Devoirs de rentrée (5)

La série des « devoirs de rentrée » continue. Désolé pour celles et ceux qui n’aiment pas trop les p’tites bêtes !

Les insectes qui suivent ne sont pas facilement identifiables. Tout a été photographié la semaine dernière dans le petit pré qui est derrière le jardin de Corinne. Cela se passe dans le petit village de Gailhan dans le Gard. Il y avait dans ce pré, à moitié en friche, un beau petit parterre de fleurs jaunes. Il s’agissait  en très grande partie de potentilles rampantes (j’ai fait deux photos du parterre de fleurs, mais il s’avère qu’elles sont floues alors je ne les montre pas, il faut dire que les apéros qui avaient été servis le midi par le Russe étaient bien tassés, ceci expliquant sans doute cela).

La plupart des insectes qui étaient là en train de butiner étaient des coléoptères. A vous d’essayer de les déterminer !

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Devoirs de rentrée (4)

Bravo à Yves. il s’agissait bien, sur l’article précédent, des oeufs du bombyx de la ronce. Mais dans quelles circonstances ce papillon est-il venu pondre sur un vêtement ?

C’était samedi soir, il était presque minuit. Nous étions quelques dizaines en Dordogne à fêter les 90 ans (40 + 50) de Marie-Laure et de Jean-Paul. Un papillon est entré dans la salle des fêtes, s’est posé sur la manche du T. shirt de Jean-Pierre et il est resté là plus d’une heure à pondre ses oeufs.

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Pendant cette longue heure, Jean-Pierre a bougé comme si de rien n’était, est allé se servir du vin, a mangé, est allé de nouveau tirer du vin au tonneau, a remangé, est reparti au tonneau (enfin, j’exagère un petit peu …) sans que le papillon ne bouge (les effluves du vin ?).

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Une bonne heure plus tard, le papillon est reparti, laissant là de magnifiques oeufs pour marque de son passage.

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Pourquoi un bombyx était-il entré là ce soir-là ? parce que nous faisions bombance, pardi !

Devoirs de rentrée (2)

Oui, le drôle d’insecte de l’article précédent, mi-papillon mi-libellule (mais qui n’est aucun des deux), était bien un ascalaphe soufré (libelloides coccaius pour les intimes). Bravo à Jean-Louis pour l’identification. Je suis certain qu’avec un peu de recherche vous le trouverez dans votre région. Il aime notamment les pentes rocailleuses et chaudes et c’est là qu’il vole de manière élégante , à faible hauteur, par les journées ensoleillées, à la recherche d’insectes. Ce petit insecte coloré replie ses ailes dès qu’un nuage passe devant le soleil.

Vous aviez remarqué qu’il s’agissait de deux mâles ? Chacun possède une pince incurvée au bout de l’abdomen, celle-ci sert à saisir la femelle. Bon, je ne suis pas sûr que je vais utiliser un tel outil et tester cette méthode peu délicate avec nos comparses humaines ! Enfin si quelqu’un veut s’y risquer (Yves ? Luc ? Christophe ?), vous nous raconterez …

Deuxième petit devoir de rentrée avec des insectes photographiés dans la vallée de la Jonte (surmontée ici par le Causse Méjean).

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Les photos qui suivent sont consacrées à une famille de papillons assez difficiles à déterminer avec précision. Peut-être que certains de ces papillons appartiennent à la même espèce, mais peut-être que non. A vous de vous pencher sur vos livres et de nous en dire plus … !

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Oui, je sais, c’est dûr de vous faire bosser avec cette chaleur … Mais les papillons bossent bien, eux !

Devoirs de rentrée (1)

Pendant mes vacances, je me suis dit que j’aurais dû vous faire bosser en mon absence. Mettre par exemple une ou deux petites devinettes « à la dupdup », dures à élucider. Moi en vacances, vous en train de bosser sur le blog (en plus de votre travail habituel), ça aurait été un peu sadique et je m’étonne même de ne pas y avoir pensé en temps voulu.

Alors, pour me rattraper, je vous propose non pas des « devoirs de vacances » (puisqu’il est définitivement trop tard) mais des « devoirs de rentrée ». A vous de déterminer tout au long de la semaine quelques petites bêtes que j’ai croisées au hasard de mes balades, par exemple sur le Causse Méjean, un lieu aride.

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La première bestiole que je vous propose d’identifier est plutôt facile, bien connue des naturalistes qui vont se balader dans les lieux secs, au sud surtout mais aussi ça et là plus au nord.

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Au cours de ce petit séjour, j’ai eu la chance de rencontrer cette espèce sous une autre forme, bien plus rare, dans laquelle la couleur jaune est remplacée par le blanc.

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A vos guides d’identification !

Guides d’identification des insectes (2)

Beaucoup d’entre vous ont l’œil attiré par les papillons ces jours-ci. Il faut dire que la migration des belles-dames prend des allures exceptionnelles cette année, des millions d’entre elles traversant actuellement la Franche-Comté mais aussi sans doute une bonne partie de notre pays.

Le mois de mai est une période riche au cours de laquelle la plupart des espèces de papillons peuvent être observées.

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Mais comment déterminer avec précision les espèces que l’on rencontre au cours de nos promenades ? Avec quel guide ? Le choix est d’autant plus difficile à faire qu’il existe de très nombreux ouvrages sur le sujet.

L’an passé j’avais entrepris de parler des guides d’identification de nos amies les p’tites bêtes, faciles à utiliser. Quand je dis « facile », c’est parce qu’il existe par ailleurs des ouvrages très spécialisés mais qui ne présentent qu’un intérêt limité pour les blogueurs profanes que nous sommes. Le premier article que j’avais écrit était consacré à un ouvrage général, le Guide Vigot des insectes, que je trouve très bien fait et d’une bonne facilité d’emploi.

Concernant les papillons, je possède pas mal de guides de détermination mais celui auquel je me réfère le plus souvent est le guide Nathan intitulé tout simplement « Quel est donc ce papillon ? ». L’auteur de ce livre est Heiko Bellmann.

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La présentation est de qualité, les photos sont très bonnes (concernant les insectes, je préfère de loin les photos aux dessins), le contenu scientifique est irréprochable (pour autant que je puisse en juger). Quant à son utilisation, elle est facile, les espèces étant classées par famille.

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Et puis l’ouvrage aborde également les papillons nocturnes. Bien sûr, le monde des papillons de nuit est si vaste, qu’il est illusoire d’arriver à déterminer, avec quelque ouvrage que ce soit d’ailleurs, l’ensemble des espèces que l’on rencontrera. Petite colle par exemple : si vous arrivez à identifier ce papillon qui était sur ma vitre en septembre dernier, vous êtes vraiment fort … !

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Enfin, la fin de l’ouvrage est consacrée aux plantes hôtes et ce chapitre aide grandement à la détermination des chenilles (les chenilles de la plupart des espèces sont illustrées dans le livre).

Enfin, critère important : le prix qui est très abordable pour ce genre d’ouvrage (21 €).

En résumé : un livre dont l’amoureux des papillons peut difficilement se passer. Et dont je ne me passe pas.

Plantez quelques pieds de sedum

Les fleurs de mon jardin qui ont le malheur de ne pas attirer d’insectes passent vite à la trappe, je m’en désintéresse et elles meurent vite de leur belle mort. Désolé, je n’arrive pas à m’intéresser aux roses, dalhias, pivoines … Par contre, je privilégie celles qui sont entourées d’une foule de petites bêtes. Il en est ainsi d’une espèce de sedum qui s’appelle sedum spectabile et qui est originaire du nord-est de la Chine. Cette espèce se décline en plusieurs variétés qui vont du rose pâle au pourpre. C’est une plante idéale pour faire de belles bordures et son entretien est facile. On peut dédoubler les pieds et au bout de quelques années on peut faire vingt ou trente pieds à partir d’un seul. Les plantes sont fleuries en fin d’été et début d’automne.

Même si quelques papillons viennent s’y poser (la belle-dame, le vulcain, le Robert-le-diable), ce sont avant tout les hyménopètres, bourdons mais surtout abeilles, qui viennent butiner cette belle plante.

Alors, si l’envie vous tente, je peux donner quelques-unes de ces plantes … !

Sur le mur, à la lueur d’une lampe (4)

Je découvre sans cesse de nouveaux visiteurs attirés par la lampe extérieure de la maison. Moi qui ne m’étais jamais intéressé aux papillons nocturnes, je suis servi … ! J’ai l’impression de découvrir un nouveau monde dont j’avais à peine conscience de la richesse.

La doloire (appelée aussi Phalène linéolée, Plagodis dolobraria) me fait parfois l’honneur d’une visite. Le dessin des ailes est typique et il est difficile de la confondre avec d’autres espèces.

La chenille de ce papillon est difficile à trouver car elle ressemble à une brindille morte. C’est sur les rameaux de chêne pédonculé, de hêtre, de tilleul ou de prunellier qu’il faudrait la chercher. Le papillon adulte adore les pentes broussailleuses et semble encore assez commun en France.

Un autre papillon est étonnant. Il s’agit du ptérophore blanc (pterophorus pentadactylus). Vous ne trouvez pas qu’il ressemble à une réincarnation du Christ ou plutôt à son fantôme ? Heureusement qu’il y a la vitre entre nous … !

Il s’agit là aussi d’un papillon commun. Ses oeufs sont pondus sur les feuilles de liseron. Les chenilles se développent parfois très vite et donnent une nouvelle génération d’adultes dès le mois d’août, mais la plupart du temps elles ne se nymphosent (ressuscitent ?) qu’au printemps suivant (à Pâques ?).

Sur le mur, à la lueur d’une lampe (3)

Merci à Stéphane qui a amélioré l’utilisation de ce blog. Désormais, les articles et surtout les commentaires les plus récents sont directement accessibles dans la colonne de droite. Cela permet plus facilement la discussion, notamment sur des articles déjà assez anciens. Quand au code de sécurité, vous avez sans doute remarqué qu’il est beaucoup plus facile d’utilisation.

Mais venons-en au sujet de ce jour.

Je continue ma découverte des petites bêtes qui viennent le soir sur le mur de la maison, dès que j’allume la lampe extérieure.

Je viens de découvrir un truc (j’aurais pu le découvrir avant mais vu que c’est encore les vacances, j’ai le neurone un peu fatigué), c’est que lorsque j’éteins la lampe extérieure, certaines des bestioles viennent aussitôt se coller contre la vitre, attirées par la lumière de la cuisine ou du salon. Ce qui me permet de faire d’autres photos des mêmes insectes, mais vus du dessous …

Voici par exemple la belle chrysope aux yeux d’or (chrysoperla carnea) qui se tient cachée sous les feuilles la journée durant et qui s’active au crépuscule.

Le comportement de la chrysope en période de reproduction est étonnant. Avant l’accouplement, le mâle agite rythmiquement son abdomen, ce qui fait vibrer le substrat de ponte (une feuille en général) à une fréquence particulière. Les vibrations sont perçues par le partenaire qui va répondre. D’après les recherches récentes, il semblerait que chaque espèce possède son code particulier et que l’on envisage bientôt de distinguer plusieurs espèces là où l’on en connaît qu’une seule aujourd’hui. Etonnant, non ? (mais pas très drôle finalement car si on ne peut plus se tromper de personne pour s’accoupler …).

Autre espèce : un petit papillon nocturne de la famille des pyralidés qui s’appelle la phycide incarnat et dont le petit nom intime est Oncocera semirubella. Ce papillon qui vit sur les pentes bien exposées au sud est la petite bête la plus fréquente autour de mon réverbère. Il est petit, mais vu de près, les détails sont magnifiques. Surtout lorsque la soudaineté du flash l’oblige à s’envoler et à dévoiler le dessous des ailes.

Surchauffe dans le Haut-Jura (4)

Dom, qui a fait partie de notre petite expédition jurassienne, me disait qu’à la lecture des mes articles, je donnais l’impression que ça baisait partout sur les hauteurs jurassiennes, que ce n’était peut-être pas tout à fait la réalité et qu’il y avait peut-être autre chose … ! Peut-être. Sauf que mon oeil n’a vu que ce qu’il a voulu voir et que mon cerveau, déformé comme l’est je dois dire une bonne partie des cerveaux masculins, n’a guère retenu que les scènes d’accouplement des petites bêtes… Allez Dom, encore une petite photo d’accouplement de demoiselles (agrion jouvencelle coenagrion puella) et après j’arrête la série. Promis … Après, je passe à la surchauffe dans le Haut-Doubs … Ou dans la Haute-Saône. Hé hé, il s’en passe aussi des choses en Haute-Saône …

Je vous présente Gertrude …

Tiens, je ne vous ai jamais parlé de Gertrude. J’ai pourtant rendez-vous avec elle chaque soir. La journée, Gertrude passe son temps camouflée dans les rideaux d’été que j’ai accrochés à la porte d’entrée de la maison, juste au-dessus à gauche de nos deux amies africaines.

Là, elle se fait discrète et personne ne peut soupçonner son existence. Pourtant, en regardant de près derrière les attaches du rideau …

Le soir, à la tombée de la nuit, Gertrude sort de son antre. Là, au milieu de la toile qu’elle a confectionnée, elle attend sa proie.

Le nom d’épeire diadème (araneus diadematus) vient du dessin en forme de croix, constitué de taches blanches allongées, que notre animal porte sur le dos.

Le soir, les proies viennent d’autant plus facilement que l’habitant du lieu (un certain Dupdup) a pris l’habitude d’allumer sa lampe extérieure et d’y attirer quelques bestioles de la nuit. Petites bêtes nocturnes qui sont autant de proies potentielles pour Gertrude …

Sur le mur, à la lueur d’une lampe (2)

Je continue mes observations d’insectes nocturnes en allumant, presque chaque soir, la lampe extérieure qui est au-dessus de ma porte d’entrée. Des papillons et autres bêtes de la nuit y viennent, attirés par la lumière. Mais Bon Dieu que c’est dur de déterminer ces petites bêtes ! Difficile de mettre un nom précis sur les papillons nocturnes. Souvent, je n’arrive même pas à savoir à quelle famille ils appartiennent. Alors, les images s’accumulent sur mon disque dur, attendant les longues soirées d’hiver qui me laisseront, je l’espère, du temps pour fouiller dans les bouquins et pour déterminer certaines espèces (certaines espèces seulement, car il est illusoire d’arriver chaque fois au nom de l’espèce à partir de photos seulement).

Cela dit, il arrive que je mette un nom précis sur certaines petites bestioles. En voici deux, vues récemment.

Tout d’abord l’écaille rosette Miltochristo miniata, qui est venue deux soirs d’affilée au début du mois d’août. Impossible de confondre ce papillon avec un autre, les lignes noires sinueuses des ailes, soulignées par des points noirs, sont caractéristiques de cette espèce.

Les oeufs de ce papillon sont pondus sur l’écorce des arbres feuillus et les chenilles vont se nourrir du lichen qui pousse sur les branches de l’arbre. Il arrive parfois que le papillon adulte butine les fleurs en plein jour.

L’autre espèce que je vous présente aujourd’hui est la lithosie aplatie (Eilema complana) qui est très commune et qui est, elle aussi, une consommatrice de lichens. On la reconnait assez facilement à son aspect étroit lorsqu’elle est au repos et à la bordure jaune pâle de l’aile.

La lithosie aplatie a, pour autre nom français, « manteau à tête jaune ». Il est vrai que la disposition des ailes donne l’impression de port de cape ou de manteau. Je dirais même plus volontiers « robe de soirée ».

guêpes ivres mortes

Si vous n’en possédez pas encore, je vous conseille de planter dans votre jardin des chardons bleus du genre echinops. Pendant tout l’été, ces belles plantes très décoratives vont attirer des tas d’insectes butineurs.

Les bourdons sont les plus fréquents des insectes qui visitent ces fleurs et notamment le bourdon des bois (bombus lucorum) qui se différencie du bourdon terrestre par ses belles bandes jaunes citron. J’ai souvent remarqué que ces bourdons, une fois ivres de nectar, s’endormaient sur les fleurs et se retrouvaient dans la même position au petit matin suivant. L’ivresse permet de mieux dormir.

J’ai lu dans plusieurs ouvrages que les insectes sont susceptibles de s’adonner à la boisson et qu’on pouvait attirer des papillons, par des mélanges de fruits et d’alcool, en utilisant notamment de la bière. Avant hier, j’ai voulu tester un petit mélange de miel et de vin rouge. Dans un premier temps, j’ai installé une petite tasse remplie à moitié de ce breuvage, uniquement pour voir si cela allait attirer des papillons. Et puis, j’ai oublié de surveiller. Quand je suis allé voir, au bout de quelques heures, les guêpes avaient sifflé tout le contenu de la tasse et un certain nombre d’entre elles étaient ivres au fond de la tasse.

D’autres guêpes gisaient, pattes en l’air, à côté de la tasse, en ramant dans le vide.

J’ai même vu une fourmi attelée à tirer une guêpe qui était ivre et je peux vous assurer qu’une seule fourmi peut, sur une surface lisse, déplacer une guêpe malgré la différence de taille.

Les guêpes ont mis plusieurs heures pour reprendre leurs esprits et sont ensuite reparties cahin caha à la maison. J’ose pas imaginer la scène en arrivant … !

« Mes » petites bêtes de l’été 2008 (2)

Même s’il n’y a pas de mare ou de milieu humide autour de la maison, de nombreuses libellules ont pris l’habitude de venir y chasser leurs proies.

Il y a une quinzaine de jours, alors que j’étais en train de boire l’apéro sur la terrasse, une libellule est venue se poser au bas d’un arbuste à côté de la table et s’est longuement laissée photographier.

J’ai immédiatement reconnu qu’il s’agissait d’une cordulie mais je ne suis pas arrivé à déterminer précisément de quelle espèce il s’agissait. Finalement, Michel, spécialiste « es petites bêtes », m’a appris qu’il s’agissait de la cordulie à corps fin (oxygastra curtisii).

Cette espèce est rare, elle a été découverte en Franche-Comté par Michel lui-même il y a une vingtaine d’années. Depuis, quelques autres sites ont été découverts. Aujourd’hui, dans notre région, seuls 7 sites sont connus pour abriter cette espèce, tous en Haute-Saône : 4 dans la vallée de l’Ognon et 3 dans la haute vallée de la Saône. Cette espèce est considérée comme menacée au niveau de la Franche-Comté et elle est même protégée au niveau national. Elle vit le long des cours d’eau lent bordés d’arbres, ce qui est le cas de l’Ognon qui coule à quelques centaines de mètres de la maison.

Je ne crois pas avoir vu, dans le règne animal, un insecte avec de tels yeux. Il est des bijoux qui n’ont rien à envier aux yeux de la cordulie à corps fin !

J’espère que les sites abritant cette espèce ne vont pas tous être protégés : j’aimerais quand même bien continuer à avoir le droit de boire l’apéro sur ma terrasse !

Surchauffe dans le Haut-Jura (3)

Les zygènes sont de drôles de papillons. Leur peinture métallisée est toujours fraîche et ils semblent tout droit sortis d’un garage. Ces couleurs vives sont signe de toxicité et sont un bon moyen de défense contre les prédateurs en tous genres. C’est sur les scabieuses et les centaurées qu’on les trouvera le plus souvent, et notamment la zygène de la filipendule qui est largement la plus commune de nos zygènes.

Lors de mon escapade dans le Haut-Jura, j’ai rencontré une zygène aux couleurs bien différentes, beaucoup moins vives. Mais la répartition des tâches m’a conduit à le déterminer comme étant elle aussi une zygène de la filipendule. Il semblerait donc qu’il y ait une grande variabilité de couleur chez cette espèce.

L’appartenance à cette espèce m’a été confirmée quelques heures plus tard lorsque j’ai pu observer l’accouplement.

Ayant eu envie de montrer cette scène à Joëlle, Claude-Roland, Maryse, Dan, Dom & Co qui se trouvaient à un kilomètre du site, j’ai traversé les prés et les hautes herbes en direction de la maison où nous étions, le couple de zygènes délicatement posé sur mes grosses paluches.

Personne n’était encore rentré à la maison, j’ai posé les zygènes dans un coin, ils ont continué leurs ébats et attendu patiemment que tout le monde vienne les admirer.

Le soir, à la tombée de la nuit, le couple n’avait toujours pas bougé et l’accouplement, qui avait commencé au moins cinq heures plus tôt, durait encore. Il faut dire que ce genre d’accouplement n’a rien de violent. Je ne sais d’ailleurs plus qui, dans notre groupe, a fait la réflexion qui si on avait regardé de plus près, on aurait sans doute remarqué que pendant l’accouplement le mâle roupillait pendant que la femelle faisait du crochet … Pas très excitant finalement la vie de ces p’tites bêtes !

Surchauffe dans le Haut-Jura (2)

Les nombreuses plantes fleuries du Haut-Jura permettent aux papillons adultes de vivre de nectar pendant toute la belle saison. Dans ces contrées, la quantité et la diversité de papillons me semblent bien plus importantes qu’en plaine.

Mais la saison avance, nous sommes déjà en août, et tout ce petit monde doit penser à assurer la descendance. Comme pour les criquets de mon précédent article, les papillons ne perdent pas leur temps et s’en donnent à coeur joie. C’était la première fois que je pouvais admirer de très près le petit collier argenté, un habitant des prairies humides et des clairières des forêts.

Surchauffe dans le Haut-Jura (1)

Trois petites journées passées sur le secteur de la Pesse m’ont permis de continuer, sous d’autres lieux, mon exploration du monde des petites bêtes. La végétation luxuriante, due parfois à un abandon des terres par l’agriculture, permet à des quantités importantes d’insectes de vivre.

A chaque pas, des dizaines de criquets s’éparpillent dans tous les sens.

Ce séjour m’aura permis de réaliser quelques clichés d’insectes en train de s’accoupler. Car si la température descend parfois assez bas en montagne, il semblerait bien que la baise soit, ici comme ailleurs, un moyen plutôt efficace de se réchauffer.

Cette petite série commence avec un accouplement de Miramella alpina (la miramelle alpestre), un petit criquet inféodé à l’étage montagnard et que l’on trouve plutôt dans les lieux assez humides.