Foutre le bordel en classe !!!!!!!!!!!!!

En trente ans de carrière dans l’éducation à l’environnement, j’en ai côtoyé des instits !
Et j’ai pu mesurer l’importance de leur métier. Et ce métier est celui pour lequel j’ai le plus de respect au monde (… après celui de brasseur de bière, évidemment !).

Je n’ai pas eu que des instits, évidemment. Plus tard, j’ai eu des profs : au collège, au lycée, à l’université. Mais ce n’était pas tout à fait pareil. Car un instit, c’est un instit !

Ce beau métier, je l’ai vu aussi progressivement se dégrader. Car l’enseignant assume aujourd’hui toutes les contradictions de notre société et c’est à l’école que viennent se refléter toutes les difficultés du monde « moderne » : la séparation familiale, la pauvreté, la violence, le manque d’intégration, la discrimination, le désengagement des parents, le manque de moyens … Ce qui fait que la position d’enseignant est aujourd’hui très difficile, quelque soit l’angle sous lequel on regarde la chose.

Avant, il fallait gérer les gamins. Et l’instit y arrivait plutôt bien, muni non seulement de méthodes pédagogiques simples (souvent basées sur le bon sens) mais aussi et surtout de sa foi. Car ce métier est un véritable sacerdoce. Mais aujourd’hui, il faut se taper en plus les parents, leurs problèmes et leurs conséquences sur les enfants, la hiérarchie, les tracasseries administratives, le maire du village et tout le bataclan. Et notre société ne fait plus corps avec le monde enseignant. Cela a changé considérablement la donne …

Je vous engage, avant de continuer à lire mes propos, à lire un autre article, déjà ancien, de Rue89 qui en dit long, très long même (cliquer ici pour avoir accès à cet article).

Je venais de lire cet article de Rue89 il y a un an quand Joëlle a reçu par erreur sur son portable un SMS d’un collégien qui, visiblement, s’était trompé de numéro de destinataire. Je vous livre le texte, tel quel :

« La semaine prochaine sa sera la semaine des profs!!!On va leur foutre la mizère!!!
– lundi : a la fin de chaque cours, on applaudi le prof
– mardi : a toutes les questions, on répon hors-sujet
– mercredi : tout le monde fout le bordel en cours
– jeudi : tout le monde « oubli » sa trousse et demande un stilo
– vendredi : aux récré et à la cantine, on danse la macarena
Envoie ce message à tout les collégiens que tu connais. »

Imaginez-vous être prof (ou instit) dans un tel contexte ?

283 réflexions au sujet de “Foutre le bordel en classe !!!!!!!!!!!!!”

  1. Je me l’imagine tellement bien, que je le vis tous les jours. 13 heures dans un collège après 8 ans de lycée : l’enfer. Et pourtant depuis 1973 dans l’E.N. (normalien de 3ème, puis instit., puis prof).
    Le vrai problème, c’est qu’on donne systématiquement raison à ces chères têtes blondes. Cette année, convoqué deux fois chez le principal. Pourquoi ? Problème avec des parents pour des propos déformés par des élèves qui ne foutent rien. Problème avec des classes infernales. Et là, mon cher ami, ce ne sont pas les élèves qui sont chiants mais le prof qui n’a pas d’autorité. L’enseignant on n’en a rien à foutre. C’est la serpillière des élèves et des parents. Un seul maître mot : tout va bien, notre système d’éducation est le meilleur du monde.
    Je n’ai pas le temps de développer, mais je reviens bientôt. Merci Bernard pour ce coup de gueule. Ça va faire du bien….

  2. Tout à fait d’accord. N’est-ce pas une conséquence ? Je pense qu’il y a eu une évolution de la place de l’enfant au sein de la cellule familiale en même temps que la consommation est devenue au coeur de ces préoccupations développant un individualisme à tous crins. Le travail, pour ceux qui en ont (certains enfants n’ont jamais vu leurs parents travailler !) est devenu un objectif et non plus un moyen; acheter devient un loisir, parfois le plus prisé au point où on débat de l’ouverture ds commerces le dimanche et peut-être bientôt la nuit ! Où se trouve la place de l’enfant ? Celle des parents ? La conséquence, tu l’exprimes bien…

  3. Pour le bordel avant en classe, je réponds vite fait : il y en avait bien moins, voire aucun, car on tapait sur les gosses et on envoyait les pauvres à l’usine. Ceux qui, des milieux non méritants, se montraient « bons » étaient tôt fait éliminés aussi, faut pas se gourer de classe. :wink:
    Dans l’école que j’ai vécue, pourtant pas si vieux que ça, j’ai vu le sang couler et l’humiliation au quotidien, raté pourtant mon frère qui s’est pissé dessus de frousse dès le CP.
    Pas ratée, l’oreille décollée de mon père par un qui a tiré trop fort dessus, c’était avant, dans l’école publique comme dans l’école privée, souvent religieusement violente.
    Pour cet excès là, voilà un premier commentaire ; pour la suite, ben ce sera après ma journée de casse, euh de classe ! :whistle:

  4. réponse à Yves : Oh, que oui … ! (dans ma structure, on va dans 8 classes différentes chaque jour et chacun de nos animateurs fait ce constat qui empire au fil des années).
    Cela vient notamment de l’incapacité des parents à gérer leurs enfants. Lors de la première scolarisation, à la maternelle donc, il y a régulièrement des parents qui disent « il était temps qu’on vous amène notre enfant, on n’arrive plus à en faire façon à la maison ». Il y a plein d’enfants qui sont dans l’incapacité de rester sans bouger plus de quelques minutes d’affilée.

  5. Yves, je crois qu’avant, il y avait parfois du bordel (un copain à moi trempait des hannetons dans l’encre et les lâchait dans la classe !) mais surtout plus de respect de l’enseignant de la part de l’élève et de ses parents ( « Dans l’temps », si tu revenais de l’école avec une punition, ton père t’ en donnait une autre en prime, au lieu d’aller insulter l’enseignant).

  6. Je compatis totalement avec Fifitoucourt et tous les enseignants. Je crois que maintenant, les élèves ne sont plus gérables. Pour les raisons données ci-dessus mais aussi parce que les élèves, on est obligé de les garder. L’école obligatoire (attention, ne pas déformer mes propos, je ne dis pas que je suis contre) a peut-être ce travers que l’élève y vient sans désir.
    Certains d’entre vous ont peut-être vu le documentaire Sur le chemin de l’école. Il y a beaucoup d’endroits dans le monde où des enfants sont prêts a faire des heures de marche, parfois sur des parcours dangereux, pour pouvoir aller à l’école. Eux ne font pas le bordel en classe, et n’ont pas tout le matériel de nos chers petits pourris gâtés.
    Ils sont même parfois assis par terre, sans bureau, sans chaise ou banc.
    Comme beaucoup le savent ici, je donne quelques heures de cours de maths en maison d’arrêt. En général, c’est très très calme (par moment, on entends les mouches voler). Mais il faut dire que l’école est réservée à ceux qui sont volontaires et n’est pas oblogatoire. Donc, si un élève fout le bordel, il est exclu et rayé de la liste.

  7. Je ne suis pas d’accord avec vous sur beaucoup de points … Mais vous allez me dire que je ne connais rien au sujet , car pour la plupart , vous êtes enseignants ou tout au moins vous gagnez votre vie grâce à l’éducation . Et moi je faisais parti de ces cancres turbulents qui allaient finir un jour , soit marin pêcheur , soit à l’usine . Hé hé !!
    Entendre dire que faire le plus beau des métiers du monde est en enfer … Non merci . C’est certainement difficile … Mais pas un enfer .
    Je me retire donc de la discussion … mais je vais continuer à vous lire , car vos contradictions me font bien rire !
    :smile:

  8. Ben non justement !
    A quoi ça sert de parler entre personnes qui ont les mêmes idées ?
    A rien à mon avis :whistle:
    Alors que ta vision à toi, Yves, nous intéresse et nous apportera certainement beaucoup.
    Tu peux déjà développer ce qui t’a paru être des contradictions par exemple :wink:

  9. Etincelle a raison : il faut qu’on discute de nos points de vue différents, c’est l’un des fondamentaux de ce blog.
    Je pense que transmettre est la plus belle des choses qui puisse être vécue. Un enseignant a la chance de transmettre beaucoup de choses, pas seulement en terme de savoirs. Mais il faut bien reconnaître que si les parents ont beaucoup de mal à gérer ne serait-ce qu’un enfant (qu’ils ont tendance parfois à qualifier de « petit monstre »), ils demandent aux enseignants d’en gérer 30 ! Et le temps passé à gérer tout ça (lorsque cela est possible, ce qui est de moins en moins le cas) ne laisse plus beaucoup de place pour ce qui est le vrai coeur du métier : la transmission.

  10. « Entendre dire que faire le plus beau des métiers du monde est en enfer … Non merci . C’est certainement difficile … Mais pas un enfer . »
    Yves, tu me fais de la peine. Je n’exagère pas. Le problème c’est que ce genre de chose, il faut la vivre pour y croire !
    « Le plus beau des métiers du monde » est un mythe, comme celui du progrès d’ailleurs. Mais c’est une autre histoire comme dirait Kipling…

  11. Heureusement qu’Yves est intervenu. Patriotisme, France, « ma pauvre dame les jeunes c’est plus c’que c’était ». Je me suis senti vieux.
    Il y a ceux qui font un travail quotidien et on a pas à discuter leur ressenti, mais cela a été dit un peu en diagonale les responsables (parents ?) c’est nous. Les jeux vidéo, les ordis, les téléphones (par exemple) ont été inventés par notre génération bien contente en général d’en tirer les profits.
    Si vous me permettez une petite séance personnelle. Quand pour la première fois j’allais intervenir alors que je voyais ma première fille faire une bêtise je me suis retenu, car je me reconnaissais dans ce qu’elle faisait. Aujourd’hui elle a plus de trente an et j’ai toujours la même impression. Le pire c’est que j’ai trois autres filles et que j’ai la même impression pour toutes. Leurs défauts n’étant pas les mêmes…. je crois que je cumule beaucoup.
    En prison je rencontre pas mal de jeunes, ce n’est pas l’impolitesse, le mauvais comportement en classe qui les a amené là. Quand on a le temps on découvre assez vite qu’ils peuvent être presque ringard à propos de la politesse, le respect. Souvent plus vieux que nous.
    J’ai un peu de mal à exprimer ce que j’expérimente pourtant tous les jours. C’est peut être une des vertus de ce blog : m’obliger à trouver les mots. Pas sûr que j’y arrive.

    Pour aller rapidement (trop vite) à ma pensée. Les comportements plus ou moins déviants, ou perturbant des jeunes ne sont qu’une expression de l’organisation de la société qui dans d’autres cadres paraît ordinaire. Ce n’est pas le fameux : « c’est la société qui est malade ». Si vous me me comprenez pas tant pis. Si vous comprenez expliquez moi ce que j’ai voulu dire.

  12. Ouais Yves ce qui finalement coupe toute discussion possible. « Il faut savoir ce que c’est que d’être ministre… », « Si tu savais, pas facile d’être riche… », « Tu ne peux pas comprendre…. »

  13. Ok , on va en causer .
    Quand tu dis Bernard :
    « Mais aujourd’hui, il faut se taper en plus les parents, leurs problèmes et leurs conséquences sur les enfants »
    Ils étaient où les nôtres dans les années 70 ?
    Les pères partaient en mer pendant des semaines ou même des mois pour une bonne partie, d’autres étaient agriculteurs travaillaient jusqu’à pas d’heure , les mères étaient à l’usine jusqu’à très tard le soir à trier les légumes (on était loin des 35 heures !!) … Les enfants étaient pour la plupart livrés à eux même à la maison .
    Il n’y avait pas de problèmes à cette époque -là ?
    Les conséquences de l’absence des parents n’étaient-elles pas un problème pour ces gamins ?

  14. Yves, je t’invite à prendre en main les gentilles classes de têtes blondes que l’on m’a confié cette année. Mais au-delà de l’expérience avec les élèves elle-même, il y a un contexte très particulier : le mépris de certains parents et surtout de ta hiérarchie. C’est bien aussi par ce mépris (que tu exprimes toi même en niant que ce travail est devenu très pénible) que réside aussi la souffrance des enseignants.
    Il y a encore une chose que je trouve parfaitement intolérable, c’est que c’est toujours une poignée d’élèves qui sabote le travail, et de l’enseignant, et des élèves qui veulent travailler. Le problème réside enfin dans la gestion des personnels qui est essentiellement comptable. Tu n’es pas une personne mais des chiffres. Tes compétences n’existent pas. On s’en fout. Le maître mot: tout va bien et faut pas que ça coûte cher. Les économies, on les fait sur le dos des personnels.
    Plus encore : on supprime des postes et on te fait naviguer d’un poste à l’autre sur plusieurs établissement. Ton ancienneté dans la boîte, tes compétences? C’est pas un problème, car une règle en or veut que le dernier arrivé dans un poste soit le premier viré de son poste en cas de suppression. c’est ce qui m’arrive depuis huit ans, et ça, mon ami, c’est difficile à avaler.
    Je ne suis pas tout seul, certes, il y a sûrement pire comme situation, mais ça ne console pas beaucoup parce que celle là je ne m’y attendais pas !

  15. Ce ne sont pas des enseignants qui me crachaient au visage en me disant que j’allais finir à l’usine ?
    Ils méprisaient le travail que je fais actuellement …. Et tu viens me donner la leçon ?!?!
    :wassat:

  16. Lorsque Etincelle nous parle de la double peine ( une rouste à l’école et une autre en rentrant à la maison lorsque tu as fait une connerie ) comme d’une normalité !
    C’est ça que vous voulez remettre en place pour sauver nos enfants de la déchéance ?
    Mon père à son époque pour se rendre à l’école communale , devait faire des kilomètres à pied matin et soir , été comme hiver avec ses sabots de bois … Ce qui ne l’empêchait pas de ramasser des baffes quand il faisait une bêtise ( cette bêtise qui était souvent le fait d’avoir oublié qu’il ne devait parler le breton à l’école ) . Les devoirs , il les faisait en gardant les vaches . Demandez lui s’il était heureux d’aller à l’école ?
    Des baffes , des coups et l’extrême punition ; on t’envoyait à l’école chez les curés …. L’enfer !!!
    C’est sûr , c’était mieux avant .

  17. Merde, Bernard t’as le don avec tes sujets,…. tu l’as fâché le Yves. Et si on reparlait des petits oiseaux ?

  18. Oui , et Yves , il va te foutre un bordel au fond la classe à Dupdup !!!
    :devil:
    Non , moi ce qui m’inquiète le plus , c’est l’état dans lequel l’éducation nationale nous a mis notre ami Fifi … Car ça va au delà de notre discussion sur « le bordel « des élèves en classe ( Etait-ce bien ça le sujet de cet article ?) !
    Sur cette façon navrante de gérer les personnels enseignants … Je suis tout à fait en accord avec vous et comprends votre rage .

  19. « Ils méprisaient le travail que je fais actuellement …. Et tu viens me donner la leçon ?!?! »
    Nom de Dieu , non !
    Je ne sais pas quel est ton travail. Et je n’ai jamais méprisé personne et pas plus mes élèves.
    Je converse aimablement avec un poète naturaliste dont j’apprécie les qualités littéraires, l’humour et la production photographique et celui-ci, d’un seul coup, m’agresse verbalement parce que j’affirme que les enseignants souffrent au travail.
    Moi aussi j’ai reçu des « branlées » pédagogiques. Mon cursus scolaire a été des plus chaotiques. J’avais trop de choses à faire pour m’occuper sérieusement de mes études : observer les chouettes la nuit, enregistrer les oiseaux le matin avec un enregistreur à cassettes, faire des dessins, de la musique… et m’occuper d’un club dessins animés, avant de m’adonner à la chasse photo avec une caméra super 8 du lycée !
    J’ai toujours respecté mes enseignants et ce n’est pas pour autant que je suis partisan de la violence à l’école. J’ai moi même administré quelque gifles à mes enfants et au début de ma carrière à un ou deux élèves (on peut compter ça sur les doigts de la mains). Je ne dis pas que ce soit une bonne solution mais, il y a des moments où c’est difficile à contrôler ! Personnellement je n’ai jamais pensé qu’il s’agissait d’une normalité. Juste un moyen de remettre en place quelques idées mal placées. Vois-tu, Yves, mon ami, car je te considère comme un ami que je respecte beaucoup, il y a un juste milieu entre la violence passée des vieux maîtres et l’arrogance sans nom de certains élèves que doivent supporter les enseignants d’aujourd’hui. Le fait de dire que ce métier est de plus en plus difficile n’exclut en aucun cas la pénibilité du travail des autres. Si ton travail est pénible, je compatis, et en suis vraiment désolé. Si j’ai employé le mot enfer, c’est qu’il correspond bien à un ressenti authentique et pas un effet de manche. Porter sa croix n’exclut pas que d’autres portent la leur et rien dans mes propos ne laissait supposer que je me posais comme seule victime d’un système inique dans lequel tu n’es manifestement pas épargné.

  20. Ah, le Yves a répondu pendant que je tapais mon texte. :smile:
    Du coup, je rajouterai que je n’ai jamais empêché les élèves de parler comtois… vu qu’ils ne connaissent pas le patois régional. :biggrin:
    Mais oui, Yves la gestion du personnel, ça reste tout de même dans le sujet car tout est lié. Mais j’arrête la car je suis un peu crevé ce soir … :sleeping:

  21. Yves, je crois que je me suis mal exprimée … Evidemment que je ne suis pas une adepte de la punition à outrance et de la paire de gifle (je n’ai jamais donné de gifle à qui que ce soit car je trouve ça très humiliant et je ne supporte pas l’humiliation).
    L’histoire de la double punition était juste pour illustrer le fait que les parents autrefois n’auraient jamais eu l’idée de discuter une décision du maître d’école. Sans doute qu’il y a des fois où ils auraient peut-être du. Maintenant, c’est l’extrême opposé qui se passe.
    Disons que avant, on allait dans le sens de l’enseignant par principe et que maintenant, on va contre l’enseignant par principe.

  22. Oh , mon ami Fifi ,
    « Agressé verbalement !!!  » … Comme tu y vas fort !!
    :blink:
    Et ben , faut que je fasse attention à ma façon de dire les choses sur le blog !
    :blush:

  23. Waow !
    Ben c’est sûr maintenant, l’école, c’est violent. Les thèmes de la maltraitance, du mépris ont été clairement dénoncés, c’est normal. On pourrait y ajouter échec, abandon et bien d’autres choses.
    C’est exactement ce qui m’a attiré vers l’école après un parcours atypique, et exactement la raison pour laquelle je me sens incapable d’enseigner dans des conditions ordinaires. Mon univers est donc celui d’enfants déficients, turbulents, psy »choses » depuis 10 ans. Et il est des postes plus « chauds » que les miens, auprès de personnes déjà plus perturbées ou violentes, moins déficientes, sans le soutien d’une équipe bienveillante…

    C’est pour expliquer le contexte de mon intervention dans ce débat qui démarre sur les chapeaux de roues. :dizzy:
    Il me faut trouver des ruses de sioux et surtout dépenser une énergie phénoménale pour faire en sorte d’aider quelques-uns dans un parcours fracassé, à la maison, dans les institutions, à l’école.

    Il apparaît nettement, dans ce premier échange, que deux mondes s’affrontent, en gros : celui des élèves au parcours réussi qui exercent aujourd’hui souvent un rôle éducatif et celui des élèves, moins dociles (?), qu’un système normé digère mal.

    Le lien fourni par Bernard à ce sujet est éclairant. La souffrance de des enseignants décrite là est réelle. Elle permet à deux mondes qui d’habitude ne doivent pas se côtoyer, de s’affronter : deux castes bien incapables de communiquer avec les mêmes codes.
    Mais je sais d’expérience et même d’instinct que le « pauv’con » de certains de mes élèves n’est pas nécessairement une insulte ou que l’apparente politesse n’est pas une marque de respect.
    Cela justement parce que j’ai tout petit été profondément atteint par l’injustice que représentait l’école, incapable de corriger les inégalités, capable des pires abus.

    Mais il faut bien dire haut et fort qu’aujourd’hui l’abus est dans la place conférée aux enfants, situés au-dessus de tout, devenus rois. Le problème, avant, c’est que souvent ils ne comptaient pas.
    Les victimes sont devenues, parfois, des tortionnaires, avec, malheureusement, un appui inconditionnel des adultes.
    Il n’y a pas plus angoissant et insécurisant pour un enfant. Je le sais, je travaille chaque année avec quelques-uns des cas les plus lourds de mon département.
    L’échec d’un enfant est celui des adultes avant tout : j’ai énormément échoué !

    Deux remarques laissées à votre réflexion :
    – Tous les jeunes qui m’ont insulté, menacé voire agressé physiquement (on dit passage à l’acte), ou avec lesquels j’ai pu vivre des moments de tension incroyables me sautent dessus à l’extérieur pour me saluer ou me donner de leurs nouvelles. L’école est peut-être un pire lieu de violence que la rue ?
    – J’ai été choqué du discours de mes camarades de promotion sur les parents, choqué aussi de voir à l’école « ordinaire » les castes sociales se lire aussi facilement à la sortie des classes, lorsque les parents attendent leur enfant : au fond de la cour, baissant la tête, les anciens cancres, les pires blessés souvent des pères. Trois journées de travail pendant ma formation d’enseignant sur le thème des parents ou famille : 3% d’inscrits, c’était optionnel. Notre formatrice, remarquable, était déçue, comme chaque année…

    Que chacun aille, vraiment, expérimenter la place de l’autre : nos souffrances ne sont pas les mêmes. Que chaque élève aille un jour faire travailler ses mains.
    Que chacun un jour, aille se plier à un système différent, dont il ne connaît pas les codes ni les acteurs.
    Que personne ne soit indifférent à la souffrance de l’autre, à une autre souffrance.
    C’est pour ça que nombre de personnes libres s’activent, qu’elles soient parents, enseignants ou inclassables.

  24. Ne pensez-vous pas que les enfants reflètent tout simplement la société dans laquelle nous vivons ?
    Si c’est le bordel en classe, c’est parce que c’est le bordel dans notre société non?

    (Pour Yves): Fais gaffe , le corps enseignant (Que je côtoie beaucoup en ce moment) forme une énorme famille (un bloc). Ceux que je connais se permettent de se critiquer entre eux (Et ils ne mâchent pas leurs mots) mais dès qu’un intrus essaie de donner son avis sur l’un deux, ils font tous bloc…. Des vrais rugbyman….

  25. Enfer, nom de Dieu, chacun doit porter sa croix, le corps en saignant. Fifi t’es dans le privé ?

  26. :tongue:
    Très juste remarque de Georges.
    L’esprit de corps est extrême chez les enseignants.
    Mais l’esprit de caste n’est pas propre à celle-ci.
    Celui qui trahit paye. Dans chaque camp. Logique de guerre.

    Fausse route pour moi, celle de la haine et de l’exclusion.

    Mais faut bien reconnaître que ces saloperies de profs sont des foutus connards !
    Je le sais, j’en suis un.

  27. C’est partout !
    Petit plagiat : L’éducation est bien trop importante pour la confier aux enseignants.
    (une bombe atomique à celui qui trouve l’original).
    La mécanique est trop importante pour la con….
    L’agriculture est trop impo…
    L’ornithologie est trop…

    Tuons les experts.
    Tous.
    :devil:

  28. Debout,
    Les enfants sont prêts. Ils ont fourbi leurs armes, mangé du cheval, affuté leur stylo et leur langue.
    Courage,
    C’est la fin de semaine. Vous finirez ternes, édentés et émoussés mais vous aurez accompli votre devoir.
    Si votre tranchée vous sert de tombe, demain votre nom trônera fièrement sur les stèles érigées à votre gloire.
    Heureusement que mon grand père à reçu 90 éclats d’obus lors de la grande, que mon père eut quatre doigts coupés à 14 ans à l’usine où il a quand même continué le même travail jusqu’à sa retraite. Ils auraient pu connaître l’enfer de l’école.

  29. :cwy:
    « Pour élever quelqu’un, enfant ou adulte, il faut d’abord l’élever à ses yeux. »
    Simone WEIL*

    *http://fr.wikipedia.org/wiki/Simone_Weil

  30. « Fifi t’es dans le privé ? » Meuh non. Trop scientifique pour être athée (je n’exclus aucune hypothèse invalidée) et pas assez naïf pour être croyant. Je me méfie déjà de ce que je vois, ce n’est pas pour croire ce que je ne vois pas ! Sans aucun doute, ce vocabulaire tire son origine de notre culture judéo-chrétienne. J’aurais pu tout aussi bien utiliser le mot karma au lieu de croix. Pour l’enfer, c’est purement judéo-chrétien… comme la culpabilité !
    « Ils auraient pu connaître l’enfer de l’école. »
    En quelque sorte, ces enseignants auraient besoin d’une bonne guerre pour voir ce qu’est une vraie souffrance !
    L’erreur, dans cette notion, est de croire que « l’enfer » doit être associé à une douleur ou une souffrance physique. C’est beaucoup plus subtil que ça. Je pense que ce malentendu est à l’origine de bien des jugements péremptoires émis ici où là. Si ce n’était pas le cas, il y aurait beaucoup moins de suicides.
    Je vais faire une comparaison : dans le supplice de « la goutte d’eau », une situation anodine (une goutte d’eau qui tombe, plic, ploc, c’est pas bien méchant apparemment ) rend cinglé celui qui la subit. Dans l’enseignement, il y a un peu de cela dans des situations qui se répètent et finissent par user voire laminer une personne fragile.
    Je ne rajouterai rien car je suis lassé d’entendre que l’enseignant est un privilégié et qu’il est bien payé à rien foutre avec nos impôts …. Ce que je rajouterai c’est que j’ai tout fait pour que mes enfants ne fassent pas ce boulot ( une médecin et l’autre « saltimbanque », le troisième semblant vouloir s’engager aussi dans la médecine, un autre genre de sacerdoce… ). J’admire l’engagement de Christophe comme j’admire l’engagement de très grandes et très belles personnes, l’Abbé Pierre pour les disparus, ou Guy Gilbert pour

  31. Il existe quand même des enseignants qui laissent tout tomber pour se reconvertir en plombier ou menuisier ou tout autre métier manuel.
    L’enfer n’est pas forcément physique mais peut être psychologique.
    Je pense être assez impartiale en parlant des profs car je ne suis pas prof et ne me suis jamais privée de critiquer les profs.
    Si j’enseigne, c’est seulement en cours particuliers et un peu en maison d’arrêt où les conditions sont particulières.
    Je n’ai donc jamais eu à me confronter à une classe et ne connait absolument pas l' »enfer » d’une classe, notamment de collège.
    Mais je me rends bien compte que plus ça va et moins ça va pour les profs.
    Les élèves ont toujours raison. Ils pourront bien raconter n’importe quel bobard, c’est toujours eux que l’on croira, de peur d’un scandale monté en épingle par la presse.
    (Je connais personnellement un exemple , horrible, que je ne détaillerai pas ici, par discrétion envers la personne concernée)
    Quand à d’autres métier qui seraient aussi des enfers à vivre, évidemment qu’il y en a, personne n’a jamais dit le contraire mais c’est quand même un peu hors sujet puisque Bernard a lancé la discussion sur le métier d’enseignant.
    Soit dit en passant : « Plus beau métier du monde », je n’aime pas du tout cette façon de dire.
    Tous les métiers ont leur utilité et des « plus beaux métiers du monde », on pourrait en trouver à la pelle.
    :smile:

  32. Fifitoucourt et moi avons écrit notre commentaire en même temps.
    Bon, je vois que nous revenons tous les deux sur l’enfer pas forcément physique.
    Le supplice de la goutte d’eau …
    Il n’y avait pas ça dans un film avec Philippe Noiret et ??? Marlène Jobert je crois bien. Et le film s’appelait Le silence il me semble.
    Ouh là là, c’est vieux tout ça et je ne suis sûre de rien.
    Est-ce que quelqu’un avait vu ce film et se souvient, histoire de confirmer et voir si je ne perds pas trop la tête ? :lol:

  33. Zut le commentaire qui s’envoie tout seul avant que j’aie fini sur le blog à Dupdup. La prochaine fois j’opère dans un traitement de texte !
    Bon je termine
    Guy Gilbert pour ceux qui sont encore parmi nous et tout près de notre sujet. Bah zut, c’est encore des curés ! :w00t: Je vais peut-être passer pour un cul béni ! Tant pis !

  34. « Les élèves ont toujours raison. Ils pourront bien raconter n’importe quel bobard, c’est toujours eux que l’on croira, de peur d’un scandale monté en épingle par la presse. »
    C’est cela et même au-delà, car au vu de ce qui s’est passé ces dernières années, j’ai pu constater que l’enseignant mis en cause dans une affaire était non pas présumé innocent mais présumé coupable avant même d’avoi

  35. Crotte, ça recommence! Le blog est hanté ! :blush:
    Donc présumé coupable avant d’avoir été consulté… Bon je vais faire autre chose avant que mon message ne s’envoie tout seul ! :ermm:

  36. Fifi, calme toi, t’es trop énervé là, tu envoies toujours le commentaire avant d’avoir fini de l’écrire ! :w00t:

  37. Non , franchement , je n’arrive pas à vous suivre sur ce sujet.
    Des « plus beaux métiers du monde », on pourrait en trouver à la pelle !!
    Ah bon , et quoi alors ? à part donner son savoir comme vous avez la chance de le faire tous les jours !!!

  38. En lisant les commentaires (que je découvre ce matin, je suis rentré très tard d’une réunion hier soir), je me dis qu’il faut évacuer le débat sur « le plus beau métier du monde » car il pollue la discussion. J’en profite pour dire d’ailleurs que je n’ai pas parlé du « plus beau métier au monde » mais du métier pour lequel » j’ai le plus de respect au monde », ce qui est bien différent. Et si j’ai dit cela, c’est parce que je mesure la difficulté du métier et que je serais bien incapable de faire ce métier-là. D’où le respect énorme que j’ai pour le monde enseignant. Ceux qui me connaissent bien savent que j’ai souvent dit à mon entourage que le fait d’avoir loupé trois fois le concours de l’Ecole Normale a été une grande chance pour moi car je n’aurais jamais pu tenir dans ce métier-là.
    Je pars du principe que chacun a sa propre vision de ce qu’est le plus beau métier au monde. Et Yves nous dit d’ailleurs qu’il y a plein de « plus beaux métiers du monde ».
    Alors, orientons la discussion à partir de ce constat de Yves, qui est sans doute partagé par bon nombre d’entre nous. Alors je vais prendre un autre exemple que celui d’enseignant. Voici cet exemple :

    Imaginons que j’ai rêvé toute ma vie de travailler au service des autres pour les aider à rechercher un emploi et que je considère que le plus beau métier au monde, c’est celui-là (et non pas celui d’enseignant). Alors j’ai travaillé pour passer des concours, je les ai eus. Le premier poste que j’ai trouvé est à l’ANPE. Le début du métier a été difficile mais j’étais animé d’une foi inébranlable et j’ai tenu grâce à la satisfaction d’avoir aidé des personnes à trouver du travail, parfois de manière durable et j’ai parfois eu aussi la satisfaction qu’un ancien chômeur me reconnaisse dans la rue et me fasse alors un petit sourire. Et puis il y a eu des fusions au sein du service public et on a créé ce machin informe qu’est Pôle Emploi. Le travail est devenu un enfer. Il y a eu la politique du chiffre qui est passé par là. Aujourd’hui, je travaille dans le Nord de la France et on m’a confié le suivi de … 358 chômeurs. Autant dire que je ne peux suivre aucun d’entre eux. Il n’y a plus de suivi personnalisé. Tout a cassé mon métier : la situation grave du chômage, le manque de moyens financiers et humains, l’agressivité des chômeurs à mon égard (que je comprends en partie), leur désintérêt pour mon service (ils savent que je ne leur apporterai rien et que, de toute façon, ils sont sans nouvelle depuis plus d’un an de Pôle Emploi qui les laisse lâchés dans la nature), etc… En ce moment, il faut que je fasse le maximum de « contrats d’avenir ». Aujourd’hui, trois contrats ont été conclus et je sais déjà par avance que dans trois ans ces trois jeunes-là seront de nouveau sur le carreau. En temps normal, j’aurais refusé d’établir ces contrats car les conditions ne sont pas réunies pour que le travail de ces trois jeunes-là se déroulent bien. Mais à la fin de chaque mois, je dois avoir atteint les objectifs et rendre compte de la signature de tant de contrats à la préfecture. Alors je broie du noir. Et puis dans la rue, au lieu de petit sourire que j’avais parfois il y a dix ans, j’ai aujourd’hui, dans les rares cas où l’on semble me reconnaître, droit à une petite grimace ou à des yeux qui lancent des fléchettes.

    Le sens plus général que je voulais donner aussi à mon article, c’est qu’aujourd’hui, même lorsqu’on a choisi un métier qui était au départ un véritable sacerdoce (et le métier d’enseignant est l’un des métiers que l’on n’imagine pas sans cet aspect « vocation », on est sans doute tous d’accord là-dessus, non ?), on finit le plus souvent sur les genoux car nous vivons de plus en plus dans un société qui broie les gens et leurs enthousiasmes de départ, notamment dans les métiers qui, de par leur place, assument beaucoup des contradictions de cette société-là.

  39. « Yves nous dit d’ailleurs qu’il y a plein de « plus beaux métiers du monde ». »
    Non , non , c’est Etincelle qui dit ça … pas moi !!
    Pour moi il y en a un au dessus des autres , c’est celui de l’enseignement .
    Tous les autres résultent de l’enseignement , de l’apprentissage .

  40. La discussion était portée sur le bordel en classe ;
    Vous savez , il y a une dizaine d’années , lorsque j’étais membre du bureau de parents d’élèves , j’ai souvent accompagné Matt (un instit avec lequel j’ai passé des heures à compter les oiseaux ) lors de sorties natures ( campagne , bord de mer ) où à Océanopolis . Franchement , je n’avais pas à mes côtés les monstres dont vous parlez !
    Bien-sur que comme tous les enfants , ils couraient , ils criaient …. Mais j’avais aussi été agréablement surpris par ce respect de la politesse dont ces gamins avaient fait preuve pendant toute la journée .
    J’avais vraiment trouvé ça agréable . Et Matt avait vraiment cette facilité à les tenir à l’écoute . Et dans ses yeux , il y avait tout le plaisir de faire ce métier .
    Voilà pourquoi , j’avais posé ma première question sur cet article qui vous a tout de suite dérangé !
    Une autre petite chose :
    Lorsque je dis que vous faites le plus beau métier du monde c’est parce que j’admire ce que vous faites .
    Toi Fifi , tu ne te prives pas d’avouer ton admiration pour le travail de Christophe dans un commentaire …. Pourquoi devais-je taire mon admiration pour le métier d’enseignant ?
    Non , je ne comprends pas vos réactions !

  41. Eh oui, Bernard a encore lu trop vite nos commentaires :tongue:
    Mais j’aime quand même beaucoup ce qu’il dit après.
    Pour en revenir à l’expression « plus beau métier du monde », je l’ai peut-être mal comprise et dans mon esprit, cela voulait dire un métier qui a beaucoup de valeur.
    Or, pour moi, aucun métier n’a plus de valeur qu’un autre. Même si ce que fait Yves au boulot n’est pas vraiment l’idéal pour s’épanouir dans son travail, c’est quand même un métier dont nous avons tous besoin. Donc, il a autant de valeur qu’un autre.
    Et on pourrait par exemple qualifier le métier de sage-femme de plus beau métier du monde car la sage-femme donne la vie, ce qui est au moins aussi important que le savoir. Ou encore celui de logisticien dans une organisation comme MSF. Ou encore assistante sociale … Bref, à la pelle je dis ! :wink:
    Je connais certaines personnes (dont mon meilleur ami) qui n’ont pas de connaissances apprises à l’école (qui ont des tonnes de connaissances non apprises à l’école) et qui ont largement plus mon estime que d’autres bardées de diplômes (surtout ceux de l’ENA :wink: ) .
    Il n’y a pas de chemin particulier pour arriver à être quelqu’un d’épanoui, et surtout pas forcément l’école.
    Donc, pour moi, le métier d’enseignant n’est pas spécialement le plus beau métier du monde. Il n’empêche que, même s’il n’est pas le seul métier dans ce cas, actuellement, le métier d’enseignant n’est pas facile à vivre.
    Je ne cherche pas ici à encenser les enseignants contre qui j’ai quand même un peu « une dent ».
    La prof principal (français) d’un de mes fils en 4ème lui avait sorti qu’il ne ferait jamais rien dans sa vie.
    Je rigole parce que son fils est devenu carrément délinquant et le mien (moins de 30 ans) a trois métiers dans sa poche (moniteur de ski, accompagnateur en moyenne montagne et menuisier) et sans être diplômé, a suffisamment de savoir et de talent dans un autre domaine pour lui permettre d’avoir crée une autre activité professionnelle. Dans ces quatre domaines, il s’éclate. Il n’est jamais au chômage. Sans être riche (surtout que pour les indépendants, c’est taxes sur taxes), il gagne correctement sa vie (pour l’instant).
    Pour l’Education Nationale, il ne valait rien ! :angry:
    Pour résumer, l’EN, pas génial à mon sens, mais pour un enseignant consciencieux et ayant de la conscience professionnelle, oui, c’est un peu l’enfer.
    Pour les branleurs (comme partout, il y en a ), tant pis pour eux ! :devil:

  42. Alors que j’écrivais mon commentaire, Yves a mis le sien.
    En ce qui concerne le comportement des élèves, il y a certainement une différence entre un instituteur (pardon, maintenant, il faut dire un professeur des écoles :whistle: ) animant une sortie nature en Bretagne et même une classe en campagne et un prof de collège en ville.
    Vive la campagne ! :biggrin:

  43. Comme j’attendais cette réponse de la différence entre la ville et la campagne … Je me suis gardé de vous dire qu Matt est maintenant enseignant à Nantes et pour lui rien à changé dans son comportement avec les élèves et des élèves envers lui , je lui ai posé la question hier soir lors d’une discussion par mail .

  44. Et pourquoi ce que je fais ne serait-il pas l’idéal pour s’épanouir ?
    Voilà , on dénigre encore mon métier …. Sans savoir !
    Vous vous avez le droit mais pas moi !!!

  45. J’ai retrouvé le film duquel je parlais dans mon commentaire de 8h26 (à propos de la torture de la goutte d’eau).
    C’était bien avec Philippe Noiret et Marlène Jobert. Il y avait aussi Jean-Louis Trintignant. Et le titre du film était « Le secret » et non pas « Le silence ».
    Donc, ça va, je perds un peu la tête mais pas complètement :lol:

  46. L’Enfant et le Maître d’école
    Dans ce récit je prétends faire voir
    D’un certain sot la remontrance vaine.
    Un jeune enfant dans l’eau se laissa choir,
    En badinant sur les bords de la Seine.
    Le Ciel permit qu’un saule se trouva,
    Dont le branchage, après Dieu, le sauva.
    S’étant pris, dis-je, aux branches de ce saule,
    Par cet endroit passe un Maître d’école.
    L’Enfant lui crie : « Au secours ! je péris.  »
    Le Magister, se tournant à ses cris,
    D’un ton fort grave à contre-temps s’avise
    De le tancer : « Ah! le petit babouin !
    Voyez, dit-il, où l’a mis sa sottise !
    Et puis, prenez de tels fripons le soin.
    Que les parents sont malheureux qu’il faille
    Toujours veiller à semblable canaille !
    Qu’ils ont de maux ! et que je plains leur sort !  »
    Ayant tout dit, il mit l’enfant à bord.
    Je blâme ici plus de gens qu’on ne pense.
    Tout babillard, tout censeur, tout pédant,
    Se peut connaître au discours que j’avance :
    Chacun des trois fait un peuple fort grand ;
    Le Créateur en a béni l’engeance.
    En toute affaire ils ne font que songer
    Aux moyens d’exercer leur langue.
    Hé ! mon ami, tire-moi de danger :
    Tu feras après ta harangue.

    Jean de LA FONTAINE (1621-1695)

  47. La situation que décrit Fifitoucourt, celle qui est exposée par Bernard, est malheureusement régulière. Les enseignants souffrent beaucoup et on a bien souvent une vision fantasmatique de leur boulot.
    Pour les envieux, s’il y en a (pas pour côtoyer les bavards arrogants et radins que sont les enseignants, mais bien pour transmettre un savoir !) : foncez, jamais il n’y a eu autant de postes et aussi peu de candidats.
    Bizarre non ?
    Moi je ne le pense pas : tout le monde sait qu’un sale gosse d’aujourd’hui peut vous conduire au zonzon, à l’asile, vous faire regretter amèrement les efforts consentis pour toucher le graal (en gros, arpenter une classe muette d’admiration, en dictant quelques lettres sublimes de la Marquise de Sévigné. :cool: )
    Le sale gosse, suffit qu’il exerce à peine ses remarquables aptitudes de pervers manipulateur narcissique pour vous anéantir !
    Avant qu’ils ne vous craignent et ne vous admirent tout à la fois (l’extase vous dis-je), un conseil. Il est fondamental de leur faire comprendre (ou croire) que vous êtes beaucoup plus dangereux qu’eux. Franchement pas de quoi justifier un master en sciences de l’éducation et une déformation professionnelle !
    Séances de coaching sur demande. :tongue:

    Plus sérieusement, j’ai mis du temps à accepter certains aspects de l’autorité. Mais il est vrai, malheureusement, et cela a été dit par Francis je crois, que la misère que certains jeunes nous mettent, comme ils le disent, est en grande partie l’expression d’un malaise qui dépasse l’école.
    Je dois donc ajouter, fortement, que ne pas parvenir à faire évoluer une situation de classe invivable est source d’angoisse, de malaise, de destruction. L’école est donc bien un des lieux où le fait social doit être discuté.

    Bon, c’est vendredi, et c’est vrai que je me sens un peu émoussé.
    A propos, je voulais encore dire que les obus, comme les abus ne font aucun tri : ils abiment toutes les vies qu’ils touchent.

  48. Hé hé !
    Excellente question, je me demandais qui la poserait.
    Je ne veux pas monopoliser la parole, et j’aimerais entendre d’autres avis que le mien, mais le phénomène des enfants-rois me paraît être dramatique.
    Faut être psychiatre, prof ou éducateur pour en constater la violence et la gravité. Mais un petit tour dans un centre commercial permet de les remarquer aussi. Une raison comme une autre de préférer le potager ou la gorgebleue !
    http://www.aufeminin.com/video-maman-bebe/enfant-roi-enfant-tyran-didier-pleux-n59442.html

    Jen ne voudrais surtout pas dédouaner les profs de leurs responsabilités et rejeter la responsabilité de cette triste histoire sur les eues familles. Il me semble au contraire qu’il faut resolidariser tous les adultes autour du fait éducatif, bien trop grave pour être confié à un seul responsable.

    Un proverbe africain dit : « Il faut tout un village pour éduquer un enfant. » Je pense que ce proverbe aurait pu être européen à une époque mais que c’est aujourd’hui impensable (contexte), voire inacceptable (consumérisme).
    Je crois qu’il n’y a rien de pire pour un enfant que l’abandon, l’abandon éducatif en particulier, qu’il soit parental ou autre.

  49. Une vidéo qui illustre un peu mieux la réalité de la situation et la souffrance engendrée.
    Accrochez-vous !

  50. Maintenant , que conseillez-vous aux futurs enseignants ?
    Pour ceux et celles d’entre vous bien-sur qui pensent qu’il y a encore un avenir dans ce métier .

  51. T’es pas devant le match ? :wink:
    Bien sûr, il y a un avenir.
    Dans le contexte actuel, je ne sais pas que conseiller en particulier.
    Je crois que je ne saurais pas travailler en « milieu ordinaire » parce que je supporte difficilement l’ordinaire et le normatif et que j’aime le travail en équipe.
    Je crois que beaucoup de paramètres à contrôler échappent malheureusement à l’enseignant, dans une éducation nationale très archaïque, avec des parents et des jeunes en souffrance.

    Quelques bases quand même :
    Aimer les gosses, tous les gosses, même quand ils ne sont pas ceux que l’on rêve.
    Ne jamais rien lâcher sauf des certitudes… Donc lâcher tout et abandonner l’idée du contrôle. :smile:
    Ne pas juger mais sanctionner.
    Adorer la paperasse et les réunions pénibles. :unsure:
    Pour la pédagogie, il faut du temps pour devenir soi-même en classe, et là on respire… Mais les outils sont accessibles.
    Et plein d’autres choses !

  52. C’est bien ce que je pensais : Yves est au match !
    Quelques sales gosses millionnaires y ont réussi : échapper à leurs maîtres.
    Je ne peux m’empêcher de penser que pour un Ribéry, par exemple, c’est une vraie chance. Au micro, c’est une burne, mais balle au pied, il est vraiment impressionnant.

  53. C’est vrai que j’ai le match dans le dos et que j’y jette un coup d’oeil de temps en temps … Mais j’étais surtout entrain de rentrer mes données du jour sur Faune-bretagne !
    :wink:

  54. Dans certains villages africains, les parents font les enfants et les grands parents les éduquent….

  55. Yves, en bon élève, fait ses devoirs…
    C’est vrai que quand on est naturaliste maintenant, il faut bosser dur, ces bases de données sont extraordinaires mais gourmandes !

  56. Voilà toute l’histoire. :silly:
    Pour réaliser des trucs chiants mais utiles, il faut tout de même y trouver du plaisir.
    Ça s’appelle faire un effort et c’est gratifiant… mais pas dans l’instant où c’est frustrant.
    Ça prend environ 10-15 ans à des parents et des enfants normalement constitués, pas étonnant que dans le bordel ambiant ça soit un chouïa plus tendu.

  57. Hier soir, j’étais avec une amie qui est prof en lycée et dont un élève a fait une tentative de suicide dans sa classe par défenestration depuis le 4ème étage. C’était l’an passé, elle ne s’en est pas remise et prendra sa retraite anticipée en fin d’année scolaire.
    Les parents ne sont même pas venus discuter avec elle.

  58. Certainement qu’une des raisons importante de la souffrance dans le travail, des enseignants en particulier et de tous en général, est le manque de reconnaissance.
    Je m’avance peut-être un peu mais, si le travail de Christophe doit être particulièrement difficile, il est sans doute reconnu et dans un certain sens gratifiant.
    De mon côté, je n’ai pas non plus cette souffrance là parce que donner des cours en maison d’arrêt est aussi gratifiant et reconnu (les étrangers aux prisons sont admiratifs (je ne vois pas trop pourquoi) et les élèves sont en général plutôt reconnaissants que quelqu’un veuille bien s’occuper un peu d’eux et ont de la considération pour moi.
    Par contre, les enseignants de l’Education Nationale, dans le secondaire et en particulier au collège, font un travail de plus en plus en plus difficile, mais en plus, sans aucune reconnaissance.
    Que du mépris ! On accepte et supporte beaucoup plus facilement le sacrifice s’il y a une reconnaissance derrière, mais si ce n’est que mépris …

  59. Oui, ce problème de la reconnaissance est important mais il n’est pas propre à l’école.
    C’est vrai aussi que le travail que je fais, quand ça marche, est extraordinairement gratifiant.
    Mais je travaille surtout un peu loin de la pression ordinaire et avec des enjeux différents. Qu’on se rassure, le mépris, le manque de reconnaissance, et surtout le gouffre qui existe entre ceux qui œuvrent et ceux qui évaluent ou « managent  » est sensible aussi de mon côté du monde.
    J’ai aussi eu, comme enseignant, et j’espère que d’autres que moi l’ont vécu, des remerciements.
    Voilà un mot dont je suis très fier, mes palmes académiques à moi !
    « Monsieur X, nous voulons vous remercier pour ces deux années scolaires. Avec vous, on a repris confiance. Merci pour votre savoir-faire et votre patience. Avec JD on ne vous oubliera jamais. C’est donc avec une grande joie que JD vous offre ce présent. Bonnes vacances et bonne continuation. Bisous à E. » O & C B.

    C’est écrit à l’intérieur d’une jolie carte qui dit en lettres dorées « Merci. Merci. Merci. Merci… » Huit fois !
    C’est aussi ça être enseignant, même si je sais ne pas valoir autant d’éloges et faillir souvent. C’est une chance, car avec JD qui était en souffrance, pas facile à accompagner et avec lequel j’en ai bavé, ça a marché. Aujourd’hui il a réussi son parcours scolaire et gagne sa vie.
    Avec d’autres, on échoue lamentablement. Pas de carte.

    Le présent, c’était un guide ornithologique de bonne qualité, il me sert toujours pour montrer et décrire les oiseaux à mes élèves ou mes collègues. Je suis retombé sur cette carte il y a peu en déménageant mon bureau, ça m’a fait autant de bien que la première fois. :heart:
    Je vais la ranger à nouveau pour avoir le plaisir de la relire dans quelques années. :smile:

  60. Je repense à cette histoire de reconnaissance pointée par Etincelle.
    C’est capital aujourd’hui je crois car à une période où l’on a tant à dénoncer, il serait aussi important de reconnaître les belles choses. C’est donc bien une double faillite et un gâchis considérable que tous ces gens qui œuvrent dans le silence, sans reconnaissance, alors que des puissants étalent leur mépris, leurs transgressions et en tirent une aura.
    Et je me dis que la télé, par exemple, est un des endroits où les sales gosses (les pervers manipulateurs narcissiques !) ont de l’avenir.
    Comment l’humain pourrait-il avoir raison dans un monde où le plaisir instantané est la règle ?
    Je pose chaque année la question suivante à mes élèves :
    « Combien de temps passe entre le moment où vous voulez un objet technologique (smartphone, station de jeux vidéos, etc.) et le moment où vous l’obtenez ? »
    Je précise que mes élèves viennent en général de milieux modestes voire défavorisés.
    La réponse se compte généralement en jours, rarement en semaine.
    Ils sont souvent malheureux.

  61. « il serait aussi important de reconnaître les belles choses. »
    Ok , alors pourquoi on m’envoie promener lorsque je dis que d’être enseignant est une belle chose ?
    :wassat:

  62. On parle beaucoup du mal-être des enseignants… Et qu’en est-il du mal-être des parents quand leurs enfants sont confiés à des enseignants dont les capacités à travailler dans une classe sont parfois limitées ? (Je n’ai pas utilisé le mot incompétent… mais çà existe aussi… ) Là les parents n’ont qu’a se taire parce que personne ne les écoute.. et je ne parle pas de cas plus grave pour lesquels les enseignants font bloc pour préserver un de leur collègue dont le comportement est parfois très douteux…

  63. Ha, un autre point, c’est Christophe je crois qui parle pas mal de l’enfant-roi…
    Moi je remarque surtout que ces « enfants-rois » sont intelligents, et savent réfléchir dès leur plus jeune âge, et ils savent très bien quand et avec qui porter leur couronne…

  64. je ne sais pas si l’enfant-roi qui, dès le plus jeune âge, a un écran plat dans sa chambre, et à qui on n’a jamais offert un seul livre, est plus intelligent. :blink:

  65. Tu veux dire que l’écran plat conduirait à un cerveau plat ? :blink:
    J’achèterai donc un écran bombé à mes enfants ! :wink:

  66. Non je ne parle pas de « l’intelligence inculquée » mais du cerveau que l’on a à la naissance, l’intelligence ce n’est pas ce que voit ni ce qu’on lit…

  67. J’avais compris également dans ce sens-là.
    Cela dit, si l’enfant-roi est intelligent, il devrait comprendre qu’il ne sera enfant-roi qu’un certain temps et que le réveil pourrait être dur.

  68. Mais en fait, les plus intelligents savent tout cela et en joue de temps en temps, tandis que d’autres tombent de haut à l’adolescence ou plus tard… et ce sont souvent ces enfants là qu’on qualifie d’insupportable… (Mais c’est l’idée générale que je ressens, pour détailler tout cela il faudrait écrire un bouquin et d’autres l’ont déjà fait avec plus ou moins de succès dans leur analyse)

  69. Et surtout ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que les enfants n’ont rien demandé, au départ ils veulent juste être des enfants, jouer, toucher à tout, apprendre etc… Ce sont les parents qui les mettons dans des situations non naturelles… Et dès qu’ils n’ont plus la sécurité qu’ils recherchent tous auprès des parents, quand ils deviennent décisionnaires avant l’âge, c’est là qu’ils se réfugient dans des comportements que nous ne contrôlons plus .

  70. Des branleurs ces gosses !!!!!
    Un professeur rappelle à sa classe, que le lendemain aura lieu l’examen. Il précise à ses étudiants qu’aucune absence ne pourra être toléré sans motif sérieux, de style accident, maladie grave ou mort d’un proche.
    Au fond de la classe, un jeune rigolo demande alors :
    “Et en cas de très grande fatigue du à une activité sexuelle débordante?”.
    La classe éclate de rire. Quand le silence est enfin rétablie, le professeur sourit et répond à l’étudiant :
    “Et bien , Vous écrirez de l’autre main”.

    :tongue:

  71. Lettre ouverte à tous les parents méchants
    Désolé, mais je ne sais pas qui est l’auteur(e) ? :sad:
    Apparemment pas la neuropsychologue jurassienne annoncée partout à ce que je crois…

    Un jour, quand mes enfants seront assez vieux, pour comprendre la logique qui motive un parent, je vais leur dire, comme mes parents méchants m’ont dit :
    Je t’ai aimé assez pour te demander où tu allais, avec qui, et quand tu serais de retour à la maison…
    Je t’ai aimé assez pour être patiente jusqu’à ce que tu découvres que ta nouvelle meilleure amie ou ton grand copain, n’était pas fréquentable….
    Je t’ai aimé assez pour me tenir plantée là dans le cadre de porte pendant deux heures tandis que tu nettoyais ta chambre, une affaire de 15 minutes en principe ! Je t’ai aimé assez pour te laisser voir la colère, la déception et les larmes dans mes yeux. Les enfants doivent apprendre que leurs parents ne sont pas parfaits.
    Je t’ai aimé assez pour te laisser assumer la responsabilité de tes actions même lorsque les pénalités étaient si dures qu’elles ont presque brisé mon cœur.
    Mais surtout,
    Je t’ai aimé assez pour dire NON même quand je savais que tu me détesterais
    pour ça. Telles étaient les batailles les plus difficiles de toutes. Je suis heureuse de les avoir gagnées, parce qu’à la fin, tu y as gagné aussi. Et un jour, quand tes enfants seront assez vieux pour comprendre la logique qui motive des parents «méchants», tu leur diras :
    Vos parents étaient ils méchants?
    Les miens l’étaient
    J’ai eu les parents les plus méchants du monde entier ! Pendant que d’autres enfants mangeaient des sucreries pour les repas, j’ai dû manger des céréales, des oeufs, et des légumes. Quand d’autres ont eu du Coca et des hamburgers pour le dîner, j’ai dû manger de la viande, du fromage, des crudités et des fruits… Sans oublier toutes ces crêpes et gâteaux que ma maman nous a faits… Et vous pouvez deviner que ma mère m’a fait des dîners qui étaient différents de celui des autres enfants.
    Mes parents ont insisté pour savoir où j’étais en tout temps. On aurait pu croire que j’étais enfermée dans une prison. Ils devaient savoir qui mes amis étaient et ce que je faisais avec eux.. Ils insistaient si je disais que je serais partie pour une heure, pour que ce soit seulement une heure ou moins..
    J’avais honte de l’admettre, mais mes parents ont enfreint la loi sur la protection des enfants concernant le travail en me faisant travailler. J’ai dû faire la vaisselle, mon lit (quelle horreur!), apprendre à faire la cuisine, passer l’aspirateur, faire mon lavage, vider les poubelles et toutes sortes d’autres travaux cruels…. Je pense qu’ils se réveillaient la nuit pour imaginer de nouvelles tâches à me faire faire…
    Ils ont toujours insisté pour que je dise la vérité, juste la vérité et rien que la vérité. Au moment où je suis devenue adolescente, ils pouvaient lire dans mon esprit et avaient des yeux tout autour de la tête. Puis, la vie est devenue vraiment dure ! Mes parents ne laissaient pas mes amis juste klaxonner quand ils venaient me chercher. Ils devaient venir à la porte pour qu’ils puissent les rencontrer. Pendant que chacun pouvait fréquenter un ou une petit(e) ami(e) quand ils avaient 12 ou 13 ans, j’ai dû attendre d’en avoir 16.
    À cause de mes parents, j’ai manqué beaucoup de choses que d’autres enfants ont expérimentées. Je n’ai jamais été prise pour vol à l’étalage, vandalisme, alcoolisme, ni même arrêtée pour tout autre crime. C’était «tout de leur faute». Maintenant que j’ai quitté la maison, je suis instruite et une adulte honnête. Je fais de mon mieux pour être un parent méchant comme mes parents l’étaient.
    Je pense que c’est ce qui ne va pas avec le monde aujourd’hui. Il n’y a pas assez de parents méchants!
    Merci donc à toutes les parents qui ont été assez méchants dans notre jeunesse pour nous apprendre à être de méchantes bonnes personnes.

    Un peu cul-cul, comme tout ce qui parle d’amour… Vous préférez un fait divers ? :angry:
    Ok, lundi, en classe. :wink:

  72. J’avais déjà pris un coup de vieux au début de ce post. Là je suis mort. Difficile de préciser une pensée dans ce cadre, surtout pour ne pas caricaturer sa pensée ou celle de l’autre comme par exemple fifi qui a vu dans mes propos un éventuel bienfait de la guerre. Où ? (et franchement tu penses cela de moi ?)Dans un autre post des témoignages personnels ont été primordiaux, ici errance d’un esprit.
    Juste par rapport à ces vertus d’une certaine discipline, rigueur…. j’ai appris au plus vite à mes filles à imiter ma signature, elles pouvaient à leur guise signer tous bulletins ou documents divers, c’était le but, je ne sais pas si elles l’ont fait. Elles ne sont pas en prison et ont fait avec réussite les études qu’elles désiraient (tient une est instit, enfin professeur des écoles). Je ne leur ai jamais imposé de dire « s’il te plaît » ou « merci ».
    Beaucoup d’ornithologistes ici. Yves avec succès, a guetté le passage assuré de quelques volatiles. Je ne suis pas de cette veine et parfois je reconnais de drôle d’oiseau (pour moi) dont je ne connais pas le nom scientifique mais qui me sont familiers. Et c’est là où je m’y attendais le moins que j’ai vu furtivement, mais il était bien là, le célèbre effort toujours suivi de la non moins célèbre récompense.
    Rassurez-vous, nos enfants sont bien nos enfants.

  73. L’écriture sur un blog est un peu particulière dans le sens où les discussions s’expriment dans un style qui est intermédiaire entre l’oral et l’écrit. C’est de l’écrit certes, mais pas tout à fait dans l’esprit. Pour cette raison, il y a bien plus de spontanéité ici que dans une dissertation que l’on écrirait sur ces thèmes traités. Il arrive souvent que ce que nous écrivons ici dépasse notre propre pensée ou qu’on ait tendance parfois (ce qui m’arrive même souvent) à forcer le trait. Les provocations verbales, mis à part quelques cas particuliers, restent à mon avis bien gentilles et ne sont pas des provocations. Elles servent à susciter une réaction de l’autre, sans animosité aucune. Un style plus écrit, plus réfléchi, plus posé, ne conduirait sans doute pas à la même qualité de discussion.
    Non, Francis, étant habitué à ce style propre aux discussions sur internet, je n’ai pas vu la même chose que toi dans les propos de notre ami Fifitoucourt.

  74. Bernard, je comprends comme toi et relativise ce qui est dit. Si je ne me sentais pas à l’aise je partirais sur la pointe des pieds. Cependant fifi propose bien, plus haut une traduction ou une interprétation de ce que j’ai dit : « En quelque sorte, ces enseignants auraient besoin d’une bonne guerre pour voir ce qu’est une vraie souffrance ! ». J’ai sûrement déjà employé ce genre de réponse et l’emploie sûrement encore, mais je suis persuadé que c’est d’abord l’aveu d’un refus ou d’une peur d’aller sur le terrain de l’autre.
    Les exemples que j’ai pris l’ont été pour une sorte d’universalité. Je crois que tout le monde peut les comprendre. J’aurais pu vous parler de ces détenus que tous condamnent et peut-être à juste titre, mais qui croupissent dans leurs souffrances dans nos prisons même modernes.
    Ce n’est pas parce que mon voisin a le sida que je ne peux pas parler de mon mal de tête et que je ne dois pas le soigner. Mais pour qualifier mon mal de tête il n’est pas inutile de comprendre ou d’essayer de comprendre la souffrance physique ou morale de mon voisin. Même si l’enfer est une image sortie de son contexte initial dans le langage oral ou écrit il signifie l’horreur absolue, la destruction complète, les souffrances les plus intenses. Comment qualifier les génocides, les catastrophes naturelles, les persécutions, les dictatures….. si l’enfer c’est déjà l’école ?
    La mal de tête, comme la souffrance à l’école sont peut être d’autant plus intolérables parce qu’il suffit de prendre une aspirine, que la solution est simple. Alors il n’est pas question de les nier mais de faire l’effort (peut-être suivi de la récompense) de bien poser le problème.
    En utilisant des termes extrêmes on clôt le débat bien trop tôt : « cherchez pas, y’a rien à faire ». C’est le jeu d’une mauvaise politique actuelle. (0,1 % de pib en moins et c’est la fin du monde. D’accord je ne suis pas économiste, mais je ne sais pas si ce mois-ci j’ai gagné 0,1% en moins et si c’était le cas je n’aurais rien vu). Alors enfer pour l’école ??? Je vous dis cela alors que j’ai vu plus d’une fois ma fille instit en pleurs et prête à renoncer devant la difficulté et surtout la solitude. (par exemple cette année, alors qu’elle n’a pas reçu de formation spéciale on lui a donné une classe d’ados et d’adultes handicapés).
    S’il y avait une quelconque inquiétude de ta part rassure-toi. Ma réflexion s’arrête assez vite car fifi et Christophe eux sont directement concernés. (même si je m’occupe aussi en dehors de l’école de groupes de jeunes de « quartiers défavorisés ». J’en retrouve d’ailleurs parfois quelques années après en prison, preuve que je n’ai pas su les aider)

  75. Francis, pas de panique ! Cette histoire de guerre était volontairement caricaturale. Je reconnais que cette discussion est venue remuer le couteau dans une plaie. Tu n’es évidemment pas visé à aucun moment, et je ne veux pas me tromper de cible.
    J’ai le plus grand respect pour les activités e les opinions de chacun et je ne suis pas non plus sans préjugés.
    Dans toute cette histoire, ce sont les institutions, sans âme, sans scrupule, sans humanité qui sont en cause. L’éducation Nationale est une machine monstrueuse qui écrase les talents, la bonne volonté, le travail passionné de bon nombre de collègues au nom d’une (mauvaise) gestion uniquement comptable. Transformer des heures postes (celle que tu dois en tant que titulaire) en heures sup. conduit à transformer un poste sur un établissement en demi-poste voire en 1/3 de poste. Dans cette situation, tes collègues sont écrasés d’heures sup. ou bien les heures que tu faisais sont assurées par un vacataire (un étudiant ou un chômeur corvéable à merci et payé avec un lance pierre). Et toi là dedans ? Tu vas faire un complément dans un autre établissement. On fait des économies sur le dos des gens qu’on emploie avec des plans sur le papier où les personnes humaines n’existent pas. Cette bouffonnerie dure dans mon cas depuis huit ans ( et enseignant depuis 37 ans après avoir passé et obtenu , et je suis passé d’une situation inconfortable à une situation insupportable. personne n’y trouve son compte, ni les élèves, ni les enseignants.
    Quand après avoir investi avec enthousiasme dans deux programmes entiers de tous les niveaux de lycée, on te balance dans un collège avec trois niveaux entièrement à refaire, avec des classes pénibles (doux euphémisme) qu’on te refile l’après-midi de préférence et qui te considèrent de plus comme un vacataire, donc s’autorisent à faire n’importe quoi, tu n’a qu’une envie te tire de là à toutes jambes. Sauf qu’il faut gagner sa vie et celle de ses enfants et supporter de faire du travail de singe.
    Je n’ai pas le temps de plus détailler, mais crois bien à ma sincère estime pour ta personne.

  76. Pinaise, mon message s’envoie encore tout seul (je ne suis pas énervé , non,non…) !
    :blink:
    Bon je reprends mon texte, il en manque un petit bout: (éventuellement tu peux supprimer le texte fou, Bernard ! :lol: )
    Francis, pas de panique ! Cette histoire de guerre était volontairement caricaturale. Je reconnais que cette discussion est venue remuer le couteau dans une plaie. Tu n’es évidemment pas visé à aucun moment, et je ne veux pas me tromper de cible.
    J’ai le plus grand respect pour les activités et les opinions de chacun et je ne suis pas non plus sans préjugés.
    Dans toute cette histoire, ce sont les institutions, sans âme, sans scrupule, sans humanité qui sont en cause. L’éducation Nationale est une machine monstrueuse qui écrase les talents, la bonne volonté, le travail passionné de bon nombre de collègues au nom d’une (mauvaise) gestion uniquement comptable. Transformer des heures postes (celle que tu dois en tant que titulaire) en heures sup. conduit à transformer un poste sur un établissement en demi-poste voire en 1/3 de poste. Dans cette situation, tes collègues sont écrasés d’heures sup. ou bien les heures que tu faisais sont assurées par un vacataire (un étudiant ou un chômeur corvéable à merci et payé avec un lance pierre). Et toi là dedans ? Tu vas faire un complément dans un autre établissement. On fait des économies sur le dos des gens qu’on emploie avec des plans sur le papier où les personnes humaines n’existent pas. Cette bouffonnerie dure dans mon cas depuis huit ans ( et enseignant depuis 37 ans après avoir passé et obtenu tous mes concours ) , et je suis passé d’une situation inconfortable à une situation insupportable. Personne n’y trouve son compte, ni les élèves, ni les enseignants.
    Quand après avoir investi avec enthousiasme dans deux programmes entiers de tous les niveaux de lycée, on te balance dans un collège avec trois niveaux entièrement à refaire, avec des classes pénibles (doux euphémisme) qu’on te refile l’après-midi de préférence et qui te considèrent de plus comme un vacataire, donc s’autorisent à faire n’importe quoi, tu n’a qu’une envie te tirer de là à toutes jambes. Sauf qu’il faut gagner sa vie et celle de ses enfants et supporter de faire du travail de singe.
    Je n’ai pas le temps de plus détailler, mais crois bien à ma sincère estime pour ta personne.

  77. Je rajoute: ce que je dis semble éloigné du sujet, mais ce qui s’y rapporte c’est que faire un boulot qu’on ne veut plus faire ce n’est pas très grave quand, en face de

  78. Heureusement c’est pas fifi qui s’occupait des pigeons voyageurs lors de la première guerre !! Il aurait fallu 50 pigeons pour chacun des messa

  79. Une faussaire devenue enseignante ?
    Ça fait quand même plaisir de constater qu’en apprenant la délinquance aux enfants ils finissent par mal tourner. :devil:

  80. Fifitoucourt, il est possible qu’un jour j’en arrive moi aussi à louper l’apéro. Mais nul doute que ce sera dans une autre vie ! :wink:

  81. Plusieurs articles de ce blog ont atteint plusieurs centaines de commentaires (entre 200 et 300). Mais une centaine en si peu de temps, c’est la première fois ! :smile:
    Comme quoi, les enseignants, ça a parfois du bon !!!!!!!!

  82. Et encore, il y a des choses même pas abordées.

    Comme par exemple les programmes scolaires qui ont fondu au fil des années. Je parle pour les programmes de maths car je ne connais absolument pas les autres.
    Bref, en maths, ce qu’on enseigne aujourd’hui n’a plus queue ni tête et en prime, ne demande plus aucun effort de réflexion. Il suffit de connaître par coeur les méthodes (simples car ce qui était un peu compliqué a été évacué).

    Comme par exemple les notes truquées au Bac pour que les statistiques soient bonnes.

  83. Il m’a fallu au moins une bonne heure pour lire tous vos commentaires!
    Et c’est vrai que le sujet est vaste, et les points à débattre encore nombreux.

    Je pense que je vais jetter un peu d’huile sur le feu, mais je me demandais, si déjà, à la base, la formation même des enseignants en général ne serait pas à revoir? J’ai entendu sur ce sujet pas mal de plaintes venant d’enseignants ou de futurs enseignants.
    Apprendre à apprendre, donner envie aux élèves d’aller chercher plus loin, les faire s’intérresser. C’est un sacré métier. Mais ça s’apprend, aussi. N’est-ce pas ce qu’on appelle la psychopédagogie?

  84. Ce sont justement des psycho-pédagogues qui sont à l’origine de pas mal de méthodes. On voit ce que ça donne. Toujours plus de boulot pour l’enseignant (ah, l’évaluation par compétences !) de moins en moins pour les élèves. :wassat:
    Ceux-ci ne sont même plus capables de recopier (et j’ai pas dit prendre sous la dictée) quelques lignes: ils réclament des photocopies! :blink:
    Comme dirait madame Etincelle, des programmes réduits en peau de chagrin et les pôvres chérubins sont quand même dépassés par la complexité des notions. Ils n’ont pas de cahier, pas de feuilles doubles, pas de stylos, mais n’oublient jamais leur langue. « Je vous en prie M’sieur, continuez votre cours, on discute tranquille… » :cwy:
    Ben oui, on adore parler aux murs, c’est sympa !

    Le problème, chère Léa, c’est que l’on n’ apprend plus aux enfants deux ou trois principe fondamentaux pour vivre en société:
    savoir écouter, savoir se taire et savoir parler ( j’entends ici, faire une phrase à l’oral sujet- verbe- complément …. ) C’est pas gagné ! :blush:
    En clair, l’enseignant est beaucoup remis en cause, les gamins jamais.
    Allez, la phrase fétiche de nos élèves : « Vous êtes payés pour être ici, pas nous ! »
    Ben, oui, sauf que, chers petits vous n’avez pas compris qu’un enseignement, dans le privé, cela se paye et parfois très cher. J’en sais quelque chose après avoir dépensé des milliers d’euros à l’éducation musicale de mes enfants. C’est vrai que ce serait vachement bien s’il avaient été payés pour cela ! :biggrin:
    Vous l’aurez compris, les gens consomment l’enseignement comme une marchandise ordinaire qui, de plus, leur est due. Le seul vrai souci, c’est que personne ne peut apprendre pour quelqu’un. Un gamin construit son savoir, le maître ne fait qu’indiquer des directions pour que ce soit plus facile. On ne déverse pas son savoir d’un récipient à l’autre.
    On ne fait pas boire des ânes qui n’ont pas soif . J’ai l’impression de faire cela toute la journée.
    Je termine avec une parole de Nadia Boulanger, grande pédagogue du piano et soeur de Lili, prématurément disparue:
    « Il faut laisser dormir les enfants qui dorment » :wink:
    On n’y est pas encore…

  85. Cette enfant n’a rien trouvé de mieux pour foutre le bordel dans la rue que de mettre une petite pièce dans le chapeau de ce musicien de rue ….. Et là , surprise !!!
    :w00t:

  86. Ah le pt’tit con, vous me l’auriez envoyé, il aurait marché droit au lieu de me tirer des larmes. Cet air là, c’est aussi une partie de mon enfance. :smile:

  87. Ce serait bien si toutes les collectivités locales, au lieu de ne financer que des concerts en salle, finançaient les professionnels pour qu’ils aillent jouer dans la rue.

  88. A Fifitoucourt :
    « Le problème, chère Léa, c’est que l’on n’ apprend plus aux enfants deux ou trois principe fondamentaux pour vivre en société:
    savoir écouter, savoir se taire et savoir parler ( j’entends ici, faire une phrase à l’oral sujet- verbe- complément …. ) C’est pas gagné ! »
    Je ne pense pas que ce soit bien de généraliser, je pourrai faire une bonne liste de gamins qui savent se taire, qui savent parler, et qui de plus est savent réfléchir et écouter…
    Ce qui n’est pas le cas de certains adultes (Il suffit de voir la manière d’écouter de certains ministres… même dans l’éducation nationale)

  89. Cher Georges, on ne peut pas généraliser, certes. Je parlais d’un type d’élève de plus en plus répandu. Il est vrai que ces enfants qui savent se taire, écouter et parler deviennent rares. Le plus ennuyeux, c’est que ces quelques gamins qui essaient de travailler ne le peuvent pas. Et nous serons d’accord sur le fait que l’on ne voit pas comment des parents qui n’ont pas d’éducation pourraient éduquer de manière correcte leurs enfants. Les effectifs pléthoriques n’arrangent pas les choses. Les éléments perturbateurs deviennent redoutables dès lors qu’ils sont protégés par la masse, surtout quand la masse en question est complice. On perd son temps et son énergie à faire le flic et attendre un peu de calme qui ne vient jamais. Enfin, le comportement des élèves en groupe, et en classe particulièrement, peut être très différent. Des gamins qui se comportent très bien en dehors du contexte scolaire deviennent carrément infects dans le groupe classe.
    La situation que je décris existe surtout dans les collèges. J’enseigne aussi en lycée, et la situation y est très différente. Les classes de seconde gardent encore un peu de cette ambiance de collège, et au-delà, même si tout n’est pas rose, l’ambiance de travail n’a plus grand chose à voir, même si le goût de l’effort est rarement développé chez nos élèves…

  90. :smile: Ta dernière intervention « J’oubliais : pour moi, les ministres n’ont jamais été des modèles ! :smile: »Fifitoucourt me fait bien sourire, j’aurai été déçu que tu n’en parles pas… Suis trop fatigué pour répondre plus ce soir mais je suis presque d’accord avec toi quand tu dis « Je parlais d’un type d’élève de plus en plus répandu. » Je dis presque, parce que à l’époque de ma scolarité on commençait déjà à en trouver un certain nombre… (j’ai passé mon brevet en 1976) Mais j’aime à me faire croire que ce n’est pas une majorité.

  91. C’est la première fois que nous recevons ce type de mail au travail. Reçu ce matin :

    « Je me permets de vous écrire afin de vous signaler que la classe de 5ème C avec laquelle débutera le cycle des animations est une classe très difficile. Les élèves sont nombreux, la classe compte beaucoup de garçons et de sportifs remuants et bavards. Les « incidents » y sont nombreux et j’ai beaucoup de mal à la gérer et à faire régner une ambiance propice au travail. Merci d’en avertir l’animateur avant le jeudi 28… Je viendrai le chercher à l’accueil à 15 heures 30 ou un peu avant, moment de la récréation.
    Cependant, vu le tableau catastrophique que je viens de dresser de la classe, je comprendrais tout à fait qu’il veuille annuler. Dans ce cas, merci de me prévenir au plus vite….
    C. »

  92. Les petites blondes testent le cadre, comme d’habitude. Visiblement, là, ça ne tient pas.
    J’avais été choqué, lors de ma formation initiale, d’entendre une collègue que j’estimais, venue évaluer ma conduite de classe, me dire qu’une classe devait être traitée comme une meute : en clair, il faut être le loup ou la louve Alpha.
    En clair aussi, mes babines n’étaient pas assez retroussées en cas de besoin.
    Quelques années sont passées et je crois que son raccourci un peu choc n’est pas si loin de la réalité : les enfants sont rassurés par un cadre bienveillant, ce cadre doit être solide. La fragilité du cadre insécurise les enfants et chez les plus fragiles, ceux qui ont déjà vécu profondément l’insécurité (pas celle dont on nous rebat les oreilles), vivre dans un milieu anxiogène est insupportable, ils réagissent de façon souvent étonnante. Je suis certain que la situation décrite ici est rendue possible par plusieurs facteurs dont certains sont évoqués, mais il faut y ajouter (à vérifier au sujet des collègues en difficulté ici), l’absence de formation des instits (professeurs des écoles) ces derniers temps. La formation ne suffisait pas, c’est entendu, mais beaucoup de collègues soufrent longtemps, voire démissionnent face à des situations qu’ils ne peuvent pas traiter. Ils sont le plus souvent lynchés par la hiérarchie si les parents s’en mêlent. Saluons donc le soutien, l’écoute qui leur seront apportés.

    Afin d’aller plus loin, un petit extrait d’un de mes documents, je l’avais ramené à la maison justement pour éclairer le débat en cours, pour qu’il soit moins générateur de souffrances.

    Il s’agit d’un travail issu d’une expérimentation en ITEP (Institut Thérapeutique, Educatif et Pédagogique), ce type d’établissement accueille des élèves ayant des troubles du comportement. L’extrait qui suit devrait aider à cerner le problème posé dans un cadre plus général, là où des enfants « hors norme » n’ont pas encore été exclus. (tiré d’un document intitulé « Pédagogie non punitive – Prendre en compte les enfants de l’angoisse. Expérimentation à l’ITEP de Valloires : de l’acquisition d’une vision commune à l’élaboration d’une méthodologie non punitive. Publié par Frédéric Wickenburg, directeur d’ITEP, dans le JDJ-RAJS n°280 de décembre 2008).

    […] Hier est oublié, trop douloureux. L’expérience vécue ne sert pas de repère. Son évocation ravive l’angoisse.
    Demain n’existe pas. L’idée de projet déclenche des réactions angoissées d’évitement.
    Aujourd’hui est une fuite vers le plaisir immédiat, un recul tactique pour la maîtrise d’autrui, un combat d’opposition contre les limites imposées, toutes vécues comme menaces d’anéantissement. […]

    […]Ces jeunes dont « l’intensité des troubles du comportement perturbe gravement la scolarisation… » brouillent les repères de la pédopsychiatrie du 20ème siècle. L’enfant « incasable », retranché dans l’immédiateté, ne comprend ni nos préoccupations pour son avenir, ni notre insistance à fouiller dans son passé, ni nos besoins de hiérarchiser nos relations avec lui, ni notre agacement face à ses addictions à la téléphonie mobile et aux jeux vidéos. […]

    […] Apprendre à changer de regard, c’est percevoir le refus d’aide, l’agressivité égocentrique et la destructivité à l’œuvre, comme autant de stratégies de survie et non comme l’expression d’un désir de mort qui nous serait destiné. […]

  93. Les « petites têtes blondes » évidemment, je n’ai rien contre les petites blondes de petite taille, ni contre les blondes de grande taille, ni contre… :wub:
    Excusez-moi, je m’emporte un peu. :blush:

  94. Aujourd’hui , j’avais décidé d’apprendre les bonnes manières aux petits enfants de ma classe de maternelle . Je demande simplement à mes petits bouts de choux :
    -« Que fait-on les enfants , avant de passer à table , le midi et le soir ?
    Bien sûr , je m’attends à la réponse :  » On se lave les mains maitresse !! »
    Mais une main se lève dans la classe et lorsque je l’interroge , une petite fille me répond :
    – On boit l’apéro maitresse !!!  »
    :w00t:

  95. J’ai un retard incroyable dans la lecture du blog.
    Christophe, y a-t-il un moyen de trouver l’intégralité de la publication de Frédéric Wickenburg?

  96. C’est évidemment possible !
    Peut-être par le lien suivant mais je ne suis pas allé plus loin.
    http://doc.erts-olivet.org/opac/index.php?lvl=author_see&id=4014
    Sinon, l’IRTS local doit avoir ça en rayon.

    Il faut savoir que les ITEP travaillent énormément sur le sujet et bien d’autres écrits sont publiés. Une raison parmi d’autres de se rapprocher des travailleurs sociaux si tu penses cela possible ou de ce que l’on nomme ASH dans l’éducation nationale : les enseignements adaptés et la scolarisation des élèves en situation de handicap.

  97. Je me suis toujours interrogé sur l’efficacité d’un système (éducation nationale, par exemple) dans le traitement des troubles qu’il crée lui même ou qu’il renforce. D’autre part pourquoi vouloir absolument que tous entrent dans cette norme ?

  98. Et d’ailleurs, c’est quoi la norme ?
    Quand j’étais gamin, il y avait pas pas de gens « hors norme » dans le village. Je m’en souviens comme de personnages hauts en couleurs. Aujourd’hui, on parlerait probablement d’eux comme s’il s’agissait « de cas sociaux » !

  99. Tous les jours de la semaine, je suis témoin de la difficulté du système Education Nationale à prendre en compte la différence et les besoins spécifiques de ses élèves. J’accompagne dans un service d’éducation et de soins spécialisés à domicile des enfants et des adolescents porteurs de handicaps moteurs et pas plus tard que vendredi, j’ai pu constater qu’aucune des adaptations préconisées pour une jeune élève de 5ème depuis son entrée en 6ème n’avaient été prises en compte ni appliquées. Nous sommes en février, une réunion a eu lieu mi-septembre, les parents ont resollicité la prof princ en novembre… Il y a de quoi être découragé. Et la jeune pendant ce temps là fait tout ce qu’elle peut et au-delà pour suivre sa scolarité avec succès au détriment de ses soirées, ses week-ends où elle ne peut profiter de rien car elle est épuisée.
    Des exemples comme celui-là j’en ai à la pelle. Malgré les lois, les circulaires, les formations, les informations…le système est incapable d’individualiser un tant soit peu son enseignement. Que faire? :devil: :devil: :devil:

  100. Le problème du prof, c’est qu’il ne peut pas faire dix boulot différents à la fois. Quand on n’aura plus dix ou douze casquettes différentes pour faire des économies, peut-être les choses iront-elles mieux. De plus, à côté de cette élève qui fait ce qu’elle peut, 15 trublions qui « foutent le bordel !!!!!!!  » :cwy:
    Les bons sont sensés tirer les autres par le haut, sauf que ce sont les pires qui tirent les autres vers le bas… :sad:
    Impossible de s’en sortir. :angry:

  101. Normal !
    A savoir enfin que ces jeunes d’ITEP ont l’art de faire péter le cadre et que les aider reste difficile : cela revient souvent à jeter à la poubelle une bonne part de nos conceptions. J’aurais du mal à travailler dans un ITEP. Avec des enfants issus d’ITEP, oui, j’en ai pas mal, mais en ITEP, on concentre un peu des petits fauves. Beaucoup y laissent des plumes, et les anciens boucs-émissaires d’ITEP font malheureusement de parfaits bourreaux en IME !

  102. Pinaise, la vie est curieuse.
    J’ai un gamin d’ITEP intégré dans une classe « normale » et c’est l’un des rares élèves à faire correctement son boulot ! Bien élevé, appliqué, sérieux, attentif. Tout le contraire de la majorité de la classe. :wassat:
    L’exception qui confirme la règle ?

  103. Bonsoir Bernard ,
    Je continue ma lecture des articles du blog, et des témoignages concernant l’éducation et tout ce qui touche l’enseignement, (sujet important et qui interpelle).
    Comme je l’ai déjà écrit, il me semble, ma maman était institutrice de 1919 à 1955 dans un petit village qui maintenant compte 600 habitants, mais quand j’habitais ce village, il y avait environ 40 âmes. Ma fille aînée est institutrice, elle prendra sa retraite l’année prochaine, elle vient me rendre visite chaque semaine et nous parlons de son travail.
    Je veux vous dire , à vous tous qui avez laissé des messages que je les ai lus, mais je me sens dépassée …….Est-ce-que vous enseignez dans des villes ? Mais vous avez un beau métier, dur, souvent ingrat, injuste, mal récompensé, mais je sens que vous l’exercez tous avec conviction et plaisir. C’est la vie actuelle.
    Moi je me souviens, quand j’étais en classe (avec maman) avec des élèves de 6 à 16 ans, nous allions ramasser les hannetons.
    Mais je m’égare, je voulais simplement demander à Bernard quelle est la fonction : éducation à l’environnement. Merci.
    Très bonne soirée à tous.
    Jacqueline

  104. Jacqueline, éduquer à l’environnement, c’est intervenir auprès de différents publics pour des actions de sensibilisation et de formation à l’environnement, aussi bien sur la nature (faune, flore, milieux naturels) que sur les problèmes d’environnement (déchets, eau, qualité de l’air, énergie, …). Le scolaire est le principal public mais il y a aussi les enfants dans le cadre extra-scolaire, les adultes, les familles, les élus, certaines catégories professionnelles, etc…
    Voilà pour simplifier, on en parlera plus lorsqu’on se rencontrera.

  105. merci Bernard,
    A l’heure à laquelle j’écris ces quelques mots je n’ai pas encore remarqué si les milans étaient de retour. Il est vrai que nous étions absents de dimanche matin à mardi soir.
    Je vous contacte dès que je vois « Fidèle » sur son arbre, nous espérons que cela ne va pas tarder.
    Nous avons vu quelques canards et cygnes sur le lac de Bienne (tout heureux de manger mon pain sec).
    Bonne journée.
    Jacqueline

  106. 2 heures et demies ! Faut avoir le temps de la regarder cette vidéo !
    Tu travailles où Fifitoucourt, à l’éducation nationale ? :tongue: :devil:

  107. Ben évidemment ! Quelle question!
    Deux bonnes raisons pour cela : juillet et août! :devil: :tongue:
    Tu peux quand même essayer de regarder un petit bout. C’est pas mal… :wink:

  108. Intéressant l’article du Monde… Une autre chose qui m’interpelle vient de ma pratique professionnelle. A l’école je suis le seul adulte à ne pas avoir de portable et (paradoxalement?) le seul à ne pas être exaspéré par le comportement des élèves avec ces engins. Je n’en ai jamais confisqué un seul. Chaque utilisation illicite du portable est une situation éducative à exploiter. :smile:

  109. Bienvenue au club ! Je travaille dans un réseau de 40 personnes et je suis aussi le seul parmi les 40 à ne pas avoir de portable.

  110. Une des difficultés pour l’enseignant est de bien reconnaître que les jeunes de la génération actuelle sont multi-tâches ; mon âge me classe dans les monotâches, alors que les femmes du même âge sont bi-tâches. De quoi faire surclasser les mecs comme moi pour longtemps.
    Reste un problème lié à la présence et au regard, un truc qui permet aux monotâches de croire qu’on boit leurs paroles, et qui permet aux multi-tâches de goûter aux plaisirs étonnants de la continuité : celle qui permet les chef-d’œuvres.
    Mais là, c’est pas pour me vanter, je n’ai pas encore fini le mien. :tongue:

  111. Je suis plutôt du genre multi-taches (vu le nombre de taches que j’ai faites ce midi en buvant mon verre) et, sur ce point au moins, je suis dans la continuité ……. ! :whistle:

  112. pourtant je me demande comment vous faite pour faire face a toutes vos occupations ,les arbres le jardin ,les abeilles la photo et votre profession!!! sans oublier le poulailler ce n’est pas cela etre multitâches ,et les stages de pâtisseries!!!!

  113. nous avons eut la surprise de constater qu’une entreprise franc comtoise faisait la réfection d’un magasin a berck les ouvriers viennent de fougerolles peut etre que des franc comtois vont venir se perdre dans le nord?

  114. ma sœur était enseignante et elle a fait valoir ses droits a la retraite , nerveusement elle était fatiguée non pas a cause des enfants mais a cause des parents!!! elle est partie a cinquante ans

  115. Une petite controverse sur ce sujet si sensible, à l’heure où chacun peut se demander quel chemin il peut ou doit emprunter, qu’il soit individuel ou (et) collectif.
    J’ai lu il y a peu un article provenant d’Europe du sud je crois, qu’une étude mesurait une perte de créativité ou d’imagination de 80% à l’issue de l’équivalent du CP…

    Peu importe pour moi la véracité de ces chiffres ou la fiabilité de ma mémoire : je crains que cela ne corresponde effectivement à ce que j’observe de la richesse de notre société.
    Individus éteints. Solidarité mise à mal mais jamais anéantie. Conformisme. Etc.

    Du coup, je me demande s’il n’est pas urgent de foutre le bordel en classe, et je crois qu’il est de mon devoir de montrer l’exemple. :wink:

  116. Et tu te feras un plaisir ! :lol:
    En ce qui concerne le manque d’imagination, je crois que cela vient du fait qu’on a pas à réfléchir. Tout vous vient « tout cuit ». Il n’y a qu’à voir tous les parc d’attractions qui sont un des loisirs préférés de beaucoup.
    Et pour les enfants, cela vient je crois qu’ils ont trop de jouets.
    Cet été, j’ai gardé un peu mes petites-filles. Elles avaient très peu de jouets chez moi du coup elles ont fait fonctionner leur imagination.
    Elles ont quand même été capables de rester 3 heures (et il a fallu les tirer pour qu’elles partent) dans la forêt, dans un espace de quelques mètres carrés, à ramasser des écailles de pommes de pain (merci les écureuils) qui étaient des céréales et des feuilles qui étaient des (je ne sais plus quoi :sad: ) et les empiler en petits tas etc
    Dans le bain, rien ne les occupe plus que deux bouteilles vides en plastique. Cela peut durer des heures à remplir, vider, transvaser etc

  117. Mêmes occupations que moi avec une bouteille ou un verre vide : remplir, vider, remplir, transvaser dans l’estomac … et cela peut durer aussi des heures ! :w00t:

  118. Etincelle , c’est joli ce nom de Pommes de pain ….
    Je ne veux pas foutre le bordel dans la classe Mme le professeur , mais je pense que c’est plutôt de la Pomme de pin que vous voulez parler !
    :smile:

  119. Autrement , j’ai moi aussi la même passion que Bernard à jouer avec les bouteilles ….. Je veux parler du tri sélectif comme un vert d’écolo et non pas du p’tit digestif comme un verre d’alcoolo !!
    :wink:

  120. Enoncé diabolique que je vais immédiatement intégrer à mes évaluations de fin d’année.
    On va quand même pas se laisser humilier. :angry:

  121. les problèmes de math ne doivent pas se résoudre grâce à un calcul normalement?

  122. Ben quoi, il n’y a que Jésus pour y arriver à la verticale non ?
    Et tout plein de politiques qui y parviennent sans eau en marchant sur nos têtes.

    Franchement.

  123. Plus sérieusement, je pense que parmi toutes les âneries proférées par le fameux chevalier de la terre plate*, son intention de dégraisser le mammouth m’avait fait rire, franchement rire.
    Je ne suis pas certain du tout d’y avoir lu ce qu’il avait écrit mais j’imaginais bien deux ou trois choses :
    – clarifier le jus de cerveau des pédagogues
    – extirper quelques archaïsmes, etc.

    Claude Allègre n’aura rien fait de tout ça, pas plus que d’autres, mais à force de réchauffement climatique, il finira par enfin pouvoir dégraisser des mammouths sans avoir à les décongeler. Trop fort le pithécanthrope !

    *
    http://www.leblogadupdup.org/2009/02/25/le-chevalier-de-la-terre-plate/

  124. Il y a des profs qui ne valent pas un clou mais il y en a d’autres qui se bougent …

    Comme quoi, si on arrive à motiver les élèves, on peut réaliser des choses absolument formidables avec eux.

  125. Pffft ! Tu parles ! :ermm:
    C’est la grande mode de 2014 ce truc là. Hyper démago… Moi, je n’appelle pas ça se bouger. :sad:
    Possible aussi que je ne vaille pas un clou. :cwy:
    Grosse bise quand même ! :cool:

  126. Et qu’est-ce que tu aurais dit si c’était un morceau de Mile Davis …
    (C’était juste pour rappeler le jeu de mots « Bah, Miles Davis, ça vaut pas un clou »)
    :wink:

  127. Bravo au petit bond à lunettes qui arrive à remonter sa manche sans rompre le rythme : 3mn 34 . (D’accord, c’est pas le clou du spectacle mais tout de même…).

  128. Blague à part, moi je trouve tout cela plutôt bien. C’est mieux que rien.
    Ils y arrivent tous , moi il y a longtemps que je me serais emmêlé les pinceaux…
    Donc du boulot derrière…
    Brel, peut être a-t-il vu des trucs équivalents, lui, et je me demande ce que cet homme au sang chaud pensa….

  129. De fait, Fifi. Ça ressemble bel et bien à une grande mode. Mais partir de la culture des jeunes pour les intéresser et les fédérer de cette façon ne me semble pas trop con.
    T’es pas un peu aigri? :smile:
    Pour les vieux clous rouiller, il reste le coca! :w00t:

  130. Et bravo aux deux filles qui font ça en chantant ! Je ne suis pas sûr que Beyoncé
    en aurait fait autant ni Jennifer Lopez (dont vous avez tous reconnu tous la chanson bien sûr).
    Je vais vérifier dans ma collection de vidéos…

  131. Meuh non, j’chuis pas rouillé. :cool:
    Mais je déteste les tubes et le formatage. :sick:
    Il y a pleins de jeux de rythme amusants qu’on peut faire faire aux mômes sans prise de tête. Le souci, c’est que si c’est pas sur Youtube, facebook ou martelé à la radio ou dans la pub, ça ne vaut pas un clou. Et je ne te parle pas des collègues qui pendant trois mois sont obligés de se battre avec les chérubins pour qu’ils arrêtent de jouer avec leur tube de colle comme d’un gobelet au lieu d’écouter le cours ou de faire l’exercice demandé…
    Mais peut-être suis-je un vieux con depuis très jeune… :blink:
    Je persiste et signe. :wink:
    Bonne journée à tous les p’tits loups… :smile:

  132. Fifi, est-ce que tu aurais des choses à me faire passer (tu as mon adresse mail) comme jeux de rythme pour des enfants qui sont en maternelle (mes petites filles pour tout dire) s’il te plait.
    Sinon, pour la vidéo que j’ai montrée, même si c’était la grande mode en 2014, je trouve ça plutôt bien d’arriver à ce résultat avec des collégiens. Il a du falloir beaucoup travailler et persévérer et les enseignants ont du se tirer les cheveux plus d’une fois.
    Mais tu as raison, certainement que d’autres ont fait de même et on ne les voit pas sur Youtube. Le fait de faire un film qui puisse est diffusé sur Youtube est cependant certainement un élément non négligeable pour leur motivation. A nous les adultes de s’adapter un peu à leur mode de fonctionnement. Parce que les jeunes ne chercheront pas à s’adapter à notre mode de fonctionnement, à nous les vieux. L’important, ce sont les valeurs qu’on transmet, pas la façon dont on les transmet.

  133. La nature de l’activité qui est mise en valeur dans la vidéo me semble être plus une activité de niveau primaire (j’ai d’ailleurs souvent fait ce genre d’activités avec des enfants de 8/10 ans en centres de vacances) que de collège, même si le résultat est certainement supérieur à ce qu’il aurait été avec des primaires (encore que … on est souvent étonné par ce que peuvent faire les plus jeunes, qui sont baignés quotidiennement dans la musique, tant celle-ci a pris de l’importance de nos jours, et qui ont un sens très fort du rythme).
    Sans soute qu’il faut en passer par ce genre de choses-là aujourd’hui (c’est à dire faire au collège des choses relevant d’âges inférieurs) et c’est donc plutôt bien de le faire.

  134. Mes souvenirs de parent d’élève m inclinent à dire que c’est au collège que l’égoïsme, parfois agressif, s’exacerbe, au même moment ou le groupe enseignant se
    distend lui même,se sent parfois moins investi par rapport au primaire . Alors, tout ce qui est fédérateur, trans- classes, ou âges, théâtre, sport,voyages, O.N.G. , élections délégués, élection conseil municipal junior, musique vivante, peut apporter un peu de respiration et de « collectivisme ». S’il n’y a pas grand chose, l’ambiance peut vite devenir très dure, avec des agressions sournoises, qui passent inaperçues aux yeux d’enseignants ne s’occupant que de « leurs oignons ».La caste des cancres « professionnels » se forme et peut sévir faute de vraie place…..
    .Au Lycée, ou beaucoup ne viennent pas, tout se modère, chacun trouve mieux ses repères et des affinités sures.Les lycéens eux mêmes savent prendre des initiatives qui les motivent.
    (Bien sûr la chanson n’est pas de J.Lopez; c’est « When I’m gone » de Anna Kendrick.
    Alors arrêtez les protestations….)

  135. Frusquin, les profs du collège ne s’occupent pas que de leurs oignons. Ils font ce qu’ils peuvent, peut être pas assez à vos yeux

  136. J’ai passé une partie de ma vie professionnelle avec les enseignants et, comme je l’ai déjà dit sur ce blog, j’ai une admiration sans fin pour eux. Je n’aurais pas tenu un an dans ce métier-là. Les enseignants aujourd’hui font bien plus que ce qui relève de leur métier : en plus des gamins devenus de plus en plus ingérables, il faut se taper les parents, l’administration …

  137. Désolé, mais vous m’avez mal lu, ou bien je me suis mal exprimé.
    Toutes les activités ( facultatives) trans- classes, que j’ai énumérées sont évidemment animées par des profs, volontaires. Il auraient tout à fait le droit de ne pas s’en occuper. C’est pourquoi j’ai dit « s’il n ‘y a pas grand chose « , ce qui est le cas dans certains collèges. Je pense que, sans doute, le Principal peut donner le ton, encourager ou décourager. Par ailleurs à l’école primaire règne une certaine cohésion spontanée, du fait que les profs s’occupent d’enseignement, de discipline et d’animation, et connaissent tous, tous les élèves du fait de la succession des classes. C’est très contenant pour les enfants; Les parents voient les instits souvent.
    Au collège les choses sont plus morcelées. La discipline est le fait de surveillants qui ont chacun….leur style. C’est pourquoi je trouve très heureux ces animations fédératrices ou se font des choses collectives, quelque soit le « niveau ». Et j’ai apprécié la vidéo.
    Mes enfants, adultes aujourd’hui, qui se débrouillent bien professionnellement , doivent beaucoup à de très bons profs de collèges…Je n’ai aucune compétence pour juger de la pédagogie; Par contre les « ambiances » de collèges se ressentent très fort , transmises par de multiples canaux…
    Je ne souhaite pas vexer les enseignants, qui font un boulot bien dur.

  138. Bernard tu a répondu pendant que j’écrivais , je suis long, et je vois que nos avis se rejoignent.

  139. Ils ont surement bien des raisons….On les a allègrement traité de mammouth…
    Mais ils ne sont pas sans défenses :wink:
    Je voudrais simplement faire remarquer à Héloïse que, ici, le 15 dec. à 7h 42 j’ai exprimé que trouvais la vidéo plutôt bien. J’ai relevé quelques détails amusants qui prouvent que les élèves ont eu envie. On ne peut pas demander tout ça si on a pas donné envie: et ça c’est beaucoup, et je pense que les élèves qui décrochent en classe peuvent se raccrocher à des choses comme cela et se sentir pleinement participants…
    Du coup, pour moi, ça m’est un peu égal de savoir si c’est une mode ou une activité plutôt du niveau primaire; l’important, il me semble, est ce qui se passe….

    Et puis d’où vient donc ce respect qu’on a tous,ici, pour l’orthographe, hein? Je vous le demande…. :angel:

  140. « Le problème avec un prof , c’est qu’il s’offense très facilement lorsque tu lui parles de son métier !! »
    Meuh non, Yves, mon ami. Il y a juste des juste des trucs qui finissent par agacer : tout le temps en vacances, 18 heures par semaine devant les gamins = 18 heures de travail par semaine (si je fais le compte, cette année, j’arrive facilement 72 heures en comptant les copies et les préparations ), les fonctionnaires sont payer à rien foutre et quand ils sont sortis de vacances ils se mettent vite en grève pour entretenir leur bronzage… J’en passe et des meilleures. :blink:
    Perso, je suis un homme heureux (pour reprendre une expression qu’on m’attribue beaucoup, il faut croire que je ne suis pas malheureux…. :happy: ) dans mon métier… à condition qu’on ne vienne pas m’emmerder avec des conneries (le vocabulaire grossier est employé car plus représentatif de mon sentiment).
    Les conneries qu’on impose aux enseignants sont assez nombreuses et je n’en ferai pas ici la liste qui dépasse l’entendement au primaire et au collège (rassurez vous, ça vient pour le lycée). :ermm:
    Nous sommes dans un système mis en place par des élites qui se protègent : santé pour les riches, culture pour les riches (sauf « cup’s song » , joyau réservé pour le bon peuple :lol: ), éducation pour les riches. :cwy:
    Qui entre dans les grandes écoles ? Qui réussit dans les milieux artistiques ? Les fils issus des élites, les gens issus de réseaux . Pas mal pour un pays dit des droits de l’homme ! :wink:
    Alors, évidemment, le système est malin, car on laisse filtrer quelques » ovnis » ( tu sais ces types qui comprennent toujours quand toi tu n’as rien capté en cours) qui justifie le dit système et quelques marioles (ça existe…). Et on dira toujours « tu sais le fils ou la fille d’Untel … » Et c’est toi le mauvais esprit, quand tu n’es pas soupçonné de jouer ce vilain jeu pour l’intérêt de tes propres enfants ! :sad:
    Nous sommes au Moyen-Âge, dans l’esprit, avec une nouvelle forme de servage et une forme particulière de famine (pas de nourriture physique, mais spirituelle).
    Alors, moi le prof, quand j’entends des connards tirer à boulets rouges sur les fonctionnaires et les enseignants en particulier, oui j’ai envie d’hurler. :angry: :angry:
    Pas pour moi : j’ai un peu de culture, j’ai conscience d’avoir un cerveau avec lequel je réfléchis, je ne suis pas dupe de ce système pourri, même si je suis fatigué le soir, à minuit et demi quand je termine mon boulot.
    Pour les quelques gamins (y compris les miens et les vôtres) qui bossent honnêtement pour y arriver et qui ne récolteront que les miettes d’un système inique.
    Alors quand on parle en plus d’élèves qui décrochent, à quoi faut-il les raccrocher ? :wassat:
    Merde alors. :ninja:
    Sinon, Yves tu es toujours mon ami, et je ne suis pas plus fâché que ça, malgré les apparences.
    Je ne suis pas aigri (hein, Luc :whistle: ), je me sens riche de plein de choses car la nature et le destin m’ont plutôt comblé, même si les choses ne sont pas toujours faciles (ce serait dommage, je m’ennuierais). Cela n’empêche pas de garder les yeux ouverts… :wink:

  141. Moi qui travaille dans les métiers de la viande , y a des fois où les végétariens avec leurs réflexions , m’énervent … Mais ils m »énervent ! Et puis je me suis fait la réflexion , un végétarien c’est vrai , ça ne mange que du bon , du bio ! Alors lorsque vous achèterez un bon morceau de viande , pour être sûr de ne pas vous tromper sur la qualité de celle-ci , mangez un … Végétarien !!!
    :biggrin:

  142. Nan mé cé pa vrai. Me voilà offensé cette fois ! :w00t:
    J’vais pus sur ce blog…. Mauvaise foi !
    Tiens, on devrait couper la tête à tous les mangeurs de viande… :silly:

  143. Merci pour le divertissement. :smile:

    Traduire :

    C’est divertissant — The Jam (1980)

    Une voiture de police et la sirène qui résonne
    Le marteau piqueur et le béton ravagé
    Un bébé qui pleure, un chien errant qui aboie
    Le crissement des freins et la lumière de la lampe qui clignote

    C’est divertissant
    C’est divertissant

    Le fracas du verre et le grouillement des bottes
    Un train électrique et une cabine téléphonique saccagée
    Des murs tachés et le cri d’un matou
    Les lumières qui s’éteignent et un coup de pied dans les boules

    Je dis que c’est divertissant
    C’est divertissant
    La la la la la, ah
    La la la la la, ah

    Des journées rapides et la lenteur des lundis,
    Pleuvoir comme vache qui pisse un mercredi ennuyeux
    En regardant le JT sans manger ton repas
    Un appartement froid avec de l’humidité sur les murs

    Je dis que c’est divertissant
    C’est divertissant
    La la la la la, ah
    La la la la la, ah

    Se réveiller à 6 heures du matin à l’aube d’une journée chaude
    Ouvrir les fenêtres et respirer les particules d’essence
    Un groupe de musique qui répète dans un garage voisin
    Regarder la télé et penser à ses vacances

    Je dis que c’est divertissant
    C’est divertissant
    La la la la la, ah
    La la la la la, ah
    La la la la la, ah
    La la la la la

    Se réveiller de mauvais rêves et fumer une cigarette
    Câliner une jolie fille et sentir la fadeur de son parfum
    Une journée chaude d’été et la macadam noir qui colle aux chaussures
    Nourrir les canards dans le parc et souhaiter être loin de là

    C’est divertissant
    C’est divertissant

    Deux amoureux qui s’embrassent dans un hurlement de minuit
    Deux amoureux à qui la tranquillité de la solitude manque
    Appeler un taxi et voyager en bus
    Lire les messages tagés sur les sièges1

    Je dis que c’est divertissant
    C’est divertissant
    La la la la la, ah
    La la la la la, ah
    La la la la la, ah
    La la la la la
    La la la la la, ah
    La la la la la, ah
    La la la la la, ah
    La la la la la
    La la la la la, ah
    La la la la la, ah
    La la la la la, ah
    La la la la la

  144. Fifitoucourt,
    ce qui est hors de l’ordinaire avec les professeurs, c’est que ce n’est pas un simple métier comme des centaines d’autres (on dit: « il n’y a pas de sauts métiers »). Ils font , bon grès mal grès, complètement partie de notre vie. D’abord dans notre long parcours scolaire d’enfant, avec les joies, les étonnements, les appréhensions, les angoisses, qui leur sont liés. Et nos parents à l’affût de nos résultats. Et puis on devient parents. Toute l’année scolaire on a les profs dans la tête, eux qui vont apprécier les capacités et les faiblesse de notre progéniture .Et bien sûr on est mal placés pour recevoir de façon objective ce qui nous vient d’eux…On est susceptibles aussi…Et puis on se fait des liens, avec d’autres parents, amis ou de rencontre, on peut aller dans les réunions de parents d’élèves, on papote on juge, on a des opinions, bien tranchées parfois, même des idées sur ce qu’il faudrait faire….Heureux les boulangers! Si on trouve leur pain pas bon , on va à la rue d’à coté, on en fait pas un plat….Oui les profs sont dans le tissage de notre vie. C’est peut être un peu lourd à porter, ou exaltant,je ne sais pas : je ne suis pas à votre place.

  145. En tout les cas, c’est la génération qui aura eu la plus grande espérance de vie !
    (c’est pour faire le lien avec l’autre discussion)

  146. Je pensais vaguement ne pas être né à la bonne époque, cette fois j’en suis sûr !

    Une grand-mère enseigne à ses petits-enfants ses méthodes pour soigner les maladies :
    « Pour une bonne digestion, je bois de la bière ;
    en cas de manque d’appétit, je bois du vin blanc ;
    pour une tension basse, du vin rouge ;
    pour une tension élevée, du cognac ;
    et quand j’ai pris froid, je prends de la gnôle. »

    « Et quand bois-tu de l’eau ? »

    « Je n’ai encore jamais eu de maladie aussi grave ! »

  147. J’étais pensionnaire au Lycée, en Haute Loire. A la cantine on nous servait du
    rouge dilué (on avait 15 ans). Le bruit courait que c’était pour nous faire avaler du bromure pour calmer certaines pulsions. L’établissement n’était pas mixte évidement,
    on en sortait que le jeudi après-midi (accompagnés) et le W.E.

  148. même souvenir pour moi lors de mon entrée au lycée à l’automne 69.
    69 année érotique … sans doute est-ce là l’explication du bromure …

  149. Quand j’étais enfant, à la cantine, on nous servait de la bière de table. Soit brune, soit blonde. De la Piedeboeuf. Cela ferait sursauter, maintenant….
    Et ça ne fait pas si longtemps quand même…
    enfin…. 35 ans quand même….
    M…. :sad: Tant que ça! :devil:

  150. Je crois que dans la première moitié du 20ème siècle, la bière n’était pas considérée comme un alcool. Les enfants en buvaient couramment. Il faut dire qu’elle n’excédait pas plus de 4° C, peut-être même que certaines titraient même moins que ça. C’est l’arrivée des Américains et des sodas (le « verygood ») qui a changé la donne.
    L’an passé, dans un café à Louhans, en Saône-et-Loire, lorsque j’ai regardé la carte des boissons, j’ai été surpris de voir que la bière était classée dans les boissons non alcoolisées.

  151. Non, non, dans ma Tourtel y en pas.
    Mes souvenirs sont de 1964.
    En été, en vacances, c’était le Pschitt, citron ou orange; Ah quel régal le chimique!
    Le monde de demain qui s’ouvrait avec ses merveilles : le plastique d’Oyonax !

  152. Quand nous étions gosses, voilà bien longtemps, nous ne buvions pas de bière, par contre, nous avions droit à une goutte de vin dans notre verre d’eau, ça remplaçait les sirops et toutes ces boissons trop sucrées qui participent à l’obésité des enfants, en progression constante.

  153. Il a fallu que je m’y reprenne à deux fois : j’avais lu 1664. :wink:
    Ah le Pschitt ! C’était troublant, très acide, pas bon, de couleur suspecte, et passé le rapide effet de mode, on a vite oublié !

    Quand je lis vos commentaires, je me dis que j’ai eu de la chance de ne pas boire d’alcool avant un âge raisonnable !

  154. Tu as raté ton apprentissage Christophe !!!
    :angel:
    Lorsque j’étais gamin chez le papy , c’était cidre à tous les repas … Et un rouge-lime le dimanche !!
    :cheerful:

  155. :smile:
    Beaucoup de choses m’ont échappé dans ma jeunesse. Pas le Pschitt. :dizzy:
    Mais il y a l’adolescence et la vie étudiante juste après. :wink:

  156. Dans un immeuble d’un quartier « difficile », une bande de jeune glande dans
    le hall d’entrée. Une mamie rentre du marché avec un lourd panier. Ce jour là, comme souvent, l’ascenseur est en panne. Elle s’adresse aux jeunes : « Bonjour, jeunes gens, ça vous embêterait de me monter mon panier, il est lourd, j’ai plus mes jambes ,
    je suis au 6 eme  »
    Réponse (accent beur)  » Oh, la mémé, c’est plus l’ancien temps ici, avec la « ga-lan-terie » et tous ces machins d’avant, c’est chacun sa démerde et fissa ! »
    La mamie « C’est dommage, parce que là haut je vous aurais offert un peu de shitt »
    Gros rires  » oh mémé tu nous charries un peu ! Du shitt! Il est foireux ton plan! »
    « Beh, qu’est ce que vous croyez, j’ai été jeune moi aussi, aujourd’hui je consomme plus depuis longtemps, mais j’en ai gardé de l’époque . Ça se conserve bien. »
    Toute la bande monte au 6 eme en portant joyeusement le panier.
    On entre chez la mamie qui reçoit :  » Alors shitt orange ou shitt citron ? »

  157. c’est une bonne nouvelle qui a été annoncée aujourd’hui: les instits vont voir leur salaire revalorisés

  158. En 3 années je perdrai vraisemblablement (tout n’est pas encore fixé) près de 250 euros par mois, bien plus de 10% de mon salaire. Je suis un cas particulier (tout le monde le sait ;-), mais ça doit être précisé. De toute façon, la vérité présentée est fausse pour de multiples raisons plus ou moins complexes. Nos politiques ne savent pas vraiment compter mais ils maîtrisent encore la comm’.

    Je trouve particulièrement insupportable ce cadeau préélectoral de la part d’un gouvernement qui aura historiquement enterré non pas la gauche (je ne suis plus de ce clivage) mais une certaine idée du partage, de l’honnêteté.

    Et puis beaucoup sont dans une détresse que je ne connais pas, que je n’ignore pas.
    C’est eux qui devraient bénéficier prioritairement d’un coup de pouce.

    Mais ils ne votent pas.

  159. Je pense qu’en période économique difficile, l’augmentation des salaires, qui a pour conséquence immédiate l’augmentation du pouvoir d’achat et donc de la consommation, est une solution. On l’a d’ailleurs vu dans le passé sous les années Giscard. En réponse à la crise de 1974 (premier choc pétrolier), il y a eu une revalorisation très forte du Smic, ce qui a fait monter forcément les autres salaires (plus chez les classes modestes que chez les cadres), et une augmentation exceptionnelle du minimum vieillesse (en francs constants ramenés au coût de la vie, augmentation de près de 30% du Smic et de plus de 50% du minimum vieillesse).

  160. Bien sûr, car que vont faire les moins fortunés de cet argent ?
    Le dépenser et relancer la machine !
    Seuls les riches peuvent capitaliser. Beaucoup d’économistes, y compris libéraux, ont jugé cette austérité complètement inopérante face aux enjeux socio-économiques. Mais nos politiques ont fréquenté une école qui en plus de leurs petites manœuvres d’appareils, leur a blanchi le cerveau, et puis ils sont nantis, ne comprennent pas le besoin d’argent.

    Si la situation évolue aujourd’hui (moins de chômage !), c’est uniquement parce que des manœuvres sont en cours : pôle emploi envoie en ce moment presque tout le monde en formation, ce qui permet de faire évoluer les catégories de chômage.

    De façon positive, si vous connaissez des chômeurs, incitez-les à demander une formation, c’est le moment pour eux de se qualifier ou de se requalifier.

  161. On a déjà dit beaucoup de choses sur le sujet et plus le temps passe plus on s’aperçoit qu’effectivement les politiques d’austérité mènent à faire baisser le niveau d’activité économique. On a rogné sur tous les budgets (social, santé, environnement, culture …) et sur tous les acquis sociaux mais est-ce qu’on a fait des économies pour autant ? Non ! Est-ce que les Grecs s’en sortent mieux après 12 ou 13 plans d’austérité ? Non !
    Pour faire une économie de 3% (montant approximatif de notre déficit), on aurait pu rogner de 3% tous les budgets. Or, on a rogné bien plus que ça dans plein de domaines mais l’argent économisé n’a pas été perdu pour tout le monde. Chaque centime économisé par les salariés passe dans la caisse des actionnaires, chaque centime économisé par les agriculteurs passe dans les caisses de la grande distribution ou des intermédiaires, chaque centime économisé sur la santé (tous les médicaments qu’on ne rembourse plus) est ponctionné par les firmes pharmaceutiques qui n’ont jamais fait autant de profit en pratiquant des prix de vente de médicament sans rapport aucun avec leur coût réel, etc … on pourrait multiplier à l’infini les exemples, tout va à peu près dans le même sens.
    D’un point de vue volume d’activités, la machine économique marche bien mieux qu’on ne le dit et le PIB augmente, ce qui veut dire que ce n’est pas une crise économique que nous vivons mais plutôt une crise liée à la redistribution des richesses et du profit.

  162. En tous les cas, intuitivement, je donne raison à Patrick Sébastien car il a l’air plutôt cool alors que Yann Moix (dont je ne connaissais même pas le nom) a l’air habité d’une haine incroyable. Et puis les échanges ont lieu à propos du livre de Patrick Sébastien qui s’appelle « le vrai goût des tomates mûres ». Avec un titre comme ça …

    à propos de Yann Moix : si c’est ça les lauréats du prix Goncourt … !

  163. C’est parfois gongon… ! Connais pas Moix comme écrivain. Il intervient en compagnie de Léa Salamé à « On n’est pas couché » de Ruquier dont la règle est de faire passer, si possible, un mauvais quart d’heure à certaines « personnalités ».
    Je comprends un peu ce pauvre moix, Patrick Sébastien est fin comme du grain gros sel. De la bonne blague bien grasse et bien vulgaire :sick:
    Maintenant, avec un tel titre cet homme ne peut pas être entièrement mauvais… même s’il est probable que le livre ait été écrit par un nègre ! :wink:

  164. On me propose de payer 1,75 € pour visionner cette pépite…
    Le ton de vos commentaires m’incite à éviter un moment d’inculture, franchement, je préfère acheter de vrais légumes. :smile:
    Pour vous aussi c’est payant ?

  165. Ce genre de non-débat me stress complétement. Dommage que Sébastien n’a pas de « culture psy ». Je crois qu’à partir d’un certain niveau de non-écoute de l’un, il est toujours intéressant de faire parler l’autre plutôt que de s’obstiner à être entendu…

  166. Ce qui me gêne beaucoup, sur le fond, c’est que les moindres phrases des uns et des autres, surtout quand elles sont écrites dans un bouquin, sont analysées, décortiquées et que le moindre pseudo-dérapage (dans le cas présent ça me semble assez léger) sert de justificatif au déferlement de la haine.

  167. Haine ? Meuh non…
    Le Moix s’est embarqué dans une diatribe inepte et plus il essaie d’enfoncer le clou plus il s’enlise lui même. Ce n’est pas un débat c’est une lutte pour avoir raison à tout prix. Aller ergoter sur les baffes que tous les mômes de notre génération ont reçu est effectivement plus que léger : inutile et stérile. :ermm:
    Le coup de pied au cul ou la baffe administrée au bon moment n’est pas de la violence mais un moyen de ramener sur terre le gamin qui s’égare. Il est des paroles qui font beaucoup plus mal qu’une claque sur les fesses et dont les effets sont durables. :sad:
    C’est vrai que cet âne de Sébastien finit par être sympathique du coup. Un comble ! :wassat:

  168. Bon ben j’ai vu, ben c’est pas intéressant, pis je crois que Luc a de nouveau raison, c’est un dialogue de sourds, et pis quand on cause avec ses souvenirs d’enfance, être objectif reste difficile.
    Tournée de baffes pour réveiller tout le monde ! Je déteste, au-delà des pantins que deviennent les invités de ce genre d’émission, le jeu des animateurs qui ont une posture agressive, et celui pervers de Ruquier qui bien sûr ramasse la mise en passant pour un grand rigolard gentil, mais nous cultive le fion. C’est le genre de télé qui dans ma maison a provoqué son élimination en tant que meuble central, au grand dam des enfants qui aujourd’hui vont bien, merci. :biggrin:
    Et puis la télé est revenue par le téléphone, ils sont quand même forts !

  169. :whistle: :angel:
    Si ma mémoire est bonne, on e m’a jamais parlé d’un problème avec les peluches. :pinch:

  170. En plus, parler dans le masque toute la journée en classe est très fatiguant. Les pauvres instits. :silly:

  171. Beaucoup de métiers sont difficiles en temps normal, bien davantage le sont aujourd’hui … (enfin, pour ceux qui n’ont pas perdu leur travail).

  172. Ouais c’est une bonne occasion de se demander si on veut vraiment encore tout ça, cette façon de fonctionner…. Je suis un peu lassé de vivre pour travailler… Mais bon il va falloir encore quelques coups de grosse bertha administrative pour commencer à écarter les oeillères (plus ou moins volontaires). :whistle:

  173. Je vous laisse à votre propre analyse de ce qui s’est passé lors de l’assassinat de Samuel Paty.
    Un syndicat d’enseignants né à l’issue de la suspension d’un professeur qui, avec d’autres, critiquait l’éducation nationale, m’a permis d’accéder à cette lecture.

    Je vous laisse juges, ce sera mieux que ce qu’en font les médias mainstream.
    Pour ma part, bien que déjà attristé par cette situation et les informations dont je disposais à son sujet, j’étais loin d’imaginer pareille chose. Mourir pour des idées…
    A vous de voir.

    Le bouquin dont ça sort c’est
    https://actionetdemocratie.com/justice-et-verite/
    Le lien pour lire les PDF extraits c’est là…
    https://actionetdemocratie.com/samuel-a-merde/

  174. C’est une très belle lettre que cette lettre de Mickaëlle, la sœur de Samuel Paty.
    Elle pose de vraies bonnes questions, dont celle-ci :
    « Mon frère, Samuel Paty, n’a-t-il pas rempli sa part du contrat social pour que l’État ne lui ait pas assuré sa protection ? »
    La manière dont cette mort, prévisible, a eu lieu, illustre bien la faillite de tout le système.

  175. Constat difficile sur le « terrain », celui du Doubs (25) : déficit de recrutement dans le premiers degré (300 candidats pour le premier degré, les anciens instits quoi), tout le monde va à l’oral, épreuve qualifiante. On sélectionne depuis un moment des enseignants qui ne maîtrisent plus la langue écrite. Bon. Finalement ils sont raccord avec leurs élèves !
    Chez les profs (collège lycée) c’est pire en ce qui concerne le recrutement.
    Plus grave : perspectives départementales à l’horizon 2040 : 40% d’élèves dans le champ du handicap. Je vous laisse imaginer les causes, et les réponses.
    Pour ce qui me concerne, étant en lien fort avec la cheville ouvrière des personnes qui sont en charge de l’accompagnement des élèves en situation de handicap dans mon département, la situation est devenue critique : arrêts maladie, burn-out, souffrance professionnelle, troubles psychiques des enfants, files d’attente pour l’accès aux soins, etc.
    Les moyens, la reconnaissance (morale et financière), et l’attractivité des métiers deviennent déficitaires. Une cause principale à mes yeux : les moyens développés par l’agence régionale de santé (ARS), elle même contrainte par les moyens destinés à la santé publique et l’hôpital, où, chacun le sait, tout va bien. L’état fait des choix.
    Je suis personnellement très désabusé face à la situation actuelle : de très nombreuses personnes se décarcassent au quotidien pour assurer leur mission, dans un contexte délétère, pressant, stressant, et avec une charge mentale assez dingue, veuillez-bien au passage considérer qu’être prof c’est… plutôt très dur !
    Demain… on verra.
    Bon week-end !

  176. Mais comment peut-on en être arrivé là ?
    D’autant que l’éducation n’est pas le seul domaine où « tout fout l’camp ».
    La santé, la justice …
    C’est déses :cry: pérant

  177. D’accord avec toi, dans tous les domaines ça déconne.
    Le pire c’est que tous les gens qui avaient la foi chevillée au corps (enseignants, personnel soignant, …) finissent tous, sans exception, broyés par le système.
    Triste monde.

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