Le serin cini

Ce petit article est consacré à un oiseau dont je n’ai pas encore parlé sur ce blog (mis à part dans quelques commentaires) : le serin cini.

1Contrairement aux autres oiseaux de la famille des fringilles, le serin cini ne fréquente pas les mangeoires en hiver, pour la simple et bonne raison qu’à cette saison il est parti se faire dorer la pillule sous le soleil méditerranéen.

2 3 4Mais si l’on continue de nourrir les oiseaux jusqu’en avril (ce que je conseille de faire, pour des raisons que j’ai souvent expliquées), il se peut que le serin, fraîchement revenu du Sud, vienne se nourrir de graines de tournesol (pas directement dans les mangeoires, plutôt sur les graines que l’on aura jeté au sol dans l’herbe).

5 6 7Il arrive donc qu’il vienne au poste de nourrissage, mais cela reste cependant peu fréquent. Cela fait 35 ans que je nourris les oiseaux et le serin n’est venu qu’à trois ou quatre reprises. Et je n’avais jamais réussi à le photographier. Mais ce début de printemps fut le bon !

8 9Le premier serin est venu se nourrir dans l’herbe devant la fenêtre de la cuisine dès les premiers jours d’avril. Au plus fort de l’affluence, il y en eut 8, essentiellement des mâles (6 mâles et 2 femelles).

10 11Comme chez le tarin, la femelle du serin possède un plumage bien plus discret que celui du mâle.

12 13 14Le serin se reproduit couramment dans nos régions mais, à moins de connaître le chant endiablé du mâle, on ignorera le plus souvent sa présence. Pourtant, il atteint parfois des densités étonnantes : dans la dernière édition augmentée du livre de Paul Géroudet consacré aux oiseaux d’Europe, la densité de 200 couples pour 100 hectares est citée pour la Suisse.

15 16C’est l’oiseau typique des cimetières et c’est là qu’il atteint, paraît-il, sa plus grosse densité (on a même trouvé, en quelques années, 204 nids dans un cimetière allemand !).

17 18Le serin cini est un conquérant qui n’en finit pas de coloniser de nouveaux espaces. Au début du 19ème siècle, il ne nichait que dans le midi de la France. Son expansion vers le Nord continue encore aujourd’hui et l’espèce niche maintenant en Scandinavie. D’après Géroudet, cet oiseau manque dans certaines régions de France comme le nord de la Bretagne et la Normandie (mais comme le livre de Géroudet est déjà ancien, sans doute que la situation a dû évoluer).

19 20 21Le serin ressemble beaucoup au tarin des aulnes mais le mâle s’en distingue par l’absence de tâche noire sur le dessus de la tête. Par ailleurs, le dos du serin est strié de manière particulière.

22 23Le serin nous revient dans les derniers jours de mars et surtout en avril. Il arrive lorsque les derniers tarins repartent vers le Nord. Avec un peu de chance, on peut observer les deux espèces ensemble. J’avais comme projet de faire une photo sur laquelle il y aurait les deux espèces, mais le serin et le tarin n’étaient jamais sur le même plan, l’un des deux était toujours flou. Sauf sur une photo réalisée dimanche dernier.

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19 réflexions au sujet de “Le serin cini”

  1. Si tu n’avais jamais réussi à photographier le serin cini jusqu’à maintenant, on peut dire que cette fois, tu as été gâté. La dernière photo est intéressante avec le tarin et le serin ensemble. A propos de tarin, il me semble que tu as écrit tarin au lieu de serin plusieurs fois dans ton article (3 fois je crois). Etourdi le Dupdup ? :smile:
    Je n’ai vu le serin cini sous ma mangeoire qu’une seule fois et c’était justement cet hiver.
    Il est vrai que j’habite bien au sud de la Franche-Comté.

  2. Oups, je devais être mal réveillé ce matin quand j’ai écrit l’article. Effectivement, j’avais employé trois fois le mot « tarin » au lieu de « serin ». Merci d’avoir remarqué les erreurs. Je viens de rectifier sur l’article. :wink:

  3. L’observation hivernale dans la Drôme est finalement normale. Je viens de regarder dans la dernière édition du livre de Géroudet (édition augmentée grâce à des insertions de textes plus récents écrits par Michel Cuisin) : non seulement le serin est un hivernant normal de toute la partie sud de la France mais aussi dans l’Ouest. Par ailleurs, il lui arrive d’être présent certains hivers doux dans le Nord et dans l’Est. Evidemment, ce n’est qu’en très faible nombre, cela n’a rien à voir avec les dizaines de milliers qui traversent la Méditerranée et vont en Afrique du Nord (15 000 serins signalés en automne au Maroc).

  4. Comme depuis des années je rame pour faire de belles observations visuelles du serin, je ne peux qu’être admiratif devant tes photos!!! Chaque année, il chante à cette saison dans le jardin mais je ne l’ai presque jamais dans les jumelles… Cette année, je l’ai entendu trois jours après avoir arrêté de nourrir… La dernière photo est évidement incroyable! :smile:

  5. Je dois dire aussi que ne fais jamais de belles observations du serin cini à la belle saison. Il me semble toujours trop loin de moi.

  6. C’est vrai qu’il est souvent loin, mais en restant dans un village, en repérant les postes de chant (souvent assez hauts) et en étant patient, ça bouge tellement qu’on finit par le voir. Mais Vous avez raison, c’est au début de la saison qu’on le voit le mieux, après il est finalement assez mimétique.
    Un critère invisible sur ces images mais c’est normal, il faut qu’il vole pour que ce soit visible : le croupion jaune très « flashy ».
    Un coup de cœur pour la photo 13 qui pourrait s’intituler « Regarde ma poitrine, t’en dis quoi ? »
    :tongue:

  7. Il m’a fallu beaucoup de temps, 7 ou 8 d’heure d’affût le week-end dernier, pour photographier non seulement serin et tarin ensembles mais aussi mâle et femelle de serins ensembles (photo 14).

  8. Tout d’abord , Bravo pour les photos … Un vrai régal pour les yeux ! Je n’ai jamais pu observer cet oiseau d’aussi près !
    Paul Géroudet serait de nos jours obligé de changer son point de vue sur la présence du Serin cini en Bretagne . Des observations de cet oiseau , nous reviennent chaque année du nord de la Bretagne . J’ai un copain à Roscoff qui le voit tous les ans dans son jardin .
    Vers chez moi ( Finistère sud ) , le Serin cini niche dans la dune grise . On peut l’observer entrain de récolter la soie des nids de chenilles processionnaires pour en tapisser le sien .
    Comme sur cette photo que j’avais pris en avril 2009 .
    http://i83.servimg.com/u/f83/11/81/94/65/serin_10.jpg

  9. De nos jours, il est rare de voir des serins cini côtoyer la mangeoire mais tellement fréquent de voir des serein cyniques bouffer à tous les râteliers ! :w00t:

  10. En ce moment un couple de Serin cini vient chaque jour se mêler aux pinsons, chardonnerets et verdiers pour de repaître de graines de pissenlits sur notre pelouse, située près de Tréguier dans les côtes d’Armor. Donc, il est présent au nord de la Bretagne!

  11. Sachant que cet oiseau ne manquait que dans quelques régions de France lorsque Géroudet a écrit son livre (il y a près de 50 ans déjà) et qu’il était encore en pleine expansion, je me doutais bien qu’il devait être partout en France maintenant, ce que j’avais déjà laissé supposer dans mon article. Merci Isabelle de nous l’avoir confirmé.

  12. bonjour jai trouvai un pti cini que je nouri depuis une semaine mes il ne marche pas il a une boulle ou niveau ou il plie sa patte que faire merci :sick:

  13. Grâce à cet article je viens d’identifier un oiseau que j’avais vu voleter dans les tamaris en bord de mer il y a quelques années. Merci le Blogadupdup, merci Bernard pour tous ces articles intéressants. :cool:

  14. Visite d’un couple de serins cini cet aprèm à la mangeoire.
    Je retrouve dans mes photos la trace d’un passage le 8 avril l’an dernier, un mâle seul
    Je découvre au passage cet article très intéressant, merci !

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