Qui parie une petite bière ?

Toujours en panne de Freebox, ce qui explique ma non-participation aux discussions de ce blog les temps derniers. J’écris cet article une nouvelle fois depuis « ailleurs ».

La dernière ligne droite de la présidentielle est là. C’est la semaine où tout s’accélère. Si l’on prolonge les courbes des évolutions des sondages des derniers jours, on peut déjà avoir une petite idée du résultat de dimanche soir. Plusieurs courbes vont se croiser, c’est certain. Je n’ai qu’une confiance très limitée dans les sondages mais l’analyse de l’ensemble des résultats des six instituts de sondages donne actuellement une tendance plutôt nette. A voir si ça se confirme dimanche soir.

J’avais écrit à plusieurs reprises, il y a six mois déjà, que je ne croyais pas à la présence de Sarkozy au deuxième tour. Je continue à le penser aujourd’hui, malgré l’avis général. J’ai déjà parié plusieurs bouteilles à ce sujet et suis prêt à continuer à parier avec les lecteurs de ce blog. Quelque soit le résultat, que je sois gagnant ou perdant, j’aurai au moins le plaisir de boire une petite bière avec vous.

31 réflexions au sujet de “Qui parie une petite bière ?”

  1. Je crois aussi que Royal ne peut que « monter » dans les derniers jours, pour au moins deux raisons :

    1) Une bonne partie de ceux qui prétendent aller voter plus à gauche voteront « en cachette » – ou du moins au dernier moment – pour elle, rien que pour ne pas connaître à nouveau le sentiment de culpabilité qu’ils ont connu il y a 5 ans. Ils auront ainsi le sentiment d’avoir fait « une pierre deux coups » (avoir fait passer in extremist la « gauche »… tout en la menaçant de ne pas aller « trop à droite »)

    2) Malgré tous les sondages défavorables, et le spectre du 21 avril 2002 qui pèse sur elle, on ne peut nier que Royal a su faire preuve d’un grand calme et d’une sacré dignité, n’étant pas prête à tout pour gagner. C’est une sorte d’épreuve symbolique (de « bizutage ») qui ne peut que renforcer son aura (et désavouer certains doutes qu’elle pouvait susciter).

    Quant à Sarkozy, pour des raisons presque inverses, il ne peut que « descendre ».

    1) Une bonne partie de ceux qui prétendent voter pour lui, voteront en dernier lieu Bayrou (s’ils suivent la « logique Attali ») ou Le Pen.

    2) Ce serait cet échec qui serait pour lui l’épreuve symbolique qu’on aimerait inconsciemment lui faire subir rien que pour voir s’il y a des limites à sa logique du battant, du gagnant, du rebondissant.

    Je ne peux donc pas parier avec toi, Bernard, car je penche aussi pour un second tour Royal/Le Pen (voire Royal/Bayrou).

  2. A quelques jours du premier tour, j’ai entendu dire que l’UMP commence à se poser des questions… Seules les affiches de Sarkozy voient le visage de leur candidat arraché… c’est appremment un phénomène national qui se concentre en grande majorité sur le Petit Nicolas…
    Allez, les sociologues et autres grands prenseurs… éclairez-nous! Qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire? Pourquoi arraché, alors que les autres sont gribouillés ou « autocollantés »…?
    En tout cas, j’imagine assez mal que ce puisse être l’action d’un seul homme ou d’un petit nombre…
    Quant à la bière Bernard, on la boira, je pense, mais peut-être pas pour le pari… juste pour le résultat…

  3. Un peu comme toi et Vincent, je pense que la présence de Sarkozy au deuxième tour n’est pas certaine, tant sa candidature et ses résultats (!) apparaissent fabriqués et artificiels… cela suffirait-il ?
    Par ailleurs, bien que résistant à l’appel puissant et lancinant des sirènes (vooote utiiiile…. voooootuuuuuutileee…. uuuuuutile…) je n’ai toujours pas résolu d’imposer à ma famille de me coller une paire de boule Quiès dans les conduits auditifs.
    C’est donc surtout parce que j’ai perdu mes trois derniers paris (eh oui !) que je souhaite relever le gant : cela me permettrait dans le pire des cas de boire une mousse en gagnant un pari que je souhaitait perdre !

  4. Dimanche soir, les Passagers du Zinc (rue de Vignier, quartier Battant) ouvrent leurs portes après les résultats (ah ! ces commerçants, toujours à l’affût !). Je pense que pas mal de gens de retrouvera là… et quelque chose me dit que quel que soit le résultat ce sera une occasion de boire !

  5. Pas d’autre projet que « boire » ? Si c’est pas un pays en décadence ça !!!!

  6. Petite question en passant : qui va attendre « sagement » 20h pour prendre connaissance des résultats estimés ? Qui va essayer de les trouver dès 18h sur le Net ?

  7. Bon… Pierre Giacometti (de l’institut IPSOS) vient de me convaincre, dans l’émission C dans l’air, que Le Pen a finalement très peu de chance d’être au second tour.

    L’argument est le suivant : il tourne depuis 1988 entre 4 et 5 millions de voix. Sa présence au second tour, en 2002, tient davantage à la chute du PS qu’à une augmentation du nombre de ses électeurs. La forte participation prévue pour cette élection lui rendra de plus la tâche vraiment délicate car parvenir à 20% ce coup-ci équivaudrait à trouver 2 millions d’électeurs nouveaux, ce qui est d’autant moins vraisemblable que c’est Sarkozy qui a été « diabolisé » cette année (et va rafler du coup les voix de la « part maudite »).

    Donc, s’il est encore possible de changer son pari, je ne vais pas faire original et miser « banalement » sur un Royal/Sarkozy au second tour.

  8. Je ne sais pas si on peut parler d’acte manqué dans ce cas-là, mais la connexion internet de Dupdup qui lâche 12 jours avant les élections, ça restera dans les annales.
    Les discussions se sont curieusement calmées (avant la tempête ?).
    Vincent, resté calme et serein depuis le début de la campagne, change de pronostic.

    J’avoue n’être sûre de savoir pour qui je vais voter que depuis quelques jours. Pendant plusieurs semaines, j’oscillé chaque jour. C’était fatigant.

    Ségolène Royal n’est pas, loin s’en faut, une candidate que j’ai envie de soutenir. Le parti socialiste n’est plus, selon moi, un parti de gauche. Il est juste un peu moins pire que les autres. Il propose de tenter de limiter (à peine) les abus du libéralisme sans le remettre en question.

    Nicolas Sarkozy me fait vraiment peur. Si, si, Vincent, peur. Même si je suis d’accord avec toi que le diaboliser le sert peut-être. Je n’y peux rien, c’est comme ça, c’est ce que je ressens.

    Les « petits » candidats de la gauche anti-libérale n’ont, non seulement aucune chance d’arriver au second tour, mais n’ont pas non plus beaucoup de probabilités de participer à un gouvernement socialiste.

    Je n’oublie pas que nous sommes dans le cadre d’une élection présidentielle et je pense que plus la collectivité concernée par l’élection est grande, plus on doit trouver un consensus. Je me rattraperai aux législatives, aux cantonales, aux municipales, dans mon quartier, dans ma maison…
    Et c’est ce dernier argument qui m’a permis d’arrêter mon choix (et non pas la peur de culpabiliser après coup s’il n’y a pas de candidat dit « de gauche » au second tour).
    Ceux qui me connaisse mal en ont peut-être conclu que je vais voter Bayrou. Tiens ? Bayrou ? je n’en ai même pas causé… Je ne vois vraiment pas ce qu’il y aurait à en dire. Parce que si je trouve déjà que Royal n’est pas de gauche, vous vous doutez un peu où je situe Bayrou.

    Et pour avoir moins peur de Sarkozy, j’ai trouvé un truc : Je me dis que s’il passe, il y aura forcément un sursaut de la gauche. Forcément. Comme on a cru que, forcément, avec deux candidats de droite au second tour de 2002…

  9. Je ne crois pas que c’est la stagnation de Lepen qui a fera passer Ségo au second tour, mais l’effondrement des gauches et des écolos par rapport à 2002. Sego represente 2/3 des voix de gauches et écolo contre Jospin qui atteignait seulement 38%… ainsi Sego aurait 24% des voix (IPSOS 19 avril 2007) contre Jospin qui a fini à 16%.
    On ne parle pas seulement du phénonème du vote utile : les voix de toutes les gauches représentent 34% en 2007 contre 42% en 1er tour de élections de 2002.
    Par ailleurs, on décrie la fiabilité des sondages notamment car ces derniers n’auraient pas prévus Lepen au second tour. Si on prend le dernier sondage d’IPSOS (non je ne travaille pas chez IPSOS), Jospin était crédité de 18% (résultat à 16.1%, soit seulement 1.9 point d’erreurs) et Lepen à 14% (résultat à 16.9, soit seulement 2.9 point d’erreurs).
    A 0.7 point près de plus pour Jospin, les sondages auraient eu raison !
    http://francepolitique.free.fr/PR02sondages.htm

    Les sondages de 2007 donnent des écarts plus importants entre Ségo et Lepen (+10 points) donc le risque de voir Lepen au second tour est faible; Bayrou n’est qu’à 5 points (soit presque la même différence que Jospin / Lepen en 2002 dans les sondages).

    Mais je mise sur un Sego / Sarko; banal mais si c’est juste ?
    (pourvu que oui, sinon j’aurai la honte avec cette pseudo demo)

  10. Bonjour, voilà ma petite contribution (amère).
    On peut avoir Ségo/Bayrou au deuxième tour, si l’artillerie lourde contre Sarko des derneirs temps a marché. Qui gagnera? Je parie Bayrou (vous voyez les électeurs de Sarko, de Villers, le Pen, Nihous &co élirent une bonne femme?)
    On peut avoir Ségo/Sarko : je parie Sarko, en partie pour les mêmes raisons que ci-dessus (la France est encore bien machiste il me semble) et aussi parce que tous les indécis se sentiront alors « dédouanés » de voter Sarko (si d’autres l’ont fait, pourquoi pas moi? Et on verra comment les thèmes de campagne du 2è tour flatteront les indécis)
    On peut avoir Le Pen/Bayrou : on aura Bayrou au 2è tour
    Impossible à mon sens d’avoir Ségo/le Pen au 1er tour
    Et si on a Bayrou/Sarko, je parie pour Bayrou, qui gagnera les voix de Ségo.
    Dans tous les cas, on se fait bien avoir, pour dire les choses poliment.
    Et à mon avis, c’est bien le tour de force de la vie politique de ces jours : nous faire croire qu’on a le choix d’une part, et d’autre part qu’il faut voter utile.
    C’est pourquoi je voterai, en mon âme et conscience, pour le candidat le plus proche de ma sensibilité au 1er tour, ne serait-ce que pour faire entendre une voix dissonnante dans ce poulailler. Même si je sais que mon candidat n’a que fort peu de chance de réussir, c’est un moyen de pression pour la suite, faire infléchir la politique du gagnant (sauf si c’est Sarko, avec il faut descendre dans la rue le jour même!), faire prendre en compte certaines idées.
    J’assume la suite.
    Au fait, les collectivoirs ça existe déjà ou ça a déjà existé; il ne tient qu’à nous de les ranimer. Je parle du mouvement associatif dans son ensemble, et des syndicats.
    Au fait, pourquoi n’y a-t-il plus de syndicat digne de ce nom?
    Au fait, qui était au gouvernement au moment de la grande braderie du syndicalisme?
    Au fait …?

  11. Je complète : la configuration du 1er tour Le Pen/Ségo me paraît finalement la meilleure pour Ségo au 2è tour.
    C’est pas marant, ça?

  12. J’aime beaucoup l’idée, avancée par Anne, de stratégie différente de l’électeur en fonction de l’échelle du scrutin. C’est une subtilité nouvelle, permise par les conditions actuelles, à laquelle chacun va devoir apprendre progressivement à s’adapter (Fini le temps du vote réflexe et partisan !). J’aime vraiment beaucoup cette idée, et les perspectives qu’elle ouvre.

    Anne suggère cependant que la dose de compromis augmente forcément avec l’ampleur de l’élection : en gros, qu’elle réservera (si je l’ai bien suivie) ses votes radicaux pour les échéances locales et admettra qu’à plus vaste étendue sa position devienne plus consensuelle. C’est effectivement défendable (et cohérent) mais, à bien y réfléchir, on peut tout de même tout aussi légitimement revendiquer une stratégie totalement inverse : profiter des élections vastes pour voter « radical » (idéalement, abstraitement) et concilier, négocier, « compromettre » (de façon réaliste et pragmatique) en revanche aux élections de proximité (donc plus « à notre portée »).

    C’est pas simple d’être citoyen, vraiment !

  13. Si (comme je le pressens) je n’arrive pas, cette fois-ci encore, à « tenir » mon envie de ne pas voter… je me demande si je ne vais pas voter… « Verts ».

    Je suis loin d’être d’accord avec tout ce qu’ils défendent, mais me désole vraiment qu’un gars de TF1 ait quasiment réussi à faire disparaître ce parti ! Je trouve en effet qu’il mérite mieux que le score qu’annoncent aujourd’hui les sondages.

  14. Ça ne m’étonne pas de toi, faut toujours que tu fasses le contraire de tout le monde. Et pourquoi pas Schivardi ?

    [Yes… ça marche le « c cédille majuscule »… Trop fort !]

  15. Juste avant les jeux du cirque.
    Vendredi 20 avril 2007, 16h00.

    « La campagne officielle se termine. Les élections présidentielles sont donc finies. Dans quelques temps, nous aurons, comme prévu, un président, ou une présidente de la République libéral et, fors, le style, les choses continueront comme avant. De fait, sauf exception notable, José Bové ne sera pas présent au second tour, ni Arlette Laguiller. Si Le Pen s’y trouve, cela signifiera que l’autre candidat en lice sera élu au second tour dès le premier. Tablons donc sur Sarkozy, Royal ou Bayrou. Tiercé probable, ordre improbable. Or Nicolas, Ségolène et François, tous trois électeurs et militants du « Oui » au référendum que nous savons, reprendront le bâton de maréchal laissé par Chirac, ouiste lui aussi, qui le tenait d’un autre ouiste, Mitterrand, Grand Ouiste en Chef et patron de tous ces rejetons.
    Grande perdante de ces élections, la gauche antilibérale dont le spectacle aura été pitoyable de bout en bout… Dernières nouvelles en date, José Bové veut bien, désormais, de l’alliance qu’il avait refusée il y a quelques jours à Olivier Besancenot, après avoir fait savoir, avant de se décider au combat in extremis, qu’il ne partirait pas pour une candidature de plus, puis de faire, comme les autres, une campagne autocentrée et méprisante pour les victimes du libéralisme qui seront les véritables laissées pour compte de ces minables combats de personnes. Car les « programmes », appelons ça comme ça faute de mieux, se distinguent à peine chez les cinq clients antilibéraux.
    Avant-hier, hier, aujourd’hui, demain, après demain, une fois élu le chef d’Etat libéral, des hommes et des femmes coucheront encore sous les ponts, mourront de froid ; certains ne dîneront pas à leur faim ; leurs enfants demanderont à manger et les frigidaires seront vides ; des ouvriers se pendront dans leurs usines, leurs veuves resteront seules, misérables, endettées, avec leurs enfants en bas âge devant le cercueil de celui qui se sera passé une corde au cou et aura laissé une lettre expliquant qu’il n’en peut plus de cette vie d’esclave post-moderne ; des salariés verront leur entreprise fermées le petit matin où ils viendront reprendre leur travail ; en regardant par la fenêtre, ils découvriront que les patrons voyous ont fait déménager les machines dans la nuit pour les transférer au Portugal ; des femmes ne diront rien à leur mari, et profiteront de l’absence de leurs enfants partis à l’école pour chercher sur internet un homme en quête d’objet sexuel qui leur laissera en partant un billet de cinquante euros avec lequel elles achèteront à manger : ce soir-là , dans la cuisine, on mangera de la viande humaine ; elles pleureront toutes les larmes de leurs corps, en silence, sanglotant loin du monde, sans confident, sans confidente, violées mais contraintes à subir sans broncher, ni récriminer, par la pauvreté que leur inflige le système libéral ; des jeunes filles et des jeunes garçons renonceront aux études qu’ils escomptaient faire parce qu’ils n’auront pas les moyens de s’acquitter des frais d’inscription ou de payer le loyer d’un minuscule studio dans une ville universitaire, ni même de se nourrir faute de parents assez riches ; des personnes s’endetteront et contracteront un prêt dans une banque qui annoncera ses tarifs sans broncher afin de pouvoir payer un cercueil correct et un enterrement décent à leur père ou mère, grand père ou grand-mère ; on verra même un jeune homme creuser la fosse pour ensevelir son père dans le cimetière de son village afin d’alléger l’addition pendant que Noël Forgeard pourrait s’offrir tous les magasins français de Pompes Funèbres avec des indemnités versées pour le remercier d’avoir mis une entreprise sur la paille et des milliers d’ouvriers au chômage; des anonymes entreront dans une pharmacie et présenteront leur ordonnance renouvelée depuis des années pour acheter leurs anxiolytiques, leurs antidépresseurs, leurs somnifères, ils rentreront chez eux, ouvriront une bouteille de vin, regarderont la télévision en mangeant ; hagards , ils ne parleront ni à leur conjoint, ni à leurs enfants ; sur l’écran, on verra Nicolas Sarkozy, nouveau président de la république, annoncer qu’il faut travailler plus et plus longtemps, et plus dur, partir à la retraite bien plus tard, afin de pouvoir engraisser les riches insuffisamment gavés d’or, il parlera alors de « moderniser la France » ; des jeunes filles accepteront un mariage dans lequel l’amour comptera pour peu, elles feront semblant, mais on ne leur aura proposé aucun autre ascenseur social ; des enfants n’auront pas de lunettes, leurs parents cacheront leurs dents en mauvais état, la famille diminuera son espérance de vie car elle n’aura pas les moyens de consulter des médecins, des dentistes, des ophtalmologistes que droite et gauche autorisent à pratiquer le dépassement d’honoraires – quand elle ne leur permet pas d’utiliser les infrastructures publiques pour empocher des bénéfices bien privés ; des enfants tourneront le dos au savoir, à la culture, à l’intelligence, parce que l’école les en aura dégoûté, ils riront du bon élève, « l’intello », « le pédé », « le fayot », ils feront une moue de dégoût devant les livres et s’enorgueilliront de n’avoir jamais mis les pieds dans une bibliothèque ; les mêmes n’auront d’yeux que pour les footballeurs et les tarés de la Star Académie – qu’aime tant Laurent Fabius…- ces minables qui , grâce à la télévision libérale, incarnent l’horizon indépassable de leurs infime poignée de neurones ; apathiques, résignés, fatalistes, ils reverront sans haine le visage de ceux qui leur auront promis monts et merveilles pendant la campagne et qui, devenus ministres, premiers ministres, politiciens professionnels, continueront à séduire, parler, circonscrire, mentir, tout en appuyant sur l’accélérateur libéral ; l’opposition (libérale) fustigera la majorité politique (libérale) et, lors de la prochaine alternance ( libérale) , les opposants ( libéraux) devenus majoritaires ( libéraux) feront de même ; Le Pen et ses idées augmenteront, les bien pensants vociféreront : « le fascisme ne passera pas », BHL rédigera un Bloc-notes, et ses amis libéraux rajouteront une couche bréneuse de leur politique qui constitue un excellent fumier pour les fleurs vénéneuses du front National …
    Je pourrais ainsi continuer longtemps ce portrait de la France méprisée, oubliée, négligée par les libéraux, certes, mais aussi par cette gauche anti-libérale qui a été bien plus soucieuse d’elle (logiques de partis, stratégies d’appareils, jeux de personnes, désir de leadership, foire égotiste et narcissique …) que des victimes du marché faisant la loi. En ce sens leur spectacle pitoyable, leur refus de forger une arme de combat efficace, a fait le jeu d’un Parti Socialiste qui n’a pas eu besoin d’aller chercher des voix de ce côté de l’échiquier et qui, dès lors, a dragué sur les terres de la droite – ordre juste et Marseillaise, drapeaux tricolores à domicile et encadrement militaire des « sauvageons », valeur-travail et valeur-famille à quoi il faut ajouter valeur-patrie… – ou du centre, au point que Bayrou a incarné magnifiquement le retour du refoulé de cette gauche de droite qui gouverne depuis 1983. Triomphe de Michel Rocard ! Donc de Mitterrand … Ultime coup de Jarnac des dévots du marché.
    Devant l’étendue de ce gâchis, malheureusement, je vais donc voter contre : une fois contre le libéralisme dimanche prochain, une autre fois contre le libéralisme de droite- si la configuration le permet…- dimanche 6 mai. Mais ni l’un ni l’autre de ces deux votes ne me réjouit. C’est dégoûté, écoeuré, nauséeux que je vois cette consultation électorale s’approcher. Si peu d’idées, tellement de vent ! Tellement d’images ! Tellement de papier journal noirci ! Tellement de salive dépensée à la radio, à la télé ! Tellement de tracts et de prospectus ! A cette heure, je pense à Pierre Bourdieu et à son très grand livre La misère du monde.
    Dans ce travail inexploité, il y avait pour une gauche radicale ( forte en éthique de conviction, mais pauvre en éthique de responsabilité utile pour infléchir vraiment le cours de la vie des victimes du libéralisme) et pour une gauche gouvernementale, ( faible en éthique de conviction, car tout entière vendue à l’éthique de responsabilité, – chez elle, l’autre nom du cynisme) , l’occasion d’une rencontre bien en amont pour un travail commun. Elle n’a pas eu lieu. Si elle n’a pas lieu bientôt, la rue fera la loi. Et là, le chef de l’Etat sécuritaire qui défendra le libéralisme depuis l’Elysée aura fort à faire. Les vendeurs de gaz lacrymogène vont faire fortune… Camarades libéraux, un conseil : achetez des actions chez nos amis gaziers ! »

    (blog de Michel Onfray)

  16. J’ai du mal à me faire une opinion sur la présence ou non de Sarkozy au 2ème tour… j’ai malgré tout le sentiment qu’il y sera, accompagné non pas de Ségo mais de Bayroux… enfin tout cela n’est que suppositions et le suspens durera jusqu’à demain soir !!
    De toutes manières, ma voix ne sera pas attribuée à Sarko donc si tu perds Bernard, ce ne sera pas à cause de moi….. lol

  17. Quel que soit le résultat du premier tour et le/la Président(e) en fin de course, l’avenir « politique » de la France qui va vraisemblablement se construire tourne autour d’un rapprochement PS/UDF (vers un parti centriste de type « social-démocrate » ou « social-libéral ») et un rassemblement dit « antilibéral » à gauche. Que deviendra également le FN sans son gourou ?

    Les enjeux à venir, il me semble, dépendront surtout de la façon dont ces vastes chantiers vont se réaliser (et établir de nouveaux rapports de force). Selon le/la Président(e) élu(e), les choses se feront plus ou moins rapidement, plus ou moins profondément.

    Allez savoir ce qui est préférable non pas à court, mais à moyen ou long terme !!!

  18. Petite parenthèse sur ce débat politique juste pour informer tout le monde ainsi que toi Bernard (si ce n’est pas déjà fait…) que Michel PORTAL que tu aimes beaucoup vient de sortir sont tout nouvel album, il est passé au JT de 13 heures sur TF1;
    Moi qui ne le connais pas… j’ai appris qu’il a 71 ans et qu’il a joué avec les + grands noms du jazz mondial, qu’il sait jouer de presque tous les instruments et qu’il a à son actif + de 150 musiques de films ! ! ! ! ! ! ! ! !
    Voilà, c’était ma petite parenthèse, sachant que Bernard y avait déjà consacré plusieurs articles et ayant pu constater aussi l’intérêt de beaucoup pour le jazz.

  19. Le véritable bonheur est d’entendre parler des gens depuis pas mal de temps, qui eux même à force de s’écouter parler ferait mieux de se relire et regarder si tou est clair… En clair, personne n’écoute personne, plus personne n’écoute son propre discours… Mais tout le monde s’entend à dire « que celà ne changera rien à notre vie de tous les jours ».
    Qui peut m’expliquer à quoi tout ça sert? Si ce n’est de monter UNE personne sur un pied d’estalle et de lui donner un faux pouvoir de croire que c’est lui qui dirige son pays, et non les énarques en place depuis 20 ans et non Bruxelle et non les US….
    Et tout celà coute très cher…
    Mais demain est un uatre jour

  20. Allez, c’est finalement décidé (une « lumière » apparue ce matin au réveil)… je vais voter mais… « à la grecque » (comme aux fondements de la démocratie, pas comme on cuisine les légumes) : rien n’est en effet plus conforme à l’esprit original de la démocratie que le tirage au sort.

    Douze candidats, c’est en effet la situation rêvée : je pars donc tout joyeux avec deux dés (et vais transformer un court instant l’isoloir en casino).

  21. Choisis bien celui à qui tu accorderas le numéro 1 (car en lançant deux dés, il a peu de chances de gagner).

    Tu veux qu’on te suggère des noms ?

  22. Ça marche pas ton truc, t’as même pas la même probabilité de faire 2 ou 12 que 8 ! (1+7; 2+6; 3+5….)
    Ben bravo, hein !
    Et sinon, ça a fait quel effet ?

    Plus que 3 heures…

    Moi aussi, ça marche le Ç, mais je me fais moins chier ! Vive Linux !

  23. Oui, moi aussi (une « brune », san faux col)… Mais tu te caches où Bernard ????

  24. Bon, je ne sais pas si je préfère Sarko au second tour, plutôt que Bayrou. Je suis obligée de tenir compte des chances de passer le tour suivant. J’aurais mieux aimé une France centriste, mais je n’ai pas le choix.
    Toujours est-il, que, Bernard, tu dois une bière à pas mal de monde, non ? Plus 6 bouteilles de vin (je suis témoin, je veux participer aussi). Tu nous prépares une petite fiesta pour qu’on les boiven tous ensemble ?

    Sinon, surtout ne pas baisser les bras pour le 6 mai. Rien n’est perdu. Pas encore.

  25. Au point où en sont les choses, je n’ai plus qu’une question : où et quand ? (vous remarquerez aisément, gens avertis, la manipulation que je vous impose : soient deux questions !)… faut s’adapter !
    Nanard (j’aime pas ce surnom, et je ne te l’imposerai pas devant ton public en prime de ton humiliation) ; sois certain que ça a toujours été mon intention, je viendrais avec plaisir accompagné de quelque pack de bière partager une mousse, n’étant pas fier de ma victoire, et sachant qu’elle était malheureusement courue d’avance : VOTEZ UTILE, bande de nazes !
    Mon poulain est actuellement crédité de 1% et donc victime d’avril 2002, comme d’autres. Pauvre France…

    N’étant pas du sérail, j’apprécierais vraiment d’en savoir plus sur vos goûts en matière de bière : douce, amère, épaisse, trouble, brune, rousse ou blonde, brassée avec le petit doigt, hautement fermentée… moi j’en aime beaucoup, et je suis sûr qu’une soirée sur ce thème sera beaucoup plus enrichissante qu’une préparation du deuxième tour…
    Au fait, Bernard, tu propose quoi pour ta deuxième tournée ? Du Temesta ou direct le bouillon de onze heures ??? Une soirée mousse ?

    Au fait, et détail qui compte, la prochaine fois que tu choisis un opérateur pour Internet : choisis moins libéral… free !!! Quelle idée !

  26. Le printemps français (23/04/07) :

    « Avec ce premier tour de l’élection présidentielle de 2007, se clôt un chapitre de l’Histoire de France: Pendant plus d’un demi-siècle, les Français ont refusé de voir la réalité du monde, se sont bercés d’illusions et ont délégué l’exercice du pouvoir à des professionnels chevronnés, capables d’organiser la vie du pays sans remettre en cause ses tabous. Ils viennent de montrer qu’ils ont changé : ils ont cessé de bouder les urnes ; ils s’intéressent de nouveau à la vie publique ; ils débattent, votent et se préparent même à se porter candidats en masse aux élections locales à venir. Deux partis protestataires, (le parti communiste et le Front national), qui ont obscurci si longtemps la vie publique française, en obligeant les uns et les autres à des alliances contre-nature, ont disparu ou sont en voie de disparaitre. Trois partis de gouvernement, sérieux et raisonnables, chacun à sa façon, regroupent, pour la première fois dans l’Histoire du pays, les trois quarts des électeurs. Enfin, les deux candidats du second tour sont l’un et l’autre jeunes, candidats pour la première fois et favorables à une modernisation profonde de la vie démocratique.

    Ce premier tour marque la fin de l’hiver politique de la nation, le début d’un printemps français. Plus encore, ce qui se passe en politique n’est que le reflet d’une formidable évolution en profondeur du pays, commencée depuis quelque temps déjà : les enfants y naissent de nouveau en nombre ; les régions s’éveillent ; les territoires se prennent en main ; des banlieues surgissent d’innombrables projets, portés par des jeunes gens honnêtes et entreprenants ; les universités se regroupent et se lancent à la conquête du monde ; les entreprises sont de plus en plus dynamiques ; les chercheurs, les ingénieurs, les médecins sont de plus en plus conscients des exigences de la mondialisation.

    Seul, l’Etat reste en rade, dans toutes ses dimensions : l’armée, la politique étrangère, l’administration, les services publics, sont encore très largement endormis. Les impôts sont archaïques, les dettes abyssales, les bureaucraties paralysées. Ainsi se dessine l’enjeu du second tour : les Français choisiront leur président selon l’idée qu’ils se feront de la capacité des deux candidats à moderniser l’administration, la sécurité intérieure, la défense et la politique étrangère. S’ils ne se trompent pas, si le président se montre capable de mettre l’Etat au niveau du reste de la nation, alors le printemps français verra naitre d’innombrables fleurs. »

    j@attali.com

  27. Je ne sais pas vous, mais moi l’Attali, j’le préfère cynique (avec sa « logique implacable ») que lyrique (avec son « optimisme militant bien artificiel, limite pathétique » !)

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