Branle-bas de combat chez les Dupdup !

Branle-bas de combat hier à la maison Dupdup. En fin d’après-midi, j’aperçois sur le sol de la cave un liquide bleu-vert qui s’épanche sous le congélateur. Zut alors, c’est du liquide réfrigérant. Il va vite falloir trouver un congélateur pour nous dépanner et transvaser rapidement les aliments.

J’appelle Joëlle sur son portable qui arrête tout de go l’activité qu’elle était en train de mener avec sa chorale (à une dizaine de kilomètres) et qui se fait aussitôt ramener à la maison par une de ses copines. Entre temps, j’appelle de toute urgence (car on est samedi 17H45 et les magasins vont fermer) le dépanneur en électroménager du secteur. Merde, ça ne répond pas.

Joëlle arrive à la maison un peu plus tard. Elle constate les dégâts mais s’aperçoit rapidement qu’il ne s’agit pas de liquide réfrigérant. En rangeant la cave, j’avais malencontreusement renversé à côté du congélateur un bocal qui contenait un reste de bouillie bordelaise (c’est aussi un liquide bleu-vert). Et puis j’apprends dans la soirée que les congélateurs ne contiennent pas de liquide réfrigérant mais simplement un gaz ! Hilarant !

Bières artisanales

Aujourd’hui, de très bonnes bières peuvent être achetées dans la plupart des magasins d’alimentation. Il existe maintenant un large public d’amateurs pour cette boisson. Et évidemment, j’en fais partie ! Comme plusieurs lecteurs de ce blog d’ailleurs !

L’engouement pour la bière bat son plein depuis une dizaine d’années et s’accompagne de la naissance de nombreuses brasseries aux quatre coins de la France. Certaines d’entre elles connaissent une large audience régionale (ainsi la brasserie Rouget de l’Isle, de Lons-le-Saunier, qui produit une quinzaine de bonnes bières).

A côté de ces grosses brasseries qui deviennent parfois quasi-industrielles, c’est d’ailleurs le cas de la Rouget de l’Isle, existe une multitude de petits producteurs, très artisanaux, dont la commercialisation est généralement plutôt confidentielle. La dynamique est très forte en Franche-Comté où il semblerait qu’il existe ainsi une cinquantaine de petits brasseurs, dont la plupart sont en activité depuis peu. Si certains lecteurs de ce blog en connaissent, ça m’intéresse de savoir où elles sont situées. Et si on commençait un recensement entre nous ?

J’ai eu l’occasion de goûter de nombreuses bières ces dernières années et, comme tous mes amis, je constate que la qualité est (presque) toujours au rendez-vous. Il faut dire malheureusement que la hauteur du prix, elle aussi, est (presque) toujours au rendez-vous.

Cet été, lors d’un petit séjour en Bretagne, j’ai visité une petite brasserie au nord de Brest. Trois bières plutôt classiques et très agréables sont produites dans ce lieu et portent le nom de Mutine. Ma préférence va à trois autres bières de la brasserie, plus typées, dont une bière à base d’algues. Ces six bières peuvent s’acheter sur place au 2 avenue de Portsail à la brasserie des abers à Ploudalmézeau. Alors, si jamais vous allez en Bretagne … !

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Autre lieu, autres bières : lors de mon séjour il y a quelques semaines sur l’île Texel aux Pays-Bas, j’ai bu (et rebu) pour la Nième fois la bière locale produite sur cette île. Là encore, la qualité est au rendez-vous. Si vous avez un jour la chance d’aller sur cette île, vous y trouverez ces bières un peu partout.

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Hier, j’ai dégusté une bière fabriquée sur l’île de Ré, que l’on m’avait offerte. Très étonnante car possède un fort goût de caramel ! Déguster cette bière est une sage occupation qui devrait permettre à notre Lionel national, désormais « retraité à vie de l’île de Ré », qui s’est un peu grillé – pour ne pas dire qu’il est même politiquement caramélisé lui aussi – de passer une bonne et heureuse retraite !

« Bianco y negro » par Bebo & Cigala

L’expression « noir et blanc » est souvent utilisée pour qualifier une chose qui est sans nuances. Exemple de phrase entendue : « le monde n’est pas noir et blanc, il est bien plus nuancé que ça ». S’il est un domaine où le noir et blanc est au contraire synonyme de nuances, c’est bien celui de l’image. La photographie et le cinéma en noir et blanc, par exemple, offrent toute une gamme de nuances que la couleur est incapable de proposer. Quel plaisir que de contempler le visage de vieux jazzmen ou de vieux bluesmen que la pellicule de l’époque – forcément en noir et blanc – a immortalisé ! N’avez-vous pas remarqué que les photos en noir et blanc de Brassens dégagent beaucoup plus d’émotion que celles qui ont été faites en couleur ?

En ce moment, je regarde quelques vidéos musicales dont les artistes (il s’agit d’artistes actuels) ont délibérément opté pour le noir et blanc. Par exemple celle du chanteur belge Arno dont je parlerai un jour sur ce blog. Et celle de Bebo & Cigala … !

Ah, Bebo et Cigala … ! Le concert live débute par une superbe intro à la guitare. Un visage apparaît dans l’obscurité, celui de Bebo qui chante une magnifique mélodie en espagnol, d’une très belle tristesse. Les paroles ne sont pas très joyasses : « Il est un lieu où les arbres pleurent et où je pleure sans fin ». L’image noir et blanc convient à merveille à cette ambiance de tragédie. Et puis d’un seul coup, changement de rythme, le piano prend le relais dans un registre plus festif, très inspiré de la musique cubaine et joué par un vieux monsieur qui semble avoir 80 ans, qui possède de longues mains démesurées incontestablement faites pour le piano, et dont le visage ressemble à celui d’un criquet (vous savez : le criquet qui est dans le film Pinocchio !), d’où j’imagine son nom de Cigala. La voix et le piano se rejoignent majestueusement, la guitare restant au deuxième plan. Le percussionniste et le contrebassiste sont ensuite de la partie et le morceau qui s’achève est un parfait modèle d’équilibre entre les différents instruments.

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Dans un commentaire sur ce blog, Vincent avait proposé une soirée chez lui autour de la musique de Nougaro. Nous nous étions retrouvés à quatre en juillet à Besançon pour une belle soirée consacrée aux textes très émouvants du chanteur toulousain.

Aujourd’hui, je reprends momentanément l’idée de Vincent (en espérant que d’autres se l’accapareront aussi par la suite) et propose une petite soirée à la maison, à une douzaine de kilomètres de Besançon, à la frontière de la Haute-Saône. Je ne sais pas encore ce qu’il y aura exactement au programme : des extraits de concerts en noir et blanc de Bebo & Cigala, peut-être Arno, quelques vieux bluesmen des années 60 et puis probablement quelques extraits du DVD Swinging Bach dont j’avais parlé au tout début de ce blog, en janvier dernier. Le rendez-vous est à 19H30 mardi prochain 31 octobre (le lendemain, c’est férié !). Je prévois quelques petites bricoles à grignoter, quelques bières évidemment.

Ceux qui ne me connaissent pas peuvent simplement mettre un commentaire disant qu’ils viendront. Comme leur adresse e.mail m’est systématiquement transmise par ailleurs, je leur enverrai les renseignements pour trouver la maison. Il n’y a pas beaucoup de place mais on peut toujours se serrer. Avis donc aux amateurs ! C’est un peu expérimental comme type de soirée mais bon, on verra bien ce que ça donne !

La récolte des potirons

LE COIN DU JARDINIER (14)
Je me suis longtemps désintéressé des récoltes de légumes. Pour moi, être jardinier, c’est avant tout semer, travailler la terre, regarder pousser les plantes, les soigner, les observer dans tous leurs détails, … et je n’éprouvais autrefois qu’un plaisir très limité à récoter les fruits de ce labeur. Il s’agissait même pour moi d’une véritable corvée. Et puis les années ont passé et j’ai commencé à apprécier pleinement ce moment où je pouvais faire mes « provisions pour l’hiver ».

Ce matin, je suis allé au champ récolter mes derniers potirons. Ce sont peut-être les légumes que je préfère par la beauté de leurs formes et celle de leurs couleurs. Cette année, j’ai cultivé un peu plus de variétés que d’habitude. J’ai mes préférées naturellement, que je cultive année après année mais j’en teste quelques nouvelles tous les ans.

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Les potirons se récoltent en général vers le 15 octobre, l’idéal serait même de le faire un peu plus tard, le temps de laisser les fruits venir tous à maturité (surtout cette année car les fruits se sont formés tardivement), mais il faut dans ce cas surveiller de très près la météo et les enlever avant les premiers risques de gelée.

Contrairement à une idée répandue, les potirons se conservent mal en cave où ils pourrissent facilement. Un endroit sec et même chaud (de 10 à 20°C) leur convient bien. Il semblerait que les potirons se gardent mieux lorsqu’on les retourne la queue en bas (je n’en connais pas l’explication exacte, peut-être qu’il se désèchent moins ainsi). Avec un peu d’habitude, on finit par connaître les variétés qui se gardent peu (on les consomme alors en début d’hiver) et celles que l’on peut consommer tardivement jusqu’au début du printemps.

Il y aurait des tonnes de choses à dire sur ces fruits magnifiques, qu’il s’agisse de leur histoire, de leur valeur alimentaire, de leurs nombreuses utilisations… Après ce premier texte sur la manière de les récolter et de les conserver, je devrais donc leur consacrer une série d’articles dans les temps qui viennent.

L’éthylisme du vulcain

PAPILLONS DE NOS JARDINS (7)
Les pluies du début octobre ont été extrêmement importantes et je ne me souviens pas avoir vu la rivière grimper aussi rapidement à cette période de l’année. En une semaine seulement, il est tombé une centaine de litres d’eau (soit l’équivalent de 10 arrosoirs) par mètre carré. C’est la quantité qu’il tombe habituellement en un mois et demi.

Le soleil est largement revenu il y a une quinzaine de jours, pour une très belle période que seul l’automne peut nous offrir. Aussitôt, quelques espèces de papillons se sont alors montrées. Je reste toujours impressionné par la faculté qu’ont ces bestioles à ressurgir après la pluie (à laquelle s’était, cette fois-ci, ajoutée une mini-tempête) comme s’il ne s’était rien passé.

Le premier papillon qui a pointé le bout de ses antennes a été le vulcain. Parmi les nombreuses espèces qui ont les trois couleurs orange, blanc et noir, ce papillon est celui qui est certainement le plus reconnaissable, de loin, grâce à ses ailes sombres traversées d’une large bande orangée.

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Le vulcain est un véritable migrateur, c’est même l’un des papillons dont la migration est la mieux connue. Les premiers migrants nous reviennent en avril mais le gros de la troupe n’arrive qu’en mai et juin. Aussitôt arrivés, aussitôt accouplés ! Les oeufs vont être pondus isolément sur des feuilles d’orties. La chenille va se confectionner un petit nid en enroulant autour d’elle une feuille qu’elle maintient avec quelques fils de soie. C’est dans cet abri que la chenille va se transformer en chrysalide puis en papillon ailé.

Les adultes de la deuxième génération vont repartir vers le sud à l’automne pour hiverner dans les bois et les rochers. Ceux qui tentent d’hiverner plus au nord (dans l’Est de la France par exemple) ont peu de chance de passer l’hiver.

Joëlle a été la première à remarquer la réapparition des vulcains après la pluie. Elle a surtout observé un comportement étonnant : les vulcains venaient se nourrir sur des grains de raisin fermentés que la pluie avaient abîmés ; ils avaient un vol tellement papillonnant qu’ils semblaient complétement saouls. Effectivement, après avoir vérifié sur le livre de Heiko Bellmann Quel est donc ce papillon ?, le vulcain a l’habitude à l’automne de venir fréquenter les jardins et les vergers à la recherche de fruits en état de décomposition avancée. Il s’agit même sûrement là de leur nourriture habituelle en cette saison car j’ai observé, toute cette dernière semaine, de nombreux vulcains qui passaient tout leur temps affalés sur des pommes pourries et sur les derniers raisins de l’automne.

Et c’est donc le ventre plein de jus fermenté, complétement bourrés, que nos vulcains vont prendre la route en direction du sud (en prenant les chemins de traverse pour éviter les contôles). Pas étonnant donc qu’une partie seulement des vulcains nous revienne au printemps suivant !

La leçon de démocratie de Jean-Louis Debré

Belle initiative que d’avoir créé, juste après les événements qui ont vu brûler les banlieues en novembre 2005, un collectif pour agir contre la dégradation de la situation et les risques de nouveaux dérapages. Ce collectif a pris le nom d’AC LE FEU (Association du Collectif Liberté, Egalité, Fraternité, Ensemble et Unis) et s’est donné pour but de recueillir les doléances des cités françaises et de faire « remonter la parole des habitants des quartiers auprès des institutions supérieures ». Bilan au bout de trois mois de visites dans 120 villes de France : plus de 20 000 doléances recueillies.

12 000 de ces doléances ont été analysées, ce qui a nécessité un travail considérable, et les membres du collectif espéraient remettre la synthèse de ce travail en mains propres, le 25 octobre prochain, à Jean-Louis Debré, à l’issue d’une grande marche citoyenne organisée ce jour-là jusqu’à la Chambre des députés.

Le Président de l’Assemblée Nationale a fait savoir qu’il ne donnerait pas suite à l’audience demandée en raison d’un « emploi du temps particulièrement chargé ». Mais ce Monsieur est bien gentil : il a quand même gentiment invité ces gueux de banlieusards à déposer leurs doléances … auprès des gardiens-surveillants du Palais-Bourbon !

Monsieur Roger

Les personnes âgées voient leur univers se rétrécir progressivement. Impossible d’échapper à ce destin impitoyable comme le rappelle si justement la chanson de Brel et sa célèbre « pendule au salon qui dit oui, qui dit non ». Mais il y a aussi les contrexemples ! Oh je sais, ils ne sont pas nombreux. Combien de personnes de 80 ou 90 ans sont encore habitées par une véritable foi en la vie et un enthousiasme sans limites ?

Depuis quelques temps, l’idée de faire un petit article sur ce thème me travaille. J’ai pensé écrire quelques mots à la mort d’Elisabeth Scharwtzkopf, chanteuse d’opéra décédée il y a peu de temps à près de 90 ans et qui m’avait fortement impressionnée par la force qui émanait d’elle. Et puis non, je n’avais pas suffisamment de choses à dire.

Et aujourd’hui, l’occasion de le faire m’est malheureusement donnée.

Monsieur Roger, nous étions tous deux, vous et moi, passionnés de nature et de musique et dès notre première rencontre, nos relations se sont nouées autour de ces deux thèmes. C’était il y a un peu plus de vingt ans.

Je me souviens avec émotion de cette soirée passée avec Guy et vous à attendre les blaireaux devant leurs terriers. Vos 80 ans passés ne vous avaient pas empêché de parcourir la forêt à la tombée de la nuit. Ces blaireaux, vous en rêviez depuis longtemps et ils sont venus. J’aurais été tellement malheureux qu’il en fût autrement !

Monsieur Roger, nous nous sommes rencontrés épisodiquement tous les deux ou trois ans, à l’occasion de vos rares venues en Franche-Comté mais chaque fois j’attendais ce moment précieux où nous pouvions parler de ces grands musiciens qui vous passionnaient : les grands romantiques du 19ème siècle mais aussi et surtout Rachmaninof dont vous parliez avec passion. Leurs partitions étaient votre pain quotidien et je regrette beaucoup de ne vous avoir jamais entendu à votre piano. Mais je crois que c’était un peu votre jardin secret. Vos yeux étaient toujours pétillants mais je leur ai souvent trouvé un éclat particulier lorsqu’il était question de musique.

Et puis le temps a passé. Je me souviens de ma visite, avec Joëlle, il y a trois ans je crois, dans votre maison de retraite en Belgique. L’un de vos cols du fémur vous avait lâché. C’est en parlant de Schubert et de Brahms que nous avons tous quitté la maison de retraite, vous sur votre fauteuil déambulant dans cette petite ville, votre famille, Joëlle et moi vous accompagnant pour aller dans un petit restaurant.

A plus de 90 ans, vous aviez aménagé votre salle de bain de la maison de retraite pour qu’elle puisse accueillir votre piano. Je vous entends encore dire « avec mes doigts plein de rhumatismes, je n’arrive plus tout à fait à faire un octave complet, mais ça sonne à peu près pareil ». Toutes vos phrases étaient émaillées d’humour et je me dis souvent qu’on ne peut arriver à cette plénitude et à cette réussite de vie sans une forte dose d’humour.

Il y a trois ans, lors d’un petit repas chez moi, vous avez ri comme rarement j’ai vu rire quelqu’un. C’était un fou rire ! J’aimerais tellement entendre quelques jeunes de vingt ans rire de cette manière !

L’an passé, coup de théâtre ! Vous avez décidé, par grand froid, de quitter ce que vous appeliez votre « prison dorée ». Finie la maison de retraite ! A 93 ans, vous avez donc refait le chemin en sens inverse et vous êtes venu vivre de nouveau dans votre maison. Quelle force intérieure pour en arriver à une telle décision !

Monsieur Roger, vous aimiez les oiseaux. L’hiver dernier, vous avez tenu à voir les sittelles et les mésanges qui venaient manger dans la main. C’est la dernière fois où nous nous sommes vus. Votre humour, votre vivacité d’esprit, votre enthousiasme, votre sensibilité, tous ces ingrédients que vous portiez en vous, étaient intacts. L’âge semblait pour ainsi dire ne pas avoir de prise sur votre esprit.

J’aurais tellement aimé que d’autres vous connaissent aussi. Car vous aviez encore sûrement de formidables « leçons de vie » à donner. Vous étiez parti pour devenir centenaire. Mais le destin en a voulu autrement.

Le feu qui brillait au fond de vos yeux et qui vous animait s’est éteint mais ceux qui, comme moi, ont croisé votre chemin on reçu chacun une petite partie de la flamme.

Monsieur Roger, merci pour cette lumière qui m’accompagnera longtemps !

Quand « communication » rime avec « indigestion »

Nous sommes submergés par l’information. Et notamment par l’information écrite. Une bonne partie des milliers d’arbres qui sont coupés chaque jour en France pour fabriquer de la pâte à papier pourrait être largement épargnée.

Je dois avouer qu’une partie du courrier que je reçois à mon boulot part directement à la poubelle (à recycler, évidemment) ! Ai-je vraiment le choix d’ailleurs ? Car comment garder des revues qui ne servent à rien et qui ne me concernent pas ? A quoi ça sert qu’on m’envoie le courrier du Bureau sur les Recherches Géologiques et Minières alors que je ne travaille pas dans ce domaine ? Ou une communication sur la charte environnement du département de l’Essonne alors que je travaille dans l’Est de la France ? Ou le rapport d’activités de l’Agence de l’Eau de Bretagne ? Quelle est l’intention réelle de tous ces organismes ?

Ce qui me gonfle le plus, c’est quand le même courrier arrive, sous plusieurs enveloppes différentes, à plusieurs salariés de la structure. Tous les personnes concernées font d’ailleurs comme moi : illico poubelle à recycler !

Aujourd’hui, c’est le comble. Accrochez-vous !

La factrice nous a apporté … douze fois le même courrier. Douze fois, alors que nous sommes … seulement six à travailler dans la structure ! 6 enveloppes normales + 6 autres enveloppes en papier renforcé, excusez du peu !

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Et elle viennent d’où, toutes ces enveloppes ? Du CNDP, autrement dit la Commission Nationale du Débat public. Et qu’est-ce qu’il y a dans ces enveloppes ? Une lettre signée d’un dénommé Philippe Marzolf et … un CD Rom ! Ou plutôt, vous l’avez compris, 12 CD Rom ! Et qu’est-ce qu’il y a sur ces CD Rom : la « synthèse du compte-rendu du débat public sur la politique des transports dans la vallée du Rhône et l’arc languedocien ». Et où est-ce qu’on travaille ? En Franche-Comté …. !

Je dois dire que ça m’a fait sourire sur le moment. Sur le moment seulement car là, j’enrage !

Highway 61 revisited (2)

Le projet Dylan se poursuit avec notre ami Jean-Louis qui nous offre ce mois-ci une cinquième traduction libre de l’une des chansons du chanteur. Il s’agit de la chanson Queen Jane approximately extraite du disque Highway 61 revisited que j’ai chroniqué hier. Vous pouvez cliquer pour découvrir le texte original et aller sur amazon pour en écouter un extrait de 30 secondes.

Presque aussi bornée que la reine Jeanne

Quand ta mère retournera toutes les invitations que tu reçois
Et que ton père expliquera à ta sœur

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Highway 61 revisited

DISCOGRAPHIE DE BOB DYLAN (6)
Me voilà arrivé à l’un de mes disques fétiches, encore un de ceux qui ont contribué à changer le cours de la musique.

Dylan est alors à son zénith : le célèbre film qui lui est consacré Don’t look back montre l’icône qu’il est devenu auprès du jeune public, des groupes s’emparent de ses chansons et en font des succès énormes : les Byrds avec Mr. Tambourine man, Sonny & Cher avec All I really want to do et les Turtles avec It ain’t me babe, les Beatles sortent successivement deux disques très influencés par Dylan : Rubber soul et Revolver.

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Lorsque Dylan revient en studio en juin 1965 pour une séance historique qui ne va durer que 5 jours, il y entre avec Mike Bloomfield, guitariste, et Al Kooper, pianiste. Dylan ne se soucie pas du tout de répéter avec le groupe avant d’entrer en studio et il lui importe peu qu’Al Kooper n’ait jamais touché un orgue de sa vie. C’est pourtant sur le premier morceau du disque Like a rolling stone qu’Al Kooper fera sa découverte de l’orgue et qu’il plaquera sur la chanson des notes incroyables devenues célèbres. Aussitôt enregistré, ce titre sort en single. La chanson est trop longue (6 minutes au lieu des 2′ 30″ habituelles) pour passer sur les ondes, les paroles sont opaques (une fois de plus) mais les appels téléphoniques aux radios sont incessants et celles-ci finissent par passer cette chanson qui deviendra « le » tube de Dylan, considéré encore aujourd’hui comme l’un des meilleurs singles de tous les temps. Cliquer ici pour écouter des extraits de chacune des chansons et lire les critiques d’internautes sur amazon.fr.

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Le disque révèle d’autres compositions toutes aussi remarquables les unes que les autres, parmi lesquelles Tombstone blues, Ballad of a thin man, Queen Jane approximately, Just like Tom Thumb’s blues et Desolation Row. Dans chacune de ces chansons, Dylan est habité par une grande force intérieure, il y a beaucoup de magie dans ce disque.

Alors que le disque n’est pas encore sorti et que le public connait à peine le single Like a rolling stone qui veint juste de sortir, Dylan se présente à l’incontournable festival folk de Newport. Il en est la vedette très attendue mais il en repartira dans la cacophonie générale.

Il est probable que Dylan, qui avait prévu de jouer en acoustique devant le public de folkeux, ait changé d’avis au début du festival. Il rencontre sur ce lieu Al Kooper qui se trouvait là et les musiciens du Butterfield Blues Band. Et c’est avec eux qu’il décide de se produire. Les puristes du monde folk sont alors interloqués de voir Dylan débouler sur scène avec une guitare électrique et le chaos éclate aussitôt. Huées, colère et protestations se mêlent à quelques applaudissements. Les gens fuient ou se bouchent les oreilles (d’autant que le son saturé est réglé extrêmement fort).

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Tous les musicologues considérent que ce dernier week-end de juillet 65 a été « un virage majeur pour l’ensemble de la musique populaire » (Robert Santelli) et que cette date marque la mort du folk et la mise sur orbite du folk rock.

Et Dylan persiste et signe. Dans les semaines qui suivront, il forme son nouveau groupe très éléctrique The Hawks (qui deviendra plus tard The Band) et part en tournée, repoussant sans cesse ses propres limites et celles de son groupe. « On a fait le tour du monde et partout, les gens nous ont sifflés ». « D’un endroit à l’autre, c’était pareil, on se faisait huer. On prenait nos cliques et nos claques pour gagner la ville suivante et là, rebelote ».

Cette tournée va parachever la mort du folk. Une grande page est tournée car la jeune génération, finalement, suivra Dylan et laissera les vieux folkeux de la gauche américaine en arrière sur le bord de la route.

En pleine cure de raisin !

Chaque année, j’attends le début d’automne avec impatience. C’est en effet le moment où je pratique ma cure annuelle de raisin. Les gens qui ne connaissent pas ont souvent un a-priori négatif sur ce genre de choses : d’où est-ce que tu tiens ça ? c’est quoi ce truc ? … et puis ceux qui se hasardent à faire une petite cure sont souvent conquis et la refont chaque année.

Les vertus du raisin sont connues depuis très longtemps. Au moyen-âge, lorsque quelqu’un était très malade, on espérait qu’il puisse attendre la saison de raisins, période où l’espoir était permis qu’il guérisse. La cure de raisin a été très à la mode au 19ème siècle et de nombreux lieux de cure sont apparus, notamment dans l’Est de la France, en Suisse, en Allemagne et en Autriche. Et puis arriva le fameux 20ème siècle avec l’arrivée de la médecine moderne et la foi inébranlable dans la chimie, synonyme de progrès. Finis les vieux remèdes de bonne femme !

La cure de raisin est donc tombée dans l’oubli mais elle a été remise au goût du jour il y a une vingtaine d’années par la revue les quatre saisons du jardinage qui avait alors incité ses lecteurs à pratiquer la cure et à observer les résultats d’un point de vue médical. Suite au succès de l’opération, la cure de raisin est revenue en force.

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Si la cure de raisin est utilisée aujourd’hui pour se soigner, elle est surtout réalisée dans le but d’éliminer les toxines qui se sont accumulées dans notre organisme en raison des excès alimentaires liés à notre mode de vie moderne. La perte de poids est aussi recherchée par beaucoup de personnes, plutôt de sexe féminin, mais je dois dire que ce point n’est pas négligeable, surtout pour ceux qui, comme moi, disposent d’un petit « capital ventre » qui ne demande qu’à prospérer.

Le principe de la cure est plutôt simple : on ne mange que du raisin (de préférence à peau fine, l’idéal est le chasselas), autant qu’on veut et quand on veut, la durée de la cure est variable (je la fais généralement pendant une semaine, parfois jusqu’à 10 jours) et elle peut être pratiquée sans risque jusqu’à un mois sans suivi médical.

Autre principe extrêmement important : on ne reprend une alimentation normale que très lentement (reprise sur une demi-période. Exemple, après 10 jours de cure, la reprise d’une alimentation normale se fait progressivement sur 5 jours, la viande n’apparaissant qu’au 5ème jour). Chose étonnante, après une cure on a tendance a avoir un mode d’alimentation beaucoup plus sain (sauf pour les bonnes bières, en ce qui me concerne … !).

Des effets indésirables se manifestent parfois (souvent au début), par exemple des maux de têtes, mais la plupart des gens qui font la cure la vivent bien : sensation de bien-être, légéreté, meilleur fonctionnement des sens, esprit désembrumé, … et beaucoup continuent chaque année dans cette voie là (avec Joëlle, nous en sommes par exemple à notre 14ème cure et nous connaissons peut-être une vingtaine de personnes qui pratiquent la cure chaque année).

Cette année j’ai commencé plus tard (because mon séjour « oiseaux et bières » de la semaine dernière au bord de la mer du nord) et je n’ai commencé que lundi. Au bout de trois jours, j’ai perdu 3,7 kg. Il est vrai qu’au fil des années je mange de moins en moins de raisin et que ma cure est parfois à la limite du jeûne.

Il y a quatorze ans, alors que j’étais déjà plutôt mince, quand je faisais la cure on me disait « tu vas perdre un os » ou « tu vas t’envoler ». Bizarrement, on ne me le dit plus. Mais où est donc passée ma « taille de jeune fille » ?

En selle les hirondelles !

L’une de mes collègues, Céline, vient de faire un stage dans la Brenne. Elle a ramené de cette région des photos étonnantes, qu’elle m’a permis d’utiliser sur mon blog.

Sur une ancienne ferme, des hirondelles de fenêtre ont mis à profit l’architecture du bâtiment. On admirera d’abord la construction des nids qui est d’une symétrie presque parfaite.

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Mais le plus surprenant encore est à l’intérieur du bâtiment. Des vélos sont suspendus dans la grange. Jusque là, rien d’inhabituel. Sauf qu’en y regardant bien, on s’aperçoit que des hirondelles rustiques (une autre espèce) ont construit leurs nids directement sur les vélos. Ainsi, sur la route avant du vélo violet :

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Un couple d’hirondelles a même utilisé la selle d’un vélo pour y construire son nid.

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Bel exemple d’adaptation aux activités humaines. Est-ce là le signe d’une nouvelle évolution de cette espèce, ce qui lui permettrait ainsi de recoloniser peut-être un habitat humain qui lui est de moins en moins favorable ? A suivre.

La dignité des vieux éléphants

J’aime l’image de ces vieux pachydermes qui, dans la savane africaine, vont mourir seuls avec dignité, loin des regards, dans ce que l’on appelle le « cimetière des éléphants ». Ah, si les vieux éléphants du PS pouvaient prendre modèle sur leurs cousins africains !