Le sens du partage (2)

Juste une petite anecdote que j’ai vécue l’été dernier.
Si l’année 2021 a été plutôt une bonne année pour le jardin, elle ne l’a pas été pour les tomates.
Des amis m’ont amené visité le jardin de Christian au mois d’août. Très beau jardin (dans la droite ligne des jardins d’autrefois, comme je les aime) ! Dans la conversation, j’ai glissé le fait que j’avais réussi à faire quelques dizaines de bouteilles de sauces tomates mais que je n’irais guère plus loin, à cause du mildiou qui commençait d’attaquer tous mes plants. Christian m’a dit « Je verrrai ce que je peux faire ». 1 mois plus tard il m’appelait pour me dire de passer, il m’avait préparé deux magnifiques caisses de tomates d’excellente qualité (j’ai rarement vu des tomates aussi saines), gorgées de jus ! Et lorsque je suis arrivé, il m’a demandé « tu aimes les brocolis ? ». Alors il m’a mis par dessus le marché une grosse caisse de brocolis magnifiques (je n’ai jamais réussi à en avoir d’aussi beaux dans mon jardin).


Ce qui est dingue, c’est que Christian est quelqu’un que je ne vois presque jamais, une fois tous les dix ans peut-être … !
Là où je veux en venir avec cet article, c’est que le don gratuit existe encore dans nos campagnes. Placé dans le contexte de notre vie moderne, cela peut sembler extraordinaire. Mais en fait c’est juste la survivance d’une autre époque où les relations étaient bien différentes dans les villages et où ce type de relations était monnaie courante.
J’ai conscience que ce monde-là, qui est le monde campagnard d’où je viens, est en train de disparaître rapidement. Pas sûr qu’on verra ce genre de choses dans 10 ou 20 ans !
Cet automne je suis allé porter deux sacs de racines d’endives à Christian. Car, bien évidemment, c’est aussi comme ça que ça fonctionne : dans les deux sens !
Putain, ce que j’aime cette manière de faire !

7 réflexions au sujet de “Le sens du partage (2)”

  1. Pas certain que ça disparaisse. Je dirais même que (à mon humble niveau) ça commence à prendre. Et ça sera certainement une solution résiliente aux problèmes à venir…. Sans compter que pas de TVA = moins d’argent pour l’état qui le dépense décidément bien mal. Bref, j’adhère totalement au principe

  2. Chiche.
    Alors tu m’appelles quand pour tes ruches ?
    D’accord avec toi sauf que les liens intergénérationnels sont indispensables.
    J’attends.
    :wink:

  3. Oui j’aurais dû mais je n’aurai encore une fois pas le temps de m’occuper correctement des abeilles, tellement de choses à gérer ce printemps… :dizzy:
    J’attends mon déménagement pour me dégager du temps, soit vers mi-mai pas avant :wink:

  4. D’accord, ça fera à peine tard… mais sait-on jamais.
    L’offre tient pour l’année prochaine, ça nous laissera plus de temps pour préparer la saison 2022-2023.
    Bon courage pour cette migration. :smile:

  5. Nous avons déménagé à l’automne sur le plateau de Millevaches et la première fois que j’ai discuté avec mon voisin agriculteur, il m’a proposé de passer à la ferme chercher une salade « qui allait se perdre à cause du gel ». Je suis repartie de la ferme les bras chargés d’œufs et de légumes…

    Quelques semaines plus tard (fin novembre sous la neige), nous tombions en panne de chaudière. Ces mêmes voisins, mais aussi d’autres personnes que nous connaissions à peine, nous ont proposé de nous héberger.

    Inutile de dire que ces gestes d’accueil et de solidarité dans un village où nous venions tout juste d’arriver nous ont fait énormément chaud au cœur !

    « Elle est à toi, cette chanson… »

  6. Sur le plateau des mille vaches, ton voisin t’en donne une, il lui en reste quand même 999 ! :wink:
    Trèves de plaisanterie : on croit souvent que plus on va dans les endroits paumés et plus les gens sont repliés sur eux-mêmes. C’est sans doute vrai pour une certaine catégorie de personnes, mais il reste un peu partout, notamment chez les Anciens campagnards, ce fond de générosité et de solidarité. Merci Fadette pour ton témoignage précieux.

  7. A côté de Bussières, une maison a brûlé. L’appartement voisin a été aussi endommagé. La commune de Bussières a relogé la famille dans le seul logement communal existant (l’ancien locataire venait juste de partir). La solidarité existe donc au niveau individuel mais à un niveau plus institutionnel ça existe aussi.

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