A vos plumes ! (8)

Nous revoila avec une nouvelle série d’ateliers d’écriture (la première série a d’ailleurs fait l’objet d’un petit recueil que chacun des participants a reçu dans sa boîte aux lettres, petit cadeau de notre étincelle nationale !).

10 mots cette semaine, choisi avec un peu de hasard, dans les tous premiers mots des pages 101, 201, 301 … de mon Larousse :
automnal, chargement, décadent, étain, happy end, lithium, nosocomiale, polyculture, ronchon, théorbe.

A vous donc de faire un texte utilisant tous ces mots.
Finies les vacances ! Allez hop au boulot !

36 réflexions au sujet de “A vos plumes ! (8)”

  1. Merci Etincelle, j’ai reçu ce recueil !
    :wub:
    Je ne suis pas certain que ma prose méritait une publication, mais j’apprécie une nouvelle fois la concrétisation du virtuel : Le Net c’est sympa, mais quand ça devient une réalité, c’est vraiment plus fort.
    Je me pencherai dès que possible sur la sélection de rentrée, j’y ai vu un mot inconnu et ça me fait un peu peur !

  2. Ah bon ? C’est reparti ?
    Bon, j’ai compris, je suis encore bonne pour passer un autre été à préparer un deuxième recueil ! :cwy:
    Pas moyen de se reposer avec le Dupdup !
    Allez, je rigole … Très contente que ces ateliers recommençent. :smile:
    Mais pour celui-ci, je ne m’y pencherai que la semaine prochaine.
    Je vais prévenir Bergamote que les petits ateliers d’écriture du blogadupdup reprennent.

  3. Ouh là là ! C’est drôlement difficile cette fois !
    D’habitude, rien qu’en lisant les mots une fois, j’avais déjà une idée mais là …
    Que dalle ! :sad:

  4. Il était un artiste chez qui j’aimais passer du temps . Lors de soirées , quand le soleil automnal tendre et merveilleux grille ses derniers rayons , il aimait me parler de son pays , de ces oiseaux sortant d’un monde imaginaire qu’il avait gravé de tout son art sur des plaques d’étain . Il était malheureux de voir ici , seule des cultures de maïs à perte de vue , alors que chez lui la polyculture donnait au paysage une autre saveur . Il rigolait bien de me voir ronchon lorsque mon ordinateur faute de batterie lithium en bon état , me faisait manquer le chargement d’un logiciel souvent obsolète . Comme il était triste de voir ce monde décadent qui n’allait malheureusement pas vers un happy end , ce monde où le roi pognon fait la loi , où le bonheur n’existe pas dans la vie et le coeur des gens , ce monde aseptique où l’on peut pourtant entrer pour un petit bobo à l’hôpital et ressortir mourant flanqué d’une maladie nosocomiale . Mais toujours son sourire revenait pour illuminer son visage et donc le mien . Aujourd’hui chante encore en moi la musique d’un théorbe dont il pinçait les cordes jusqu’à se faire saigner les doigts .
    Il était un artiste chez qui j’aimais passer du temps .

  5. Hou la la, tu mets la barre haute. Va falloir qu’Etincelle change la pile au lithium de son neurone si elle veut rivaliser ! :devil:

  6. Quoi , elle n’a plus qu’un neurone Etincelle … Ne me dit pas Bernard qu’elle a perdu le deuxième , celui qui lui servait pour les maths !!!
    :shocked:
    Mais noooooooon , on t’aime Etincelle !!
    :wub: :wub:

  7. Eh Oh ! Du calme les gars !
    Faudrait voir à pas pousser Mémé dans les orties ! :smile:
    En tout cas, chapeau Yves pour ton texte et la rapidité avec laquelle tu l’as écrit. Les mots choisis par Bernard ne sont pourtant pas faciles à assembler.

  8. la j’essaye de prendre des notes mais……………. :silly: il y a des mots qui me mettent la tête à l’envers!!!!

  9. Par un jour automnal de l’année 1830 je vis ce chargement décadent de ces filles aux allures grivoises, dépassant notre voiture à cheval qui venait de s’arrêter devant une auberge. On pouvait lire sur une plaque d’étain «  happy end ».
    Monsieur Berzelius semblait absent perdu dans ses pensées de chimiste réputé, un rien ronchon. Il nous avait expliqué durant le voyage dans un français que la suède nous rendait quelque peu déformée, qu’il avait modernisé les valeurs chimique et que le lithium serait dans l’avenir un élément extrêmement important. Nous l’avions écouté parler, n’y comprenant guère grand choses, de chimie, de polyculture son frère possédant une ferme, lui fournissait pour ses recherches de multiples plantes,
    Toujours galant Mr Berzelius me tendit la main pour m’aider à descendre de la voiture nous avions tous besoin de repos le voyage vers Paris était interminable.
    Mr Berzelius tendit l’oreille et leva un doigts en signe de silence, puis nous dit regardant vers l’auberge: «  N’est ce pas la le son d’un théorbe? Ne dirions nous pas une oraison funèbre? »
    Je consultais du regard les autres passagers mais déjà notre chimiste entrait dans l’auberge.
    Le son grave me fit frissonner à n’en pas douter cela était d’une tristesse à faire pleurer.
    Quelques secondes à peine et Mr Berzelius sortait de l’auberge en nous arrêtant net devant l’entrée et chuchotant presque, il nous dit «  Il nous faut passer notre chemin et trouver une autre auberge l’aubergiste est mort hier d’une nosocomiale contracté à l’hôpital de la charité, rien n’est plus dangereux que ces hôpitaux » :devil:
    Et nous voilà tous remontant fébrilement dans la voiture le cocher fatigué nous lança un «  a cha et chi vous dormio d’un l’ voiture? À s’teur ya plus d’auberge à moins de dix lieux al ronde, ben mi j’que j’un dit …. j’va dételé et m’aller dormir» :sleeping:

  10. Dans le tumulte des activités portuaires, Angelo se frayait un chemin entre les grues et les containers. Fait inhabituel, il était en retard.
    Ce matin-là, alors qu’un premier souffle automnal retournait les esprits, la journée avait mal débuté. Un coup de fil de sa sœur, depuis sa lointaine Calabre natale lui avait tordu le cœur : à la suite d’une intervention chirurgicale importante, elle avait contracté une maladie nosocomiale, une vacherie qui la tuerait plus sûrement que la maladie qui rongeait son corps.
    Ronchon dès le lever, c’est un homme sérieusement entamé par l’angoisse qui se dirigeait vers son premier chargement du matin.
    Il avait depuis longtemps quitté la polyculture traditionnelle de sa terre rocailleuse pour découvrir une dureté encore plus prononcée, celle d’un monde industriel décadent, en pleine déshérence.
    Aujourd’hui, à nouveau, il regrettait cet ancien choix ; car en dépit d’un confort personnel enviable, la solitude pesait trop fort sur sa vie.
    Il gara son antique cyclomoteur, posa son casque, et tout en trottinant vers le quai, enfila ses gants de docker. Le patron ne lui fit aucun reproche : Miguel était un bon travailleur.
    La première caisse hissée lui glissa des doigts, heurta le bitume avec fracas et s’éventra, répandant son contenu.
    Des déchets métalliques constitués de métaux plus ou moins lourds, plus ou moins précieux, plus ou moins dangereux…
    Du plomb, du cadmium, de l’étain… Les résidus de machines obsolètes, remplacées par des matériaux plus légers et moins onéreux : lithium, silicium…
    Le progrès marche, le déchet est en route.
    Il songea à la destination de ce vieux cargo miteux, sa Calabre, là-bas, loin, aussi loin que sa sœur. Face penchée vers le sol, il put cacher la lourde larme qu’il n’avait pu retenir à l’idée de la souffrance de ceux de sa terre.
    Angelo mourut à cet instant là, terrassé par son impuissance, car il était homme juste. Il sentit aussitôt sa sœur près de lui. Angela !
    Ils rejoignirent les autres anges, accompagnés par la mélodie d’un théorbe, la si belle musique qu’ils avaient eu la chance d’entendre dans leur enfance, à Bologne. Elle berça les oreilles de leur funèbre happy end.

  11. Oh là là !
    Cela commence fort !
    Vous avez sacrément rechargé vos piles pendant les vacances du blogadupdup, vous tous !
    Christophe, ton texte est admirable, presque du Panaït Istrati … :wub:
    Si, si, pas de fausse modestie, c’est bien le même style.
    Pour mon texte, il faudra attendre, je n’ai pas du tout, mais alors pas du tout la tête à ça pour l’instant, désolée.
    Ce qui est sûr, c’est qu’il va falloir être à la hauteur après ceux d’Yves, Aurore et Christophe qui sont déjà à une altitude non négligeable.

  12. Hé là, Dupdup, t’as pas fini de faire le ronchon ?
    Toujours à râler contre les temps modernes et à nous parler de trucs de vieux !
    C’est quoi ta musique d’un autre temps ? Si on t’écoutait, pas de hip-hop, on en serait encore à l’époque du théorbe ! Pas de chargement non plus de mp3 sur internet, on en serait encore aux vieux 78 tours ! Quand à taper sur un clavier d’ordi, tu préférerais sans doute l’époque bénie des scribes gravant sur des plaques d’étain !
    Tu crois pas que t’es has-been et que ton monde a vécu ?
    Tu crois pas qu’au contraire notre époque moderne est fabuleuse ?
    Que le progrès sauvera l’humanité, qu’on ne court pas à la catastrophe comme tu le dis, mais qu’on se dirige au contraire vers un happy end ?
    Que l’énergie diffusée par la moindre pile au lithium est bien plus efficace que ton huile de coude ?
    Qu’on arrivera un jour à produire viandes et légumes en labo en partir de cellules souches et qu’on ne parlera plus de ta polyculture franc-comtoise à la noix ?
    Que le moindre cancer et la moindre maladie nosocomiale pourront être guéris et qu’on reléguera tes « remèdes de bonne femme » aux oubliettes ?
    Tu traites ce nouveau monde de décadent. Mais ce monde-là n’est-il pas le printemps de l’humanité alors que le tien est un vieux monde automnal ?
    Salut vieux ringard.
    Sans rancune ?

  13. Belle autodérision !
    Y’avait Gainsbarre et Gainsbourg, Docteur Renaud et Mister Renard, faudra compter avec Papy Dupdup et Bernard Chiréac !

    PS : Merci Etincelle, mais je n’arrive pas à la cheville d’un écrivain, je n’ai jamais réussi à noircir plus de 4 ou 5 feuilles. Je suis tout de même content de mon petit oxymoron final !

  14. Je ne sais pas si Christophe est ou non un écrivain mais il m’aura toujours appris ce qu’est un oxymoron :smile:

  15. Il y en a quelques-uns de célèbres, désolé de vous distraire, mais c’est bien parce que j’ai eu du mal à caser une happy end dans ma sordide petite histoire qu’il me faut rire un peu…
    festina lente (hâte-toi lentement), clair-obscur, aigre-doux, silence éloquent, mort-vivant, discrimination positive, silence éloquent, bordel organisé, oh pute vierge !ce blog est envahi par l’oxymore. :wink:

  16. Première participation au défi dupdupien, j’ai trouvé l’exercice agréable. Voici ma modeste contribution:
    Au son du théorbe reposant, un matin automnal, j’assistais derrière la vitre, impuissant, au chargement de multiples objets devenus inutiles à mon voisin: vaisselle usagée, vieil étendoir à linge, machine à laver obsolète, chaises ouvragées par la vrillette, escabeau aux marches escamotées, radiateurs grille-pains, casseroles éculées, étains cabossés… Au milieu de ce fatras, un fauteuil Voltaire au tissu passé retint mon attention : quelle mouche inspirée par le flot impétueux de la consommation à outrance, dans ce monde capitaliste, a donc piqué ce voisin pourtant attaché aux valeurs écologistes ?Faisant fi de ma maladie nosocomiale attrapée dans ce lieu de polyculture bactérienne incontrôlée qu’est l’hôpital public, je décidai d’abandonner mon air ronchon pour apostropher avec bonhommie mon voisin dérivant dangereusement sur la pente glissante de la surconsommation décadente. Inutile de se shooter au lithium pour le convaincre de me laisser redonner vie à son fauteuil délaissé. Je rentrai chez moi, riche d’un nouvel élément pour agrémenter mon salon en mal de décoration inspirée. Happy end !

  17. J’ai bien rigolé : je vois que tu récupères avec efficacité toutes les bêtises qui traînent, tu devrais donc trouver ton bonheur sur ce blog ! :wink:

  18. allez, moi aussi je me lance

    Un chargement automnal de plaques d’étain et de piles au lithium au son du théorbe chez un vieux paysan ronchon et décadent adepte de la polyculture et se remettant d’une maladie nosocomiale ne constitue-t-il pas un magnifique happy end ?

  19. Réellement très impressionnée par tout ce qui a été écrit ci-dessus et très heureuse que nos petits ateliers attirent de nouveaux participants. :smile:

    Dans quelques jours, Jean devra quitter l’hôpital et rentrer chez lui.
    Malgré les carbonates de lithium qu’on lui fait ingurgiter, il est toujours aussi déprimé et perpétuellement ronchon.
    Angoissé, Il regarde le paysage automnal par la fenêtre. Mais ce qu’il y voit est désespérant d’uniformité. Un immense champ de maïs, à perte de vue.
    Où est passée la sympathique polyculture d’antan ?
    Il se remémore la ferme d’Estelle chez qui, enfant, il allait jouer tous les soirs après l’école : quelques parcelles de vignes, deux ou trois petits champs de blé, un carré de pommes de terre, un verger planté de cerisiers, pommiers, poiriers, bordé d’une rangée de groseilliers. Des petits murs de pierres sèches. Et puis le grand pré pour les quatre vaches. Le cheval dans l’écurie où les hirondelles venaient nicher. Les poules, les lapins, le chien et bien sûr le cochon …. La cuisine avec sa grande table en vrai bois d’arbre décorée d’un pot en étain posé au centre …
    Ce souvenir idyllique est de nouveau chassé par son angoisse.
    Et s’il « attrapait » une infection chez lui ? Et si la cicatrice se rouvrait ?
    Les happy-end, lui, il n’y croit pas.
    L’infirmière à qui il a confié son inquiétude lui a répondu qu’il risque bien moins une infection chez lui qu’ici. Combien repartent de l’hôpital avec une infection nosocomiale !
    Malgré tout, non, il n’a pas du tout envie de rentrer chez lui, de retrouver sa solitude, son mal de vivre. Pourtant, toujours fidèle, son théorbe l’attend à la maison, sagement allongé sur le vieux canapé au tissus râpé. Son théorbe, son unique ami, le seul qui a apporté un peu de joie dans sa pauvre vie minable.
    Voilà que son voisin de chambre augmente encore le son de la télé. Ce flic à la retraite ne sait pas faire autre chose que regarder TF1, le foot et tous ces musiciens décadents d’aujourd’hui. Chaque après-midi, ses anciens collègues de travail viennent lui rendre visite avec un plein chargement de bières. Leurs sujets de conversation sont d’un affligeant. C’est intolérable !
    Jean n’arrive plus à supporter tout ça.
    Il comprend de moins en moins ceux qui disent que la vie est belle.

  20. Oui effectivement, et moins optimiste que d’habitude…
    J’espère que ce n’est pas un signe de dépression profonde mais plutôt les mots choisis qui provoquent ça : le nosocomial décadent et ronchon ça colle pas vraiment avec le théorbe !

  21. Merci pharisien, adepte de la phrase unique à rallonge. Tu as lu Proust ?

    Quand à Etincelle, très beau texte une fois de plus, mais faut-il tolérer « décadents » avec un « s » à la fin ? Allez oui, pour une fois … ! (mais c’est bien parce que tu as parlé d’un « chargement de bières » et que ça nous met l’eau à la bouche ! par contre le prochain coup, ne te gênes pas pour mettre un « s » à « chargement ») :wink:

  22. Pas de soucis Christophe, ni de dépression en vue. La tristesse du texte que j’ai écrit ne reflète en rien mon humeur.
    La seule chose qui n’est pas inventée est la ferme d’Estelle. :wub:
    Quand à Bernard, il parle beaucoup de « s » que j’aurais du mettre ou pas mais il ne parle pas du seul « s » que j’ai écrit à tort dans « au tissus râpé ». :tongue:
    En tout cas, les ateliers d’écritures du blogadupdup sont un succès, on peut le dire :smile:

  23. De toute façon, Dupdup n’est pas Capello : il est incapable d’employer la bière au singulier (ce qui arrange bien ses convives), et en Méditerranée, sa destination préférée n’est pas la Corse mais l’ile du malt !

    PS : des fois je peux placer des accents circonflexes, mais là, la bécane refuse… :angry:

  24. Depuis qu’il l’avait entendu sur scène, c’était une idée fixe chez Tristan : il fallait que Nelson Amos lui apprenne à jouer du théorbe. Ce n’était pas compliqué, cela faisait des mois qu’il se traînait dans sa vie, sans goût pour le lendemain, qu’il était perpétuellement ronchon, et ce concert avait éclairé son avenir : la seule façon à ses yeux d’écrire un happy end à sa propre histoire, c’était d’apprendre à tirer de cet instrument fabuleux les sons merveilleux qui l’avait élevé bien au-dessus de ses tracas quotidiens et emmené bien loin de tous ceux qui avaient partagé les fauteuils de l’opéra Garnier avec lui ce soir-là.
    La décision avait été prise rapidement. Sa réalisation en revanche semblait contrariée par des forces qui le dépassaient. Une crise d’appendicite l’avait terrassé. Il avait frôlé la péritonite. Une infection nosocomiale avait prolongé son hospitalisation. Par deux fois, il avait été obligé de repousser son envol pour les Etats-Unis. Comme si ce n’était pas assez difficile de se procurer un sésame pour cet eldorado ! Le sort semblait s’acharner sur Tristan. Ses amis, qui étaient habitués à ses jérémiades à répétition, n’en revenaient pas de la sérénité avec laquelle il accueillait les difficultés. C’est qu’il avait un objectif lumineux auquel il se rattachait et plus rien dans ce monde décadent ne pouvait l’en faire détourner les yeux.
    L’avion avait subi de nombreuses zones de turbulences, plusieurs passagers croyaient leur dernière heure venue… mais Tristan, lui, restait d’un calme olympien. Il avait la force que procure la foi : si son destin était de devenir l’élève de Nelson Amos, il était tout simplement impossible que cet avion et tout son chargement s’abîment dans l’Atlantique. Loin de moi la volonté de promouvoir un tel extrémisme des convictions, mais le fait est que Tristan est bel et bien arrivé à bon port. Le passage de la douane a été long et pénible. Devant lui, un homme essayait vainement de défendre les graines que les employés voulaient lui arracher : « Mais j’en ai besoin ! Ma fille veut pratiquer une polyculture saine et naturelle dans sa petite ferme ! Je vous assure que je ne vous apporte aucun germe dangereux ! » La seule réponse que les douaniers opposaient sans variation à ses cris désespérés était sans recours : « Strictly forbidden, Sir. » Derrière lui, un couple chuchotait : « Tu crois que ça va passer ? Il y a du lithium dedans, c’est dangereux, quand même ! – Oh, allons ! À notre époque tout le monde a un ordinateur portable en voyage… En revanche, je me demande si ma montre à gousset en étain ne risque pas de faire sonner leur machine… – Aucune idée, mais ça t’apprendra à te promener avec cet objet suranné ! »
    Tristan était venu pour ainsi dire les mains dans les poches et il passa les portiques sans souci après quelques heures de tracasserie administrative. Lorsqu’il posa le pied dans la ville d’Ypsilanti, il eut l’impression que tout ce qui pesait sur ses épaules depuis qu’il avait quitté l’enfance s’envolait. Ses efforts payaient… Il huma l’odeur de ce soir automnal, savoura les couleurs chatoyantes du crépuscule et pressa le pas vers l’université et le bonheur promis. Dans sa tête, la musique des cordes pincées résonnait déjà…

    Hem, pas très réaliste. J’ai hésité à faire une chute plus percutante, mais il faut croire que je suis dans une période où je veux croire à l’espoir, hé hé…

Laisser un commentaire

:D :-) :( :o 8O :? 8) :lol: :x :P :oops: :cry: :evil: :twisted: :roll: :wink: :!: :?: :idea: :arrow: :| :mrgreen: