Dans le vieux lierre … (2)

Article proposé par Christophe
Vous vous souvenez ?
Colletes hederae ?
Cette petite bête proche des abeilles qui butine le lierre…

Ben je ne vous avais pas tout dit ! Car ce qui est particulièrement remarquable chez cette espèce, outre l’intérêt que lui portent quelques passionnés, c’est un des aspects de sa biologie.

Et voilà que vous allez découvrir l’extraordinaire condition des triongulins.
Figurez-vous que sous ce drôle de patronyme se cache un autre insecte, un coléoptère de la famille des Méloïdés, un méloé quoi, bon c’est Stenoria analis !

coleo(une femelle du coléoptère méloïdé Stenoria analis, le cleptoparasite de l’abeille du lierre, Colletes hederae – Photo NJ Vereecken)

Ben cette charmante bestiole a semble-t-il mis au point une stratégie proprement machiavélique. Quoique dirait Devos, proprement… faudrait voir : ça concerne des pratiques sexuelles très, très particulières, des odeurs qui n’en sont même pas mais c’est peut-être pire, bref, un genre de relation qui pourrait faire vaciller les plus résistants.

À peine long mais palpitant l’article qui suit, mais comme c’est gratuit et accessible sans accord parental : cliquer ici pour accéder à l’article.
Terrible hein ? J’avais prévenu !

Vous pourrez transmettre vos informations (si le temps ou l’envie l’ont permis) grâce au lien suivant, et qui vous donne de nombreuses informations sur le projet de l’étude, sinon tenter de contacter les urgences psychiatriques.
Encore, las de votre journée de travail, ne disposant pas du temps nécessaire à vos habituelles pérégrinations, dans l’incapacité d’aller rejoindre votre sommet préféré comme l’estran favori ou la terre du potager rendue impraticable, un petit tour dans le lierre suffira à un beau voyage, même l’an prochain ! (cliquer ici pour accéder à l’article)

La dimension « capture » ou « alcool » de cet article ne vous séduira peut-être pas, mais le reste est accessible aux grands sensibles.

Le plus dur est passé va ! La suite sera plus facile et tentante : je vous connais…

Nouvelle station de collète du lierre

La suite attendue de l’article de Christophe sur le vieux lierre paraîtra demain vendredi.
Son premier article aura donné l’envie à beaucoup d’entre nous de rechercher ce bel insecte qu’est Colletes Hederae, la collète du lierre. Les vieux lierres qui sont autour de la maison n’étaient plus en fleurs et je n’ai pas eu la chance d’y voir cet insecte. Ce sera, j’espère, pour l’an prochain.
Jean-Louis Romand vient de m’envoyer de superbes images de cette abeille qu’il vient de découvrir à Saint-Vit près de Besançon, ajoutant ainsi une nouvelle station à la carte de répartition de cette espèce en Franche-Comté.

colletes3

colletes2

colletes1.
Qui est-ce qui va trouver la prochaine station de cette espèce ?

Quand l’abeille charpentière se met au travail

Un article proposé par Daniel
Il y a quelques années (4 ou 5, je ne sais plus …) nous avons eu la (mauvaise/bonne – rayer la mention inutile !) idée d’acheter un chlerodendron et de le planter au milieu de la pelouse, malgré la prévention de la vendeuse qui nous avait avertis de la tendance invasive de la plante. Les fleurs sont assez jolies, l’odeur épouvantable, je trouve des rejets partout dans le jardin et je dois faire une chasse permanente, mais, bon ! … c’est le royaume des sphinx et depuis 2 ou 3 ans, au cours de l’été il y a la visite d’une abeille charpentière, appelée aussi xylocope violet (xylocopa violacea).

Les trois photos suivantes se passent de commentaires !

Avant ….
chlerodendron-avant

pendant ….
abeille

et après le passage de ce gros insecte qui découpe consciencieusement les tubes des fleurs, un par un, sans en oublier aucun, d’où le résultat visible sur la troisième photo, assez spectaculaire !
chlerodendron-apres
C’est heureux que la plante ait beaucoup de fleurs à offrir, parce qu’après son passage, les autres insectes en sont pour leurs frais … dur, dur !

Dans le vieux lierre … (1)

Premier article d’une série proposée par Christophe
L’autre jour et pour la deuxième année consécutive, je reçois le 3 septembre un message de JYC, bien connu chez les naturalistes comtois, dont voici quelques passages :
« Salut à toutes et tous. L’an dernier déjà, j’avais lancé un message en relayant l’OPIE et sollicitant votre collaboration pour connaître un peu mieux la présence d’une abeille solitaire, Colletes hederae, qui a la particularité de ne butiner que le lierre, en septembre. Cette espèce, décrite seulement en 1992, semble assez répandue mais il reste de nombreux « vides » … La bourgade (ce sont des abeilles solitaires mais qui vivent en une « colonie » qui peut être très dense, avec de quelques centaines à quelques milliers d’individus) est implantée dans des sols friables, argilo-sableux ou limono-sableux, faciles à creuser. »

Seules 4 stations de ces petites bêtes qui forment des colonies sur sols étaient alors connues en Franche-Comté. (Je précise que l’OPIE est une association : Office Pour les Insectes et leur Environnement, une belle œuvre).

Disposant d’un répit par une belle journée de ce mois de septembre, le 15, je décide donc d’aller interroger le vieux lierre qui occupe les vieux murs au fond du jardin.
La réponse est surprenante : d’abord les odeurs fines et agréables des fleurs de cette familière et originale liane arborescente, un pur régal qui me retient à lui seul plus d’une heure.
Puis de très nombreux représentants de cette famille extraordinaire qui regroupe notamment les fourmis, les termites, les guêpes, les abeilles… j’ai nommé les hyménoptères (du grec hymên « membrane » et ptéron « aile »).

Des guêpes …
christophe1
Des abeilles …
Christophe2Qui vrombissent, butinent, vont et viennent sans cesse. Les sensations sont fortes, visuelles, auditives, visuelles et aussi kinesthésiques (le déclencheur, le rameau écarté, la bête libérée, les déplacements lents…).

Et très rapidement, la star attendue : Colletes hederae dite Collète du lierre.
Je la retrouverai quelques minutes plus tard sur un autre vieux mur garni de lierre, dans le village…
Christophe3
Les mâles (l’un illustré ici), sont plus petits que les femelles, mais comme elles portent cette belle ornementation sur l’abdomen, composée d’une alternance de stries, nettes, jaunes et noires. Notez les antennes et les yeux noirs.
Si vous supportez les petites bêtes qui risquent de vous piquer (une tolérance sûrement mal partagée) et vous adonnez à la contemplation (là je suis moins inquiet), visiter le lierre qui fleurit immanquablement à votre portée devrait vous permettre de découvrir cette espèce et enrichir la connaissance à son sujet… septembre finissant doit le permettre. Et vous deviendrez à coup sûr un contributeur essentiel au savoir !

Sûr que l’animal est beaucoup plus répandu que la carte de répartition actuelle ne le laisse supposer (cliquer ici pour en savoir plus sur la répartition et la biologie de cet insecte).

Si l’aventure vous intéresse (pas dur quand même, avec un peu de patience, de repérer malgré sa mobilité ce petit insecte zébré, plus fluet tout de même que les abeilles et les guêpes), vous contribuerez à compléter la cartographie et la connaissance de cette espèce nouvelle… ce qui est rare dans un contexte d’érosion sans précédent de la diversité du vivant !

Et bien sûr, si vous contactez cette espèce, merci de relayer l’information sur ce blog et donc aux chercheurs (dont l’un est Belge), qui s’intéressent particulièrement à Colletes hederae, mais j’y reviendrai…

Papillons nocturnes en Brenne (6)

Poursuite du compte-rendu de mon petit séjour en Brenne consacré aux papillons nocturnes. Il se pourrait bien que cette série dure le temps de plusieurs dizaines d’articles que je distillerai au fil du temps, tant la diversité des papillons rencontrés était grande.

melangepapillons
Beaucoup d’espèces nocturnes sont petites et ternes et ne dévoilent leur beauté que si on les observe de très près, parfois avec une loupe ou même sur un écran d’ordinateur après avoir pris l’insecte en photo. Ainsi cette Hémithée du genêt (appelée aussi « Hémithée de la cytise ») et qui répond au doux nom de pseudoterpna pruinata (enfin, si vous l’appeliez par ce nom là, je ne suis pas certain qu’elle vous répondrait … ou alors en latin !).

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Il s’agit là d’une espèce très répandue en Europe (jusqu’en Sibérie) et que l’on peut trouver dans toute la France. Sa fréquence est due au fait que l’espèce vit dans des milieux aussi divers que friches ouvertes, lisières de forêts claires, prairies et  zones humides. La chenille vit sur les genêts, les cytises, les ajoncs …

En étant un peu attentif, vous pourrez la rencontrer en pleine journée car l’adulte est assez actif le jour. Plusieurs générations, parfois trois, se succèdent à la belle saison. Ceux de l’été sont plus petits et moins contrastés.

La dernière génération vole en septembre. Alors, ouvrez vos yeux ! Dans quelques semaines, les adultes auront disparu.

Papillons nocturnes en Brenne (5)

Lors de ce stage fin juin/début juillet à Azay-le-Ferron en Brenne consacré aux papillons nocturnes, plusieurs espèces d’écailles ont été attirées par nos lampes. Parmi elles, l’écaille pourprée (rhyparia purpurata), appelée également écaille pourpre ou écaille mouchetée.

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Comme chez de nombreuses écailles, c’est lorsque l’insecte ouvre ses ailes qu’il montre tout l’éclat de sa parure : les ailes antérieures jaune soufré parsemées de petites tâches noirâtres s’écartent et laissent alors apparaître le rose/rouge magnifique des ailes postérieures, leurs belle tâches noire et leur fine bordure frangée jaune.

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Cette espèce autrefois commune se raréfie et semble devenue rare dans toute la moitié nord de la France. Elle aime les lieux ouverts, aussi bien secs que humides et c’est là qu’elle vole tard dans la nuit (elle n’est attirée par les lampes qu’après minuit).

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Les oeufs vont être pondus par groupes d’une centaine sous les feuilles de ronce, de prunellier, de sauge des prés, de plantain, de centaurée, de pissenlit ou d’origan. L’espèce est donc assez éclectique et est adaptée à bon nombre de plantes. A l’automne, la chenille qui fait 1 cm de long va hiverner sur le sol. Elle grandira très vite au printemps, jusqu’à la taille de 5 cm, avant de se métamorphoser en juin.

ecaille

Papillons nocturnes en Brenne (4)

L’an passé, au printemps 2008, plusieurs personnes m’ont amené une grosse chenille afin que je l’identifie. A chaque fois, il s’agissait de la même chenille, impressionnante par sa taille énorme (10 cm environ).

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La première fois qu’on me l’a apportée, je dois avouer que je suis resté sec et que je n’avais aucun nom à proposer. C’est avec le livre « Quel est donc ce papillon ? » que je suis tombé facilement sur le nom de l’espèce. Il s’agissait du cossus gâte-bois (Cossus cossus). En lisant le paragraphe concerné, je me suis vite rendu compte des dégâts importants que pouvait faire cette espèce dont les galeries au coeur des arbres peuvent faire 2 cm de diamètre. A chaque fois, j’ai relâché les chenilles en lisière de forêt au pied d’arbres qui leur étaient favorables (bouleaux ou saules marsaults) mais loin de mes pommiers et poiriers car j’ai lu que le cossus nourrissait une affection particulière pour ces deux arbres fruitiers.

Avec une chenille aussi grosse, je me demandais bien à quoi pouvait ressembler l’adulte. J’espérais bien voir cette espèce en 2008 car le nombre de chenilles semblait exceptionnel cette année-là. Mais aucun n’est venu voler le soir à la lueur de ma lampe.

Je désespérais donc … Mais voilà que lors de mon stage en Brenne il y a un mois, un adulte est venu se poser à côté de la lampe qui servait à attirer toutes sortes de papillons nocturnes.

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Que dire sur cette espèce ? Les oeufs sont pondus de préférence sur des plantes nourricières (souvent des arbres dépérissants ou même déjà morts) sur lesquelles il y a déjà des chenilles de cossus. L’arbre attaqué se reconnaît à sa forte odeur de vinaigre (acide pyroligneux) due à la présence des chenilles.

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Au départ, les larves s’attaquent à la partie périphérique de l’arbre (le phloème) mais en vieillissant (elles vivent de 2 à 4 ans) elles s’en prennent au coeur (l’aubier).

Ce qui est étonnant, c’est qu’avant de se métamorphoser les chenilles ont un comportement différent d’un individu à l’autre. Certaines quittent leur arbre à l’automne pour aller se faire une petite loge hivernale dans le sol et se métamorphoser ensuite au printemps. D’autres ne le quittent qu’au printemps, juste avant la métamorphose. D’autres enfin sont plus casanières et restent sur place dans l’arbre qui les ont nourries toute leur vie (peut-être ont-elles trop écouté la chanson de Brassens « auprès de mon arbre » ?).

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Sur la toile

Voici quelques images de toiles d’araignées réalisées avant-hier au lever du soleil. C’est le genre de photo facile, les toiles étant chargées à cette heure-là de gouttes de rosée.

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En regardant les photos ce soir sur mon ordi, je me suis soudain rappelé que j’avais photographié une araignée de nuit il y a quelques semaines alors qu’elle était en train de tisser sa toile. J’ai fini par retrouver les photos qui étaient déjà passées aux oubliettes … !

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Vous avez remarqué que sur la dernière photo on voit nettement l’orifice qui produit le fil de soie ?

Papillons nocturnes en Brenne (3)

Il y a beaucoup de choses à dire sur toutes ces espèces de papillons vues pendant mon stage en Brenne. Alors, je vais les distiller au compte-gouttes pendant tout cet été et probablement plus longtemps encore.

Les papillons que nous attirions avec la lampe au mercure se fixaient en général sur les draps blancs que nous tendions. Mais certains se posaient aussi dans la végétation proche de la lampe.

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J’ai été impressionné par ces papillons que l’on appelle « feuilles-mortes » et qui passent incognito dans la nature, tellement ils ressemblent à de véritables feuilles-mortes. Le deuxième soir du stage, nous avons eu la visite d’une feuille-morte du chêne (Gastropacha quercifolia), dénommé ainsi en raison de sa ressemblance avec les feuilles de cet arbre. Il s’agit-là d’une espèce censée être présente sur tout notre pays mais qui est devenue peu commune, voire rare dans la plupart des régions (elle semble même avoir complétement disparu de certaines régions françaises).

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Les adultes volent en juin-juillet. Les chenilles éclosent en fin d’été et vont se nourrir de feuilles de prunellier, de pommier, de poirier, de bourdaine, d’aubépine … mais pas de chêne ! Elles vont passer tout l’hiver à se les geler, plaquées contre un rameau.

La troisième nuit du stage, nous avons pu admirer une autre espèce : la feuille morte du peuplier (Gastropacha populifolia). Plus clair que sa cousine du chêne, ce papillon est inféodé aux zones humides où la chenille va se nourrir de feuilles de saules, de peupliers et de frênes. Cette feuille-morte vole entre juillet et août. Elle vit dans toute l’Europe (sauf dans les îles britanniques et en Espagne) mais là aussi, la régression de l’espèce est constatée partout.

feuillemorte
Comme la feuille-morte du chêne est revenue aussi cette même nuit, l’occasion était trop belle pour les stagiaires de photographier les deux espèces côte à côte ; il faut dire qu’avec un peu de délicatesse elles se laissent manipuler assez facilement (euh, les feuilles-mortes, pas les stagiaires !).

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deux-feuilles-mortes
Voila donc deux espèces qui m’étaient inconnues jusque-là et que j’espère trouver dans les temps qui viennent dans ma chère Franche-Comté.

Immigration clandestine

De nombreuses personnes ont remarqué la migration exceptionnelle des papillons « belles dames » qui ont eu lieu sur toute la France au cours du mois de mai dernier. Je n’ai pas réussi à trouver sur le net le nombre de papillons qui ont traversé la France mais il s’agit probablement de plusieurs centaines de millions d’individus. Le 16 mai, à notre arrivée en Lozère, les belles-dames étaient partout autour de nous. Quelque soit l’endroit où nous étions, des belles-dames arrivaient continuellement du sud (je n’ai jamais vu autant de belles dames se précipiter vers moi !). Il en est certainement passé quelques millions ce jour-là sur ce département.

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S’il arrive que les migrations de papillons prennent des allures spectaculaires, il en est d’autres, plus nombreuses, qui sont infiniment plus discrètes. Et notamment celles des papillons de nuit qui passent incognito.

On sait par exemple que les sphinx tête-de-mort remontent parfois plus au nord et arrivent parfois jusque chez nous en Franche-Comté (on m’avait d’ailleurs amené une chrysalide il y a quelques années et j’avais eu la chance de voir le papillon se métamorphoser un soir puis prendre son envol).

Avant-hier, Daniel, qui habite à côté de Besançon, m’a fait parvenir une photo de papillon que son épouse Monique a trouvé dans le jardin en tondant la pelouse avec … une tondeuse mécanique. Voilà donc un instrument pratique, qui entretient la forme, qui ne gêne pas les voisins par son bruit insupportable et qui laisse le temps au jardinier de regarder autour de lui et de découvrir parfois quelques petits trésors à ses pieds.

tonte

C’est ainsi que Monique a trouvé ce magnifique sphinx.

sphinx
L’espèce a été facile à identifier, il s’agit du sphinx livournien (appelé aussi sphinx orangé), Hyles livornica, que je ne connaissais pas. Voici ce qu’en dit le guide des papillons nocturnes de France : « espèce africaine, migratrice en Europe. Commune dans le midi de la France et en Corse, beaucoup plus rare dans le nord ».

Voila donc une espèce exceptionnelle en Franche-Comté (je ne suis même pas certain qu’elle y ait déjà été signalée) et dont la présence dans le jardin de Daniel et de Monique est sans doute liée aux changements climatiques en cours.

Je ne sais pas ce que vous en pensez mais moi ça me laisse rêveur ces petits êtres qui pèsent sans doute moins d’un gramme et qui arrivent à trouver l’énergie suffisante pour traverser la Méditerranée et venir jusque chez nous.

Oiseaux semeurs

Tiens, c’est quoi ce massif de tournesol qui pousse spontanément  sous la branche d’un pommier au milieu de ma pelouse ?

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Ah mais oui, ce sont juste des graines de tournesol que les oiseaux ont laissé tombées sous leur mangeoire et qui ont germé ce printemps.

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oiseaux

Papillons nocturnes en Brenne (2)

Le grand sphinx de la vigne (Deilephila elpenor) fut l’un des premiers papillons à venir sur notre drap blanc éclairé par la lumière artificielle. Je crois que nous l’avons observé chaque soir, généralement assez tôt car il s’agit là d’une espèce qui est active dès le crépuscule.

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Ce papillon est largement répandu en Europe et en Asie et on peut le rencontrer jusqu’au Japon ou en Corée. C’est l’un des papillons nocturnes les plus colorés que j’ai rencontré pendant ce petit séjour en Brenne.

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Les oeufs sont déposés un à un (parfois en petits groupes) sous les feuilles de plantes aussi diverses que la balsamine, l’épilobe en épi, les fuchsias, la salicaire, l’onagre ou la vigne (d’ou son  nom commun). L’adulte, lui, butine dès la nuit tombée des chèvrefeuilles ou des valérianes.

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Ce gros papillon se laisse déplacer facilement, pour peut qu’on soit délicat, lorsqu’il est près de la lampe.

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Lorsque l’année est favorable, deux générations d’adultes se succèdent : la première en mai-juin, l’autre en août-septembre.

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Hou la la, j’ai commencé par l’un des plus faciles à déterminer, ça va vite se compliquer !

Papillons nocturnes en Brenne (1)

Je suis revenu il y a une quinzaine de jours d’un stage sur les papillons nocturnes que je réalisais dans un cadre professionnel. Cela se passait en Brenne, dans une belle région parsemée d’étangs.

Avec cinq autres stagiaires, j’ai passé quatre nuits à attirer et observer des petites bestioles nocturnes attirées par une lampe spéciale aux vapeurs de mercure. La lampe est généralement placée à côté de deux draps.

L’un des draps est placé horizontalement sous la lampe, de nombreux insectes venaient se plaquer dessus mais c’était au sol et pas très pratique pour l’observation (pour des vieux comme moi qui ont le dos cassé je veux dire).

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Le drap vertical était plus confortable pour l’observation, les papillons venaient se plaquer à hauteur des yeux.

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Je n’ai pas encore fait le compte de tout ce qui a été vu, probablement aux environs de 250 espèces dont certaines étaient observées pour la première fois dans l’Indre.

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J’ai passé beaucoup de temps à photographier les papillons (j’avais du temps, les nuits sont longues entre 22H et 5H du matin). Il ne me reste plus qu’à déterminer avec précision le nom des espèces en étant muni de bons guides d’identification. De belles soirées d’hiver en perspectives !

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Je présenterai quelques espèces au cours des semaines qui viennent.

Des parasites qui vous sucent de l’intérieur !

Suite à mon article Trop trop fort ces Anglais, Jean-Louis Romand avait écrit un commentaire sur cette fameuse chenille de Cerula vinula qu’il avait trouvée parasitée par ce que l’on appelle des endo-parasitoïdes.

Des bestioles qui vous bouffent de l’intérieur, qui pompent tout ce qui est en vous (votre « substantifique moelle  » en quelque sorte) avant d’aller à l’air libre pour « se coconiser  » et vivre leur propre vie,  voila qui a de quoi faire frissonner !

La chenille avait été trouvée dans la nature, l’émergence (la métamorphose) des ichneumons parasites a  eu lieu ensuite dans une boîte après la récolte de la chenille.

Voici donc les photos que Jean-Louis m’a envoyées.

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La dernière photo représente la femelle d’ichneumon, munie de son appareil de ponte qui lui permettra d’aller, comme l’avait fait sa mère à la génération précédente, pondre ses oeufs dans une autre chenille (pas forcément de Cerula vinula d’ailleurs). Entre temps, il lui faudra trouver un mâle. Mais si les mâles de son espèce sont aussi coopérants que ceux de l’espèce humaine, elle n’aura pas trop à attendre !!!!!!!!!!!!!

Trop trop fort ces Anglais !

Si je vous disais que le livre anglais sur les papillons nocturnes, intitulé « Field guide to the moths of Great Britain and Ireland », est si bien foutu qu’il suffit que vous l’ouvriez la nuit à n’importe quelle page pour que le papillon illustré sur cette page arrive aussitôt au vol, vous ne me croiriez pas du tout … Et pourtant !

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J’ai même vu une tentative d’accouplement !

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Trop trop fort ces Anglais !

Blog en congés

Un beau papillon s’est posé hier soir sur le mur extérieur de la maison. De quoi alimenter ma rubrique Sur le mur, à la lueur d’une lampe dont j’ai déjà écrit 4 articles.

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Mais voilà, la détermination de ce papillon me semble, une fois de plus, difficile (comme bien souvent d’ailleurs pour les papillons de nuit). Et ça tombe bien car je m’absente toute la semaine pour suivre un stage en Brenne consacré aux papillons nocturnes.

Les papillons de nuit qui veulent rester dans l’anonymat n’ont qu’à bien se tenir car dès la semaine prochaine je serai sans doute en mesure de mettre un nom sur bon nombre d’entre eux !

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Ce blog reprendra le samedi 4  juillet
. Bonne semaine à tous !

Pudeur en Brenne

Je reviens tout juste d’un stage qui se déroulait dans la Brenne. C’était une formation en botanique mais j’ai quand même pris le temps de photographier quelques petites bestioles de la région. Et j’ai constaté que les animaux de là-bas ont bien plus de pudeur que chez nous.

Par exemple, les punaises graphosomes baisent sans enlever leur pyjama …

punaises

Les papillons se cachent derrière le rideau.

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Quand à la grenouille, elle attend son partenaire … cachée sous la couette !

grenouille

Que voilà de bons exemples pour notre jeunesse entomologique et amphibienne franc-comtoise dépravée !

Devoirs de rentrée (8)

Voilà, les « devoirs de rentrée » se terminent. Bravo et merci à tous ceux qui ont contribué à déterminer les p’tites bêtes que j’ai photographiées la semaine dernière en Lozère.

Allez, une toute dernière salve de petites bestioles à identifier :

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Et le dernier insecte n’est pas facile à déterminer, il est tombé ivre mort sur la nappe lors de la soirée anniversaire de Marie-Laure et de Jean-Paul  (on boit beaucoup dans le sud, autant qu’ailleurs probablement, mais on n’a pas la résistance des Franc-comtois et des Bretons pour ce genre de choses).

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Devoirs de rentrée (7)

Hou la la, à peine avais-je mis mon dernier article que le moindre papillon a été déterminé, pesé, emballé …. en deux coups de cuillère à pot ! Trop fort Yves, Oetincelleo et Christophe ! Va vite falloir que je vienne prendre des cours vers vous !

Un peu peu plus compliqué cette fois avec quelques « papillons de nuit » toujours photographiés en Lozère. On a coutume d’appeler « papillon de nuit » les papillons hétérocères (par opposition aux rhopalocères qui volent de jour). Mais tous les hétérocères de volent pas de nuit, loin de là. Certains d’entre eux butinent les fleurs à longueur de journée. Sauriez-vous identifier ces quatre là ?

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Devoirs de rentrée (6)

Bon, je continue dans cette idée de « devoirs de rentrée ». Ceux qui n’aiment pas les p’tites bêtes devront attendre le petit dimanche musical pour avoir un autre type d’article. Et j’espère qu’ils aiment les grosses bêtes, car dès lundi « direction vautours » !

J’ai remarqué qu’en Lozère, les papillons sont bien plus nombreux que dans l’Est de la France où j’habite (normal, on a déjà tout le reste, faut bien en laisser un peu aux autres !). La vallée de la Jonte m’a semblé particulièrement riche.

valleedelajonte

Mais c’est le long des petits chemins que la biodiversité m’a parue la plus grande.

chemin

Le premier jour (le samedi 16 mai), nous avons vu des milliers de belles-dames dont c’était le dernier jour de migration. Elles remontaient toutes vers le nord et semblaient avoir été bloquées les jours précédents par le mauvais temps.

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Le flambé est l’un des papillons les plus fréquents de ces milieux chauds et ensoleillés et c’est aussi l’un des plus faciles à photographier, pour peu qu’on l’approche très doucement.

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Mais les autres papillons qu’on a rencontrés n’étaient pas tous aussi faciles à identifier. Par exemple, ces quatre là, ça vous dit quelque chose ?

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Allez, encore un petit effort. Après, je ne vous fait bosser plus que sur deux articles !