Grands bluesmen (9)

Tiens, ça fait longtemps que je n’ai pas continué cette rubrique consacrée à de très vieux bluesmen morts le plus souvent depuis des lustres (voir ici les articles consacrés à Sonny Boy WilliamsonWillie DixonSkip JamesMemphis SlimSon HouseHowlin’ Wolf et Pinetop Perkins). Parmi eux, il en est un que je n’ai pas encore présenté et qui a joué un rôle musical important à mon adolescence : BIG BILL BROONZY.

C’était en 1970 et j’avais 16 ans. Jean m’avait fait connaître une musique jusqu’alors inconnue pour moi : le blues. Pendant des années, j’ai usé jusqu’à l’os les deux seuls vinyles de blues que j’avais : Memphis Slim aux Trois-Mailletz et Big Bill Blues de Big Bill Broonzy.

Je ne savais pas à l’époque que Big Bill Broonzy était mort depuis une douzaine d’années (en 1958) et je l’écoutais comme un musicien bien ancré dans mon époque. Big Bill Broonzy (né William Lee Conley Broonzy en 1893) s’était fait connaître dans le milieu des années 20. Plus tard, il sera l’une des figures de proue du Chicago blues, blues très électrifié. Mais le blues ne marche plus très fort outre-atlantique et Big Bill Broonzy arrivera en France en 1951. Il abandonne alors sa guitare électrique et la rythmique qui l’accompagnait.

Big Bill Broonzy avait un sens commercial très fort et il s’est fait passer pour « un laboureur noir du Sud » et comme « le dernier des bluesmen vivants ». C’est cette image-là que je garde de lui, n’ayant pas su à l’époque que Big Bill Broonzy avait été en fait un musicien électrique de Chicago et que, une fois arrivé en France, il avait repris la formule soliste de ses origines (sa musique des années 20) en faisant croire qu’il avait fait ça toute sa vie et qu’il sortait tout droit de son champ de coton. Mais bon, c’était de la bonne musique et on lui pardonnera la tromperie !

Evidemment, il n’existe que très peu de vidéos sur cet artiste, la plupart de très mauvaise qualité. Voici tout ce que j’ai pu trouver …

+ deux autres vidéos (uniquement avec photos) :

Bon week-end à tous !

14 réflexions au sujet de “Grands bluesmen (9)”

  1. Pauvre BIG BILL BROONZY; face aux questions d’éducation, il ne semble pas faire beaucoup de poids… :smile:

  2. Pourtant il a dû avoir de bien mauvais enseignants quand il était petit pour en être réduit plus tard à jouer du blues ! :whistle: :devil:

  3. Question d’éducation … et question de génération !
    :wink:
    Lorsque j’écoute Big Bill Broonzy , je me dis :
     » Ils sont combien à avoir fait fortune , grâce aux rythmes frappés sur les cordes de la guitare de ces maîtres du blues ? »

  4. Sans doute très peu et probablement aucun de cette génération-là (contrairement aux jazzmen) car le blues, dans sa forme primitive, est toujours restée une musique confidentielle. Les musiciens plus jeunes que Big Bill Broonzy et qui sont passés à l’électrique en flirtant avec le monde du rock (par exemple John Lee Hooker) ont certainement fait bien meilleure fortune.

  5. Je viens de me faire un plaisir de retourner sur les articles que tu avais consacré aux grands bluesmen . C’est bien dommage que l’on ne puisse plus lire la plupart des vidéos !!
    :sad:

  6. Yves, je vais prendre un peu de temps pendant les vacances de Noël pour retrouver de nouveaux liens pour les vidéos de mes anciens articles (en général, on peut retrouver les morceaux mais à des adresses différentes).

  7. Le blues, c’est musicalement pauvre. Trois accords seulement dans presque tous les cas.
    Le rock n’ roll c’est aussi pauvre (ce sont les mêmes accords). Mais ce qui me plait dans cette musique, c’est qu’on ait, dans un cadre aussi étroit que sont ces trois accords, réussi a inventer autant de choses et avec autant d’expressivité.

  8. La première vidéo est vraiment exceptionnelle, montrant différentes qualité de ce musicien que je découvre et que j’aime bien. Vers 4’11 » avec des sonorités country ça ressemble à du Johnny Cash.

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