Le rouge-queue squatteur (1)

De temps en temps, le rouge-queue noir se reproduit dans un nichoir autour de la maison  et je crois vous en avoir déjà parlé.

Le mâle est reconnaissable à son plumage noir suie.

1Le plumage de la femelle est moins coloré (comme cela est souvent le cas chez les oiseaux).

2Le nichoir dans lequel ces oiseaux s’installent est suspendu sous l’avant-toit et il est placé juste devant la fenêtre de la cuisine (la fenêtre, c’est notre télé à nous !).

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Ce nichoir a l’avantage d’être semi-ouvert et convient naturellement au rouge-queue noir (mais aussi à d’autres espèces qu’on appelle « semi-cavernicoles » comme le gobemouche gris, la bergeronnette grise et la bergeronnette des ruisseaux).

Par contre, il ne convient pas trop à l’autre espèce de rouge-queue : le rouge-queue à front blanc qui a besoin, pour sa sécurité, de nichoirs plus fermés (nichoirs de type « mésanges »). Oui, sauf que chez Dupdup, rien n’est pareil qu’ailleurs ! Et voila t-y pas qu’au printemps dernier, notre nichoir à rouge-queue noir a bel et bien été squatté par un rouge-queue à front blanc !

4Arrivé en avril, le rouge-queue à front blanc avait pris l’habitude de tourner autour de la maison, utilisant toutes sortes de perchoirs.

5 6 7 8Le couple de rouge-queue à front blanc a visiblement utilisé la tranquillité des lieux en notre absence (nous avons passé une semaine en baie d’Authie et le reste du temps la maison était bien calme car j’étais cloué dans un fauteuil par une sciatique). Toujours est-il que la période de couvaison a été si discrète que nous ne nous sommes rendus compte de rien. Et lorsque nous avons vu un premier rouge-queue entrer dans le nichoir, il avait des insectes au bec, signe que le nourrissage des jeunes avait déjà commencé.

9 10 11Pendant toute la durée du nourrissage, il y a eu environ 25 allées-et-venues au nid à chaque heure (le mâle et la femelle venant chacun toutes les 5 mn environ). Le nombre de nourrissage est de l’ordre de 470 par jour au plus fort de l’activité (source biblio : Michel Cuisin).

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Les deux parents se croisent parfois sur le rebord du nid.

17Les proies amenées sont très diversifiées.

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Sans doute que les meilleurs naturalistes parmi vous pourront les identifier à partir de gros plans recadrés.

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Mais bon, je ne vais pas vous demander expressément de déterminer chacune de ces espèces, je vous ai fait bosser il n’y a pas longtemps et j’ai l’impression qu’il va falloir à certains d’entre vous (suivez mon regard) deux ans d’hibernation pour s’en remettre ou pour reconstituer l’intégrité de leur dernier neurone.

C’est à partir du 3 juin que nous avons commencé d’apercevoir les jeunes dans le fond du nichoir.

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Mais ça, c’est pour un autre article.

26 réflexions au sujet de “Le rouge-queue squatteur (1)”

  1. A noter que les deux premières photos de cet article ont déjà été mises sur ce blog, ça ne m’arrive jamais de faire un doublon mais je voulais qu’on puisse faire une comparaison entre les deux espèces et je n’ai pas tant de photos de rouge-queue noir que ça.

  2. Extraordinaire ces photos !
    J’adore cet oiseau, un de mes préférés parmi ceux que je vois chez moi.
    Les photos sont époustouflantes :wub: :wub:
    C’est marrant parce que hier, alors que je regardais tous les oiseaux vers mes mangeoires (il y en a beaucoup en ce moment), je repensais à la télé des nomades qui est le feu et je me suis dit « Tiens, ben ma télé à moi, elle est là ».
    On a donc la même chaîne télé tous les deux :biggrin:
    Le menu de ces oiseaux me semble bien croustillant.
    Quand est-ce qu’on se met aux insectes nous aussi ? :sick:

  3. Avant de prendre la décision de continuer ou non le blog, j’ai pesé tous les arguments. Il y en a eu plusieurs qui concernaient la photographie. En effet, lorsque j’ai entrepris de ranger les milliers de photos qui sont en tas dans un coin de mon ordi, au moment où je suis tombé sur les photos de rouge-queue à front blanc faites au printemps dernier, je me suis dit que c’était dommage de ne pas en avoir parlé sur le blog. Et je me suis rendu compte, classement après classement, qu’il y avait des tas d’autres sujets sur lesquels j’avais faits des tas de photos et pour lesquels je n’avais jamais fait d’articles.
    Et cela rejoint une autre réflexion : pourquoi est-ce que je fais de la photo ?
    Cette question, je ne me la suis jamais posée longtemps, il y a près de quarante ans que je connais la réponse. D’une part, j’aime le moment où je suis immobile, caché dans un affût, car c’est un moment de contact privilégié avec l’animal. Et peu importe d’ailleurs si je fais des photos ou non. Michel partage cette même approche que moi. Même s’il fait 4 heures d’immobilité dans un affût et qu’il ne voit rien ou pas grand chose, son temps n’est pas perdu. Bien sûr, on aime bien quand il y a eu de belles scènes et qu’on les a immortalisées avec l’appareil photo, on ne va tout de même pas dire le contraire. D’autre part, et c’est là pour moi un point essentiel, les photos n’ont de sens que si elles sont partagées avec d’autres. La fin du blog aurait signifié pour moi l’arrêt complet de la photographie animalière car cela n’aurait eu aucun sens de continuer à accumuler des tonnes de photos sur mon disque dur, d’autant plus qu’il ne m’arrive jamais d’en regarder une seule pour moi-même.
    Donc finalement, avec ce blog qui continue grâce à vous et à votre implication, c’est vous qui me permettez de continuer cette activité de photographie animalière.

  4. C’est d’ailleurs parce que j’étais dans l’expectative et que je me demandais depuis six mois si j’arrêtais le blog ou non, que je n’ai pas fait une seule image entre juillet et janvier dernier. Dans ma tête, j’avais plus ou moins décidé d’arrêter et donc, par effet domino, mon activité photo s’était arrêtée sans que je m’en rende compte vraiment, elle ne faisait déjà plus partie de ma vie.
    Mais bon, maintenant, c’est reparti, avec toutefois une condition : je me suis juste juré de ne pas refaire une seule photo avant d’avoir classé les 5000 photos qui sont en souffrance. Et finalement, être immobilisé des semaines durant, ça aide …! (il n’y a jamais de hasards). Allez hop, plus que 2000 !!!!!!!!!!

  5. plus que 1999 ! (je viens de passer 20 mn à déterminer une tomate sur une photo)
    ça avance donc … (au rythme d’un retraité) :w00t:

  6. Le RQFB (c’est quand même plus court !) est un de mes plaisirs du printemps : quand j’entends sa ritournelle début avril, je sais que cette fois, c’est la belle saison car les premières hirondelles n’y ont pas suffit.
    C’est en plus une très belle espèce et une occasion fantastique de tester ses connaissances : la femelle que je viens d’apercevoir… c’est celle du rougequeue noir arrivée un peu avant ou bien… Oui c’est elle ! Plus pâle et, tiens faut que j’y regarde de plus près. C’est parti pour aller chercher des nids partout. :smile:
    L’image 11 est tout simplement magnifique et puis dans les proies (image 21), n’y aurait-il pas une petite mygale régionale du genre Atypus ?

  7. Je vois une araignée qui ressemble fort à un atypus affinis (petite « mygale »de chez nous )dans le bec du rouge queue noir en gros plan…
    Jolie série de photos… :wub: :wub: :wub:

  8. On a souvent tendance à dire d’une personne qui n’a pas d’appétit, qu’elle a un appétit d’oiseau . Erreur, la preuve, si besoin était, la comptabilité précise des allées et venues
    observées et si bien rendues. Ces jolis petits volatiles sont très photogéniques . Sans compter sur le talent de Bernard.
    Vu toutes tes activités Bernard, je me demande si tes journées n’ont pas plus de 24 heures ; ou alors tes nuits sont courtes.!!!……………..

  9. oh ça se passe devant la fenêtre. Alors, compter les allées et venues, ça ne prend pas de temps. Et c’est aussi en regardant plus tard sur l’écran de mon ordi à quelle heure j’avais pris les photos que j’ai remarqué que c’était à peu près toutes les 5 mn pour chacun des deux adultes.

  10. Qu’on ne s’y trompe pas : Bernard passe plus de temps dans ses allées et venues pour aller chercher les binouzes à la cave qu’à appuyer sur le déclencheur. :biggrin:

  11. Ben j’ai déjà appuyé sur un déclencheur et je suis déjà allé chercher des bibines à la cave, simple calcul :
    5000 images = 1/10ème de seconde par image = 500 secondes
    Moins de 10 minutes ! Franchement, c’est fastoche et c’est scientifiquement implacable, qu’on ne vienne pas me parler de cadrage, réglages et tout le tralala, les meilleures images ne sont pas nécessairement le fait de beaucoup de préparatifs. :wink:
    Allez : je suis généreux, je multiplie par 10, et ça laisse encore rêveur !

    Je te laisse faire le calcul pour aller au sous-sol, effectuer un choix, remonter, décapsuler et siroter le breuvage.
    Et je parle là du premier voyage : à jeun !

    Ya pas que le rougequeue qu’est noir… :smile:

  12. On rigole, on rigole … mais en fait c’est à peu près la réalité. Car si je fais des photos depuis la cuisine et que c’est l’heure de l’apéro, je me sens, dans ce cas-là, capable de faire les deux à la fois (comme quoi les mecs …).

  13. Pour la photo 21, il semble bien en effet que la proie soit une araignée du genre Atypus. Il y a 3 espèces en France, la plus répandue est affinis (la Mygale commune ou Mygale à chaussette), mais une détermination à l’espèce n’est pas réalisable à partir de la photo. Il faudrait pour cela avoir une vue des filières, visible sous l’abdomen face ventrale.

  14. Quand les gens de Bussières vont apprendre qu’ils ont des mygales chez eux …
    Vont encore bien dire que c’est moi qui les ai amenées …
    (merci Michel pour l’info) :wink:

  15. Un couple de rouge-queues a bâti son nid sous le toit de ma terrasse. Piètres bâtisseurs, il est tombé avec les petits hier au sol…. J’ai ramassé ce que j’ai pu, 4 ou 5 sur 6 étaient encore en vie, je les ai remis dans une boite et replacés à peu près au même endroit. Et ce matin, j’ai la joie de voir que les parents reviennent les nourrir. J’espère qu’ils pourront réussir leur vrai envol….
    En tous cas piètres bâtisseurs mais sacrés chasseurs ces piafs j’ai l’impression, parce qu’ils reviennent très vite avec une proie dans le bec !

  16. J’ai pu noter l’an passé et cette année que les petites mésanges bleues étaient nourries au nid plus d’une fois par minute en moyenne. Chez beaucoup d’espèces, le nourrissage des petits se fait à un rythme infernal.

  17. Moi aussi je me suis fait la même réflexion en observant le rythme du nourrissage des mésanges bleues dans ma cour. Infernal est le bon mot.
    Et j’ai trouvé que les petits piaillaient extrêmement fort. Plus que les autres années. Je ne les ai pas vus s’envoler :sad:

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