Jardinage : vive la diversité des approches !

Attention, article polémique !

J’aime bien les discussions sur le jardinage qui ont lieu sur ce blog. Aucun des blogueurs n’y a d’idée définitivement arrêtée. Chacun d’entre nous sait que le jardinage est un long apprentissage, une perpétuelle remise en question, qu’il n’y a pas de recettes toutes faites, et que l’on tâtonne souvent avant de trouver une méthode que l’on testera d’abord puis adoptera peut-être … ou peut-être pas. Le jardinier est une personne humble par définition car il apprend très vite qu’on n’impose rien à la nature et qu’on ne peut, au mieux, que composer avec elle. Si le jardinier était plein de certitudes toutes faites, la nature aurait vite fait de lui rabattre son caquet. Et c’est bien ainsi. Savoir qu’au bout d’une vie entière de jardinage on ne connaît même pas le dixième de ce qu’il faudrait savoir est plutôt rassurant.

Mais ce qui a cours sur ce blog ne prévaut pas forcément ailleurs.

Aujourd’hui, il faut appartenir à une école.
Il y a l’école de ceux qui prônent le non-travail de la terre, l’école de ceux qui ne jurent que par les purins et décoctions, d’autres que par le compostage, d’autres que par la rotation des cultures,  d’autres que par la technique du jardinage en carrés, d’autres que par la technique du jardinage « en lasagne » …

TOUT CELA M’EMMERDE ET JE LE DIS HAUT ET FORT !

Tous ceux qui jardinent vraiment savent qu’une technique valable ici ne l’est plus ailleurs, qu’il faut tenir compte de sa terre, de son climat, du temps disponible dont on dispose et de bien d’autres choses encore.

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Quelques exemples (mais je pourrais en prendre plein d’autres) :

Premier exemple : il m’arrive souvent d’entendre des jardiniers dire qu’ils compostent leurs épluchures et qu’il ne faut utiliser que ce compost-là comme engrais. Bien sûr qu’il faut composter (je le fais et sans doute que nous le faisons tous sur ce blog), mais de là à dire que les trois misérables seaux de compost que l’on étalera en fin d’année sur son jardin (et qui ne se verront même pas) suffiront à nourrir les plantes, faut quand même pas exagérer (d’autant plus que notre compost est souvent bien pauvre en azote) ! Le compost permet-il de couvrir plus de 10% des besoins organiques du jardin ? J’en doute ! Le compost n’est pas la panacée, un complément de type fumier ou autres déjections d’origine animale me semble indispensable.

Deuxième exemple : il est de bon ton de dire aujourd’hui qu’il faut systématiquement réaliser un paillage du sol. Pour avoir souvent expérimenté cette méthode, je pense pouvoir dire qu’elle n’est possible qu’avec les terres qui se réchauffent vite. C’est impossible à pratiquer avec les terres lourdes qui restent longtemps froides au printemps (cas fréquent ici en Franche-Comté et dans plein de régions de la moitié Nord de la France). Par ailleurs, n’oublions pas que la matière organique (de type paille) consomme de l’azote en se décomposant (avant de le restituer plus tard). Les sols qui ont ce type de couverture sont donc bien souvent carencés en azote et les légumes auront bien souvent des feuilles qui tirent sur le jaune.

Troisième exemple : certains nouveaux jardiniers ne travaillent plus la terre (en compensant par une couverture permanente du sol). Oui, pourquoi pas, cette méthode qui vise à ne jamais déstructurer la couche de sol présente plein d’avantages. Mais là aussi elle est impossible à utiliser sur une terre qualifiée de « battante » (comme j’ai en plein champ) qui devient dure comme du ciment dès que le soleil survient après la pluie. Et mon principal plaisir de jardinier, qui est justement de travailler la terre (sans doute un reste de mon passé de famille paysanne), n’est-il pas légitime ce plaisir-là ? Pourquoi vouloir à tout prix diminuer le travail de jardinage quand le plaisir fait justement partie du travail de la terre ?

Bref, tout ça pour dire que le jardinage est devenu quelque chose de dogmatique, lié à des tas de chapelles. Sans doute que c’est l’époque qui veut ça. Il y a ceux qui détiennent la vérité avec  telle ou telle méthode et qui méprisent tous les adeptes des autres méthodes. Et comme les adeptes des autres méthodes ont aussi parfois le même comportement intolérant, tout le monde s’y retrouve.

Les types de jardin sont multiples. Aucun jardin ne ressemble à un autre : différences de terre (structure, composition, …), d’exposition, d’ensoleillement, de pluviométrie …

A jardins multiples, méthodes de jardinage multiples ! C’est évident !

Beaucoup d’entre nous savent qu’en matière de jardinage il nous faut piocher dans toutes les idées et que c’est en les expérimentant, les confrontant et les analysant qu’on arrive à se forger sa propre pratique. Et que cette pratique ne sera jamais définitive, qu’on la fera évoluer tout au long de sa vie de jardinier, en fonction de son jardin mais aussi de son propre cheminement personnel. On fera évoluer notre manière de faire par l’écoute des autres, par l’échange d’expériences, par l’observation et par la réflexion. Tous les jardiniers ont quelque chose, ne serait-ce qu’on petit truc, à apprendre aux autres. Alors écoutons ces jardiniers-là (notre voisin par exemple) et affinons, jour après jour, nos propres méthodes.

Respectons la diversité des approches et la diversité des sensibilités. Et ne crachons pas sur les méthodes de nos grands-parents et de leurs aïeux qui, avant l’ère des produits chimiques puis l’arrivée récentes des méthodes dites naturelles, se sont nourris pendant dix mille ans sans même connaître les gadgets (poudre de corne torréfiée, systèmes d’arrosage au goutte à goutte, larves de coccinelles prédatrices, gîtes à insectes…) que l’on achète aujourd’hui à prix d’or en jardinerie.

En matière de jardinage :
Oui aux jardiniers ouverts qui donnent envie, apôtres du partage et de l’échange !
Non aux jardiniers-repoussoirs qui ont fait du jardinage un nouveau dogme écoloparigobobo !

Le jardinage est l’un des aspects de la recherche permanente d’un mode de vie le plus harmonieux et le plus équilibré possible. Ni plus, ni moins. Mais grands dieux, n’en faisons pas une religion (au train où ça va, nous verrons bientôt notre intelligentzia potagère organiser des pèlerinages à Saint-Jacques de Compostage) !

(ouf je l’ai écrit, ça faisait longtemps que j’en avais envie).

126 réflexions au sujet de “Jardinage : vive la diversité des approches !”

  1. Après avoir écrit tout cela, tu n’auras pas beaucoup de commentaires… Tu as tout dit… :smile: ou presque… Puisque la vérité évolue à chaque instant… (Mais tu as bien fait de l’écrire…)

  2. Ouaille ! Il s’est lâché not’ Bernard !
    C’est rare sur le blog ! A propos, Joëlle, comment ça va ? Bien !!
    Pas trop infernal, le Nardbe en ce moment ? :devil: :angry:

  3. Bien dit !
    Pour moi, mon jardin est avant tout un espace de liberté, de créativité et de plaisir, avant d’être un lieu de production. De plus, je m’y octroie même le droit d’y faire des essais et des erreurs !
    Mon jardin est souvent visité et on m’y fait souvent la même remarque : j’aime beaucoup ton jardin, mais je ne pourrais jamais jardiner comme toi ! Et bien ça tombe bien, parce que moi, je n’ai pas non plus envie de jardiner comme les autres, même si je peux tout à fait être très admirative de jardins très différents du mien. Tout jardinier passionné se transforme quelque part en magicien des lieux.
    Mon jardin c’est mon espace à moi ! Qu’on ne vienne pas essayer de m’obliger à quoi que ce soit…
    Et soyons humbles, on ne connaît pas bien les mécanismes de la vie au final, une recette mise au point quelque part ne marchera pas forcément ailleurs. C’est surtout ça qu’il faut retenir. Expérimenter, partager, expérimenter encore et toujours !
    Par contre, on a le devoir de respecter la vie ! La nature nous offre beaucoup, à nous d’en tirer le meilleur dans le respect de la vie, c’est à dire au final dans le respect de toutes les formes de vie !
    C’est vrai qu’aujourd’hui, on a de plus en plus droit au « jardinement correct »… et au désherbant du côté de la barrière du voisin si on est jugé incorrect… Ce comportement devient fréquent et c’est absolument insupportable ! On m’a aussi déjà dit que je pourrais faire un effort pour que mon jardin soit un peu plus « propre »… :angry: ha ! tolérance …

  4. article polémique? je n’en suis pas sure, ou du moins il me semble que les habitués du blog ont tous en commun une même tolérance concernant le jardinage. Quant au jardin de FREGUILLEPOUSSOT, j’aimerais beaucoup en apprendre un peu plus. :wink:

  5. Tu as bien raison, il vaut le détour, et pour l’instant, le mien est un peu en friche.
    Un jour viendra où j’en retrouverai le temps, la terre est patiente.
    Comme mes prédécesseurs, bien d’accord sur ton analyse Bernard, et comme le dit Pascale, il me semble que cet article donne l’occasion de dire que la liberté et la nature trouvent ici un champ d’application… pardon, on dit « merveilleux potager », même les mauvaises années. :smile:

  6. Allez la tu chasses sur mes terres alors je vais plonger dans la polémique et te répondre :devil:
    Déjà je vais éviter les « évidence » passéistes du genre ça fait des milliers d’années que l’on retourne la terre et ça ne pose pas de problème … Ne confondons pas agriculture et jardin potager. D’autres part sache que je suis d’accord avec toi dans le sens chacun jardin comme bon lui semble. Mais ceci uniquement dans le respect de biodiversité et des espèces (donc sans emploi de pesticides et/ou engrais de synthèses). Après il nous reste sans doute beaucoup de choses à apprendre des autres (et de toi j’ai sans doute aussi beaucoup à apprendre des tes expériences).
    J’ai eu droit à beaucoup de type de terres de la plus argileuse à la plus sableuse (actuelle) et s’il y a des points ou je te rejoins, il y en a d’autres ou je ne partage pas totalement ton point de vue.
    Le compost n’est et ne sera jamais un engrais, il permet d’améliorer la structure du sol, la vie microbienne, mais pour avoir un engrais il faudra utiliser d’autres techniques (vermicompost si l’on veut rester dans les composts).
    Le fumier est une solution d’engrais mais il faut savoir « doser ». En effet, j’ai pu connaître des voisins qui abusaient de ce genre de compléments et en plus de manière fractionnée (alors que la minéralisation intervient dans l’année).
    Le paillage ne se limite pas à la paille (herbe, feuilles …). Et en plus la carence en azote ne se fait qu’à l’amorçage (il faut des bactéries en premier avant l’apparition des champignons). J’ai même paillé avec des tailles de thuyas et bien la première année a été assez mauvaise, mais ma terre argileuse s’est nettement améliorée l’année suivante et sans travail du sol (j’étais le premier surpris car à l’époque je ne croyais pas vraiment aux paillis).
    Pour ce qui est de bêcher, chacun voit midi à sa porte et je ne vais pas interdire à qui que ce soit de se venger sur la bêche mais il me semble qu’il y a bien mieux à faire comme faire de la graine de variétés locales, faire des haies fruitières, …
    Bref, ton post ne me parait pas faire preuve d’une grande ouverture d’esprit et pardon de le dire mais c’est toi qui dit : laisser moi bêcher et ne m’emmerder pas avec vos paillis, lasagnes et autres conneries, rien de tel que le double-bêchage et les 50kg de fumier au mètre-carré tous les 3 ans.
    J’ai fait des essais et non pas « affiné » les méthodes de mon grand-père, et pour certaines, je ne regrette pas du tout. Pour d’autres les résultats ne sont pas forcément bon chez moi, mais il existe des autres méthodes et je testerais avec la plus grande ouverture d’esprit.
    Le principal étant pour le jardinier de prendre plaisirs, apprendre et prendre soin de lui et des autres (au sens large pas uniquement ceux de son espèce).

  7. Je crois Fab que tu dis exactement la même chose que Dupdup dans ton commentaire .
    A jardins multiples, méthodes de jardinage multiples !

  8. Chasser, mes terres …… quelques concepts inconnus ici …. et en jardinage ?
    Cette discussion donne envie de participer, mais pas trop de temps en ce moment. Demain ou dimanche.
    Juste …. certaines évidences sont faciles à éviter quand elles ne sont pas des évidences.
    Cela ne fait pas des milliers d’années que l’on retourne la terre c’est une pratique assez récente. Pour la confusion agriculture et jardin potager. Comment dire …. ce sont deux concepts différents donc qu’on ne peut confondre. Mais j’ai peur qu’ici que l’on confonde agriculture et grande culture ou exploitation agricole. Le « jardin potager » fait partie de l’agri-culture, culture d’un terrain petit ou grand. D’autre part les mécanismes du sol et de la plante sont les mêmes dans un grand champ que dans un petit jardin. Une pomme de terre se développe de la même manière dans l’un comme dans l’autre.
    Si si le compost est un engrais, mais il n’est pas que cela. Rien que par le fait qu’il participe à la vie microbienne. C’est principalement cette vie qui fournit les éléments nutritifs (engrais) à la plante. Le fumier lui n’est un engrais que…. quand il est composté.
    Ah les évidentes évidences….

  9. Le jardin en carré c’est juste pour éviter la rotation des cultures.
    En « lasagne » directement du concept du jardin à l’assiette.
    Une école du « non travail » si je savais écrire je signerais tout de suite !!!

  10. Moi, ce qui prédomine dans le jardinage, c’est la notion de plaisir associée au respect du milieu dans lequel je me trouve.
    J’ai peu de certitudes et je ne fais pas exactement la même chose d’une année sur l’autre (déjà parce que les conditions météo ne sont pas les mêmes et donc que les problèmes ne sont pas les mêmes …). Par contre, il y a des pratiques que j’exclue de toute évidence.
    L’expérience des autres m’est importante. J’aime bien l’expérience tout court. D’ailleurs, il me semble que si les jardiniers amateurs expérimentaient + (ils en ont la possibilité puisqu’ils n’ont pas la pression de la productivité), les pratiques, y compris agricoles, évolueraient + et mieux.
    J’ai rédigé un petit préambule sur mon blog qui est un peu ma référence:
    http://hotelroumy.wordpress.com/un-ptit-coin-de-nature/

  11. Il y aurait beaucoup de choses à dire sur ce qui vient d’être dit par les uns et les autres. Je réagirai plus longuement pendant le week-end.
    Ma première réaction, c’est que Yves a raison. On dit à peu près les mêmes choses. Je n’ai parlé que de diversité des approches. Je n’ai ni fait l’apologie de certaines pratiques, ni dénigré d’autres. J’ai juste dit qu’elles sont toutes valables mais dans certaines circonstances seulement (types de terre, …) et qu’elles sont parfois insuffisantes malgré leur intérêt (compostage).
    La discussion ne peut être fructueuse entre nous que si on ne déforme pas les propos des uns et des autres. Par exemple ou ais-je dit que « ca fait des milliers d’années que l’on retourne la terre » ? Travailler la terre n’est pas forcément la retourner. J’ai juste dit que les gens se sont nourris pendant 10 000 ans et qu’on n’a pas à cracher sur leurs méthodes. Ils n’avaient pas d’autres choix que de vivre en autarcie. Ce que je peux dire c’est que les rares personnes que je connais qui regorgent de légumes en ce moment et qui en auront suffisamment jusqu’en mai, pratiquent plutôt un type de jardinage « à l’ancienne » (celui que nos parents pratiquaient jusque dans les années 60). mais je n’ai pas dit que c’était exclusif et que seules leurs méthodes étaient bonnes. Elles le sont au vu des résultats. Mais d’autres permettent d’y arriver aussi.

  12. Fab, oui évidemment, je parlais forcément de jardinage sans pesticides et engrais de synthèse, ça me semble évident. Mais peut-être aurais-je dû le préciser.

  13. Bernard, j’avais bien compris pour ma part mais merci d’en remettre une couche. On ne sait jamais !!! :whistle

  14. Fab, ton commentaire est assez irrespectueux. Je te cite « Bref, ton post ne me parait pas faire preuve d’une grande ouverture d’esprit et pardon de le dire mais c’est toi qui dit : laisser moi bêcher et ne m’emmerder pas avec vos paillis, lasagnes et autres conneries, rien de tel que le double-bêchage et les 50kg de fumier au mètre-carré tous les 3 ans. »
    Je crois que tu n’as absolument rien compris à ce que j’ai écrit.
    D’abord question ouverture d’esprit, j’ai plutôt dit au contraire que toutes les méthodes étaient bonnes (contrairement à toi) mais en précisant qu’elles avaient toutes des limites et qu’elles étaient inapplicables dans certaines conditions.
    Je serais contre le paillage alors que je l’ai pratiqué (et le pratique encore un peu) ?
    Je serais un indécrottable de la bêche alors que l’outil que j’utilise presque exclusivement est la serfouette (j’en ai fait un article d’ailleurs) ? Deux de mes jardins ne voient jamais l’ombre d’une bêche. J’ai parlé de travailler la terre. Et toi tu as compris « retourner ». Tu n’as lu que ce que tu avais envie de lire et non ce que j’ai réellement écrit. Il est vrai que l’un de mes jardins (le principal) est en plein champ et que mon frère paysan retourne la terre chaque hiver au tracteur après y avoir mis du fumier. Si tu voyais le jardin et ce qu’on peut y faire et y récolter, tu ne cracherais pas sur la méthode comme tu le fais. Il y a une personne en Franche-Comté qui passe beaucoup de temps à expliquer à ses stagiaires et aux visiteurs de son jardin certaines techniques dites plus modernes (sans travail du sol notamment). Ce que je peux te dire, c’est que lorsqu’elle a été conviée à venir en parler sur un plateau télé, ce ne sont pas ses légumes qu’elle a présentés, mais les miens (elle m’avait appelé en me disant que les siens étaient riquiquis).
    Tu me dis que je ferais mieux de m’occuper de graines de variétés locales et de haies fruitières plutôt que de me venger sur ma bêche (c’est le mot que tu as employé). Je répondrai à cela dans un autre commentaire.

  15. Décidément le 2nd degré est une notion qui passe difficilement dans les commentaires … De même que de forcer le trait ou de caricaturer. Bon bref, te casse pas la tête dans tes réponses, nous ne sommes pas sur la même longueur d’onde ! Ce doit être de ma faute au vu des autres réponses à mon commentaire.
    En fait je résumerais mon propos ainsi :
    Non, les braves gens n’aiment pas que l’on suivent une autre route qu’eux …
    Je vous laisse libre de l’interprétation :cool:

  16. Je rajoute un peu d’huile sur le feu,surtout qu’il pleut fort ,cela me laisse le temps de vous répondre,sinon je serai dans mon potager bien evidement.je suis un jardinier de la vielle école et je suis en partie d’accord avec ce que dit Bernard.Qu’on arrete de nous bassiner avec tous ces termes à la mode,
    BRF,jardin en carrés,lasagnes dont se gargarise tout ces pseudo-écolobobo tombé de la derniere averse.Toutes ces pratiques sont ancestrales,les potagers en carrés datent de l’époque médiévale,le BRF pratiqué depuis des lustres par les forestiers,quand aux lasagnes,je l’ai préferes dans l’assiette,avec ou sans cheval.J’ai beaucoup plus appris des anciens, mon métier de jardinier que tous les livres du lycé agricole!
    Aprés ces vrais que c’est un buseness,jardineries,media,stages,etc.Si ça peut retirer du monde de pole emploi,pourqua pas!

  17. Un peu de temps pour intervenir sur ce sujet très intéressant. Je fais le même constat d’une sorte de dogmatisme ici ou là. Ce n’est pas une caractéristique du monde du jardin. Sur des forums ou des blogs de sujets très divers j’ai parfois assisté à des empoignades musclées sur des détails sans importance. Le jardinier est un homme comme les autres….
    Mon point de départ c’est que l’homme est sorti d’une «normalité» dès qu’il a quitté son état de chasseur cueilleur. Toute activité est dès lors suspecte à mes yeux, jardinage ou autre. L’homme s’est dé-naturé. Point de vue radical. Mais depuis nous avons une, des cultures que l’on doit assumer, pas de choix. Ma position est donc de me dé-naturer le moins possible.
    On parle souvent de la tradition, des coutumes, de nos parents et grands-parents qui faisaient ainsi. Mais de ce qu’il y avait avant ? Dans l’histoire de l’humanité la volonté de contraindre notre environnement est très récente. Cela a justement commencé par la culture et l’élevage. Notre civilisation, si elle ne détruit pas l’humanité ne sera peut être qu’une courte parenthèse.
    Nous définissons la liberté des oiseaux en disant qu’ils peuvent voler où ils veulent, qu’ils n’ont pas de frontières puisque pas de territoire. Et la nôtre serait de faire ce que l’on veut dans notre pré carré !!! Pourquoi la liberté ne serait pas l’intrusion de l’autre chez moi ?
    Concrètement dans : «chacun jardine comme il veut» ce qui me manque c’est l’autre. Quel mal y a t-il quand des personnes cultivent chez elles des plantes exotiques ? Aucun. Sauf quand elles importent en même temps des vers tueurs ou des plantes invasives. Et quelles sont les limites ? Evidentes pour nous : pas de produits chimiques. Mais pour certains quelques gouttes de tel produit c’est pas grave……
    Pour moi ce que l’on appelle agriculture classique, conventionnelle, aujourd’hui, c’est : éventrer la terre, la stériliser, la féconder artificiellement, la nourrir par perfusion, la piller pour plus d’artifice encore : l’argent, et éventuellement nourrir ou gaver une population de plus en plus virtuelle. Quand je jardine c’est presque une activité métaphysique ou j’essaie de revenir à l’état sauvage et l’idée de rendement et même de réussite ne devrait même pas exister. (mes résultats étant très médiocres je réussis pas mal dans ce sens !!!).
    Bon je me suis fais plaisir.
    Un petit détail sur la battance. Bernard tu as trouvé une pratique adaptée. Pourquoi pas la continuer ? Ta réponse (en partie) est cependant liée à des avantages que tous n’ont pas : possibilité de labourer et apport régulier de fumier, disponibilité pour binage. La battance est la conséquence de propriétés physiques du sol, sa granulométrie. La composition en argile, limon, sable et aussi humus, fait que sous l’effet de la pluie le sol peut former une croûte imperméable à l’air, car c’est bien le manque d’air pour le sol et les racines qui est le plus limitant dans ce cas. Les solutions sont principalement elles aussi physiques. On peut éviter la pluie : serre, tunnel ou plasticulture. Eviter son effet : paillage, brf, couverture végétale. Modifier la composition physique du sol : quasi impossible. Intervenir mécaniquement, c’est ce que tu fais avec les binages. L’utilisation du compost combine plusieurs de ces remèdes. D’un point de vue granulométrie les débris végétaux vont créer des points de rupture dans la croûte ainsi que des points de percolation. Mais aussi le compost, l’humus va attirer des vers de terre et autres organismes qui vont travailler la terre. De ce point de vue ta pratique de labour/apport de fumier crée ou entretient le problème qu’elle solutionne. Le labour tardif après les pluies d’automne et d’hiver remanie bien le sol. L’apport de fumier contribue à la fraction du sol et entretient une certaine vie. Mais dans un cas comme celui-là il est surtout question de la couche superficielle du sol. Tes résultats montrent que la terre en soit est très bonne. Le risque n°1 c’est l’asphyxie. Il est donc primordial de porter son attention sur les premiers centimètres, et même millimètres du sol. Le labour chamboule tout, et maintient les vers de terre dans les couches inférieures. Mais ta méthode fonctionne…. le choix et la pratique dépendent donc d’autres éléments. A savoir quand même, de plus en plus d’agriculteurs conventionnels ayant de grandes surfaces, du matériel imposant, et pas du tout écolos se convertissent à ces pratiques du non labour et du semis sous couvert avec à la clef de meilleurs résultats.

    Un autre coup de gueule, personnel. De plus en plus de personnes viennent au jardinage. Tant mieux. Parmi celles-ci certaines ont quelques souvenirs de leurs parents ou grand-parents et s’inventent rapidement une tradition qu’elles n’ont pourtant pas entretenue pendant des dizaines d’années. Peut-on parler alors de tradition ? D’autres encore mettant à profit une formation, une aptitude, la technique, les réseaux, deviennent très vite, des références, des profs… Certains même après trois années de cultures écrivent un livre sur les légumes anciens, les pratiques traditionnelles, les jardins oubliés…..Pourquoi pas ? S’ils mettent leurs capacités de recherche et de synthèse aux services des autres. Et ça marche, alors un deuxième livre, un troisième. On les voit sur les réseaux à la recherche de renseignements, tiens, quels sont les noms des légumes en occitan qu’ils ne parlent pas ou très peu. Six mois après sort un livre sur les légumes dans la culture occitane !!!!! …. Chacun fait ce qu’il veut dans son jardin. Ce qui me dérange ici c’est que ceux qui maintiennent vraiment des savoirs ou une tradition ne sont pas mis en avant ou même cités. Les oublier c’est justement renoncer à la tradition. Mais surtout que ces nouveaux gourous détruisent ce que l’arrivée ou le retour au jardinage devrait apporter : la contemplation, la gratuité, l’échange, …. Leur jardin n’est qu’un outil de rentabilité et pas en légumes.

  18. Excuses moi de te contredire,mais tu ne dois pas aller souvent dans ton jardin,car les oiseaux ont chacun leurs territoires qu’ils défendent becs et ongles.Quand a voler ou ils veulent,je pense plutot ou ils peuvent .Quand je vois le barrage de chasseurs en face de chez moi quand passe les migrateurs!

  19. Il y a dans le texte de Francis de très bonnes questions sur lesquelles j’espère qu’on va échanger.

    Mais d’abord les oiseaux. L’une de mes plus grandes déceptions de ma vie de naturaliste a été de constater que les oiseaux n’étaient pas vraiment libres. On se rend vite compte qu’en période de nidification ils sont très liés à un territoire donné. Ils n’ont pas vraiment le choix : ils sont là où les ressources alimentaires et la structuration de la végétation le permettent. Lorsque je vois les premières hirondelles rustiques arriver au printemps, elles sont en train de se nourrir au ras de l’eau au-dessus de la rivière. Pourquoi là ? C’est parce que par temps froid et humide au printemps, les rares éclosions d’insectes ont lieu à cet endroit-là. Elles ne sont donc là que par obligation, ou pour être plus exact, par nécessité vitale de se nourrir. C’est une période fortement contrainte pour elles et le mot « liberté » n’est sans doute pas un terme à employer pour qualifier leur vie à ce moment-là. On pourrait dire la même chose de la plupart des espèces.
    Par contre, une fois la période de nidification terminée et les jeunes élevés, nos oiseaux ont quand même un peu plus de latitude. La nourriture est souvent abondante en plein été, les besoins énergétiques sont nettement moindres (beaucoup d’espèces ne passent alors que quelques heures par jour à se nourrir) et les oiseaux peuvent alors s’affranchir (plus ou moins selon les espèces) de leur territoire habituel exigu. Commence alors une période où les oiseaux se dispersent avant d’entamer la vraie période de migration. Bien sûr, pour continuer avec l’exemple des hirondelles, les oiseaux n’ont pas vraiment le choix : ce sont bien des contraintes d’ordre alimentaire qui les font s’en aller vers d’autres cieux. Mais quand on regarde les couloirs de migration ils sont suffisamment larges (toujours au moins plusieurs centaines de kilomètres) pour que l’oiseau migre alors, à son gré, dans telle ou telle partie de ce couloir de migration. Idem pour les zones d’hivernage qui sont alors très vastes. Mais il est vrai aussi que les milieux favorables se restreignent, ici comme en Afrique, obligeant ainsi bon nombre d’espèces à ne fréquenter que les lieux favorables subsistants.
    Mais j’aime à penser, d’un point de vue purement intellectuel, que l’oiseau qui survole à l’automne ma petite vallée en direction du Sud, le fait en (presque) totale liberté. Mais mon regard est alors plus le regard de quelqu’un qui cherche la poésie dans toute chose que celui d’un scientifique qui regarde les mêmes choses avec objectivité.

  20. Les Pinel sont parfois de bons zoologistes mais pas que ! En fait j’habite dans mon jardin. Et quelques uns ici pourront te dire que la condition d’utilisation des bâtiments chez moi c’est d’abord de laisser la place aux oiseaux. (Et ceux qui viennent ne m’ont jamais demandé de permis de séjour). Nous collons aux oiseaux et aux autres animaux des concepts qui n’ont plus grand chose à voir avec la nature. La liberté n’est pas de faire ce que l’on veut. Par exemple je ne suis pas « libre » d’arrêter de respirer, ou alors pour peu de temps, je ne suis pas « libre » de me tirer une balle dans la tête ou pour encore moins de temps. La notion de territoire chez les oiseaux n’a rien avoir avec la notre. Elle correspond à une surface nécessaire pour que chacun puisse vivre. Le « territoire » de Liliane Bettencourt correspond à celui des 13 millions des français les plus pauvres ! Et que dire des pays….. La notion naturelle de territoire ou des choses approchantes existe bien à l’origine. Un ami ayant vécu longtemps avec des kabyles dans le désert me disait que l’image du bédouin partageant son eau avec un autre rencontré dans le désert est complètement fausse. Il garde son eau ou s’assure au moins d’avoir le minimum nécessaire. Là où un peut vivre pas la peine que deux meurent. Les hommes ne cherchent sans arrêt que d’étendre leur territoire soit physiquement, certains pays le font encore, le notre l’a fait. Soit de manière économique, politique ou autre. Les religions essaient aussi sans cesse d’étendre leur territoire. Chez les animaux c’est juste l’inverse. Le territoire ne correspond pas à une volonté égoïste d’amasser mais à une nécessité de la survie de l’espèce. Donc à l’intrusion de l’autre. L’animal ne défend pas son territoire il laisse tout le reste aux autres, alors que l’homme convoite la part de l’autre. L’autre étant l’autre homme ou l’animal ou la nature. La politique, l’écologie, la morale,… ne sont que des tentatives de corriger cette attitude, de corriger ce défaut contre nature.

    Rajouter les chasseurs à cela ????? je parle bien sûr d’une situation normale, ordinaire, naturelle et non d’une intervention plus que douteuse des hommes.

    Ah oui les oiseaux de mon jardin ne doivent pas être les même que ceux du tien. Chez moi ils ont bien des becs mais des griffes, et pas d’ongles…. sauf les poulettes.

    En fait on touche là à un domaine qui m’intéresse beaucoup. Le retour à la nature, au jardinage … devrait nous permettre d’entamer une réflexion profonde sur notre manière de vivre sur notre société. Mais bien souvent ceux qui deviennent les leaders de ces retours ne font que de recoller les défauts du monde que nous désirons quitter ou changer. C’est cette aptitude de l’homme à tout instrumentaliser pour une notion qui n’est qu’humaine : le profit, qui me pose beaucoup de question.

  21. Wouah, quels beaux sujets de discussion pour les jours (et les semaines) qui viennent !

    Petit commentaire de ma part sur le lombricompostage. Comme l’a dit Fab, le vrai nom est vermicompostage car les espèces de vers de terre qu’on peut utiliser pour cette technique ne sont pas des lombrics (incapables du reste de transformer la matière organique fraîche) mais appartiennent à la famille des Eisenia. Mais bon, par habitude et pour garder le terme le plus connu des jardiniers, je continue à l’appeler lombricompostage (quand on est vieux, on a du mal à changer ses habitudes !).
    C’est une technique que je connais bien car je l’utilise continuellement depuis au moins trois ans. Effectivement, le lombricompost mérite plus le terme d’engrais que le compost classique car celui-ci est pauvre en azote contrairement à ce qui est produit par nos vers de terre (très riche, aussi bien pour le compost solide que pour le jus que l’on soutire).
    Pour rien au monde je n’arrêterais cette méthode qui permet de donner, en cas de besoin, un coup de fouet à mes plantes dès qu’elles deviennent un peu souffreteuses (et notamment les plantes en pot qui ne se comportent jamais vraiment bien, elles ont vite fait d’épuiser le peu de terre qu’on leur laisse).
    Mais là encore, c’est la même chose que pour le compost classique : le lombricompost, que ce soit sous sa forme solide ou liquide, ne permet pas de subvenir à plus de 10% des besoins du jardin en matière organique. On a encore là l’exemple d’une super technique mais avec une application limitée.
    Cela dit, dans les fermes, on peut aussi utiliser les vers Eisenia pour transformer le fumier frais en lombricompost. Et dans ce cas, on produit des quantités de lombricompost (plusieurs tonnes) qui font que ce fumier, non seulement est une source de nourriture idéale, mais suffit en quantité.
    Quelqu’un d’autre parmi vous pratique t-il, à titre individuel, cette méthode ?

  22. Je partique le vermicompost ou lombricompost avec succès, et comme tu l’indiques il est de qualité bien supérieure au compost classique. L’effet est quasi immédiat pour remettre des plante d’intérieur d’aplomb et donne de très bon résultat au potager pour peu qu’il soit utilisé effectivement sur les plantes qui demandent de l’azote. Par contre comme tous les compléments azotés, je me méfie sur les tomates ! Sinon ici le vermicompost est également investi par des mouches soldat, le larves ont un appétit féroce, mais bon il me semble que ces insectes ne se trouvent que dans le sud de la France, tu ne dois pas en avoir par chez toi.
    Bon et sans rancune pour le premier message, sûrement un peu trop provocateur :angel: Je lis ton blog en particulier pour les articles de jardinage, comme quoi je respecte tout à fait tes méthodes et ta vision du jardinage.

  23. Désolé moi aussi d’avoir réagi ainsi ! :wink:

    Pour le jus de lombricomposteur, je dois dire que j’en ai souvent donné à des amis qui avaient des problèmes avec leurs plantes vertes d’intérieur en mauvaise santé. Tous ont été enthousiasmés par les résultats. C’est assez miraculeux.
    Je l’utilise aussi dans ma serre lorsque le printemps est trop froid et affaiblit les plantes. Mes semis de tomates se remettent sur pied alors très vite (ça m’arrive une ou deux fois par printemps).

  24. Hello,

    Si on invente rien de nouveaux, on a rien de nouveau a vendre :whistle: (c’est ça la mode)

    faut faire fonctionner le commerce, vendre des grelitruc, faire payer bien cher des stage de permabazard et des bouquins révolutionnaires….

  25. Oui, c’est pareil pour tout et pas seulement pour le jardin.

    Tiens, par exemple les philosophes.

    Ceux de l’Antiquité ont dit 90% de ce qui est essentiel en matière de philosophie et du sens de la vie.
    Ceux du siècle des Lumières ont dit 9%.
    Et avec notre pauvre 1% restant, on en est à nous pâmer devant les Nouveaux Philosophes.
    Notre époque est prétentieuse à bien des égards.
    Vaste sujet !

  26. La remarque de Francis sur son jardin me conduit à dire ceci.
    Et si l’on faisait comme Francis, à savoir que l’on pourrait considérer qu’on habite chacun dans un jardin (pour celles et ceux qui ont un bout de terrain) ?
    Cela changerait complètement notre manière d’appréhender notre environnement.
    On ne dirait plus par exemple « les oiseaux sont chez moi » mais « je suis chez eux ».
    Cela changerait sans doute notre regard en profondeur ! Et de manière durable …

  27. Je ne sais pas si j’en ai déjà parlé ici mais il y a quelques temps j’ai entendu cette phrase qui m’a bien plus. Je crois que c’était un jardinier dans une émission de radio. Il parlait des animaux en général, insectes compris et pas uniquement des oiseaux : « Il ne faut pas oublier que c’est nous qui sommes chez eux et non eux chez nous ».
    Cela fait partie de ces petits événements qui devraient nous pousser à réfléchir un peu plus. Par exemple cette phrase nous invite à reconsidérer notre approche du jardin, de la nature. Mais aussi la question de la propriété. Qu’est ce que cela veut dire quand je dis MA maison, MON jardin, parce qu’un jour j’ai ACHETÉ cette PROPRIÉTÉ. J’ai échangé une partie de mon activité pour la jouissance exclusive de ce bout de terrain. Mais combien d’animaux plus ou moins évolués, combien d’hommes, combien d’événements naturels l’ont façonné ? Et moi petit bonhomme je dis que c’est à moi ! Certes il nous faut bien des règles pour vivre ensemble et celles que nous avons nous permettent de nous en sortir. Mais ce ne sont que des règles et elles ne sont là que pour faciliter nos relations et non les créer et les entretenir. Si mon jardin produit abondamment et celui de mon voisin peu, puis-je garder ma production ? La partager ? Ou simplement laisser mon voisin récolter ce que la nature nous offre ?

  28. Il y a quelques jours en lisant les premiers commentaires je me suis mis à espérer une bonne participation de francis en me disant que sur un tel sujet il va se sentir comme un poisson dans l’eau… Et bien nous sommes gâtés… Combien de sujets différents et pourtant tous en rapport… De quoi réfléchir et écrire (pour ceux qui savent le faire) pendant …. Une éternité…

  29. Francis, il me semble que bon nombre de jardiniers sont dans une logique de partage. Beaucoup d’entre nous (voire la plupart) donnons une partie de nos légumes, de nos fruits ou de nos graines. Et quand nous ne donnons pas, c’est parce que nous ne sommes pas certain que l’autre va apprécier. Une salade dans laquelle il y a un risque qu’il reste encore une limace n’est pas forcément bien accueillie.

  30. Le MON s’il est possessif dans la langue, ne l’est pas forcement dans l’esprit. Quand je dis MON enfant, je ne le considère pas comme ma propriété, et c’est tant mieux. :wink:

  31. Si Ta maison n’est pas possessif j’envoie tout de suite chez TOI deux ou trois personnes sans logement qui seront contentes de trouver un abri. Et si TON enfant n’est pas possessif confie le moi que je l’éduque à MA manière…. Plus sérieusement je me demande s’il ne faut pas plutôt distinguer possession (dans un sens courant de mon, ma, ta….ma maison, mon paysage préféré….) et la propriété. La possession indiquerait le côté personnel, responsable, engagé. La propriété une confiscation. Bien sûr on peut approcher cette réalité avec des mots différents chacun mettant des sens différents. Dans le sens de ce qu’évoque Cath, la différence entre filiation, et esclavage. Il est vrai qu’il y a encore peu de temps les deux étaient confondus ou plutôt filiation incluait « esclavage ».
    Pour revenir au jardin et au partage. L’idée de partage aujourd’hui est trop souvent liée au surplus. Je donne, je partage ce que j’ai en trop. C’est déjà bien et finalement peu courant et aujourd’hui ce serait un progrès énorme si tous pratiquaient cela. Un de mes « maître » à Emmaüs me disait souvent : « Donner de son superflu c’est restituer, donner de son nécessaire c’est partager ». Dans le chou qui pousse dans mon jardin qu’elle est ma vraie part ? et celle de la terre ? celle de mon voisin ? N’y a t-il pas une inversion des valeurs ? Tout est dit ou suggéré mais pas dans le bon ordre. On nous habitue très jeune à cette inversion des valeurs. Ainsi nous sommes très contents quand le patron nous donne un travail et un salaire. Alors que je lui offre mes bras pour qu’avec ceux d’autres il puisse avoir un revenu. Ma banque me prête de l’argent ? Que serait-elle sans mes trois euros et ceux de millions d’autres ?
    Alors si MON voisin a besoin d’un chou est-ce moi ou MON jardin qui peut lui offrir ?

  32. En Franche-Comté, le sens de la propriété est bien moins marqué qu’ailleurs. N’importe qui peut aller sur les terres de tout le monde. J’ai récupéré en héritage du terrain venant de la ferme de mes parents, dont une zone de 5 hectares de prés dans un superbe endroit en bordure de rivière. J’y croise souvent des gens. Il y a régulièrement des traces de feux de camp, des jeunes y viennent souvent à l’abri des regards, etc… Il ne me viendrait pas à l’idée de leur dire que c’est une propriété privée et il ne leur viendrait pas à l’idée de me demander la permission de s’installer pour la nuit (voir pour plusieurs jours avec tentes). Et c’est très très bien ainsi. La Franche-Comté est comme cela. Dans mon secteur, il est assez facile de faire du jardin chez un paysan, celui-ci laissera facilement une bande dans son jardin. Mon frère Claude prête sa parcelle à ceux qui veulent. Nous sommes dix à avoir des lignes de 65 mètres de long (la plupart ont en moyenne 2 lignes, mais celui qui en veut plus en prend plus). Claude ne connait pas tous les gens à qui il prête ainsi du terrain. C’est parfois à un de mes copains. Ou à un copain de l’un de mes copains (que moi-même je ne connais même pas). Claude prépare le terrain chaque année : fumier, labourage, passage de la herse (à deux reprises) et il met à disposition la terre en avril, quand tout est nickel chrome. Evidemment, ce type de comportement, que je trouvais assez courant dans le monde paysan, se perd actuellement.

  33. Le sens de la propriété affecte chacun, notamment au niveau de sa maison.
    Sur la route où j’habite il y a 26 maisons. Toutes ont un portail. Au fil des années, j’ai vu, au fil des changements de propriétaires, les portails se renforcer. Beaucoup sont maintenant électroniques. Il y a des interphones pour parler à distance. Lorsque j’ai acheté ma maison il y a 12 ans, la première chose que j’ai faite c’est de lui donner un caractère plus ouvert et j’ai mis le portail à la déchetterie. On peut entrer chez moi comme dans un moulin. Dans le vieux village, il n’y a pas de portails aux maisons. Par contre, dans les lotissements, toutes les propriétés sont irrémédiablement fermées. Le sens de la propriété est avant tout un comportement de néo-ruraux (je dis ça juste pour la provoc’) !

  34. D’autant plus que si c’est par crainte des cambriolage, cela ne marche pas :wink:
    Les volets de MA maison …
    Je fais un apparté :
    Je n’ai pas honte de dire « MA »maison. Nous l’avons acheté il y a 30 ans pas très cher. C’est une très vieille maison de plusieurs siècles. Nous avons mis énormément de sueur dedans pour en faire quelque chose à notre goût où nous sommes bien. Nos enfants y ont grandi. Nous y avons des tonnes de souvenirs. C’est ma maison et pas celle d’un autre. Jusqu’à ce que nous en changions, ce qui arrivera bien un jour.
    Ce que je dis là n’est pas dans l’air de ce blog. Tant pis, je vais encore me faire des inimitiés :whistle:
    Revenons à nos moutons …
    Donc, les volets de ma maison sont toujours ouverts, même quand nous partons une ou deux semaines. Le portail (vieux portail en bois d’époque qui tombe en ruine) est toujours ouvert lui aussi ( Il n’est pas parti à la déchetterie comme celui de Bernard car bien que abîmé, je le trouve beau). La porte d’entrée est elle aussi antique et il suffirait de donner un grand coup de pied dedans pour qu’elle cède, même fermée à clé.
    D’ailleurs, il m’est arrivée de partir en vacances en oubliant de la fermer à clé.
    Bref, chez moi, n’importe qui peut entrer quand il veut. Eh bien, nous n’avons jamais été cambriolés. Alors que dans les environs, des maisons récentes ont été cambriolés plusieurs fois alors que leur propriétaire ferme systématiquement tous les volets, portail ….

  35. Encore moi :smile:
    Il n’y a pas que la Franche-Comté où on peut se balader où on veut ! Non mais ! :biggrin:
    J’ai grandi à la campagne dans le beaujolais, c’était comme ça.
    J’habite maintenant dans la Drôme, c’est comme ça.
    Et je suis toujours fourrée en montagne et c’est comme ça aussi.
    En moyenne montagne, il n’y a que les prés où paissent des animaux qui sont clos et il y a des passages aménagés pour les promeneurs. Quand à l’altitude au dessus, les animaux sont carrément libres de circuler où ils veulent. Quoique que pour les moutons, cela devient moins vrai maintenant avec la présence des loups.

  36. Je partage ce que dit Etincelle sur le fait qu’on aménage sa maison pour en faire « sa » maison.

    Je voudrais revenir sur une notion amenée par Francis.
    Je crois que je comprends assez mal la notion de « superflu » dont il parle.
    Ce serait culpabiliser l’autre que de dire qu’il ne donne que ce qu’il a de superflu.
    Or l’autre s’arrange justement pour avoir du superflu et pouvoir ensuite donner. Ce n’est quand même pas tout à fait la même chose !
    Il est évident que lorsqu’on fait 10 lignes de légumes de 65 m de long (alors que 3 suffiraient pour la famille), c’est dans la perspective de donner. Alors, évidemment que c’est du superflu ce qui est donné, vu qu’il y a 7 rangées de trop dès le départ et que tout est organisé pour.

  37. Le vrai don, c’est le don de temps. Car le temps c’est précieux et on n’en a jamais de trop, il n’est jamais superflu. Donner des légumes, ce n’est pas donner le superflu de sa production, c’est donner le temps qu’il a fallu pour les cultiver.

  38. Je me doutais bien que mon commentaire allait relancer Francis. Oui je dis ma maison, mais en même temps je ne m’y sens que de passage(sur terre aussi d’ailleurs). Quant à l’hébergement je l’ai souvent pratiqué, dans un appartement dont j’avais racheté la part à mon ex mari. Je suis d’accord avec Bernard pour le don de temps, ce que je pratique le plus actuellement c’est l’écoute et le soin, et je suis autant gagnante que l’autre mais je finis par manquer de temps.

  39. Bernard a dit :
    « Claude prépare le terrain chaque année : fumier, labourage, passage de la herse (à deux reprises) et il met à disposition la terre en avril, quand tout est nickel chrome. Evidemment, ce type de comportement, que je trouvais assez courant dans le monde paysan, se perd actuellement. »
    Oui, sans doute mais heureusement, pas complètement.
    Mon fils qui habite en appartement en Savoie a toujours fait un jardin dans un bout de terrain prêté par un paysan. Et pourtant, tout en restant dans le même coin, il a déménagé 3 fois. Chaque fois il a retrouvé un bout de terrain juste à côté de chez lui.

  40. Je pense que la Savoie rattachée tardivement à la France, a des points communs avec la Franche-Comté (annexée tardivement par la France). La Franche-Comté était, comme son nom l’indique, une terre « franche » donc exempte de taxes et de droits de passage. On y circulait librement. Et on continue de circuler librement sur les terres des autres.
    En ce qui concerne l’habitude qu’on les paysans de laisser un peu de terre aux autres, il y a peut-être, là aussi, une explication historique à rechercher.

  41. Bernard, je crois que tu te méprends sur le superflu : cultiver avec l’intention de donner n’a rien à voir avec un constat a posteriori du genre « Tiens ! J’ai planté trop de tomates… Je vais en donner. » Et celui-là passe pour un généreux, mais d’une autre catégorie que la tienne.
    Par générosité, ou par utopie, tu voudrais nous faire croire que tu as des camarades ?
    Il y en a d’autres que toi, c’est entendu, mais la plupart ont trop prévu pour eux au départ, ou trop accumulé au fil du temps, et on ne les blâmera pas de donner. Mais ils font plutôt partie de ceux qui consomment trop, un travers bien trop répandu.

    Pour revenir à votre discussion fort riche, je me suis souvent posé la question depuis que j’ai une grosse vieille baraque. Il y de quoi y loger 6 familles (pas de quoi faire 6 potagers, mais imaginons que ce soit possible pas loin). Evidemment, je n’ai pas les ronds pour effectuer la rénovation de base qui rapprocherait ne serait-ce qu’un appartement de la salubrité ou l’éloignerait nettement du bas Moyen-Âge ! Dommage, ça pourrait servir aussi pour les enfants en cas d’aléa. Et de toute façon, j’ai toujours pensé accès à un potager, il y aurait de quoi en faire 2, peut-être trois selon les besoins.
    Tout de même, cela me gêne de voir nos énormes baraques franc-comtoises avec des surfaces considérables sans locataire. Mais nous sommes à la campagne et le besoin est urbain.

    Toujours au sujet de ces maisons, même si elles sont des constructions humaines, nous y sommes aussi de passage. J’ai un jour discuté avec la personne qui a acheté la maison de l’abbé Garneret, une gloire locale qui s’est intéressé en particulier au patrimoine bâti et à sa conservation. http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Garneret
    Lorsqu’il a fallu négocier avec l’abbé, bien qu’il se trouvait fort âgé et bien diminué, il avait le souci de savoir sa maison occupée par une personne qui saurait l’habiter.
    A la question « Pourquoi voulez-vous acheter ma maison ? » c’est un élément de réponse du genre « On veillera à sa conservation, de toute façon nous n’y serons que de passage » qui a permis la vente.

    Enfin, par rapport à la propriété, je crois qu’il faut reconsidérer l’héritage, et surtout celui foncier. Il est nécessaire, je ne sais pas comment pour que ce soit admissible, de redistribuer les terres et les logements face à de nouveaux besoins quand les « possessions » sont incroyablement démesurées. Il me paraît en particulier tout à fait anormal que l’on ne puisse accéder à la terre alors que certains continuent à la maltraiter (quand elle est encore vivante) ou qu’on laisse un autre abbé se retourner dans sa tombe, 60 ans après un appel mémorable.

  42. Vous partagez vos légumes … Moi aussi , il m’arrive de le faire !
    Mais j’aime surtout les cuisiner pour partager un bon repas avec des amis et la famille . Et tout cela à la maison , ce morceau de briques qui m’a coûté la moitié de mon salaire pendant 15 ans .
    Pour ce qui est de la propriété privée … Ici dans mon coin de Finistère on est gâté !!
    Même le fameux le GR 34 est dévier pour qu’on est pas accès à de grandes propriétés . Combien de fois , alors que j’étais entrain de faire un comptage d’oiseaux dans un sous bois ou une prairie , je me suis fait remballer sans ménagement par un propriétaire …
    Le pire , c’est ces gens qui sont venus chercher un petit coin de calme en Bretagne et qui font de leur propriété une forteresse pour ne pas avoir de relations avec le breton tête de con !!!

  43. ici, ça peut arriver aussi ce type de comportement, mais c’est pour ne pas avoir de relations avec le franc-comtois tête de bois !!! :wink:

  44. En parlant de jardin et de propriété privée … Il y a quelques années , un propriétaire m’avais engueulé car j’avais marché de quelques centimètres dans son jardin pour éviter un groupe de randonneurs …!
    :getlost:
    Depuis les dernières tempêtes qui ont traversé le Finistère , ce monsieur n’a plus que la moitié de son jardin , et dans quelques années , il n’aura plus de maison … Ahhh , cette satanée Nature !!!
    :happy:

  45. Si on intervient pour relancer l’autre…..
    Je ne sais pas pour vous, mais moi je viens ici comme au bistrot. La bière est virtuelle et les paroles et les idées aussi. J’ai moi aussi une maison et tenez vous bien, j’ai aussi un chien, des enfants, et la femme qui va avec. (j’ espère que ça en relancera d’autres !).
    J’ai mis en majuscule MA, MON pour indiquer que j’insistais sur ce point mais pas pour faire honte à ceux qui ont aussi une maison, honte que je devrais partager.
    Mon point de vue général est l’interrogation. L’interrogation des évidences. Je suis encore ce gamin que vous avez dû rencontrer un jour et qui vous a saoulé : «pourquoi ça ?» «et pourquoi ça ?»…… si avant quelques : «c’est comme ça !» ont pu me calmer aujourd’hui je me rend compte que bien souvent les réponses inverses sont cohérentes. Je crois même que sans qu’il y ait un complot préétabli quelques uns arrivent à orienter les réponses et les réalités pour leur unique profit. Les autres, nous, croyant que cela ne peut être autrement.
    Par exemple il y a un droit à la propriété mais aussi un droit au logement, vous ne trouvez pas qu’un est plus compris, respecté et plus appliqué que l’autre ?
    La maison, le refuge, la tanière répondent à un besoin naturel. Se protéger, s’abriter mais aussi pouvoir être sûr d’y être, pouvoir créer son environnement, être rassurer pour soi et ses proches. La propriété ne répond pas à ce besoin. On pourrait très bien imaginer avec un droit au logement appliquer de manière plus sérieuse que nous puissions tous avoir une maison sans que nous en soyons propriétaire. Un peu comme les agriculteurs de la confédération paysanne proposent d’avoir leur terre le temps de l’exploitation. On pourra bien sûr objecter ceci ou cela. C’est assez facile car ce ne sont que des idées et que notre monde, notre droit ne veut pas oser ces pistes qui ne sont donc pas explorées.
    Même si le monde va vers plus d’individualisme on voit bien que ces idées sont bien réelles et inévitables. D’un chacun pour soi nous sommes passé quand même à une sorte de partage : sécu, alloc, mutuelle, assurance, coopératives. D’un lien au travail la sécu est passé à un droit du citoyen (CMU). Vouloir sortir les allocs des cotisations c’est aussi reconnaître des droits moins conditionnés. Cela ne va pas forcément dans le bon sens pour les plus petits car il y a aussi le travail de l’individualisme, mais cette réflexion si elle n’est pas toujours efficace est bien effective. L’idée du revenu inconditionnel fait aussi son chemin.
    Pour le surplus …. c’est comme au bistrot : je ne sais plus si je vous ai déjà raconté cette histoire. Un pasteur protestant voulant aidé les habitants d’un village africain les aida dans le développement. Par exemple il fit observer les microbes au microscope pour expliquer aux villageois qu’il fallait creuser les puits à bonne distance des fosses d’aisance. Tous les ans les habitants connaissaient la disette de riz, la prochaine récolte se faisait attendre. Le pasteur trouva une variété plus productive. Pour l’exemple disons qu’elle produisait deux fois plus. Et les habitants produisirent deux fois plus. Qu’auriez-vous fait ? Qu’ont-ils fait ?

  46. c’est vrai que la police recherche un gang de voleurs d’hortensias et cela s’etend de plus en plus ils volent des boutures ils parait d’apres la voix du nord que c’est pour les fumer!!!!on va encore passer pour des originaux dans le pas de calais!!!!!

  47. Dans le Finistère , les hortensias c’est pas ce qui manque !!
    J’en ai plein le jardin … Si quelqu’un veut venir les tailler pour les fumer , les sniffer ou les manger ! Pas de problème , il vient quand il veut !!
    :wink:
    Non , on rigole , mais fumer de l’hortensia en grande quantité , peut être mortel .Les substances de la plante se transforment en acide cyanhydrique, plus connu sous le nom de … Zyklon B !!!
    :sick:

  48. … acide cyanhydrique qui fait de la fumée du tabac un poison mortel.
    On ne dira jamais assez que cette saloperie de tabac ne contient pas que de la nicotine et des goudrons mais 4000 molécules chimiques différentes dont beaucoup sont dues aux adjuvants que mettent les cigarettiers. :alien:

  49. Je suis heureux d’avoir arrêté la cigarette … Dites donc , ça va faire un an !!
    Je vais m’ouvrir une bière pour fêter ça !!
    Ben oui , on peut pas tout arrêter d’un coup !!
    :smile:

  50. Moi ça fait 23 ans …
    ça ne tombe pas aujourd’hui l’anniversaire mais je vais quand même m’en ouvrir une pour ne pas que tu te sentes trop seul !
    Quel esprit de sacrifice le dupdup, quel don de soi … ! :whistle:

  51. J’en ai assez de travailler tout les soirs! En semaine, je suis obligé de boire tout seul le matin… :sick: A vot’ bonne santé à tous, braves gens du bistro « Chez Dupdup ».
    Aux fumeurs, aux buveurs, et à tout ceux qui ont arrêté. A tout les anniversaires et les non-anniversaires!!! :smile:

  52. joyeux anniversaire. quelle bière vais je choisir? une rousse de berck car ici aussi nous avons une brasserie . pour me joindre a vous par la pensée a l’heure de l’apero

  53. Les bières, c’est comme les filles, on les aime, qu’elles soient rousses, brunes ou blondes … :whistle:
    A ta santé, Patrick ! :wink:

  54. Vous parlez de partager avec vos voisins.
    Encore faudrait il que l’on partage déjà avec sa propre famille.
    Quand je vois qu’au sein de la plupart des couples dits modernes on fait « comptes à part » ça laisse sceptique sur le sentiment de partage.

  55. Mon épouse et moi faisons aussi compte à part. Pour elle les confitures de fraises de poires et de mûres, pour moi prunes, pommes, tomates et tout le reste. Ça marche bien, si je ne pique pas dans son compte.

  56. Il est vrai aussi que depuis que je partage avec ma voisine je partage beaucoup moins avec mon épouse.

  57. Roger, je pense que la plupart des couples ne sont pas vraiment des couples, depuis longtemps d’ailleurs.
    En même temps, tout cela est tellement dans l’air du temps, tu ne crois pas ?

  58. nous sommes mariés depuis 25 ans et ca tient avec, comme beaucoup des hauts et des bas . maintenant ,au premier malentendu on se quitte !!

  59. le jardin est un epace de liberté que chacun parcours en fonction de :-)
    son humeur
    ses convictions
    sa rigueur
    ses inspirations
    du temps diponibles
    bla bla

    mais quel bonheur d’echanger des expériences vécues plutot que livresques et théorique :-)
    en général on obtient quelques resultats d’ailleurs différents chaques années
    je ne me hazarderais pas à tirer des conclusions de mes expériences qui d’ailleurs n’ont rien de scientifique :-)

  60. Hé hé, on a discuté sur le sujet pendant près de 100 commentaires. Et voilà que tu arrives avec une phrase qui résume tout : « le jardin est un espace de liberté ».
    Tout est dit.
    Bienvenue a toi sur ce blog ! :wink:

  61. Dimanche prochain, je vais utiliser pour la première fois une motobineuse pour « retourner » la terre de ma parcelle …
    Beaucoup de chose ont changé en un an dans ma vie. J’ai eu avec ma compagne un deuxième enfant et j’ai obtenu dans mon centre de jardins familiaux une parcelle plus grande d’environ 200 m2. La travailler avec une grélinette n’est pas du domaine de l’impossible. Mais lorsque l’on travaille tout les jours et que l’on perd quasiment trois heures par jour dans les transports en commun, les choses se compliquent indéniablement au jardin. Le temps ne se créer pas, dommage. Alors oui pour une fois je vais changer de fusil d’épaule et m’adapter à ma nouvelle vie et au temps qu’il me manque …
    Dimanche prochain, je vais utiliser pour la première fois une motobineuse pour « retourner » la terre de ma parcelle, pour faire en sorte que ma passion ne devienne pas une source de souffrance morale et physique. Est-ce que cela fait de moi un mauvais jardinier, irrespectueux de sa terre ?
    Dans tout les cas, après réflexion sur le temps que je peux accorder au potager, c’est l’utilisation de la machine qui rendra ma vie au jardin la plus simple.

  62. Ho comme je te comprend Jérôme, et je ne pense pas que ce soir manquer de respect à la terre que de la travailler avec une « machine ».
    Gagner du temps pour mieux faire, c’est forcément un plus…
    2 grands enfants d’un premier mariage, 3 enfants en bas-âge de mon second mariage (7, 4 et 4 ans) un travail qui me prend beaucoup de temps, et une épouse surbookée… font que je n’ai même pas pris le temps de t’envoyer une enveloppe…
    Donc utilise ta motobineuse…. et prends du bon temps …. Félicitations pour votre deuxième enfant….

  63. Hola respect Jérôme !
    On pourrait (certains adorent) faire ton procès, et te motobiner. :smile:
    Mais entre nos idéaux, nos capacités et nos vicissitudes, se dégagent selon moi deux grandes dimensions humaines : les valeurs et les compromis.
    Le travail de la terre est difficile ou long, et j’ai longtemps, comme toi, préféré le mano à mano. La grelinette sert encore beaucoup, mais j’ai aussi un broyeur à vers de terre comme toi. :devil: Merci Dupdup pour cet utile héritage, je ne te donnerai jamais assez de miel.
    Comme dans ton cas, des contraintes différentes mais importantes aussi ne me permettraient plus, autrement, de conserver ce plaisir de jardiner pour une surface équivalente à la tienne.
    Il te faudra juste faire attention à retourner la terre au bon moment : surtout pas lorsqu’elle est trop humide et lourde, mais pas trop tard non plus, quand la verdure colonise. Et je comprends ton dilemme : je me souviens fort bien de mes deux premiers motobinage, dans « mes » petits domaines que je souhaitais exemplaires.
    Faute avouée est à demie pardonnée dit-on, je crois que c’est plus que ça et que tous les jardiniers (les humains ?), parfois, doivent opter pour une solution qui les rend malheureux.
    Pas sûr toutefois, avec le recul, que nos choix difficiles s’avèrent si mauvais que cela : il y a tant de paramètres sur lesquels nous pouvons agir et rééquilibrer un peu les choses.
    Dans ce que tu exprimes, je crois important de rester sur l’idée que ton choix fournira un bénéfice à tes enfants, et ton jardin leur profitera. Le jour venu, ils grelineront peut-être avec toi. :smile:
    Sinon, tu peux faire comme d’autres : pas de compromis… pas de valeurs. :wink:

  64. « pas de compromis, pas de valeurs »
    Comme le disait d’ailleurs justement mon grand-père : con promis, chose due ! :whistle:

  65. ce message est pour Yves et pour Bernard. Bravo Yves pour la « cigarette » C’est Jacqueline qui est au clavier et qui vous adresse ces petits mots. Jean a aussi arrêté, et le 29 janvier 2014 nous avons fêté une année de non fumée……Nous sommes vraiment heureux, dans la maison cela sent bon…..quand on voyage plus besoin de se dire…mais quand Est-ce-que l’avion va atterrir….mais pourquoi ce qu’ils fument encore ces gens……
    pourquoi Est-ce- qu’ ils fument devant leurs enfants…….
    Jean a pris la décision à midi, le 29.1.2013 de ne plus fumer et il tient bon. Cela a été dur, les premières semaines quand quelqu’un fumait devant lui, mais maintenant tout va bien. (il fumait des cigarillos et roulait ses clopes ..Avec tabac, pas avec mes hortensias….
    Pour Bernard, ce que vous écrivez au sujet de tous ces additifs dans les cigarettes je le savais.
    Jean a travaillé quelques mois à la Brunette à Neuchâtel, il m’en avait parlé.
    Maintenant ce message est pour tous les jardiniers, j’ai pu lire tellement de choses sur ce blog qui me rappellent ma jeunesse.
    Dans quelques heures j’écrirais pour vous tous.
    En attendant vous avez toutes les amitiés d’une arrière grand-mère.
    Jardinez bien, ici, il fait grand beau j’ai même coupé le chauffage pour la journée.
    Jacqueline la suisse, votre voisine.

  66. Merci Jacqueline !!
    Maintenant , je me demande pourquoi je n’ai pas arrêté plus tôt de fumer … !!
    Mais bon , avec des « pourquoi » et des « si  » …. Allez , c’est l’heure d’un p’tit apéro !!
    Faut pas non plus tout arrêter d’un coup … Et puis , y’a la naissance du petit à Jérôme à fêter !
    :wink:

  67. Encore elle direz-vous…eh oui, la suissesse est bavarde.
    En fait je veux dire par ces lignes combien j’apprécie de blog et tout ce que vous écrivez au sujet des jardins et de la façon de jardiner.
    Je suis fille de paysan et j’ai fait du jardin jusqu’en 1975….donc beaucoup de souvenirs me sont revenus…….Depuis ma naissance, jusqu’en 1955, j’allais au plantage de mon oncle et ma tante. Puis mon père a fait construire une villa ici à Commugny, avec un appartement pour ma famille, et il a créé un petit jardin pour s’occuper car il avait pris sa retraite d’agriculteur. Je lui aidais, car la vie était dure, pas trop de sous…..alors les légumes et les petits fruits étaient les bienvenus. Mais je me souviens des merles qui mangeaient les fraises avant nous……et ces pots de gelées de raisinets et cassis que je faisais, et les conserves de légumes…. en plus de mon travail de secrétaire à mi-temps.
    Maintenant, je n’ai plus de jardin, mais du gazon.. Feu mon mari avait pu reprendre une entreprise de menuiserie, et c’est moi qui ai géré cette entreprise jusqu’en l995. Le fils a repris maintenant.
    Voici un petit peu de mon passé.
    maintenant avec Jean, nous nous la coulons douce, voyages en train, car,bateau,avion, voiture, et nous nous occupons des fleurs, en plate-bandes et en jardinières, car j’aime avoir des fleurs partout.
    Alors vous comprendrez combien j’aime vos commentaires sur ce blog et je vous admire et je pense comprendre tout le plaisir que vous avez à vous évader …..dans vos jardins.
    Au fait, Bernard, une serfouette c’est quoi.
    Avant d’être suisse, ma famille était française, de l’Ain, mais je n’ai jamais entendu ce mot.
    J’ai aussi beaucoup aimé tout ce que Bernard écrit au7 sujet de la mise à disposition de terrain (labouré, fumé, etc) pour tout un chacun. Je ne savais pas que cela se pratiquait.
    Il y a 5 petits jardins familiaux près de chez moi, mais j’imagine la réaction des « jardiniers » si j’allais semer ou planter quelque chose sur leurs terres……
    Ne connaissant pas la Franche Conté sous cet angle, nous avons bien l’intention de venir musarder un peu dans cette région.
    Qui sait, on verra peut-être les milans tournoyer…..mais cela est une autre histoire, non…..un autre blog.
    Et juste pour Bernard…n’Est-ce pas fastidieux d’aller récolter chaque matin les haricots verts extra-fins sur 65 mètres linéaires……ou de couper la salade à tondre…..
    Bon, assez bavardé.
    Amitiés à tous.
    Jacqueline

  68. Georges et Christophe, merci pour vos réponses cela me fait moins culpabiliser même si sur le fond il n’ y a rien de grave … c’est idéologique avant tout.
    Yves, ma petite Emma a eu 7 mois le 5 mars … déjà. Elle mange de la compote et des purées depuis trois semaines et fait ses nuits depuis quinze jours !!!! VICTOIRE !!!!
    A la votre mes amis !!! :wink:
    Ce soir séance de greffage de Reine des reinettes et Reinette de Brive … après les biberons … puis plantation à la lampe frontale. On arrête pas le progrès, je jardine la nuit !!!

  69. Magnifique.
    :heart:

    Les Grecs réinventent l’exode rural… Si l’on considère leur histoire — passée ou à venir — ils sont peut-être les plus à même de le faire avec la démocratie. :smile:

    La fête, la gratuité… des utopies ?

  70. Hello Christophe,

    je ne vois pas le rapport entre la Grèce et ton article, moi j’y vois juste un mec bourré de pognon qui se reconvertit en ouvrant une jardinerie de luxe à Montmartre.

    d’ailleur, ça peut couter combien un terrain de 800m2 à Paris?

  71. D’accord sur les 2 extrêmes et sur la critique que tu apportes.
    Pour la Grèce, je fais référence à un article dont Bernard a donné le lien récemment mais je ne sais plus à quel article il avait apporté son commentaire. Ça parlait d’un mouvement en faveur de la conservation, du partage et de l’exploitation de graines potagères, mouvement qui attire un peuple impressionnant.
    http://blog.mondediplo.net/2012-06-01-Dans-la-Grece-rurale-la-revolution-des-jardins

    Je fais un raccourci peut-être trop rapide entre deux choses qui paraissent opposées mais donnent deux images complémentaires du même probeème :
    – un exode urbain (de la ville vers la campagne) tel qu’il se produit en Grèce et qui rejoint une de mes certitudes : les valeurs matérielles sont aujourd’hui totalement inversées par rapport aux valeurs intrinsèques (le vivant, l’indépendance alimentaire, la valeur foncière, etc.)
    – un besoin en ville de développer des stratégies de culture, d’intégrer le vivant, de revenir à des préoccupations partagées au-delà des modes de vie et des classes socio-culturelles.

    Il ya bien loin entre les revenus, la considération ou les perpectives que l’on peut attacher à ce Haut-Saônois et à ces Grecs. Mais ne partagent-ils pas finalement des motivations profondément justes ?

    Evidemment, à tout prendre, je préfèrerais que les richesses et les crédits moraux soient mieux répartis, et même que l’on s’attarde longuement sur des rapprochements ou comparaisons utiles : gratuité/milliardaire ou fête et convivialité/discussion Elie Semoun Alain Baraton.

    Mais sur le fond, je vois des chemins qui vont vers la terre, pour la terre. Aucune justice en revanche, on est d’accord ?

  72. Euh 800 m2 à Paris, c’est à peu près la valeur de la Grèce vue par les instances internationales non ? :smile:

  73. c’est l’idée, mais j’y vois plus une bonne publicité qui essaie de tirer sur les cordes sensibles, la petite fille qui courre après les poules, le fruits que je ramassait avec papy…, c’est trop beau :cwy: on se croirait dans une pub chavroux ou pour le jambon herta.

    et surtout si vous venez au magasin vous pourrez peut-être taper la discut avec ellie semoun!!! ou avec une petite vielle :devil:

  74. Oui, un poil racoleur, chauvin, etc. Mais c’est tout de même un Vésulien à Paris, la simplicité chez les « people » ! A l’opposé de l’anonymat du peuple grec.
    Et puis ce n’est « que » l’Est Républicain : on est loin du monde diplo. Une autre opposition de classe.

    Et si tout ce beau monde allait se faire voir chez les Grecs ? :wink:

  75. Je crois que c’est une question de « là où l’on met le curseur ».

    Je me permets d’intervenir d’abord en prenant comme comparaison la nature.
    Sur un sol bétonné il y a un degré zéro de nature. Dans une forêt primaire ou dans une forêt climacique (le stade ultime de l’évolution de notre nature dans nos zones tempérées) il y a un degré maximal de nature. Entre ces deux états, il y a tous les états intermédiaires. Celui qui s’intéresse à la nature et qui essaie de mener autour de sa maison une action concrète de préservation de la nature pourra le faire à un degré très faible (planter du gazon plutôt que de goudronner ou paver), à un degré moyen (installer des nichoirs pour oiseaux, des gîtes à insectes, planter des arbustes à petits fruits …) ou à un degré très fort (laisser une partie du terrain en friche complète). Il n’y a pas de jugement de valeur à avoir, chacun s’investit (ou ne s’investit pas) à un degré qui lui correspond. La démarche totale (accepter l’idée de laisser la nature se débrouiller) est sans doute très longue à acquérir et il y faudrait sans doute plusieurs vies si l’on part du stade béton (stade zéro).

    Concernant le petit débat que vous avez sur le sujet du jardinage, je crois qu’il en est de même. Il y a le degré zéro (celui qui s’est affranchi complètement de la terre, qui n’a jamais vu pousser un seul légume, qui bouffe les pires des saloperies) et à l’autre extrémité le « jardinage paysan » qui est la méthode de nos ancêtres ayant permis de satisfaire à nos besoins alimentaires pendant une dizaine de millénaires. Entre ces deux extrêmes il y a le degré 1 (celui où se situe le jardinier de Haute-Saône dont parle l’article de l’Est Républicain) et des degrés plus élevés (dont ce qui se passe en Grèce, voir l’autre article cité). Sachant qu’on peut difficilement brûler les étapes dans ce domaine (à moins d’avoir « la révélation », ce qui doit être extrêmement rare »), chaque individu avance à son rythme sur le chemin. Il n’y a pas plus de mérite à être à un niveau 3 qu’à un niveau 1, c’est l’histoire et le cheminement de chacun qui en décident. Tous les niveaux sont nécessaires. Ils le sont d’autant plus que, tant au niveau des individus que de la société, on s’est éloigné considérablement de la nature et de la terre. Alors tous les chemins de traverse sont bons pour y revenir. Et même si la démarche du jardinier de Vesoul est critiquable et peut nous faire rire en tant que jardiniers, elle a du sens car cette personne qui cherche à surfer sur une pseudo vague écolo-bobo) (je suis d’accord avec François pour dire qu’il s’agit simplement de com’) peut quand même, et à son insu, servir de déclic pour d’autres qui en sont à un degré béton ou guère plus. Cette personne est malgré elle « un passeur ».

    Toutes les initiatives en la matière méritent donc d’être saluées.

  76. Hé les parisiens faites du jardin sur les toits de vos immeubles ou les terrains vagues c’est possible aussi. Petite vidéo à envoyer à Madame Hidalgo, car … c’est possible et drôle !!!! L’association bruxelloise existe vraiment et … ça marche ! :biggrin:

  77. Je suis en train de faire des tests au niveau de mes semis de tomates et certains, comme je m’y attendais un peu, ne sont pas concluants. Mais cela me permet de tirer quelques conclusions qui me seront profitables ultérieurement.
    Je mets ces tests en rapport avec une phrase que j’ai découverte ce matin :
    « L’échec n’existe pas. C’est tout simplement le point à partir duquel vous avez l’occasion d’apprendre. » (Monty Roberts).
    Je me dis que si cette phrase s’applique évidemment à la vie en général elle est encore plus vraie en ce qui concerne le long apprentissage du jardinage.

  78. Semer la même variété de tomate en plusieurs godets mais en faisant varier la composition du terreau de semis. C’est ainsi que j’ai semé 4 variétés, à la fois dans du terreau de semis normal puis dans le même terreau mais à peine enrichi avec de la fiente de poules. Résultats très probants : 99% des graines semées en terreau normal ont germé et moins de 3% pour celles semées dans du terreau enrichi (et en plus une fois germées elles ne poussent quasiment plus). Quand on est retraité, on s’amuse comme on peut … :wink:

  79. Déjà en train de faire les semis de tomates !!!!!
    Yupee, il neige dans le Nord Isère!!.

  80. Oui, j’ai même repiqué individuellement mes premières petites plantules hier (j’avais semé 4 variétés le 28 décembre). Hier j’ai fait 40 godets dont 8 seulement pour moi, je donnerai les autres.

  81. Les jardiniers franc-comtois aiment les hivers rigoureux. Car le gel de l’hiver fait éclater les mottes de terre et celle-ci est ensuite facile à travailler au printemps. C’est un phénomène bien connu. Mais cette année, après un hiver extrêmement doux, il faut fournir beaucoup plus de travail. C’est plus compliqué ce printemps.

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