Le retour du torcol (1)

J’ai toujours eu un faible pour le chant du torcol. Quand j’entends pour la première fois au printemps son quin quin quin quin quin quin, j’ai le coeur qui se met à battre un peu plus vite que d’habitude

Mais cet oiseau est difficile à voir. Il faut dire que son plumage très particulier lui permet de passer inaperçu dans la plupart des cas.

1Le torcol s’est reproduit chaque année dans un nichoir accroché à la haie qui me sépare du voisin. Mais depuis que ce voisin a coupé sa haie, le torcol n’avait plus montré son bec. Cela faisait quatre ans que je l’entendais tous les printemps dans les environs mais qu’il ne venait plus autour de la maison.

Mais cette année, pour la première fois depuis 2009, le chant du torcol a résonné partout autour de chez nous. Mais son attitude était bizarre : il chantait sans cesse mais ne s’installait nulle part ! En effet, le froid du printemps a dû lui rafraîchir ses ardeurs amoureuses !

Il ne s’est installé définitivement que vers le 15 juin. Il a choisi un nichoir accroché à un vieil arbre mort recouvert de lierre.

2 3J’ai suivi son installation en le photographiant depuis la fenêtre de la chambre.

4Lorsque le couple fut bien installé, j’ai installé mon affût à 5 ou 6 mètres de l’arbre.

5Plus tard pendant la période de nourrissage des jeunes, j’ai également bricolé un affût à partir d’un escabeau recouvert simplement d’une couverture (juste pour changer d’angle de prise de vue).

6La période de couvaison fut très calme. L’adulte qui couvait sortait souvent la tête pour chanter et son conjoint lui répondait à quelques dizaines de mètres de là.

7Pendant la période de couvaison, j’ai eu beaucoup de mal à faire quelques images de l’oiseau sur les branches environnantes …

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… car la plupart du temps il venait directement sur le nichoir, soit en se posant dessus …

9 10… soit en se plaquant au vol contre le trou d’entrée du nichoir.

11 12J’ai été surpris de voir que le chant continuait à tue-tête pendant toute la période de couvaison (chez les autres espèces, c’est plutôt une période calme). C’est donc très souvent (tous les 1/4 d’heure peut-être) que l’adulte sortait la tête par le trou du nichoir …

13… me laissant ainsi l’occasion parfois de voir la longueur de la langue (qui lui sert à attraper des fourmis).

14L’arrivée d’un lézard venant se chauffer au soleil provoquait aussitôt, en quelques secondes, une vive réaction et le torcol sortait alors la tête pour voir se qui se passait (en fait, vu comme il était placé il ne voyait rien du tout).

15Chez le torcol, mâle et femelle couvent à parts égales et se relaient très souvent sur le nid (à peu près toutes les heures)

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Lorsque la température était agréable, le torcol quittait souvent le nid avant même d’avoir été relayé par son conjoint. Probablement que par très beau temps les oeufs peuvent rester assez longtemps sans être couvés.

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J’ai attendu avec impatience la naissance des jeunes. J’ai eu parfois l’impression que les oisillons étaient nés car il y avait un peu plus d’agitation que d’habitude autour du nid mais je n’avais aucune certitude.

C’est le 15 juillet que j’ai été certain que l’événement venait d’arriver. Ce jour-là il m’a été donné de faire une image sans doute rare, en tous les cas hautement improbable : un adulte a sorti la tête pour évacuer un jeune mort-né hors du nichoir.

20Les jeunes étaient donc enfin nés et les torcols arrivaient désormais avec quelques nymphes de fourmis dans le bec.

21La suite sera sans doute mise en ligne dans quelques mois.

34 réflexions au sujet de “Le retour du torcol (1)”

  1. Des courbatures , de la patience et du talent , pour nous faire partager un magnifique reportage photos sur cet oiseau que l’on entend beaucoup plus qu’on ne voit !!
    Bravo et merci Bernard .
    :wub:
    En ce début d’automne dans le Finistère , c’est la meilleur période de l’année pour observer le Torcol … Il vient se nourrir le long de la dune avant de prendre le vent pour un long voyage !

  2. Ici, c’est au contraire la plus mauvaise saison pour l’observer si j’en juge par le faible nombre d’observations à cette saison : je pense même que je n’ai jamais vu de torcol à l’automne.

  3. Joli reportage :wub: :wub: , et comme le Bernard il est pas chien il a même invité les copains à venir l’observer (le torcol, pas lui ! :tongue: ) … dans un affût finalement relativement confortable.
    J’avoue que le moment passé devant le nid du torcol relevait, pour moi jusque là, plus du fantasme que de la réalité. L’animal est discret et très homochrome. Facile à confondre avec un grimpereau malgré la différence de taille et de comportement (Je suis très myope, désolé… :sad: )
    Donc, merci Bernard pour les photographies, et merci de nous avoir fait partager un beau moment d’observation. :smile:

  4. Magnifique !
    Le plumage du torcol est très très beau avec tous ces tons de beige et de marron.
    Par contre, en ce qui concerne le jardin du Dupdup, on y voit de drôle de décorations :whistle: :w00t:
    En tout cas, comme Fifitoucourt, je dis un grand merci à Bernard qui nous fait partager son été avec le torcol parce que perso, je n’ai jamais vu le torcol pour de vrai :sad:

  5. En allant sur cette page, on trouvera l’essentiel de la biologie du torcol :
    http://www.oiseaux.net/oiseaux/torcol.fourmilier.html
    Dans la colonne de droite, on peut aller écouter le chant de cet oiseau (trois enregistrements différents). Pour celles et ceux qui aimeraient connaître cet oiseau, il est essentiel d’aller écouter ce chant car c’est par uniquement (ou presque uniquement) le chant qu’on peut se rendre compte que cet oiseau est là au printemps.

  6. Je suis allé écouter les chants sur oiseaux-net.
    Je ne pense qu’il y a des torcols vers chez moi car je n’ai jamais entendu ces chants là dans mon jardin.
    La prochaine fois que ton ami camarguais monte en Franche-Comté, fais-moi signe :wink:

  7. Le site oiseaux.net est souvent imprécis, par exemple pour les aires de distribution des espèces.
    Sur la page dont j’ai mis le lien, il est dit ainsi que le torcol est plus petit qu’une grive. Or, on n’emploie jamais ce type de comparaison. D’habitude, on compare plutôt à la taille du moineau, du merle, du pigeon qui sont très connus de n’importe qui.
    L’article laisse donc supposer que le torcol a presque la taille de la grive, or il ne fait qu’1 cm de plus que le moineau domestique. Il est préférable donc de dire « de la taille d’un moineau » ou « à peine plus grand qu’un moineau ». Le moineau fait 16 cm et le torcol 17. La plus petite de nos grives (la musicienne en France) fait 21 cm et la plus grosse (la draine) fait 29. On voit donc bien dans cet exemple le manque de précision de oiseaux.net

    C’est encore pire sur les cartes de répartition. Regardez celle du pingouin torda, elle sous-entend que cet oiseau niche dans toute la France et dans toute la Sibérie alors qu’il n’est localisé que sur les côtes (pour la Sibérie, il y a donc une erreur de localisation d’au moins 5 000 km).
    http://www.oiseaux.net/oiseaux/pingouin.torda.html

  8. J’imaginais cet oiseau beaucoup plus gros. Comme un merle à peu près.
    C’est bien que tu nous donnes une comparaison concrète parce qu’ à partir de tes photos, on se fait une idée pas forcément juste … La preuve.
    Donc, c’est bien noté : de la taille d’un moineau.
    En ce qui concerne oiseaux.net, j’ai déjà remarqué des erreurs concernant les familles.

  9. Sur l’article d’oiseaux.net consacré au guêpier, je vous que cette espèce se reproduit dans « le centre de la France : vallée de la Saône, du Doubs et de la Loue ».
    Les Franc-comtois savaient qu’ils étaient le centre du monde, mais pas encore celui de la France … !

  10. Belle découverte que ce blog.
    De loin, est ce qu’on peut confondre le torcol avec un moinau?

  11. Ben… Oui et non ! :silly:
    Si on est comme moi capable de confondre une Fiat avec une Skoda, je dirais oui.
    Mais si on est capable, en ouvrant un peu l’œil, de ne pas confondre une panthère et un guépard, alors oui !
    Un moineau, pour moi, c’est un genre d’oiseau avec un plumage simple.
    Un torcol, c’est comme il est dit dans un commentaire, beaucoup moins contrasté et ça ressemble à un bout d’écorce comme un engoulevent.
    La preuve en images : le Torcol
    http://ibc.lynxeds.com/video/eurasian-wryneck-jynx-torquilla/bird-probably-male-singing-shrub
    Le moineau (domestique), on verra que pour la femelle, la question de Mazé est pertinente :
    http://ibc.lynxeds.com/video/house-sparrow-passer-domesticus/male-female-drinking

    Mais… Beaucoup de différences non ?! :wink:

  12. L’oiseau serpent…
    Finalement, plus que des nuances de plumages, les attitudes de cet oiseau sont tellement particulières !
    Mais bon… Celles du moineau ne le sont-elles pas ?!

  13. Y a un soulcie avec le moineau ? Avant quand c’était juste un domestique espagnol et qu’il était moins friquet … Personne ne voulait lui tordre le col !!
    :biggrin:

  14. :lol: pour le dernier commentaire d’Yves
    :lol: pour le dernier commentaire de Bernard
    Pas de jaloux ! :wink:

  15. C’est tout simplement un génial reportage sur ce bel oiseau…….. Bravo , vraiment bravo…………!!!!!!!
    On attend la suite ……….. ce sera un plaisir de la découvrir….
    Amities.
    Candido

  16. Oui, c’est vrai, il faudra que je donne une suite à cet article. Il en est souvent ainsi : j’écris un premier article sur le sujet, je passe ensuite à d’autres choses très différentes, et je ne reviens au sujet de départ que bien plus tard.

  17. Au moment où Frusquin vient tout juste de mettre, il y a quelques minutes, un commentaire sur Dylan, c’est un autre nasillard que j’entends : le TORCOL ! Il est de retour depuis ce matin et vient tout juste de chanter ! :wub:

  18. C’est dingue, parce qu’ici, pays par excellence du torcol, je n’ai aucune observation de cet oiseau en septembre malgré près de 40 ans d’ornitho ! Il me semble qu’il disparaît complètement dès la fin juillet.

  19. Ici dans le Finistère , au mois de septembre , je le croise surtout dans les landes qui bordent la côte … on peut même l’observer dans la dune perché sur les ganivelles .
    Par contre , il est bien plus discret dans la campagne .

  20. Alors que je n’ai pas entendu le torcol autour de la maison ce printemps, j’ai été surpris d’entendre le chant avant-hier. Le chant était complet, ce n’était pas juste une bribe de chant, alors qu’on est très tard dans la saison. Je viens de l’entendre chanter deux fois d’affilée à l’instant. Bizarre, bizarre …

  21. J’ai observer un Torcol ce matin lors d’une balade dans le centre Finistère !! Pas banal comme obs au mois de novembre ! :cool:

  22. J’ai fait beaucoup d’observations de torcol au printemps, plus rarement en été mais jamais en automne. Je pense que ton observation du mois de novembre est tout à fait exceptionnelle.

  23. Dans l’atlas de France métropolitaine (période d’analyse 2009-2013), en hiver le torcol n’est noté que dans quelques localités du pourtour méditerranéen et une seule donnée existe entre la Charente maritime et la Gironde.
    Il s’agit d’une donnée exceptionnelle d’autant que l’espèce a apparemment disparu de Bretagne comme nicheuse mais il faut noter une augmentation des cas d’hivernage depuis les années 80.
    Et comme le climat breton est réputé exceptionnel…
    :wink:

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