Les sans-abris orphelins … en attendant Sarko !

Avec l’abbé Pierre, les sans-abris trouvaient un toit.
Nul doute que Sarko caresse aussi le projet de leur proposer un toit à partir de mai : à Fleury-Mérogis, Fresnes, Paris-la-Santé …
Les sans-abris, qui ne souhaitent pas rester orphelins longtemps, attendent donc avec impatience l’avènement de l’empereur Nabot-Léon (*).
(*) On ne voit pas trop à priori ce que vient faire le mot « Leon » dans le jeu de mot « Nabot-Léon ». Voici l’explication, elle est toute simple : dans l’un de ses derniers discours, Sarko a eu le toupet de faire référence aux hommes de gauche en prenant comme exemple Jaurès (ce qu’une certaine presse a d’ailleurs dénoncé) mais aussi Léon (Blum). Et puis, au rythme de démagogie du personnage (qui semble sans limites), je m’attends à ce qu’il fasse bientôt référence à un autre Léon (Trotsky) (mais dans ce cas-là, ne va-t-il pas s’aventurer sur une pente glissante … en faisant « trop d’ski » ?)

48 réflexions au sujet de “Les sans-abris orphelins … en attendant Sarko !”

  1. Ca pourrait être aussi le vieux « Léon » de la chanson de Brassens (Celui qu’on dénigrait… et qu’on regrette quand il n’est plus là !)

    Plus sérieusement, j’ai du mal à saisir l’origine précise de cette irrépressible pulsion qui semble inciter la gauche (une certaine gauche ?) à « diaboliser » Sarkozy, comme elle diabolisait hier Le Pen.

    Cela me paraît doublement irrationnel :
    – Ses options politiques sont en effet discutables mais (il me semble) tout à fait acceptables dans le cadre républicain.
    – C’est une stratégie totalement improductive, car le meilleur moyen de le remettre en selle (en transférant sur lui une bonne partie de l’électorat de Le Pen).

    Qu’est-ce qu’il réveille donc, qui semble faire si peur ???

  2. « L’abbé Pierre depuis toujours avec les sans-abri » lu aujourd’hui dans la presse.
    Ah bon, lui aussi dormait dehors ?

  3. Cette histoire de Sarko qui a demandé aux RG de surveiller l’un des adjoints de campagne de Ségolène Royal inquiète les très proches de Sarko. Ils pensent que cela renforce une image d’un Sarko qui veut absolument tout contrôler. Et c’est vraiment l’impression qu’il donne. A force de vouloir être partout, donner son avis sur tout, jouer au sacre de l’empereur, on en arrive à un certain bonapartisme. Il y a d’un côté « moi je » et les autres. Tu as raison, Vincent, de dire qu’il reste dans le cadre républicain, mais, en me basant uniquement sur mon intuition, j’ai le sentiment qu’il est beaucoup plus dangereux que ne peut l’être Le Pen. Tu as également raison de dire qu’il ne faut pas le diaboliser. Oui, sans doute, mais que celà ne nous empêche pas d’être vigilants !

  4. Si Sarkozy finit Président de la République française (ce qui n’est pas à exclure), serez-vous plus ou moins inquiets que lorsque Chirac a été élu ? Pourquoi ? En quoi est-il plus dangereux (que Le Pen… ou d’autres) ?

  5. Bon… j’m’y colle parce que cette éternelle discussion sera d’autant plus pénible qu’elle sera éternelle : une vision d’enfer !
    Et comme le dit de façon gênante dupdup, l’intuition l’emporte sur le rationnel ; le cerveau reptilien qui impose la fuite prend le pas sur son cortex… anesthésié.

    Pour tenter donc d’élucider cette intuition que je partage avec dupdup, je m’efforce d’apporter mes arguments face à la question pertinente, républicaine, mais néanmoins claire de Vincent.
    D’abord, je crois que l’intuition est composée, si on l’analyse un peu, d’éléments concrets, ressentis, nettement perçus, et qui tiennent plus du comportement, de l’inconscient que du conscient. Elle nous rappelle, comme une musique lancinante et que le moment présent est fortement lié à un souvenir ou à une situation intemporelle qui se répète malheurheusement : faite-en l’expérience, répétez tous les jours le même mensonge, vous en convaincrez tous les jours, et jusqu’à y croire vous même !

    Nicolas Sarkozy est un professionnel de l’image, surfant sur les médias divers (qu’il contrôle d’ailleurs plus ou moins directement), il est conseillé par une pléïade de pros qui sont chargés de peaufiner une image… et faites leur confiance, rien n’est laissé au hasard : rien d’étonnant à ce que ce chérubin entonne des accents sociaux voire même « le vieux Léon » à la clarinette ou avec son propre biniou. Mais à chaque fois que je le vois (c’est à dire pas souvent parceque je n’ai plus la télé mais regarde le zapping et quelques broutilles sur le Net), je ressens la gêne de celui qui est face à celui qui sait dire ce que j’ai envie d’entendre tout en faisant tout pour que ce soit sincère parce que c’est le contraire de ce qu’il avait dit ou fait croire qu’il disait il y a un mois. Ce mec est le plus grand manipulateur que je connaisse en dehors des cas psychiatriques qu’il m’arrive de cotoyer.

    Il y a plus. Je suis toujours stupéfié, lorsque j’entends ses interviews radiophoniques ou des extraits de ses saillies (pas celles avec Cécilia), de constater à quel point il met très vite mal à l’aise ses interlocuteurs, se montrant volontiers cassant avec une voix doucereuse mais néanmoins déterminée, culpabilisant, endossant le rôle d’un père qui porterait tous les fils de la république sur son dos. Il sait resituer, me semble t-il, ses contradicteurs dans une relation dominant-dominé, père-fils, prof-élève.
    Cela mêlé, et il faut lui en reconnaître le talent, à une vraie capacité pour resituer tout écart dans le droit chemin d’une république qui fait frémir certains ou rassure les autres, et les connaissances, le travail qui est le sien sur les tenants de l’institution.

    Mais cela ne saurait masquer le pire à mon sens, à côté de cette ambition démesurée, et de ce populisme détestable qui le rapprochent de ses sinistres prédécesseurs.
    Son bilan.
    Sangatte : le centre a été fermé, mais ceux qui y résidaient sont aussi nombreux et toujours dans les rues, ceux qui les aident deviennent des délinquants… pauvre humanité.
    La délinquance : en hausse, ne vous y méprenez pas. Et relisez Foucaud sur la prison ! Quand à la sécurité routière, à bien y regarder, mais ce n’est qu’une impression, la répression ne suffit pas : les bandits de la route sont à nouveau là…
    L’immigration : statistiques faussées, des familles séparées, et certaines sans doute à jamais, alors que l’OFPRA rejette la majorité des demandes recevables… et que les irrecevables concernent la Tchétchénie, la Chine… et j’en passe.
    Fiscalité… je n’y reviendrai pas, cela a été bien dit ici.
    Et la police…
    Et le reste…
    Alouette…

    Non, vraiment, regardez les oiseaux, vous en apprendrez beaucoup sur la dernière petite crotte de la plus mauvaise droite de France. Et l’abbé Pierre et JF Deniaux en sont morts !

    Bref, tableau à charge, mais quand même, regardez-le avec ses tics violents, ses émotions difficilement maquillées, ce qu’il fait et surtout ce qu’il a du mal à ne pas dire (et il en dira de moins en moins) : cet homme est plus dangereux que la plupart de ceux qu’il enferme.

  6. Euh… moi il me fait peur ! Et c’est ça qui me fait peur…
    Mais je crois que c’est ça : ça fait peur de dire qu’on a peur !

  7. Moi aussi, Sarko me fait peur. Je le trouve excessivement rétrograde. Toutes les valeurs qu’il défend vont dans le sens d’une fermeture, d’un repli, d’un retour en arrière.
    Je ne comprend pas Vincent quand il dit que ses opinions sont tout à fait acceptables dans un cadre républicain.
    Que faudrait-il pour sortir de ce cadre ?
    Est-ce que, si c’est le cas, cela doit nous empêcher d’avoir peur de la direction qu’il prendrait s’il avait les pleins pouvoirs ?
    Je n’ai pas envie d’entendre, quand je suis malheureuse, qu’il en existe de plus malheureux que moi, car cela n’allège en rien ma peine.
    Pas plus que je n’ai envie de m’entendre dire, tandis que la campagne des présidentielles bat son plein, que nous restons dans un cadre républicain, sous-entendu qu’on n’est pas malheureux face à ceux qui vivent dans un état totalitaire.

  8. Je vais probablement choquer certains en disant ceci : Sarko me fait plus peur que Le Pen. Je ne sais pas quelle en est la raison. Encore une fois, c’est plus intuitif que raisonné.

  9. Oui, je le pense encore mais, pour être honnête, j’en suis quand même moins certain qu’il y a quelques mois.

  10. Peut-être suis-je le seul (dans ce cas-là signalez-le moi), mais ça m’intéresse drôlement, moi, d’essayer de clarifier ce qui fait « intuitivement » peur en Sarkozy.

    L’argument des « valeurs rétrogrades » ne me convainc pas pleinement… car dans la bouche d’un autre cela deviendrait une vertu que de résister au monde comme il va, que de prendre le soit-disant progrès (ou la modernité) à revers.

    J’ai l’impression que la peur qu’il éveille tient en fait davantage à ce qu’il est, dans sa personne (…ou l’image qu’il en donne), que dans ce qu’il fait ou promet. J’ai l’impression que pour certains, quoiqu’il dise, quoiqu’il fasse… ça sera toujours sévèrement critiqué, alors que davantage de bienveillance est accordée aux autres candidats.

    Pourquoi ?
    Une hypothèse : parce qu’il est quelque part… trop fort !!!
    (Ben oui, les premiers de la classe, ceux à qui tout réussi, ça énerve !!! Et quand ils prennent en plus la figure du « père autoritaire », à une époque libertaire, hé ben on a tout simplement envie de les tuer de façon totalement pulsionnelle)

  11. Sans doute est-il tant redouté parce qu’il est très fort. Mais fort pour défendre des intérêts qui ne sont pas les nôtres (ceux des gens à qui il fait peur et dont je suis). Je pense que cette crainte a des origines confuses. Je persiste à dire que son discours me fait peur. Mais sa personne également. Le fond et la forme.
    Bernard et surtout Iznogood ont bien fait de parler de ressenti.
    N’ayant pas la télé non plus, ce ne sont pas les mimiques et rictus de Sarko qui m’effraient, mais son ton plus que cassant. Je le sens souvent méprisant.
    Et cette émotion qu’il a dans la voix quand il parle de la délinquance et de l’insécurité. Ces arguments si faciles pour toucher les petites gens à qui il prétend s’adresser.
    Sarko me fait peur car il entretient la peur.

  12. Moi aussi Sarko m’inquiète… Je ne saurais dire exactement pourquoi, comme les autres… Mais il a un air et un ton profondément faux. Peut-être que je me fie à mon instinct et que j’ai tord… mais jusqu’à présent, il m’a plutôt bien renseignée, mon instinct. Je sais que ça ne suffit pas comme argument ou comme explication, que ce serait beaucoup plus raisonnable de se baser sur une analyse des faits réels… mais moi, ça me suffit pour ne pas avoir confiance en lui…
    Oui, il est très fort, il réussit à contourner toutes les questions pièges, à débouter tous ses détracteurs, il tourne toutes les attaques en dérision, il a des idées claires (ou disons qu’il les énonce clairement, qu’il présente des projets clairs…) mais le ton employé est tellement forcé et faux que ça laisse présager que toutes ses idées ne sont qu’une façade et qu’il nourrit d’autres idées bien moins avouables…
    J’irai même jusqu’à dire que toutes les idées qu’il a mises en avant pendant ces dernières années, qui ont été critiquées, toutes celles qui ont fait se lever les foules parce que jugées excessives et qu’il a dû modifier, revoir, corriger… et bien c’est comme si elles lui étaient restées en travers de la gorge… Et je le sens à vouloir endormir les foules, pour accéder à un poste où on lui mettra moins de bâtons dans les roues… vu qu’au passage, avec tout le temps passé au ministère de l’Intérieur, j’imagine qu’il a dû préparer le terrain, en plaçant ses sbires aux postes stratégiques, pour pouvoir faire taire les plus réfractaires à ses idées. Alors le voilà maintenant qui nous chante le couplet : »J’ai changé!! »… Ben tiens!!
    D’accord il est fort, malin, ambitieux… mais on ne lui en demande pas tant!!!

  13. Tout à fait d’accord avec Vincent, les jeunes et les partis de gauche s’acharnent sur Sarkozy qui n’est peu être pas si méchant qu’on ne le pense.

  14. Sarko fait peur parce qu’il est fort ? oui, parce qu’il est un vainqueur crédible. je ne m’inquièterais pas si un fou à lier faisait 0.1 % mais là c’est dangereux.

    Mais pourquoi est il fort ? Comment avec un discours démagogique (je ne reviendrai pas sur le débat sur le sens originel du mot mais je l’emploie bien sur dans tout ce qu’il peut transporter de plus néfaste aujourd’hui) tel que le sien on peut être dans sa position sans être inquiété ?

    Je ne suis pas sur d’avoir toute la réponse à cette question mais certains éléments sont évidents :

    Il à tout fait pour contrôler les médias (ce qui n’est pas sans rappeler un certain Berlusconi). Déranger la petite organisation de Nicolas dans le milieu de la presse, c’est aujourd’hui laisser tomber sa carrière. Certain ont perdu leur emploi pour avoir publier les photos de la petite escapade extra-conjugale de Cecilia. Et ça fonctionne malheureusement très bien, Philippe Cohen patron de la rubrique économique de Marianne a d’ailleurs dénoncé l’absence totale d’enquêtes des journalistes parisiens sur tout ceux qui se rapproches de Sarkozy.
    Ajoutez à tout cela l’immonde travail de l’ETC (études, techniques et communication) qui est directement dépendante de l’UMP et qui offre les images que l’on voit tout les jours de Sarko aux chaines de télévision. C’est bien les images filmé par l’UMP et pour l’UMP que l’on observe, résultat des économies pour les chaines et une jolie propagande digne des plus grands (dictateurs?).
    Le contrôle des médias est d’ailleurs indispensable à Sarkozy puisque toute son action n’est que médias. Où se déplace-t-il, là ou les cameras lui permettront d’être sur de figurer au 20h le soir. C’est évident durant la campagne mais si ce n’était du qu’à cela il doit être en campagne depuis plus de 3 ans …

    On peut ajouté à cela les chiffre annoncé qui dans tout les domaines où les améliorations sont sensibles (excepté peut être en matière de sécurité routière mais cela reste à voir) ont fait l’objet de nouvelles méthodes d’appréciation. C’est clairement se moquer des français.

    Comment alors tenir le premier rang au rayon des spectacles. Une bonne vielle recette qui à fait ses preuves avec les personnages les plus odieux depuis des années : l’insécurité !
    Bien sur c’est sur ce plan là que l’on retrouve Sarko. Mais même ce sujet ne semble pas offrir assez de ressources pour maintenir notre petit carriériste tout en haut de l’affiche jusqu’à son objectif, le sacre de 2007. Alors il va créer lui même cette insécurité en provoquant un climat ou il pourra tout en effrayant les gens, montrer sa jolie police toute neuve.

    Je ne vais pas continuer éternellement bien que je ne doute pas qu’il y ai matière à le faire … je finirai simplement par dire et je crois que là encore ça relève de l’évidence, le contrôle et l’approbation de la police n’est pas une base saine pour une carrière politique. Restez ministre de l’intérieur aujourd’hui permet à Sarkozy à la fois de contrôler tout son petit monde en mettant une pression policière sur ses adversaires (peut être que tout ceux qui s’opposeront encore à lui dans les dernières semaines disparaitront mystérieusement, je ne sais pas) mais cela lui permet aussi de rester bien à l’abri de tout ce qui pourrait nous faire connaitre un peu mieux le personnage. Et quand on voit déjà qu’il à fait signer la préface d’un de ses livres (pour l’édition italienne) par Gianfranco Fini, leader du mouvement AN (Alliance Nationale) qui à pris le relais du mouvement néo-fasciste italien, ça justifie toutes les craintes.

    Et, je pense que c’est aussi ça qui fait naitre la peur que suscite Sarkozy, toutes ses initiatives sont allées dans le sens d’un encadrement du citoyen. De ses prises de position sur la propriété intellectuelle à sa remise en question du droit de grève, je ne vois rien d’autre qu’un cocon rigide se resserrant lentement autour de nos libertés pour nous y cristalliser définitivement. Une chrysalide d’où nous sortirons beaux et libres de voleter à notre guise ? Non, nous avons depuis longtemps dépassé le stade larvaire et le processus semble inversé.

    A partir de là oui j’ai peur moi aussi mais je ne pense pas que ce soit basé sur une intuition mais bien sur une réalité qui malgré les multiples couches de vernis que l’on tente de lui appliquer le temps d’une campagne est une véritable termitière.

  15. Je suis tout à fait d’accord avec Glorfindel; j’ajouterais même que les chaines de service public sont prises dans la « tourmente », car j’ai remarqué que depuis au moins 2 ans, après chaque rubrique ou faits divers concernant l’insécurité, la violence,les divers mouvements sociaux dans notre pays…etc…., apparait un reportage montrant le programme de la journée de Sarkozy et bien évidemment ses propres commentaires…Si c’est pas de la main mise ça alors……..!

  16. N’y aurait-il pas un « profil-type » (sociologiquement parlant) de ceux qui ont une « peur intuitive » de Sarkozy ?

  17. L’homme est transpassif, ses émotions lui sont données immédiates et d’origine inconnue, par conséquent je pense que c’est une erreur de parler de « peur intuitive », il s’agit ni plus ni moins que de peur. Elle est justifiée par de multiples éléments même si certains n’ont pas pris le temps de les chercher ou de les expliciter.

    A partir de là, le profil social de ceux qui ont peur de Sarkozy et celui de la personne consciente. Il y a bien quelques personnes pour qui cela ne suffit pas mais il s’agit d’amis directs du candidat ou de quelques milieu ou l’on a depuis bien longtemps remplacé sa raison par son portefeuille.

    En allant peut être un peu trop loin, je dirais que l’humain a à être et à besoin de liberté pour être, cela indépendamment de son milieu social.

  18. Parmi les gens qui ont peur de Sarko, il n’y a pas ceux qui, d’un côté, ont une peur intuitive et de l’autre ceux qui ont une peur raisonnée. Ceux qui connaissent les raisons de leur peur, notamment parce que l’actualité des trois dernières années leur a amené beaucoup de raisons d’être inquiets, sont aussi ceux qui, en plus et avant tout, ont cette intuition que ce type est dangereux. Ce n’est donc pas une peur ou une autre, c’est souvent les deux à la fois.

  19. Avec tout le matraquage télé dont parle Dan plus haut, je pense que finalement 51 ou 52 % dans les intentions de vote pour Sarko au 2ème tour, ça fait relativement peu. Avec autant d’aide de la part des médias, il devrait crever le plafond.

  20. Ce que j’entendais par peur intuitive, c’est exactement une peur basée sur des faits… réels mais médiatiques… Alors plutôt que d’en faire des « preuves » des mauvais penchants de Sarko, j’ai préféré parler d’instinct… Parce qu’en fin de compte, peut-on savoir la part de vrai, de faux, d’exagération ou de cachotterie dans toutes les infos qu’on nous balance…? Et je ne me sens pas assez fine analyste pour établir des certitudes sur la véracité de ce que j’entends ou vois…
    Mais par contre, le sentiment que je ressens quand j’entends parler ce type, il est bien réel…
    La question qu’on peut se poser, c’est pourquoi, lorsqu’on entend d’autres candidats, tout aussi hypocrites et menteurs (faut pas se leurrer, les politiques philanthropes aiment le genre humain, surtout quand il sert leur propre intérêt!…), et bien pourquoi on ne ressent pas une telle peur, ou une telle impression d’être pris pour des cons…
    Il nous paraît dangereux, mais en quoi?
    1) Il réussit à convaincre (même avec des arguments balourds et facile comme l’insécurité),
    2) il donne l’impression de s’attaquer sérieusement à tous les sujets de front (il est partout – ou donne l’impression de l’être – à un point qu’on a l’impression qu’il est cloné ou qu’il est superman!!),
    3) il n’a jamais l’air inquiet quand il est au coeur de dossiers qui pourraient le désarçonner,
    4) il est très sûr de lui, de ses idées, de « comment les Français doivent faire pour être heureux »,
    5) il paraît INTOUCHABLE, INDESTRUCTIBLE, INFAILLIBLE!!!

    Tout ça… ça a un goût de déjà vu… Et le fait qu’instinctivement on en ait peur, je trouve que c’est une belle victoire contre l’oubli… L’Histoire nous a montré comment s’y prenne les dictateurs, et si Sarko n’en est pas un, il lui ressemble étrangement…
    Hitler aussi arrivait à mettre dans la tête des Allemands qu’ils allaient être heureux… mais que pour ça, il fallait lui faire confiance, qu’il s’occupait de tout!
    Alors, Vincent… Tu parles d’un type de trouillards instinctifs… et bien, moi, je dirai qu’il y a un type de dictateurs, bien repérable.

    Après, on se trompe peut-être au sujet de Sarkozy… et franchement, j’en rêve de commettre une grosse erreur d’interprétation… parce que s’il est élu, rien ne me fera plus plaisir que d’avouer que je me suis plantée sur toute la ligne…

  21. Avant l’avènement d’Hitler, il y a eu des gens qui ont dit dans les années 30 « arrêtons de diaboliser Hitler, c’est un gentil ». Idem en Italie où d’autres ont dit « arrêtons de diaboliser Mussolini ». Ce serait intéressant que l’on compare les profils sociologiques de ces gens là qui ont livré l’Allemagne et l’Italie au fascisme et le profil sociologique de ceux qui aujourd’hui disent « arrêtons de diaboliser Le Pen et Sarkozy ». Probablement le même profil !

  22. Ouais, enfin je pense qu’on peut aussi dire « arrêtons de diaboliser Sarkozy, c’est un con (ou un méchant, c’est selon) ». Et cela sans oublier ce qui s’est passé en Europe au siècle dernier, ou ce qui continue de se passer dans de nombreux pays aujourd’hui. Faut pas pousser non plus, il ne va pas faire un coup d’état.
    C’est pas Sarkozy qui me fait peur, c’est qu’en France, beaucoup de gens ont envie de voter pour lui ; je trouve ça beaucoup plus inquiétant, en fait. Et si on n’est pas d’accord avec lui, et bien, œuvrons pour qu’il ne soit pas élu, point.

  23. L’insécurité (sous toutes ses formes), on peut trouver ce sujet populiste, démago, facile, balourd… fasciste, nazi ou je ne sais quoi, il n’empêche qu’aujourd’hui beaucoup de gens se sentent (à tort ou à raison, de façon objective ou non) en insécurité…

    Il est évidemment toujours possible de le négliger, voire le nier, c’est un pari politique possible, mais potentiellement bien dangereux je pense pour qui espère accéder au 2e tour. Ne vaudrait-il pas mieux reconnaître cette réalité mais proposer d’autres solutions que les siennes ?

    En tout cas, se contenter dire aux gens (du peuple) qui se sentent en insécurité : « Mais non, vous vous trompez, ce n’est pas vrai ! » est peut-être aussi inutile que… de le dire à ceux qui sont persuadés que Sarkozy est un nouvel Hitler (et tout opposant radical à lui, forcément, un nouveau Jean Moulin) !!!

  24. Je n’aime pas qu’on compare Sarko à un fasciste. Je ne pense pas qu’il en soit là. Ce n’est pas un nationaliste mais un ultra-libéral.
    Par contre, concernant l’insécurité, je pense que ses méthodes ne font que renforcer un processus d’action / réaction qui ne peut qu’empirer l’état actuel des choses. Je crois que tout son discours ne peut qu’augmenter les tensions sociales et que les mesures qu’il préconise ne vont pas dans le sens d’une réduction des inégalités.
    En cela aussi, je pense qu’il est dangereux car, même si on en parle beaucoup moins en ce moment dans les médias, la situation dans certains quartiers est extrêmement tendue.

  25. Concernant le comparatif Sarko/Hitler, il ne s’agissait pas de lui attribuer les mêmes intensions nazies ou racistes… Je ne souhaite pas le diaboliser, je dis seulement que ses discours et ses actes ne m’inspirent pas confiance et me rappelle quelque chose de déjà vu (je cherche à expliquer ce qui me fait peur et pourquoi…)
    Je parlais seulement de sa façon d’agir, du ton de ses discours et de son côté intouchable, inarrêtable, insaisissable, partout, tout le temps. Il y a quand même de curieuses ressemblances avec ceux de plusieurs dictateurs… « Laissez-moi faire, je sais comment vous rendre heureux et moi seul sait comment vous allez être heureux, personne ne peut savoir mieux que moi »… et ce discours là a toujours donné une suite malheureusement inattendue quand il a réussi à convaincre!
    Alors voilà, je ne peux m’empêcher d’être rétissante, méfiante… Même si certains des mots qu’il emploie sont justes, même si certaines idées mériteraient sans doute qu’on réflechisse avant de décrier, mais d’emblée je ne peux éviter de me dire que ça cache autre chose!
    Les temps et les mentalités ont changé depuis les dernières dictatures et je ne parle pas de coup d’Etat ou de rafles (… quoique…?)… J’ose espérer que ce ne sera plus possible. Mais je doute de ce qu’il veut réellement faire avec sa super Police, ses techniques d’information et/ou de non information… On peut quand même s’interroger et douter de sa bonne foi sans pour autant avoir l’air de le diaboliser…
    Non, ce ne sont pas des diables… mais seulement des diablotins aux comportements et aux mots excessifs qu’il ne faut pas oublier malgré les tentatives d’hypnose: « ayez confiance, j’ai changé, j’ai compris… Fini le temps où je parlais de karcher…. »

  26. Ce qui fait peur aussi quand un « petit moche » veut le pouvoir, c’est qu’on sent qu’il cherche quelque part à compenser et qu’il va forcément nous faire payer les « vestes » (et autres humiliations) qu’il a connu dans le passé.

    C’est pour ça qu’à programme égal, on préfèrera toujours mieux De Villepin à Sarkozy.

  27. Ok avec Cess pour dire que le côté « réponse à tout/je suis partout » de Nicolas Sarkozy fait peur en donnant l’image d’un individu autosatisfait pouvant virer « petit dictateur ». En comparaison, les « gaffes » de Royal sont presque une qualité, car elles garantissent son besoin d’être entourée, épaulée pour gouverner. Or, on sait tous qu’on est plus intelligent à plusieurs que seul, plus mesuré en tout cas (enfin, je crois).

    Ok avec Anne pour dire que les critiques à porter sur lui doivent davantage viser son ultralibéralisme et son atlantisme – éventuellement ses méthodes de gestion de la situation « tendue » de certaines banlieues (en même temps que propose la gauche sur la question ?) – plutôt que son prétendu « fascisme ».

  28. Toutes ces discussions m’amènent à voir les choses un peu autrement.

    Finalement ma question n’est peut-être pas tant : Pourquoi avez-vous peur de Sarkozy ? mais… Pourquoi n’avez pas autant peur de Royal (et des autres) ?

    La situation est, vous en conviendrez sans doute, plutôt angoissante. Beaucoup de voyants d’alerte sont au rouge… et les analyses comme les solutions sont loin d’être évidentes.

    Alors bien sûr, Sarkozy, en petit taureau dopé et sûr de lui, peut légitimement inquiéter, car rien n’indique que ce qu’il préconise n’est efficace.

    Mais l’angélisme un peu béat de Royal – du PS et de la gauche en général – n’est à mon sens pas moins inquiétant.

    Ne reportons-nous pas en fin de compte instinctivement sur un candidat « Tête de Turc » (différent selon nos communautés d’affiliation) la peur presque panique que suscite en nous en réalité tout simplement l’avenir (qui pour la première fois depuis des siècles promet d’être « pire » que le présent) et que l’on n’ose pas vraiment regarder en face tellement elle est nous sidère ?

  29. Est-ce bien moi qui ai écrit sur ce blog, ce matin au réveil « Avec autant d’aide de la part des médias, Sarkozy devrait crever le plafond » ? Non, non, Sarko n’avait pas grandi dans la nuit, je devais juste avoir les idées pas bien claires en me réveillant.
    Je m’étonne même que personne n’ait relevé mes propos.

  30. T’inquiète Bernard… On ne t’en veut pas…
    D’ailleurs si tu arrêtais d’un coup tes petits commentaires genre « à côté de la plaque » … on serait nostalgique…

  31. Je suis plutôt d’accord avec toi, Vincent, sur ton dernier propos. Je crois aussi qu’on arrive dans une période de grande turbulence qui risque de durer longtemps et que tous les clignotants sont effectivement au rouge. Par contre, je pense que” l’angélisme un peu béat de Royal et du PS” (pour reprendre tes propres termes) mais également, à y regarder de plus près, d’une grande partie aussi de la classe politique, cache peut-être aussi un grand désarroi de l’ensemble des candidates et des partis face à la masse des problèmes qui est devant nous.

  32. Des propos qui disait que Sarkozy devrait crever le plafond, tu aurais voulu qu’on les… « relève » (encore plus) ???

  33. J’exprimerais ainsi mon sentiment aujourd’hui (peut-être rebondirez-vous dessus) :

    Quel que soit le candidat élu et la politique qu’il mettra en oeuvre, vu le contexte mondial, à plus ou moins court terme, de toute façon la situation ne pourra que s’aggraver.
    Les choses sont de plus si complexes et évoluent surtout de telle façon que je n’ai objectivement aucun moyen de savoir assurément ce qui s’avèrera à long terme efficace et bénéfique.
    Tout relève donc en quelque sorte de pari (ce qui devrait relativiser les positions de chacun).
    Pourquoi n’y a-t-il aucun candidat qui nous présente les choses ainsi ? Pourquoi tous s’évertuent-ils à nous promettre des « lendemains qui chantent » auxquels personne au fond de soi ne croit ?

  34. Je pense que jusqu’à maintenant, il n’y avait aucune place pour un candidat nous annonçant clairement les choses. Aurait-on imaginé voter pour une personne qui nous annonce des lendemains qui déchantent ? Mais peut-être que le temps est maintenant venu pour que les gens entendent ce genre de discours réaliste (et relativement pessimiste).

  35. J’aime bien l’analyse de Glorfindel, et sûrement que mon intuition est plus le résultat conscient et informel d’une quantité invraisemblable d’informations enmagasinées au sujet de ce cher Nicolas (vous avez vu, je me lance dans la politique !). J’apprécie donc surtout l’éclairage donné à cette intuition, et qui se sert d’informations précises, convergentes et inquiétantes. Quand a dire qu’il s’agit donc d’une véritable peur plutôt que d’une crainte née d’une intuition, je n’en suis pas sûr : il me semble que beaucoup de nos peurs sont dues à la méconnaissance, les autres étant reptiliennes et commandant la fuite : sauve qui peut !
    Je crois que pour moi, cette merveilleuse petite machine politique qu’est Sarko allie les deux peurs : ce qu’il cache, et ce qu’il montre !
    En ce sens, pas de doute pour le jeune maghrébin agressif, vêtu de blanc, caricatural que l’on pourrait imaginer : il a le profil type de ceux qui devraient avoir peur de notre congénère de Neuilly !
    Mon point de vue est en fait très proche de celui de Cess, et du parallèle que j’établis en moi depuis longtemps, face au populisme : ça pue le dictateur, l’éternel impuissant, jamais satisfait.
    Comme Mag, je pense aussi que les intentions mesurées (sont-elles fiables ?) des Français sont inquiétantes mais elles sont fabriquées :
    – l’économie ultra-libérale, régissant en grande partie la vie de la planète, est fondée en grande partie sur le sentiment d’insécurité, de peur. Cela a été calculé, finement organisé et mis en place par les politiques sous l’influence de très puissants groupes d’influence. Je ne connais plus le nom des personnes qui ont publié à ce sujet, mais les sources existent : en dessous d’un certain seuil de chômage situé aux environs de 10%, la consommation baisse, affaiblissant donc la croissance, soit l’ensemble de l’édifice. Dans ces conditions, les individus craignent pour leur avenir, celui de leurs enfants, et même aujourd’hui pour la planète… tétanisant !
    – Nos chers ultras savent aussi qu’un tel état d’esprit génère toutes les dérives addictives : consommation excessive, fièvre acheteuse… du billard pour nos chers commerçants.
    – Un rapport soi-disant faux traînait sur le Net il y a deux ou trois ans, expliquant cyniquement comment un état pouvait démanteler ses services publics : enlever un budget par ici, trois postes par là, supprimer une commission, faire un audit et restructurer, isoler un service, mettre au placard, muter, etc. et miracle : ça marche… plus du tout ! Arrêtez donc d’avoir mal au dents !
    – La télévision constitue à mes yeux le meilleur outil d’organisation et de manipulation des citoyens : comment détourner les yeux de toutes ces scènes violentes, rendues esthétiques, et finalement banalisées, alors que presque jamais dans notre quotidien nous ne saurions supporter autant. Sarko ne s’est pas trompé là-dessus en faisant main basse sur les médias moutons, rappelant la plus sinistre droite d’il y a pourtant longtemps. Ajoutez-y un gros zest de vulgarité pour faire oublier l’inculture, quelques heures de lobotomie quotidienne suffisent. Acte citoyen : jetez votre bronzeur personnel ou déconnectez le des ondes hertziennes ou de votre dealer habituel.
    – En dehors de facteurs environnementaux de plus en plus évoqués (métaux lourds, pesticides, etc.), mon intuition (c’est-à-dire la contraction instantanée de ma pensée, désolé !), me dit que ce maudit cancer est la maladie de la peur… de quoi alimenter tout un débat.

    Eclairons Sarkozy ; nous ne pourrons plus en avoir peur et il sera montré aux yeux de tous : nu comme un ver, comme un filament dans une ampoule électrique ou cathodique… et changeons vite d’ampoule !

    Seriez-vous comme beaucoup : certains que la vie est moins chère dans l’hypermarché du coin ? qu’on va forcément en chier très longtemps ? qu’aucun politique ne pourra coucher les accumulateurs de pognon ? etc. ?
    Si oui : ils ont gagné, et effectivement, ni Ségolène, ni les autres n’y pourront mais, et disons à tous nos frères humains de s’adapter au plus vite : ils souffriront moins !

  36. Dis donc, Iznogood, tu ne voudrais pas faire de la politique, toi ?

    Je me rends compte que cette phrase, si elle est prise au sens ironique, ne reflète plus du tout ma pensée. Ce que je veux dire est :
    Puisses-tu inspirer quelque futur candidat.
    Je n’y crois pas trop pour les prochaines élections.

  37. hé hé …José est arrivé é é !
    J’ai bien du mal à comprendre sa démarche ou alors elle me fait penser à celle de Coluche il y a une quinzaine d’années lorsqu’il s’était présenté. Non ?
    Dis, José, tu ne fais pas de moto au moins…? J’avais lu des trucs bizarres au sujet de l’accident de Coluche, ou plutot que son accident n’avait pas tout de l’accident ! Ce serait bien dommage que José Bové n’ait pas le temps de dire tout ce qu’il a a dire…même si sa candidature toute neuve ne fait pas avancer Ségolène ! Attendons qu’il ait les 500 signatures : il pourra au moins s’exprimer pendant ce temps ! Et si les petits copains de Sarko signaient pour que José Bové puisse se présenter et ainsi mettre définitivement en péril Ségolène ?

  38. Désolé Anne, mais dans mon nouveau métier, il faut ratisser large et profond !
    On est bien sur le blog d’un jardinier non ?!
    Bon euh… je crains que la carrière que je n’ai jamais voulu commencer ne soit pas un projet d’avenir ! Et je vais arrêter aussi ma production de salades. Sigh !

  39. « Arrivé au paradis, l’abbé Pierre est accueilli par Coluche :
    – Alors, l’abbé, quoi de changé ?
    – Rien. »

    (Michel O., courrier de Télérama de cette semaine)

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