femme ne sont pas des clones et peuvent être très différents tant d’un point de vue physique que psychique.
    Il existe même des cas de jumeaux dont l’un est noir et l’autre blanc ce qui est possible si les parents sont de couleurs différentes.
    Il existe aussi des cas, mais là c’est une autre histoire, dont les deux jumeaux sont de pères différents. Aïe aïe aïe !
    Chez les abeilles, c’est normal mais chez les hommes, c’est mal vu ! :shocked: :biggrin:

  15. Etincelle, au sujet des traitements, en fine mouche que tu es, tu as bien compris que je traite mes colonies, mais de la façon la plus propre possible à ce que je croyais jusqu’ici : avec des produits naturels, et non pas à l’amitraze. Mais je remettrai sans doute en cause mes pratiques à la lumière de mes découvertes. Pour cette année encore je récolterai le miel avant l’hiver sur mes ruches mais je suis très tenté par une expérience d’exploitation à l’ancienne sur au moins une ruche l’an prochain.
    Au sujet des lignées d’abeilles, tu as sans doute raison, mais autant il est difficile de distinguer un corbeau d’un autre de façon systématique, la situation devient terrible avec des milliers d’abeilles consanguines ! On peut tout de même penser que les lignées distinctes correspondent à des génotypes bien différents, qui s’expriment par un phénotypes (caractères visibles) caractéristiques. Les abeilles bicolores, les abeilles plutôt noires sont bien séparables mais les individus de la même lignée sont peu différent sans une observation très fine, et sur le plan psychique, sous l’influence forte de la reine, je ne sais quoi dire !
    En ce qui concerne les jumeaux, bien sûr, il y a des cas avec deux pères différents mais ces jumeaux sont alors forcément hétérozygotes ; en ce qui me concerne, jumeau homozygote avéré, l’honneur familial est sauf !

  16. Ah oui, tu es un jumeau ?
    Il me semble bien que tu me l’avais déjà dit mais je l’avais oublié.
    Quand à mes jumeaux à moi, :wub: , ils sont bien du même père et ils se ressemblent comme deux abeilles, euh, comme deux gouttes d’eau je voulais dire. :biggrin:

  17. Je le savais bien que tout ça vous inspirerait :tongue:
    Je me suis renseignée auprès de mon ami qui fait du miel.
    Il en fait depuis de nombreuses années mais en toute petite quantité, rien que pour lui.
    Il a deux ruches.
    L’année dernière, il n’a pas traité et ses ruches n’ont eu aucun problème.
    Les quatre années précédentes, il avait traité.
    Autrement, il m’a dit que lui, il extrait son miel en juillet et il dit qu’il ne faut pas l’extraire plus tard que septembre car après il faut laisser des provisions pour les abeilles pendant l’hiver.

  18. J’ai déjà dû parler me semble-t-il de l’essaim qui s’est installé sous le faite du toit dans un nichoir à chouette hulotte. Le nichoir est inaccessible, je fous donc une paix royale (du même nom que la gelée) aux abeilles. Je n’ai donc jamais récolté de miel et jamais traité. la colonie est florissante et se porte à merveille. Elle est exposée complètement au nord et ne reçoit aucun rayon de soleil. Ce qui m’étonne, c’est qu’elle sont capables de sortir en plein mois de janvier alors que la température côté nord reste toujours basse. Des abeilles de la race dupdup, c’est résistant !

  19. Merci Christophe pour tous ces renseignement très précis cela me donne une idée exacte du problème. Excusez le retard de ma réponse mais le wk je suis à la campagne et je n’ai pas de téléphone donc pas internet.

  20. Merci pour les différents commentaires sur cet article, il en va comme toujours avec la nature lorsque les forces à l’œuvre sont complexes : l’observation et le questionnement sont nécessaires, passionnants.
    Intéressant cet enterrement par les abeilles d’une des sources de leurs difficultés, mais bien sûr, cette première stratégie s’avère insuffisante, d’autres stratégies émergeront sans doute, mais celles des hommes et surtout leur remise en cause serait bien plus profitable…

  21. L’article dont Brind’paille a mis le lien est étonnant. L’article est très court, voici ce qu’il dit :
    « Selon des scientifiques américains, les abeilles ont développé une stratégie pour protéger leur ruche des contaminations aux pesticides : elles condamnent les alvéoles contenant du pollen contaminé afin de les isoler et d’éviter la dissémination. Le phénomène a été observé pour la première fois en 2009. Depuis, les scientifiques l’ont constaté à de nombreuses reprises.
    Cependant, ces efforts seraient vains. La présence de ces enterrements seraient le plus gros facteur de perte d’une colonie. »

  22. On peut imaginer qu’en isolant le pollen contaminé, les abeilles tentent de effectivement de « l’enterrer », un peu plus de détails sur cette stratégie dans le lien suivant : http://www.lnr-dz.com/actualites/detail/102038
    J’apprends à l’occasion que les abeilles opèrent de la même manière avec les traitements anti-varroa et cela me rappelle que j’ai observé des alvéoles operculées et non exploitées dans certains cadres, mais cela n’a peut être pas de lien avec le phénomène observé.
    Les abeilles auraient donc détecté la nocivité des pesticides mais pas encore leur puissance face à des barrières trop peu efficaces. Je doute que mes congénères humains soient encore capables d’un tel niveau de vigilance et à part certains qui surveillent leur alimentation grâce à des informations convergentes et qui permettent des réactions « intellectuelles », la détection, l’isolement, voire la destruction de ces sources de perturbation sont sans doute presque inaccessibles à nos sens.
    Cela renvoie à la question du psychisme des abeilles, sans doute un anthropomorphisme, mais surtout met en concurrence nos capacités à raisonner avec les différents sens de perception dont nous disposons… ou pas !
    Encore une fois, avant que nous puissions sentir ou détecter aussi bien, je reste persuadé que la puissance du cerveau humain ne lui permet pour l’instant qu’une seule réponse : fonder une réaction sur la base des constatations scientifiques et non pas croire aux pauvres projections économistes… Ce mot étant bien dévoyé en l’occurrence.

  23. Un essaim capturé hier… s’il y en a d’autres j’aurai du mal à les capturer depuis Texel !

  24. Comme dans de trop nombreuses autres situations aujourd’hui, nos instances politiques montrent leur soumission à l’économie, leur absence de vision à long terme, leur incapacité à anticiper, à innover, ou à expliquer aux citoyens pourquoi certaines évolutions sont nécessaires et comment il faudrait les accompagner.
    C’est le cas pour les pesticides, l’endettement des états, les ressources énergétiques, la lutte contre la criminalité organisée… La liste en est longue.
    Au leu de cela, on continue à nous asséner des sondages qui orientent les décisions politiques : la connerie de masse dirige donc la France (au moins) après en avoir élu ses responsables. Triste et malmenée démocratie.
    Je ne peux que me satisfaire pour le moment de l’absence de soja à proximité de mes ruches, et vous livrer aussi ce salutaire coup de gueule qui nous aidera sans doute à conforter nos choix.
    Si ce mec croise la route, j’espère pouvoir partager une bouteille de Bordeaux avec lui. http://www.youtube.com/watch?v=pN7yFxwxktI&feature-player_embedded

  25. Dommage, la vidéo que tu proposes, Christophe, n’est plus disponible.
    A propos de la connerie de masse dont tu parles, il faudrait sans doute revenir sur cette histoire de graines germées. Peut-être aura-t-on l’occasion de le faire sur ce blog.

  26. Une récolte record de miel cette année… Les abeilles turbinent de façon incroyable et l’apiculteur est sur les genoux !
    J’attends le bilan de la fin du mois pour en dire plus mais s’il existe d’autres apiculteurs, dans d’autres régions aussi, cette situation est-elle la même pour eux ?

  27. J’ai rarement entendu autant de bourdonnements d’abeilles au niveau de la frondaison des arbres en forêt. Idem dans les forêts de châtaigniers il y a 15 jours en Corse.

  28. Aujourd’hui, sur la vigne vierge, ça bourdonne, ça bourdonne !
    Mon pote qui a deux ou trois ruches dans le sud du Jura a lui aussi beaucoup plus de miel cette année que d’habitude. Il dit que c’est du à la météo. Une chaleur précoce, un ensoleillement presque constant, beaucoup de fleurs sur les arbres fruitiers en début de saison …

  29. Cela confirme mes informations en ce qui concerne le Doubs et le Jura… Mais ailleurs ?
    Pour information, 5 de mes ruches, fortes depuis le début de la saison, ont produit chacune 50 kg de miel à ce jour, et ce n’est pas fini même si l’activité va évidemment ralentir.
    Mes ruches plus faibles et une qui a essaimé commencent à stocker dans les hausses, bilan définitif fin août ou début septembre.

  30. 50 kg par ruche ?
    Ce n’est pas du miel fou j’espère …
    Le miel fou (deli bal en turc) est un miel toxique produit par des abeilles qui ont butiné certaines plantes de la famille des éricacées, notamment les rhododendrons et les azalées.
    Ce miel aurait mis à mal l’armée de Xénophon au IV siècle avant JC.
    Aujourd’hui aussi, il y a parfois des intoxications avec ce miel, essentiellement en Anatolie
    http://medecinetropicale.free.fr/spe/mielfou.htm

  31. Je m’étais posé la question de la toxicité du miel, mais je ne connaissais pas cette histoire.
    En tout cas pas de risque pour les Ericacées en ce qui me concerne mais il est bien évident que des plantes toxiques existent en Franche-Comté comme ailleurs. Mais il y en a tellement de bonnes et mes abeilles sont si généreuses qu’elles prennent soin de ma santé !
    Le bilan de cette année est finalement d’environ 300 kilos et 5 de mes ruches ont effectivement produit chacune environ 50 kilos.
    Il ne s’agit pas d’un record (j’ai vu une ruche chez mon « maître » qui a produit environ 180 kilos, 9 hausses Voirnot dont 3 remplies de miel d’acacia !) mais l’année est exceptionnelle pour les apiculteurs, du jamais vu apparemment.
    Bien sûr les conditions météorologiques (printemps précoce, peu de précipitations en avril, etc.) ont joué un rôle important. Mais je crois aussi que les abeilles ont récolté énormément de miellat : le miel est plus foncé que les années précédentes et il provient en partie des sapins. La production de ce miel recherché a été très forte cette année. Il faudrait que je fasse analyser mon miel pour en avoir le cœur net, mais je me contente de le manger !
    En bref, non seulement il y a beaucoup de miel mais en plus… il est excellent !
    Il ne faut pas confondre une folle miellée et une molle fielée…
    :smile:

  32. Comme dirait l’archéologue : « J’aimerais écarter les ruches de cette vieille momie ».

  33. Ça fait un peu film d’horreur, cette histoire de miel qui suinte à travers les murs. C’est curieux comme le miel fait cependant moins glauque que le sang… :tongue:

  34. Du sang glauque ?
    Au sens premier du terme, cela paraît difficile (sauf peut-être le sang d’un petit martien :wink: )
    La couleur glauque est à l’origine le vert de la mer, un vert tirant sur le bleu.
    Venus, la déesse de l’amour et de la beauté avait parait-il les yeux glauques (pers).
    Etonnant que ce terme soit maintenant devenu synonyme de sordide. :wassat:

  35. hola
    cette annee avec 4 ruches jai fait 100kg de miel
    dont 2 essains de cette annee
    et je suis pas retourné voir depuis 15 jours car javais laissé plusieurs cadres non opperculés je pense que je vais leur laisser pour cette hiver
    christophe les a tu deja nourri et traité pour le varoa a+

  36. Super, un autre apiculteur sur ce blog !
    Oui j’ai nourri et traité contre le varroa, juste après la dernière récolte comme il est souhaitable de le faire.
    Belle récolte aussi pour toi Patricio, car des essaims de l’année ne sont pas nécessairement très performants (sauf peut-être des essaims secondaires pour l’année suivante).
    Je suis surpris que tu laisses des cadres de hausse sur la ruche en hiver, bien qu’on exploitait les ruches de cette façon avant l’apparition du varroa, en prélevant les réserves non consommées au printemps.
    Alors je me demande si tu fais partie des apiculteurs qui ne traitent pas contre le varroa car cette pratique m’intéresse beaucoup.

  37. Petite question aux spécialistes Christophe et Patricio : est-il vrai que les abeilles modernes communiquent par e.miel ? :smile:

  38. hola
    non je laisse pas les hausse pour lhiver jai juste remis pour que les abeilles lechent les cadres je vais les enlever
    par contre je les laisse parfois sur la ruche mais avec un couvre cadre sur la ruche mere je trouve que je suis moin attaqué par la teigne
    enfin je debute en apiculture il y a deux ans je navais plus d’essains tous mort malgré du miel ds la ruche ?? et au prix des essains je contais tout arreté et jai recupere des essains arrivés tous seul et jai remis cela a++

  39. hola
    pour bernard je sais pas si elle communique par emiel mais parfois elles se piquent la ruche et crois tu que la reine ils l’appel cire

  40. Il paraît que c’est à Bourre-la-Reine que le taux de fécondation des abeilles est le meilleur. C’est vrai aussi, ça ? :smile:

  41. Oui, ces images sont très belles et en particulier celles avec les chauves-souris (on se croirait dans le Seigneur des Anneaux ! :smile: ).
    Il est dommage que seuls les animaux soient mis en valeur parce que le plus étonnant et le plus impressionnant se passe au niveau des fleurs. Le nombre et la variété de stratégies qu’elles ont mises en place au cours de l’évolution pour se reproduire est carrément époustouflant.
    Merci Christophe pour ces quelques instants de bonheur que nous avons, grâce à toi, grignotés :wink:

  42. Oui.
    Et là encore l’incohérence et la lâcheté des politiques publiques laissent pantois.
    :blink:
    Ainsi pour la troisième fois consécutive le Conseil d’Etat a t-il annulé une décision du ministère de l’agriculture (pas de majuscules :smile: ) autorisant la mise sur le marché (AMM) du Cruiser 350.
    Et une nouvelle fois la justice européenne porte un coup au moratoire français sur les OGM.
    Cherchez l’erreur. Cherchez la PAC.
    Et puis, encore plus ubuesque, la cour de justice de l’union européenne a jugé que du miel contenant du pollen issu de maïs MON810 ne pouvait être commercialisé faute d’autorisation dans l’alimentation du pollen issu de ce maïs.
    Les apiculteurs devront donc prouver qu’ils sont exempt de cette atteinte aux produits de la ruche, cas de la France.

    La production d’OGM et l’apiculture demeurent donc deux activités inconciliables et la bataille juridique s’enlise.

    Le miel est un produit aussi naturel… que l’amarante.
    http://lesmotsdumonde.canalblog.com/archives/2009/09/23/15173168.html

  43. Après avoir regardé ce fameux nid de … zut ! j’allais vendre la mèche ! j’ai parcouru un peu le blog de Nanard. Je tombe sur l’article de Christophe.
    Quelques réflexions :
    – les images d’ouvrières mal en point correspondent à des abeilles mutilées par le parasitisme de varroa destructor* (ailes froissées, malformations diverses)
    – les causes de disparition (et pas seulement de l’abeille mellifère) sont en effet multifactorielles : pesticides bien sûr et autres contaminants (et en particulier synergie entre les diverses molécules), présence de varroa et d’autres parasites (protozoaires comme Nosema ceranae, bactéries, virus, mycoses…), mais également réduction de la diversité végétale exploitable, fautes de conduite des apiculteurs (visites au mauvais moments, transhumance, traitements inadaptés, nourrissements impropres et/ou avec des sucres de mauvaise qualité, prélèvement trop importants dans les provisions de miel, outillage mal nettoyé, récolte d’essaims contaminés, etc…), auxquels il faut ajouter un brassage génétique potentiellement perturbateur (des sous-races « régionales » d’abeilles, dites « noires du pays », avaient un développement et des comportements de récolte qui correspondaient parfaitement avec la phénologie de la végétation « sauvage » ; rien qu’en Franche Comté, une « sous-race de montagne » se distinguait de celles « de plaine » par un couvain dont le volume correspondait à une sphère*, donc selon le principe du plus grand volume avec la plus petite surface, quand l’autre se présentait « en ballon de rugby »* !). A la recherche d’abeilles plus « travailleuses » ou plus « douces », on a introduit des races d’autres origines géographiques, « l’italienne » au corps très marqué de jaune orangé, ou la « carniolienne », plus grise… C’est ce qui fait que parmi la population d’une ruche de chez nous, comme si bien dit par Christophe, on trouve des hybrides entre « noire » et « italienne » (les plus reconnaissables) qui sont plus ou moins ornés de jaune* ;
    – quant à l’observation sur la séquestration du pollen « pollué » pour éviter la contamination dans la ruche, quand on lit l’article original, les auteurs sont tellement prudents qu’on se demande pourquoi ils ont publié avec si peu de résultats… Sans doute le syndrome « publish or perish » ?
    Si Christophe relance au printemps son épopée naturelle des abeilles et de l’apiculteur, je veux bien participer à cette belle histoire.

    * je ne sais pas trop comment faire passer des images marquée par ce « * » à l’appui de mes observations ! Donc je ferai un de ces prochains jours un envoi à Nanard, qui les mettra en place sur son blog

  44. Très heureux de cette offre, car je suis un néophyte, et je crois qu’avec des insectes qui possèdent de telles capacités, je le resterai longtemps.
    J’avais d’ailleurs annoncé une chronique de la ruche qui reste en rayon (!), au sujet de l’extraction du miel, mais en consultant les images, j’aurai du mal à la réaliser sans refaire des photos. Cette opération est pour le moment encore très consommatrice de temps pour moi qui travaille seul, chaque instant étant compté pour limiter l’impact sur les colonies.
    Alors jusque-là, je n’ai pas encore pris le temps de me nettoyer les pattes pleines de miel pour empoigner l’appareil de façon sereine ! Ça viendra.
    Mais il y a tant à dire sur le sujet que d’ici là, je trouverai bien le sujet d’une autre chronique, peut-être à propos du matériel nécessaire pour démarrer, onéreux en général, mais en comptant sur la solidarité des apiculteurs pour l’extraction proprement dite, on peut commencer léger. J’aimerais effectivement que l’apiculture revienne dans les pratiques courantes autant que le travail au potager ou l’élevage des poules, c’est tout de même à portée de beaucoup, la peur des piqûres étant finalement facile à dépasser.
    Jean-Yves fait bien de rappeler que toutes les actions de l’apiculteur sont à mener prudemment. Je vais donc prochainement attaquer une formation pour apprendre des techniques que je ne maîtrise pas et surtout bénéficier de l’expérience des plus aguerris.
    Je reste convaincu qu’il n’existe pas « une » bonne pratique, comme au potager d’ailleurs : chaque année est particulière, et chaque ruche est différente, en raison de ces multiples facteurs qui agissent à chaque moment clé du cycle. Comme dans toute exploitation de la nature, bien des équilibres doivent être respectés, et les sources de déséquilibres sont nombreuses. Et puis, comme je l’observe toujours, il y a autant de pratiques différentes qu’il y a d’apiculteurs, comme au potager, même si certaines techniques sont inévitables.

  45. Voilà une excellente nouvelle pour démarrer la journée !
    Avec ce zen, j’espère que tu ne retrouveras pas tes abeilles en Roumanie ! :dizzy:

  46. Oui, une grande machination derrière un bel écran de fumée, c’est aussi ce que révèle le Canard Enchaîné (vive l’Europe !) :

    CANARDAGES
    CONFLIT DE CANARD
    C’est la fête aux abeilles..
    VENDREDI demier, le nouveau ministre de l’Agriculture, Stephane Le Foil, annonce qu’il retire sur-le-champ l’autorisation de mise sur le marche du Cruiser QSR. Ce pesticide, fabriqué par le geant suisse Syngenta pour enrober les semences de colza – 600 000 hectares en profitent -, est fortement soupçonné de faire perdre le nord aux abeilles, incapables de retrouver le chemin de la ruche.
    Mais elles ne devraient pas se réjouir trop vite. Un autre Cruiser reste, lui, autorisé pour le maïs, dont le pollen est la principale source de protéines pour les abeilles. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’Unaf, le syndicat apicole, a fait interdire trois fois de suite par le Conseil d’Etat les autorisations de mise sur le marché délivrées sans sourciller dudit Cruiser 350 par le ministère de l’Agriculture sous Sarkozy. Las de voir le Conseil d’Etat, qui n’est pourtant pas connu pour être un repaire d’écolos, donner raison aux apiculteurs, le gouvernement Fillon a pondu, en 2010, un décret fort opportun. Les juges du Palais-Royal n’ont plus le droit de se prononcer sur la commercialisation d’un pesticide : c’est désormais l’affaire des tribunaux administratifs, qui n’y connaissent pas grand-chose…
    Pourquoi les apiculteurs attaquent-ils le Cruiser chaque année alors que la justice leur donne a chaque fois raison ? Tout simplement parce que le ministère de l’Agriculture s’est mis en tête, en 2008, d’autoriser le pesticide pendant un an au lieu des dix habituels.
    Résultat : quand le Conseil d’Etat rend sa décision, le maïs Cruiser a déjà été planté et moissonné depuis belle lurette. Et, comme par hasard, quand le Conseil d’Etat, irrité par le subterfuge, a exigé qu’on revienne a des autorisations de dix ans, un décret a refilé le bébé aux tribunaux administratifs. « On a l’impression d’être face a un système mis en place pour contourner de manière systématique la loi et les décisions juridiques sur les pesticides au profit des intérêts de l’agrochimie », s’agace Bernard Pau, avocat de l’Unaf et cauchemar des fabricants de pesticides.
    Syngenta, qui a déjà prévu d’attaquer la décision de la France sur son produit, a de fortes chances de gagner. Lorsqu’en 2009 l’Union européenne a toiletté son règlement sur les pesticides, un article favorable au lobby agrochimie s’est discrètement glissé, l’article 49, que tout le monde a Matignon semble avoir oublié indique qu’il est impossible d’interdire une semence traitée avec un pesticide si elle est déjà autorisée par un Etat membre ce qui est le cas du Cruiser, autorisé par plusieurs pays européens. Et ça, on parie que Syngenta va en faire son miel !

  47. Le titre de cet article est prometteur.

    Sauf que lorsqu’on lit l’article jusqu’au bout, on se rend compte que Bayer et autres marchands de mort vont en profiter pour proposer encore plus de chimie en développant « de nouvelles solutions pour s’attaquer aux principaux facteurs de la mortalité des abeilles, parmi lesquels les parasites et les virus ».

    A vomir ! :angry: :alien:

  48. Mince, une abeille vient de m’envoyer un e-miel pour me dire que j’ai oublié le « nt » à la fin de communique :sad:
    Réactives ces bestioles ! :biggrin:

  49. pas vu une seule abeille cette annee et pourtant il y a des ruches
    a un kilometre et nous semons des fleurs de jacheres expres pôur les abeilles dans tout nos bacs en terrasse,il ne vient que des bourdons
    heureusement qu’ils sont la
    pour polleniser,en me promenant ,j’avais rencontre le proprietaire des ruches,il allait vacciner ses abeilles ,a mon avis ca n’a pas marche

  50. il m’a explique qu’il accrochait des bandelettes avec un produit car elles avaient des sortes d’acariens sur le corp ,moi je n’y connais rien

  51. mais c’est vrai que c’est drole et que ca etonne que l’on vaccine les abeilles!!!

  52. Il ne s’agit évidemment pas d’une vaccination ! :w00t:
    Si le frelon asiatique alimente beaucoup des discussions concernant les abeilles, sa prédation spectaculaire est sans commune mesure avec le parasitisme exercé par le Varroa, un acarien effectivement. https://fr.wikipedia.org/wiki/Varroa_destructor
    Cette bestiole a envahi toute l’Europe (pas Ouessant en France, le petit village gaulois habituel) en seulement 3 ans, une efficacité face à laquelle le frelon fait figure d’escargot.
    La lecture de cet article, comme celle d’autres sources nous enseigne que la cupidité est une nouvelle fois la source de ce petit (grand ?) drame.
    Pour l’apiculteur, le traitement s’avère impératif, faute de quoi ses colonies, au mieux ne donnent pas de miel, dans une conséquence moyenne périclitent, et au pire, deviennent foyer d’infection pour les voisines.
    Là où ce sujet ne me prête vraiment pas à rire c’est justement sur la modalité du traitement. Diverses expériences de vie m’ont porté comme d’autres à tourner le dos à la chimie. L’amitraze est la molécule active la plus efficace et autorisée en France. J’ai tenté pendant 3 ans l’usage des essences végétales (Apilife-var) et mes colonies ont souffert malgré l’efficacité avérée de ce traitement. Je m’explique.
    Ce traitement est appliqué 1 fois par semaine 4 fois de suite à 20° C de façon optimale. Trop chaud et la volatilité des essences rend les abeilles folles. Je l’ai vu. Insupportable. Trop froid, traitement inefficace. En clair, dans la région Franche-Comté où je réside, après avoir observé le dépérissement de mes colonies et avoir dû euthanasier des abeilles (une chronique mortifère de la ruche à venir ? :alien: ), j’ai choisi, temporairement au moins, d’en revenir à l’amitraze, et cette année, malgré des conditions particulières, je constate que mes colonies sont de nouveau en pleine forme. :smile:
    Mais ce pis-aller ne saurait me contenter. Sauf quelques pistes et une vraie préoccupation, je ne détiens pas encore la solution du traitement futur. :sad:
    Certains ne traitent pas, attendant une adaptation, d’autres poursuivent leur n’importe quoi, et moi, dans le no man’s land, je vis avec une contrainte particulière : un de mes voisins est apiculteur pro, s’inquiète de mes ruches en considérant l’avenir des siennes.
    Pour l’instant, j’ai accepté le traitement classique en disant à mon ami voisin qu’il était hors de question que je ne réponde pas efficacement à sa demande. Il vit des abeilles. Pas moi, mais… Elles m’aident à vivre.
    Patrick, ces bandelettes dont parle l’apiculteur sont imprégnées d’un produit acaricide, vraisemblablement l’amitraze. Un produit qui normalement est utilisé pour traiter le bétail… Cherchez l’erreur dans un monde où, comme dans celui des semences, la réglementation et la fameuse AMM (autorisation de mise sur le marché) qui accompagne les médicaments, l’univers du profit reste roi. :angry:
    Les parasites ont de l’avenir.

  53. J’ai oublié un verbe dans ma dernière phrase, pas grave, vous en choisissez un, et vous l’installez.
    C’est comme avec le varroa, chacun sa méthode. :whistle:

  54. Christophe, peux-tu nous préciser ? …… j’ai entendu que certaines souches résistent naturellement au varroa. Que même des abeilles sauvages y résistent et que c’est aussi une sélection de l’homme qui crée des faiblesses.

  55. C’est juste, la preuve avec ce lien.
    http://ruchebio.com/varroa/Varroa_destructor.html
    Notre ami Dupdup a d’ailleurs une colonie sauvage chez lui depuis longtemps, et il en existe bien d’autres ici ou là que j’ai pu observer ; elles vivent sans l’homme depuis belle lurette, avec le varroa, en ayant trouvé un moyen de l’amoindrir. On dit qu’elles ont un comportement hygiénique : elles expulsent les larves parasitées, Varroa destructor qui utilise le couvain pour se reproduire est donc éliminé.
    http://www.apinovar.com/articles/resistance-rapportfinal.pdf
    C’est un des pistes que je souhaite suivre, mais l’élevage des reines est un aspect de l’apiculture auquel je ne me suis jamais frotté.
    Cette année, je comptais d’ailleurs avancer dans cette voie en créant des colonies artificielles, que l’on distingue de celles issues d’un essaimage naturel. Ce printemps catastrophique a vite plombé mon projet.
    Mais l’état satisfaisant de mes colonies en cette fin de cycle qui s’approche me permet de rêver à un nouveau printemps… plus sec !
    Une des difficultés de cette sélection, un des risques plutôt, c’est qu’en cas d’échec, on conserve des colonies fragiles susceptibles de propager d’autres cochonneries. C’est en particulier le cas de la loque américaine, une maladie grave de la ruche, extrêmement contagieuse. C’est la nature, l’affaiblissement d’un être vivant engendre le développement de multiples pathologies. On les aime bien sur nos arbres morts, beaucoup moins dans nos ruches. :wink:

  56. merci de m’avoir éclairé
    je vais assiste a une fete du miel dimanche ou il y a un apiculteur qui a fait un musee des abeilles et du miel j’y amène mes petits enfants qui se sentent tres concernes

  57. Beaucoup d’abeilles cette année chez moi, dans les fleurs de la vigne vierge… je ne sais pas où sont les ruches ou le nid …. j’ai vu des bourdons, pas mal, quelques guêpes ( j’ai vu un nid dans la haie ) et des papillons par dizaines dans les pissenlits en fleurs…

  58. presque pas de papillons chez nous,avant il y avait aussi des libellules,pas vu une seule depuis au moins deux ans
    pourtant il y a un ruisseau sous mes fenetres

  59. Actuellement, lorsque j’ai des légumes qui montent prématurément en graines dans le jardin (carottes, bettes, céleris, oignons, poireaux, …) je ne les arrache pas, je les laisse en place afin que les abeilles et autres insectes aient des fleurs à butiner.

  60. J’ai eu, et j’ai encore beaucoup, beaucoup d’insectes chez moi cette année. J’ai dû (malheureusement) détruire un nid de frelons qui avait pris place dans un nichoir après les mésanges et un nid de guêpes qui n’interdisait l’accès à une partie de mon jardin. Au printemps j’ai dû empêcher un essaim d’abeille de s’installer sous le toit, j’ai fait de la fumée pendant toute une journée. Je l’ aurais bien laissé pour qu’un apiculteur vienne le prendre mais c’était dans un endroit inaccessible.
    Pas mal de papillons, des nuages de syrphes (sur le persil en fleur), des bourdons (qui viennent finir leur vie en se gavant dans les fleurs de courge ou de dahlia), des carabes (qui aiment les limaces mais aussi les pièges à limaces, dommage !!), des abeilles ….
    Très , très peu de coccinelles, mais aussi pas de puceron (juste un peu en serre au printemps), je n’ai pas vu devenir adulte les 200 larves que j’ai mis en serre.

  61. La quantité croissante de bourdons au fil des ans est très impressionnante, autant que la diminution des abeilles. Je connais beaucoup de monde pas trop regardant en ce qui concerne le monde animal, qui confirme au quotidien cette observation. S’agit-il d’une niche écologique qui se libère?

  62. Alors là c’est bizarre, j’ai fait les constatations contraires, parce que comme Zouzou, j’ai vu beaucoup d’abeilles chez moi, notamment au moment de la floraison de la vigne vierge. Par contre, je n’ai pas vu de bourdons alors que d’habitude, j’en voyais pas mal (même qu’une année, ils avaient construit un gros nid dans la laine de verre du toit, juste au-dessus de mon lit, ce qui avait donné lieu à une devinette sur le blogadupdup. Je voulais mettre le lien mais n’ai pas retrouvé l’article, ni dans la rubrique « devinettes », ni dans celle « Insectes et petites bêtes » ??). Même en montagne, j’en ai vu beaucoup moins que d’habitude (des bourdons). De toute façon, cette année, question faune, je n’ai rien vu, à part 2 ou 3 bouquetins et des aigles :sad: Je ne sais pas où sont passés tous les animaux.
    Heureusement, question flore, ça a été carton plein avec de nouvelles espèces (pour moi) rares ou originales. :smile:

  63. des bourdons ,beaucoup pas du tout de coccinelles
    pas de pucerons mais des cochenille enfin c’est ce que l’on m’a dit ,je n’y connais rien et je m’etonnais de voir des trous dans le feuillage de certaines de mes fleurs

  64. D’ailleurs, j’y pense, pas de bourdons, mais pas de guêpes, pas de frelons, pas de xylocopes, pas de mouches, pas de moro-sphinx, alors que les autres années, il y a beaucoup de tout ça chez moi.
    Finalement, peu d’insectes. Sans doute cela est-il du au printemps assez spécial de cette année.
    Et cela pourrait bien aussi être une explication au fait qu’on voit peu d’oiseaux. Ils ont du déménager dans des lieux plus fournis en nourriture.

  65. Oups ! Pardon ! :blush:
    Heureusement, j’ai rendez-vous chez l’ophtalmo dans pas longtemps :lol:

  66. Oups, c’est moi qui m’excuse : si c’est uniquement un problème de vue, pas besoin donc que tu arrêtes la boisson !!!!!! :whistle:

  67. en parlant de migration un groupe de jeunes hirondelles est parti ce matin comme tout les ans le rendez vous était sur mon toit,ca m’etonne depuis sept ans que j’habite ici ,une sur chacune des tuiles et ca piaille!!!! en se rassemblant
    elles sont généralement accompagne par des plus agées reconnaissables a leurs gorges orangées

  68. Ça a été difficile à ce mettre en place c’est vrai … Mais depuis quelques semaines , c’est une explosion de vie avec tous les insectes autour de chez moi . Beaucoup de papillons , d’abeilles et surtout , un nombre incroyable d’odonates cet été !!!

  69. Par contre ici, depuis une semaine, chute rapide du nombre de libellules , quelque soit le site sur lequel je me rends. Mon copain Michel a remarqué la même chose.
    Cela dit, on est déjà en fin de saison pour un certain nombre d’espèces.

  70. Pas encore de chute impressionnante du nombre de libellules … Mais c’est vrai que l’on voit beaucoup de « vieilles  » qui ont fait leur boulot et qui attendent tranquillement la fin de vie après la ponte .

  71. Signé il y a 10 jours.
    C’est assez incroyable cette histoire-là.
    Au train où ça va, dans moins de 10 ans la société va me considérer comme un délinquant parce que je n’utilise aucun pesticide. :angry:

  72. Je viens de signer et de faire suivre le lien à tout mon carnet d’adresse. Quelle puissance ont les lobbies de la chimie agricole, qu’ils arrivent à soudoyer nos élus et autres hauts fonctionnaires pour qu’ils pondent des directives qui ne servent que leur business!!! :devil: :devil: :devil:

  73. Venus en barque depuis l’Afrique (à raison de 250 dans la même barque) ?
    (oui je sais, c’est de mauvais goût)

  74. Quelqu’un sur ce blog disait il y a quelques jours « bonjour à tous » et il me semble qu’Hitler et Mussolini l’ont dit aussi un jour ! :whistle: :wink:

  75. Peut-on rire de tout ?
    C’était la question d’un grand humoriste* qui répondait, intelligemment je trouve : « Oui, mais pas avec n’importe qui. »
    On croit rire, et on blesse ; on croit faire de l’humour, c’est de l’ironie ; on croit jouer, et on chahute.

    Cela dit, cette nouvelle intrusion fait un peu peur : l’accroissement des espèces invasives qui a fort justement donné lieu à un bel article sur ce blog, n’a pas fini de faire jaser. Il y a inflation, et ceux qui pour l’instant donnent dans la tolérance et parient sur la capacité de la nature à s’en relever par l’adaptation me paraissent un peu optimistes : la capacité de l’humain à rendre exponentielle une calamité ou à détruire un équilibre déjà précaire n’a jamais été aussi forte.
    Après tout, les humains ne seront sans doute pas les vainqueurs de ces petits désastres qui s’accumulent ou de catastrophes plus ou moins naturelles, et peut-être que ce petit coléoptère est l’avenir de la planète !

    *Pierre Desproges
    https://www.youtube.com/watch?v=yQ0csrxB5n4

  76. Christophe. J’ai l’intention d’offrir une ruche à mon fils qui a commencé il y a quelques mois avec les abeilles et on m’a parlé de ruche Nicot plastique. Connais-tu? As tu un avis sur la question? Quelles ruches possèdes-tu? Je n’y connais absolument rien. Merci

  77. :sideways:
    Difficile de parler d’abeilles en quelques mots.
    Les ruches en plastique, ce n’est pas mon truc, elles sont pourtant fabriquées près de chez moi, dans le Jura (nicoplast), un des des départements les plus forestiers de France !
    Peu importe, l’essentiel, plastique ou bois, c’est qu’il existe un standard dominant un peu comme Windows en informatique : la ruche Dadant. Elle existe en plastique, en bois, neuve ou d’occasion, avec abeilles ou non, en 10 ou 12 cadres (plus lourd). Les prix sont donc variables. L’important est sans doute de connaître le choix qui a été effectué par ton fils pour permettre des échanges aisés entre ruches : il est très peu pratique d’avoir des soucis d’interchangeabilité.
    Il m’est tout à fait possible de te donner plus d’informations si tu le souhaites. Le téléphone ou mon adresse mail me paraissent préférables si cela te convient. Bernard peux te communiquer tout ça.

    Mes ruches sont d’un autre standard, plutôt employé en montagne et dans le nord-est : ruches Voirnot. J’ai peu de ruches actuellement (moins de 10), faute de temps, mais j’envisage d’augmenter leur nombre.

    En tout cas… Merveilleux cadeau nécessitant effectivement pas mal de connaissances, un peu de matériel, selon l’objectif aussi : pollinisation, production de miel, conservation…
    N’hésite pas à me solliciter, les apiculteurs sont sensibles à la transmission. :smile:

    En plastique il existe même ça…
    http://www.futura-sciences.com/videos/d/flow-hive-recolter-miel-deranger-ruche-1152/

  78. Bon ben je ne sais pas ce qu’est devenue ma réponse. Je te disais
    1- merci
    2- c’est pas simple, je vais lui faire un bon d’achat et lui proposer de te contacter.

  79. Ma ruche a une histoire particulière. Peut-être que je la raconterai un jour dans un article. En tous les cas, je ne prélevais pas le miel jusqu’à présent et mes abeilles passaient l’hiver haut la main. Mais le premier prélèvement a eu lieu hier : 10 kg ! Mise en pot ce matin … :smile:

  80. Chaque année je suis en vacances dans le Diois. Richissime!!! Une fantastique promo pour le bio. j’adore! :heart: :heart: :heart:

  81. Il faut énormément de fleurs pour que les abeilles produisent du miel, il leur en faut au moins un n’hectare ! :w00t:

  82. @Bernard, je ne sais pas si Christophe t’a déjà fait goûter son miel…………….tout ce que nous pouvons dire, Jean et moi, c’est que c’est un produit DELICIEUX

  83. C’est donc pour ça que tout le monde s’arrache le miel de Christophe ? :biggrin:
    J’avais entendu parler de cette histoire mais je n’avais pas imaginé que Christophe en était à l’origine :lol:
    Sacré Christophe !
    Quand à Bernard, il joue quand même un peu les intermédiaires, non ? …
    Par le biais de son blog :whistle:
    :w00t:

  84. Tiens, ce matin, Margot, ma petite fille de 8 ans, m’en a sorti une bien bonne.
    Vous la connaissez peut-être déjà mais moi, je ne la connaissais pas.
    Savez-vous comment les abeilles communiquent entre elles ?
    Bêtement, j’ai répondu « en faisant bzzzz ».
    Et ben non !
    Les abeilles communiquent en s’envoyant des e-miel :biggrin:

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