Blog en congés

Ce blog fait une petite pause pendant deux semaines. Le prochain article paraîtra le vendredi 7 mars. Les discussions peuvent évidemment continuer pendant ce temps-là.

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Radis d’hiver

Peu de gens pensent à semer des radis d’automne et d’hiver. C’est pourtant quelque chose de facile car le radis aime la chaleur et l’humidité (il a besoin de pousser vite pour être beau et pas trop piquant) et l’automne lui offre des conditions bien plus favorables qu’en début de saison (au printemps, les radis se développent alors trop lentement à cause du froid de la terre).

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Les deux meilleures variétés de radis d’automne que

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Cher petit merle …

Il y a quelques années, j’avais ouvert une rubrique intitulée « le livre du mois ». Pendant deux ans, nous avons échangé entre nous sur une douzaine de livres, pour la plupart des livres déjà anciens, sans aucun rapport avec l’actualité littéraire.

Il est parfois arrivé que nous ne soyons que deux ou trois blogueurs à discuter d’un livre précis. Evidemment, dans la plupart des cas, il fallait avoir acheté le livre en question (j’annonçais le titre un ou deux mois auparavant).

J’aimerais reprendre cette rubrique mais sous une autre forme (l’ancienne formule n’étant pas définitivement éliminée pour autant) pour que nous soyons plus nombreux à participer à la discussion. Alors l’idée de donner simplement un extrait de livre est venue tout doucement. Je pense que cette formule peut avoir deux gros avantages : tout d’abord de permettre à ceux qui n’auraient pas acheté le livre de participer à la discussion ; d’autre part de donner vraiment envie aux lecteurs de ce blog d’acheter (ou d’emprunter) le titre en question (ce que ne permettait pas forcément l’ancienne formule).

Je vous propose pour commencer cette série d’articles un extrait du dernier livre de Christian Bobin, La Grande Vie, publié chez Gallimard. Et comme l’extrait proposé concerne un oiseau bien connu de nous tous, sans doute que vous serez d’autant plus intéressés à sa lecture.

Cher petit merle au bec orangé, j’aurais voulu t’écrire à l’instant de ton apparition mais je ne suis maître de rien: le téléphone a sonné, puis j’ai dû sortir faire des courses.
Personne n’est tout à fait libre de son temps, n’est-ce pas. Même les rois s’inclinent devant un traité à signer, une migraine, une messe obligatoire. On m’a dit que l’empereur du Japon, et plus encore son épouse, étaient les plus célèbres prisonniers du pays. Un entretien avec eux est minuté. S’il se prolonge d’une minute les gardes qui se tiennent au fond de la salle d’audience, comme des soldats de plomb, font un pas en avant. Une minute de plus et ils avancent encore d’un cran. Les rois et les empereurs sont les poupées qu’un pays se fabrique pour dorer ses rêves. Parfois, las de jouer, il leur coupe la tête.
Ta douceur, petit merle, cette manière si gracieuse de pencher ta tête légèrement de côté, était d’un roi qu’aucune étiquette n’empèse. Sans doute ne te reverrai-je jamais. Tu ne m’as pas vu – encore que je n’en sois pas très sûr. Vous les animaux, vous avez une singulière façon de voir – par vos nerfs, vos muscles, vos dos, autant que par vos yeux. Tu venais d’atterrir de l’autre côté de la vitre, sur l’herbe verte du pré. Noir sur vert, et cette pâte orangée de ton bec, lumineuse comme une lampe Émile Gallé. Tiens, me suis-je dit en te voyant : du courrier. Un mot du ciel qui n’oublie pas ses égarés. Tu es resté dix secondes devant la fenêtre. C’était plus qu’il n’en fallait. Dieu faisait sa page d’écriture, une goutte d’encre noire tombait sur le pré. Tu étais cette tache noire avec un rien orangé, le grand prêtre de l’insouciance, porteur distrait de la très bonne nouvelle : la vie est à vivre sans crainte puisqu’elle est l’inespérée qui arrive, la très souple que rien ne brise. Dix secondes et tu as filé au ras de l’herbe jusque dans le bois, à l’autre bout de mes yeux. Le passage devant la fenêtre d’un ange en robe noire ne m’aurait pas mieux apaisé.
Et maintenant il fait nuit. Je pense à toi. Comment dors-tu, à quoi rêves-tu? Un jour tu ne seras plus que calcaire. Le crâne des oiseaux est une toute petite chose sévère et émouvante. Quand par extraordinaire on en découvre un momifié sur un chemin, on voit quelque chose qui tient de la frêle relique de saint. Que seront devenus les chants qui passaient la petite porte de corne orange de ton bec ?
Ils continueront de filer à l’infini, frissons de lumière perdus dans le grand fleuve de l’air. Ta joie – insouciance, petit merle, est passée de mes yeux à mon sang et de mon sang à ce papier qui me sert à t’écrire cette lettre. L’adresse? Quelqu’un la trouvera, c’est sûr. Quelqu’un ou quelque chose te dira que j’ai écrit cette lettre pour toi. Adieu camarade. Je te souhaite la vie belle et aventureuse. Tes dix secondes ont résumé toute ma vie.

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La culture des endives (3)

Comme chaque hiver, je cultive des endives en cave et j’en ai d’ailleurs déjà parlé à deux reprises sur ce blog. Au fil des années, j’essaie d’améliorer mes pratiques, aussi bien dans le choix des variétés que dans la manière de les cultiver.

Cette année, je n’ai fini d’arracher mes racines au champ que vers le 20 janvier. Vu l’hiver très doux, certaines seraient encore en pleine terre s’il n’avait fallu que je fasse de la place pour que la terre puisse être travaillée au tracteur. Les dernières racines arrachées ont été replantées aussitôt à l’obscurité et sont déjà assez belles au bout de trois semaines de culture en cave.

1J’avais essayé il y a quelques années une

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La rousserolle turdoïde

La turdoïde, c’est « mon » oiseau !
Je m’explique.
Je n’ai aucun souvenir d’avoir vu le moindre piaf dans mon enfance. Pourtant, vivant dans une ferme et allant souvent dans les champs, j’ai dû en côtoyer un grand nombre. Mais non, je ne me rappelle de rien.
Plus tard, à la fac, deux stages avec mon professeur Claude-Roland Marchand m’ont ouvert les yeux. L’un des deux stages avait lieu dans la Dombes. Outre quelques chansons de Brassens à la veillée et quelques bouteilles vidées, je me rappelle alors avoir vu mes premiers oiseaux : il s’agissait de la guifette moustac, de la mésange à longue-queue et du coucou gris. Y’a pire pour commencer une passion d’ornitho ! C’est Claude-Roland, devenu un ami, qui m’a donné le déclic. C’était au printemps 1976.

Pendant les vacances de Pâques de cette année-là, j’avais travaillé à la Poste de Voray-sur-l’Ognon pour 15 jours (j’étais facteur pendant toutes mes vacances scolaires). C’est avec la paie de ces vacances de Pâques 1976 que je me suis acheté ma première paire de jumelles, aussitôt revenu de mon séjour en Dombes.
Lors de ma toute première balade, très fier d’avoir mes jumelles autour du cou, j’arpentais les rives de l’Ognon.
Les oiseaux étaient bavards ce jour-là et l’un d’eux chantait à tue-tête : karrakarrakarra kiètkiètkirrikirrikirrikrâkrâkrâ krokrotiritiri krik.
En fait, je ne savais même ce qu’était un chant d’oiseau, alors j’ai imaginé que ça pouvait être un adulte qui criait avec ses jeunes, tellement ça faisait du boucan …
Mais je n’ai rien vu au sol. Et c’est après pas mal de recherche que aperçu un oiseau qui chantait en se balançant en haut d’un roseau.

1Il s’agissait de la rousserolle turdoïde. J’étais stupéfait qu’un

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Humour

On sait que le Canada peut être un endroit dangereux… les ours y sont énormes et très curieux.
Voyez ce qui arrive lorsqu’un gros ours brun décide de regarder de plus près le tournage d’une pub pour un lave-linge. (Mettez-vous en plein écran, c’est mieux)

http://www.youtube.com/watch?v=eryxAcsTcOA

Yvan Lowosky (2)

Un article proposé par Fifitoucourt

Voici donc un second rendez-vous avec la musique d’Yvan Lowosky, fantôme inspirant s’il en est. Et tout d’abord merci à Bernard, fan du premier jour et grand boulimique de musique dont l’éclectisme m’étonne à chaque fois.

Malgré les apparences, je ne suis pas musicien. Enfin, un vrai musicien, même si en faisant un petit effort, je suis tout de même capable d’écrire quelques notes sur le papier.

Ci-dessous, les premières mesures de « souvenir de Liszt » composé à la manière de l’auteur cité dans le titre. Je ne le joue pas, il faudrait le travailler ! Je n’ai pas le temps. Si l’un d’entre vous a envie de s’y coller, j’envoie la partition entière !

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J’ai parfois l’impression que

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