La fin du blog

Ce blog s’arrête définitivement. Enfin en théorie … ! Car, comme je crains un peu de regretter ma décision, je me garde quand même une petite possibilité, même si celle-ci est infime, de repartir ultérieurement. Je vous donne rendez-vous le 1er janvier prochain, histoire de vous faire un dernier coucou (cas le plus probable) ou de reprendre mon bâton de pèlerin pour faire encore un bout de chemin ensemble (mais c’est peu probable, il faudrait vraiment que je sois dans un état d’esprit bien différent de celui qui est le mien aujourd’hui). De toute façon, dans tous les cas de figure, ce blog restera en ligne plusieurs années, afin de permettre la discussion permanente. Je me mets en congés, mais je ne vous mets pas en congés (ça c’est le côté sadique du Dupdup !!! :devil: )

Voici donc le dernier article. Le 2020ème !

L’aventure aura duré un peu plus de 14 ans avec une intense participation de vous tous (plus de 65 000 commentaires, 32 en moyenne par article, près de 3 millions de visites).

Je crois qu’il en est ainsi des projets, comme des gens. Les choses naissent, se développent et meurent. C’est dans l’ordre naturel des choses.

Je savais que ce jour arriverait et, honnêtement, je pensais même qu’il arriverait bien plus tôt.

Il n’y a pas une seule raison à cet arrêt, il y en a plusieurs. Certaines ont d’ailleurs déjà été évoquées sur ce blog (car j’ai souvent eu des états d’âme sur le fait de continuer ou non). Ces raisons, les voici, en vrac (c’est à dire sans ordre d’importance) et de manière assez concise :

La première raison est l’impression que j’ai dit à peu près tout ce que j’avais envie de dire. J’ai encore une bonne centaine d’articles dans ma tête et suffisamment de photos pour illustrer mes articles, mais à quoi bon un Nième article sur les oiseaux de Texel, sur la diversité des tomates ou sur les chansons de Brassens … ? Bref, il me faut arrêter avant de devenir un vieux qui radote (c’est déjà un peu fait, non ?)

La deuxième raison, importante dans mon cheminement personnel, tient au fait que je ne me sens plus vraiment concerné par le monde actuel dans lequel je vis. Ce monde de l’inculture et de l’ultra-consommation tire l’ensemble de l’humanité vers le bas. C’est effrayant. Et en plus c’est un mode de théâtre, un monde de carton-pâte, un monde de figurants, dans lequel peu de choses sont vraies. Alors je vais vivre dans ma petite bulle faite de  choses vraies, c’est à dire faite surtout d’amis, de bonnes choses à partager, de contacts avec la terre, avec la nature, au milieu de mes bouquins, de mes musiques, … On ne peut pas sauver le monde, mais au moins on peut essayer de préserver son âme ! Pour l’état du monde, advienne que pourrira !

La troisième est liée à l’impossibilité de dire maintenant des choses sur certains sujets d’actualité. J’avais prévu trois articles « à charge », le premier sur la laïcité, le deuxième sur la « perm’arnaqu’culture », le troisième sur le mouvement vegan). Ces articles sont prêts (sur mon ordi ou dans ma tête) mais ne seront pas publiés. A quoi bon écrire des choses qui ne sont pas dans la bien-pensance actuelle, si c’est pour se faire laminer sur les réseaux sociaux ? Je sais que j’ai tendance à prendre les choses à cœur et que tout conflit n’est pas bon pour moi. Cet arrêt du blog, à l’heure où j’avais pourtant vraiment envie d’écrire sur des sujets moins consensuels, est donc la seule solution que j’ai trouvée pour me préserver.

Il y a bien sûr aussi la déception qu’il peut y avoir parfois à écrire un article qui suscite peu de commentaires (surtout quand l’article était important pour moi). Mais comme ça fait forcément partie de la règle du jeu (sinon j’aurais arrêté le blog dès le départ), ça m’affecte au final assez peu. Mais les articles en question m’ont pris tout de même beaucoup de temps … Et de toute façon, il n’y a qu’un public très confidentiel pour la musique de Miles Davis, les chansons de Jacques Bertin, les variétés de piments, …

La dernière raison tient à mes « différents métiers de retraité ». Je mène de front trop d’activités différentes : brassage de bière, jardinage, conférences, animations au jardin, production et diffusion de semences, pratique de la guitare et du chant, blog, photographie,  … sans compter les projets en cours (projets d’écriture, préparation d’une série de concerts pour 2021, mener à bien le projet des « fêlés de la graine »). Et évidemment ma vie de famille à préserver ! Au cours de mon existence, j’ai toujours trouvé le temps de faire ce que j’avais envie de faire, même lorsque j’étais en activité professionnelle, mais là, pour la première fois, c’est un peu plus tendu … !

Ce fut une bien belle aventure. Riche d’échanges. Riche de relations humaines. Et je sais que cette partie là n’est pas complètement terminée et que je reverrai, toujours autour d’un verre, la plupart des fidèles de ce blog.

Ce blog est né dans un contexte très particulier. A une période difficile de ma vie, j’ai commencé d’écrire en 2002 un petit livret sur mon lit d’hôpital, pour moi d’abord, puis ensuite pour mes proches, avec juste des choses qui me passaient par la tête. Deux ou trois choses importantes sans doute, mais surtout des choses anodines, comme il en passe dans la tête de tous les gens malades. Et Stéphane, ayant remarqué que j’avais peut-être deux ou trois trucs à dire, m’a « formaté » un peu plus tard ce blog (ce fut son cadeau de Noël 2005). A l’époque, je ne savais même pas ce qu’était un blog. Et ce fut le début d’une belle expérience pour moi, car ce blog m’a permis d’ordonner des choses éparses que j’avais dans la tête et que j’ai dû ensuite structurer pour en faire quelques sujets d’articles.

Il y a eu tellement de chemin parcouru depuis que j’ai l’impression que ce blog a toujours fait partie de ma vie (alors qu’il n’a que 14 ans). C’est pourquoi la séparation ne peut pas se faire pas sans une certaine douleur. Mais j’assume évidemment le fait de prendre cette décision qui devait avoir lieu inévitablement un jour ou l’autre.

Merci à tous ! Merci de votre compréhension.

Ce blog ayant cette spécificité très rare – et c’est grâce à vous – de voir des discussions repartir parfois plus de dix ans après la parution d’un article, nul doute que s’il s’éteint de sa propre vie ça ne sera que dans quelques années … car il vous reste sans doute beaucoup de choses à dire.

Je voulais terminer cet article en ajoutant une petite touche de couleur, avec quelques photos emblématiques de ce blog. Mais que choisir ? Le guêpier ? La buse variable (dont j’ai tant parlé) ? Un panier coloré de légumes ? … ? Et puis finalement, non, au moment de mettre un point final à cet article, j’ai juste envie de mettre quelques images de mon village, photographié depuis la maison. Et je crois que ça illustre bien ce besoin que j’ai de me recentrer.

Images d’un petit séjour à Texel

LES OISEAUX DE TEXEL (44)
Pour ce dernier article consacré aux oiseaux, voici une série d’images réalisées il y a près de deux ans déjà, du 8 au 14 avril 2018, sur l’île de Texel en Mer du Nord (nous y étions allés avec les enfants pour fêter le départ en retraite de Joëlle).


La période de la première quinzaine d’avril est très intéressante pour l’observation des oiseaux en Mer du Nord car on peut y croiser des populations d’oiseaux qui sont à des périodes différentes de leur cycle de vie : hivernants, nicheurs, migrateurs.

Certaines espèces, telles la bernache cravant ou le canard siffleur qui ont passé l’hiver sur l’île, sont encore hivernantes et n’ont pas encore regagné leurs lieux de nidification situés bien plus au Nord.

D’autres espèces sont en

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Elections 2020

Comme je l’ai annoncé, ce blog va suspendre son vol, mais il me reste encore quelques articles à publier. Ce site restera tout de même en ligne afin que les discussions continuent.

Si j’intitule cet article « élections 2020 » c’est donc pour permettre à celles et ceux d’entre vous qui suivent l’actualité politique, de mettre des commentaires sur les élections à venir, françaises d’abord (municipales et sénatoriales), mais aussi internationales, avec notamment un œil fixé sur les élections aux États-Unis où l’on joue gros (présidentielle + législatives + sénatoriales) et où se joue une partie de l’avenir du monde (si toutefois il a un avenir …).

Juste quelques phrases pour lancer la discussion sur les municipales (qui risquent d’ailleurs d’impacter un peu ma vie familiale, Joëlle étant encore plus investie cette fois-ci).

Après l’effondrement des deux partis autrefois dominants, le paysage politique est radicalement modifié … mais cela est sans doute plus visible au niveau national qu’au niveau local. Et cela sera moins visible aussi en milieu rural pour les prochaines municipales car l’enjeu est forcément moins politique dans les petites communes. Et il faut dire aussi que les gens aiment plutôt bien leurs maires (on oublie souvent de le dire) et mettent l’appartenance politique, quand elle existe, souvent au second plan. Beaucoup de mairies sont d’ailleurs bien gérées par des élus de tout bord, malgré la baisse des moyens (car tout est de plus en plus accaparé par les agglos et les communautés de communes, sans compter la baisse des dotations d’État, … mais c’est un autre débat !).

De toute évidence, pour ces municipales-là, il va se passer des choses dans les villes importantes (pour info : il y a en France 125 villes de plus de 50 000 habitants, dont 42 de plus de 100 000, source wikipedia) et il semblerait bien que des bastions socialistes et républicains vont tomber. Au profit de qui ?

Les écolos devraient, après l’exemple précurseur de Grenoble en 2014, rafler un certain nombre d’autres villes. La presse a déjà parlé d’un certain nombre de grandes villes qui pourraient basculer (Montpellier, Bordeaux, Strasbourg, Nîmes, Rouen …).

Il y a toutes les chances d’ailleurs que Besançon, l’une des rares villes de tradition très socialiste (depuis 65 ans sans discontinuité) vire au vert. Impensable il y a encore un an !

Après avoir fait fureur dans les campagnes, le Rassemblement National va sans doute lui aussi faire un tabac dans les villes. No comment de ma part !

Ainsi va la vie politique de notre pays.

Portier pour chat !

Il y a deux ans, j’ai récupéré un chat. Enfin, plutôt une chatte. Elle avait fui son ancien maître qui a eu la malheureuse idée d’acheter un chien. J’adore les chats (mais je n’aime pas les chiens, personne n’est parfait hein !), mais je n’étais pas très favorable à l’idée d’en avoir un, d’une part à cause de tous les oiseaux qui sont autour de la maison, mais aussi parce que Joëlle est plutôt allergique aux poils de chat. Mais bon, vous le savez tous, si le maître choisit son chien, ce n’est pas le même cas de figure pour le chat : le chat choisit son serviteur. Et la gamine nous a choisis (je dis « la gamine » car notre voisin l’appelait ainsi).


Bien évidemment, on a établi une règle : la chatte vient dans la maison quand elle veut, mais pas pour dormir la nuit. D’ailleurs, le soir, dès qu’on prononce le mot « dodo », elle va devant la porte pour sortir, elle a compris. Par contre, elle n’est pas jetée à la rue la nuit, elle a un accès permanent au sous-sol. C’est donc plutôt une chatte qui ne passe que très peu de temps chez nous, juste quelques dizaines de minutes par jour. Enfin l’été ! Car en hiver, ce n’est pas la même chose, elle vient roupiller souvent dans la journée sous le radiateur (un chat dort au moins 15 h par jour). Elle passe donc pas mal de temps à la maison pendant la mauvaise saison.

Quand la gamine veut rentrer dans la maison, elle miaule (dès le matin quand je me lève). Alors je lui ouvre la porte. Quand elle veut ressortir, elle miaule aussi. Je lui ouvre aussi la porte.

Parfois, la situation est ubuesque. Exemple. La chatte miaule pour sortir par la porte d’entrée et je lui ouvre la porte. Mais quelques minutes plus tard, je l’entends miauler en haut des escaliers du sous-sol car elle veut rentrer. Et, évidemment je lui ouvre. 5 mn plus tard, elle remiaule pour sortir. Je ne suis pas du genre à céder aux caprices d’un animal. Mais, évidemment, pour que la gamine s’arrête de miauler et de nous casser les oreilles, je lui ouvre de nouveau la porte.

Pffhhh, dur dur la vie de retraité !

Vous l’avez compris : « portier pour chat » est mon nouveau métier. On croit que les retraités ont tous arrêté leur activité professionnelle. Non, dans mon cas, je bosse toujours. Mon nouveau patron, c’est cette gamine de malheur.

J’en discutais avec un ami (Christophe d’Etuz) il y a quelques semaines, autour d’une bière (bien évidemment). Il me disait qu’à un moment donné il avait eu trois chats et que lui aussi était devenu portier pour chat. Il a même pris le soin un jour de noter les allées-et-venues de ses trois chats. Ce jour-là, Christophe a ouvert la porte … 72 fois !

Pour conclure cet article, moi qui considère que les chats sont des êtres supérieurs, je suis tombé sur une citation que j’aime bien et qui m’a fait beaucoup rire. Je vous la livre, elle parle de nous, leurs supposés maîtres :
Le chien se dit « ils me protègent, ils me nourrissent, ce doit être des dieux ». Le chat se dit « ils me protègent, ils me nourrissent, je dois être Dieu ».
Chat m’amusait de vous la raconter celle-là !

« Retouches à un roman d’amour de quatre sous »

J’aimerais vous présenter aujourd’hui une chanson peu connue de Brassens. Je dis « peu connue » car Brassens n’a pas eu le temps de la chanter.

Trois ans après sa mort, Jean Bertola (qui faisait partie du cercle des amis de Brassens) s’est lancé en 1984 dans un très beau projet : enregistrer les chansons que Brassens n’avait pas eu le temps de chanter et, pour certaines, composer les musiques destinées à coller au mieux à des textes qui étaient seulement couchés sur papier. Bertola, grâce à la complicité des musiciens de Brassens (Pierre Nicolas et Joël Favreau) a eu ce grand mérite de nous faire connaître de magnifiques chansons qui auraient pu rester dans le fond d’un tiroir.

Une dizaine d’années plus tard, Maxime Le Forestier reprenait à son tour ces chansons dans de magnifiques interprétations (chansons qu’il a d’ailleurs souvent produites ensuite sur scène, dont à Besançon au Kursaal le 1er février 2006, j’en avais fait l’un de mes tous premiers articles du blog).

Parmi les 29 chansons qui n’ont eu qu’une vie posthume, il y en a une que j’aime particulièrement. Il s’agit de « Retouches à un roman d’amour de quatre sous ». Vous pouvez lire les paroles en cliquant ici.

Les deux premières vidéos que je vous propose sont sans image. Il s’agit-là des enregistrements faits successivement par Jean Bertola (1985) et Maxime Le Forestier (1996). Ces deux interprétations sont aux antipodes l’une de l’autre, jugez-en !

Brassens n’avait auparavant jamais traité ce thème, celui de la vie que les gens s’inventent. Et je trouve que cette chanson, qui aurait pu paraître vieillotte a priori (de par son thème), prend une toute autre dimension aujourd’hui. Car nous sommes entrés de plein fouet dans un monde factice, un monde dans lequel les technologies modernes (smartphones, blogs, facebook, et globalement internet …) permettent à chacun de peaufiner son image et de donner aux autres l’impression que l’on mène une vie très reluisante, que l’on fait telle ou telle chose … la plupart du temps très loin évidemment de la réalité. Ainsi va le monde …

On trouve sur Youtube d’autres versions de « Retouches à un roman d’amour de quatre sous », souvent réalisées par des amateurs (mais pas que !). Il y a même pas mal de versions et ça m’a surpris très agréablement.

Je vous propose successivement quatre lectures très différentes de cette chanson de Brassens (j’adore la première) :

Brassens n’ayant jamais chanté ces chansons, il est évident que cela décuple les possibilités d’interprétation de ceux qui voudraient se les approprier. D’où les grandes différences d’un interprète à l’autre.

Il y a longtemps, Dan et Dom m’avaient offert un magnifique cadeau : les trois volumes représentant les manuscrits de Brassens. Ouvrages superbes ! Concernant cette chanson, on remarquera, comme pour ses autres manuscrits, la calligraphie si particulière, si reconnaissable, de Brassens.

Il est possible que certains d’entre vous (pour les rares qui auraient écouté toutes les vidéos) aient remarqué une petite différence portant sur un mot : il y a ceux qui disent « que je garde la vérité » et ceux qui disent au contraire « que je farde la vérité ». Le verbe « farder » est bien plus fort évidemment, et surtout infiniment plus juste car on n’imagine pas Brassens annonçant qu’il va « garder » pour lui une vérité qu’il va ensuite raconter, cela n’aurait ni queue ni tête. Et comme Brassens avait le sens du mot exact, nul doute qu’il s’agit bien de « farde ». D’ailleurs, quand je regarde le fac-similé des manuscrits de Brassens, je remarque qu’il écrivait ses « f » quasiment comme des « s » et qu’il n’y a plus de doute possible, il s’agit bien de « farder ».

Petite anecdote concernant ce manuscrit : Brassens avait écrit une strophe incomplète en marge de son texte. Elle n’était sans doute pas destinée à être chantée (il y manquait deux vers) mais ça m’a fait sourire.

Enfin pour terminer : y aura peut-être dans un an une autre version sur Youtube : celle de Dupdup qui s’est remis à la guitare et qui prépare un petit truc pour 2021, année du centenaire de la naissance de Brassens.