Woodstock Festival (1)

Désormais, le dimanche sera toujours musical sur le blogadupdup. L’habitude en a été prise il y a presque un an déjà et je dois dire que ça me plait beaucoup d’aller fouiller sur youtube et dailymotion à la recherche de vidéos.

Cet été, je m’étais engagé à faire une série d’articles sur la musique de la fin des années 60 et j’avais d’ailleurs écrit un avant-propos à cette série. Mais voilà, je n’ai pas encore réussi à déterminer la forme que prendraient mes articles et je n’ai pas écrit la moindre phrase sur le sujet.

Un autre projet, lié aussi à la musique de cette époque, me trotte dans la tête : il s’agit du quarantième anniversaire du festival de Woodstock en juillet 2009. Comme j’ai l’intention de consacrer au moins une dizaine d’articles à ce festival mythique et que je n’ai pas envie de les concentrer sur le seul mois de juillet 2009, j’ai choisi de les étaler sur l’année entière et de commencer dès maintenant.

Et pour commencer, qui de mieux que Joe Cocker, dont la prestation au festival est restée gravée dans les esprits ?

La vraie carrière de Joe Cocker avait commencée l’automne précédent. Ce jeune plombier de Sheffield avait eu jusque là des début difficiles et le succès musical n’avait pas été au rendez-vous. C’est Denis Cordell, producteur de musique (qui avait eu à son actif le célèbre « a whiter Shade of pale » de Procol Harum), qui eut l’idée géniale de faire enregistrer à Joe Cocker « with a little help from my friends », l’un des titres de l’album « Sgt Pepper’s Lonely Hearts Club Band » des Beatles. Avec cette reprise, Joe Cocker va atteindre la première place du hit-parade et recevoir les compliments chaleureux des Beatles eux-mêmes. Il est vrai que Joe Cocker, en traitant à la façon gospel cette chanson, a transfiguré la chanson originale que chantait Ringo Starr pour en faire une interprétation extrêmement personnelle (c’est seulement aujourd’hui en écrivant cet article que je découvre que c’est Ringo Starr qui avait écrit et interprété la chanson sur le disque des Beatles).

Lorsque Joe Cocker se présente au festival de Woodstock, il n’est donc déjà plus un inconnu. Sa prestation déchainée va faire de lui, grâce surtout au film sorti partout en salle quelques mois plus tard, une célébrité mondiale. Difficile de rester insensible à la présence de Joe Cocker sur scène. Michka Assayas écrira à son propos que le public a découvert « avec stupeur ce petit homme aux incroyables gesticulations : tordu comme quasimodo, les bras agités par une étonnante danse de Saint-Guy, les traits grimaçants, Joe Cocker fascine ou révulse ». Je vous laisse donc découvrir (mais vous connaissiez déjà sûrement) Joe Cocker pinçant une guitare imaginaire avec une frénésie assez démentielle :

Plus tard, Joe Cocker jouera (et joue encore) cette chanson des milliers de fois devant son public. Mais ce n’est plus Woodstock, les concerts sont devenus d’immenses shows, la machine est bien rodée, bien huilée, la production bien léchée. L’esprit du rock n’est plus vraiment présent à mon avis mais l’émotion de réentendre Joe Cocker chanter de nouveau « With a little help from my friends » est toujours là.

31 réflexions au sujet de “Woodstock Festival (1)”

  1. Finalement, sur l’essentiel, Joe n’a pas trop changé, sauf que le “With a little help from my friends”est devenu “With a big help from my friends”.

  2. Heu, j’ai regardé dans mes documents sur les beatles et si c’est bien Ringo qui chante , c’est en revanche Paul et John qui ont composé cette chanson qui au départ s’apellait  » Badfinger Boogie « .
    L’histoire veut que Paul et John voulaient faire une chanson pour Ringo, une chanson simple à reprendre en choeur . Et si le refrain et la mélodie avaient été trouvés en premier , il manquait toujours les couplets. C’est John qui eu l’idée de commencer les couplets par une question  » do you believe in a love at first sight ? » ou  » what do you see when you turn off the light ? ».
    La chanson avança alors d’un grand pas . Ils téléphonèrent a Ringo pour lui dire que ça chanson était prête à être enregistrée , bien que ce n’était pas encore le cas car ils terminèrent les derniers paufinements des paroles dans le studio. Ils furent 10 prises de cette chanson le soir de cette enregistrement .

    Pour en revenir a Joe Cocker , c’est pour moi le seul qui ait réussit à reprendre les Beatles et à faire mieux que l’original … :smile:

  3. merci pour ce travail sur les tomates . jai moi meme un jardin a mulhouse

    pour la musique a 47 ans j ai decouvert les lives impressionnant de

    mylene farmer . salut a toi fred .

  4. Merci pour cette précision Guillaume. Est-ce que tu sais si Ringo Starr chante sur beaucoup d’autres titres des Beatles ? J’ai toujours cru que son rôle se limitait à frapper des baguettes …

  5. Je pense que les interprètes qui sont capables d’interpréter les morceaux des autres et de les transfigurer à ce point sont extrêmement rares. Joe Cocker a frappé fort dès le début avec « With a little help … » et je ne pense pas que ses interprétations ultérieures d’autres chansons aient été de la même veine que celle-ci.
    Il faudra un jour que je fasse un article sur Arno qui est, à mes yeux, le plus grand interprète des chansons des autres.

  6. Le Joe Cocker de woodstock et Arno , même gabarit …. Grandiose !!!
    Arno « Les yeux de ma Mère …  » Tellement d’émotions ressortent de cette chanson !!

  7. Je me souviens du bord de mer avec ses filles au teint si clair
    Elles avaient l’âme hospitalière c’était pas fait pour me déplaire
    Naïves autant qu’elles étaient belles on pouvait lire dans leurs prunelles
    Qu’elles voulaient pratiquer le sport pour garder une belle ligne de corps
    Et encore, et encore, z’auraient pu danser la java

    Z’étaient chouettes les filles du bord de mer
    Z’étaient chouettes pour qui savait y faire Tsoin Tsoin Tsoin !!!

  8. Fais-le ce kèkchoz, car pour le moment c’est plutôt Nanar no-comment !
    (Dis-le à Etincelle : tu l’aurais faite celle-là ?)

  9. Je découvre cette période et le tsoin tsoin des filles du bord de mer –
    J’aimerais savoir pourquoi je dois faire du calcul, chaque fois que je veux mettre un commentaire ? :biggrin:

  10. Woodstock aura 40 ans ( bel âge !! ) , comment ce fait-il que ce festival de musiques soit resté si populaire pour , pas une génération , mais plusieurs générations comme graver dans la mémoire humaine !! Pourrait-il y avoir un tel évènement à notre époque où la vindicte populaire refuse par peur de l’autre ce genre de manifestation , et pourtant !!!!

  11. Je ne sais pas si ce que je vais dire est un début de réponse à ta question, Yves, mais ce qui me semble unique dans les trois grands festivals de cette époque là (Monterey en 67, Woodstock en 69 et Wight en 70), c’est que les gens étaient preneurs de toutes sortes de musiques, il n’y avait pas de frontières entre les genres. Les gens avaient soif de plein de choses différentes, et pas seulement de musiques différentes. Les mêmes personnes allaient écouter Hendrix, Léonard Cohen ou Ravi Shankar. Ces musiques semblent pourtant à l’opposé l’une de l’autre. Je crois qu’on a jamais retrouvé une telle unité dans une époque. Mais peut-être est-ce mes souvenirs de vieux qui me font voir les choses ainsi …

  12. A partir de quand on est vieux Bernard ??
    Il y a les  » vieilles charrues  » de Carhaix en Bretagne , où Charles Aznavour peut chanter entre AC/DC et les Fères Morvan sans que l’ambiance ne retombe !!!

  13. Je trouve que l’interprétation de 1969 reste inégalée.
    Vous ne trouvez pas que Joe Cocker est le pendant masculin de Janis Joplin ?

    Ringo Starr a au moins interprété Yellow submarine, et forcément d’autres chansons mais là, je dois faire des recherches.

  14. Yves, on est vieux à partir du moment où on ne va plus au concert … Enfin, c’est une définition qui en vaut une autre, non ?

    Tiens, Anne, je n’avais pas vu cette parenté entre Joe Cocker et Janis Joplin. Mais oui, c’est évident …

  15. Effectivement, Joplin et Cocker ont quelque chose de commun. Quoi ?
    Il me semble que tous deux expriment de manière semblable une souffrance extrême.
    Avec eux, on ne se demande pas comme pour beaucoup d’autres : « Tiens, pourquoi il ou elle crie comme ça ? »
    Ils crient parce qu’ils ont mal et leur émotion nous traverse littéralement.
    Cette idée a mûri en moi par cette fin de matinée où je visionnais un document sur l’actuelle souffrance au travail :
    http://rue89.com/2008/09/29/si-le-travail-peut-rendre-malade-cest-parce-quil-nous-construit
    Qu’expriment nos deux chanteurs si ce n’est la douleur dans la construction de soi ?

  16. Et quand on lit les paroles de la chanson (en traduction), les choses s’éclairent davantage encore quant à l’importance des autres dans notre existence :

    Avec un peu d’aide de mes amis

    Que penserais-tu si je chantais faux,
    Te lèverais-tu et me laisserais-tu tomber ?
    Tend les oreilles et je te chanterai une chanson
    Et j’essayerai de chanter juste.

    Oh, je m’en sort avec un peu d’aide de mes amis
    Mm, je m’en remets avec un peu d’aide de mes amis
    Mm, je vais essayer avec un peu d’aide de mes amis.

    Que dois-je faire quand mon amour est parti
    ( Est-ce que ça t’ennuie d’être seul ? )
    Comment je me sens à la fin de la journée
    ( Es-tu triste parce que tu es tout seul ? )

    Non, je m’en sors avec un peu d’aide de mes amis
    Mm, je m’en remets avec un peu d’aide de mes amis
    Mm, je vais essayer avec un peu d’aide de mes amis.

    As-tu besoin de quelqu’un ?
    J’ai besoin de quelqu’un à aimer.
    Cela pourrait-il être n’importe qui ?
    Je veux quelqu’un à aimer.

    ( Croirais-tu au coup de foudre ? )
    Oui je suis certain que ça arrive tout le temps
    ( Que voit-tu quand tu éteint la lumière ? )
    Je ne peux pas vous le dire mais je sais que c’est à moi.

    [Chorus]

    As-tu besoin de quelqu’un ? , j’ai simplement besoin de quelqu’un à aimer.
    Cela pourrait-il être n’importe qui ? , je veux quelqu’un à aimer.

    Oh, je m’en sort avec un peu d’aide de mes amis
    Avec un peu d’aide de mes amis.

  17. Merci pour la traduction Robert ça donne encore plus de force à la chanson .
    C’est vrai qu’il y a une vrai similitude entre Joe Cocker et Janis Joplin sur scène !!!

  18. En lisant vos commentaires, je me demande si on est vieux lorsqu’on ne va plus aux concerts par lassitude ou lorsqu’on se sent décalé avec les générations suivantes parce que la différence dans les intérêts est devenue flagrante ? –
    Bonne semaine à tous, même à moi –

  19. Tu sais Vic, le décalage avec les générations suivantes n’existe pas dans ce domaine là. Ceux qui ont vingt ans aujourd’hui sont déjà décalés par rapport à ceux qui n’en ont que seize et qui écoutent déjà autre chose. Alors, ce mot « décalage » n’a évidemment plus de sens. Ceux qui ont trois ans de moins que toi te considèrent déjà comme une ringarde, et alors ?

    J’adore Ezekiel et ça ne m’empêche pas d’écouter la musique de Bach.

    Je crois que les musiques n’ont pas d’âge. Il y a des musiques qui ont 300 ans et si elles nous sont parvenues et qu’elles résonnent encore en nous, cela veut dire qu’elles restent étonnamment modernes et universelles. Elles sont en tous les cas infiniment plus actuelles que ce que l’on écoutait en 1999, qui nous semblaient sur le moment très modernes, mais qui ont disparu depuis.

  20. Si jamais j’ai le temps, je préparerai un petit dimanche musical sur le sujet. Mais si quelqu’un d’autre a envie de le préparer, ce serait super !

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