Retour de Texel

OISEAUX DE TEXEL (3)
Je « reprends du service » après une dizaine de jours d’absence, because un petit séjour en mer du nord.

L’île Texel est connue des amoureux des oiseaux. Ne dit-on pas que c’est la seule île où les faucons font du vélo et où les cormorans font du stop le long des routes ?

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Je reviens de Texel, la tête une fois de plus chargée de belles images (117 espèces d’oiseaux observées, voir la liste dans le premier commentaire de cet article). J’aime ces régions où les oiseaux n’ont pas peur de l’Homme et où les busards saint-martin viennent parfois dire un petit bonjour de près aux promeneurs.

 

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Pour le grand public, l’oiseau le plus représentatif de Texel est sans aucun doute la spatule blanche qui trouve sur cette île l’une de ses rares zones de nidification d’Europe occidentale. Mais je dois dire que pour moi, le hibou des marais est l’espèce qui symbolise le plus Texel. A cette époque de l’année, ce rapace est presque aussi actif le jour que la nuit. Dès la fin d’après-midi, on peut suivre ses activités dans les belles dunes de Cocksdorp. Il rase le terrain d’un vol louvoyant (un peu à la manière d’un busard) et chasse les campagnols qu’il ramène régulièrement au nid. Les observations peuvent durer des heures d’affilée.

 

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L’observation du hibou des marais est celle qui me procure le plus de plaisir. Toutes les conditions sont réunies pour faire de ces moments-là des « moments d’exception » : cadre magnifique, lumière saturée de fin d’après-midi, très bel oiseau à observer, herbe tendre, farniente, présence des amis … et même l’inévitable petite bouteille de Pontarlier, histoire d’assumer notre nationalité et de ne pas trop nous laisser dénaturer par les bières du Nord. D’ailleurs, je dois dire que je n’imagine pas trop l’ornithologie dans d’autres conditions !

 

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21 réflexions au sujet de “Retour de Texel”

  1. Voici, par ordre alphabétique, la liste des 117 espèces d’oiseaux observées par Anne, Joëlle, Nadia, Guy et moi-même :

    Accenteur mouchet
    Alouette des champs
    Avocette élégante
    Barge à queue noire
    Barge rousse
    Bécasse des bois
    Bécasseau de Temminck
    Bécasseau maubèche
    Bécasseau minute
    Bécasseau Sanderling
    Bécasseau variable
    Bergeronnette grise
    Bergeronnette grise de Yarell
    Bergeronnette printanière
    Bernache cravant
    Bernache nonnette
    Bruant des roseaux
    Busard des roseaux
    Busard Saint-martin
    Buse variable
    Butor étoilé
    Canard chipeau
    Canard colvert
    Canard mandarin
    Canard siffleur
    Canard souchet
    Chardonneret élégant
    Chevalier aboyeur
    Chevalier gambette
    Chevalier guignette
    Chevalier sylvain
    Choucas des tours
    Corneille noire
    Coucou gris
    Courlis cendré
    Cygne tuberculé
    Eider à duvet
    Erismature rousse
    Etourneau sansonnet
    Faisan de Colchide
    Faucon crécerelle
    Fauvette à tête noire
    Fauvette babillarde
    Fauvette des jardins
    Fauvette grisette
    Foulque macroule
    Fuligule milouin
    Fuligule morillon
    Gallinule poule d’eau
    Geai des chênes
    Goéland argenté
    Goéland brun
    Goéland cendré
    Goéland marin
    Gorge-bleue
    Grand cormoran
    Grand gravelot
    Grèbe à cou noir
    Grèbe castagneux
    Grèbe huppé
    Grive musicienne
    Harle huppé
    Héron cendré
    Hibou des marais
    Hirondelle de fenêtre
    Hirondelle de rivage
    Hirondelle rustique
    Huitrier-pie
    Hypolaïs ictérine
    Labbe sp (parasite ?)
    Linotte mélodieuse
    Locustelle tachetée
    Macreuse noire
    Martinet noir
    Merle noir
    Mésange bleue
    Mésange charbonnière
    Moineau domestique
    Moineau friquet
    Mouette rieuse
    Oie cendrée
    Oie rieuse
    Ouette d’Egypte
    Panure à moustaches
    Petit gravelot
    Phragmite des joncs
    Pic épeiche
    Pie bavarde
    Pigeon colombin
    Pigeon ramier
    Pinson des arbres
    Pipit des arbres
    Pipit farlouse
    Pluvier argenté
    Pluvier doré
    Pouillot fitis
    Pouillot véloce
    Rossignol philomèle
    Rougegorge
    Rousserolle effarvatte
    Sarcelle d’été
    Sarcelle d’hiver
    Spatule blanche
    Sterne arctique
    Sterne caugek
    Sterne naine
    Sterne pierregarin
    Tadorne de Belon
    Tarier des prés
    Tarier pâtre
    Tournepierre à collier
    Tourterelle des bois
    Tourterelle turque
    Traquet motteux
    Troglodyte mignon
    Vanneau huppé
    Verdier d’Europe

  2. Ouhaaa !!!! c’est impressionnant toutes ces espèces présentes là-bas !!!!

    Ce qui me fascine encore plus c’est le fait que les oiseaux puissent se faire approcher d’aussi près que tu le dis ainsi que le fait de pouvoir observer des oiseaux dits nocturnes en pleine activité en journée !!!!

    En tous cas tout ça donne envie d’y aller à Texel …

    Euh… pour le coup du faucon sur le vélo, c’est quand même fort hein !!!!!!!!

  3. C’est pas un vrai faucon sur le vélo, Nico, (comme pour la Barge rousse appéritive de la 5e photo), juste un klaxon « en forme de… » spécial ornitho !

  4. Est-ce que je romps un charme si je précise que nous n’avons pas tous vu tous ces oiseaux ?

    D’abord, quatre d’entre eux n’ont été vus que par Guy qui s’était levé plus tôt un matin (les deux sarcelles, le chevalier sylvain et le butor étoilé).

    Ensuite, certains sont très difficile à voir et n’ont été identifiés que par leur chant. Par exemple, le butor étoilé (que nous avons bien entendu mais que seul Guy a vu), qui se reconnaît très facilement à son chant qui ressemble étonnement au son très grave que l’on produit en soufflant dans une bouteille vide. Il vit caché dans les roseaux et il faut vraiment de la chance pour le voir.
    Ou encore la locustelle tachetée, dont le chant fait presque penser à un chant d’orthoptère (grillon, criquet) et que j’ai déjà passé plusieurs dizaines de minutes à essayer de localiser. Elle chante longtemps, sans bouger, on a l’impression de repérer exactement dans quel buisson elle peut se tenir, mais non, on ne la voit pas.

    Il y a aussi les oiseaux qu’on voit, mais qu’on ne peut facilement identifier que par leur chant (le pouillot fitis qu’on peut aisément confondre avec le pouillot véloce). Et là, on est content d’être avec des spécialistes !

    Nico a raison de relever qu’on voit les oiseaux de très près sur l’île du Texel – je trouve ça marrant que ce soit Vincent qui n’y est jamais allé qui corrige des personnes qui y ont séjourné 15 et 20 fois ! (respectivement Bernard et Guy). C’est même ce qui contribue le plus à cet immense plaisir d’observer là-bas.
    Bref, nous connaissons tous les bons coins de l’île et allons régulièrement sur tel étang très proche de la route, et sur lequel la mouette mélanocéphale a déjà été vue. Et chacun d’observer les mouettes rieuses une par une pour voir si l’oiseau rare ne s’y trouverait pas.
    Nous avons vu aussi, à deux endroits différents, des grèbes huppés en train de nicher à quelques mètres de nous. Le premier se faisait mitrailler par des ornithos équipés d’appareils photos avec des zooms aussi longs que nos longues vues !

    Joëlle était ravie car les petits de certaines espèces étaient déjà nés. Les poussins avocettes sont particulièrement attendrissants. On a ri aussi quand on a vu un petit vanneau huppé se terrer d’un seul coup au cri de sa mère, comme s’il voulait se cacher sous un brin de maïs si jeune qu’il n’était pas plus haut que lui. Mais la tactique n’était pas mauvaise puisqu’une fois blotti en boule, on pouvait le prend pour une petite motte de terre.

    Comme Bernard, j’ai un faible pour les observations du hibou des marais, qu’on a vu d’assez près pour voir sa prunelle d’un jaune incroyable.
    Cela fait maintenant quatre fois que je vais à Texel en sachant où le voir. Et c’est particulièrement jouissif de se dire, « et si on allait voir le hibou des marais pour l’apéro ? ». Il reste un oiseau un peu mythique et même si les probabilités qu’il soit en train de chasser sur son territoire sont grandes, on a toujours un petit pincement en arrivant, en de demandant si on le verra ou pas (le premier soir, nous l’avons raté, il y avait un vent à décorner les bœufs et la fatigue a eu raison de notre patience).

    J’ai dans la tête une chanson de Michel Jonasz qui dit
    « Cétait bien mais c’est fini ».

  5. Dans les bars de Texel, nous avons cherché … le tournebière à collier (de mousse).

  6. Et vous avez sans doute été contraints au Pipit ! Peut-être même au tarlouse du p’tit coin ?

    Bravo pour ces observations qui me rendent un peu jaloux : j’adore Texel et le Hibou des marais.

  7. DE L’OISEAU

    Je ne vois pas l’oiseau
    Qui n’aurait pas confiance
    Dans la teneur de l’air.

    *

    Je ne vois pas l’oiseau
    Qui ne volerait pas
    Rien que pour son plaisir.

    *

    Je ne vois pas l’oiseau
    Qui monterait sans fin
    Jusqu’à n’en plus pouvoir.

    *

    Je ne vois pas l’oiseau
    Qui viendrait vers moi
    Pour chercher refuge.

    *

    Je ne vois pas l’oiseau
    Qui refuserait de s’effaroucher.

    *

    Je ne vois pas l’oiseau
    Qui serait mon frère
    Non plus celui
    Qui ne le serait.

    *

    Je ne vois pas l’oiseau
    Qui ne me donne envie
    De voler mieux que lui.

    *

    Je ne vois pas l’oiseau
    Qui me forcerait
    A penser rien qu’à lui.

    *

    Je ne vois pas l’oiseau
    Démolissant son nid
    Avec jubilation.

    *

    Je ne vois pas l’oiseau
    Renonçant à siffler
    Dans le labyrinthe.

    *

    Je ne vois pas l’oiseau
    Venir s’interroger
    Sur son identité.

    *

    Je ne vois pas l’oiseau
    Qui maudirait les sources.

    *

    Je ne vois pas l’oiseau
    Voulant s’opposer
    Au cours du ruisseau.

    *

    Je ne vois pas l’oiseau
    Qui ne puisse trouver
    Son nid dans la forêt.

    *

    Je ne vois pas l’oiseau
    En train de recracher
    Un morceau de lombric.

    *

    Je ne vois pas l’oiseau
    En vouloir au chêne
    De perdre ses feuilles.

    *

    Je ne vois pas l’oiseau
    Qui ne sache alterner
    Le silence et le chant.

    *

    Je ne vois pas l’oiseau
    Pour qui le jour, la nuit
    Seraient la même chose.

    *

    Je ne vois pas l’oiseau
    Qui ne rythmerait pas
    L’avancée du soir.

    *

    Je ne vois pas l’oiseau
    Que ça fatiguerait
    D’assister chaque soir
    Au baiser du soleil.

    *

    Je ne vois pas l’oiseau
    Faire sa cour à la rose

    Mais je les vois tous deux
    Faire ensemble la cour
    Au soleil qui s’ébroue.

    *

    Je ne vois pas l’oiseau
    Et je ne l’entends pas
    Frôler l’éternité.

    (Eugène Guillevic, Possibles futurs, Gallimard, 1996)

  8. C ‘est pas pour dire mais le Pluvier doré ça m’étonnerait que vous l’ayez vraiment observé, c’était un argenté, hein, Bernard ? Avoue !

    A propos, pour cette manie de la coche (et du chiffre de manière générale), t’as toujours pas consulté ?

  9. C’est vrai qu’au delà d’un certain seuil, il me semble, l’ornithologie fait venir quelque chose qui n’a plus rien à voir avec les oiseaux en tant que tels et se rapproche de toute autre passion de collection.

    Mais sincèrement, c’est au-delà de ce seuil que les choses deviennent justement intéressantes (parce que limite « barrées »), nan ?

    Apprécier les oiseaux, en soi, est en effet plutôt banal. Presque nunuche même (pourquoi pas les fleurs, les coeurs…)

    Mais quand on commence à investir dans une longue vue, à compter les « coches », à choisir son lieu de vacances en fonction des oiseaux suceptibles d’être aperçus, à passer toute des journée entières en observation, à s’ingénier pour trouver les moyens de trancher si l’oiseau entrevu est Hypolaïs ictérine ou polyglotte, à attendre des heures qu’un autre lève son aile pour apercevoir la couleur des poils qu’il a sous les bras, là… y’a pas à dire, on bascule dans une quatrième dimension qui n’est pas accessible à tout le monde.

    Et moi, (sans ironie), devant une telle gestion judicieuse de la folie douce qui nous hante tous, je ne sais que m’incliner et tirer mon chapeau ! Vraiment !

  10. Non, non, rien à voir avec la manie de « la coche » et de la collection. Je me déplace rarement pour voir un oiseau que je n’ai jamais vu. Si j’étais dans l’état d’esprit dans lequel sont la plupart des ornithos, j’irais dans des tas d’endroits nouveaux pour voir des espèces que je ne connais pas. Je suis plutôt dans l’état d’esprit inverse, je repars toujours aux mêmes endroits, à Texel essentiellement. En allant toujours sur cette île, j’approndis les comportements de chacune des espèces, leur migration… Je vais à Texel pour en prendre plein les yeux. C’est mon unique motivation (en plus de partager ça avec des amis). Et comme il s’agit de Texel dont je suis vraiment amoureux, tout ce qui concerne cette île m’intéresse. C’est pourquoi lorsque je suis à Texel je note tout de même la liste des espèces que je viens de voir. Mais ailleurs je ne le fais jamais (je ne l’ai même jamais fait de ma vie, sauf pour la liste des oiseaux qui sont autour de la maison, je ne prends jamais de notes ornithos, j’essaie juste de garder le maximum de souvenirs dans ma tête).
    Dans les listes d’oiseaux que je ramène de Texel, il y a très rarement une espèce nouvelle, Texel ne se renouvelle pas beaucoup à vrai dire.
    En général, je m’empresse de perdre cette liste d’oiseaux (sur quatorze séjours, il ne me reste la liste des oiseaux que de trois séjours), c’est d’ailleurs un peu pour ça que j’ai mis cette fois-ci la liste des oiseaux dans un commentaire, c’est aussi une façon pour moi de sauvegarder cette liste, je sais maintenant où la retrouver.

  11. C’est quoi ce qui pend sous la longue-vue sur la dernière photo ? Le bout de l’étui ou un bol pour boire le Pontarlier ?

  12. Moi, je suis fan de la photo du faucon !

    Pour le retour des codes de sécurité, c’est vrai qu’ils sont assez ardus pour me faire douter parfois : suis-je ou non un spam ??

  13. J’apprécie toujours les coups de coeur de Bernard qui sont toujours bien clairs, bien cadrés. Personne ne fera à Bernard un truc qu’il n’aime pas !
    Oui ! Il n’a pas le goût de la « coche ». Mais ce qu’il nous ramène de Texel ce sont des petits instants de bonheur, des rencontres inopinées, des contingences rassurantes (et tout ça partagé avec des amis). En définitive c’est un peu pour nous dire que nous n’avons jamais fait le tour de notre île, fût-elle choisie, minuscule, attrayante ou austère….
    Sa fascination pour Texel est, de mon point de vue, la métaphore de l’aventure authentique ; même si ce milieu est fréquenté, anthropisé, remodelé…
    Merci l’ami de nous faire rêver !

  14. Ca ne vaut pas Texel, je sais, mais je le signale quand même pour les curieux :
    = 1er CHANT DE CAILLE DES BLES la semaine dernière tout près des habitations dans une pâture près de Franois (25770)
    = Pie-grièche grise perchée sur un piquet (de pâture également).
    = 3 nids de faucons crécerelles, en pleine ville de Lons le Saunier, à côté de Géant Casino (très calme !!!) ; allées et venues des parents, appels des petits, nourrissage, surveillance, alarmes…

  15. Ouaf ! Ouaf !
    Je viens de relire mon message du 14 juin… et personne n’a réagi !
    Donc je rectifie ; il faut lire : « Personne ne fera FAIRE à Bernard un truc qu’il n’aime pas ! »
    Mais tout le monde avait, évidemment, rectifié !

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