Le radis Blue Moon

J’ai déjà parlé à quelques reprises sur ce blog des radis d’automne et d’hiver. C’est pour moi l’un des légumes les plus importants du jardin et bien plus intéressants que les petits radis roses de printemps habituels. Les petits radis roses de printemps n’ont qu’un intérêt très limité, car les radis, pour être bons et pas trop piquants, doivent pousser vite dans une terre chaude et humide. Et ces conditions ne sont pas remplies au printemps, ce qui fait que les rares personnes qui ont de bonnes récoltes au printemps sont celles qui ont une serre. A l’automne par contre, la terre est chaude. Elle n’est pas forcément très humide mais comme les radis d’arrière-saison sont des grosses variétés, plus volumineuses, leur racine-pivot est suffisamment longue pour aller en profondeur et s’affranchir des conditions d’humidité que l’on trouve en surface. Et, autre avantage, les radis d’automne et d’hiver me semblent plus doux d’un point de vue gustatif.


Et, en se débrouillant bien, on peut en avoir sur sa table de septembre à mars (voire avril si on se débrouille bien), c’est à dire à une période où les légumes frais ne sont pas légion.

Cette année, comme je l’ai déjà dit dans un article tout récent, 2021 aura été une bonne année pour tous les légumes à racines, à bulbes et à tubercules, pour peu qu’on ait bien travaillé la terre. Les radis que j’ai semés en août se sont développés très harmonieusement car la terre a toujours été très meuble (c’est mon principe de jardinage n°1) et ils ont poussé très vite. A noter toutefois que j’ai contré les attaques d’altise – ce foutu coléoptère qui attaque toutes les plantes de la famille des crucifères (dénommées aujourd’hui brassicacées, mais je préfère l’ancien mot) – par des pulvérisations d’un mélange estampillé « Dupdup » (décoction de tanaisie et de piments).

Hier, je suis allé cueillir un radis d’une variété nouvelle pour moi (Blue Moon). Je n’en suis pas revenu de la taille : 1,443 kg !


Ce midi on l’a goûté (de manière très classique : à la croque, avec du beurre et du sel). Super bon, super doux ! Pas du tout creux malgré la taille. On n’a mangé qu’un tiers du radis alors que nous étions trois …

A noter que cette variété asiatique vient du catalogue Baumaux qui, quoi qu’en disent certains (mais la polémique n’est plus d’actualité), reste le meilleur catalogue français en matière de biodiversité cultivée.

Contrebrassens

Avec des amis on est rentré tout juste ce soir de Liège, la tête pleine de musiques. Pleine de musiques de Brassens. Car notre objectif était avant tout le festival Brassens. Nous n’avons pas tout vu, pas tout entendu, mais en deux jours : 6 concerts + une scène ouverte. Et pas beaucoup de temps pour aller boire des bières dans Liège !!!

Je reparlerai peut-être du festival dans un autre article mais pour l’instant je dirai juste quelques mots sur l’une des deux prestations qui m’a le plus impressionné : Contrebrassens organisé autour de la chanteuse Pauline Dupuy. Sur ses disques (deux albums et deux singles que vous pouvez écouter sur les sites de streaming), il y a en général de nombreuses musiciens mais en live l’accompagnement se réduit juste à Michael Wookey, homme « touche à tout » (banjo, piano, cloches …). Mais Pauline a une telle présence, elle est si scotchante avec sa contrebasse qu’elle remplit l’espace sonore à elle seule …

Sur Youtube, on trouve quelques vidéos de cette artiste, j’en ai sélectionné trois :

Vous pouvez trouver sur Youtube d’autres vidéos en tapant simplement « Contrebrassens ».

Bonne écoute à tous.

Une très belle année 2021 au jardin

L’année au jardin n’est jamais vraiment finie. Une saison de récolte se prolonge par une autre saison de récolte, même en hiver, et ainsi de suite.

Pour l’instant, si de nouvelles productions se profilent pour l’hiver (choux, poireaux, carottes, chicorées, …), on en est encore à la récolte des légumes qui craignent le froid et qui doivent être arrachés avant le gel ou les grands gels. Ainsi les patates douces récoltées le week-end dernier.

De l’avis presque unanime, les récoltes 2021 sont à marquer dans les annales (à quelques exceptions de légumes près, comme les tomates).

Comment expliquer la belle année 2021 année au jardin ?

J’y vois deux explications principales.

La première, c’est que pour la plupart des plantes potagères, l’optimum de fonctionnement (la photosynthèse) se situe entre 15 et 25°C. C’est exactement ce que nous avons eu cette année, vu qu’il n’y a pas eu d’excès de température (il faut savoir que la plupart des plantes s’arrêtent de fonctionner à 35°C, température vite atteinte en plein soleil les années précédentes).

Deuxième explication : la disponibilité de l’eau. Car, outre le facteur « température », le facteur limitant reste, bien entendu, l’eau. Or, de l’eau nous en avons eu bien plus que d’habitude (25% en plus chaque trimestre, par rapport aux moyennes habituelles) et cette abondance d’eau a favorisé la plupart des plantes. Les légumes n’en ont jamais manqué (sauf en avril, ce qui explique d’ailleurs que les semis précoces n’ont pas forcément été de grandes réussites).

Mais cette situation, idéale à bien des égards, n’est pas sans contreparties. Qui dit « pluie et humidité », dit aussi « maladies cryptogamiques ». Et, si pour la plupart des légumes l’année a été très bonne, voire exceptionnelle, les quelques légumes sensibles au mildiou ou à l’oïdium en ont fait les frais. Et les quelques rares légumes (ou plutôt fruits-légumes) à avoir besoin de chaleur n’ont pas bien, eux aussi, profité de l’année.

Donc, très bonne année en général pour au moins une vingtaine de sortes de légumes, mais bien moins bonne pour trois ou quatre autres. Donc bilan largement positif quand même.

Cette année, j’ai énormément discuté avec des jardiniers (il se passe rarement une journée sans que je discute « jardin » avec quelqu’un) et tout le monde (ou presque) a été enthousiasmé par cette saison … sauf pour les tomates !

Voici dans le détail, le bilan que je peux tirer de l’année. Ce bilan est le fruit de mes observations mais, chaque fois que j’ai pu, j’ai croisé mes informations avec celles qui m’ont été données par mes copains jardiniers.

Voici ce bilan, en utilisant l’ordre alphabétique qui, finalement, est le plus pratique.

  • ail : bonne récolte, dans la moyenne des autres années.
  • aromatiques : que du bonheur (les roquettes, basilics, moutardes … qui, les étés précédents, montaient en graine à la vitesse grand V, ont pris le temps de pousser harmonieusement).
  • aubergines : tout s’annonçait très décevant (manque de chaleur) mais étonnemment il y a eu une production d’automne plus que correcte (on a cueilli les dernières le 25 octobre).
  • betteraves rouges : exceptionnel ! Des tailles rarement atteintes !
  • carottes : dans la moyenne des autres années (à nuancer cependant : semis précoces avec rendements faibles, par contre semis tardifs avec très bons rendements).
  • chou : une année comme on n’en avait pas vu depuis plusieurs années, il était devenu impossible d’en récolter en plein été, alors que cette année … !!! Les jardins en regorgent encore.
  • concombres : exceptionnel ! Récolte jusqu’au 15 octobre.
  • côtes de bettes : très bonne année (comme pour tous les légumes-feuilles).
  • courgettes : production continue de juin à l’automne (j’en ai encore quelques-une à cueillir).
  • échalote : j’ai oublié d’en planter, je n’ai pas de retour de mes amis jardiniers.
  • fruits du verger : mauvaise année, mais après une année 2020 incroyablement excédentaire, on s’y attendait !
  • haricots : année exceptionnelle avec une production d’arrière-saison étonnante (avec un petit bémol cependant : ceux qui ont voulu tenter des semis précoces fin avril ont constaté l’échec de ces premiers semis, mais pour la suite de l’année, que du bonheur !!!).
  • melons et pastèques : quasiment néant.
  • oignon : exceptionnel, c’est même du jamais vu à ma connaissance !
  • patate douce : récolte très abondante, ce qui est assez étonnant pour des plantes réputées pour aimer la chaleur.
  • petits fruits rouges : très bonne année, mais énormément de fruits consommés par les oiseaux (merle et fauvette principalement, également rouge-queue et pic épeiche).
  • petits pois : rien à dire sur le sujet vu que j’ai oublié d’en semer, mais mes amis ont eu de super résultats au printemps, plus mitigés à l’automne.
  • physalis : moins de fruits mais plus gros et plus goûteux.
  • poireaux : jamais eu des poireaux aussi gros à l’automne, leur croissance s’est faite très vite.
  • poivron et piments : année de bonne production, mais difficulté pour certaines variétés à ariver au stade de pleine maturité.
  • pommes de terre : année exceptionnelle, sans doute la meilleure des 20 dernières années.
  • potirons et courges : tout le monde au eu de bons résultats cette année, mais pas moi (et je n’en comprends pas la raison).
  • salades : une situation redevenue normale : les laitues n’ont pas monté en graines aussi vite que les étés passés et la production a été régulière toute la saison, du printemps à l’automne. Production d’arrière-saison plus qu’exceptionnelle (on a rarement eu des conditions aussi bonnes).
  • tomates : pour ma part, nettement en retrait par rapport aux années précédentes  (3 mois de production au lieu de 5 mois) mais un ami est passé à la maison hier et m’a dit qu’il en avait encore quelques-unes à consommer (plantées à bonne exposition contre sa maison).

Bilan donc très positif mais curieusement, quelques personnes, qui ici avaient pris comme principe de ne pas travailler la terre, ont connu plein de déboires et n’ont pas eu ces résultats. Explication : la pluie a « dammé » le sol, celui a été tassé bien plus qu’à l’accoutumée et la terre (qui, chez beaucoup d’autres jardiniers, est travaillée après chaque pluie) a été bien moins aérée que d’habitude. Deux personnes, qui avait cru bon pailler leurs pommes de terres, ont même vu tous leurs tubercules pourir dès le printemps.

Mais bon, voilà, ce sont les aléas du jardin, chaque année est différente de la précédente et ça permet à chacun d’affiner ses méthodes.

Je persiste cependant à penser que le binage régulier de la terre compense les excès dans un sens ou dans un autre. En période de sécheresse, il permet d’améliorer la disponibilité en eau pour les plantes et favorise le développement des racines (d’où la fameuse expression « un binage vaut deux arrosages » qui est certainement l’expression la plus connue des jardiniers). A l’opposé, en période de fortes pluies, il permet d’aérer la terre asphyxiée par le surplus d’eau et favorise, là aussi, le développement du système racinaire. Avec le binage, on est donc gagnant dans tous les cas.

Une terre meuble, qui favorise donc la migration de l’eau dans le sol (par capillarité) et le développement des racines, voilà bien le principe le plus important du jardin.