Le pic noir (3)

Ce printemps, j’ai décidé de passer deux heures auprès de chaque cavité d’arbre récemment creusée que je trouvais. J’avais follement envie de photographier les pics dans cette forêt de Bussières que j’adore et que je connais bien (même s’il m’arrive encore parfois de m’y perdre).


J’espérais au départ trouver le nid du pic épeiche et, avec un peu de chance, celui du pic vert. Et je n’ai rien trouvé avec cette méthode-là, alors que j’ai passé un temps fou, immobile au pied d’un arbre, une une ou deux écharpes de camouflage autour de moi, à quelques dizaines de mètres des arbres que je surveillais.

Et puis le miracle s’est produit ! Alors que j’attendais un hypothétique pic mar qui n’est jamais venu, j’ai aperçu à travers les mailles de mon écharpe de camouflage deux pics noirs qui se poursuivaient en se chamaillant et en criant. Comme je n’avais jamais vu un tel comportement et qu’on était en avril, début de la période de nidification, j’en ai déduit qu’une telle scène ne pouvait avoir lieu qu’à proximité immédiate du nid. Je me suis levé, j’ai cherché et j’ai trouvé le nid en moins de cinq minutes. Effectivement il n’était qu’à une trentaine de mètres de l’endroit où je m’étais camouflé. Je me suis caché, le mâle est arrivé au nid au bout de cinq minutes.

Un couple de pic noir a un domaine vital immense, pouvant aller à 800 hectares, et qui se réduit en période de nidification à un territoire de 20-40 hectares (voir l’article que j’ai écrit récemment sur ces notions de domaine vital et de territoire). Donc évidemment, je n’espérais jamais trouver le nid. Et puis, hop là, sans avoir l’intention de le chercher et en moins de cinq minutes … ! Je vais finir par croire en Dieu ! Ou au diable !

A partir des jours suivants, je suis revenu deux heures tous les matins. Le nid était très haut dans un foyard, les conditions de prise de vue n’étaient pas très bonnes mais par moments, le matin, l’arbre bénéficiait d’une très bonne lumière. Je n’ai pas fait beaucoup de photos car chaque arrivée au nid était très rapide, parfois l’oiseau ne restait que quelques secondes contre le tronc. Et quand un oiseau ne vient que toutes les deux heures et qu’il arrive sans un seul bruit, autant dire que si on n’a pas l’oeil dans le viseur à ce moment précis, il faudra attendre deux heures de plus !

Et puis il y a eu une période de très mauvais temps, froide et pluvieuse, et de ce fait j’ai quasiment loupé toute la période où les jeunes se montraient « à la fenêtre ». Et surtout, ils se sont envolés bien plus vite que je ne le pensais et extrêmement tôt dans la saison (le 14 ou le 15 mai). Voici quelques images, présentées de manière chronologique, essentiellement faites au moment où mâle et femelle se relaient au nid, parmi le peu que j’ai réalisé. La dernière image est la seule où l’on voit un jeune. On peut cliquer sur les images pour les agrandir un peu.

A noter que le pic noir n’est plus vraiment l’oiseau mythique du fond des forêts tel que l’a décrit Paul Géroudet (« une expression des forces primitives de la forêt sauvage »). L’espèce possède une dynamique incroyable qui lui a permis de coloniser d’autres milieux naturels et d’autres régions. Au 19 ème siècle, cet oiseau n’a jamais été signalé en plaine, il n’était cantonné qu’aux forêts d’altitude. En 1976/77, quand j’ai commencé à m’intéresser aux oiseaux, il était déjà bien présent dans la forêt de Bussières. Depuis cette période, d’une part il a progressé vers l’ouest, jusqu’à atteindre la Bretagne (il n’est pas allé plus loin, sans doute que les bières, le cidre et le chouchen breton l’ont convaincu qu’il était enfin arrivé là où il fallait !). Et il a pris l’habitude d’aller dans des milieux plus ouverts, à tel point qu’il niche parfois sur des aires d’autoroute (notamment sur l’aire du Jura). D’ailleurs, à Bussières sur les trois couples que compte la commune, l’un des couples est dans une ripisylve (forêt riveraine) le long de l’Ognon, loin du massif forestier.

A tout bientôt pour un article sur une autre espèce de pic.

30 réflexions au sujet de “Le pic noir (3)”

  1. J’admire qu’on puisse rester ainsi à l’affût pendant des heures.
    Il m’arrive de faire de belles observations, mais c’est toujours par hasard, lors de randonnées.
    En général, dans ces conditions, la photo, c’est un peu raté.
    Sauf pour les vautours et les bouquetins dans le Vercors, il y en a tant.
    Et les insectes.

  2. alors, l’oiseau avec la tête rouge c’est le mâle. Il y a quelques années nous en avions un dans la propriétà, il venait se nourrir aux boules de graisses et de graines que nous suspendions dans le jardin.
    rien vu cette annnée.

  3. Un Pic noir sur les boules de graisse jacqueline !?! :blink: Plutôt Pic épeiche .
    Pour ce qui est du Pic noir autour de chez moi dans le Finistère … c’est vrai qu’il est bien présent . Il aime nicher dans les bois qui bordent les petits fleuves où il trouve des fûts (pas de bières !! :silly: ) pour creuser son nid à bonne hauteur . C’est quand même un oiseau discret que l’on entend plus qu’on ne voit . Cette année encore , il a niché à 300 mètres de la maison … :happy:

  4. bonsoir Yves,

    je vais t’envoyer des photos, mais je dois rechercher dans les 20.000, alors cela me prendra un peu de temps.
    peux-tu juste m’adresser ton adresse mail.merci
    je crois que tu as la mienne.
    amitiés

  5. bonsoir Yves,
    pour Yves
    Jean cherchera la photo demain, mais tout à l’heure, vers 19 heures il a vu un pic avec des plumes vertes

    un geai est venu boire à la fontaine aux oiseaux et un chardonneret picorait des graines dans le sentier du jardin, il est vrai que le jardinier venait de passer avec la tondeuse sur ce sentier, non, non, il n’y a pas de gazon sur ce sentier, c’était seulement pour aller d’une partie du jardin à l’autre et un peu d’herbe s’est rependue sur ce sentier.
    juin est le mois des roses, chez nous c’est fleuri partout et cela sent bon.

  6. Dupdup est un maître du temps. Même le mot patience est faible. J’ai pu le constater en partageant de bons moments avec lui. Je ne suis pas capable de rester aussi longtemps que lui au même endroit, et peu de gens le peuvent à mon avis.
    Foin de mots, il est certain que notre rapport au temps nous éloigne de la réalité et, pire, de nous-même, ce que les tendances actuelles accentuent, malheureusement.
    J’ai toujours pensé qu’en changeant notre regard, notre approche de l’espace (ne jamais passer au même endroit, aller là où on croit que c’est moins bien, changer d’itinéraire, etc.) et du temps, on finit par découvrir des choses. C’est comme ça que j’ai pu faire de belles trouvailles, particulièrement à une période de ma vie où j’y ai consacré… du temps !
    Cet article est une magnifique illustration de ces paramètres fondamentaux qui sont à la base des observations. Le reste vient simplement ou est plus accessible aux naturalistes.
    Le temps et l’espace, quoi de plus simple et de plus commun ?
    La nature !

  7. A noter que le pigeon colombin a confirmé sa présence. Il a attendu que les jeunes pics noirs s’envolent pour s’installer à leur place.

  8. bonsoir les amis

    je suis totalement incapable d’envoyer des photos de pics ä Yves

    alors merci ä lui de m’envoyer un mail et j’y répondrais avec les photos des pics de notre propriété.

  9. je passe par le blog de Bernard pour faire un coucou à Yves. Je ne peux vraiment pas envoyer nos photos de pics à Yves, mais je tiens à lui dire que ses photos des libellules sont vraiment magnifiques. merci, quelles merveilles,
    amitiés à toutes les personnes qui me connaissent.
    Jacqueline

  10. Coucou Jacqueline , le week-end , Yves passe plus de temps dehors à compter les odonates et zygènes pour de futurs Atlas bretons que devant l’ordinateur !! :smile:
    Désolé :blush:
    Je vais t’envoyer un mail … Merci pour les compliments sur les photos de mes chères libellules !! :wink:

  11. coucou Yves, c’est fait, les photos sont parties, mais je ne comprends absolument de quels animaux tu fais des recherches, pour moi c’est du charabia.
    demain mardi nous partons pour trois jours, j’aurais certainement beaucoup de choses à vous raconter, nous serons dans le coeur de la Suisse.
    becs

  12. un coucou à tous les amoureux des oiseaux

    entre 18 et 19 heures, par deux fois un geai, avec ses jolies plumes bleues sur la queue est venu sur notre fenêtre et a piqué les noisettes que nous mettons pour les écureuils-
    les passages ont été trop rapides que Jean n’a pas pu faire la photo.

  13. ben oui, mais alors, on peut pardonner à une dame âgée et qui en plus n’a plus qu’un oeil de confondre ailes et queue du geai, déjà qu’il est venu sur la fenêtre deux fois voler les noisettes, c’est pas tous les jours que l’on peut voir ça.
    attendez tous……………quand vous aurez 89, vous serez en Ephad, et sans ordinateur…………
    quant à moi je suis à la maison, avec ordinateur mais sans vos téléphones modernes, mais en compagnie de Jean qui est aux petits soins pour moi.

  14. hello la France Comté, balayez-vous les grêlons, j’espère que personne du blog n’aura été atteint par le très fort orage vu à la TV.
    chez moi, en Terre Sainte, comme toujours rien de méchant à signaler, mais depuis Lausanne et le canton de Fribourg c’était important. Mon jardin (fleurs) n’a pas souffert, mais la forte pluie a abîmé mes jardinières de pétunias. On verra dans quelques jours si des repousses arrivent. cette forte pluie a attiré notre attention que les pétunias sont fragiles…………mais bon, c’est Jean qui a choisi, pour changer une fois des géraniums.
    bonne soirée à tous.

  15. Enormes grêlons (balles de tennis) entre Etalans et Valdahon.
    Chez moi que de belles et douces averses, idéales pour le jardin, les orages violents montent en altitude.
    Bernard et Jacqueline : je peux aller en Suisse !
    Alors plusieurs informations importantes.
    1. Je compte me rendre au resto des milans
    2. Je descends du miel : Jacqueline, dis-moi combien de kilos
    3. Bernard, donnes-moi l’adresse mail de Jacqueline et un téléphone si tu as, pour que nous convenions d’un rendez-vous.
    4. Ma femme et moi disposons d’un point de chute à Genève, elle veut aller aux Pâquis, et moi au resto ;-)
    5. L’an prochain, j’aurai un nouveau boulot, plus loin de la Suisse, alors ce serait bien qu’on se voit d’ici mi-juillet.
    A bientôt, bonne nuit.

  16. Bonjour Christophe

    Christophe il ne faut jamais laisser ta femme seule aux Pâquis……………mon adresse mail
    reymondej@hotmail.com mon adresse privée et numéro de téléphone je veux bien te les donner par mail.
    le repas des milans a lieu le matin jusqu’à 9 h 30 – 10 h à toi de voir où vous voulez dormir en France, ou, si vous aimez le camping ou que vous avez une caravane ou bus camping il y a de la place chez nous. Si vous cherchez des chaînes d’hôtels peu chers, il y en a en France à 25 minutes de chez nous.Entre Ferney Voltaire et Genève et aussi à Gex. Malheureusement chez moi, quand mon père a construit la villa, en 1950 ce n’était pas la mode des chambres d’amis .
    tu m’envoies un mail et je te donne nos numéros de téléphone. etc.etc.
    Pour le miel, 3 kilos, cela fera bien pour une année.
    Nous nous réjouissons de vous rencontrer…….enfin………..
    a bientôt, bisous.
    les douanes françaises et suisses les plus proches de chez nous sont Ferney-Voltaire, Divonne, ou éventuellement suivant ton parcours Vallorbe.

  17. Dans l’idéal pour moi ce serait le 15 ou le 16 juillet car avant je suis très pris par mes animations jardin et par un séjour en Belgique.

  18. oh oh je n’avais pas compris que Bernard viendrait avec Christophe, mais pas de problèmes
    il faudra simplement fixer la date quelques jours avant, et vous vous débrouillez pour vous loger et pour arriver chez nous vers 8 h 30 car à cette heure là les milans ont très faim

  19. ok,c’est super pour vous depuis que vous pouvez vous déplacer sans contrainte.

    nous, on attend toujours, car 30 kilomètres en France cela ne vaut pas la peine.

  20. Christophe,

    pourquoi ton épouse veut-elle aller aux Pâquis ? suivant ta réponse je te donnerai la définition de ce quartier de Genève.

  21. Je ne viendrai pas, j’avais crû que le nourrissage des milans avait lieu vers 11H le matin comme autrefois, ce qui m’aurait permis de faire l’aller-retour sur la même journée. Mais là, je n’aurai pas le temps …

  22. A voir cependant, j’en rediscute avec Christophe, la seule possibilité pour moi serait pendant la période du 19 au 21 juillet.

  23. Bernard, tu n’as pas du Brassens à réviser pour une échéance importante juste après ? :angel: :whistle: :devil:

  24. les amis, vous venez quand vous voulez, avec qui vous voulez, mais jamais les milans n’attendrons jusqu’à 11 heures, mais je vais tout de même demander à Jean jusqu’à quelle heure il peut les faire attendre. en ce moment ils sont environ 30.
    je vous tiens au courant demain

  25. Jacqueline : je t’ai envoyé un mail, le reste en privé :wink:
    D’avance merci pour le resto Milanos, super content d’avoir la chance de cette visite.
    Bises à tous

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