« Précarité énergétique »

Les médias attirent aujourd’hui notre attention sur un phénomène qui augmente année après année, à savoir l’impossibilité d’un bon nombre de nos concitoyens de chauffer leur logement. De 2 à 5 millions de personnes n’y arrivent plus.

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Les discours officiels ont banni le terme de « pauvre ». Il faut désormais parler de personne « en situation de précarité énergétique ». La dérive des mots et leur impact dans l’opinion est l’un des grands enjeux aujourd’hui de la communication politique. A nous donc de résister et de continuer à appeler un chat un chat, et un pauvre un pauvre. Car c’est l’ensemble de la pauvreté qui est en augmentation dans notre société, et pas seulement chez les personnes sans emploi.

Le Monde a publié hier un article intitulé « Quand se chauffer devient un luxe ». Quelques réactions, très contrastées, des lecteurs du Monde :

« Dire que certains( et pas forcément les plus riches !) habituent leurs ados à vivre en tee-shirt l’hiver dans des appartement chauffés à 22-24°C…. Chez moi, il fait entre 15 ( la nuit) et 18°C le jour. Je considère que c’est déjà du luxe…. » (Maurice M.)

« Il y a 50 ans ils étaient 10 fois plus nombreux. J’ai véçu toute mon enfance sans autre chauffage qu’une cuisinière à bois dans la cuisine, avec un climat plus rude que le Gers. Cela ne m’a pas empêché d »avoir une excellente santé. » (Henri G.)

« Même en voulant maintenir la température à 15 ou 17 en journée, ça devient tout de même un luxe de se chauffer … surtout lorsque l’on n’a pas les moyens de vivre ailleurs que dans une maison avec chauffage au fuel. Des pulls et des couvertures c’est bien, mais parfois le luxe c’est aussi de simplement maintenir la température… » (Chaud et Froid)

« Et vive la taxe carbone, concoctée par les bobos des villes et qui va nous coûter les yeux de la tête quand on habite les champs ! » (André N.)

« Dans les logements mal isolés de la région parisienne, la température peut tomber à 7, voire 5 degrés certains jours d’hiver. Des tas de personnes isolées vivent comme ça. Elles ne peuvent pas faire entreprendre de travaux par le propriétaire car cela augmenterait le loyer. Mieux vaut dans certains cas se faire le plus discret possible et se couvrir avec plusieurs épaisseurs en attendant que les beaux jours reviennent. » (David S.)

Votre avis ?

Des heures dans leur salle de bains !

Toilette, miroir, maquillage, re-miroir, manucure, re-re-miroir, épilation, re-re-re-miroir … il y a des personnes qui passent plus de deux heures par jour dans leur salle de bains. Bon, je ne vais pas citer de nom parmi mes voisines (mais suivez mon regard !).

Hé bien, je crois que malgré tous leurs efforts pour aller encore plus loin que ces deux heures quotidiennes de toilette IN-DIS-PEN-SABLES, ces aimables personnes sont dépassées, et loin de là, par le moindre canard de passage.

J’avais déjà parlé de la toilette des tadornes dans un précédent article.

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Lors de mon dernier séjour en Camargue, j’ai pu constater que le moindre canard passait des heures quotidiennes à sa toilette. Nette rousse et fuligule milouin s’en donnent ainsi à coeur-joie.

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Mais ce sont les canards colverts qui détiennent la palme (quoi de plus naturel !), laissant à des années-lumières derrière eux mon aimable voisine.

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Je sens que ma voisine, si jamais elle venait à tomber sur mon blog, va bientôt se mettre à l’ornitho !

Proverbe « à la Dupdup » (1)

Un proverbe chinois nous dit :
« Si tu veux être heureux une heure : bois un verre.
Si tu veux être heureux un jour : marie-toi.
Si tu veux être heureux toute ta vie, fais-toi jardinier »

A la façon Dupdup, ça donne ça :
« Si tu veux être heureux une heure : bois un verre.
Si tu veux être heureux toute ta vie, bois un verre toutes les heures »

Le garde-boeuf, un conquérant (2)

Dans le précédent article, nous en sommes restés à l’année 1969 qui a vu notre courageux héron garde-boeuf réussir enfin, après une quinzaine d’années d’échecs répétés, sa première nidification en Camargue (neuf jeunes s’étant envolés pour la première fois de nids camarguais).

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Les chiffres de la progression sont ensuite éloquents : 26 couples nicheurs en 1971, 128 en 1975 et … 323 couples au bout de 10 ans en 1979 !  La même année, un comptage réalisé en décembre donnera le chiffre de 1 183 hivernants sur l’ensemble de la Camargue.

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Cette augmentation rapide de la population s’est faite au départ grâce à un afflux d’oiseaux espagnols puis par auto-recrutement sur place.

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Les hérons garde-boeufs se sont installés  pour nicher au centre de colonies mixtes regroupant d’autres hérons arboricoles (hérons cendrés, aigrettes garzettes, hérons crabiers et hérons bihoreaux) dans lesquelles ils s’installent souvent tardivement (deuxième quinzaine d’avril ou même première décade de mai seulement). Se nourrissant essentiellement d’amphibiens et d’orthoptères (criquets, sauterelles, grillons), sa concurrence avec les autres espèces de hérons a été relativement faible, en raison de cette spécialisation alimentaire mais aussi parce les lieux qu’il fréquente sont des milieux plutôt secs où ne vont pas les autres hérons.

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Parallèlement à l’augmentation de la population, un changement de comportement a été observé. D’abord, les hérons ont découvert en 1978 qu’ils pouvaient aussi suivre les tracteurs et bénéficier ainsi d’une foule de petites proies dérangées ou retournées par les engins agricoles, notamment dans les rizières.

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En 1979, ils se sont adaptés également à suivre les troupeaux de moutons, ne laissant pas aux seuls chevaux et taureaux l’exclusivité de leur compagnie.

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La population de hérons garde-boeufs chuta lors de l’hiver froid de 1985, une grande majorité des oiseaux mourant alors de faim cet hiver-là. La capacité de cette espèce à reconstituer ses effectifs fut prodigieuse et la progression continua de plus belle. Aujourd’hui, le nombre de couples s’élève jusqu’à 5700 (les bonnes années), ce qui conduit parfois à la présence sur le sol camarguais de plus de 20000 garde-boeufs en fin de période de nidification.

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Variations autour de « Suzanne »

Décidément, je reviens souvent à mes amours musicaux. Leonard Cohen est à nouveau à l’honneur sur un dimanche musical du blogadupdup.

Leonard Cohen occupe une place bien à part dans la musique de la fin des années 60 et du début des années 70. Sa musique sombre et romantique a irrigué toutes ces années-là et je me suis longtemps abreuvé à cette musique, qui demeure encore aujourd’hui importante pour moi. Nul doute que la musique de Dylan avait préparé le terrain et permis l’arrivée sur la scène pop de cet étrange Canadien à la voix à nulle autre pareille.

Suzanne restera certainement la chanson phare de cet artiste. Près de quarante ans séparent la première vidéo disponible sur le net (enregistrée au célèbre festival de l’Ile de Wight et disponible en cliquant ici) de la version suivante enregistrée l’an dernier à Londres. Le visage a changé, est devenu buriné, mais la force intérieure est la même.

Deux autres versions ensuite, celle de Nick Cave d’abord puis celle de Joan Baez enregistrée en 2000 au festival des Vieilles Charrues en Bretagne.

J’avais déjà présenté l’enregistrement récent de Graeme Allwright et de Maurane. Je ne résiste pas à l’envie de le remettre une deuxième fois.

Peu d’artistes ont finalement enregistré ce morceau et je n’ai pas trouvé grand chose d’autre à vous mettre sous la dent. Citons tout de même James Taylor, Nina Simone, Beck, Bashung et Herman Van Veen.

Il existe par ailleurs sur la toile de nombreuses versions réalisées par des amateurs. Je citerai juste Lori Baxter & George Blakwell ainsi évidemment que Malvasio (musicien amateur dont j’ai souvent parlé sur ce blog).

Bon dimanche à tous.

Petite surprise au lever du jour

Petite surprise ce matin au lever du jour : un chevreuil était derrière la maison. Juste le temps de faire quelques photos avant qu’il ne s’en aille.

Bon, c’était à près de 30 mètres, les photos ont été faites à travers la vitre, à haute sensibilité (3200 iso), c’est donc plutôt mauvais question qualité mais tant pis, même la mauvaise qualité on l’ose sur ce blog !

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Mes salades de l’année 2009 (3)

Hou la la, j’ai pas assuré sur ce coup-là !

J’avais comme projet de parler de la quarantaine de variétés de salades que j’ai cultivées cette année (dans le but de les tester) mais tout est allé trop vite. Je n’ai pas pris le temps de tout étiqueter ce que je semais, je n’ai pas non plus pris le temps de photographier les différentes variétés, de les goûter les unes séparément des autres, de noter sur papier leurs qualités respectives … En fait, mon projet était trop ambitieux et aurait mieux convenu à un retraité.

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Il ne reste donc pas grand chose de mes expérimentations de cette année. Mais bon, je vais essayer de produire quelques écrits à partir du peu de données que j’ai amassées et je vais donc probablement produire trois ou quatre articles dans les semaines qui viennent.

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Cet article pour rappeler que la première qualité que l’on demande aux salades d’été n’est pas forcément d’ordre gustatif mais concerne la capacité des différentes variétés à résister à ce que l’on appelle « la montaison » et qui rend les salades impropres à la consommation (trop d’amertume).

A cet égard, voici trois variétés qui sont toutes excellentes d’un point de vue gustatif (et notamment la laitue truitée dont j’ai déjà parlé sur ce blog) mais qui ne supportent pas la chaleur de l’été, comme en témoignent les trois photos ci-dessous. Successivement batavia gloire du dauphiné, laitue reine de mai de pleine terre et laitue truitée (appelée aussi forellenschluss):

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Réserver donc ces salades pour des cultures de début de printemps ou même d’automne. Leur préférer pour l’été d’autres variétés dont je parlerai bientôt dans un prochain article.

Le rhinocéros et le cerf-volant

Un article proposé par Etincelle.
Malgré les apparences, il ne sera pas question ici d’un rhinocéros jouant au cerf-volant dans sa savane africaine, ce qui décevra sans aucun doute les doux rêveurs.

Il s’agit de deux insectes, les plus gros coléoptères qu’on peut observer en France.

Je ne sais pas trop pour les différentes régions habitées par les lecteurs du Blogadupdup, mais en ce qui concerne mon petit coin de France, dans la Drôme, si tous les ans je vois ces deux coléoptères, ce n’est quand même pas tous les jours.

Pourquoi des noms aussi extravagants pour deux insectes ?

Il suffit de les regarder pour comprendre …

Le rhinocéros (Oryctes nasicornis de la famille des Scarabaeidae), qui peut atteindre jusqu’à 4 cm de long, possède une longue corne recourbée sur la tête, rappelant celle du rhinocéros (le mammifère cette fois). Seul, le mâle est affublé de cette impressionnante corne. Ne me demandez pas si celle-ci, une fois broyée, est aphrodisiaque, je n’ai pas essayé.

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Le cerf-volant (Lucanus cervus, de la famille des Lucanidae), communément appelé lucane, est doté de mandibules hyper développées qui évoquent les bois d’un cerf. Le nom de l’insecte vient de ce que ce « cerf » peut voler.

Savez-vous qu’une personne qui s’adonne à la pratique du cerf-volant (le jeu ou sport) s’appelle un lucanophile ou un lucaniste ?

Comme pour le rhinocéros, seul le mâle, qui peut atteindre jusqu’à plus de 8 cm de long, possède ces immenses mandibules.

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En effet, la femelle lucane est loin de pouvoir rivaliser avec son mâle en ce qui concerne la longueur des mandibules.

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Le rhinocéros, qui se nourrit de bois ou de feuilles pourries n’est pas un insecte très actif.

Avec un peu de chance, on peut toutefois le voir en vol, au printemps, à la tombée de la nuit.

L’observation rapprochée nous montre un animal étrange, qui semble venu d’un monde ancien, avec sa « carapace », d’apparence très solide et ses nombreux poils roux qui semblent si fins et si soyeux …

Un contraste tout à fait surprenant.

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Monsieur Lucane, avec ses énormes mandibules est impressionnant mais on peut le prendre dans sa main sans crainte. Les mandibules ne pincent pas ou peu et servent seulement aux joutes entre mâles pour les beaux yeux d’une femelle ou pour maintenir la femelle pendant l’accouplement.

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Comme le rhinocéros, c’est un crépusculaire et quand il arrive qu’on le voit voler, on se demande bien quelle est cette grosse bestiole au-dessus de nous.

Madame Lucane, qui parait beaucoup plus gentille que Monsieur est par contre plus méchante.

J’en vois déjà qui se préparent à dire que c’est la même chose avec l’espèce humaine !

S’il lui prend l’idée de vous pincer avec ses petites mandibules ridicules, je peux vous assurer que vous sentez votre douleur et que les mandibules en question ne paraissent plus aussi ridicules.

J’en ai fait l’amère expérience au printemps.

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Les larves du cerf-volant se nourrissent de bois mort. L’adulte, lui, se nourrit de la sève des arbres malades. Aucune crainte à avoir pour nos charpentes.

C’est un réel plaisir d’admirer ces deux insectes.

Espérons que nos petits-enfants auront encore ce plaisir.

Humour décalé

Je vais mettre en ligne dans quelques minutes un article préparé par Etincelle et qui s’intitule « le Rhinocéros et le cerf-volant ».
Hé bien, ça me fait penser à un dessin humoristique qu’on m’avait envoyé il y a quelques temps et qui parlait justement de rhinocéros. Le voici, en guise d’introduction à l’article :

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Pardonne-moi, Etincelle, ce n’est pas tout à fait du même niveau et c’est un peu décalé par rapport à tes propos… !
Mais comme ce blog est tellement sérieux en ce moment …

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Pour celles et ceux qui auraient envie de discuter sur ce blog du livre « les campagnes hallucinées – Les villes tentaculaires » de Emile  Verhaeren  (livre de poésie qui nous est proposé à la lecture par Yves), je rappelle juste que l’article qui servira de base à nos échanges sur cet ouvrage sera mis en ligne le mardi 17 novembre. Et voici un marque-page qu’il suffit d’imprimer et à insérer ensuite dans le livre que vous ne manquerez pas de lire d’ici là (photo réalisée la semaine dernière lors de mon petit séjour en Camargue).

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Idée de cadeau de Noël (3)

Troisième volet d’une série que j’avais entamée il y a deux ans (voir l’article 1 et l’article 2).

Je suis dans une période où j’écoute énormément de musique ancienne. Aujourd’hui, à l’heure où j’écris cet article, c’est  la musique des maîtres flamands qui irrigue mes oreilles. La période flamande, on la connaît en peinture, mais en musique ?

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C’est pourtant une musique qui a régné sur tout le 15ème et le 16ème siècle. Cette école était issue des anciens Pays-Bas (qui comprenaient grosso modo les Pays-Bas actuels, la Belgique, le Luxembourg et le nord de la France jusqu’à Arras). Même sous le joug successif des Ducs de Bourgogne et des Habsbourg autrichiens et espagnols, cette vaste région disposait d’une grande autonomie, sur les plans économique et politique, mais aussi et surtout culturel. D’où la spécificité de l’art, qu’il soit pictural ou musical, de cette région. Les musiciens issus de cette école flamande, presque tous originaires de la partie méridionale des anciens Pays-Bas, jouaient aussi bien à la cour de Charles Quint en Espagne qu’en Italie. C’est dire son influence sur la vie musicale de l’époque.

Le nom de Josquin des Prez, sans doute le plus illustre de ces musiciens, nous est resté ainsi que, dans une certaine mesure, ceux de Orlando de Lassus, Guillaume Dufay et Johannes Ockeghem. Mais pour le reste ? Jusqu’à la découverte du disque dont je vais vous parler, je ne connaissais pas les noms de Antoine Busnois, Gilles Binchois, Alexander Agricola, Loyset Compère, Joannes Prioris, Antonius Divitis, Pierre de la Rue, Heinrich Isaac, Nicolaas Gombert, Thomas Crequillo, Pierre de Manchicourt … et des tas d’autres. Et pourtant, que leur musique est belle !

Je reprends donc cette rubrique (que j’avais lâchement abandonnée) consacrée aux coffrets de disques que vous pouvez offrir, ou peut-être vous faire offrir, lors des prochaines fêtes. Et comme la politique de l’industrie du disque m’insupporte au plus haut point, je ne parlerai que des petits labels et que des coffrets dont le prix est de moins de 5 euros par disque.

Je n’ai pas d’action à la FNAC mais comme le coffret de 10 CD dont j’essaie de vous vendre l’idée n’est disponible a priori que sur ce site et surtout qu’il vous est possible d’y écouter des extraits de tous les morceaux de chacun des 10 disques, c’est donc sur ce site que je vous dirige : cliquer ici pour y accéder. Il s’agit là de musique essentiellement vocale.

MastersFromFlandersLe disque est édité par le label Et’Cetera et s’appelle « Masters from Flanders – Polyphony from the 15th & 16th century« . Un beau petit coffret de 10 CD pour la somme de 35 euros. Pour celles et ceux qui hésiteraient et qui habitent près de chez moi, je peux naturellement leur prêter ce coffret.

Le garde-boeuf, un conquérant (1)

De retour de Camargue avec des images plein les yeux ! Moins d’oiseaux cette fois-ci, les centaines de milliers de canards qui d’habitude viennent hiverner dans cette région semblent être restés plus au nord en raison du temps extrêmement doux qui règne sur la plus grande partie de l’Europe. Beaucoup d’étangs et de marais sont encore déserts.

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Mais il reste les oiseaux classiques de la Camargue. Et parmi eux, un petit héron blanc qui l’on voit partout dans le delta du Rhône : le héron garde-boeuf (Bubulcus ibis). Impossible de louper cet oiseau qui passe une bonne partie de son temps en compagnie des chevaux et des tauraux camarguais.

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Si la voiture s’arrête trop près des chevaux, les garde-boeufs auront tôt fait de s’envoler un peu plus loin.

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Mais si l’on reste calme dans son véhicule, ils reviendront vite, d’abord dans les grandes herbes avoisinantes puis sur le dos de « leur » monture dès que le calme sera revenu.

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Mais d’où viennent ces oiseaux qui semblent faire définitivement partie du paysage camarguais ? Il faut rechercher l’origine de ces oiseaux dans les savanes d’Afrique tropicale. C’est là que, dans des temps très anciens, ce petit héron a pris l’habitude de s’associer aux grands mammifères herbivores (éléphants, rhinocéros, buffles et zèbres), étant tantôt presque sous leurs pieds, tantôt perchés sur leur dos. Lorsqu’est née la civilisation pastorale en Afrique, les garde-boeufs sont devenus les satellites des troupeaux de bovidés domestiques, sous l’oeil bienveillant des bergers qui ont toujours, ici comme ailleurs, toléré la présence de cet oiseau.

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Cet oiseau africain est arrivé un jour au sud de l’Espagne. Et c’est de là qu’il est parti à la conquête de la Camargue, en des temps plutôt récents.

Une période un peu difficile, faite de tentatives avortées de nidification, a précédé l’implantation durable du héron garde-boeuf. Cette implantation a été étudiée par Hafner, en voici les principales étapes : les deux premiers hérons ont été aperçus en 1953. Un couple a ensuite essayé de nicher sans succès en 1957, 1958 et 1961. Des présomptions de nidification ont été notées en 1966, 1967 et des oeufs inféconds ont été pondus en 1968. C’est en 1969 qu’a lieu la première nidification de deux couples avec 9 jeunes à l’envol (source : « Guide des oiseaux de Camargue » de Jacques Blondel et Paul Isenmann, 1981).

C’est le début d’une colonisation à grande échelle.

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La suite, vous la connaîtrez dans un prochain article que je consacrerai à cet oiseau.