Woodstock Anniversaire

On va beaucoup parler de Woodstok cet été dans les médias. Et pour cause ! Car ce sera le 50ème anniversaire du festival. Mais en août, mon blog sera en pause estivale et je serai trop occupé à faire la sieste et à lire des bouquins pour reprendre sérieusement le cours du blog. Alors un petit article en avance sur le sujet (j’ai déjà parlé du festival sur le blog, mais c’était il y a si longtemps …).

Quand on parle de Woodstock, on fait forcément référence à ce qui s’est passé en Californie dans la deuxième partie des années 60, le festival étant censé être représentatif du mouvement hippie, (le fameux « Flower Power ») et de la contre-culture. Mais tout ça était déjà fini depuis un moment, le festival qui s’est déroulé du 15 au 18 août 1969 n’était en fait que le dernier sursaut d’une époque à jamais révolue (mais qui laissera beaucoup de traces). Un festival nostalgique en quelque sorte !

Peut-être que je ferai un autre article très prochainement car il y eut 32 concerts et le sujet est vaste. Mais aujourd’hui je voudrais juste me focaliser sur cinq artistes qui m’ont beaucoup marqué lorsque le triple album du festival est sorti en mai 70. Woodstock fut d’ailleurs « un accélérateur de carrière » pour ces cinq-là. Il y eut plein d’autres noms tout aussi prestigieux que ces cinq groupes, mais il faut bien dire que certains artistes présents ont un peu loupé leurs prestations (notamment Janis Joplin, Jefferson Airplane, Grateful Dead).

RICHIE HAVENS, qui a ouvert le festival, est incontestablement entré dans l’Histoire de la musique ce jour-là. Et ce fut à la faveur d’une circonstance incroyable. Il avait fini son concert, il n’avait rien prévu d’autre que ce qu’il venait de jouer, mais le groupe suivant (Sweetwater) était bloqué dans les embouteillages (on attendait 50 000 personnes, il en est venu 500 000 et ce fut le plus gros embouteillage de toute l’histoire des Etats-Unis !). Alors Richie Havens a dû improviser pour faire patienter les spectateurs. Pour la prestation que l’on connaît !

Le lendemain, samedi, jour de pluie et de boue, un jeune batteur (MICHAEL SHRIEVE) faisait un effet incroyable dans le groupe de CARLOS SANTANA.

Dimanche 17 août, c’est un personnage nouveau sur la scène musicale, JOE COCKER (qui restera pour moi le meilleur artiste du festival), qui transformera un morceau des Beatles en une version hallucinée. Il y a tout l’esprit du rock dans ce joyau qu’est « With A Little Help From My Friends ».

ALVIN LEE, chanteur et guitariste de TEN YEARS AFTER, fera ensuite une version déjantée de « I’m Going Home ».

Et enfin, le lundi matin au lever du jour, alors qu’il ne reste plus grand monde (à part des tonnes de déchets, oui c’était ça aussi le fameux « peace and love »), JIMI HENDRIX, épuisé, revisite l’hymne américain (on est en pleine guerre du Vietnam) lors d’une des plus célèbres improvisations de l’histoire du rock.

Ça nous rajeunit pas, hein !

27 réflexions au sujet de “Woodstock Anniversaire”

  1. Joli florilège, vu tout ça plein de fois, et bien sûr, comme c’est gravé depuis longtemps, c’est une part de moi. Ton coup de cœur pour Joe Cocker était prévisible, lui si grand planteur de tomates.

    Quelle énergie se dégage de tout ça, c’est le plus fort je trouve : la drogue n’était pas moins forte ou rare, mais l’herbe plus douce non ? Ou alors c’était le temps, ou les perspectives, voire l’utopie, même terminale.

    Quelqu’un d’entre-vous a t-il vu Hôtel Woodstock, un rare film sur ce fameux concert. J’ai bien aimé, pourtant, faire un film sur le sujet était ambitieux…

    Allez, et si on se levait pour la paix ? Ce qui transfigurait tout ça, c’était quand même la guerre au Vietnam pour les Ricains puis l’Algérie pour nous.
    Woodstock aux Etats-Unis, corvée de bois et rideau ici non ? Vive l’Algérie libre, je vous ai compris gens de Woodstock. :sideways:

  2. S’il y a quelque chose qui m’a profondément marqué, c’est bien Woodstock!
    La porte s’est fermée (dirais-je enfin!…) sur la période yé-yé ,… bon on avait bien le tandem Stones/Beatles qui ont mis un pied dans la porte pour rester dans la course, mais elle s’est grand-ouverte sur le déferlement de la super-musique des seventies!
    Santana et surtout l’ensemble des percussions derrière me plongeaient dans une transe vaudou (merci d’avoir mis le morceau!) mais avec le recul des années je te rejoins sur Joe Cocker comme grand vainqueur.
    Ce gars m’a toujours impressionné par l’émotion qu’il distillait dans ses morceaux, même quand il lâchait les décibels, et il y avait déjà bien les deux dans « With A Little Help From My Friends ».
    Par la suite, quand il s’est calmé…de tout, il a rangé un peu les décibels mais il a préservé cette émotion comme un joyau, qui me touche tjrs, comme dans la version de ce morceau minimaliste, avec une dentelle d’accompagnement dont on entend à peine la trame et qui pourtant l’habille superbement …

    You are so beautiful

  3. Je m’étais promis de tout écouter sur cet article (Woodstock, quand même !) mais évidemment je n’ai pas eu le temps. Pour l’instant, j’ai enfin quelqu’un qui est arrivé pour sécuriser ma maison (Je fais partie des personnes impactée par le gros orage de grêle samedi après-midi dans la Drôme). Bon, une fois la maison sécurisée (ce soir j’espère), je serai plus tranquille, d’autant plus que d’autres orages sont annoncés pour demain.
    Et j’espère que je pourrai enfin visionner toutes ces vidéos pour me replonger dans l’époque de ma jeunesse avec délectation.

  4. Joe Cocker avait donné un concert à Besançon, c’était il y a au moins 20 ans. Je ne me rappelle plus pour quelle raison je n’y suis pas allé (peut-être tout simplement parce que je ne l’ai su qu’après coup). Un ami qui y était avait trouvé sa prestation extraordinaire.

    Merci Christophe pour la vidéo, je ne connaissais pas cette passion que Joe Cocker avait pour les tomates.

  5. Bernard , je ne sais si c’est l’abus de bières , l’age ou le trop plein de jardinage … Mais nous avons déjà parlé de cette passion qu’avait Joe Cocker pour la tomate sur ce blog !!! :smile:

  6. Lors du précédent commentaire, je parle de la sortie d’un coffret de 10 CD pour l’anniversaire de Woodstock.
    En allant sur le site d’Amazon, je lis ce commentaire de Patrick L., intitulé « on se calme », qui donne un avis intéressant sur le festival et sur cette réédition :

    « Je viens de recevoir ce coffret et a l’heure de poster mon commentaire, je relis ceux qui ont été précédemment envoyés.
    Ce coffret est surtout destiné aux collectionneurs et aux fouilleurs de raretés musicales. Tout n’est pas fantastique, tout n’est pas indispensable et tout n’est pas forcement bien enregistré. Les puristes regretteront l’absence de tel ou tel morceaux, les râleurs ne verront que le coté fric, et certains vieux nostalgiques ne manqueront pas d’opposer ce festival a d’autres tout aussi mémorables. Il n’en reste pas moins que Woodstock restera Woodstock pour toujours et que la mémoire collective le gardera comme le plus grand concert de musique de tous les temps. Bien sur, il ya eu Monterey avec de sacrées pointures et des performances inoubliables, il y eu Wight aussi avec ceux qui avaient refusé d’aller a Woodstock et qui cherchaient a se rattraper auprès de la jeunesse de l’époque, il y a eu des tas de petits concerts avec des groupes qui auraient mérité d’être plus connus, mais soyons raisonnables et ne tombons pas dans les mèmes défauts qu’a l’heure actuelle ou le sport principal est de tout critiquer avant tout.
    A l’heure de cet anniversaire, profitons de l’esprit de Woodstock pour apprécier et se remémorer ces trois jours de paix et de musique sans etre obligé de sombrer dans des polémiques inutiles et stériles. Personne ne vous oblige a acheter ce coffret, et a ce prix la, si vous l’avez fait c’est pour aviez envie d’entendre les morceaux introuvables sur les productions antérieures.
    J’ai maintenant l’âge de voir les choses avec le recul, j’étais jeune à l’époque de Woodstock mais déja, nous savions que l’on venait d’assister à un morceau d’histoire qui avait permis aux amateurs de musique de vivre un événement exceptionnel.
    Je déplore l’absence sur Amazon du coffret anthologie de 38 CD et DVD disponible aux Etats Unis seulement et qui est déja malheureusement épuisé, ce qui ne manquera pas d’entrainer une méprisable spéculation totalement en opposition avec les valeurs de l’époque.
    Meme si le mouvement hippy a trouvé son point d’orgue a Woodstock, ce fut également son chant du cygne, mais n’oublions pas que l’important est que certains aient gardé la mentalité et continuent à oeuvrer pour leurs valeurs et à faire que ce monde soit meilleur.
    Love and peace et bon anniversaire. »

  7. Et nos festivaux bien français ?! Pas un mot ?
    St Pons (prés d’Aix) ,3 Aout 1970 , où je découvris, ébahi, l’inconnu Johnny Winter, qui ondulait sur scène comme une algue dans l’eau, complètement habité par sa musique, sans cinéma,témoignant d’un monde musical inconnu de nous tous,le vrai.
    Et Biot quelques jours plus tard, avec Joan Baez, et aussi Soft Machine qui brilla par son absence pour de sombres tractations financières ainsi que d’autres pointures dont je n’ai plus le souvenir (car sans doute inconnues).
    Plus de respect pour les anciens combattants, Monsieur !

  8. Je n’encombrerais pas ce blog de jeunes hipsters avec des liens remontant à l’époque mégalithique de Stonehenge. Mais pour les amateurs de recherche archéologique je propose d’aller voir sur:
    -Le festival de Pop musique d’Aix en Provence 3 aout 1970 (qui en fait rapporte une émission de radio d’époque sur le sujet) site » repaires méditerranéens », D’autres titres éponymes aussi….
    – Festival Popanalia 40 ans après ! Art côte d’Azur. Biot 5 aout 1970.

    Les souvenirs des uns et des autres divergent, mais ce dernier fut effectivement mal ficelé et bordélique.Le mélange hippie/ Mao dans les têtes, et à la française, donnait un public imprévisible et turbulent. Faut dire que j’y étais, alors….
    Je ne me souviens que de Joan Baez, mais il semblerait d’après ce site que ce soit parce-qu’elle était la seule. Moi je me souviens d’avoir beaucoup attendu et aussi beaucoup dormi (c’est un euphémisme…)

  9. A mon avis, ces festivals « à la française » des années 70 sont un sujet méconnu, y compris de nous autres qui avons suivi l’actualité musicale de cette époque.
    Frusquin, tu nous écris un article sur le sujet ? :wink:

  10. Bon, j’essaierai de rassembler mes souvenirs, ainsi que quelques articles de journaux d’époque. Ce sera modeste et bien subjectif.

  11. Avant de lire mes déblatérations, (pas fondamentales ), du direct ! :

    https://www.youtube.com/watch?v=2ELomyHSYaw

    Le contexte:
    on est 2 ans après 68. C’est la France pépère de Pompidou. Les groupuscules « révolutionnaires » battent de l’aile, ne charment plus mais l’empreinte reste, devenue un certain état d’esprit. Abbey Road vient de sortir quelques mois avant, véritable événement. On a vu Woodstock au cinéma. Un mouvement (ou une mode ?) hippie apparaît et s’installe. Les hippies en France, ce ne sont pas ceux des Etats Unis, qui se coltinent la guerre au Vietnam et sa désertion, les combats pour l’égalité raciale, le Kuklux Klan, les sudistes (Easy Rider), qui s’installent souvent en communauté, qui héritent de la musique Blues, Country, Jazz, Gospel, rockabilly, toujours présente dans leur vie, depuis l’enfance.
    Les hippies en France le sont plus « à l’occasion »; souvent anciens étudiants, pas très bûcheurs, ou bien pas pressés de travailler, s’offrant une période d’errance, d’expérience et de nonchalance, sans danger , si ce n’est les sirènes de la toxicomanie.On se fait une petite tambouille révolte/ bouddhisme. On veut un petit boulot de survie?,il suffit de demander et on trouve. On veut louer une ferme abandonnée?, il suffit d’ aller là où il y en a, et c’est vite entendu.Des jeunes désœuvrés, de toute origine,sans diplôme ou formation, se rallient à ce mouvement super tolérant, sans problème. Des cohabitations bien sympathiques, peut être devenues rares. Il y avait eu , auparavant les Beatniks, version d’époque des S.d.f.jeunes. Là on était plus dans de vraies ruptures familiales ou sociales.
    Il y a eu bien sûr, des porosités entre les deux tendances, malgré la succession dans le temps. Tout ce petit monde pouvait aussi s’auto- baptiser « Freaks » .(Pas ceux du cirque)
    Evidemment ce n’est que la somme d’ histoires individuelles,finalement, et toutes différentes…heureusement !
    Voici donc qu’un général en retraite , le General Clement, peut être inspiré lui même par le paradoxe de ces deux termes qui l’identifient, sans doute propriétaire d’un grand domaine ,décide d’y organiser un Woodstock.
    Comment cela s’est ficelé, je n’en sais rien, mais quelque chose d’énorme s’est mis en place ,correspondant tout à fait à une attente.
    Sauf d’aller à Paris, la plupart des gens n’avaient jamais assisté à un concert pop. La pop, c’était les disques . Un film comme Woodstock, le grand luxe !
    Ce jour là, a l’affiche, des français, comme Triangle, mais aussi Leonard Cohen, Mungo Jerry, Johnny Winter et bien d’autres.
    Le tout se déroule dans une campagne paisible, verdoyante, près de l’Arc (riviere), très à l’écart de la ville d’Aix. Sans doute près d’un mas ou d’un manoir. C’est dans une immense prairie bordée de grands arbres.
    On peut aller d’Aix jusque là, à pied, par des chemins. C’est ce que nous fîmes, nombreux, suivant quelques guides informés et inspirés. Nous partîmes 500 mais par un prompt renfort nous nous vîmes 3000 en arrivant au bord……de l’Arc.
    Une entrée plutôt sommaire nous attendait, un peu à l’écart du festival lui même. Des grillages semblaient rendre son passage inévitable. Il s’agissait de payer (combien?55fr dit une demoiselle)) . Mais la foule qui s’amassait, réticente à sortir des sous ou n’en n’ayant pas, commença à crier que la Pop-music, la musique du peuple, presque La Cause Du Peuple, se devait d’être gratuite !
    Et la foule s’avança , s’imposant doucement mais surement, aux quelques gardiens, pas convaincus du tout de devoir prendre des risques, pour une transgression aussi bénigne.
    Nous passâmes donc gratis. Ce qui me valut avec des centaines d’autres ma photo dans Match sous l’intitulé « une foule de resquilleurs ».
    Un très grand nombre de gens bien sages, sans doute motorisés, qui avaient payé, étaient déjà là, installés bien avant nous.
    ce qui explique peut être l’indulgence désabusée des gardiens d’entrée.
    Il était question que ça dure 3 jours. Woodstock vous dis je! Donc on s’installe par terre dans l’herbe autour de feux. Au bord du terrains sont installées de multiple guinguettes offrant à boire et à manger pour des prix modestes. Au fond, immense estrade avec sono séparée du public par un grillage. Une organisation digne de Napoléon au camp de Boulogne ! Un général, pensez donc; (dans le film More il y a aussi un vieux militaire nazi qui fricote avec les hippies).
    Dans le N° de Match susdit, je peux voir que devant la scène, en deçà du grillage de séparation, sont installés sur des chaises pliantes  » l’ académicien Joseph Kessel , supporter de Joan Baez et Charles Bronson et sa femme ». Le journaliste photographe de Match ne s’est jamais aventuré à l’intérieur des grillages, qui quadrillent toutes ses photos du public….
    A un certain moment « T » il est question que ça commence. Sans doute par Triangle, prioritaire car de chez nous. Eh bien non , ça ne commence pas parce que le personnel, les roadies, se mettent en gréve , parce que pas bien payés. Ça commencera si on les augmente nous disent-ils dans les micro! Nous on s’amuse mais eux bossent ! Triangle n’est pas content et le dit tout haut, ils bossent aussi, dans leur genre ! Lutte des classes ou pop music, le public ne sait où pencher…On va pas crier « remboursez ! » puisqu’on a pas payé…..
    Confusion et brouhaha
    Finalement le festival se déroule ,avec plein d’animations improvisées par le public lui même, souvent calquées sur Woodstock; On aura donc l’impression d’avoir rien raté….
    Et sur scène,? me direz vous, c’est tout de même le principal, non ? !lAlors là
    ,ça dépend des goûts …
    Je n’ose énoncer une vérité facheuse : Leonard Cohen , qui chantait tranquille à la guitarre a eu la mauvaise idée de faire ça à 3 heures du matin et…. :dizzy: :whistle: :sad: :sleeping: :sleeping: :sleeping:
    Bon et bien Mungo Jerry ne m’a pas ébloui, c’était gai, très dansant, on tapait dans les mains, l’ambiance.
    La révélation , mon seul vrai souvenir ce fut Johnny Winter. Pas besoin de vous faire un dessin, vous connaissez ! Il n’y a qu’a voir des videos de 1970, notamment à Montreux et on le voit la même année. Mais en vrai, pour mon premier concert pop ! Finalement je suis content de ne me souvenir que de lui….

    Prochain épisode, si ça vous a plu, le festival de Biot (2 jours après) avec une grosse partie du public qui a émigré, souvent en stop, d’un festival à l’autre…..

  12. Frusquin, tu ne veux pas que j’élimine ton commentaire et que je le publie sous forme d’article ? ça aura bien plus d’impact. Et ton texte est superbe. Qu’en pense-tu ?

  13. Ah, j’oubliais, un souvenir plus « grinçant »:
    après la fin du festival ,nous rentrâmes nombreux, par les mêmes chemins, tous très fatigués. A un moment donné s’est présenté la possibilité, pour raccourcir le trajet, de couper à travers champs .Le champ en question était un champ de melons plein de fruits murs reposant sur la terre. En passant tous les festivaliers (pas moi) se servirent à qui mieux-mieux des appétissants melons, ainsi cueillis par dizaines. Au loin sur le palier de leur ferme , le couple de cultivateurs hurlait et faisait de grands gestes dans l indifférence totale.
    Leur champ fut pratiquement dévasté sous leurs yeux.

  14. Bernard, je viens de lire ton message qui ne m’était pas parvenu, sans doute parce que
    j étais entrain d’ écrire le petit supplément et que j’ai éteint de suite.
    Je ne comprend pas très bien la différence entre commentaire et article. Et puis j’ai écris en
    sachant très bien que les gens curieux pouvaient aller consulter d’autres sites sur le sujet, très précis, documentés, informés. Je n’ai pas fait un travail de journaliste, juste un billet d’humeur qui accepte le filtre des choix personnels et des souvenirs, plutôt comme une discussion entre copains, comme je me sent ici.

  15. Je lis dans « 20 ans de Rock français -Albin Michel » que le premier festival pop, par ici, a eu lieu en Belgique à Amougies, à l’automne 1969. Ses organisateurs français auraient évité ainsi l’interdiction qui frappaient systématiquement tout projet de festival en France. Aix et Biot se sont tenus en transgression de cette interdiction et finalement tolérés. Amougie aurait été un succès avec musique contemporaine, free jazz et pop music internationale.

    Biot est au nord d’Antibes, pas tout a fait en bord de mer, célèbre pour son musée Fernand Leger. On ne saura jamais si son programme annoncé avec les plus grand noms de la pop était une entreprise hasardeuse sans garantie auprès des dits musiciens ou un enfumage calculé pour attirer du monde, suivi d’un refus logique et prévu des vedettes sollicitées.
    On ne sait même pas si ces groupes étaient vraiment en France. On nous les a annoncé comme présents mais réticents à jouer car pas assez payés. Honte à eux, avons nous pensé.
    Dans ce festival nous étions aussi entrés sans payer. Ce qui explique peut être aussi les déboires financiers….
    Il était beaucoup moins accueillant qu ‘Aix. Pente d’une colline méditerranéenne, avec garrigue ,pins, cailloux et terre sèche. Pas de sièges bien sûr , on cherche les coins d’ombre. Il fait chaud et soif. Les alentours sont identiques et puis le site est bien fermé. Un bonhomme tient une unique baraque en bois où il vend de l’eau hors de prix : il est seul, a le monopole, il n’y a aucun point d’eau, la bonne affaire! Il n’avait pas vraiment compris à qui il aurait à faire. On fait la queue, on râle, l’impatience monte et d’un coup des dizaines de bras saisissent la baraque, la renversent malgré ses cris et les stocks d’eau sont distribués gratuitement. Le ton est donné…
    Beaucoup d’attente, finalement Joan Baez, elle, chante. Elle nous parle beaucoup aussi.
    Ce sera la seule anglo-saxonne de la soirée. Après quoi on écoute plusieurs groupes de rock français de l’époque, sans doute moins gourmands et plus en phase avec ce public.
    Et a part d’écouter il ne s’est rien passé d’autre. Une normalité un peu tristounette pour l’époque qui m’a beaucoup bercé….
    Voici un site bien sympathique de souvenirs personnels et de photos de quelqu’un d’autre mais qui correspondent bien à ce que j’ai vécu, sur ces deux festivals :

    http://paroledemusique.canalblog.com/archives/2012/10/04/16542405.html

  16. Merci d’avoir franchi pour nous cette espèce de portique Ina.fr « nous respectons votre vie privée » qui souhaite « offrir une expérience utilisateur personnalisée ». Comme je ne comprends pas très bien de quoi ils parlent et où ils veulent en venir, dans le doute, je ne clique jamais sur « j’accepte », car je ne vois pas ce que j’accepte. Donc je me prive d’accéder à maintes choses sans doute intéressantes.
    J’ai juste pu entendre l’émission (courte) radio. Je suis un peu étonné du ton mélodramatique.
    A Aix, la seule victime au plan financier aura été le Général Clément, qui a du s’en remettre.(et les cultivateurs de melons qui ,eux, étaient bien à plaindre).
    L’accueil était très bien, on ne manquait de rien. Des gens vendaient des trucs basiques, pâtes, riz, semoule etc a des prix modestes .Il y avait certes des protestations de principes : l’idée de base, EN FRANCE, était que la pop musique devait être le bras culturel de la révolte de la jeunesse, donc a but non lucratif et si possible d’esprit militant. Des groupes comme Barricade, Gong ,Red Noise, Komintern le pensaient aussi et essayaient d’être cohérents.Trust hurlait « ANTI-SOCIAL !! »Cependant ,a St Pons tout le monde a bien profité , et de la musique très bonne tout de même, et de l’ambiance festive, même si c’est le le fantôme de Woodstock qui hantait le domaine.
    A Biot , comme je l’ai rapporté, c’était vraiment un autre genre, avec un parfum d’arnaque; Et puis la succession permettait la comparaison, pas favorable. Le gars de la radio,lui, mélange les deux, c’est dommage.
    Dans l’émission on entend Mouna qui était un genre d’apôtre pacifiste ,solitaire, mais connu et reconnu, mi- clochard mi-poète,barbu, amuseur , recevant la sympathie générale, célèbre pour ses formules, (« A bas l’atome, vive la tomme de chèvre »),toujours applaudi. Il était de tous les grands Evènements.
    Inutile de dire que les musiciens américains étaient à des années lumière de la définition pop-musique française de cette époque, ainsi présentée: « pour nous ce n’est pas du tout la joie du rassemblement, l’amour, la libération….Pour nous , c’est la réalité du quotidien, les conditions de travail des ouvriers, l’oppression de la bourgeoisie » Komintern dans Rock&Folk n° 48
    Je me félicite, quand à moi, une fois de plus ici, d’avoir découvert et apprécié cet extra terrestre de Johnny Winter qui m a fait l’effet d’une apparition (comme Bernadette à Lourde). Grand, souple, cheveux blancs au vent, dégageant à la fois énergie et douceur, nous offrant avec plaisir sa musique sortant de ses entrailles. Je n’ai pas une multitude de disques de lui car je reste sur cette belle expérience vivante directe. J’ai été triste d’apprendre dans le très joli film « Johnny Winter Ballade d’hiver » de la même année 70 (visible sur le net) que les albinos sont des gens fragiles, que ce n’est pas que des pigments, et qu’ il le savait . Il est décédé en 2014 à 70 ans en Suisse.

  17. Excellentissime !
    A croire que les Albinos sont ostracisés ici autant qu’ailleurs ou que vraisemblablement il ait choisi d’apparaître dans une nuit noire…
    Une 12 cordes, un bottle-neck et une superbe prestation, l’histoire est un tombeau impitoyable.

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