« Celui qui ne bouge pas … »

Ce blog se met en congés. Le prochain article reprendra le lundi 6 mars.

Pour ce dernier article avant la pause, j’avais envie de traiter d’un sujet qui me tient particulièrement à coeur, celui de l’inertie de la plupart des gens qui acceptent leur condition dans un monde où bon nombre d’acquis régressent. Inertie difficile à comprendre alors que dans toute notre Histoire les générations qui se sont succédées se sont battues pour faire avancer le monde sur plein de plans différents.

Mes amis sont tous des gens qui donnent de leur temps à la collectivité, dans le milieu associatif le plus souvent, parfois à un niveau plus politique -ne serait-ce qu’en étant conseiller municipal – et il faut bien dire que sans l’implication de ces millions de français militants il y aurait des secteurs entiers de notre société qui partiraient à veau-l’eau (notamment dans les secteurs de la santé, du social, de la culture, de l’environnement …). Mais la plupart des gens ne bougent pas, force est de l’admettre. Pourquoi ? Vaste question à laquelle je n’ai aucune esquisse de réponse. C’est pourquoi j’avais envie que pour ce dernier article on discute de cette phrase de Rosa Luxemburg : « Celui  qui ne bouge pas ne sent pas ses chaînes ». Il y aurait eu sans doute beaucoup de chose à dire sur cette phrase.

Et puis l’actualité m’a rattrapé.

J’ai été très affecté par l’affaire Fillon. Etant de gauche, mais plus encore démocrate que de gauche, je ne me réjouis jamais de ce qu’il peut arriver de dur au camp d’en face. Pour qu’il y ait un vrai débat politique lors d’une élection, il faut que les partis qui portent les idées les plus contradictoires soient suffisamment forts pour qu’il y ait un vrai débat. Or là, on se retrouve avec une affaire aussi grave que celle de l’affaire Cahuzac (à la différence près qu’elle se déroule juste avant une élection et non juste après).

J’aurais aimé parlé de l’immoralité de ce qui arrive, plus que de questions de légalité ou non. Et finalement, il n’y a plus vraiment de discussion possible, même sur la question de la légalité. Car ce que le Canard à dit ce mercredi (et que les journaux généralistes n’ont pas vraiment relevé) c’est que l’un des premiers arguments de la défense c’est la chose suivante : « le délit de détournement de fonds publics serait inapplicable aux députés ». Si les avocats de Fillon se battent avec cet argument c’est qu’il y a bien détournement de fonds publics. Voilà, la messe est dite. Circulez, y’a plus rien à voir … Pour la forme, tout le reste sera de la cuisine entre juristes. Mais sur le fond, on sait …

Donc, pas d’articles sur cette affaire sur leblogadupdup.

Et voilà qu’est arrivé le vote européen lié au CETA.

J’ai lu un certain nombre d’articles depuis au moins deux ans sur le sujet. Tous très inquiétants. Et le vote des députés européens a été sans appel : les sociaux-démocrates se sont pour la plupart ralliés à la droite libérale pour assurer la victoire du OUI. Ils ont donc choisi les multinationales au détriment des citoyens. Car ce CETA sera une catastrophe pour l’environnement, la santé, les droits sociaux et la transparence démocratique.

J’ai donc eu envie de faire un article sur le sujet. Mais par quel bout le prendre alors que tout est complexe ? Et puis hier soir, il y a eu le meeting de Mélenchon à Strasbourg devant 4 500 personnes.  Alors, oui, pourquoi ne pas mettre la vidéo de Mélenchon parlant du Ceta et de ses conséquences, vu que j’aurais du mal à mettre une vidéo d’un autre homme politique, tous ayant eu des positions très ambiguës et peu compréhensibles sur le sujet (on en parlera sans doute dans les commentaires).

Quelques mots tout de même sur cette vidéo avant de vous la livrer en pâture. Comme bien souvent, les salles pouvant accueillir les meetings de Mélenchon sont trop petites et le discours se fait successivement dans plusieurs salles, voire même comme ici pour le premier discours, dehors devant un public qui n’a pas pu rentrer bien au chaud. Donc, pour voir directement le long passage où l’on parle du Céta, il faut aller directement au deuxième discours c’est à dire au minutage 36’03 ». Mélenchon n’entre pas dans le détail du Ceta mais en montre, de manière très pédagogique, tous les tenants et les aboutissants.

Il y a donc beaucoup d’horreurs qui nous attendent suite à la signature de ce traité.

Mais ce que je n’arrive pas à comprendre, c’est comment les journalistes (hormis ceux de l’Huma et de quelques journaux alternatifs) ont pu autant sous-estimer pendant deux ans ce projet de traité, et comment depuis deux jours ils ont pu minimiser les conséquences de sa signature. D’ailleurs, globalement, on n’en a pas beaucoup parlé. L’actualité – de type rouleau compresseur – est déjà passée à autre chose. Mais peut-être que çà n’intéresse que moyennement le public. D’ailleurs, en discutant aujourd’hui avec un agriculteur, j’ai compris qu’il n’avait pas envie de savoir à quelle sauce il va être mangé. J’imagine que c’est la même chose pour la plupart de nos concitoyens.

Et finalement, j’en reviens au sujet que je voulais traiter au départ : « Celui qui ne bouge pas ne sent pas ses chaînes ».

Délire musical

Week-end maussade ici en Franche-Comté.
Alors je vous propose un petit jeu musical un peu inhabituel, faisant appel à votre imagination débordante.
Que pourrions-nous faire en ce dimanche en rapport avec la musique ?

Piaffer avec Edith
Baiser avec Joan
Nager le crawl avec Diana
Cocooner avec Kaukonen
Faire du bob avec Dylan
Aller au brahms du cerf avec Johannes

Allez, comme ce blog avait tendance à devenir un peu trop sérieux les temps derniers, je vous laisse continuer la liste et délirer dans tous les sens possibles et inimaginables (sans avoir peur des jeux de mots complètement vaseux).

Champagney, terre d’insoumission

L’esclavage a été aboli le 4 février 1794.

Peu de gens sur ce blog savent que le processus d’abolition a commencé en Haute-Saône dans un petit village appelé Champagney. C’est là qu’en 1789, les habitants du village ont demandé dans leur cahier de doléances que l’esclavage soit aboli. Et c’est aussi là que se trouve aujourd’hui le Musée de la négritude et des Droits de l’Homme.

Ce 4 février, Jean-Luc Mélenchon était à Champagney où il s’était promis de revenir. Sa venue n’avait été annoncée que l’avant-veille.

La petite salle du village ne contenant qu’une cinquantaine de places, c’est sous le préau de l’école (car le froid et la pluie étaient au rendez-vous) que la prise de parole eut finalement lieu.

J’étais là, transi de froid, à quelques mètres seulement de l’orateur. Un très beau discours qui prend toute sa résonance dans le contexte mondial actuel de paupérisation et d’esclavage moderne (les ONG recensent aujourd’hui entre 200 et 250 millions d’esclaves sur la planète).

Champagney : c’est l’idée d’une insoumission qui a commencé là, dans un petit village haut-saônois au pied des Vosges et qui a ensuite fait son chemin de par le monde.

Alors, si vous avez 36 minutes devant vous …