Survivre à tout prix ?

Le triste accident d’hélicoptère qui a coûté la vie à trois grands sportifs nous rappelle que ce genre d’accident a malheureusement souvent eu cours dans notre histoire. Parmi les noms des grands disparus, on se souviendra par exemple de Marcel Cerdan mort dans un crash en octobre 49 alors qu’il partait rejoindre Edith Piaf à New York.

Evidemment, dans ce genre d’accident, il y a rarement des survivants. Les sportifs survivants les plus célèbres (car on en a fait un film au grand écran) ont été les membres de l’équipe de rugby uruguayenne qui ont survécu au crash du 13 octobre 1972 survenu dans la Cordillère des Andes. Parmi les 45 passagers, 12 sont morts sur le coup, 17 ont succombé ensuite de leurs blessures et 16 ont survécu. Comment ces personnes isolées du reste du monde dans un froid glacial ont-elles survécu ? La réponse, vous la connaissez sans doute : en mangeant leurs camarades dont les corps avait été conservés par le gel.

Vous ne vous êtes jamais demandé ce que vous feriez dans ce type de circonstances ? Interrogé comme ça à brûle-pourpoint, on se dit qu’on préférerait mourir de faim plutôt que d’avoir à dépecer le corps de son camarade avant de le becqueter. Mais finalement, est-ce que l’instinct de survie ne serait pas le plus fort ? Qu’en pensez-vous ?

59 réflexions au sujet de “Survivre à tout prix ?”

  1. Pas évident de répondre à cette question !!!
    Surtout quand on sait que la plupart des lecteurs de ce blog sont végétariens !
    :whistle:

  2. Je pense plutôt que bon nombre de lecteurs de ce blog mangent de la viande très raisonnablement.
    Il me semble que l’une des caractéristiques des lecteurs de ce blog, justement, c’est qu’ils sont très attachés à la vie et que leur instinct de survie doit en conséquence être très fort.

  3. Mais… Si c’est moi qui doit finir en carpaccio, je peux fournir en privé la liste des morceaux qui restent consommables. :cwy:
    Je ne veux dénoncer personne mais il y a des personnes bien plus appétissantes que moi sur ce blog. :angel:

  4. L’autre question qui pourrait être posée et qui est sous-jacente, c’est : « Est-ce que vous seriez content si après votre mort d’autres personnes, placées dans des conditions extrêmes, se servaient de votre corps pour survivre ? ».

  5. Bernard , voyant que les commentaires ne s’activaient pas sur le sujet , j’ai simplement voulu faire un trait d’humour avec l’image du végétarien qui se retrouve dans la situation que tu exposes dans cet article !

  6. Je me rappelle bien de cette histoire, forcément : j’ai commencé mes grandes lectures avec James Oliver Curwood et Jack London.
    Alors sans hésiter oui : les gens lâchez-vous, faites griller, mâchouillez, assaisonnez, faites honneurs à mes restes. Je redis pour la énième fois que je voudrais être bouffé par les vautours, alors à ce sujet, vous êtes mes meilleurs alliés. :smile:
    Le plus dur, c’est toujours pour les vivants… Il me faudrait bien des résignations pour vous becqueter. Je crois que je tenterais de le faire à la façon des Amérindiens : en vous remerciant.

    PS : j’espère que vous êtes comestibles…

  7. Être dégustée ne me posera aucun cas de conscience, par contre j’y réfléchirai à deux fois avant de croquer mon voisin. Ceci dit je pense que l’instinct de survie est très puissant, capable de nous mener à des actes que pourtant de tout notre être nous refusons. :devil:

  8. Pas de problème pour boulotter de l’humain en ce qui me concerne. Mais, complexité psychologique oblige, pas n’importe quelle partie du corps. Plus elles sont vitales, plus ça me serait difficile…

  9.  » j’ai dégusté son foie avec des fèves au beurre et un merveilleux Chianti »
    Le silence des agneaux

  10. L’exploit c’est évidemment les 72 jours.
    Devoir bouffer un morceau de copain pour survivre le temps que l’helico se pose c’est une chose, mais tenir 72 jours! Ok il y a l’instinct mais chaque repas doit être une sacrée souffrance…

  11. Le Père Noël m’a apporté un coffret de trois DVD ethnographique sur les inuits.
    Ils contiennent des petits films faits par des inuits, réalisés dans l’intention de transmettre les traditions, les légendes, les savoirs-faire etc .. des générations précédentes aux nouvelles générations.
    Ces documents sont extraordinaires. J’ai été scotchée par exemple par la façon dont ils confectionnent une corde à partir de la peau d’un phoque.
    https://www.onf.ca/selection/unikkausivut-transmettre-nos-histoires/
    Et très touchée par un épisode raconté par un homme qui m’amène au sujet de « Survivre à tout prix » …
    Dans le cas des sportifs victime du crash d’avion, c’était un accident mais dans cette histoire, c’est un cran encore au-dessus.
    Un homme raconte qu’il n’existerait pas si son grand-père n’avait pas mangé son arrière grand-mère. C’est une histoire vraie …
    A l’époque donc, il y a environ une centaine d’année, un couple (l’arrière grand-mère et l’arrière grand-père du narrateur) et leur fils, dont toute la famille avait été décimée par la famine (ce qui était assez fréquent chez les inuits) décidèrent de partir et d’essayer de trouver un autre endroit pour vivre où la nourriture serait plus abondante. Ils marchèrent longtemps. Ils étaient faibles car affamés. Malheureusement, un jour, le père tomba épuisé et ne se releva pas. La mère et le fils poursuivirent leur voyage mais leurs forces déclinaient. La mère demanda alors à son fils de la tuer pour la manger car sinon, ils mourraient tous les deux alors que s’il la mangeait, il survivrait. Evidemment, le fils ne voulait pas faire ça mais la mère réussit malgré tout à le convaincre car c’était le seul qui pouvait perpétuer leur famille.
    Et c’est ce qu’il firent. Le fils reprit des forces, réussit à rejoindre la baie d’Ungava, et fonda une famille. Il s’appelle Georges Annanack et a maintenant des enfants et des petits enfants. Il est le premier président de la Coopérative Esquimaude de Port-Nouveau-Québec.

  12. Labetesdesvosges, tu dis que chaque repas devait être un moment de souffrance. Mais aussi un moment sacré, de communion si j’ose dire. Peut-être aussi, pour certains des survivants, une révélation profonde du sens de la vie car j’imagine que chacun a dû ressortir profondément transformé, sur un plan spirituel, de cette terrible aventure.

  13. Yves parlait des dons d’organes et il a raison.
    C’est tout à fait comparable à mon sens.
    La seule difficulté ici étant d’accepter le don en le mangeant.
    Pour nous, cela relève d’un tabou absolu mais certains peuples étaient cannibales, alors … (Ceci dit, perso, j’aurais du mal, déjà que je n’aime pas trop la viande)
    Dans une telle situation, on peut aussi imaginer (pour faire passer la pilule si j’ose dire) que par ce geste, c’est l’autre (celui que l’on mange) qui continuera un peu à vivre à travers vous (qui mangez l’autre) …
    Certains indiens mangeaient le coeur de l’ennemi qu’ils venaient de tuer si celui-ci était réputé courageux pour prendre son courage.

  14. Désolée, je me suis mélangée les pinceaux en racontant l’histoire des Annanack (à la fin) …
    Georges Annanack n’est pas le fils qui a survécu en mangeant sa mère mais le petit-fils de celui-ci. C’est le narrateur de l’histoire.

  15. je suis pour les dons d’organes et pour tout le reste au sujet des survivants ils ont eut raison de survivre comme ils l’ont fait en se nourrissant des décédés . la mort au service de la vie!!! cela a du etre lourd a porter pour le restant de leur vie

  16. Il paraît que les survivants ont été très mal vus du reste de la population et qu’ils vivent presque tous ensemble dans le même quartier.

  17. :angry: C’est lamentable !

    En ce qui concerne l’instinct de survie plus fort que tout …
    Je ne sais pas …
    Il existe certainement des situations ou une personne peut au contraire avoir le réflexe de s’exposer au danger pour protéger quelqu’un d’autre. Je pense notamment à une mère qui se sacrifierait pour protéger ses enfants. C’est juste un exemple, je suis sûre que cela peut exister en dehors de l’instinct maternel.

  18. En ce qui me concerne, aucun souci pour qu’on me grignote (pour une fois que je pourrais servir à qq chose :dizzy: :ermm: :biggrin: ).
    Par contre, aller jouer les bouchers et les cuistots me demanderaient un effort… :sick: surhumain. Autant j’ai vu mon père tuer poules, lapins, canards, cochons sans être dégouté, autant tenir moi même le couteau pour tailler dans un congénère… Brrrr !
    Allez : on va dire que ça va jamais arriver !

  19. C’est marrant que beaucoup préfèrent se faire bouffer que bouffer l’autre !!?
    :wassat:
    Pour ce qui est de la préparation des viandes , laissez , je m’en occupe , j’ai l’habitude !
    :devil:

  20. Etincelle, pourquoi « une mère qui se sacrifierait pour protéger ses enfants » et pas « un père qui … » ? :wink:

  21. Merci pour votre franchise : je préfère me faire accommoder par Yves que par Etincelle !
    72 jours à manger ses camarades, il doit effectivement y avoir une forme de communion.
    Je comprends maintenant mieux la distinction entre « mes chers amis » et « mes bons amis ».

  22. Surtout quand on commence de manger ses amis par le fond de la gorge et qu’on a la dalle, ça devient « mes chers amis-dalle » ! :w00t:

  23. Étincelle, je pense que l’instinct de survie et le sacrifice de la mère sont carrément compatible car ils participent tous les deux de la survie de l’espèce (y’a pas on est des bêtes). On est destinés à perpétrer l’espèce… ( d’andouille du val d’ajol chez moi :smile: )
    En tout cas dans l’histoire qui nous occupe aujourd’hui, tu ne dois plus jamais manger de la même façon…

  24. De plus , si mon avion se crash dans les Andes comme celui de ces pauvres malheureux … Les autres vont me bouffer en salade !!
    Les Andes – Yves en salade !!
    :smile:

  25. @Yves : et s’ils mangent ta couenne, on pourra en faire un film en donnant comme titre « C’t’Yves ma couenne » :w00t:

  26. je crois que je vais quitter le blog car je ne pourrais jamais rivaliser avec vous …..en tout cas ça fait du bien.

  27. Ne t’en vas pas Geneviève, ce ne sont que des blagues : personne ici ne te mangera.
    A noter que cette équipe de rugby, dans son malheur, a eu de la chance aussi : le même accident dans le Sahara et… c’est la panne de congélateur !

  28. Dans le désert y’a des cailles sauvages non?
    Il paraît qu’on a mis en évidence que c’est de cette manière que Moïse et tout l’orchestre ont survécu 40 jours dans le désert… A vérifier tout de même

  29. Dans les Vosges à cette heure-ci ça caille grave aussi! Et pas un Moïse à l’horizon pour ouvrir l’hiver en deux!

  30. Analyse très pertinente.
    Je crois malgré tout que les désastres engendré par des médias racoleurs sont bien plus dramatiques : la plupart des victimes ne meurent pas violemment dans le feu de l’action mais souffrent de nombreuses années d’une addiction aliénante.

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