Blog en congés

Ce blog est en congés pour tout le mois de décembre et le prochain article paraîtra le 1er janvier (tradition des voeux oblige !).

Je suis un peu las de ce monde. Je me sens de moins en moins concerné par ce qu’il se passe dans notre société. Les reflexions des gens sur plein de sujets me font chier, même sur des sujets aussi anodins que la météo. Je commence à bien comprendre vers quel monde nous conduit la libération de la parole sur les réseaux sociaux.

J’ai lu ces jours-ci une petite citation dans un de ces papiers « à la con » que l’on trouve dans les papillotes de Noël : « il faut deux ans pour apprendre à parler, toute une vie pour apprendre à se taire ». Je commence à avoir sérieusement envie de me taire …

Une autre citation m’a intéressé les temps derniers :

« Loin de refléter l’état d’esprit du public, la plus grande partie de la presse française ne reflète que l’état d’esprit de ceux qui la font. A une ou deux exceptions près, le ricanement, la gouaille et le scandale forment le fond de notre presse. A la place de nos directeurs de journaux, je ne m’en féliciterais pas. Tout ce qui dégrade la culture raccourcit les chemins qui mènent à la servitude. Une société qui supporte d’être distraite par une presse déshonorée et par un millier d’amuseurs cyniques, décorés du nom d’artistes, court à l’esclavage malgré les protestations de ceux-là mêmes qui contribuent à sa dégradation. » (Albert Camus, 1951)

Mais c’est surtout une citation qui m’a été envoyée par mon ami Jacques que j’aimerais vous proposer comme sujet de discussion pendant la pause de ce blog. Cette citation, pourtant écrite il y a longtemps, me semble prémonitoire. Elle vient du philosophe allemand Günther Anders et extraite de « L’obsolescence de l’Homme, 1956 :

« Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut surtout pas s’y prendre de manière violente. Les méthodes archaïques comme celles d’Hitler sont nettement dépassées. Il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que l’idée même de révolte ne viendra même plus à l’esprit des hommes. L’idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées…
Ensuite, on poursuivrait le conditionnement en réduisant de manière drastique le niveau et la qualité de l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle. Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations matérielles, médiocres, moins il peut se révolter. Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste..… que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif. Surtout pas de philosophie. Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, via la télévision, des divertissements abrutissant, flattant toujours l’émotionnel, l’instinctif.
On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon avec un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de s’interroger, penser, réfléchir.
On mettra la sexualité au premier rang des intérêts humains. Comme anesthésiant social, il n’y a rien de mieux. En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité, de la consommation deviennent le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté.
Le conditionnement produira ainsi de lui-même une telle intégration, que la seule peur (qu’il faudra entretenir) sera celle d’être exclus du système et donc de ne plus pouvoir accéder aux conditions matérielles nécessaires au bonheur. L’homme de masse, ainsi produit, doit être traité comme ce qu’il est : un produit, un veau, et il doit être surveillé comme doit l’être un troupeau. Tout ce qui permet d’endormir sa lucidité, son esprit critique est bon socialement, ce qui risquerait de l’éveiller doit être combattu, ridiculisé, étouffé…

Toute doctrine remettant en cause le système doit d’abord être désignée comme subversive et terroriste et ceux qui la soutiennent devront ensuite être traités comme tels »

Désolé, mais en cette période où l’on approche les Fêtes, je n’ai pas de sujets plus joyeux à vous proposer.

Bonnes fêtes quand même !

Pensez au papillotes, aux cadeaux, … si vous en avez envie. Mais pensez aussi et surtout à l’amour de (et pour) vos proches.

L’autour et la poule

Le 27 juillet dernier, à la tombée de la nuit, je me suis aperçu qu’un autour des palombes était dans mon poulailler et avait mangé une de mes poules. Comment avait-il pu entrer alors qu’il y avait un filet de protection au-dessus du poulailler. La seule explication que j’ai trouvé, c’est que, emporté par son élan et sa grande vitesse d’attaque, les mailles du filet se sont élargies sous le poids de l’attaque et qu’il a réussi à passer.
Comme il faisait presque nuit, j’ai pensé qu’il n’était pas judicieux de le relâcher à ce moment-là. Le lendemain matin, aux aurores, j’ai ouvert la porte du poulailler et il s’est envolé tranquillement.
Deux images faites juste avant le relâchage de l’oiseau.


Deux heures plus tard, j’étais dans mon jardin qui est en plein champ (à 1 km de la maison). Mon frère était là et m’a  fait remarqué que tous les corbeaux freux et le choucas qui faisaient beaucoup de dégâts dans les cultures avaient disparu ce matin-là. J’ai fait le rapprochement avec la présence de l’autour.  Dix minutes plus tard, l’autour apparaissait dans le ciel, sans doute le même que celui qui était dans mon poulailler.

Tout est bien qui finit bien donc !

Mais ce n’est pas vraiment l’avis de ma poule …